Chapitre 1

Il ouvrit les yeux. Le noir complet. Alex fixa un point sans savoir ce qu’il regardait. Quel jour était-il ? Il ne savait pas. Parfois, il se demandait qui il était vraiment. Le vide, qui s’était installé dans son cœur, lui semblait à présent si familier qu’il craignait de ne plus pouvoir vivre sans. Il cherchait désespérément la lumière qui pourrait le guider hors de ce labyrinthe sans fin.

Alex tendit le bras et tâtonna de ses doigts frêles le sol autour de lui. Il farfouilla le tas de déchets à côté de lui et finit par tomber sur ce qu’il cherchait. Il but une, deux, trois gorgées avant de se résigner à finir le flacon d’un trait. Il ne se sentit pas mieux, mais une brume enivrante se propagea dans son esprit et lui fit momentanément oublier le malheur qu’il ressentait. Ce sentiment de lâcher prise qu’il ressentait par moment était sa seule source d’oxygène lorsqu’il se noyait dans l’océan de tristesse dans lequel il était piégé. Pourtant, il savait pertinemment que ce remède ne l’aiderait pas à affronter la réalité.

Une lueur de courage s’alluma dans ses yeux noirs. Aujourd’hui, c’était décidé, il irait jusqu’au bout. Alex se leva et, titubant, il parvint tant bien que mal à se frayer un chemin à travers le dédale, parsemé d’obstacles, de son appartement.

Il inspira, ferma les yeux, puis souffla longuement, et finalement, il tourna la clé dans la serrure. Un « clic » résonna faiblement et la porte s’ouvrit. Une lumière aveuglante l’agressa de toutes parts et une voix intérieure lui criait de retourner se cacher dans son si confortable terrier. Au prix de multiples efforts, il étouffa ce hurlement imaginaire. Il ne cèderait pas et il irait jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte.

Alex détacha son vélo, repéra l’avant de l’arrière puis grimpa sur la selle et appuya sur les pédales. La chaine grinça, elle non plus n’avait pas envie d’y aller. Rassemblant toute la volonté qu’il lui restait, il pédala encore et encore pendant une durée qui lui semblait interminable. Enfin, il finit par apercevoir la grille venue d’un autre monde (ou qui emmenait dans un autre monde, façon de voir les choses). Tel un voleur en plein délit, il l’ouvrit avec la plus grande délicatesse, comme s’il avait peur qu’on l’entende. Il regarda autour de lui. Une étendue de pierres, de taille et de forme différentes, l’entouraient et lui donnaient le vertige. Il se sentait menacé par toutes ces pierres, comme si elles étaient vivantes.

Tendu, Alex crispa sa mâchoire. Il n’avait pas bravé tous ces obstacles pour abandonner si près du but. Il affronta cette armée de pierre et finit par tomber sur celle qu’il cherchait. Il avait préparé ce moment depuis si longtemps qu’il en oublia ce qu’il avait prévu.

Au bout de quelques instants, il s’agenouilla devant la pierre et regarda avec détachement les inscriptions gravées. Il ne l’avait jamais vu auparavant et malgré cela, il savait, avant même de venir ici, le message qu’elle était destinée à délivrer. Et pourtant, pour montrer qu’à la fin, c’est elle qui gagnait toujours, elle répétait sans cesse avec arrogance la même phrase :

« Ton rêve est terminé, repose en paix. »

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Fannie
Posté le 11/01/2020
À vrai dire, je ne suis pas sûre d’avoir compris. Alex boit de l’alcool, si j’ai bien compris, et il fait apparemment une sorte de dépression. Cette histoire pourrait évoquer le suicide ; mais à moins d’avoir une arme, c’est difficile de s’ôter la vie dans un cimetière (or tu n’en fais aucune mention). Tout ça pourrait aussi bien n’être qu’un rêve. C’est un peu frustrant d’en savoir aussi peu.
Coquilles et remarques :
— Le vide, qui s’était installé dans son cœur, lui semblait à présent si familier qu’il de ne plus pouvoir vivre sans. [Il manque un verbe après « qu’il » : qu’il craignait ?]
— la lumière qui pourrait le guide hors de ce labyrinthe [guider]
— Ce sentiment de lâcher prise qu’il ressentait par moment [par moments / pour éviter la répétition sentiment/ressentait, je propose « qu’il éprouvait »]
— Axel se leva et, titubant, [Alex devient Axel un instant...]
— Une étendue de pierres, de taille et de forme différente, l’entouraient et lui donnaient le vertige [de tailles et de formes différentes (pluriel) / Une étendue de pierres (…) l’entourait et lui donnait ; mais du moment qu’il s’agit de pierres verticales, j’imagine des pierres tombales, il me semble qu’une « foule de pierres » ou une « multitude de pierres » correspondraient mieux à la scène que tu dépeins.]
— Il affronta cette armée de pierre [de pierres]
— Il ne l’avait jamais vu auparavant [vue]
clemesgar
Posté le 19/01/2020
Bonjour Fannie,

Je te remercie vraiment d'avoir pris le temps d'avoir lu et corrigé mes fautes (je vais remédier à ça).
Et non cette histoire n'évoque pas le suicide, plutôt la perte d'un proche, mais après chacun interprète à sa manière ;)
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