Mon nom est Jaken Reid et je suis un ignoble salopard.
Vous vous attendiez peut-être à l’une de ces histoires où le héros sauve le monde, découvre qu’il a des pouvoirs extraordinaires ou qu’il est l’élu d’une très ancienne prophétie. Et bien désolé de vous décevoir, mais le récit de ma vie ne ressemble pas à un conte de fées. Je n’ai aucun sens moral, je méprise mes semblables et je trahis mes partenaires sans l’ombre d’un remord. Âmes sensibles s’abstenir ; j’ai fait des choses atroces au cours de mon existence, et je compte bien m’amuser encore un peu avant que la Faucheuse vienne frapper à ma porte. Si jamais ça vous pose un problème, vous pouvez reposer ce livre car je n’ai pas l’intention de changer juste pour vous faire plaisir. Et au passage, profitez-en pour aller vous acheter une corde ; vous rendriez certainement service à pas mal de monde.
Vous êtes toujours là ?
Bon sang, il faut que je vienne faire le nœud coulant à votre place ?!
Mauvaise nouvelle, je n’ai vraiment pas le temps de m’en occuper. Je suis en plein milieu d’un cambriolage et je n’ai qu’une quinzaine de minutes avant le prochain tour de ronde. Alors si vous ne voulez pas que je refroidisse un garde dès la première page, taisez-vous et laissez-moi faire mon boulot tranquille. Ce n’est pas facile de crocheter une serrure aussi élaborée que celle de l’atelier de Matheus Finch, alors si en plus vous ne me lâchez pas la grappe, je ne risque pas d’y arriver.
« Alors Jaken, ça avance ?
- Ta gueule, Coddie. »
Non mais qu’est-ce que vous avez tous, ce soir ? C’est la réunion des abrutis ?
Je jette un regard assassin à la jeune femme qui se tient nerveusement à côté de moi, emmitouflée dans sa pèlerine de laine rembourrée. La pauvre claque des dents tellement fort qu’on pourrait la confondre avec un régiment de cavalerie. Il faut dire que le froid est particulièrement mordant ce soir, je commence sérieusement à regretter de lui avoir donné ma pelisse. Mais c’est un mal nécessaire et mon sixième sens me dit que vous comprendrez pourquoi avant la fin du chapitre. À condition que je parvienne à ouvrir cette fichue porte, évidemment.
Malgré mes doigts raides et le vent glacial qui transperce ma peau, je continue de m’acharner sur l’huis pendant de longues secondes. Soudain je sens la résistance s’affaiblir et je pousse un peu plus fort pour dégager le loquet et ouvrir le mécanisme.
Crac !
Est-ce que je vous ai déjà dit que je suis un énorme poissard ? Non ?
Parce-que je viens juste de casser mon crochet porte-bonheur, et je n’en ai pas d’autre sur moi pour le remplacer. Quant à la serrure, elle reste aussi solidement fermée que les cuisses d’une Mère Supérieure après trente ans d’ascétisme dans un couvent. Pour être honnête (ce qui ne m’arrive pas souvent, profitez-en), je viens même d’aggraver ma situation : un morceau de mon outil s’est coincé à l’intérieur et bloque définitivement l’accès à la moitié des goupilles. Autant dire que cette beauté, je ne vais pas la dépuceler avant le siècle prochain.
Tant pis pour la discrétion : aux grands maux, remède de bourrin.
Je sors de ma poche un sachet de poudre noire et j’en verse une généreuse partie à l’intérieur de la fente, que j’obstrue ensuite avec une épaisseur de coton. Croyez-en mon expérience de professionnel : si vous envisagez de débuter une carrière de monte-en-l’air, prévoyez toujours de quoi étouffer le bruit d’une détonation. J’achève mes préparatifs en glissant une mèche à travers le rembourrage et j’actionne le percuteur de mon briquet pour faire un beau feu d’artifices.
Rien.
Nada, que dalle, même pas un petit pssshhhht de réconfort. Décidément, c’est vraiment mon jour de chance. Hélas, il ne me reste qu’une solution pour ouvrir cette maudite porte. J’aurais préféré ne pas en arriver là devant Coddie, mais le génialissime Jaken Reid doit défendre sa réputation. Beaucoup me considèrent comme le meilleur dans mon domaine et il y a une raison à cela : je ne renonce jamais quand j’ai signé un contrat.
D’un geste hésitant, je retire le velours noir qui couvre ma main gauche.
Des bas-quartiers de la Fangeuse aux tours d’argent d’Ambreciel, les gens s’imaginent qu’on m’appelle Jaken Main-Noire à cause des gants que je porte en permanence. Rares sont ceux qui connaissent la vérité sur l’origine de ce surnom. Et pour cause : ceux qui ont le privilège ou le malheur de me voir retirer mes gants ont une fâcheuse tendance à disparaître dans les minutes qui suivent. Et quand je dis disparaître, j’entends par-là que les hommes du Guet ne retrouveront jamais leurs cadavres. Quand il s’agit de protéger mes secrets, je sais faire preuve d’une cruauté redoutable.
Coddie pose les yeux sur ma main noire et racornie et pousse un cri de surprise. C’est normal, je fais souvent cet effet-là aux femmes. Quand on se trouve face à un vaurien séduisant et charismatique comme moi, on ne s’attend pas à découvrir un vieux bout de chair calciné qui pendouille à l’extrémité d’un bras ravagé par les flammes.
« Jaken Main-Noire… murmure-t-elle, visiblement fascinée.
