La journée avait fusé comme une balle pour Emmi.
Monsieur Jean allait être content une fois de plus. Tous les clients livrés !
Il allait se frotter vigoureusement les mains, avec au coin de la gueule, ses yeux malicieux et son regard bouillonnant.
Un jour sans encombre, donc, si l’on exceptait ces températures complètement délirantes. Un mois que le gel durait inlassablement.
Et en ce 31 décembre 1934, le froid raidissait considérablement chacun de ses membres décharnés.
Le vent glacé l’avait sèchement giflé toute la journée, comme si lui-même protestait contre son petit manège bien rôdé.
Tous ses habits s’étaient « cartonnés » sous les effets du blizzard furieux. Même ses cheveux crasseux et noirs, prisonniers d’un vieux fichu bleu, s’étaient agglutinés et rigidifiés. Elle ne sentait plus les orteils de ses pieds nus, fagotés dans de vieilles chaussures en cuir.
Pourtant pas même l’envie de se plaindre. Elle avait pris l’habitude de cet hiver sans fin.
Une grande mélancolie quand même, et qui montait crescendo en elle, comme tous les jours.
Mais une chose lui réchauffait les tripes. Rien que d’y penser.
Juste une chose.
*****
Les acheteurs avaient tous reçu leur petite boîte d’allumettes, blanche et noire, sur laquelle on voyait un M et un J entremêlés à la façon d’une signature, celle de Monsieur Jean. On eut pu croire à un petit coffret de luxe !
Certains avaient accepté leur petit colis avec un sourire gêné, mais tous avaient écarquillé les yeux de convoitise en avisant la commande qui leur était livrée.
Elle avait revu, ce jeune homme charmant, poète à ses heures. Comment était-ce ? Pic vert ? Non, ce n’était pas cela. Elle gloussa discrètement en pensant au grand nez raide de ce jeune éphèbe aux yeux turquoise.
Pré-vert ! Oui, Prévert ! Elle n’avait jamais connu de sentiments aussi joyeux en compagnie d’un homme. Etait-ce donc cela d’être amoureuse ?
Son cœur battit la chamade en pensant au petit papier froissé qu’il lui avait glissé subrepticement dans la poche droite de son tablier, avec un sourire énigmatique.
Elle sourit béatement en lisant celui-ci :
Trois allumettes, une à une allumées dans la nuit.
La première pour voir ton visage tout entier.
La seconde pour voir tes yeux.
La dernière pour voir ta bouche.
Et l'obscurité toute entière pour me rappeler tout cela, en te serrant dans mes bras.
Jacques
On ne lui avait jamais rien écrit d’aussi beau.
Mais elle repensa aussitôt aux allumettes. « Oui, et contrairement à ce qu’il dit, il n’y en a pas trois, mais quatre. Il y en a toujours 4 ! »
*****
Les 23 clients avaient été livrés. Ce qui voulait dire que la 24ème boîte d’allumettes était destinée à Emmi. « Tout le monde doit être gagnant ! » avait dit Monsieur Jean. « C’est comme ça que fonctionnent toutes les bonnes affaires ! Tu livres tous les clients, tu as droit à ta boîte ! Et tu n’oublies pas l’argent des clients ! Surtout pas !»
Elle regagna son petit appartement de la rue du Champ de Foire, au deuxième étage. Elle traîna ses gambettes engourdies le long d’un vieil escalier en pin.
Elle entra dans son grand appartement aussi sombre qu’une nuit sans lune et aux murs noircis de suie. Tout grinçait en résonnance, ici, le parquet comme le modeste mobilier.
« La cathédrale des allumettes ! » se dit-elle.
Il faisait froid, mais beaucoup moins qu’à l’extérieur.
Et si elle devait choisir ? Le beau Jacques et ses grands yeux clairs ou sa boîte d’allumettes quotidienne ?
Pour l’instant les petites tiges de bois garnies de souffre avaient toujours eu sa préférence.
Elles seules calmaient le tourment intérieur qui la rongeait.
Emmi procéda à son petit rituel quotidien et ôta ses habits devenus mouillés.
Elle les disposa sur un petit étendoir.
Elle termina un vieux quignon de pain durci – elle mangeait de moins en moins - et fila s’emmitoufler sous les draps, avec sa boîte d’allumettes.
