— Érik ! Faites quelque chose ! hurla Thomassine alors que son jupon bleu marine commençait à être déchiqueté par l’infernale machine. Saucissonnée comme un vulgaire jambon, la jeune femme remuait dans tous les sens pour échapper aux terribles lames qui se rapprochaient de ses bottines à boutons. Plus que quelques centimètres avant que ces pieds ne finissent en charpie. Les gouttes de sueurs perlaient sur le front pâle de la jeune femme. Son cœur battait si fort dans sa poitrine que les liens qui l’enserraient aurai pu sauter. Ses yeux bleus apeurés passaient des spirales tranchantes au grand dadet qui l’accompagnait.
Ce dernier ne semblait guère préoccupé par la situation dramatique de son interlocutrice.
— Cesse de gindre ! Tu m’ennuies. Cet engin est formidable ! Celui qui l’a construit est un brillant cerveau, déclara-t-il en admirant les différents rouages et mécaniques.
— Érik, par pitié !
— Oui, oui encore une petite seconde !
Il lui fit signe de la main pour qu’elle se taise. Le son du tissu qui se déchire ne semblait toujours pas l’inquiéter.
— ÉRIK !
Ce cri strident agaça le susnommé et d’un claquement de doigts, il désactiva l’appareil pour obtenir du calme. Le vacarme infernal fut remplacé par un long soupir de soulagement de la jeune femme, toujours ligotée et sans le moindre regard de la part de son sauveur.
— Hum hum… J’ai eu chaud. Il n’en manquait pas beaucoup pour que je me retrouve en TRANCHES… bredouilla-t-elle, le front couvert de sueur froide.
Elle l’invectiva encore plusieurs fois avant qu’il ne daigne la regarder. Elle lui désigna les liens l’entravant. De mauvaise grâce, il vint trancher les cordes et s’en retourna à ses rouages.
Thomassine se releva malgré ces jambes flageolantes en se dégagea fébrilement.
— Qu’est-ce qui t’as pris aussi de jouer les héroïnes dans cette tenue ? finit par dire Érik qui semblait enfin avoir assouvie sa curiosité sur l’engin.
— Je n’avais pas prévu de tomber sur l’homme au béret en venant admirer la tour Eiffel, avec l’un des prétendants que ma mère souhaite me voir épouser. Je crois qu’il va falloir que je passe à la mode garçonne… C’est bien plus pratique.
Elle observa avec tristesse le bas de sa robe réduite en lambeaux.
- Et vous, que fabriquiez-vous ici ? Je croyais que vous ne vouliez pas jouer au vigile.
— Je me rendais à la banque, qui se trouve à quelques encablures de là. Comme vous m’avez conseillé de surveiller cet amas de ferraille, un petit détour ne m’a pas tué.
Elle le regarda de travers. Lui, à la banque ? Elle n’osa se représenter la scène. Avec sa haute stature en costume noir, sa longue cape d’un bleu nuit et son masque blanc, elle l’imaginait plutôt commettre un braquage que de venir déposer son salaire. Comme s’il avait entendu ses pensées et ne voulant pas se justifier davantage sur ses activités, il continua :
— Vous aviez raison en tout cas, il s’agissait bien de la prochaine cible.
La jeune fille avait touché juste en présumant qu’après l’attaque horrible de l’Opéra et le saccage du Louvre, l’objectif suivant serait la célèbre nouvelle tour de métal, construite pour l’exposition universelle. Les gros titres des journaux ne parlaient que de ces deux événements depuis plusieurs semaines, noyant l’information de détails plus sordides les uns que les autres. Il faut avouer que la police pataugeait dans la gadoue de l’incompréhension. C’était à l’occasion de l’attentat du Palais Garnier que Thomassine avait rencontré le ténébreux Érik.