- En personne. Tu comptes m’admirer encore longtemps ou tu vas enfin éclairer la serrure avec cette foutue lanterne ? »
Mon apprentie s’exécute et rapproche la lampe-tempête de la porte. Par prudence, je jette un rapide coup d’œil aux alentours pour m’assurer que personne ne risque de nous surprendre. C’est une chose de se faire coincer en plein milieu d’un cambriolage, mais ce que je m’apprête à faire sous vos yeux ébahis pourrait me condamner à mort. Avec beaucoup d’appréhension, je place ma main gauche en dessous de la mèche, paume ouverte vers le ciel. Il ne faut qu’un instant pour que l’habituelle sensation de picotements envahisse mon corps, suivie de près par une intense chaleur. Les yeux fermés, je fais de mon mieux pour projeter cette énergie à travers mon bras et à mon grand soulagement, Coddie pousse aussitôt son deuxième cri stupéfait de la soirée.
Au creux de ma main, une flamme noire et blanche vient d’apparaître.
Alors oui, je sais : je vous avais promis que le héros de cette histoire ne posséderait pas de pouvoirs extraordinaires. Mais si ça peut vous rassurer, je ne comprends rien au fonctionnement de la magie. En ce qui me concerne, ce don obtenu à ma naissance s’apparente plutôt à une terrible malédiction. De un, parce que j’ai cramé accidentellement la ferme de mes parents quand j’étais gosse. Avouez que pour devenir orphelin, il y a quand même des solutions beaucoup plus amusantes. Deuzio, ce satané pouvoir m’a carbonisé le bras gauche jusqu’au coude comme une brindille ; il s’en est fallu d’un cheveu que mon visage ressemble à une vieille croûte de fromage fondu. Et tertio, au cas où vous débarqueriez d’une autre planète, les mages sont pourchassés et éradiqués dans la Cité-Monde. Dénoncez un Anormal au Guet et vous deviendrez un héros parmi les Vertueux ; abritez-le ne serait-ce qu’une journée chez vous et on vous crèvera les yeux. Réjouissant, n’est-ce pas ? Et ne me parlez pas d’apprendre à maîtriser mes pouvoirs ou de m’inscrire dans une école de sorcellerie issue d’un conte pour enfants. Ici à Ambreciel, la seule chose à laquelle je peux prétendre, c’est une foule nombreuse et vindicative pour assister à mon exécution.
Bref, chaque fois que j’ai recours à la magie, j’ai la trouille au ventre.
Il faut pourtant reconnaître que quand j’arrive à le maîtriser, mon don fait des merveilles. La mèche trempée de ma bombe s’embrase comme du bois mort, et quelques secondes plus tard la serrure infranchissable cède place à un trou béant dans le chêne massif. J’y suis sans doute allé un peu fort sur la dose de poudre, mais à ma décharge cette saleté l’avait bien cherché. Coddie, de son côté, continue de me dévisager avec des yeux ronds comme des soucoupes et la bouche en cœur. Je l’ignore totalement et renfile avec soulagement mon gant de velours.
Bon allez, je ne résiste pas à l’envie de faire un aparté avant d’entamer la visite des lieux. Il faut absolument que je vous la décrive, parce-qu’à cet instant sa grosse tête d’ahurie mériterait qu’on l’encadre dans la salle du trône. Et je ne parle pas de celui réservé à un royal séant, si vous voyez ce que je veux dire. Il faut avouer que Coddie a toujours le chic pour traîner une dégaine épouvantable : elle a le crâne ovale comme une pastèque, des cheveux raides qui se battent en duel avec une couche de crasse, un nez minuscule et des mirettes comme deux balles de tennis ; sa mâchoire me donne en permanence l’impression qu’elle va se décrocher, et la fascination qui illumine son regard à chaque fois qu’elle pose les yeux sur moi me donne la nausée. Franchement, une fillette de quinze ans qui prend pour idole le truand le plus sanguinaire des Fosses de la Fangeuse, ça en dit long sur son intelligence, pas vrai ?
« Je rêve ou tu viens de créer du feu dans ta main, Jaken ?
- Non, Coddie. J’ai juste pensé très fort que je voulais exploser la serrure et la mèche s’est embrasée toute seule pour me faire plaisir. »
Elle hausse les sourcils et affiche une moue un peu déçue. Qu’est-ce que je disais ? Une vraie lumière, cette gamine. Elle gobe tout ce que je raconte à la vitesse d’une encyclopédie, mais elle n’a pas une once de jugeote. Libre à vous de rédiger une thèse sur l’art du cynisme pour l’aider à allumer ce qui lui sert de cerveau ; moi, je préfère m’engouffrer dans l’atelier de Matheus Finch avant que la patrouille de cinq heures ne me cueille comme un fruit trop mûr.
Je pénètre dans une grande pièce aux murs dénudés et au sol recouvert de dalles, encombrée d’établis, d’engrenages et de pots en terre. Dans un coin, un automate aux allures de faucon déploie ses ailes mécaniques par intermittence, juste à côté d’un gnome en métal qui semble jouer de la trompette. Un peu plus haut sur une étagère, une jeune femme en cuivre porte des outres de bronze pour servir des convives imaginaires. Autour d’elle, des soldats de plomb paradent en armure dans une boucle sans fin. Au centre de la pièce se trouve le squelette inachevé d’un ursidé gigantesque dressé sur ses pattes arrières. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’admirer le travail d’un véritable Façonneur, mais je dois avouer que ça me laisse de marbre. Les statues qui bougent, les horloges murales et autres appareils capables de servir le thé, ce n’est pas tout à fait mon genre de marchandises. D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, on ne m’a pas envoyé ici pour commettre un vol ou liquider le propriétaire des lieux. Mon employeur a clairement stipulé que rien ne doit disparaître. Si jamais je casse quelque-chose, il le déduira aussitôt de ma prime.
