Chapitre 1

Par Lili12

CHAPITER PREMIER

 

Elle se tortillait dans son lit, ne parvenant pas à retrouver le sommeil, résolue, elle s'assit sur le bord du lit et prit soin de ne pas faire de bruit pour ne pas alerter le vigile qui gardait sa porte. Elle se leva sans bruit et s'approcha de l'immense miroir en face de son lit. Elle n'eut pas de mouvement de recule face à son reflet que comme quelques années auparavant, elle ne voyait qu'une jeune fille aux boucles blondes retombant sur une chemise de nuit blanche. Elle se regarda encore, une jeune fille de dix-neuf ans, une jeune fille à l'air innocent, pourtant étant tout le contraire, elle se rappelait comme si c'était hier le moment où elle était devenue la cheffe, la femme la plus respectée des mafieux, elle n'avait alors que dix-sept ans, elle était si fière, mais si ses parents l'apprenait, jamais au grand jamais il ne la laisserai se marier, elle n'en avait d'ailleurs aucune envie, mais ce mariage représentait une forme de liberté progressive. Mais si ses parents l'apprenait, jamais ils ne la marieraient au prince, au « bénit » prince du pays... Elle ne l'avait jamais rencontrée, peut-être était-il laid, peut-être était-il stupide. Jamais elle ne l'avait rencontrée, elle ne connaissait que son nom, prince Will Rayson, monsieur était trop précieux pour se présenter une fois seulement à la femme qu'il devait épouser le lendemain, pensait-elle. Elle fit une grimace, peut être pouvait-elle encore partir, tout envoyer valser et partir, retrouver ses loyaux vassaux dans son repère et ne plus jamais entendre parler de cet homme ou de ses parents... Elle y réfléchissait depuis des semaines, depuis qu'elle avait appris qu'elle devait se marier, mais jamais elle n'avait osée sauter le pas. C'était le dernier moment, elle ferma un instant les yeux puis les rouvrit, il était maintenant emplis de détermination ; Elle marcha à grands pas vers la fenêtre, sortit sur le balcon, ne prit gare à sa chemise de nuit, presque transparente. Elle se pencha par-dessus la rambarde et évalua d'un regard la hauteur qui la séparait du sol. Elle recula de quelques pas, prit une grande inspiration, courut, et sauta. Elle atterrit finalement saine et sauve sur le sol de la terrasse, et se dirigea rapidement vers le bois, qu'elle pensait traverser pour rejoindre son petit appartement en ville, elle jeta un dernier regard à la maison de son enfance, accorda une dernière pensée à ses parents, puis partit.

Elle avançait à grands pas, laissant voler sa chemise de nuit autour de son corps tel une traine de reine déchue. À peine avait-elle fait quelques minutes de marche, qu'une première goutte tombait, puis une autre, en quelques secondes, un rideau d'eau s'abattait sur elle, la laissant trempée en quelques minutes... Elle soupira, cela ne commençait pas bien, elle continua d'avancer, elle s'écorcha à plusieurs arbres, laissant des traces ensanglantées sur son corps, elle n'en avait que faire, elle ne sentait encore que trop bien la longue cicatrice le long de son flanc, souvenir laissé par un garde du palais quand elle était venue voler la couronne royale. Elle percuta d'un coup violemment quelque chose et manqua de tomber, elle se rattrapa et tenta de comprendre sur quoi elle s'était heurtée. Elle recula d’un pas, posant une main sur sa poitrine. Son cœur battait trop vite. L’homme devant elle... c’était une vision irréelle. Des boucles brunes mouillées encadraient un visage sculpté aux traits fins mais virils, une peau mate et ses yeux... Elle cligna des paupières, cherchant à reprendre contenance.
— Bonjour, mademoiselle, dit-il enfin d'une voix grave. Veuillez m'excuser, je ne vous avais pas remarquée. Mais que fais une jolie demoiselle en dehors de son lit à une heure pareille.
Elle ouvrit la bouche, puis la referma. L’arrogance du ton la fit immédiatement grincer des dents.
— Et bien, monseigneur, lança-t-elle d’un ton piqué, sachez que je ne suis pas une fragile demoiselle en détresse. Je n’ai aucune intention de me coucher. Je tente d’échapper à un mariage que je refuse.
Il arqua un sourcil, avant d’éclater de rire. Un rire profond, sincère, qui fit monter la chaleur à ses joues.
— Pardonnez-moi, little wilde bird, mais c’est tout simplement... ironique. Je tente moi-même de fuir un mariage dont je ne veux pas.
Elle se figea. Un frisson lui parcourut l’échine.
Petit oiseau sauvage ?... Qui diable était cet homme ? Et pour qui se prenait-il à l'appeler ainsi ?