Ce soir-là, elle assistait à une représentation, confortablement installée sur un fauteuil rouge aux côtés de ses parents Giselle et Lucien, un couple d’amis et leur fils. Ce dernier la courtisait bien sûr. Elle n’intéressait pas à cette énième andouille. Elle se demandait si sa mère choisissait exprès le type d’homme qui l’exaspérait. Le genre noble et snob désirant trouver une bonne épouse qui lui donnera un héritier et entretiendra une jolie maison. La vie de rêve, selon Giselle. Le fait de passer ses journées à ne rien faire ou à écumer les magasins avec une servante ou les dégustations de thé pour s’enquirent des derniers potins ne sciait pas du tout au tempérament énergique de la jeune femme.
La pétillante Thomassine souhaitait faire quelque chose d’autre de sa vie. Son adolescence avait été bercée par les prix Nobel de Marie Curie. Pendant la guerre, où son frère Jean avait péri, elle avait fait part de sa volonté d’aller au front pour aider les « petites curies[1] ». Mais devant l’affliction de ses parents après la mort de son ainé, elle avait renoncé.
Sa passion par-dessus, c’était les affaires résolues par les célèbres brigades du Tigre. Elle aurait tant aimé en faire partie, ou juste les seconder. Les mystères et les enquêtes la passionnaient. Elle avait toujours été douée pour retrouver ses poupées que son frère prenait un malin plaisir à dissimuler. Elle ne pourra jamais malheureusement réaliser ce rêve : son sexe le lui interdisait. Depuis la fin du conflit international, les femmes commençaient à trouver une vraie place dans la société et dans le monde du travail. Bien qu’elles fussent essentielles à l’effort de guerre, beaucoup considéraient qu’elles n’avaient réussi dans leurs dures tâches aux usines, car elles n’avaient pas eu le choix. Nombre d’ouvrières avaient été renvoyées manu militari à leurs cuisines et leurs marmots.
Il y a peu, Thomassine avait confessé ses déceptions et ses envies à son père. Ce dernier avait innocemment – ou pas — suggéré à sa fille qu’elle pourrait être détective privée. Idée qui ne quittait plus son esprit.
Elle prêtait peu d’attention à la pièce qui se déroulait. Les nombreux costumes et déguisements qui défilaient sous ses yeux l’inspiraient. Bien qu’elle soit dans une des loges les placées, il lui était difficile de distinguer le sexe de certains de protagonistes sur la scène. Ce personnage sous ces couches de maquillages et ses larges robes était-il un homme ? Une femme ? Certaines danseuses du corps du ballet portaient des culottes pour se faire passer pour des serviteurs. Lui serait-elle possible qu’avec quelques artifices simples de se faire passer pour un garçon ? On lui disait souvent qu’elle ressemblait à son frère. Si on ne confiait pas d’enquête à une femme, que l’on jugeait trop sensible et pas assez intelligente pour résoudre des mystères. Elle n’avait qu’à se travestir. La mode de la garçonne se développait, ce qui n’était pas sans lui déplaire.
Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, une explosion pulvérisa la scène. Les chanteurs et autres figurants furent propulsés dans les airs et retombèrent comme des feuilles mortes. Dans la fosse, les musiciens ne formaient plus qu’un amas informe de chairs, bois et cuivres. Une boule de feu gigantesque ravagea la salle, brulant les spectateurs des premiers rangs. La panique gagna l’assemblée.
Dans sa loge, Thomassine s’était évanouie un instant à la suite de l’onde de choc. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, sa vue était floue. Elle revint rapidement à la normale et lui permit d’apercevoir le décor carbonisé. Son corps parcouru de brûlures légères la meurtrissait et la cuisait. Ses oreilles ne percevaient que des bruits sourds et des hurlements. Elle tourna son regard vers ses parents. Son père reprenait ses esprits.
— Papa, tu vas bien ?
Sa voix sonnait comme un écho dans le brouhaha. Elle n’était même pas sûre qu’il l’ait entendu. Il lui fit signe que ça allait avant de se jeter vers sa femme toujours inconsciente.