*****
« Tous les matins, tu seras livrée, avec la liste des clients et leurs adresses. Si tout le monde est livré, tu conserves l’appartement autant que tu voudras, quelques francs, et bien sûr, ta petite boîte. Mais n’oublie pas l’argent des ventes à mettre dans l’enveloppe, il m’appartient ! »
Et tous les jours, elle trouvait la malle qui jouxtait sa porte d’entrée, remplie de petites boîtes d’allumettes.
C’était une aubaine pour elle. Pas un travail facile, il fallait arpenter la ville en tous sens.
Mais bon, ce type était un bienfaiteur.
*****
Emmi avait été vendue par sa famille d’adoption, à 14 ans, à l’aubergiste du coin, alcoolique et violent. Au bout de deux ans, elle avait acquis un regard aussi craintif qu’un animal traqué.
Et puis Monsieur Jean était apparu un jour de Septembre. Il avait demandé un alcool léger au comptoir, et, silencieux, il l’avait observée un bon moment.
Il avait ensuite jeté quelques pièces en vrac sur le comptoir pour l’embarquer avec lui. L’aubergiste avait protesté arguant qu’il fallait plus que quelques maigres piécettes pour acheter une servante dotée de qualités aussi exceptionnelles.
Des braises avaient alors jailli des yeux de Monsieur Jean, et il avait saisi d’une main le cou du tenancier sans piper mot. Son ombre s’était soudainement étirée dans toute la pièce et en avait inondé les moindres recoins.
Il relâcha son étreinte et l’aubergiste hébété et confus, accepta le marché en bégayant quelques politesses.
Elle était libre !
Enfin, presque.
*****
Quand ils furent arrivés à l’appartement du champ de foire, Monsieur Jean alluma un feu de cheminée, qu’Emmi ne réussirait jamais à faire prendre par la suite.
Il sortit un petit flacon et lui dit : « Bois, ça va te faire du bien ».
Il l’invita à enfiler un semblant de pyjama, et lui ordonna de se coucher dans un lit dont les draps avaient été lavés.
Le logement était sombre et plutôt effrayant, mais néanmoins propre et très – trop – spacieux.
Les flammes dansaient et s’entrelaçaient dans un spectacle qui subjuguait Monsieur Jean. Il était vêtu d’une tenue de gentleman pardessus laquelle il portait un long manteau, et un chapeau arrondi.
Emmi le voyait maintenant de dos, les mains l’une dans l’autre, et la tête légèrement inclinée. Il scrutait avec intérêt le foyer brûlant. De derrière, elle pouvait encore distinguer les longues bacchantes ondulées et grisonnantes qui semblaient fuir un visage dénué de tout sentiment. Mais ce qui la frappait depuis le début, c’était la taille immense de ce bonhomme.
Il commença à parler d’une voix très grave, posée, presque suave. C’était une voix très rassurante, et presque hypnotique.
D’ailleurs, à sa grande surprise, elle constata qu’elle n’arrivait plus ni à bouger ni à parler.
« Ne t’inquiètes pas c’est normal, j’ai mis un petit additif dans ta boisson, c’est provisoire. » dit-il en devinant sa surprise.
« J’ai besoin de ton attention. TOUTE ton attention.
Qui je suis, on va dire que cela ne te regarde pas. Et même si cela te regardait un tant soit peu, il n’est pas dit que je te le révèlerais.
Nous avons toi et moi des points communs.
Tout comme le petit groupe de clients que j’ai constitué, et que j’ai nommé « le groupe des fêlés. »
Dans ce groupe, dont tu es maintenant le maillon central, nous avons tous une blessure en commun.
Nous sommes des âmes en peine.
Et je sais reconnaître dans mon environnement les gens qui souffrent.
Ne me demande pas comment ni pourquoi je t’ai choisi, cela fait partie des choses qui te seront partagées le moment venu.
Et cesse de m’interrompre s’il te plaît ! »
Emmi qui ne pouvait ni bouger, ni articuler la moindre syllabe, demeurait interloquée.
« Bref, reprit-il, dans le groupe, on compte des personnes abandonnées, battues, violées, en grande souffrance…
Oui, oui, nous autres, enfants abandonnés par la vie, enfin, hummm, j’ai passé moi-même l’âge d’être un enfant… mais CESSE de m’interrompre Bon Dieu !!!
Je reprends. Nous autres, enfants abandonnés de la vie, avons ressenti, et ressentons encore le manque d’amour, l’injustice, la haine d’être né dans une famille misérable, par exemple.
Le sentiment d’insécurité, la solitude extrême par moments, et cette partie de toi qui pleure au fond de tes entrailles sans que tu n’y puisses rien. Voilà ce qui nous rassemble.
