Chapitre 1.

Par Djina
Notes de l’auteur : Attention, en cours d'écriture, je publie au fur et à mesure ! :) Bienvenue chez Les Lunas.

9H15 – Les Lunas

 - Grande sœur, grande sœur, s’il te plait, les yeux implorants … Raconte-moi l’histoire des déesses de l’autre monde. J’adore ce conte !

- Anna, je n’ai pas le temps, légèrement excédée. Tu vois bien que je dois m’occuper de la maison. Je ne peux pas m’occuper de toi, là.. Maman est au travail et il n’y a personne pour ranger ce dépotoir.

Elle faisait des grands gestes en montrant le salon, la cuisine encore sens dessus dessous de la partie endiablée du jeu de l’oie improvisé avec sa mère et sa sœur la veille au soir, le jeu de société encore sur la table basse, les restes du petit-déjeuner sur le comptoir de la cuisine.

- Tu ne veux pas aller trouver un livre à la bibliothèque ?

- Mais, mais ….

Anna regarda sa grande sœur, implorante, les larmes aux yeux .

En voyant sa ‘tite bouille, elle eut un pincement au cœur. Elle avait été un peu rude…

C’est juste que ce matin, elle se sentait tellement épuisée... Ce n’était pas pour se trouver des excuses mais déjà le contexte n’était pas terrible : sa mère se démenait tous les jours, entre l’hôpital, leur éducation et la gestion de la maisonnée, toute seule. En plus, avec ce confinement, elle voyait bien que sa mère allait finir par péter un câble. Et puis elle, Nestia, se sentait redevable.

Elle se devait de montrer l’exemple, d’être la parfaite grande sœur… Elle était l’Adulte, avec un grand A, la personne sur qui on peut compter. Et là, Anna se comportait comme un bébé, réclamant son caprice…. C’était exténuant.

Bon, en même temps, elle aussi était enfermée tout le jour sans moyen de sortir… Elle s’ennuie, elle cherche de la compagnie… Ahhh !!!! Elles me rendent folles toutes ces pensées, qui tournent en boucle. Pourquoi était-elle une prise de tête constante déjà ? Ah, oui :les responsabilités d’aînée. Quelle idiotie…

Bon ensuite, céder à son caprice, à imaginer cette histoire pouvait être plaisant.

Tout de même, c’est marrant qu’elle fasse tant rêver sa petite Anna chérie. Elle avait tiré ça de je-ne-sais quelle contrée obscure de sa psyché tordue. Elle s’en souvenait comme de la veille, un jour comme les autres, quand elle rêvait d’évasions. Le conte des déesses lui est apparu. Puis à force de le répéter, de mettre des voix de partout, elle avait séduit Anna. Elle ne s’en souvenait même pas en détails, elle inventait au fur et à mesure …

Hmm, attends, peut-être qu’elle peut lier l’utile à l’agréable ? Se débarrasser de la saleté, faire rire sa sœur, et peut-être trouver un moment pour elle ? Le plan parfait, hahaha s’entendit-elle ricaner avec une grosse voix de méchant de dessins animés, tout cela dans sa tête évidemment, quel génie du mal elle faisait !

Elle se retourna face à sa cadette, qui faisait grise mine du haut de ses 8 ans. Elle esquissa un sourire, s’approcha d’elle, et essaya de la faire rire. La méthode imparable était simple : elle s’approchait doucement, les mains levées et elle commençait une attaque de chatouilles. Oh mais c’est qu’Anna réagissait. Ah voilà, elle s’esclaffait et prit cet air espiègle, de petite sœur qui veut riposter. On tomba par terre, toutes deux mortes de rire, bras dessus bras dessous.

Anna me regarda intensément et me dit :

- Nestia, du coup, tu me racontes l’histoire des déesses ?

-Hmm….. Elle fit mine de réfléchir, prit son temps, afin de bien faire cuire son adorée.

Puis déclara 

- À une seule condition.

- Ohhhhh !! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii ….. Tout ce que tu voudras, promis !

Tout son corps exultait la joie. Ses couettes brunes remuaient au rythme de sa tête, elle avait les yeux écarquillés, brillants, tout en arborant un sourire qui aurait fait tomber le plus rabougri des papis de la planète.

- Tout ce que je voudrai, Anna ? Vraiment ? Tu es sûre de toi ? Elle marqua un instant théâtral tout en fixant sa petite sœur.

