Chapitre 1 - Cauchemar de mort / Jayce

Par Nethy
Notes de l’auteur : Chapitre réécrit au moins trois fois, j'ai arrêté de compter... J'ajoute de petites touches à droite à gauche, je modifie, je supprime...
N'hésitez pas à me laisser des retours en commentaires !

        Jayce se réveilla en sursaut. Il ne se souvenait pas s'être endormi. En observant ce qui l'entourait, il se rendit compte qu'il se trouvait dans une pièce familière, bien qu'il ne sache pas comment il était arrivé là. La chambre était telle que dans son souvenir : le grand lit occupait la majeure partie de l'espace et le feu achevait de se consumer lentement dans l'âtre. Le soleil entrait à flots par la petite fenêtre, même s’il n’aurait pas su dire quelle heure il était, ni quel jour. Le miroir en pied faisait face à la fenêtre et à côté, sur le petit bureau, une lettre attendait d’être lue. La porte close réduisait le monde à cette seule pièce, et Jace avait le sentiment qu’il n’aurait voulu être nulle part ailleurs.

         Il n’était pas seul dans le lit. Une jeune femme aux cheveux longs, d’un roux flamboyant, était étendue près de lui et remuait doucement dans son sommeil. Il observa un moment le visage aux traits fins, avec des pommettes légèrement roses qui lui donnaient un air rieur et enjoué. Il connaissait par cœur chaque détail de ce visage - le petit nez en trompette qu'il aimait tant, les lèvres minces qui souriaient même endormies, les quelques taches de rousseur éparses autour des yeux et sur les paupières -, si bien qu’il aurait pu dessiner son portrait les yeux fermés. Sa seule vue l’emplit d’un profond sentiment de bien-être, et il se détendit sensiblement. Peu lui importait de savoir où il était tant qu’elle était avec lui. Jayce aurait oublié son propre nom avant d’oublier celui de celle qui dormait tout contre lui. Melene.          Après ce qui aurait pu être quelques minutes - ou quelque heures, le temps semblait s'écouler étrangement - à la regarder dormir, Jayce se rendit compte que la respiration calme et régulière de Melene n'était plus le seul son qui parvenait à ses oreilles. Une voix ténue, semblant venir de partout et de nulle part à la fois, se faisait désormais entendre. Il se concentra un moment pour tenter de comprendre ce qu'elle disait, mais n'y parvenant pas il décida de se rendormir. Il verrait plus tard, cela ne devait pas être important.          Lorsqu'il s'éveilla de nouveau, rien n'avait changé dans la chambre. Absolument rien. Melene était toujours assoupie contre lui et la lumière parvenant de l'extérieur ne permettait toujours pas de savoir quel moment de la journée il était. Étrangement, le feu n'avait toujours pas fini de brûler alors que Jayce avait la sensation d'avoir dormi plusieurs heures. Ou bien ne s'était-il assoupi qu'un instant ? Cette fois en revanche, il n'eut pas besoin de tendre l'oreille pour entendre la voix. Elle était devenue beaucoup plus forte, comme si son propriétaire s'était rapproché, ou qu'il s'était mis à crier.          Lorsqu'il la reconnut, il se figea dans le lit. Cette voix, c'était la sienne, et elle lui hurlait qu'il était mort.

 

~0~

         Jayce était arrivé à Haldrim par la route du nord tard dans la nuit et vêtu d'un grand manteau sombre. Il savait que l'obscurité était son meilleur atout pour dissimuler non seulement son apparence, mais aussi toute trace de son passage. Son informateur lui avait fait savoir que sa cible se trouverait dans les quartiers pauvres de la ville, dans une petite chambre au premier étage d'une auberge bruyante appelée La Lanterne. Il s'était préparé à rencontrer peu de résistance, peut-être un garde du corps, ce qui était courant chez les marchands, de nos jours. Il était entré discrètement dans la salle de l'auberge, toujours enroulé dans son manteau à capuchon, et s'était aussitôt dirigé vers l'escalier qui conduisait aux chambres.

        Jayce repéra celle qui l'intéressait grâce à l'homme en faction devant la porte. Celui-ci ne semblait pas représenter une bien grande menace : il ne portait aucune arme et ne s'attendait manifestement pas à subir une attaque imminente. Jayce s'approcha en feignant l'ivresse, la sentinelle se désintéressant de lui dès qu'elle fut convaincue que ce poivrot aviné ne représentait pas une menace. Bien mal lui en prit. Arrivé à sa hauteur, il se jeta sur elle et la poignarda à plusieurs reprises avec la dague qu'il avait dissimulée sous son manteau, étouffant les cris de sa victime de sa main libre. Il ne prit pas la peine de cacher le corps : il n'en aurait pas pour longtemps une fois à l'intérieur, et il serait loin avant que les corps ne soient découverts.