Et j’ai vu tout cela dans TES yeux. »
Il insista sur cette dernière phrase tandis que deux larmes perlaient sur les pommettes d’Emmi, rosies par la chaleur. Elle ne pouvait toujours pas bouger. Mais les paroles de Monsieur Jean faisaient fichtrement écho à ses blessures d’enfance non cicatrisées et purulentes de souffrance.
Cet homme était peut-être un peu fantasque, mais là, dans cette demi-pénombre, sa voix avait pris le ton de la confidence.
C’était comme si on lui prenait la main pour la toute première fois.
*****
« Où voulais-je en venir déjà ? Tu sais que tu ne fais que de m’interrompre et qu’il va falloir changer de comportement avec moi jeune fille !!! »
Emmi écoutait, toujours aussi dubitative.
« J’ai été abandonné par mes parents bien plus jeune que toi. Là où j’en suis, je ne le dois qu’à ma volonté. Les études… oui ! Les études ! Je m’y suis accroché de toutes mes forces pour m’en sortir.
Les lettres ? Très peu pour moi ! Tu aimes les livres toi ? Peut-être que tu ne sais pas lire, en réalité ? »
Emmi voulut sortir quelques sons de ses cordes vocales, mais elle demeurait paralysée de la tête aux pieds.
« Moi j’ai choisi un métier plein d’avenir, la chimie. Et tu sais ce que j’ai réussi à fabriquer au fil de mes recherches après toutes ces années ? Devine !
Et bien je te le donne en mille : un médicament, l’Euphorix, qui fait disparaître momentanément toutes les émotions négatives ! En tout cas, pendant quelques heures.
Evidemment, comme tout traitement médical, il faut être assidu pour guérir. Et tu connaîtras peut-être, hummmm, une sensation d’accoutumance, voire de grande dépendance.
Mais là n’est pas l’important, comprends-tu ?
C’est formidable, tu sais Emmi, cette sensation de se libérer d’un poids énorme de souffrance ! Tu ne vis plus ta vie de la même façon par la suite. Tu verras, toi aussi, tu auras la sensation de voler si tu suis le chemin de l’Euphorix !
Mais tu imagines si l’expérience fonctionne à long terme ? Un monde sans souffrance ! Et la fortune à la clef ? » Les yeux de Monsieur Jean s’étaient illuminés comme deux soleils.
« C’est une expérience qui doit demeurer secrète pour le moment. On pourrait être volé, copié, ou arrêté, je ne sais pas, moi, pour hérésie ! Ce que je fais n’est peut-être pas très, huuummm, catholique ? Mais je te le dis petite, nous sommes des pionniers.
Alors maintenant tu vas faire tout ce que je dirai de faire, sinon je te brise les os un par un, compris ma petite fêlée !!!!»
Emmi parvint à avaler sa salive, et à remuer son gros orteil, preuve que son corps reprenait vie.
*****
Elle sortit brusquement de sa rêverie et de ses souvenirs. Cela faisait 2 mois qu’elle n’avait plus revu Monsieur Jean.
Des sueurs froides parsemaient à présent son front : elle était en manque.
Dehors un ciel sombre la menaçait. La tempête ne faiblirait donc jamais.
Emmitouflée dans ses draps, éclairée par une faible bougie, elle désarticula sa boîte d’allumettes et les deux éléments enchevêtrés qui la constituait. Elle déversa à la hâte les allumettes à côté de son lit, sur le parquet, et entendit le son furtif et cristallin de leur contact avec le sol.
Elle déchira le faux fond de la petite boîte cartonnée, où une épaisseur artificielle de deux millimètres renfermait quatre allumettes. Il fallait y penser. Ouf ! Elles étaient là !
Elle prit un chiffon blanc qu’elle plia en deux.
Elle disposa nerveusement les 4 allumettes sur le tissu, prit la lotion que Monsieur Jean lui mettait à disposition. Elle défit le flacon, et déposa, avec une pipette, une goutte sur les têtes de couleur rouge sombre.
L’effet fut saisissant, et la couleur vira au blanc, en laissant sur le chiffon des tâches de pourpre diffuses mais vives. On aurait dit des tâches de sang.
Elle prit le chiffon et le jeta au hasard dans la pièce. Elle eut une vision quelque peu horrifiée en voyant que le sol en était jonché.
Elle saisit un dernier outil. Une petite râpe sur laquelle elle commença à frotter les 4 allumettes.