« Allez princesse, montre-moi ce que tu sais faire. »
En dépit de son apparence exécrable, ma Coddie est un peu plus utile qu’une endive plantée dans un champ de maïs. Il faut dire qu’elle a été formée par le meilleur, donc quand je lui confie une tâche à réaliser, elle ne se débrouille généralement pas trop mal. La voilà qui s’élance sans hésitation vers l’ours mécanique ; elle repère du coin de l’œil un escabeau en bois et s’élève en quelques secondes à hauteur de la gueule de l’animal. À l’intérieur se trouve la gemme d’éclat censée alimenter l’automate pour l’amener à la vie : c’est une espèce de grosse pierre bleue mal dégrossie qui brille faiblement dans la nuit. Problème, je ne peux pas toucher cette saleté sans éveiller mon don et me transformer aussitôt en torche humaine. Les gemmes d’éclat ont la fâcheuse tendance d’amplifier les pouvoirs des mages et de les rendre erratiques. Comme je ne suis pas vraiment un adepte de la combustion spontanée, je préfère laisser ma pupille manipuler cet engin de mort à ma place. Si jamais Coddie s’embrase et disparaît dans d’atroces souffrances, on aura au moins découvert qu’elle avait des pouvoirs magiques.
Avec prestance, mon apprentie déloge la pierre de son socle et la glisse dans sa sacoche, avant de la remplacer par un deuxième modèle à peu près similaire.
Et voilà. Fin du cambriolage, mission accomplie, on peut rentrer chez nous.
Comment ça, vous vous attendiez à quelque-chose de plus spectaculaire ? J’ai l’air d’un type assez cinglé pour voler la couronne de la princesse d’Ambreciel ?
Ce que j’aime, ce sont les missions faciles et qui payent bien. La vie n’est pas tendre pour les habitants des rives de la Fangeuse, chaque jour passé dans les Fosses est un combat sans merci. Les bas-quartiers d’Ambreciel sont un mouroir pour les pauvres et les mendiants ; on est bien loin des tours d’argent dans lesquelles les Vertueux organisent des orgies paradisiaques. Chez moi, les seules choses que l’on trouve en abondance, ce sont les vermines et les maladies. La Fangeuse ne porte pas son nom par hasard, c’est une rivière d’immondices et d’eaux usées qui se déversent en provenance des enclaves supérieures de la Cité-Monde. Ceux qui vivent au détour de ses méandres manquent de tout, en particulier d’eau potable. Alors forcément, quand un quidam un peu louche me propose d’aligner trois barils d’eau douce pour échanger deux cailloux pourris dans une boutique, j’accoure. Et même si j’ai ma petite idée sur l’objectif du type qui m’a confié cette mission, je n’en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise. Mais croyez-moi, ça va faire un joyeux bordel.
« HALTE ! Au nom du Guet, vous n’avez rien à faire ici ! »
Il était temps ! Six minutes et vingt secondes depuis que j’ai explosé la porte de l’atelier. Les gardes sont décidément trop longs dans leurs interventions. Bouillonnant de l’intérieur, j’adresse à Coddie un sourire carnassier avant de remonter mon masque au-dessus de mon nez. C’est à cet instant que commence ma partie préférée de la mission, celle où je m’amuse comme un fou : la poursuite.
D’un geste brusque, j’écrase au sol deux capsules de verre contenant un puissant fumigène, qui ne tarde pas à remplir la pièce d’une épaisse fumée blanche. À mon signal, Coddie se précipite avec moi dans la purée de pois et nous contournons tranquillement les gardes médusés qui nous cherchent à l’intérieur de la boutique. Le vent glacial me saisit comme une claque en plein visage au moment où nous quittons l’atelier, mais je n’ai pas le temps de m’attarder pour leur voler une écharpe. Je me mets à courir comme un dératé en descendant l’avenue vers les rives de la Fangeuse, que l’on devine sinueuse en contrebas. Je sais d’expérience que si nous atteignons les bas-quartiers, les hommes du Guet seront incapables de nous suivre dans l’entrelacs de ruelles sales et obscures que je connais comme ma poche. Hélas, la partie s’annonce rapidement plus difficile que prévue, car j’entends derrière moi un claquement sonore et un vireton me frôle de quelques centimètres.
« Bon sang, Jaken, ils ont des arbalètes ! »
Non, sérieusement ? Je n’avais pas remarqué tout seul ! Et comme ma Coddie est une championne interplanétaire de la bourde, elle vient juste de hurler mon nom aux soldats qui nous pourchassent. Franchement, la soirée ne pouvait pas mieux se terminer.
« C’est Jaken Main-Noire, les gars ! Appelez du renfort ! »
Et voilà. Y’a pas à dire, ça marche à tous les coups. Je devrais être flatté d’avoir une telle renommée, mais quand la moitié du Guet d’Ambreciel rêve de vous voir gigoter au bout d’une pique, mieux vaut prendre ses jambes à son cou que s’extasier comme une pucelle qui perd sa virginité. Je continue de courir aussi vite que possible en prenant soin de slalomer pour éviter les carreaux d’arbalète. Croyez-en mon expérience, quand on en reçoit un dans le gras du postérieur, ça fait un mal de chien. Coddie, par contre, ne semble pas avoir compris la manœuvre : la gamine dévale la traversante en ligne droite, offrant aux tireurs une cible d’entraînement parfaite. Si je ne savais pas qu’elle est aussi stupide, je pourrais sérieusement penser qu’elle a des tendances suicidaires.