        Jusqu'ici la mission s'était déroulée sans accroc. Le garde du corps n'avait opposé aucune résistance et il était le seul obstacle entre Jayce et sa proie. Il frappa à la porte trois coups secs et attendit. À l'instant où le battant s'entrouvrit, il plongea à l'intérieur, bousculant celui qui lui avait ouvert et roulant au sol avec lui. Alors qu'il armait son bras pour l'abattre sur sa victime, il reçut un coup violent derrière la tête et chancela. Il sentit qu'on lui arrachait sa dague et que des bras puissants le maintenaient immobile. Toute la scène s'était déroulée sans bruit, ou presque. C'est alors qu'il entendit une voix.

- Relevez-le ! disait-elle.

Il fut relevé sans ménagement. Dans la pièce faiblement éclairée à la bougie, il distingua quatre hommes. Deux d'entre eux le maintenaient fermement afin qu'il ne puisse rien tenter. Le troisième se tenait recroquevillé dans le coin opposé à la porte, visiblement terrifié. Il devina qu'il s'agissait de celui qu'il cherchait. Le quatrième homme lui faisait face, manifestement ravi.

- Bonjour, monsieur le Havok, lança-t-il d'un air joyeux en écartant les bras, comme s'il allait le serrer contre lui. Surpris ?

Ça, pour être surpris, Jayce l'était. Les choses prenaient une tournure pour le moins inattendue, mais bien qu'étant en mauvaise posture, il pouvait encore se tirer de cette situation.

- Vous devez faire erreur sur la personne, répondit ce dernier avec tout le mépris qu'il pouvait exprimer en pareille situation.

L'autre sourit légèrement, comme amusé par cette réponse, avant de lui décocher un grand coup de poing dans le foie. Jayce émit un grognement, accusant le coup. Son interlocuteur s'approcha et saisit son menton dans sa main, le forçant à le regarder dans les yeux.

- Allons, allons, tu ne me reconnais pas ? demanda-t-il, une pointe de déception dans la voix.

Jayce se concentra du mieux qu'il put pendant qu'il dévisageait son vis-à-vis. L'homme avait la mâchoire carrée, un nez tordu probablement suite à un coup reçu au visage, une arcade sourcilière proéminente et une barbe de trois jours qui lui donnaient un air mauvais. Il ne l'avait jamais vu, il en était certain. Mais ce qui retint son attention, ce furent les yeux de l'inconnu. Petits, marron et enfoncés dans leurs orbites, ils recelaient une lueur infime de lumière verte qu'il reconnut aisément. Pour n'importe quel œil non averti, elle serait passée inaperçu, mais elle révélait la vraie nature cet homme, qui n'en était pas vraiment un : il s'agissait d'un Havok.

À cet instant, Jayce sut qu'il était dans une position bien plus délicate qu'il ne l'avait cru au premier abord. Il devinait aisément le nom de l'employeur de son agresseur. Le Nécromancien avait manifestement de nouveaux agents.

- Je vois que tu as enfin trouvé, jubila l'autre.

- Mais pourquoi ? demanda Jayce, curieux.

La question était plus importante qu'il n'y paraissait. Soit son informateur l'avait vendu à l'autre, qui en avait profité pour venir mettre des bâtons dans les roues du Rénégat, soit - et c'était ce qui effrayait le plus Jayce - il était présent sur ordre direct du Nécromancien. S'il s'agissait de la seconde option, Jayce avait encore plus de problèmes qu'il n'en avait actuellement. Quoi qu'il en soit, sa mission était clairement compromise. Il y avait peu de chances qu'on le laisse repartir bien gentiment, et il allait perdre la trace de celui qu'il cherchait depuis de longues années.

- Ça, c'est mes oignons, répliqua le Havok.

Il fit un signe de tête à ses acolytes silencieux et Jayce reçut un second coup à l'arrière du crâne, qui lui fit perdre connaissance.

        Il reprit conscience alors qu'on lui versait un seau d'eau froide sur la tête. Il eut à peine le temps de se rendre compte qu'il se trouvait dans une cellule en pierre, que deux gardes armés portant les couleurs de la Lumière le forçaient à se mettre debout. Ils enfermèrent ses poignets dans de solides menottes en fer avant de le faire sortir de la cellule. Il tentait de trouver une échappatoire, mais ses réflexions étaient ralenties par la douleur sourde provenant de l'arrière de son crâne. Il fut mené le long d'un couloir de pierre, puis il gravit un escalier en compagnie de son escorte.