Une poudre blanche se déversa sur le plateau, qu’elle fit ensuite glisser dans un verre d’eau.
Elle avala le contenu d’un coup et regarda sa montre de chevet. Une minute, c’était le temps que cela prenait.
Elle se mit à pleurer. Elle se sentait misérablement seule en ce soir de réveillon.
Mais ses tourments allaient vite se dissiper.
Elle fut pris d’une convulsion, sa poitrine s’arc-bouta, et elle sentit une vibration sourde au niveau du plexus solaire.
Elle commençait à flotter. Que la vie semblait douce d’un seul coup !
Bye bye tristesse, l’Euphorix commençait enfin son effet.
<br />Coquilles et diverses remarques :
Le vent glacé l'avait sèchement giflé toute la journée [giflée ; il s'agit bien d'Emmi, n'est-ce pas ?]<br />comme si lui-même protestait contre son petit manège bien rôdé [rodé ; le verbe rôder signifie errer, traîner, vagabonder]<br />Tous ses habits s'étaient « cartonnés » ["étaient devenus cartonneux" conviendrait mieux]<br />On eut pu croire à un petit coffret de luxe ! [On eût pu croire ; c'est la deuxième forme du conditionnel passé, l'équivalent littéraire de "On aurait pu croire".]<br />Elle avait revu, ce jeune homme charmant, poète à ses heures. ["Elle avait revu ce jeune homme charmant" ou "Elle l'avait revu, ce jeune homme charmant"; on ne met pas de virgule entre le verbe et son COD]<br />Pic vert ? Non, ce n'était pas cela. [Pic-vert]<br />Et l'obscurité toute entière pour me rappeler tout cela [tout entière ; ici, "tout" a valeur d'adverbe et il ne s'accorde que par euphonie quand l'adjectif féminin qui suit commence par une consonne (sauf le "h" muet)]<br />il n'y en a pas trois, mais quatre. Il y en a toujours 4 ! [Il faut écrire "quatre" en toutes lettres les deux fois.]<br />Ce qui voulait dire que la 24ème boîte d'allumettes était destinée à Emmi. [24e]<br />Tout grinçait en résonnance [résonance]<br />Pour l'instant les petites tiges de bois garnies de souffre [soufre ; avec deux "f", c'est le verbe souffrir / il faudrait ajouter une virgule après "pour l'instant"]<br /> - elle mangeait de moins en moins - [il faudrait mettre deux tirets cadratins ou en tout cas deux tirets identiques]<br />elle trouvait la malle qui jouxtait sa porte d'entrée [jouxter, c'est être situé près de qqch ; la malle était posée devant sa porte]<br />Emmi avait été vendue par sa famille d'adoption, à 14 ans [quatorze]<br />Et puis Monsieur Jean était apparu un jour de Septembre [septembre ; on ne met pas de majuscule aux noms des mois en français]<br />L'aubergiste avait protesté arguant qu'il fallait plus [il faudrait ajouter une virgule avant "arguant"]<br />mais néanmoins propre et très - trop - spacieux. ["mais néanmoins" est un pléonasme]<br />pardessus laquelle il portait un long manteau, et un chapeau arrondi. [par-dessus ; le pardessus est un manteau / la virgule avant "et" est de trop]<br />Ne t'inquiètes pas c'est normal [Ne t'inquiète pas ; pas de "s" à l'impératif pour les verbes en "er" / il faudrait ajouter une virgule avant "c'est normal"]<br />Ne me demande pas comment ni pourquoi je t'ai choisi [choisie]<br />mais CESSE de m'interrompre Bon Dieu !!! [bon Dieu avec une virgule avant]<br />Emmi parvint à avaler sa salive, et à remuer son gros orteil [la virgule avant "et" est de trop]<br />En tout cas, pendant quelques heures. [La virgule est de trop]<br />Cela faisait 2 mois qu'elle n'avait plus revu Monsieur Jean [deux mois ; il n'y a que les longs nombres qu'on écrit en chiffres]<br />Des sueurs froides parsemaient à présent son front [des gouttes de sueur froide]<br />et les deux éléments enchevêtrés qui la constituait [constituaient]<br />Elle défit le flacon ["Elle déboucha" le flacon me paraîtrait plus clair]<br />en laissant sur le chiffon des tâches de pourpre diffuses mais vives. On aurait dit des tâches de sang. [des taches ; une tâche est un travail à faire]<br />Elle fut pris d'une convulsion [prise]<br />L'Académie française recommande de mettre les accents sur les majuscules parce qu'ils ont pleine valeur orthographique ["Était-ce donc cela d'être amoureuse ?" ou "Évidemment, comme pour tout traitement médical"]
Il avait demandé un alcool léger au comptoir [il y a un double espace après "avait"]<br />Il y a parfois des espaces avant les passages à la ligne. Il faudrait les enlever.