« À terre ! »
Je la percute de plein fouet au moment où un vireton effleure sa chevelure. Résultat des courses, nous voilà partis à tournebouler pendant de longues secondes avant de s’écraser sur les pavés à l’entrée du grand marché. Et en plus, Coddie s’est débrouillée pour m’enfoncer un doigt dans l’œil. Quelle plaie, vraiment !
« On les tient, attrapez-les ! »
Le grondement d’une cavalcade retentit sur l’avenue dans notre dos. Ça, c’est la tuile. Ce soir mes amis, le Guet d’Ambreciel a décidé de nous sortir le grand jeu : on a carrément droit à un régiment de centaures. Mais si, vous savez, ces Anormaux avec un visage humain et un corps de cheval ? La Cité-Monde en héberge toute une colonie dans ses prisons, et j’aime autant vous dire que ce ne sont pas des tendres. Trois siècles de captivité et d’esclavage leur ont ramolli le cerveau : maintenant, ils sont devenus leurs propres geôliers et servent de police montée à leurs bourreaux avec un zèle qui confine à la démence. En tout cas, je vous garantis que quand on assiste à une charge de centaures caparaçonnés et armés de lances, on ne rentre pas chez soi avec un pantalon propre. Même le plus endurci des hommes se soulagerait dans ses braies face à une telle déferlante.
Coddie pousse un hurlement de terreur qui me ramène violemment à la réalité. Pas le temps de s’attarder pour leur proposer une tasse de thé ; j’attrape la gamine par la capuche de mon manteau et je la traîne aussi vite que possible vers la place du marché. À cette heure matinale, les commerçants sont en train de préparer leurs étals et j’ai le maigre espoir que leurs carrioles ralentiront la horde qui nous talonne au galop.
« Dégagez, laissez passer ! »
Je bouscule sans douceur un grand chauve qui porte une caisse de raves et un gamin qui joue avec un chat errant. Le type se retourne pour m’expliquer sa façon de penser, mais le bruit de la cavalcade le fait soudain blêmir comme une duchesse prise de dysenterie dans une soirée mondaine. Trois, deux, un : envolée de moineaux ! C’est la débandade dans tous les sens, les gens courent pour sauver leur peau. À droite, un auvent s’écroule sur ses occupants et un brasero alimenté à l’huile se renverse sur la toile de tente, donnant à l’ensemble une allure de crêpe flambée sous laquelle gesticulent des bras et des jambes. Plusieurs marchands abandonnent leurs caisses de légumes pour se mettre à l’abri sous leurs charrettes. Une femme horrifiée tombe à la renverse sur les œufs qu’elle s’apprêtait à vendre, et un chien opportuniste profite de la panique pour chaparder une pièce de viande sur un étal. Quelques instants plus tard, les centaures traversent ce joyeux chaos comme une armada en colère, piétinant indistinctement les choux, courges et autres andouilles qui n’ont pas eu le temps de trouver refuge ailleurs. Je me retourne juste à temps pour voir l’un d’eux essayer de m’empaler au bout de sa pertuisane ; j’esquive le coup mortel en virant à gauche pour passer sous une tonnelle. Tu parles d’une mission tranquille !
« Attention, Jaken ! »
Merci Coddie. Sur ce coup-là, elle vient de me sauver les miches. La lance d’un autre centaure déchire ma tunique au niveau de l’épaule et termine sa course enfoncée de vingt centimètres dans un fut de chêne. Sérieusement, vous auriez pu me prévenir !
Quoi qu’il en soit, nous voilà dans de beaux draps car le troupeau entier nous a rattrapé. À bout de souffle, mes yeux virevoltent d’un équidé à l’autre à la recherche d’une solution pour échapper à mon triste sort. Les Anormaux nous encerclent et resserrent progressivement leur étau pour nous rabattre vers la gigantesque fontaine qui trône au cœur du marché. Vous avez déjà assisté à une battue au gibier ? À cet instant, j’ai l’impression d’être un pauvre chevreuil sans défense pourchassé par une meute de mastiffs qui rêvent de me mettre en pièces.
« Ne les tuez pas, saletés d’hybrides sans cervelle ! Il me les faut vivants ! »
Alors ça, c’est sans doute la meilleure idée du siècle. Parole de Jaken, si je trouve l’âme charitable qui dirige ce régiment de centaures, je lui paye une cervoise dans la meilleure taverne d’Ambreciel. Bon sang, je le laisserais même épouser ma fille si j’en avais une !
« Oh non, murmure soudain Coddie. C’est le commandant Ravinel ! »
STOP !!! On arrête tout !
Je retire tout ce que je viens de dire sur cet immonde excrément de troll faisandé. Sa pinte de bière, je vais la lui faire avaler par le rectum avant de briser l’anse pour lui arracher les yeux avec !
Sans rire, s’il y a bien une personne dans la Cité-Monde que je déteste encore plus que moi-même, c’est Ezio Ravinel. Ce type incarne tout ce que j’exècre à la perfection. Fils aîné d’une famille de Vertueux, promis à un destin exceptionnel avant même de savoir pisser, ce bellâtre est un résidu de latrines bouffi d’orgueil et de prétention, devant lequel – hélas ! - toute l’aristocratie féminine d’Ambreciel tombe en pâmoison. Nommé commandant du Guet à seulement vingt ans, sa sainteté Ravinel est un raciste avéré qui déteste les Anormaux, sauf quand il peut les torturer ou les brûler vifs. Certains diront qu’il a le profil d’un ange avec sa longue chevelure blonde, ses yeux turquoise et sa silhouette d’athlète ; mais sa beauté physique dissimule une âme dégoulinante de noirceur qui ferait même fuir le prince-démon Morgulath.