Arrivé en haut, il découvrit ce qui l'attendait. Il venait de pénétrer sur une cour entourée de hauts murs et au milieu de laquelle se trouvait une estrade. Une bonne partie de la population de la ville se trouvait rassemblée là, attendant son exécution. Il fut conduit jusqu'à l'estrade par les gardes, qui se placèrent de chaque côté de lui et lui retirèrent son manteau et son pourpoint, le laissant torse nu. À la vue de son corps couturé de cicatrices, l'assemblée jusque là peu animée se déchaîna. Insultes, menaces, jets de fruits et d'ordures, rien ne lui fut épargné. Jayce faisait face à la foule, perdu dans ses pensées. Il ne pouvait pas se permettre cette exécution. Son corps couvert de marques témoignait de l'affaiblissement de son Réceptacle, qui n'en supporterait pas beaucoup plus. De plus, il allait perdre des jours, des semaines, pour retrouver la trace du marchand de l'auberge, qui s'était sûrement déjà enfui loin de Haldrim et de lui.

        Perdu dans ses réflexions, il ne remarqua pas que la foule s'était soudain tue avant qu'une voix forte ne s'élève dans son dos, perçant ainsi le silence et le ramenant à la réalité.

- Ce que vous voyez aujourd'hui devant vous n'est pas un homme. Il y ressemble en tout point, mais il s'agit d'un démon au service des ennemis de la Lumière, un Havok ! clama-t-elle.

Jayce eut un rictus désabusé. Les prêtres de la lumière étaient décidément bien mal informés sur ceux de son espèce.

L'orateur attendit que le déchaînement de vociférations causé par sa déclaration se soit calmé.

- Par la justice de la Lumière, représentée en ma personne, cet être infâme est condamné à une exécution immédiate ! continua-t-il.

Cette fois la foule exultait carrément, et Jayce put distinguer de nombreux sourires ravis. Un grand billot de bois fut apporté par deux soldats et déposé devant lui. Les deux gardes derrière lui mirent chacun une main sur ses épaules et le forcèrent à s'agenouiller, la tête plaquée sur le billot.

- L'exécuteur de la sentence sera Sir Horvald Mortevent, le marteau de la Justice !

La clameur de la foule redoubla encore, et Jayce entendit que quelqu'un d'autre montait sur l'estrade. Le visage tourné vers le sol, il ne vit que les lourdes bottes ferrées de son bourreau lorsque celui-ci vint se placer près du billot.

Jayce tremblait. De rage, car il se remémorait le sourire narquois du Havok qui l'avait capturé et qui allait lui faire perdre un temps considérable. De peur, aussi, car il allait se retrouver prisonnier de son propre esprit, où sa sanité se déliterait un peu plus encore... Il ne voulait pas y retourner.

Après quelques instants qui lui parurent durer une éternité, Jayce entendit le grognement du bourreau levant sa hache, qu'il tint en l'air quelques secondes avant de l'abattre dans un sifflement...

 

~0~

 

        Jayce fut tiré de sa torpeur par la douce voix de Melene.

- Tu es déjà réveillé ? demanda-t-elle, encore endormie.

- Bonjour, mon amour, répondit-il en l'attirant contre lui pour l'embrasser.

La chaleur de la peau de la jeune femme, nue contre la sienne, le remplit de bonheur. Ses lèvres avaient un goût de paradis. Elle semblait si réelle. Pourtant, il savait que cela ne durerait pas.

- Je vais bientôt devoir partir, Melene.

Le regard de cette dernière s'assombrit, et Jayce vit poindre une larme au coin de ses yeux alors qu'elle se détournait pour cacher son trouble

- Ne pars pas, cette fois. Reste, s'il te plaît, dit-elle tristement en s'accrochant à son bras.

- C'est impossible, tu le sais. Ma tâche n'est pas terminée, répondit-il avec regret. Je n'ai pas le choix.

- Au diable ta foutue vengeance ! s'écria Melene, se retournant vers lui. Elle n'essayait plus de dissimuler les larmes qui coulaient à présent le long de ses joues avant de tomber sur sa poitrine.

Jayce croisa le regard de la femme de ses rêves, et se perdit dans l'immensité de ces deux amandes couleur d'émeraude. Il sentit sa résolution vaciller. Après tout, il pouvait peut-être. Il avait largement mérité de se reposer encore un peu. Et elle était si réelle...

