Chapitre 1 - Cendres et marées

Par Cox
Notes de l’auteur : Comme je le dit dans mon résumé, je n'ai pas la prétention d'écrire le nouveau seigneur des anneaux. C'est peut-être du déjà vu, c'est peut-être nul, mais c'est mon histoire. Je n'improvise pas au fur et à mesure, la trame est déjà écrite jusqu'à la fin de l'histoire (eviron 500 Page pour le moment) et je sais ou je vais et comment ce terminera cette épopée. Les premiers chapitre devraient s'enchainer assez vite car déjà bien entamé et en cours de finalisation.
Merci à vous pour le temps accordé et bonne lecture.

Chapitre 1 – Cendres et marées

Le ressac caressait son visage. Une brise saline effleurait sa peau tandis que les vagues se retiraient lentement, le laissant étendu sur le sable humide. Ses paupières étaient lourdes, son corps engourdi. Chaque muscle semblait protester alors qu’il reprenait conscience.

Il ouvrit les yeux. Un ciel pâle s’étendait au-dessus de lui, teinté des couleurs d’un soleil naissant. Le goût du sel lui collait aux lèvres. Un souvenir flou dansait à l’orée de son esprit—la sensation d’une chute, de l’eau qui l’engloutissait, du tumulte aquatique… puis plus rien. Ni son nom, ni l’endroit où il se trouvait ne lui revenaient.

Il roula lentement sur le côté et se redressa sur un coude. Le sable collait à sa peau nue, glacée par l’humidité, et ses haillons trempés lui pesaient comme une seconde peau. Ses vêtements, autrefois peut-être de bonne facture, n’étaient plus que des lambeaux déchirés, vestiges d’un voyage qui lui échappait.

Il inspira profondément, tentant d’ignorer les frissons qui parcouraient son corps. Grand et athlétique, il avait la stature d’un combattant, d’un homme qui connaissait l’effort et la discipline. Ses cheveux blonds, mi-longs et emmêlés par l’eau de mer, tombaient en mèches lourdes autour de son visage. Une barbe courte, d’ordinaire soigneusement taillée, marquait sa mâchoire, témoignant d’un souci d’élégance aujourd’hui réduit au chaos.

Son regard, perçant malgré la fatigue, scruta son environnement avec une froide précision. L’analyse, le calcul, l’évaluation du danger étaient des instincts naturels en lui—mais cette fois, il lui manquait l’essentiel. Il ne savait pas où il était. Il ne savait pas qui il était.

Il baissa les yeux et vit, posés près de lui comme des reliques arrachées aux flots, plusieurs objets qui semblaient lui appartenir :

  • Une épée courte et un poignard finement ouvragé, étonnamment bien entretenus malgré l’eau salée. Il tendit la main et ses doigts se refermèrent instinctivement sur leurs manches. La sensation était familière, presque rassurante. Était-il un guerrier ? Un voleur ?
  • Un médaillon d’argent, suspendu autour de son cou, gravé d’un symbole inconnu : Un cercle d’argent traversé par une lame fine, ornée en son centre d’une demi-lune tournée vers le ciel. Il l’examina un instant, sentant le métal froid contre sa peau. Une appartenance ? Une croyance ?
  • Une sacoche en cuir, partiellement remplie. Il l’ouvrit : quelques pièces, une carte détrempée dont l’encre avait coulé, un petit livre aux pages gondolées, et un étrange cristal bleu pâle.
  • Une vieille cape sombre, déchirée à plusieurs endroits, témoin silencieux d’un long voyage.

L’horizon ne lui offrait guère de réponses. Derrière lui, l’océan s’étendait à perte de vue, indifférent à son sort. Devant, une forêt dense aux feuillages sombres dressait sa silhouette menaçante. Un sentier de sable serpentait entre les arbres, disparaissant vers l’inconnu.