Pourtant, malgré tout l’amour que je lui porte, je dois bien admettre que le commandant Ravinel possède quelques qualités. D’abord, c’est un formidable meneur d’hommes, ce qui n’est pas un mince exploit quand on a le charisme d’une huître. Ensuite (et ça me fait mal de le reconnaître), le bougre n’a pas qu’une purée de raves à la place du cerveau. Ezio Ravinel est un stratège de premier ordre, doté d’une intelligence redoutable et d’un sixième sens inégalé pour flairer les ennuis. Sérieusement, ce type est un véritable limier : une fois lancé sur votre piste, il vous colle au derrière comme une armée de morpions dans les braies d’un clochard. Et cerise sur le gâteau, cette ordure est l’un des meilleurs Sorcelames de sa génération.
Comment ça, vous ne connaissez pas les Sorcelames ? Mais vous débarquez de quelle planète, au juste ?!
Désolé de vous décevoir, mais l’explication devra attendre un peu. Au cas où vous auriez oublié, je me trouve dans une situation périlleuse, et ce n’est pas en vous déblatérant un cours magistral sur l’histoire de la Cité-Monde que je sortirai de ce guêpier. D’ailleurs, Ravinel l’a bien compris. Il jubile, ce fumier.
« Voyez-vous ça ! s’exclame-t-il du haut de sa monture. La célèbre Main-Noire d’Ambreciel, prise au piège comme un rat. Ce doit être mon jour de chance ! »
Évidemment, je n’ai pas l’intention de lui répondre. Sa provocation n’a qu’un seul objectif, me faire perdre du temps et m’empêcher de trouver un échappatoire. À chaque seconde qui passe, l’étau des centaures se referme sur nous et la potence se rapproche. Je dois absolument rester concentré et ignorer ce soudard prétentieux.
Je vous ai déjà dit à quel point je déteste ce type ?
« Commandant Ravinel ! Vous tombez bien, j’avais une question à vous poser. Je n’arrive pas à décider : votre mère a-t-elle été saillie par un porc ou bien est-ce votre père qui a couché avec une truie avant votre naissance ? »
Et voilà, je n’ai pas pu résister. L’homme me fusille du regard, j’ai réussi à l’énerver. Des volutes bleues et blanches commencent à tournoyer autour de lui, signe qu’il est temps pour nous de disparaître. Heureusement, en faisant appel à sa magie, Ravinel vient de me donner une idée. Vous vous souvenez de mon laïus sur la combustion spontanée ?
« Coddie ! La gemme d’éclat, vite ! »
La gamine me regarde avec des yeux comme des soucoupes, incapable de bouger. Je lui arrache la sacoche des mains et je m’empare de la pierre. Immédiatement, je ressens une douleur fulgurante dans mon bras gauche et mon corps tout entier se met à fumer comme une marmite. Je sens une chaleur intense m’envahir, plus puissante et plus dangereuse que tout ce que j’ai jamais connu. Je n’ai qu’une fraction de seconde pour réagir avant de me transformer en saucisse grillée.
« Eh, Ravinel ! Attrape ça ! »
Je lui balance le caillou de toutes mes forces et sans réfléchir, je bouscule Coddie pour l’entraîner avec moi dans la fontaine. L’instant d’après, une formidable déflagration balaie toute l’esplanade du marché, fauchant les centaures et les toiles de tente comme des fétus de paille. Ravinel hurle comme un dément, la douleur doit être atroce. Il faut dire que la gemme d’éclat brûlante l’a atteint en pleine tête avant d’exploser. Après un coup pareil, même si sa magie l’a partiellement protégé, il aura besoin des meilleurs Sculptechairs de la Cité-Monde pour le rafistoler.
« Jaken ! s’écrie Coddie avec effroi. Tu lui as arraché la moitié du visage !
- Je sais, Coddie. Ne regarde pas ça, tu vas faire des cauchemars. »
C’est valable pour vous aussi, sauf si vous voulez rendre votre déjeuner. Une fois n’est pas coutume, je vais vous épargner la description du carnage, parce que même moi j’ai du mal à poser les yeux sur le commandant du Guet sans être assailli de haut-le-cœurs. J’ai beau savoir que la famille Ravinel a les moyens de lui offrir un ravalement de façade, l’image de sa mâchoire dévastée risque de me hanter pendant des années. Est-ce que je regrette de l’avoir mutilé ? Pas le moins du monde. Si cette idée vous a traversé l’esprit, il va falloir relire ma présentation.
En attendant, je ne compte pas moisir ici. J’agrippe mon apprentie pour l’aider à sortir du bassin et nous détalons en vitesse. Ravinel est peut-être hors-jeu pour le moment, mais une explosion pareille va forcément ameuter le reste de la garnison.
Vraiment, j'adore. C'est un gros coup de coeur. Super original, bien écrit et même si les lecteurs se font insulter, on en redemanderait presque ! Ce premier chapitre est génial, parce que j'ai vraiment envie de lire la suite et de connaître la suite des aventure de Jaken !!
Bienvenue à Ambreciel, content que ce début d'histoire te plaise et merci beaucoup pour ces jolis compliments 😊
je me présente, d'habitude, je préfère les héros vertueux, comme ceux que je place dans mon roman, mais votre personnage est irrésistiblement drôle et attachant !
Je vous avoue que je vous écris avant mème d'avoir fini le chapitre c'est pour cela que je vous laisse sans aucun remord pour continuer à lire les aventures de votre (anti)héros...
Ah, une dernière chose, je trouve que votre couverture ressemble à Minas Tirith, c'est une source d'inspiration ?