<br />Questions de tournure :<br />- Depuis "Et en ce 31 décembre 1934" jusqu'au fichu bleu, on ne sait pas très bien de qui tu parles. Il faudrait préciser ou au moins glisser un "elle" quelque part.<br />- Pourtant pas même l'envie de se plaindre. / Une grande mélancolie quand même, et qui montait crescendo en elle, comme tous les jours. [Ces phrases sont incomplètes ; il manque vraiment un verbe. D'autre part, il y a "pas même" et "quand même". Je propose : "Malgré tout, elle ne ressentait pas même l'envie de se plaindre." / "Une grande mélancolie montait pourtant en elle, crescendo, comme tous les jours."]<br /> - Je reviens à la phrase "On eût pu croire à un petit coffret de luxe !". L'emploi de la deuxième forme du conditionnel va de pair avec celui du subjonctif imparfait et plus-que-parfait. Je ne trouve pas judicieux de mélanger des tournures littéraires avec de l'argot ; ça donne un style hétéroclite.<br />- « Où voulais-je en venir déjà ? Tu sais que tu ne fais que de m'interrompre et qu'il va falloir changer de comportement avec moi jeune fille !!! » [Je suis surprise qu'il fasse l'inversion dans "voulais-je" idem dans "comprends-tu ?" / il faudrait ajouter une virgule avant "jeune fille"]<br />- comme tout traitement médical, il faut être assidu pour guérir [comme pour tout traitement médical]<br />- l'Euphorix commençait enfin son effet. [Cette tournure me laisse dubitative.]
- "Des braises avaient alors jailli des yeux de Monsieur Jean, et il avait saisi d'une main le cou du tenancier sans piper mot. Son ombre s'était soudainement étirée dans toute la pièce et en avait inondé les moindres recoins. <br />Il relâcha son étreinte et l'aubergiste hébété et confus, accepta le marché en bégayant quelques politesses."<br />[Dans ce paragraphe, tu passes subitement du plus-que-parfait au passé simple, ce qui pose un problème parce que le premier marque une antériorité par rapport au second. Il faut tout mettre au plus-que-parfait ou trouver un autre moyen d'indiquer qu'il s'agit d'un flash-back.]
- À mon humble avis, la mise en page est à revoir. Il y a de nombreux passages à la ligne qui n'ont pas lieu d'être.<br />- Autre pratique contestable : les lettres qui se multiplient ("hummmm" ou "huuummm"), les mots en capitales au milieu des phrases et les séries de points d'exclamation. Je ne suis pas la seule à le dire : ça agace certains éditeurs. En effet, ça n'ajoute rien à l'expressivité du texte. Il est préférable d'ajouter des indications concernant le ton de la voix et l'expression du visage de celui qui parle.
Comme le concours est passé, je pense bien que tu ne vas pas retravailler ce texte, mais je pense que mes remarques peuvent t'être utiles pour d'autres textes par la suite.
Et bien détrompe-toi, ce n'est pas parce que le concours est passé que je ne vais pas corriger mon texte. Je prends cela comme un privilège que tu aies décortiqué mon texte, merci pour cet exhaustif retour ! C'est vraiment sympa d'avoir pris le temps, et je suis sûr que cela va me faire progresser.
Concernant la plupart de tes corrections, je ne peux qu'aquiescer. Le pire, c'est que je suis conscient de la plupart des erreurs et j'aurais su, pour la plupart, les corriger tout seul. Pourtant en me relisant, je suis passé au-dessus...
Concernant les phrases sans verbe, ou les lettres qui se multiplient, je t'avouerais que je le fait exprès, que je revendique une certaine liberté à certains moments, même si ce n'est pas "techniquement" français. Donc sur ces points, ce sont des choix que j'assume. Et ça en agace sûrement certains ! Mais je lis moi-même beaucoup d'auteurs qui prennent cette liberté (Stephen King le fait souvent, d'ailleurs).
A très bientôt,
Chris
Bravo pour ta participation. J'ai beacoup aimé.
D'abord ton style: direct, en partie en argo (j'adore ça!), avec un côté décalé agréable. Je suis curieuse de découvrir ta plume davantage.