Un frisson parcourut son échine. Il arracha son haut détrempé et l’abandonna sur le sable. L’air marin lui mordit la peau, mais la sensation, bien que glaciale, était étrangement vivifiante. Il jeta un regard à son propre corps : musclé, marqué de fines cicatrices anciennes, certaines discrètes, d’autres plus marquées, comme celle qui serpentait sur son flanc droit. Des blessures oubliées, des duels dont il ne se rappelait pas l’issue.

Où était-il ? Comment était-il arrivé ici ? Et surtout, qui était-il ? Les questions tournaient dans son esprit comme une marée incessante, se brisant contre un mur d’amnésie frustrante. Le médaillon autour de son cou, ce symbole inconnu, la lame qui lui semblait familière… Tout cela devait avoir un sens. Mais pas maintenant. Pas sur cette plage froide, trempé et vulnérable. Les réponses viendraient plus tard—s’il survivait assez longtemps pour les chercher. Pour l’instant, il avait d’autres priorités.

Il se détourna de l’eau et s’avança vers la forêt. Ses pieds nus s’enfonçaient légèrement dans le sable tiède tandis qu’il approchait de la lisière. Là, des arbres morts et des branchages tombés jonchaient le sol. Il se baissa pour ramasser plusieurs morceaux de bois secs—de quoi tenter de faire un feu et retrouver un semblant de chaleur.

Le silence régnait, seulement troublé par le bruissement du vent dans les feuillages. L’instinct lui soufflait qu’il n’était peut-être pas seul.

Il jeta un dernier regard aux ombres mouvantes entre les arbres.

Puis il entreprit de survivre.

Il s’enfonça légèrement dans la forêt, ramassant des branches sèches et quelques morceaux d’écorce. Ses mains travaillaient avec une aisance instinctive, choisissant d’un simple regard le bois qui brûlerait le mieux. Lorsqu’il eut de quoi faire un feu, il retourna sur la plage, juste à la lisière des arbres, à l’abri du vent marin. Il empila le bois en un petit monticule, plaça de l’écorce en guise d’amadou, puis sortit une pierre à feu trouvée dans sa sacoche. D’un geste fluide, sans réfléchir, il frappa la lame de son poignard contre la pierre, et presque aussitôt, des étincelles jaillirent, enflammant l’amadou. En quelques instants, les flammes dansaient devant lui, projetant des lueurs tremblantes sur le sable. Il fixa le feu, intrigué. Son esprit était vide, mais son corps… son corps savait faire.

 

Le feu crépitait doucement, projetant des ombres vacillantes sur le sable humide. Assis en tailleur, il ouvrit sa sacoche et en sortit son contenu, examinant chaque objet sous la lumière dansante des flammes. La carte n’était plus qu’un amas détrempé d’encre brouillée et de papier gondolé, inutilisable. Le petit livre n’était pas en meilleur état : ses pages collaient les unes aux autres, formant une masse informe qu’il jeta d’un geste las.

Son regard se posa alors sur le cristal bleu. Il le sortit lentement de sa sacoche et l’examina avec attention. L’objet était lisse, légèrement froid au toucher. Son éclat était étrange, presque hypnotique, comme un battement de cœur figé dans la pierre translucide. Il ne brillait pas d’une lumière franche, mais pulsait faiblement, d’une lueur douce et organique, semblable à une respiration lente et régulière. Sous la clarté du matin, sa lueur bleutée semblait presque liquide, ondoyant dans la gemme comme un courant invisible.

Curieux, il le sera légèrement dans sa paume.

Le cristal s’illumina brusquement, une chaleur diffuse envahissant sa main.

Le phénomène ne dura qu’une fraction de seconde, mais il lui sembla ressentir une vague d’énergie remonter le long de son bras avant de s’évanouir aussitôt. Il entrouvrit les doigts, fixant la pierre avec prudence. L’étrange pulsation était toujours là, comme si l’objet respirait encore.

Il inspira profondément. Une relique ancienne ? un vestige de son passé ? Un artefact magique ?

"Super... je déteste la magie."