- Nestia !!! Tu le fais exprès là !! Tu me fais tourner en rubrique ! Comme d’habitude, euhhhh ! Je t’ai dit que je ferai TOUT, je suis sûre !! Alors l’histoire des 3 déesses, s’il te plaiiiiit ..

Cette petite Anna savait bien faire les yeux de chiens battus et les employa sans vergogne sur sa sœur.

Je souris à ma petite sœur et lui fis un clin d’œil. Tsst, je suis vraiment trop attachée et faillible avec elle… Anna était une vraie comédienne, elle a une carrière dans la persuasion par la « mignonne attitude ». Ouais, j’invente des expressions, c’est notre marque de fabrique dans la famille Luna.

Oui, je sais déjà ce que vous imaginez, on a un nom très ironique, comme si on nous définissait comme des « femmes de la lune » ou des « femmes avec la tête dans la lune ». Elle nous sied à ravir, cette dénomination, on l’avait embrassée. A qui je parle, moi ? A une des 10.000 âmes qui constituent la mienne forcément, au vidéaste de mon histoire personnelle…

En y repensant, elle était arrivée de façon tellement inattendue, cette petite sœur. Sa mère avait décidé de l’adopter 8 ans auparavant, alors qu’elle entrait au lycée du haut de ces 14 ans. Quel choc ! Avant, ce n’était qu’elle et sa mère face au monde. Depuis que le bout de chou était arrivé, sa vie n’était plus la même.

Ah je repars dans mes rêveries de pseudo-adulte. Si, elle savait qu’à 22 ans, elle ne se sentait pas du tout adulte. Elle était là, au milieu de ce foutoir qu’était la vie, les soucis, l’hôpital, sa mère. Elle aurait tant aimé s’échapper dans un monde de rêves, sûrement de là que l’histoire des déesses était apparue.

Nestia se mit quelques claques sur les joues afin de reprendre ses esprits.. Ensuite, elle reprit la discussion avec sa sœur :

- Ok, mais avant cela tu m’aides à tout ranger ? On fait un jeu de qui rend l’appartement le plus impeccable possible pour maman ?

Anna semblait réfléchir, elle regardait vers le haut, ferma les yeux, comme-ci elle examinait de façon construite cette idée et me répondit :

- Grande sœur, j’accepte ! Merciiiiiiii….

Elle lui lance un petit clin d’œil, le sourire jusqu’aux oreilles.

Nestia se met alors à dénombrer toutes les tâches de la journée, à sa sœur :

- Etape 1 : Tu débarrasses le comptoir et tu mets les assiettes dans le lave-vaisselle.

- Etape 2 : Je m’occupe du jeu de l’oie d’hier.

- Etape 3 : Tu prends l’éponge et tu passes sur le comptoir et la table basse ?

- Etape final : Je sors l’aspirateur et on rend ce parterre aussi brillant que la salle de bal de Marie-Antoinette, ok ?

Anna l’écoutait avec attention. Aussitôt la succession d’étapes énumérée, Anna, tel un petit soldat, se mit en action.

XXXX

11H10 – Mystères d’Edenia

Il était venu l’heure de conter l’histoire tellement désirée. Leur nid était tout propre. Nestia essaya de se rappeler des premiers éléments qui feraient rêver Anna.

Elle commença à raconter :

« Notre périple commence à l’entrée d’une forêt. Pas n’importe quelle forêt, mais de celles qui suscitent les plus grandes peurs, le plus de hantises, le genre de forêts qui vous donne des frissons rien qu’à s’y rapprocher. Le genre de forêt, si on s’y aventure, on se sent fort et téméraire… Le genre de forêt qui fait rêver les curieux, les plus jeunes comme les plus vieux… Dans cette forêt, on trouvait de tout ; des épicéas, des sapins, des chênes. Toutes sortes de feuillages, qui parcouraient haut le ciel… On se disait que là se cachaient nymphes, fées, trolls et autres créatures magiques. Une forêt mystérieuse où l’on pourrait retrouver le lapin pressé d’Alice au Pays des Merveilles, les cartes de la Dame de cœur, et ce chat souriant qui vous observe et vous effraie à la fois.

Nestia esquissait de grands gestes, parlait d’une voix sombre. Elle essaya de rendre l’espace tendu et effrayant. Pour cela, elle plaça sur la table basse des bougies, elle ferma les stores du séjour. Seules les flammes illuminaient le salon et elle se servit de ses mains pour fabriquer de grandes ombres sur le mur d’en face.

