Alys avait eu la main malheureuse. Chaque hiver, la nourriture se faisait rare chez elle. Son père, alcoolique et brutal, ne pensait alors plus qu'à sa propre personne et se gardait bien de nourrir sa petite bâtarde. La haïssant pour sa ressemblance avec sa mère, décédée deux ans plus tôt.
Dehors, il faisait trop froid pour chaparder de la nourriture aux marchands du coin, alors elle s’était aventurée dans la cuisine avec l’espoir d’y trouver un bout de pain. C’est la tête dans un placard que son père l’avait trouvée.
Furieux, il lui avait alors donné une petite boite humide et poussiéreuse, et l’avait chassée dehors.
- "Si tu as faim, vas donc vendre ces allumettes pour te payer à manger, sale ingrate !"
La neige blanchissait les rues et rafraichissait l’air depuis plusieurs jours déjà. Elle s’était installée dans la ville, à la grande tristesse d’Alys qui y passait le plus clair de son temps. À peine couverte par sa petite robe brune aux manches élimées, elle jeta un regard morne au manteau neigeux. Son père ne lui avait même pas laissé le temps d’enfiler des sabots. Tout en se dirigeant vers le centre-ville, elle se dit qu’il fallait trouver un endroit épargné par le vent et des flocons. Chaque pas lui coûtait, mais Alys serra les dents et continua son chemin. La vie n’avait pas été tendre avec elle, après la mort de sa mère, son père n’avait plus jeté sur elle qu’un regard de dégoût. Et lorsque décembre revêtait son manteau polaire, il se noyait dans l'alcool et tentait, sans succès, d’oublier son chagrin. Alys, elle, subissait sa peine pour la seconde fois et s’était donc mentalement préparée à un hiver rude.
Elle regrettait simplement de ne pas avoir de quoi se couvrir les pieds.
Tout en s’installant dans l’avenue principale, près de la fontaine gelée, elle tira sur sa robe pour protéger ses orteils. Sortit les quatre allumettes que contenait la petite boite et les coinça dans son poing déjà glacé.
Il n’y avait pas que la neige qui s’était installée récemment. Une étrange rumeur se rependait dans la ville. Alys avait entendu les commerçants, les passants puis même les enfants en parler. On disait qu’un fantôme parcourait le pays pour voler des enfants. De nombreux enfants avaient disparu sans bruit. La rumeur dit que le fantôme prend la forme d’un jeune homme aux cheveux mi-longs. Ce détail avait son importance, car il était très rare de croiser des hommes avec les cheveux longs, la mode étant plutôt au court. Depuis, les habitants ne sortaient plus qu’en groupe de deux ou trois. Surtout ceux avec des enfants.
Malgré la foule, encore dehors en cette fin d'après-midi, Alys ne croisa le regard de personne. Ici, chacun se mêlait de ses affaires et il était très mal vu de venir fourrer son nez dans celles de ses voisins.
Alys se savait surveillé par son père. Elle voyait sa silhouette se découper derrière la vitre sale de leur maison. Elle savait aussi que si elle bougeait, sa punition serait pire. Alors elle resta là. Pendant des heures. Les pieds engourdis, le visage crispé et le nez coulant, la petite fille essayait bien de capter l’attention des passants, mais ses efforts ne lui firent que perdre ses maigres forces.
« Mais regardez qui voilà ! La marchande d’allumettes la plus miséreuse jamais vue. » Dit un garçon au visage recouvert de taches de son.
« Pfff tu ferais bien de suivre le fantôme quand il viendra pour toi. » Se moqua un deuxième enfant dont Alys envia le bonnet en vieille laine.
Les deux garçons s’étaient arrêtés devant elle, n’ayant visiblement rien de plus intéressant à faire que de se moquer d'elle. Alys se demanda où étaient leurs parents et espéra que le fantôme viendrait les prendre eux plutôt qu’elle. Après tout, elle ne se moquait pas des autres elle. Haussant les épaules elle ne leur répondit pas. Mais les garçons n’en avaient pas fini.
« Pourquoi tu restes dans le froid ? Tu n’as pas de chez toi ? » Demanda le garçon au bonnet.