 

Le temps passait cependant, le soleil commençait à pointer son nez derrière les nuages, et ils entendirent tous deux du bruit derrière eux, un branche se cassant, ils se retournèrent d'un coup, effrayés. Un autre bruit se fit entendre et ils se tendirent encore plus, un homme de petite taille apparut, un jeune homme roux au visage parsemé de taches de rousseurs, il déplaça une branche pour réussir à avancer puis se retrouva face à eux :

  • Monseigneur, vous voilà enfin, je vous ai cherché des heures durant, que faisiez-vous... sa voix s'éteignit quand il vit la jeune fille, en robe de nuit, trempée, rendue complètement transparente à cause de la nuit, je comprends...
  • Non, s'empressa de dire le jeune homme, nous ne...vous vous méprenez Artus, nous venons de nous rencontrer, bon, dit-il, se passant la main dans les cheveux en signe de lassitude, je suppose que je dois me préparer pour le mariage ?
  • C'est exacte monseigneur.
  • Bien, je...je vais devoir vous quitter mademoiselle, veuillez accepter tous mes vœux pour votre mariage oh et, continua-t-il en souriant, prenez ma cape, il la lui tendit, je crois remarque que votre chemise est quelques peu transparente...

Elle remarqua enfin sa nudité apparente puis attrapa rapidement la cape et cacha son corps nu de la cape, rougissante, l'homme s'inclina et esquissa un sourire arrogant en la saluant. Il se retourna puis s'en alla. Elle restait bouche bée par cet échange, presque ensorcelée, elle retourna chez elle, remonta par le balcon et alla directement s'habiller, elle prit soin de cacher la cape puis se laissa préparer en silence par ses servantes, elle ne cessait de retourner la scène dans sa tête, ne cessant pas non plus de retourner le beau visage du jeune homme dans sa tête, elle ne connaissait même pas son nom, elle était frustré de ne pouvoir le revoir. Elle descendit les marches de l'escalier principale, encore plongée dans ses souvenirs, elle ne comprenait pas ces nouveaux sentiments, sa mère la sortit de sa transe en poussant un petit cri quand elle apparut, elle avait les larmes aux yeux, émue de voir sa fille se marier. Elle l'amena dans un petit salon et sortit du coffre familiale un petit coffret qu'elle ouvrit, elle en sortit une broche, une broche se cédant de générations en générations, sa mère l'a lui mit dans les cheveux, elle se regarda dans le miroir et ne put que reconnaître sa propre beauté, elle était maquillée, coiffée et parée d'un robe en corset, s’effilant ensuite en broderies fines sur le jupon. Elle ne put cependant réprimer un sourire, elle ne se voyait que trop souvent en tenue de combat, entrainait de nouvelle recrus au combats dans ses trafics, elle avait donc quand même cachée une sage sous son jupon au cas où un ennemi aurait eu vent de son mariage. Elle se laissa guidée par sa mère dans le carrosse puis se laissa guidée vers les lieux du mariage, un grand champ de fleur, choisis spécialement par la reine pour le mariage de son plus jeune fils, le prince Will. Quand le carrosse s’arrêtât, elle sentit son souffle se couper, elle allait se marier, elle essaya tant bien que mal de reprendre son souffle. Elle attendit un peu, seule dans le carrosse, puis son père vint la chercher pour la mener vers l'autel, elle souffla un bon coup puis sortit, retardant le plus possible le moment où elle lèverai le regard vers son futur époux, enfin, elle y fut obligé, elle vit d'abord le pape, en robe de cérémonie, puis le témoin du marié, un petit homme aux cheveux roux et au visage constellé de taches de rousseur, elle s'arrêta presque, cet homme, elle l'avait déjà vu quelque part. Son regard suivit instinctivement celui du témoin. Une silhouette se dressait devant elle, droite, noble. Une peau mate, des boucles brunes tombant négligemment sur son front. Lentement, les yeux du prince Will se tournèrent vers les siens.

Un silence assourdissant s’abattit sur elle.

C'était lui.

L’homme des bois. L’inconnu de la nuit dernière.

Il sembla avoir la même réalisation au même instant. Ils se figèrent, leurs regards s’accrochant dans une incompréhension muette. Elle sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. L’écho du sien ?

Un hoquet de surprise lui échappa, qu'il sembla partager. Elle remarqua à peine que son père lui lâchait le bras et qu'elle allait se placer en face de l'homme, tous deux chacun trop époustouflés pour dire un mot. Alors le pape s'en chargea, il commença a parler mais ils l'écoutaient à peine, ce n'est que quand qu'elle entendit vaguement le signal de mots ou elle devait parler qu'elle détournât son regard du prince : 

-Mademoiselle Sémélé Da Silva, voulez-vous épouser le prince cadet William Rayson ici présent ?

-Je..., sa voix commence à chevroter, je le veux...

-Monseigneur William Rayson, voulez-vous épouser mademoiselle Séléné Da Silva ici présente ?

-Je le veux, dit-il la fixant droit dans les yeux.

-Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser le marié.

Il se pencha lentement, le rythme cardiaque de Sémélé s’accéléra insensiblement, à quelques centimètres de ses lèvres, il murmura, un sourire taquin scotché sur ses lèvres :

-Je t'ai attrapé little wilde bird.

Et il écrasa ses lèvres contre les siennes...

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