Il s'entendit alors murmurer :

- D'accord Melene, tu as gagné. Je reste.

Le regard de la jeune femme se fit soudain plus dur et plus distant.

- Tu n'aurais jamais menti à la vraie Melene, constata-t-elle d'une voix froide.

Jayce reprit ses esprits devant le changement d'attitude de sa bien-aimée.

- Mais nous savons tous les deux que tu n'es pas la vraie Melene, répondit-il tristement. Elle est morte depuis bien longtemps.

        À cet instant, les murs de la pièce disparurent, et avec eux la cheminée et la fenêtre. Le plancher de bois et le plafond aux poutres apparentes disparurent à leur tour. Ne restaient que le grand lit et ses deux occupants, au milieu d'un espace entièrement blanc. Aussi loin que portait le regard, il n'y avait ni relief, ni quoi que ce fût. Seulement du blanc, encore et toujours, à perte de vue.

- Si tu sais que je ne suis pas elle, pourquoi continuer à faire ce rêve à chaque fois ? demanda la fausse Melene. Son visage ne trahissait pas la moindre expression.

- Ce n'est pas un rêve, murmura Jayce, plus pour lui-même que pour elle, ce n'est plus un rêve, juste le cauchemar d'un homme mort qui perd peu à peu la raison.

Il se redressa soudain, les yeux remplis d'une détermination nouvelle.

- Il est temps, annonça-t-il d'un ton ferme.

Elle n'esquissa pas le moindre geste pour tenter de le retenir.

- Jusqu'à la prochaine fois, mon amour, ajouta-t-il tandis que le pantin inexpressif de la fausse Melene disparaissait sans bruit.

Il commença à s'élever doucement au-dessus du lit, les draps glissant sur son corps. La douleur s'empara de lui. Elle partit du milieu de son dos et irradia lentement chacun de ses membres, comme si des milliers d'hameçons barbelés perçaient chaque centimètre carré de sa peau pour l'attirer vers le haut. Il sentit chacun de ses os brûler comme s'il était fait de métal en fusion. Comme si tout son corps se consumait de l'intérieur. Il s'efforça de ne pas hurler alors que la souffrance atteignait son paroxysme.

        Son ascension s'accéléra soudainement, alors que la blancheur infinie était remplacée par un long puits noir qui s'étendait très loin au dessus de lui. Il vit la lumière marquant l'extrémité se rapprocher à toute vitesse. Alors qu'elle n'était au départ qu'un point lumineux à peine plus gros qu'une tête d'épingle dans l'obscurité environnante, elle atteignit rapidement la taille d'une tête, puis celle d'une bouche géante faite de lumière éblouissante, qui se tendit pour l'avaler tout entier. Loin, très loin en dessous de lui, il crut distinguer un murmure parmi ses propres cris :

- Jusqu'à la prochaine fois, mon amour...

Son corps tout entier explosa de douleur au moment où son esprit le rejoignit, saturant son cerveau de signaux d'alarme. Chaque parcelle de lui n'était que souffrance. Ses poumons tentèrent d'aspirer une première bouffée d'air humide et terreux, et il s'étouffa dans un râle douloureux. Il tenta de se calmer alors que son cœur battait la chamade et que des étoiles dansaient devant ses yeux dans la semi-obscurité qui l'entourait. Le sang palpitait dans ses tempes. Tout son organisme, inanimé l'instant d'avant, tentait de se remettre en marche mais succombait à la panique.

Après de longues minutes, il finit par calmer sa respiration, qui retrouva un rythme plus posé. Il sentait le contact humide de la dalle de granite parfaitement lisse sous lui, ainsi que la présence du Réceptacle sous sa colonne vertébrale. Les battements de son cœur ralentirent enfin. Il décida de rester étendu un moment avant de se risquer à se relever.

        Le cauchemar était terminé.

        Il pleurait à chaudes larmes, qui dévalaient silencieusement ses joues avant de s'écraser sur la pierre sur laquelle il était étendu.