Au cœur de cette sombre forêt, une clairière et, en son sein, une noire demeure : elle semblait désertée, voire hantée. En s’approchant d’elle, on montait les quelques marches du perron et se retrouvait face à une vieille porte en bois sculpté. Elle devait être très belle dans le passé. Tout aventurier est curieux, et toute curiosité mérite satisfaction : les plus courageux et les plus curieux entrouvraient la porte d’entrée. Elle n’était pas fermée et en osant passer le portail : nous voilà dans un nouveau monde. On y découvre le monde féerique des Nuages d’Or. Il s’agissait là de de la seule et unique entrée, entre le monde des fées et des humains ordinaires.

Les Nuages d’Or est un monde nuageux et aérien. Y naissaient des déesses qui présentaient une particularité défiant l’entendement logique d’un humain anodin. Ce monde parallèle, que personne ne connaissait ni ne pouvait voir, tellement il était haut dans les cieux. Le portail magique donnait sur la place centrale ; Ordenia. Pour empêcher les curieux de se retrouver en ce lieu caché, une barrière invisible, cachant aux yeux des plus anodins des humains ce monde de féeries. Dans celui-ci, nous nous intéresserons au destin de 3 sœurs : Anamita, Evrim et Heya. Elles se caractérisaient par des intérêts spécifiques.

Heya, la plus jeune des trois, adorait jouer avec le feu. Elle aimait faire voler des chandelles, voir les flammes étinceler, vaciller sous le vent. Le feu était pour Heya, une curiosité fascinante.

Anamita, l’aînée, aimait quant à elle les damiers, les échiquiers, les carreaux, les carrelages, les formes géométriques en général. Son intérêt est exacerbé par l’association du noir et du blanc, l’échiquier restant pour elle le nec-plus-ultra des formes et des jeux.

Evrim, entre flammes et damiers, avait choisi le monde des jeux de sociétés. Parmi eux : des jeux à deux, en coopération ou encore solitaires. Si elle devait s’amuser avec ces 2 sœurs ou seule, elle le faisait par l’intermédiaire d’une gamme étrange de jeux, allant du jeu d’échec, plaisant à son aînée, au Mind, en passant par Cerbère.

Ces déesses d’un autre monde, divinités d’un autre Âge, toutes-puissantes et au corps doté d’une souplesse hors-norme. Tous leurs rituels, leurs cérémonies, nécessitaient de danser. La danse se faisait seule ou en groupe, avec ou sans instruments.

Nestia dansait autour de sa cadette, mimant la présence d’un voile autour de ses doigts, suivant ses pas, pour rendre tangible la souplesse enchanteresse des déesses.

« Les déesses aux cerceaux » était le nom de ce trio phénoménal. Le cerceau était leur outil de prédilection. Pas n’importe quel cerceau, un cerceau jaune/or qui illuminait le monde aérien dans lequel elles vivaient toutes en harmonie.

Anamita était triste, cet après-midi-là, leurs sièges nuageux étaient orageux, dépeignant à merveille son émoi. Elle ne trouvait pas de jeu qui la fasse sourire. Le monde anodin était pâmé de gris. Elle ne cessait de pleurer, et, de ce fait, une pluie céleste, un déluge de larmes, parvenait au morne monde. Ce temps, influencé par la jeune déesse, ne correspondait pas au soleil prévu par la météo du mois de mai.

Evrim et Heya s’inquiétèrent de l’ombrage qu’avait pris leur sœur, pourquoi tant de peine ? De plus, cela n’augurait rien de bon sur le monde des humains. En effet, les forts ressentis du trio des cerceaux avaient tendance à embrumer le quotidien des gens d’en bas, souvent considérés comme des phénomènes météorologiques rares tels que les inondations par ceux-ci. »

XXXX

11H30 – Pleures pas jeune joueuse

Nestia s’était assise sur le canapé en face d’Anna. Elle la regarda fixement et lui demanda :

- À ton avis, pourquoi Anamita est triste ?

- Hmmm… A cause d’une peine de cœur ? Des mots méchants qu’elle a reçus ?

La jeune conteuse, levant ses yeux vers un ailleurs, prit l’air de réfléchir à comment formuler sa réponse. Elle semblait essayer d’imaginer quelque chose qui n’en dirait pas trop mais qui animerait sa petite sœur… La tâche lui sembla assez lourde. Qu’allait-elle inventer pour surprendre Anna ? Celle-ci la regardait avec attention. Elle semblait curieuse et impatiente, comme suspendue à ses lèvres.