Les mots lui échappèrent naturellement, comme une évidence. Il resta un instant immobile, fixant le cristal dans sa paume, surpris par sa propre réaction. Une conviction ancrée en lui ? Un souvenir fugace remontant à la surface ? Impossible de le dire.

Mais il savait une chose : l’idée même que ce cristal puisse être un artefact magique l’agaçait profondément. Une irritation sourde montait en lui, irrationnelle, instinctive. Comme si la magie, d’une manière ou d’une autre, avait déjà croisé sa route… et laissé un goût amer.

Cette instant d’introspection fut briser par quelques chose. Un bruit léger. Lointain. Presque imperceptible, mais ses sens affuté l’avait entendu.

Il se redressa lentement, serrant la poignée de son épée. Le poids de la lame dans sa paume lui semblait naturel, comme une extension de son propre corps. Ses muscles se tendirent, son souffle se calma, et il ferma les yeux un instant, laissant son ouïe capter les moindres nuances du silence.

Les vagues… toujours là, régulières, rassurantes. Le vent… qui s’infiltrait entre les arbres, agitant le feuillage. Et puis…

Un tintement. Léger, fragile. Comme une clochette portée par la brise.

Puis des murmures étouffés, perdus dans l’ombre de la forêt. Des voix humaines, sans doute… mais hésitantes, nerveuses. Impossible de discerner les mots.

Son regard se fixa sur l’origine des murmures, là où l’obscurité sous les arbres paraissait plus épaisse. Il inspira profondément et lança, d’une voix forte et ferme :

« Sortez de là. Je déteste être épié. »

Sa voix claqua dans l’air comme un coup de fouet.

Le silence lui répondit. Absolu. Comme si la forêt elle-même retenait son souffle.

Puis… plus rien. Les clochettes s’étaient tues. Les murmures s’étaient éteints. Il attendit. Un battement de cœur. Puis deux.

Un craquement sec dans la végétation. Quelque chose ou quelqu’un venait de bouger, à quelques dizaines de mètres devant lui. Il perçut un souffle rapide, irrégulier. Une présence nerveuse… ou effrayée.

Puis une voix masculine, chevrotante, s’éleva dans l’ombre :

« Pitié… Ne nous faites pas de mal… »

Il plissa les yeux. "Nous" ? Ils étaient plusieurs.

Sans relâcher sa garde, il s’adressa à eux d’un ton neutre, mais ferme :

« Sortez de votre cachette. Je ne vous ferai aucun mal… qui ne soit pas mérité. »

Un silence tendu suivit ses paroles. Puis, lentement, les feuillages frémirent, et deux silhouettes émergèrent de l’ombre des arbres.

La première était un homme d’une cinquantaine d’années, maigre, les traits creusés par l’inquiétude. Il portait une tunique brune en lambeaux, déchirée sur les côtés, et ses pieds nus s’enfonçaient dans le sable. Ses cheveux noirs étaient en bataille, et une barbe naissante recouvrait son visage marqué par la fatigue. Il leva les mains en signe de paix, paumes ouvertes.

Derrière lui, une jeune fille, une enfant d’à peine douze ou treize ans, se cachait partiellement dans son ombre. Elle portait une simple robe de lin trouée, bien trop large pour elle. Ses grands yeux, brillants de peur, étaient braqués sur l’homme armé qui se tenait devant eux.

L’homme déglutit difficilement avant de prendre la parole, cette fois d’une voix plus stable :

« Pitié… Nous ne vous voulons aucun mal. Nous avons juste… cru que vous étiez un de leurs hommes. »

Le guerrier ne bougea pas, son regard passant de l’homme à la fillette.

Leurs hommes ?

L’étrangeté de cette rencontre venait de se transformer en énigme.

« Ces hommes… Combien ? sont-ils proches ? »

Sa voix était directe, tranchante. Son instinct de guerrier prenait le dessus : seul le danger immédiat l’intéressait. Les autres questions viendraient plus tard.