La reviste est réussie elle aussi! Quelle bonne idée cette affaire de drogue et d'allumettes.
Mon seul mini bémol est le monologue de MJ un peu longuet proportionnellement au reste de la nouvelle, mais on s'en fout car l'ensemble est très bon.
Celinours
Vraiment originale, ton histoire ! Sombre, évidemment , avec ce monde de la drogue et ce dealer qui mène ses petites expériences.
C'est original aussi de l'avoir situé en 1934.
Ton héroïne fait pitié, avec son triste passé et son présent pas beaucoup plus reluisant.
Une nouvelle qui ne laisse pas indifférent !
Bravo pour cette participation Chris, elle est efficace et vraiment, je ne m'attendais pas du tout à cette tournure ! J'ai été un peu dubitative en commençant, je croyais que tu allais nous parler d'une histoire d'amour avec ce Prévert qui pointait le bout de son nez... Comme c'est rafraîchissant de voir que tu as choisi une toute autre voie !
Cette marchande d'allumettes, moi, elle me plaît bien. Parce qu'elle est très cohérente dans ses réactions, on sent sa fragilité. Et j'adore Monsieur Jean, eh oui. Je sais que je devrais me le présenter comme un grand méchant, puisque c'est lui le dealer, mais c'est aussi le choix d'Emmi de rester dans ce cycle infernal.
C'était un parti pris pas évident à prendre, je trouve que tu l'as bien traité. Pour connaître un ancien addict, je pense que tu as réussi à maîtriser le sujet avec beaucoup de subtilité. Tu as raison aussi sur un point : les drogués préfèrent leurs médocs aux relations et au monde réel.
C'était très chouette, un peu terrifiant mais en même temps assez amusant (et ce Monsieur Jean qui entend des voix et demande à Emmi de se taire toutes les deux secondes xD)
Très bon texte ! Bravo !
Merci pour ces encouragements qui font du bien ;-)
La petite dealeuse d'allumettes... Je trouve l'idée très intéressante ! Triste, évidemment, mais plutôt bien pensée. Ce monsieur Jean, j'ai d'abord cru que c'était le diable.
J'ai globalement bien aimé ce texte, même si par exemple je me demande à quoi sert le poème de Prévert - tu avais peut-être juste envie de le glisser là ? Lui donner une "véritable utilité" aurait été mieux je trouve. Mais ce n'est pas gravissime :) (Et sinon attention : tu mentionnes le "petit appartement" d'Emmi puis, au paragraphe suivant, ça devient un "grand appartement" !)
C'est une chouette participation en tout cas ! :)
Pour le poème de Prévert, on va dire que c'était un clin d'oeil avant tout, mais c'était aussi pour montrer que Emmi, malgré son accoutumance, avait encore de l'humanité et des sentiments. Et c'était l'occasion de montrer qu'elle en était encore à préférer sa "dose" à une relation amoureuse.
Bien noté pour la grandeur d'appartement différente, ça prouve que tu as lu attentivement ! Merci pour tes retours constructifs ! Chris
En voilà une histoire sombre !
j'aime beaucoup tes personnages : l'odieux Monsieur Jean qui, sous ses airs de sauveur, m'a l'air d'être un vulgaire dealer qui drogue ses futurs "associés". Et cette pauvre Emmi qui nous fait pitié et qui aurait mérité mieux que de tomber sous le joug du triste sire, surtout après avoir trimé pour un aubergiste-esclavagiste...
En tout cas, je te souhaite bonne chance !
C'est cool que tu continues à participier aux concours, je suis contente de lire une de tes nouvelles à chaque fois ^^ Elle est pas très joyeuse, celle-là... Ce Monsieur Jean ne m'inspire pas confiance, à acheter des gens et à les forcer à rester à son service en les droguant... C'est une riche idée que tu as eu en tous cas !
J'ai de la peine pour Emmi, quand même, j'espère qu'elle s'en sortira (oui, je sais, c'est un personnage de fiction, mais zut XD) !
Alors ton histoire est assez bien trouvé avec tous l'univers, les personnages et le reste.
C'est qu'en fait... je n'ai pas tout capté.Tu pourrais m'expliquer sil te plait? merci d'avance.
Ton personnage central est très naive. Très. Un peu trop mais c'est les enfant.
Quans a Jean... rah ! je le déteste! Est ce normal?
En tous cas, un texte super. Bonne chance pour le concours!