        Le cauchemar était terminé.        Il était revenu d'entre les morts, et il était temps de se venger.
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Fannie
Posté le 26/07/2016
Quel changement ! Quels progrès ! Je te tire mon chapeau.
J'étais venue lire ton premier jet, qui m'avait laissé une impression mitigée. Intimidée par le commentaire de Danah, je suis partie sur la pointe des pieds, décidée à revenir quand j'aurais les idées plus claires.
Ton texte est bien écrit, l'intrigue est bien menée. Maintenant, on comprend ce que Melene fait là. La coupure entre les deux scènes est faite au moment idéal. Les dialogues entre Jayce et Melene sont beaucoup plus convaincants et la scène qui commence avec l'arrestation de Jayce est impressionnante. Ton écriture est fluide. Bref, j'aime beaucoup cette nouvelle version.
Mais comme je suis assez maniaque en ce qui concerne la forme, j'ai relevé quelques passages :
il ne vit qu'un brouillard blanc et épais Pour éviter le hiatus "et épais", je te suggère "un épais brouillard blanc"
(...), et le feu achevait de se consumer / (...), et remuait doucement /(...) , et son petit nez en trompette / etc. Tu mets souvent une virgule avant "et". Dans la plupart des cas, il vaudrait mieux l'enlever.
son visage aux traits fin (il manque le "s" à fins) adorait tant Adorer a déjà un sens absolu : "adorait tant" ne me paraît pas très heureux ; "aimait tant" ou "affectionnait tant" seraient des solutions de rechange.
ce furent les yeux de l'inconnu. Petits, marrons Marron adjectif de couleur est invariable.
Il venait de pénétrer sur une cour pénétrer dans
"Jayce fut tiré de sa torpeur par la douce voix de Melene / - Tu es déjà réveillé ? demanda-t-elle d'une voix endormie" // "dit-elle d'une voix triste" Il y a quatre fois "d'une voix (+ adjectif)" dans cette scène. Tu peux dire "sur un ton (...)", "d'un air (...)" ou simplement employer un adverbe ou un adjectif. (Par exemple : "demanda-t-elle tout endormie" ou "demanda-t-elle, encore endormie")
Á cet instant (il faudrait écrire "À") il n'y avait ni relief, ni quoi que ce fut "quoi que ce fût" (subjonctif imparfait) ou "quoi que ce soit" (subjonctif présent)
elle atteint rapidement la taille d'une tête elle atteignit : il faut conserver le passé simple
Il pleurait à chaudes larmes, et elles dévalaient silencieusement Je mettrais "qui dévalaient"
Au début, tu as employé l'imparfait du subjonctif ("bien qu'il ne sût pas comment il était arrivé là") alors qu'en général, tu emploies le subjonctif présent. Pourquoi là et pas ailleurs ? Tu l'as posé là par mégarde ? Ou tu n'oses pas l'employer partout ? L'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif ne sont plus très utilisés, même dans les récits au passé simple ; mais ils ont leurs défenseurs et j'en fais partie. Alors si tu les maîtrises, n'hésite pas à y recourir : ça donne au texte un certain panache.
Voilà pour ce chapitre. Tu trouveras peut-être que je pinaille. Si je t'énerve, dis-le moi ; je ne me vexerai pas.
Nethy
Posté le 26/07/2016
Me voilà rentré et comme chose promise, chose due : je te réponds ! \\o/
Tout d'abord, merci pour les compliments, ça fait très plaisir. J'aime savoir que ce que j'ai écrit plaît (au moins à quelques personnes).
Ensuite, pour ce qui est du premier jet, je me suis lancé dans son écriture complètement à l'arrache le soir de mon inscription, histoire de poster quelque chose. J'ai écrit ça d'une traite et sans me relire, emporté par l'idée de faire lire à d'autres ce qui pouvait sortir de mon esprit (une grande première pour moi, puisque je n'avais jamais écrit la moindre histoire avant ce soir là).
Après l'avoir relu le lendemain, je me suis tout de suite aperçu que je n'étais plus du tout aussi satisfait que la veille par ce que j'avais écrit, et j'ai pris plus de temps pour la récriture, notamment un délai entre le moment où j'ai achevé la récriture et celui où j'ai posté le texte, histoire de voir si j'en étais toujours satisfait.
Pour ce qui est de l'imparfait du subjonctif, j'avoue l'avoir posé là tout à fait par hasard (je l'ai donc remplacé par le subjonctif présent). Après avoir jeté un oeil aux constructions de l'imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif, je dois reconnaître que je ne les maîtrise pas du tout, donc il y a peu de chances que je les emploie dans un avenir proche.