L’homme hésita un instant, l’observant comme s’il tentait de jauger ses intentions. Puis, d’un geste nerveux, il jeta un regard furtif vers la forêt avant de répondre, sa voix plus basse, presque murmurée :

« Nous ne savons pas exactement combien ils sont… Mais ils nous traquent. »

Il déglutit difficilement, visiblement tendu.

« Ce sont des chasseurs d’esclaves. Des hommes armés. Ils ont attaqué notre village, capturant ceux qui ne pouvaient pas fuir… Nous avons réussi à nous cacher, mais nous avons entendu leurs voix, leurs pas… ils sont toujours dans la région. »

La jeune fille serra le bras de l’homme, ses petits doigts tremblants s’agrippant au tissu usé de sa tunique.

« Ils sont dangereux… » souffla-t-elle d’une voix à peine audible.

Chasseurs d’esclaves.

Le mot résonna en lui, éveillant un frisson désagréable. Il connaissait ce genre d’hommes, même sans souvenirs précis. Ceux-là n’avaient ni honneur ni pitié. Ils traquaient, capturaient, revendaient au plus offrant. De simples marchandises humaines aux yeux de ces prédateurs.

Il sentit le regard de l’homme peser sur lui. De l’incertitude. De la peur.

Après tout, il était un inconnu, un homme armé et taciturne, sorti de nulle part. Qui pouvait dire s’il ne faisait pas partie de ces esclavagistes avant de perdre la mémoire ?

Un silence pesant s’installa. Seul le feu continuait à crépiter doucement, projetant sur leurs visages des ombres dansantes.

L’instant suspendu sentait la méfiance et le doute.

Puis ce silence fut brisé.

« Installez-vous autour du feu, réchauffez-vous. Si ces hommes sont à proximité, je les sentirai venir. »

Il marqua une pause, puis ajouta, le regard fixé sur l’homme :

« Où fuyez-vous comme ça ? »

L’homme le fixa un instant, toujours méfiant, puis hocha lentement la tête. Il guida la jeune fille vers le feu, et tous deux s’installèrent prudemment sur le sable, tendant leurs mains vers la chaleur des flammes.

« Merci… » murmura-t-il en soufflant doucement, comme si la tension quittait enfin son corps.

Il poussa un soupir et baissa les yeux vers les flammes. Sa voix se fit plus grave, comme si chaque mot portait un poids qu’il peinait à supporter.

« Je m’appelle Osric. Elle, c’est Ellie. Nous étions dans un village du nom de Brisemer… avant que les chasseurs ne viennent. »

À ce nom, Ellie eut un frisson et se tassa un peu plus sur elle-même, serrant ses genoux contre sa poitrine.

L’inconnu se nommait Osric. Il était fatigué, le visage marqué par la peur et l’épuisement, mais ses gestes étaient protecteurs envers la fillette. Ellie, ainsi qu’il la présenta, paraissait plus fragile encore, recroquevillée sur elle-même, grelottante. Était-ce le froid ou la terreur qui la faisait trembler ainsi ?

Elle gardait les yeux baissés, jetant parfois des regards furtifs en direction de l’homme armé qui leur faisait face.

Osric, lui, l’observait avec une drôle d’expression. De la prudence, mais aussi une lueur de curiosité. Puis, à la question posée, il esquissa un sourire fatigué.

Osric reprit, fixant toujours le feu, sa voix emplie d’amertume :

« Nous ne savons pas exactement où aller… Nous avons fui au hasard, espérant mettre le plus de distance possible entre nous et eux. La forêt est dense, elle pouvait nous cacher. Mais sans nourriture et sans abri, nous ne tiendrons pas longtemps. »

Il se frotta le visage d’une main fatiguée, puis releva les yeux vers lui.

« Et vous ? que comptez-vous faire, maintenant ? »

Excellente question. Bien plus pertinente qu’il n’aurai pu le penser.