— Mère, mère ! Il faut la sortir de là ! s’écria Thomassine. Ils s’unirent pour évacuer le corps inerte de Madame Fèvre de l’Opéra le plus vite possible. La famille tentait de se frayer un chemin au milieu des bourgeois courant dans tous les sens pris de panique. Les ouvreurs débordés n’arrivaient pas à contenir la foule terrorisée. Les hurlements et le bruit assourdissant des piétinements rendaient toutes communications impossibles. Dans la cohue et le brouhaha, la jeune fille remarqua que beaucoup de personnes braillaient : c’est le fantôme, c’est le fantôme ! Cela piqua sa curiosité, mais elle n’avait pas le temps de se poser des questions maintenant.
Dans la cohue, la jeune fille remarqua un homme petit et râblé avec un béret qui remontait la foule dans le sens opposé de l’évacuation. Son visage carré semblait trop serein pour être honnête. Son instinct lui dit qu’il ne devait pas étranger à l’explosion. Sans vraiment y réfléchir, elle faussa compagnie à ses parents emportés par le flot pour suivre ce type louche. Elle le perdit de vue au bout de quelques secondes. Qu’est-ce qui lui était passé à l’esprit ? Ce n’était pas le moment de se la jouer détective en jupons. Elle commença à rebrousser chemin. Sa curiosité la poussa pourtant à retourner chercher dans le dédale de coulisses ravagées. Elle déboucha dans les loges des comédiens désertées. Un petit grincement de bois la fit sursauter craignant qu’une poutre ne s’effondre sur elle. D’un pas de prudent, elle se dirigea vers une porte entrouverte. Une magnifique pièce se dévoila, surement celle de la cantatrice au vu des luxueuses toilettes éparpillées dans les décombres. Elle n’imaginait pas que les saltimbanques puissent s’offrir tant de luxe, quand bien même ils étaient mondialement connus. Des dizaines de flacons de parfum aussi raffinés les uns que les autres s’entassaient sur une coiffeuse cerclée de fleurs fraiches. Une vraie chambre de princesse.
L’attention de Thomassine se focalisa sur le miroir. La large glace au cadre richement sculpté et doré reposait contre le mur. En réalité, il était légèrement de biais et laissait entrevoir l’entrée d’un souterrain sombre. L’envie d’explorer ce boyau l’emporta sur la raison. Il n’y avait aucune lampe à pétrole dans la pièce, Thomassine du en dénicher dans une autre loge. Elle prit une grande inspiration et s’engouffra dans le passage de pierre. Le large tunnel ressemblait aux illustrations dans les livres de conte de fées. L’image idyllique s’arrêtait là, puisque les odeurs se composaient d’un mélange de moisis et de crottes décomposés. Étrangement, aucune toile d’araignée ne pendait des interstices ou ne comblait les coins nus des couloirs, comme si elles avaient été nettoyées. Un vaste escalier en colimaçon descendait dans les entrailles de la Terre. Pendant un moment, la peur envahit la jeune fille. Elle explorait les tréfonds abandonnés de l’Opéra, dans un état physique très moyen. Ses oreilles bourdonnaient toujours et le froid la gagnait. La prudence étant mère de raison, elle décida de faire demi-tour. En se retournant, elle buta sur quelque chose. Un homme, grand, se tenait dans son dos. Depuis combien de temps ? Elle ne l’avait pas entendu venir ! Sûr l’instant, elle ne perçut qu’une tête de mort la dévisageant. Elle sursauta et trébucha dans les escaliers. Son crâne heurta plusieurs marches pendant les nombreux roulés-boulés de sa chute. Lorsque tout s’arrêta, sa carcasse douloureuse refusait de se mouvoir. Elle observa avec angoisse l’escalier d’où des bruits de pas résonnaient. L’inconnu descendait d’un pas lent et calme. Il était grand, son visage était dissimulé par un masque blanc et encadré par des cheveux grisonnants attachés en catogan. Il portait des habits sombres et une large cape noire à l’extérieur et rouge sur l’intérieur.