Enfin, pour ce qui est du pinaillage, je n'ai pas du tout été énervé, bien au contraire. J'ai été ravi que tu prennes le temps de me faire remarquer tous ces petits détails à propos de ce que j'avais écrit. Toutes tes remarques sans exception étaient justifiées et je me suis empressé de les appliquer. Je suis un peu dubitatif par rapport à l'emploi de "d'un air" à la place "d'une voix", parce que pour moi "d'un air" implique également une expression du visage, que je ne souhaitais pas vraiment ajouter. Mais j'ai réussi à me débrouiller pour éviter d'employer deux fois les mêmes expressions tout en gardant la cohérence du texte.<br /><br />Que dire de plus ? Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire et de commenter avec autant de détail ce que j'ai écrit. En espérant te retrouver bientôt pour un chapitre deux !
Anna
Posté le 18/07/2016
Heli Hello ! (wala, quand on veut faire original, ça donne du caca)
Alors, après une courte lecture, l'heure du jugement a sonnée !
Déjà, j'aime beaucoup ton titre ! C'est humble et comique à la fois. J'ai trouvé la chute frappante, bien mise en scène, et bien indiquée au préalable (les lèvres qui ont un gout de paradis, c'est bien trouvé !). Franchement, c'est une "intro" accrocheuse, dynamique et cliffangesque. +1
Bon, on passe au point négatif u_u                          je suis d'accord avec les deux autres commentaires, la première description tout ça tout ça, mais j'aimerais ajouter que ton texte est entaché par quelques répétitions "La fenêtre devant laquelle elle se trouve(...) ne pas bouger de la ou elle se trouve" ainsi que par une ou deux formulation redondantes "me tirer de la béate torpeur dans laquelle je suis". Ce n'est pas grand chose mais c'est un peu dommage.
Bref ! Premier essais prometteur, pas parfait mais qui laisse présumer d'un futur intriguant ! (ça veut dire que je suivrais la suite).
Bye ! 
Nethy
Posté le 18/07/2016
Hola Holi !
Merci pour les compliments, déjà ^^
Et ouiiiiiii enfin de la bonne grosse vraie critique négative (et constructive)! Hallelujah !  Les potes à qui je l'ai fait lire n'ont pas osé me dire un seul truc négatif x)
J'avoue que j'avais pas regardé les répétitions à la loupe, je ferais plus attention la prochaine fois ! De toute façon cette intro est déjà vouée à la réécriture.
À plus !
Flammy
Posté le 18/07/2016
Hello, vil Nénéthouille !
Comme je te disais sur le PAchat, j'avais déjà lu ton texte, mais sur téléphone et j'avais oublié de commenter. Me revoici donc ici pour réparer cet affront !
Alors, j'ai u voir que tu avais l'air très très critique vis-à-vis de ton style. Personnellement, moi je n'ai pas vu de soucis majeur. Il y a juste la description du début qui m'a un peu rebutée, j'ai énormément de mal avec les descriptions très très fleuries x) Après, c'est pas mauvais, mais ça perturbe pas mal la fluidité du texte. Après, j'ai vu avec le commentaire de Canette que c'était un effet en parti voulu. Du coup, je dis bien, mais faudrait peut-être retravailler pour vraiment insister dessus et bien montrer que c'est voulu, et pas juste une maladresse. 
Sinon pour l'histoire, difficile de se faire un avis avec ce début :p On comprend doucement au fil du texte qu'il s'agit d'un rêve, voir d'une mini-mort, et c'est assez bien géré pour ça. Après, avec le réveil, on sent que ça va barder pour certains, c'est cool o/
Donc voilà, j'ai envie de dire, fut une suite pour pouvoir se fixer son avis, donc tu sais ce qu'il te resteà faire :p Après, personnellement, j'aime bien ton style, donc tu devrais plus te faire confiance ^^ Il ne te reste plus qu'à t'inscrire au PaNo et écrire 50K, aller !
Pluchouille zoubouille ! 
Nethy
Posté le 28/02/2020
Haha merci Flammouille XD c'est rigolo de relire tout ça si tard. Je réponds juste pour enlever une notif de mon écran :) du love sur toi !
sidmizar
Posté le 22/07/2016
Bon, fidèle à mon habitude, je passe largement après les autres... Curieux, je l'avoue de découvrir ton incursion dans le monde merveilleux de l'écriture, surtout après la présentation que tu en as fais dans ton JdB.
Et, je dois dire que c'est hyper prenant et intrigant. Au fur et à mesure de ma lecture, plein de questions me venaient en tête : Pourquoi cette attaque ? Qu'est-ce qu'un Havoc ? Sont-ils immortels ? Quel est cet espace blanc ? La fausse Melene est-elle un esprit ? Une création de Jayce ? Et tant d'autres...
 J'aime aussi beaucoup ton style, on est directement dans l'action et sans temps mort.
Ca donne envie de découvrir la suite en tout les cas. Voir si le reste est à l'avenant, mais c'est un excellent début...
A bientôt !  
 