Il était seul, sans nom ni passé, mais avec des compétences évidentes pour survivre. Un guerrier, peut-être. Ou autre chose.

L’incertitude planait, comme la fumée du feu s’élevant lentement vers le ciel gris.

 

              «  Survivre me semble un bon début… »

Sa voix était calme, posée, mais son ton ne laissait place à aucune hésitation. Il observa Osric un instant avant d’ajouter, d’un ton plus direct :

« Vous savez vous battre ? »

L’homme baissa les yeux, comme s’il hésitait sur la réponse à donner. Puis, après un soupir, il secoua la tête.

« Je… Je ne suis pas un guerrier. Je suis menuisier. Je sais manier un marteau et une scie, mais une épée ? »

Son regard glissa un instant sur la lame qu’il tenait en main avant de revenir vers lui, un sourire amer au coin des lèvres.

« Disons que si je dois me battre, ce sera par nécessité, pas par talent. »

À côté de lui, Ellie leva timidement la tête et murmura d’une voix hésitante :

« Moi, je sais tirer à l’arc… Un peu… »

Osric tourna la tête vers elle, surpris. Elle baissa aussitôt les yeux, triturant nerveusement le tissu de sa tunique.

« Mon frère m’a appris… avant que… »

Un silence s’installa. Il comprit alors que ces deux-là n’étaient pas totalement sans ressources, mais Osric n’était pas un combattant, et Ellie aurait besoin d’un arc, mais même avec, ce n’est qu’une enfant.

Il hésita un instant, puis sortit sa dague et la tendit à Osric.

«Prenez ça. S’il arrive quelque chose, protégez la petite. Imaginez que vous taillez un morceau de bois. »

Osric écarquilla légèrement les yeux en voyant la lame. Il hésita, puis tendit la main et la saisit avec précaution, testant son poids comme s’il tenait un outil inconnu.

« Je… Je ferai de mon mieux. »

Son regard se durcit légèrement et il serra la mâchoire. Prenant ce geste au sérieux.

Le guerrier se tourna ensuite vers Ellie, lisant la terreur dans ses yeux. Il lui tendit le cristal bleu. L’objet scintilla légèrement sous la lumière tamisée des sous-bois.

« Pour toi, je n’ai pas d’arc… mais prends ça. »

Elle le fixa, un mélange de curiosité et d’appréhension dans les yeux.

 demanda-t-elle d’une voix hésitante.

Il hocha la tête.

« Si tu as peur, serre-le fort contre toi. »

Elle tendit lentement les mains et prit la pierre. À l’instant où ses petits doigts se refermèrent autour, une légère lueur bleutée pulsa sous sa peau. Ses yeux s’écarquillèrent, fascinés.

Osric, lui, le regarda avec une pointe d’inquiétude.

« Ce n’est pas… dangereux ? »

Il n’en avait aucune idée. Mais au fond, quelque chose lui disait que ce cristal ne cherchait pas à faire de mal. Il pulsait doucement, comme une respiration calme et rassurante.

Ellie murmura :

« C’est… chaud. »

Puis, timidement, elle esquissa un léger sourire.

C’était la première fois que l’on voyait autre chose que de la peur sur son visage. Peut-être que ce simple geste lui avait apporté un peu de courage.

Osric rangea la dague dans sa ceinture, et Ellie garda le cristal précieusement serré contre elle.

Leur groupe était encore fragile, mais désormais, ils n’étaient plus totalement désarmés.

Celui qui semblait maintenant être un bon samaritain ce leva.

« Je vous propose un marché. Si vous m’emmenez jusqu’à une ville ou un village proche, je vous escorte et assurerai votre survie jusque-là. »

Il n’y avait aucune trace de bienveillance dans son offre, ni de fausse promesse. Juste un échange pragmatique. Une alliance dictée par la nécessité.

 

Osric l’observa en silence, son regard scrutateur cherchant à déceler une quelconque arrière-pensée derrière ces mots. Le feu projetait des ombres mouvantes sur son visage fatigué, creusant ses traits soucieux.