« Je n’ai pas le choix. »
« Tu sais, il parait que le fantôme, il ne prend que les enfants malheureux. Il suffit d’allumer une bougie et de la mettre à sa fenêtre. C’est toujours mieux que de rester ici. »
« Arrête, elle n’aura jamais le courage de l’appeler ! » Dit le second de sa voix moqueuse.
La petite était si fatiguée que la patience l’abandonna, remplacée par de la colère. Elle se leva difficilement et poussa celui portant un bonnet, plus menu que son copain, de toutes ses forces. Il atterrit le derrière dans la neige. Sans un mot, le second lui tendit la main et ils s'éloignèrent. Alys eut malgré tout, le temps d’entendre sa dernière phrase : « T’façon, le fantôme ne viendra jamais chercher une fille comme elle ! »
Alys regarda vivement du côté de chez son père. Elle redoutait qu’il ne vienne la gronder pour cette dispute. Mais rien ne bougeait dans la maison. Les passants avaient dû la cacher par leurs incessants va-et-vient dans la rue. Finalement, elle avait bien fait de choisir cet emplacement. Alys en profita pour se dégourdir les jambes maintenant qu’elle était debout. Il lui sembla qu’un peu de chaleur venait se répandre dans ses pieds. Malheureusement, Alys comprit vite qu'enfoncés dans la neige comme ils l’étaient, il faudrait plus que quelques mouvements pour que son sang y circule à nouveau.
En se retournant, elle avisa le bonnet du garçon de toute à l’heure. Il avait atterri dans la neige après son accès de colère. Ravie d’avoir quelque chose pour couvrir ses oreilles, elle se l’enfonça derechef sur la tête en soupirant d’aise. Il n’avait pas complètement perdu la chaleur de son ancien propriétaire.
Son père choisit ce moment pour apparaitre à la fenêtre, mais ne lui accorda pas plus qu’un rapide regard. L’alcool brouillant sa vision, il n’avait pas fait attention au bonnet. Il hocha la tête, satisfait de la voir reprendre sa place.
Les allumeurs de réverbères se mêlaient à la foule pour leur mission quotidienne. Il y avait un peu moins de monde maintenant que la nuit s’installait. Cela représentait moins de potentiels acheteurs pour les petites allumettes d’Alys, qui grelottait violemment. Sa dispute avec les deux garçons l’avait un peu réveillée et lui avait donné des couleurs. Mais déjà, elle sentait cette chaleur toute relative refluer face à l’air glacé. La dernière phrase du garçon lui revint en tête. Le fantôme prenait les enfants malheureux, et elle était malheureuse. Il viendrait forcément pour elle aussi. Les paroles blessantes du garçon résonnaient encore et encore à ses oreilles.
Plus elle y pensait, et plus ressentait le besoin de prouver qu’il avait tort. Elle ferait venir le fantôme. De plus, elle avait vraiment besoin de chaleur pour se donner du courage. Sans plus attendre, elle gratta maladroitement la première allumette. Après plusieurs essais, un grésillement agréable se fit entendre. Précédant une timide flammèche. Elle l’approcha de ses pieds en la protégeant de sa main en coupe. La tige de bois se consuma bien trop vite à son goût et il n’en resta qu’un bâton noirci. Elle l’abandonna au sol et tira pour la énième fois sur le bas de sa robe.
La petite fille se sentit soudain observée. Elle releva la tête, pensant que son père l’avait vu utiliser la précieuse allumette, mais ce n’était pas lui, alors elle observa la foule. Elle ne vit d’abord rien, les passants l’ignoraient toujours et poursuivaient leur chemin les mains enfoncées dans leurs poches ou tenant fermement celle d’un enfant. C'est parmi eux qu'elle le repéra. Un homme avec un chapeau haut de forme et une cape noire. Il était appuyé contre un réverbère plus loin dans la rue et la fixait bizarrement. Il avait l’air étonné. Alys n'en comprit pas la raison, trop occupée à se demander s’il ne lui achèterait pas une ou deux allumettes. Mais le temps qu’elle reprenne les trois tiges dans sa main pour les lui montrer, l’homme avait disparu.