Nethy
Posté le 22/07/2016
Salut Sid ! Tu es peut être arrivé plus tard que les autres, mais du coup tu es le premier à avoir vu la version récrite de ce chapitre. Normalement toutes ces questions trouveront des réponses plus tard, sois sans crainte ^^
Merci pour ces compliments, et ne t'en fais pas la suite arrive !
Dan Administratrice
Posté le 17/07/2016
Yo,
Mon petit nez de Hobbit a terminé ses explorations et me voici donc pour commenter ! Je dois dire que quand tu parlais d'un truc naze, ou de tes déceptions précédentes en matière d'écriture (le fait que ça ressemble à une fanfic et que ça mérite la poubelle, à peu de choses près, je crois) ça m'a peint une image plutôt catastrophique de ta plume. Et plutôt complètement fausse.
En fait, le seul "reproche" que je pourrais faire à ce premier chapitre, et encore je mets des gros guillemets, ça concerne la toute première description. Je suis assez mitigée dessus : dans un sens je trouve qu'elle fait un peu "too much", avec la rosée, l'herbe verte, les rayons, les perles, tout ça ; d'un autre côté, comme elle a un aspect presque trop beau pour être vrai, assez artificielle, je trouve que ça colle bien avec le fait que ce soit un rêve. Je ne sais pas si c'est voulu, par contre, du coup je me dis qu'il faudrait soit l'alléger pour brouiller complètement les pistes et nous faire croire que c'est la réalité, soit jouer le jeu à fond et rendre tout le décor plus "fantasmé". Mais bon là je sens que je suis plus très claire alors j'arrête de t'embêter.
On suit très bien les pensées de ton personnage, je trouve l'enchaînement naturel, et ton style est vraiment très efficace. Evidemment, j'aurais du mal à me prononcer sur l'histoire à ce stade, mais ça pique la curiosité. Comme tu dis que les chapitres seront indépendants, j'espère quand même que tu nous expliqueras pourquoi ton personnage s'est retrouvé dans une posture pareille (et s'il obtiendra bien sa vengeance dans la boue et le sang (j'extrapole un peu)).
Au plaisir de lire la suite, Nëthy ! Sache que si tu veux nous en dire un peu plus sur tes écrits, tu peux ouvrir un journal de bord sur le forum ^^ Je te souhaite une bonne continuation, et encore bienvenue sur PA =D
Nethy
Posté le 17/07/2016
Salut jeune Hobbit !
Alors, pour commencer, quand je parlais de mes déceptions précédentes, je rapprochais plus ça du plagiat que de la fanfic. Je me retrouvais avec des répliques plus ou moins exactes de choses que j'avais lues, et pas vraiment avec des extensions des univers abordés.<br />Je comprend tout à fait ton reproche ^^. Au départ mon but était de faire transparaître l'intemporalité de ce rêve grâce à mes phrases longues et mes descriptions appuyées. Je voulais que le lecteur ressente une certaine inertie dans le récit, comme si le personnage n'avait (consciemment ou pas) pas envie de quitter cet endroit. L'autre avantage du côté "trop beau pour être vrai", c'est qu'il fait transparaître le côté "idéalisation" de ce même rêve, et du coup son impossibilité.
L'histoire, pour être honnête, j'ai des fragments d'un monde à la chronologie pas bien établie (et loin d'être complète), des peuplades par wagons, quelques personnages plus ou moins "potables", et pas vraiment d'intrigue "centrale". Chaque personnage poursuit une quête personnelle, mais elles n'ont pas encore de lien entre elles.
L'extrapolation est intéressante =D. Je sais bien sûr comment il est arrivé ici, pour la vengeance, la boue et le sang ça reste à inventer.
J'ouvrirais peut être un journal de bord afin de trouver de l'aide. J'ai une idée plus ou moins précise (et relativement changeante) de ce que je veux faire. Mes soucis sont plutôt de l'ordre de l'écriture : le choix de la narration (je me tâte entre des successions de points de vue internes de mes personnages et un "narrateur" externe plus ou moins omniscient), le choix de ma chronologie (est-ce que je montre tout dans l'ordre façon "au commencement les dieux créèrent le monde en bleu blanc rouge et patati patata", ou au contraire, est-ce que je vais directement là où ça m'intéresse, quitte à insérer des rappels historiques sous forme de flashbacks, livres d'histoires et autres contes et légendes), et divers autres trucs genre les thèmes abordés en plus dans le récit (style métaphores poussées sur l'homophobie, la xénophobie ou que sais-je encore. BREF. Merci pour ton commentaire ^^.