Irrésistible, y'a rien à dire
Merci pour ce commentaire et pour votre retour positif ! Content que l'humour et le personnage détonant de Jaken vous plaise, les antihéros parfois c'est chouette aussi ;)
La couverture est tirée de l'illustration d'une cité naine par un artiste de ma connaissance, et oui je l'ai choisie pour son visuel "à la Minas Tirith" qui m'a plu. En attendant d'en réaliser une spécifique au roman !
Rien à dire, j'ai kiffé. Ton Jaken peut m'insulter autant qu'il veut, si c'est drôle comme ça à chaque nouvel épisode, je prends !
Sérieusement, le ton, l'action, les descriptions, tout s'enchaîne avec une grande fluidité. Ça se dévore.
Je m'abonne et je lirai les prochains chapitres avec grand plaisir.
Un gros merde pour la suite.
Artichaut
Ahaha, content que le style un peu particulier et très décalé de Jaken ait su te séduire !
C'est un très joli compliment que tu me fais, merci beaucoup :)
J'espère que la suite sera à la hauteur et à ton goût.
Au plaisir, et bonne lecture !
Ori'
Je suis tombée par hasard sur ton histoire à la recherche de suggestion, et que dire, mon dieu c'est une pépite. J'ai tellement rigolé, déjà que j'adore les narrateurs à la première personne, enfin un PP assez "shady" et pas parfait, on accroche super bien à l'humour et à l'action. Je l'imagine tellement à la fois paniquée, mais bien bouger grâce au portrait que tu lui as dressé.
Puis MERCI, de créer un univers de fantasy avec des noms à connotations françaises. Qu'est-ce que ça va être simple de les retenir.
Ce genre d'histoires me fait penser à Terry Pratchet, et également à "Blart : chroniques d'un crétin trouillard qui devait sauver le monde" (excellente parodie d'héroïque fantasy je recommande) Mais c'est de la fraîcheur de découvrir ton histoire.
Très bonne idée de briser le 4e mur, j'adore comment il s'adresse au lecteur, je me sens inclue dans le récit
Il me tarde de continuer à te lire !!
Un grand merci pour ce commentaire super positif qui fait chaud au coeur !
Me dire que tu as beaucoup ri découvrant Jaken, c'est l'un des plus beaux compliments possibles car ça me confirme que cet humour décalé et parfois très borderline qui est aussi le mien fonctionne 😅
La comparaison à Pratchett, ça fait plusieurs fois qu'elle revient dans les commentaires, et vraiment que dire à part wahou ! C'est hyper flatteur, mais je ne me considère pas du tout au niveau du maître, il ne faut pas déconner 😂
Je ne connais pas Blart mais j'irai le lire avec plaisir ! Dans le genre humour décalé et qui brise le 4eme mur aussi, je peux te recommander la saga Bartimeus de Jonathan Stroud, dont le héros est un djinn complètement mégalo qui se sert des notes de bas de page pour commenter ses propres aventures et discuter avec le lecteur.
Bonne lecture et à tout bientôt 😊
Très contente de découvrir enfin cette histoire. On est captivé dès le premier chapitre, et cette manière de narrer est vraiment particulière et captivante. J'adore le caractère de ce personnage ! Personnellement je n'aime pas trop les personnages "parfaits" . J'adore son humour, et sa manière très crue de décrire les choses, -lui en premier 😂. J'ai hâte de lire la suite 😊
Bonne continuation :-)
Bienvenue sur les terres d'Ambreciel, content de voir que ce début d'histoire te plait ! Jaken a un humour et un caractère bien particuliers oui, c'est grinçant et je m'éclate à l'écrire. C'est complètement différent de ce que j'écris d'habitude, mais ça fait du bien de changer aussi ^^
J'espère que la suite te séduira tout autant.
Au plaisir,
Ori'
C'est avec plaisir que je découvre ENFIN ce cher Jaken !
Vraiment ta manière de narrer est très particulière et j'aime beaucoup cette manière de s'adresser directement au lecteur, m^me si je me demande s'il s'adresse réellement à un lecteur, ou si c'est plutôt à une foule ou un public auquel il narrerait ses aventures ? Bon, seul l'avenir nous le dira, ou peut-être n'aurons-nous jamais la réponse et ce ne serait pas grave xD
En tout cas, j'apprécie le cynisme et la franchise du personnage ! J'ai hâte de voir si ce tempérament n'est qu'une façade qu'il veut bien nous faire croire au début, ou si c'est réellement sa véritable nature !
Ce qui est sûr c'est qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde et je suis sûre que ce sera pareil pour la suite ^^ J'ai un peu pitié de la pauvre Coddie, qui effectivement n'a pas l'air d'être très très maligne et qui semble un peu mal barrée avec Jaken comme maître ahah xD
T'as une manière habile de nous présenter quelques p'tits éléments de ton univers qui sont suffisants pour nous rendre curieux sur son fonctionnement et les différentes créatures qui le peuplent ! Hâte d'en apprendre plus aussi :)
Voilà voilà, j'ai bien rigolé, je reviendrai sans aucun doute ;)
Bonne soirée/journée/nuit à toi !
Bienvenue à Ambreciel, pose ton baluchon et installe-toi confortablement ;)
Merci pour tes compliments sur mon écriture, ça fait toujours chaud au coeur. Jaken est un ovni dans mes récits, je n'avais jamais testé de briser le 4ème mur de cette façon auparavant. Ça a l'air de plaire, tant mieux car moi je me suis éclaté en l'écrivant :)
J'espère que la suite te plaira tout autant !
À bientot !
A plus tard !