La petite fille se mit alors à douter. Et si cet homme était en fait le fantôme ? Il ne ressemblait pourtant pas du tout à un fantôme, mais plutôt à quelqu’un de très riche. Pour quelle raison l’aurait-il regardé ainsi dans ce cas ? Elle gratta une seconde allumette pour en avoir le cœur net.
Cette fois, l’homme se trouvait sur sa gauche et il souriait. Captivée, Alys ne sentit que trop tard que l’allumette s’était consumée, lui brûlant la pulpe du doigt. Elle grimaça et le mit dans sa bouche pour calmer la douleur. Ses yeux suivirent la tige noircie rejoindre celle déjà à ses pieds.
L’homme avait encore disparu. Jusqu’alors, elle n’avait pas remarqué que son apparition avait fait naître de la chaleur dans son cœur. Celle de l’espoir. Il la poussa à allumer la troisième allumette. Cette fois, il se tenait sur sa droite encore plus près. Son sourire était si beau et si doux qu’Alys en eut les larmes aux yeux. À sa grande surprise, l'homme lui fit un clin d’œil complice. Déjà, l’allumette s’éteignait déjà entre ses doigts pincés. Elle la laissa tomber avant que sa flamme ne disparaisse. Alys gratta immédiatement après, la quatrième et dernière allumette en sa possession.
L’homme souriant toujours, était à présent juste devant elle. Il avait une expression très douce et des yeux pétillants. Il écarta les bras, dévoilant les deux petits garçons de toute à l’heure. Ils étaient cachés dans les pans de la lourde cape et souriaient également. Mais cette fois, il n’y avait pas de moquerie dans leurs regards. Alys se sentie perdue. Avant qu’elle ne puisse dire ou faire quelque chose, le garçon qu'elle avait poussé s’approcha d’elle, lui enleva délicatement le bonnet pour le poser sur son propre crâne et lui tendit la main.
« Viens, il voudrait te parler. »
Sans prendre le temps d’y réfléchir à deux fois, elle prit la main du garçon la hissant sur ses pieds. Il échangea leur place. Juste avant que la cape ne se referme sur elle, Alys eut le temps de voir que le garçon, avec le bonnet et une robe étrangement ressemblante à la sienne, lui ressemblait beaucoup. Puis ce fut le noir, et surtout, la chaleur. Cela ne dura qu’un instant pourtant. En un clignement de paupière, Alys et ses deux mystérieux compagnons atterrirent dans une ruelle déserte.
« Et ben, on a été rapide ! » Dit le garçon avec un large sourire.
Les questions au bord de ses lèvres tremblantes, elle regarda tour à tour le garçon et l’homme à la cape. Il n’avait pas prononcé un mot jusqu’à présent. Le garçon lui jeta un coup d’œil et hocha la tête.
« Alors voilà, Ciel ici présent, voudrait savoir si tu veux t’en aller d’ici. »
Sous le choc, la petite ne sut quoi répondre. Elle avait bel et bien fait venir le fantôme jusqu’à elle. Et il lui offrait la possibilité de fuir cet endroit glacé. Les larmes inondèrent ses petits yeux et elle hocha vivement la tête incapable de parler. L’homme lui caressa la joue avec tendresse et Alys comprit pourquoi il s’appelait « Ciel ». Son regard avait la couleur et la douceur d’un ciel printanier. Il s’agenouilla devant elle, retira son chapeau et prit sa main droite qu’il effleura de ses lèvres. Sans son chapeau, elle voyait bien qu’il n’était pas d’ici. Ses cheveux attachés en demi-queue le rendait différent.
Lorsqu’il remit son chapeau, Ciel interrogea le garçon du regard et celui-ci lui répondit de nouveau par un hochement de tête. L’instant d’après, l’homme disparu.
« Ciel est muet, mais tu verras, à force de le côtoyer tu comprendras ce qu’il dit rien qu’en le regardant. Avant de le rencontrer, j’étais orphelin et à la rue. Je m’appelle Aren au fait. Désolé pour toute à l’heure, c’était pour la mise en scène. »
Il n’en dit pas plus, car Ciel venait de réapparaitre avec le garçon au bonnet. Il ouvrit un peu plus sa cape pour qu’Alys et Aren puissent s’y glisser. Pour la seconde fois, la cape se ferma sur les enfants. Et cette fois, lorsque la cape s’ouvrit, Alys découvrit un monde de lumière et de chaleur. Un manoir gigantesque se dressait devant eux. Des milliers de petites lumières faisaient scintiller les arbres environnants. L’air sentait le chocolat chaud et la dinde. De là où elle était, Alys pouvait entendre les rires des enfants. C’était un son merveilleux.