EryBlack
Posté le 20/07/2016
Coucou Nëthy ! Me voilà, comme promis !
Je vais essayer de pas faire trop redite avec les commentaires qu'on t'a déjà laissés (mais je promets rien). J'ai bien aimé ce court chapitre, ça augure de très bonnes choses pour un premier essai. Le ton est très correct, et tu as bien géré la scène. En fait, ça m'a rappelé Inception, que j'aime de tout mon coeur, du coup c'est une bonne chose ; je suis assez fan des relations un peu tragiques, comme celle de Cobb et Mal dans le film, et comme celle qu'ont l'air d'avoir ton narrateur et Melene ici. 
Et comme tu demandais des critiques constructives, je vais m'efforcer de te faire quelques remarques ! Déjà, y'a un truc que je note, c'est qu'autant dans le déroulement de la scène j'étais bien dedans, autant le début (la description dont d'autres t'ont parlé) et la fin m'ont parus améliorables. Genre, quand le narrateur commence à s'envoler, je me suis dit chouette, parce que j'aime bien les scènes de réveil, on peut en faire plein de choses différentes ; mais la façon dont il passe à travers le plafond, le puits noir et la lumière, et toute cette douleur, ça m'a semblé un peu extrême. Il y a peut-être une bonne raison, cela dit ; je ne sais pas dans quelles circonstances il s'est réveillé, ça pourrait être après une bataille et une blessure, ou même un coma, bref, c'est vraiment à toi de voir.
Ensuite, j'ai relevé deux-trois petits trucs au fil du texte, les voici. Je te précise que bien évidemment, tu en fais absolument ce que tu veux, personne ne pourra prétendre détenir la bonne recette de quoi que ce soit. Je te précise aussi que j'ai tendance à me focaliser sur de minuscules choses peu importantes mais qui, je pense, peuvent améliorer l'ensemble. Pour les questions plus générales que tu te posais sur la narration et tout ça, j'essaierai de passer sur ton jdb !
- "je sais que quelque chose ne vas pas" -> va (c'est la seule faute que j'ai aperçue, et c'est super chouette ça !)
- Melene se détourne deux fois pour regarder par la fenêtre ; je crois que la première fois, à ta place, je couperais le "pour regarder par la fenêtre le paysage enchanteur qui s'étend à perte de vue." parce que le plus important dans l'action, c'est pas le paysage (dis-moi si je me trompe, mais je pense qu'elle s'en fout du paysage à cet instant) ; ce qui compte, c'est qu'elle se détourne avec une larme à l'oeil. Du coup, plus la phrase sera simple, plus ça "claquera", si tu vois ce que je veux dire.
- "Mais elle ne peut pas me retenir ici. Aucun de nous ne le peut." > C'est ptet juste moi, mais je trouve ça étrange comme formulation. "Aucun de nous ne le peut", ça veut dire que lui non plus ne peut pas se retenir ici, et, ben, ça me paraît un peu confus. Du coup, tu pourrais plutôt dire "Mais elle ne peut rien faire pour me garder ici. Je ne peux rien faire non plus / Il n'y a rien à faire / etc" tu vois le genre ?
Voilà. C'est super que tu te sois lancé, j'espère que tu t'accrocheras pour la suite ! À plusss  
Nethy
Posté le 20/07/2016
Coucou Ery ! C'est chouette, j'attendais ton avis avec impatience, puisque ce texte découle un peu directement du fait que tu m'aies motivé à écrire !
Inceptiooooon <3 un film qui rentre dans mon top 10, à l'aise ! Sans prétendre aller jusqu'au même niveau de talent, Georges R.R. Martin est un type que j'admire dans la façon dont il traite ses personnages. Soyons clairs tout de suite, y'aura du tragique, y'aura des moments déplaisants, de la torture et des morts.
 
Ensuite, et c'est peut être pas assez clair dans mon texte (que j'vais récrire de toute façon), le mec se réveille de la mort ! Pour le coup, oui il souffre, il est en train de ressusciter bordel ! =D
Argh j'ai raté une faute (je suis trèèèèès pointilleux sur les fautes) ! My bad.<br /><br />Oui le détournement deux fois va être changé, on me l'avait déjà dit ^^ <br /><br />Quand au dernier point il va être changé aussi, l'idée que je voulais faire passer ne transparaît pas dans le texte.<br /><br />Je vais essayer de m'accrocher, j'ai bien envie de voir où cette expérience me mène !
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