Anna, ne voyant pas sa sœur prête à révéler la bonne réponse, renchérit par de nouvelles questions :

- Elle a perdu son doudou ? Elle a eu une mauvaise note en cours de magie ?

Se renfrognant un peu, elle ajoute :

- Hmmm… tu m’aides ?

Elle fixait sa sœur mais celle-ci ne réagit pas, elle poursuivit donc :

- … Sinon…euh…. Elle s’est faite grondée par sa maman ? Quelqu’un a abîmé son jeu préféré ?

Tout au long de ce questionnaire, Nestia ne pipa mot, agaçant Anna qui essayait nombres suppositions, toujours aussi intriguée et ne perdant pas face au mutisme de sa sœur.

- Nestia, tu ne peux pas m’aider un peu ? Je commence à sécher là….

La voix d’Anna était mi-agacée, mi-accablée.

Nestia lui répondit, un sourire narquois sur les bouts des lèvres ;

- Haha tu es sûre, miss ? Tu veux ABSOLUMENT savoir ?

Anna regarde Nestia, l’implora du regard, usant de sa technique des yeux attachiants. Elle émit alors des sons d’animaux :

- Mouaf, mouaf, miaouuuuuuuuuuu…

Elle se transforma en petit animal, se rapprochant de Nestia, la fixant toujours du regard, continuant les jappements d’animaux implorants pour bien signifier à sa sœur que l’attente avait bien assez duré.

Nestia étouffa un fou rire face au mi-miaulement/aboiement meurtri de sa cadette et finit par lui répondre :

- D’accord, d’accord….. Tu as gagné ! Arrête de faire l’animal, tu veux ? Je continuerai l’histoire un peu plus tard ? Après le déjeuner ? ça te va ?

- Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!

Anna explosa de joie et enlaça Nestia, lui écrasant les côtes au passage. La force était si intense que l’on voyait Nestia bleuir de plus en plus.

XXXX

14H30 – La tristesse d’Anamita

Nestia reprit le conte

« Evrim et Heya commencèrent à questionner leur sœur :

- Anamita, mais pourquoi pleures-tu ? Lui demanda Evrim

- Toi, qui est la première à nous faire rire avec tes mondes tout géométriques ? renchérit Heya

-  Dis-nous tout, notre chère sœur adorée !!!! s’écrièrent en cœur les deux premières.

Anamita ne semblait pas prête à les écouter, le regard dans le vague.

Elle se demandait comment s’expliquer.. Les mots la traversaient sans jamais s’interrompre, sans entrer en elle, sans faire sens.

Elle restait là comme muette, comme souffrant d’un indicible mal. Ne pouvant bouger, s’énervant presque de tant de questionnements. Mais pourquoi fallait-il lui trouver une raison d’ombrage ?

Elle ne savait que dire… Comprendraient-elles ? Elle ne se plaisait plus à Ordenia, ici, si haut dans les nuages … Là, où les personnes du monde d’en-bas ne soupçonnaient pas leur existence, à elles, les déesses. Ils ne connaissaient pas, n’envisageaient pas la féerie et la magie de leur monde.

Elle en avait marre de ne pouvoir agir, de ne pouvoir montrer jeux et merveilles à ces anodines créatures. Elle ne supportait plus de toujours faire la même chose. L’ennui la tuait, elle aimait ses sœurs mais rêvait d’un échappatoire. En ce jour de fête, son centième anniversaire, un dixième de sa vie de déesse.

Après avoir inauguré tant de printemps et d’étés par leurs danses solaires, elle ne pouvait plus supporter cette vie trop paisible. Elle voulait du neuf, elle voulait construire des jeux, elle voulait s’enfuir, rêver, aimer… Aimer plus que de raison, aimer à en danser avec ces cerceaux de feux, à inventer des jeux aux milles couleurs….

Que faire ? Elle pleure pour ce que jamais, on ne l’autorisera à faire ? Comment parvenir à rassurer ses sœurs face à ce désir qui leur est inconnu. Elle ne pouvait se révéler, c’était tabou...

Ici, dans le monde des Nuages d’Or, tout n’était que paraître et divinités aimantes. Elle y avait toujours vécu et était destinée à rester aux côtés de ses sœurs. Elles étaient les cerceaux du bonheur, de l’amitié, l’étincelle de la passion. Elles permettaient aux humains d’espérer, de rêver et d’inventer. Elles garantissaient le feu ardent du désir et de la passion, ainsi était leurs destinées. Elle pleurait, elle osait aller contre sa nature profonde…. Qui était-elle pour oser penser ainsi ? Une jeune sotte ? Souffrant de sa condition de déesse, elle qui avait tant de pouvoir, où était le charme ?