Il s’agenouilla près de Thomassine et lui souleva la tête par sa chevelure sans ménagement.
— Pourquoi avez-vous fait sauter MON opéra ? Que voulez-vous ? Sa voix était caverneuse et mélodieuse à la fois.
— Je…. Suivit un homme…
Thomassine n’arrivait pas à structurer ses idées. Un bruit, comme un clic fort résonna et détourna l’attention de son agresseur.
— Non… Murmura l’inconnu. Il lâcha la tignasse brune de la jeune avant de la soulever comme un fétu de paille. Elle voulut se débattre, mais son corps paralysé par la douleur refusa. Après quelques minutes de marche dans une grande antichambre, l’homme la jeta comme un sac de patates dans une barque. Sous le choc l’épaule de Thomassine craqua. Elle ne put retenir ses sanglots. Une éclaboussure vint noyer la larme qui perlait sur sa joue. Un lac sous l’Opéra ! La chose paraissait invraisemblable, cependant il stagnait bien là. L’homme ramait avec force et grinçait des dents avec nervosité.
— Non ! NON ! La sirène !
Thomassine ne saisissait plus rien. Une sirène ? Était-il fou ?
— Pourquoi l’avez-vous prise ? Pourquoi ? Rugit-il en la soulevant par le col de son chemisier.
— De quoi ? Je ne comprends rien !
Ses idées tentaient de se remettre en place malgré les secousses du mystérieux personnage. Elle lui asséna un coup de talon dans le tibia pour le faire lâcher. Délivrée de la poigne de fer, elle se faufila à l’avant de l’embarcation. Un coup de perche la fit se recroqueviller et se protéger la tête avec ses bras. Il menaçait de la frapper jusqu’à ce qu’elle avoue le rôle qu’elle avait joué dans cette attaque.
— J’ai suivi un type, petit, avec un béret… J’y suis pour rien ! bredouilla-t-elle entre deux crises de larmes.
L’homme masqué la scruta un moment. Elle faisait pitié à voir. Sa chevelure auburn était en bataille, ses joues empourprées et parsemées d’égratignures, son chemisier tout noirci par le souffle de l’explosion et ses jupes sales. Ses yeux bleus brillaient malgré qu’ils soient rougis par les larmes.
— Je vais vous remonter à la surface, siffla-t-il plein de mépris. Si vous parlez à qui que ce soit de ce lieu, je vous le ferai regretter amèrement !
Il insista bien sur le dernier mot.
Thomassine oscilla de la tête pour acquiescer. Il détourna la barque et la conduit dans la grande cavité. Il épaula la jeune fille pour l’aider à regagner la loge de la cantatrice. Alors qu’il la déposait sur un des sofas, un individu vêtu d’une longue tunique entra dans la pièce avec précipitation. Il avait la peau basanée avec deux yeux noirs luisant et un turban surplombait sa tête.
Il ne s’attendait pas à trouver ni l’un ni l’autre ici. Il dévisagea tour à tour l’homme masqué et la demoiselle.
— Érik ? Que se passe-t-il ? susurra-t-il en s’approchant de ce dernier.
— Je ne sais pas, le Persan. La sirène n’est plus là. Quelqu’un est venu la voler.
— Quoi ? Et elle ? dit-il en désignant Thomassine d’un petit mouvement de tête.
— Elle furetait dans les souterrains. Elle suivait un type, à ce qu’elle raconte.
En temps normal, Thomassine exécrait d’être traiter de menteuse, mais elle se sentait trop apeurée pour broncher.
— Je vais la conduire là-haut, déclara l’enturbanné. Toi, retourne là dessous. C’est la panique dehors. Et tout le monde t’accuse !
— Moi ? S’emporta le prénommé Érik. J’aurais détruit mon propre opéra ?
— Je te rappelle que tu as bien fait s’écrouler le lustre !
Cette affirmation courrouça définitivement l’homme masqué. Il quitta la pièce en beuglant que les coupables paieraient cher cet acte.