« Bienvenue à la maison. » Lui dit le garçon au bonnet en lui remettant celui-ci sur les oreilles.
Et effectivement, Alys se sentait déjà chez elle. Et grâce à Ciel, elle savait qu'elle serait aimée.
~
Le lendemain matin, lorsque le père s’avança dans le centre-ville, il ne retrouva d’Alys que sa petite robe et les quatre tiges noircies. L’esprit encore embrumé par l’alcool et le chagrin, il se dit qu’il aurait dû lui donner de quoi couvrir ses pieds de la neige.
Rongé par le regret, il entend parfois comme le rire d’Alys résonner dans la nuit.
Comme j'ai été absente de PA quelques mois en raison de mon IRL on ne se connait pas encore er donc je découvre ici ta plume.
J'ai bien aimé cette revisite aux notes miyazakiennes ^^ et j'avais en tête les personnages du jeu DS professeur Layton ainsi que la musique :) du coup, j'ai passé un très bon moment.
Jusqu'à la fin, j'ai vien cru que son père allait la retrouver morte, mais non ^^ et c'est très bien comme ça !
Bravo pour cette participation !
Celinours
Je suis enchantée de faire ta connaissance alors hihi je suis très contente que tu ai aimé et commenté mon petit texte!
Au plaisir de te voir sur Chargée d'épines hihi
Cha :3
Je crois que c'est la première chose que je lis de toi ^^ Et c'était très sympa !
J'aime beaucoup les prénoms de tes personnages, déjà, que ce soit Alys ou Ciel (de toutes façons j'adore les prénoms qui sont en fait des noms communsn, ne me demande pas pourquoi XD)
Au départ je pensais que ça allait mal finir, que Ciel était vraiment un méchant voleur d'enfants... Et non, en fait, tu as décidé de rester pour l'esprit de Noël ^^ Y'a juste pour le père que ça finit mal, mais bon, j'ai un peu de mal à compatir pour lui.
Belle participation !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire <3 Oui j'aime bien les prénoms courts en général hihi
Et oui je voulais quelque chose de joyeux quand même :3
Cha :3
J'aime bien le fait que dans ton histoire, on vit quelques heures avec alys, c'est une tranche de vie très raccourcie, un épisode de quelques heures qui se passe en grande partie au même endroit, du coup on a l'impression de voir le temps qui passe en même temps qu'elle.
Un chouette conte de Nono ! Merci chris
Oui la pauvre elle reste dans le froid c'est pas facile facile hihi
Cha :3
Non mais dans ce cas précis, j'adore Ciel, alors voilà j'accepte cette mirifique coiffure sans aucun problème.<br />Bon quand j'ai commencé la nouvelle je me suis dit qu'on avait encore une gosse affamée et détestée par son père (c'est parce que tu fais une collection avec Mae c'est ça ? xD) et finalement au fil que l'histoire avance on comprend pourquoi tu as mis un tel contexte en place : il fallait évidemment donner à l'enfant l'envie de partir de chez elle définitivement.
À mes yeux, la toute toute dernière phrase est de trop : déjà parce que j'aimais bien l'idée que le regret du père passe par le fait qu'il ait oublié de lui donner des chaussons, ça me donne l'impression qu'il prend conscience qu'il aurait dû mieux faire, avant de perdre sa fille (et du coup la dernière phrase, même si très poétique, est de suite moins utile). Et ensuite parce que je la trouve un peu mélodramatique, mais ça c'est juste mon avis ^^
En tout cas j'ai été super emballée par les personnages ! Alys est très cool, j'ai adoré le moment où elle pousse l'autre enfant dans la neige, j'y étais vraiment. Même si on le voit tardivement, j'adore Ciel, et je trouve ça très beau la façon dont tu te joues du conte pour sous-entendre que, si la petite fille est morte pour aller "au Ciel", elle y est bien plus heureuse que dans son ancienne vie. Aussi, le ciel devient très symbolique et moins effrayant présenté sous la forme d'un jeune homme muet.