La vie des anodins avait l’amertume et la fadeur de leurs fragilités ….. Mais elle enviait cette puissance que de faire uniquement par ses mains, sans nul pouvoir magique, seulement par la volonté de faire. Le travail récompensant ces êtres si insignifiants et petits, un rien les rendait déjà plus qu’heureux. Ils rêvaient grâce à elles, les déesses … Mais qui la faisait rêver, elle, Anamita ?

Nestia voyait que ce monologue impressionnait sa petite sœur. Elle ne pouvait s’arrêter de jouer la malade, la déesse délaissée, la tête larmoyant dans ses bras. Elle semblait danser son aigreur, sa peur et sa solitude. Elle soupirait à chaque pas, montrant l’ennui et les tourments de la jeune déesse. Mimant son émoi, la déesse prenait forme sous les yeux ébahis d’Anna. Elle s’essoufflait à décrire les pensées tristes d’Anamita… Elle faisait ressentir toute la détresse de cette jeune déesse. Sa sœur la regardait interloquée, triste bouille qui ne comprenait pas tant de peine. Elle semblait vouloir m’arrêter et m’enlacer dans ces bras. Quelle empathie, cette Anna !!!!

Nestia s’arrêta de conter et regarda sa sœur pour lui dire :

- Anna, je reprendrai ce soir notre histoire ? Je suis essoufflée après tant de danse… Et j’ai nombre de cours à revoir, me le permettras-tu ?

Anna regarda sa sœur, surprise de cette première fin si triste, elle voulait encore l’écouter et la voir danser…. Elle réfléchit et répondit :

Tu finiras l’histoire avant l’arrivée de maman ?

- Oui j’essaierai, ‘tite bouille ! s’exclama Nestia.

XXXX

19H30 Création colorée

Nestia redécora le salon : elle mit une nappe blanche en papier par terre et des pots de peintures. On trouvait différentes couleurs : bleu, rouge et jaune mais aussi des pots noirs et blancs. C’étaient là les couleurs primaires nécessaires à fabriquer le dénouement de sa première œuvre. Elle se plaça au milieu de la nappe en habits de travaux, pieds nus. Elle se mit alors à raconter :

« Impuissantes face au refus de s’expliquer de leur sœur et désarmées face à ses pleurs, Heya et Evrim décidèrent d’arrêter de parlementer. Elles se regardèrent fixement et d’un commun et tacite accord, elles se mirent à tourner autour de leur sœur. Elles matérialisèrent des cerceaux et l’une par le feu se mit à dessiner comme sous la direction de l’amoureuse des formes géométriques.

Anna vit se dessiner sur la nappe blanche, à l’aide des pieds de Nestia, un cercle jaune orangé. Nestia continuait de conter d’une voix entraînante les dessins or et argentés, imbriquant les images colorées aux peintures à ces pieds..

Heya soufflait ses flammes et Evrim les faisaient suivre d’un enchaînement de ronds, carrés, losanges les uns sur les autres, comme une danse de feu tout autour d’Anamita. Celle-ci releva la tête vers ses sœurs, esquissant enfin un sourire face aux merveilles créatives de ses sœurs. Ses larmes s’arrêtèrent enfin face à temps de beauté. Elle leur dit :

- Merci de me consoler par un si beau spectacle de feu, de ce mandala enchanté.

Nestia dansait sur la nappe et faisant apparaître à chaque pas le fameux mandala or et argent, brillant de mille feux sous les yeux éberlués de sa cadette. Elle lui dit de venir danser avec elle et la peinture pour parfaire son émerveillement de petite fille.

XXXX

20H – Et patatras

Un bruit sourd provenant de l’entrée à côté du comptoir de la cuisine, interrompit les deux sœurs dans leurs fantasques histoires.

La maman, Andréa, rentre du boulot et trouve ces filles au milieu du salon. Elles étaient enduites de peintures au pied sur une nappe blanche. Elle reste coite devant ce spectacle inattendu. Elle était exténuée et, face à cette apocalypse colorée, s’énerva et cria : «  Mais qu’est-ce que vous faites donc ????! ».