Le Persan soupira en passant la main sur ton turban. Il resta immobile un moment en se frottant le menton. Thomassine se redressa sur le canapé et attira son attention.
— Venez, je vais vous aider à sortir d’ici.
Elle répondit oui d’un mouvement de tête.
Il la guida vers l’extérieur en quelques instants. Le raffut de la rue lui endolorit les oreilles. Elle n’eut pas effectué trois pas sur les marches de l’Opéra qu’un cri strident déchira ce qui restait de ses tympans.
— Thomassiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine, ma chériiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie
Elle sentit une étreinte qui l’aurait fait basculer si le Persan de la soutenait pas. Giselle la papouillait comme un bébé de manière exaspérante. Elle n’aimait pas les contacts physiques aussi prononcés.
— Merci, Monsieur, vous avez secouru notre fille.
Lucien, le père de Thomassine serra avec gratitude la main de son sauveur. Sans dire un mot, Le Persan la laissa aux bons soins de sa famille avant de retourner dans le Palais Garnier.
— Qu’est s’est-il passé ? demanda la jeune femme en flageolante.
— La scène a explosé… un attentat sans doute… peut être des anarchistes… se risqua son père.
— C’est le fantôme ! Le fantôme de l’Opéra est de retour ! Couina sa mère tout en la câlinant.
— Le fantôme ?
— Je te raconterai en route. Venez, rentrons, somma Lucien.
— Mais, et l’homme au béret ? s’exclama Thomassine.
— L’homme au béret ? l’interrogea-t-il
— Oui, j’ai vu un homme, louche avec un béret et….
— Mon pauvre bébé ! Tu délires ! Ton père a raison, rentrons !
Ses parents la trainèrent vers leur voiture, où le chauffeur les attendait.
[1] Pendant la 1re guerre mondiale, Marie et sa fille, Ève Curie parcourt les zones de combats avec des voitures médicalisées pour faire des radiographies des soldats afin de leur retirer les morceaux d’obus.
J’ai personnellement toujours eu de sérieuses difficultés avec l’orthographe. Je dois faire attention et vraiment me forcer, mais malgré ça j’en laisse passer. J’apprécie qu’on me le fasse remarquer. Comme je me focalise donc dessus, elle est aussi pour moi un frein à la lecture. J’ai donc décidé de ne plus commenter les textes que je lis s’il y a plus de cinq fautes. C’est le cas ici. La cinquième (assez violente) se trouve, selon mon appréciation (qui vaut ce qu’elle vaut), au vingtième alinéa.
Je ne suis pas d’accord avec DraikoPinpix : il ne s’agit pas de coquilles, mais de fautes.
Un début qui fait sourire avec cette histoire de machine, puis l'action s'enchaîne : on est vite plongés dedans !
J'aime déjà ton héroïne : je suis fan des jeunes filles qui ne se rangent pas dans les codes de son époque (époque que j'aime bien aussi).
Bon, je ne vais pas trop m'attarder sur les défauts : Quelques coquilles et erreurs au niveau de la ponctuation, mais rien de grave :) Ton style est agréable à lire, d'ailleurs !
A bientôt !
Comme beaucoup de tes commentateurs, le titre et le résumé m'ont fait de l’œil, et j'ai glissé ton livre dans ma PàL ! Désormais je m'y mets, ça y est !
Première chose que j'apprécie, c'est l'univers général. On sent bien tes appuis sur Les Brigades du Tigre et (évidemment !) le Fantôme de L'Opéra. Je pense aussi à tout ce qui est Ballerina, Un Monstre à Paris mais aussi Le Diptyque du Temps, de Chattam. C'est un peu l'ambiance Arsène Lupin, Adèle Blanc-Sec, bref... je ne vais pas tous les faire, mais c'est un mood que j'aime énormément, et l'atmosphère est bien rendue.