Je trouvais que l'ambiance faisait très Miyazaki, j'ai bien été embarquée dans ton univers, il y a presque un goût de trop peu, ce serait trop sympa que tu revisites plein de légendes dans ce style ! (mais bon là j'en demande peut-être trop xD)
Bravo pour ta participation Cha <3
Et ouiiiii j'ai trouvé ça pas mal comme idée de l'appeler Ciel ce personnage étrange et doux. Avec l'ambiance un petit peu imaginaire et tout ça collait bien. Merci beaucoup pour ton commentaire et CHICHE on revisite les contes et les persos principaux auront TOUS DES COUETTES MOUAHAHAHA... Je me calme <3
Cha :3
j'aime beaucoup cette petite histoire!
Je déteste cet affreux père mais à la fin il me touche.
L'héroine est trop bien avec ses espoirs, ses craintes et tous le reste.
Ciel et les deux garçons sont trop chou.
Cet univers parralèlle me plait énormémen.t
Super! on adore!
J'aime bien Ciel aussi il est attachant à sa façon hihi
Bisous!
Cha :3
Le mystérieux "Ciel" inquiète d'abord par son allure et son comportement ainsi que la rumeur sur ce fameux fantôme, mais le clin d'oeil rassure.
La fin est belle.
En revanche, le rôle des deux gamins m'échappe un peu...
Oui Ciel c'est un gentiiiiil ah ah, les deux enfants l'aident à rassembler les enfants malheureux. Il faut leur présence pour rassurer et parce qu'il ne peut pas parler. Dans le cas d'Alys, l'un des deux enfants vient pour la remplacer de façon à ce que son père ne vienne pas tout gâcher en voyant qu'elle n'est plus là. Vouala <3
Cha :3
Mais... il n'y a pas de chats dans ton histoire...<br />Quelle ambiance, à la maison ! On comprend que la petite Alys ait eu envie de s'enfuir, même avec un inconnu. En revanche, je ne vois pas bien pourquoi les garçons ont dû se montrer aussi méchants, outre le fait que ça permet de ménager le suspense. Au moins, Alys fait preuve de combativité en poussant l'un d'eux. Là, on se rend compte qu'ils ne sont pas vraiment méchants, parce qu'autrement ça ne les aurait pas arrêtés.<br />J'aime bien le personnage de Ciel (à part la coiffure). C'est intéressant qu'Alys ne le voie que lorsqu'une allumette brûle, jusqu'à ce qu'il soit près d'elle.<br />À la fin, quand j'ai lu : "L’esprit encore embrumé par l’alcool et le chagrin", j'ai été surprise que le père ressente du chagrin, parce qu'il n'a vraiment pas l'air de tenir à sa fille. Et je dois avouer qu'il ne m'inspire aucune compassion.<br />Je ne connais pas Miyazaki, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ton conte. C'est une jolie histoire bien racontée.