Et bien, quelle découverte ! J'en suis totalement scotchée. En un chapitre tu plantes ton univers sans que l'on s'y perde et dans le même temps tu nous mets en appétit. Ici n'est pas le jardin d'Eden et si Jaken semble le méchant de l'histoire, le monde qui l'entoure paraît suffisamment sombre pour lui donner quelques arguments. J'adore ta présentation de Jaken main noire, son cynisme jubilatoire et le sentiment d'autosatisfaction permanent qu'il dégage. Est-il sympathique ? Ben... oui à sa façon, dans tous les cas il est suffisamment intriguant pour retenir toute l'attention du lecteur.
Ton écriture est fluide et directe, très agréable à lire.
Bravo !!!
Merci du fond du cœur pour tous ces compliments, j'espère que la suite de l'histoire te plaira tout autant ! C'est ce genre de commentaire qui me donne l'envie de continuer à écrire cette histoire et de vous partager mes univers :)
J'adore le style. Tu parviens à le tenir. Sacré boulot ! Les comparaisons sont extraordinaires et correspondent parfaitement au personnage. C'est sympa cette façon d'invectiver le lecteur, comme s'il nous racontait pendant qu'il vivait ça, à la manière d'un streamer. Et son "Vous auriez pu prévenir" est très drôle. J'ai tout de suite accroché. Jaken nous embarque avec lui. On voit le monde selon son point de vue ce qui va permettre de jolis twist à l'avenir. J'ai hâte de découvrir la suite ;)
Content que ce début d'histoire te plaise, tu n'es qu'à la moitié du premier chapitre pour l'instant ;)
Merci beaucoup pour tes compliments, ça me touche et ça motive pour continuer !
C'était un vrai risque de prendre le parti de casser aussi sèchement le 4ème mur, mais j'avais envie d'écrire qqchose de différent et original :)
J'espère que la suite te ravira tout autant ;)
A peine débarquée que je suis agressée par le personnage principal qui ne me lâche pas de tout le chapitre ! C'était très déstabilisant mais au fur et a mesure de l'histoire on n'y fait plus attention et on se retrouve comme dans l'action avec Jaken
> "Comment ça, vous ne connaissez pas les Sorcelames ? Mais vous débarquez de quelle planète, au juste ?!" Ce type de phrase est tellement bien quand on ne connait pas le monde et qu'on y débarque
J'aime beaucoup (beaucoup) le fait qu'on comprenne vite les personnages importants, et comment ils se comportent, quels sont leurs aspirations ! Et en plus tout est imagé, on s'imagine très bien la scène et les personnages (sauf la tête de Jaken ouch)
Je m'en vais donc découvrir la suite de l'histoire !
Oui, le fait que Jaken brise avec autant de désinvolture le 4ème mur a choqué quelques lecteurs, mais j'avais justement envie d'écrire dans ce récit quelque-chose de différent, qui change de mon style habituel et qui m'amuse.
Je suis content que le début de l'histoire te plaise, j'espère que la suite te séduira tout autant.
À bientôt et bonne lecture,
Ori
Me voilà donc débarquée ici. Et je dois te dire que je suis agréablement surprise. J'ai beaucoup aimé ce premier chapitre. Le style est bon et fluide, les péripéties s'enchaînent à merveille, pas de longues expositions interminables (sauf une tu verras plus bas 🙂), ton héros est cool, pas cliché, il me fait penser à Don Bevutto de Gagner la Guerre, mon livre de fantasy française préfèré. J'ai apprécié son humour grinçant, c'est chouette. J'ai aimé qu'il s'adresse à nous. Et aussi le monde, avec les gardes centaures, la magie, les sorciers recherchés. J'ai ris quand tu t'es moqué (gentiment) de certains tropes de la fantasy. Bref, que du bonheur. Un bon premier chapitre.
(Et il va sans dire que j'ai préférence ce premier chapitre à celui de ton livre de SF)
Je te mets mes notes (oui tu me connais maintenant, je suis la plus grande pinailleuse au monde) 🙂 :
"Il faut dire que le froid est particulièrement mordant ce soir, je commence sérieusement à regretter de lui avoir donné ma pelisse"
> Double adverbes (tu connais ma guerre menée contre les adverbes inutiles)
"Quant à la serrure, elle reste aussi solidement fermée que les cuisses d’une Mère Supérieure après trente ans d’ascétisme dans un couvent."
> Haha j'adore cette phrase
"et rapproche la lampe-tempête"
> Et approche car c'est la première fois qu'elle l'approche ?
"De un, parce que j’ai cramé accidentellement la ferme de mes parents quand j’étais gosse."
> C'est rigolo comme tu joues avec ce trope de la fantasy. Là c'est lui qui a tué tout le monde 😄
"ou de m’inscrire dans une école de sorcellerie issue d’un conte pour enfants."
> Et 2e trope de la fantasy martelée. Je crois que ce roman (et ce gars) va me plaire 🙂
Mais du coup pourquoi l'apprentie n'arrive pas à allumer la mèche avec sa lanterne ?? D'ailleurs pourquoi ont-ils une lanterne avec eux, ils se feraient repérer direct ! En plus avec un tel pouvoir, pas besoin quoi
"une fillette de quinze ans"
> Ah ok tu vises un public YA... Moi j'aime bien la fantasy adulte, et là je me disais cool voilà un récit comme Gagner la Guerre.
"et quelques secondes plus tard la serrure infranchissable cède place à un trou béant dans le chêne massif."
> Attends la serrure devrait exploser là ! Les persos ne réagissent pas ?
"Si jamais je casse quelque-chose, il le déduira aussitôt de ma prime."
> Je rappelle qu'il vient d'exploser la porte !
"Problème, je ne peux pas toucher cette saleté sans éveiller mon don"
> Je mettrais deux points après problème ?