« Survivre… Oui. C’est tout ce qui compte. »

Il échangea un rapide regard avec Ellie, qui gardait les yeux baissés sur les flammes, silencieuse. Puis, il hocha lentement la tête.

« D’accord. Nous avons besoin de protection, et vous avez besoin d’un endroit où commencer… Il y a un village plus à l’est. Pontclair. Ce n’est pas très grand, mais c’est notre meilleure chance de trouver refuge. »

Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés, l’air soucieux.

« Mais c’est loin. Deux, peut-être trois jours de marche à travers la forêt. Et nous avons peu de provisions. »

Il soupira et se massa les tempes avant de relever les yeux vers lui.

« Si vous tenez parole et nous protégez, alors nous vous guiderons du mieux que nous pouvons. »

Ellie, jusque-là silencieuse, releva timidement la tête et murmura :

« Vous… vous pensez qu’ils vont nous suivre ? Les chasseurs ? »

Osric ne répondit pas immédiatement.

Puis, doucement :

« S’ils nous retrouvent… ils ne nous laisseront pas partir. »

Un silence s’abattit sur le groupe. Le crépitement du feu sembla plus fort tout à coup.

L’homme en arme ce leva :

« Ne traînons pas. S’ils sont bien à votre poursuite, nous devons partir maintenant. Nous trouverons de quoi survivre en chemin. »

Il écrasa les dernières braises du feu d’un coup de pied, dispersant les cendres sous une fine couche de sable. La lueur du foyer s’éteignit définitivement, laissant place à l’obscurité fraîche du matin. Sans perdre un instant, il enfourna ses maigres affaires dans sa sacoche et resserra la sangle à sa ceinture avant de lever les yeux vers Osric.

Ce dernier hocha la tête avec détermination et désigna une direction à travers la forêt.

« Par ici. Vers l’est. »

Un sentier à peine visible serpentait entre les arbres, s’enfonçant dans l’épaisse végétation. La lumière du jour y pénétrait par éclats, dessinant des tâches mouvantes sur le sol recouvert de feuilles mortes.

Ellie serrait toujours le cristal bleu contre elle, ses doigts refermés autour de l’étrange pierre pulsante, comme une lueur rassurante dans l’inconnu. Osric, lui, gardait la dague à sa ceinture, son visage marqué par une tension contenue.

L’homme jeta un dernier regard à la plage, à l’écume des vagues qui venaient mourir sur le sable. Peu importe d’où il venait, son avenir se trouvait désormais sur ce chemin.

Sans un mot de plus, il prit les devants, l’épée en main, prêt à réagir au moindre danger.

Et ils s’enfoncèrent dans la forêt.

 

 

 

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Fidelis
Posté le 13/02/2025
Salut Cox, écoute c'est tout ce que je te souhaite, une épopée à la tolkienne, pourquoi pas.

J'ai deux détails qui me chiffonnent un peu, bon en dehors de la forme et des fautes, mais ça on en fait tous.
Non c'est sur le récit, pour renforcer sa cohérence. Notre héro arrive sur la plage amnésique, là il croise, un grand père et sa petite fille, mais perso, si ça m'arrivait, la première question que je lui poserai, ça serait... mais où je suis ?
Et ensuite, dans la narration, savoir ce qu'il pense des noms de villages cités par le grand père peut être. Est ce que lui rappel quelque chose les connait il enfin tu vois.

Et un autre détail, c'est concernant la pierre qui lui parait magique et qui semble l'être, et qu'il confie à la gamine. Ca colle pas, lui se méfie de la magie et il ne connait pas le pouvoir de cette pierre, du coup on s'interroge sur la pertinence de ce don. Après si pour le récit, c'est comme je l'imagine la gamine qui doit la posséder, y a d'autres moyens de lui transmettre.

Sinon accroche toi, on attend la suite, au boulot ^^
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