Voici quelques coquilles et remarques :<br />- "Si tu as faim, vas donc vendre ces allumettes pour te payer à manger, sale ingrate !" [va ; pas de "s" à l'impératif / il y a un tiret qui traîne]<br />elle se dit qu’il fallait trouver un endroit épargné par le vent et des flocons [et les flocons]<br />La vie n’avait pas été tendre avec elle, après la mort de sa mère, son père n’avait plus jeté sur elle qu’un regard de dégoût. [Je remplacerais la première virgule par un point-virgule]<br />elle tira sur sa robe pour protéger ses orteils. Sortit les quatre allumettes (...) [Il faut répéter le sujet (Elle sortit) ou remplacer le point par une virgule]<br />Une étrange rumeur se rependait dans la ville [se répandait]<br />La rumeur dit que le fantôme prend la forme d’un jeune homme aux cheveux mi-longs. [Ici, l'emploi du présent ne me paraît pas judicieux. Il conviendrait s'il s'agissait d'une légende, à cause de son aspect intemporel, mais pas pour une simple rumeur.] <br />Alys se savait surveillé par son père [surveillée]<br />Après tout, elle ne se moquait pas des autres elle. [Il faudrait une virgule avant le dernier "elle".]<br />Haussant les épaules elle ne leur répondit pas. [Il faudrait une virgule après "épaules"]<br />Alys eut malgré tout, le temps d’entendre sa dernière phrase [Il faudrait mettre "malgré tout" entre deux virgules ou n'en mettre aucune.]<br />elle se l’enfonça derechef sur la tête en soupirant d’aise [derechef veut dire de nouveau ; il me semble qu'elle met le bonnet pour la première fois]<br />Plus elle y pensait, et plus ressentait le besoin de prouver qu’il avait tort [et plus elle ressentait]<br />Après plusieurs essais, un grésillement agréable se fit entendre. Précédant une timide flammèche. [Je mettrais une virgule avant "précédant"]<br />pensant que son père l’avait vu utiliser la précieuse allumette [l'avait vue]<br />Pour quelle raison l’aurait-il regardé ainsi dans ce cas ? [regardée]<br />Ses yeux suivirent la tige noircie rejoindre celle déjà à ses pieds. [Après "Ses yeux suivirent", on ne peut pas mettre un infinitif. Je propose : "Ses yeux suivirent la tige noircie qui rejoignait celle déjà à ses pieds." ou "Elle regarda la tige noircie rejoindre celle déjà à ses pieds."]<br />Déjà, l’allumette s’éteignait déjà entre ses doigts pincés. [Il y a deux fois "déjà"]<br />Alys gratta immédiatement après, la quatrième et dernière allumette en sa possession. [Il faudrait mettre "immédiatement après" entre deux virgules ou n'en mettre aucune]<br />L’homme souriant toujours, était à présent juste devant elle. [Il faudrait mettre "souriant toujours" entre deux virgules]<br />dévoilant les deux petits garçons de toute à l’heure [tout à l'heure]<br />Alys se sentie perdue [se sentit]<br />elle prit la main du garçon la hissant sur ses pieds [Cette tournure est bancale. Je propose : "elle prit la main du garçon qui la hissa sur ses pieds"]<br />et elle hocha vivement la tête incapable de parler [Il faut une virgule avant "incapable"]<br />L’instant d’après, l’homme disparu. [disparut]<br />Ses cheveux attachés en demi-queue le rendait différent. [rendaient]<br />Je m’appelle Aren au fait [Il faut une virgule avant "au fait"]<br />Et effectivement, Alys se sentait déjà chez elle. Et grâce à Ciel, elle savait qu'elle serait aimée. [Ces deux phrases qui se suivent commencent par "Et". Je suggère d'enlever le premier.]<br />il se dit qu’il aurait dû lui donner de quoi couvrir ses pieds de la neige. ["de quoi protéger ses pieds de la neige" ou "de quoi couvrir ses pieds" tout court]
- Dans certains passages, tu répètes trop souvent le prénom Alys : tu pourrais alterner avec des mots comme "la fillette" ou "la petite fille".<br />- Concernant les accents ciconflexes : <br />Quand tu écris "rafraichissait", "boite", "il parait", "apparaitre" sans accent circonflexe sur le "i", tu appliques les rectifications orthographiques de 1990. Par souci de cohérence, il faudrait le faire partout et écrire également "dégout" sans accent circonflexe sur le "u".<br />- Dans les dialogues, qu'on les présente avec des guillemets, des tirets ou la combinaison des deux, il faut mettre une minuscule aux verbes de parole qui suivent la réplique. Par exemple :<br />« Mais regardez qui voilà ! La marchande d’allumettes la plus miséreuse jamais vue, » dit un garçon au visage recouvert de taches de son. <br />Si la phrase se termine par un point, on le remplace par une virgule ; si elle se termine par un point d'interrogation ou d'exclamation, on les conserve, mais on met quand même une minuscule au verbe de parole qui suit. Il faut résister aux correcteurs orthographiques qui insistent pour mettre une majuscule.
Merci beaucoup pour ton passage sur ma petite histoire! Et dis donc j'en ai des fautes à revoir (LA HONTE) heureusement que tu es passée par ici hihi
Encore merci pour ta relecture <3
Cha :3