Maintenant je passe à tes remarques plus "pertinentes". Comme on te l'a déjà fait remarquer, il y a pas mal de petites fautes de-ci de-là. Comme c'est un premier jet et que je ne suis pas en béta lecture, je ne vais pas les relever, mais juste me concentrer sur des choses plus globales.
On est dans un début in médias res, et c'est un excellent choix. Tu places ton lecteur directement dans une scène d'action, ce qui fait très bien ressortir le lien entre le personnage féminin et le personnage masculin. Les deux protagonistes m'intriguent, et j'ai directement accroché avec ce binome. Ta scène de présentation est très efficaces (même si elle mérite d'être un peu retravaillée). Tu passes ensuite sur une référence au drame de l'opéra, et c'est à que j'ai été moins séduite... Je pense qu'il y a un soucis de ligne temporelle dans la trame. Tu glisses très rapidement du moment présent à la rencontre passé, le tout en ne changeant pas la temporalité. Je me suis retrouvée devant le texte à me dire : "mais... que... hein ? Pourquoi je suis à l'opéra ?" et ensuite seulement j'ai compris où tu voulais en venir.
Ton incipit a une structure très complexe, qui nécessite de la finesse pour passer de l'un à l'autre. Pour ça deux choix :
1) Changement des temps dominants pour faire comprendre qu'on relate un événement passé (le fameux flashback). Dans ton cas c'est impossible à faire, le passage du retour en arrière est trop long.
2) Augmenter la force de la transition pour vraiment emporter le lecteur en arrière (plus adapté dans ton cas). Et créer une mise en page plus marquée, pour comprendre que nous sommes transportés dans un souvenir. Pour ça deux options : changer de chapitre (et faire de ta première partie un prologue), ou alors utiliser des symboles (en général on choisit l'étoile).
Ce chapitre a une vraie force d'imaginaire et nous emporte bien dans le monde que tu mets en place. Je te conseillerai de juste re-travailler un peu la structure, et ce sera parfait !
Et comme j'ai beaucoup aimé, je continue !
J'ai envie d'en découvrir plus.
Par contre, j'ai l'impression que tu as oublié de te relire. Il y a de nombreuses fautes de frappe, des mots oubliés...
C'est un peu gênant à la lecture.
Concernant ton personnage, déjà je trouve son prénom très original. Et j' ai aussi l'impression qu'elle va nous en faire voir de toutes les couleurs. Je me suis déjà attachée à elle.
Heureuse que malgré cela, le texte t'ai plu.
Le résumé de ton histoire m'a tout de suite fait de l'oeil, alors, évidemment, je me suis empressée de venir te lire. J'ai beaucoup aimé ce premier chapitre, Thomassine (j'aime beaucoup ce prénom !) m'a l'air d'être un personnage très intéressant et qui n'a pas froid aux yeux, et ça, ça me plaît déjà énormément ;D
J'avoue cela dit avoir été un peu décontenancée de finir le chapitre sans avoir plus d'explications sur la situation du tout début. Comment Thomassine s'est-elle retrouvée sur le point de se faire débiter en tranches ?
J'ai également trouvé que le moment de l'explosion mérite un peu d'être développé, ou tout du moins d'être développé du point de vue de l'héroïne. Jusque là, on est immergé dans ses pensées, et tu sembles prendre un pas en arrière pour décrire l'explosion d'un point de vue plus omniscient (Thomassine étant évanouie à ce moment-là, il me semble). Personnellement, j'aurais apprécié au contraire de rester dans sa perception (elle s'évanouit brusquement, le lecteur se demande ce qu'il se passe, et elle se réveille au milieu du chaos et comprend qu'une bombe a explosé). Mais, c'est évidemment une perception très personnelle et peut-être que tu recevras un commentaire totalement contraire au mien ;D
À part ces deux petits points, j'aime beaucoup ton style, qui colle parfaitement à l'ambiance de ton histoire, c'est un chapitre déjà plein de rebondissements qui donnent envie d'en savoir plus, avec une belle touche d'humour que j'ai beaucoup appréciée.
À très bientôt !