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Edouard PArle
Posté le 08/09/2021
Coucou !
Je ne sais pas si c'est une nouvelle ou un début d'histoire. La deuxième option me paraît plus cohérente sinon la fin serait un peu décevante ^^
Je trouve l'idée de la grande soeur qui raconte une histoire et qu'elle se coupe en plusieurs fois, entre les tâches de la vie quotidienne.
Après je t'avoue être un peu perdu par moments dans l'histoire (dans la monde réel ça va)
Quelques remarques :
"s’il te plait," ->plaît
"ce que je voudrai," j'ai un doute s ou pas
"Tu me fais tourner en rubrique !" -> en bourrique (c'est peut-être fais exprès après)
" Ce monde parallèle, que personne ne connaissait ni ne pouvait voir, tellement il était haut dans les cieux" -> ce monde était tellement haut que
" pour ce que jamais, on ne l’autorisera à faire" virgule inutile
J'espère que tu écriras un suite !
Bien à toi !
Djina
Posté le 25/11/2021
Merci!
le rubrique était fait exprès effectivement :) Mais je dois réécrire ce premier chapitre, c'est un début d'histoire effectivement.
Je n'ai pas eu le temps de reprendre l'écriture, ma vie privée me tiraille de toute part avec mes études etc.... Mais oui je vais corriger et publier une suite c'est sûr! :) Merci pour ton commentaire
Raza
Posté le 04/04/2021
Hello,
J'ai lu ton texte il y a quelques jours, je profite d'un instant de calme pour commenter. Je remarque (après lecture), qu'il s'agit d'un DLP. Est-ce que ce texte est donc une nouvelle, ou bien est-ce le premier chapitre d'une histoire ? ça change la perspective et la pertinence de ce que je vais dire je pense.

Pour le positif :
- j'aime bien le récit dans le récit, ce mélange onirique vs réalité
- le personnage principal me paraît attachant, je suis avec elle, les problèmes d'enfant/adolescent qui doivent aider leur famille est toujours intéressant.
- l'équilibre de la relation entre les deux soeurs, entre énervement et complicité.

Pour les aspects moins positifs :
- les points de vue me semblent chaotiques, j'ai du mal à m'y retrouver. Qui raconte, à quels paragraphes ? Il est difficile de comprendre si c'est le personnage principal qui parle de ses souvenirs, ou bien un narrateur extérieur, en point de vue omniscient.
- les tags de sentiments, qui donnent l'impression parfois de lire du théâtre (par exemple dès le début "légèrement excédée"), parfois d'être hors propos.

En général, il serait intéressant je pense d'épurer le discours, mais c'est un point de vue personnel : moins, c'est mieux. A l'inverse, c'est parfois un peu vague, mais parce que (à mon avis) les mots sont un peu faibles.
Si je prends par exemple la toute fin:
" Elle était exténuée et, face à cette apocalypse colorée, s’énerva et cria : « Mais qu’est-ce que vous faites donc ????! »"
-->
"Exténuée et stupéfaire de cette apocalypse colorée, leur mère s'écria : " mais qu'est-ce que vous faites ?"
Après, ce n'est qu'une suggestion bien sûr :)

En espérant que ça puisse t'aider, n'hésite pas à poser des questions si tu veux que j'approfondisse !
Djina
Posté le 10/04/2021
Merci pour ce commentaire!!!
Alors : c'est en fait une grande nouvelle qui va être développée mais qui à l'origine est en fait dû au DLP1 o u2 qui m'a fait me lancer dans ce monde et je veux continuer ^^'

Il est en cours de réécriture : j'alterne trop de points de vue ... j'essaie de trouver la jste mesure entre le narrateur externe (comme un conte) et le fait que ça soit la grande soeur qui parle et agit.

J'essaie de modifier pour avoir une écriture un peu comme ta dernière suggestion ^^

La remarque sur le théâtre est plus ou moins fait exprès car quand je l'imagine je vois le texte comme joué avec pleins de tons de voix mêlés et très imagés comme un conteur pour enfant... ><" l'histoire est aussi pleins de trucs que ma tête qui essaie de se diriger là dedans et c'est la première fois que je tombe amoureuse du monde que j'aimerai créer même si je suis disons plus guidé/noyée dedans ....

J'aimerai épurer la partie descriptive et trouver la juste mesure dans les émotions des personnages ^^'

Je pense à rajeunir la petite soeur (ça fait longtemps que je n'ai pas été en contact avec un enfant).

Merci!!!!!!!!
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