"Il faut dire qu’elle a été formée par le meilleur"
> Là je comprends : par lui (ou je me trompe). Pourquoi est-elle donc si choquée de découvrir son bras noir ou son surnom ? Elle n'était pas au courant ? Pourquoi lui avoir caché pendant tout ce temps ?
"avant de remonter mon masque en-dessous de mes yeux."
> Je mettrais "au-dessus de mon nez" pour accompagner le geste (et éviter la contradiction remonter/en-dessous qui sonne bizarre)
"mais je n’ai pas le temps de m’attarder pour leur voler une écharpe"
> Aux gardes ? Ils ont une écharpe ? Je ne sais pas si cette phrase est utile, on s'en doute non ?
"seront incapables de nous suivre dans l’entrelacs de ruelles sales et obscures"
> Héhé ils n'ont pas le garde Meghi dans ton monde 😄 Il n'en ferait qu'une bouchée !
"Je n’avais pas remarqué tout seul"
> Je virerais le "n'" et le "tout seul" : "j'avais pas remarqué !"
"que s’extasier comme une pucelle qui perd sa virginité"
> Je mettrais plutôt : "comme une pucelle face à ma virilité" 😄 (car une pucelle ne s'extasie pas en perdant sa virginité, enfin je pense)
"Croyez-en mon expérience, quand on en reçoit un dans le gras du postérieur, ça fait un mal de chien pour réussir à le retirer"
> J'arrêterai la phrase après "mal de chien", pas besoin de l'explication derrière
"Coddie s’est débrouillée pour m’enfoncer sa chaussure dans l’œil"
> What ? Mais comment est-ce possible ?
"leur ont un peu ramolli le cerveau"
> Je virerais le "un peu"
"qui me ramène violemment à la réalité."
> Adverbe pas utile. Il alourdit alors qu'on est au contraire dans une scène d'action
"elle vient vraiment de me sauver"
> Pareil ici
"Bon sang, je le laisserais même épouser ma fille"
> "Je lui donnerai Coddie a marier" ?
"Certains diront qu’il a le profil d’un ange avec sa longue chevelure blonde, ses yeux turquoise et sa silhouette d’athlète"
"quand on a le charisme d’une huître"
> Il a pas le charisme d'une huître, on dirait un prince de fantasy
"Pourtant, malgré tout l’amour que je lui porte, je dois bien admettre que le commandant Ravinel possède quelques qualités. D’abord, c’est un formidable meneur d’hommes, ce qui n’est pas un mince exploit quand on a le charisme d’une huître. Ensuite (et ça me fait mal de le reconnaître), le bougre n’a pas qu’une purée de raves à la place du cerveau. Ezio Ravinel est un stratège de premier ordre, doté d’une intelligence redoutable et d’un sixième sens inégalé pour flairer les ennuis. Sérieusement,"
> Tout ça, c'est de l'exposition trop assenée à mon sens. En plus, tu t'y contredis par rapport au paragraphe précédent. (Mais c'est très bien écrit, je parle du fond ici)
"Désolé de vous décevoir, mais l’explication devra attendre un peu"
> Voilà, là c'est bien ! Pas d'exposition. Tu te moques même des fantasy qui commencent par une longue exposition donc ne le fais pas toi-même dans le paragraphe précédent ! 🙂
"S’exclame-t-il du haut de sa monture."
> -s minuscule et petite question pour moi : sa monture, c'est un centaure ?
Là oui, c'est rythmé, c'est sympa, jj'aurais clairement plaisir à lire la suite 🙂
Ça fait plaisir de te voir par ici, pose ton baluchon et installe toi près du feu, tu verras on y est bien ! 😊
J'ai vu tes commentaires sur le dernier chapitre des Chroniques et je te répondrai dès que j'aurai le temps car j'ai vraiment un pavé à faire pour te répondre x)
Concernant Jaken, déjà je suis content que tu relèves la différence de style. Et j'ai envie de te dire, heureusement que tu le remarques ! Clairement les Chroniques c'est un roman en chantier, plein de maladresses et de choses à corriger, écrit il y a 15 ans. Jaken, c'est un projet très récent (juillet 2022) et totalement improvisé à la base pour un Nano. Ce que tu vois là, c'est mon style d'écriture actuelle donc je suis content qu'il te séduise davantage :)
Ajoute à cela que la fantasy c'est mon univers de prédilection alors que la SF à la base, pas du tout !
Je me suis éclaté dans ce récit en effet à piétiner un certain nombre de préjugés, et je m'éclate de manière générale car ça m'arrive souvent de rire tout seul pendant mes séances d'écriture.
Je ne vais pas répondre à toutes tes remarques mais pour les principales :
- Je ne vise pas particulièrement un public YA. D'ailleurs je ne vise pas de public du tout de manière générale, j'écris ce qui me plaît, ce que j'ai envie de partager, et on verra ce que ça donne :)
- Pour la description de Ravinel : en même temps à un moment donné il faut bien décrire les personnages x)
Et non ça ne se contredit pas, c'est le point de vue de Jaken qu'on voit ici : les gens le trouvent beau et puissant, lui considère que c'est un bellâtre arrogant. Par contre il est forcé de reconnaître que Ravinel est intelligent et redoutable. Voilà voilà !
J'espère que la suite te plaira autant !
Franchement, c'était chouette ce récit. Je vais faire comme tu dis et posé mon baluchon ici.
Je vais attendre tes corrections sur le bouquin de SF, j'ai des difficultés à ce stade pour pleinement m'immerger dans le récit, mais j'aurais grand plaisir à lire une nouvelle version plus aboutie :-)
Mais tu es la bienvenue ici, n'hésite pas à t'installer confortablement avec un plaid et un thé :)
Je continuerai ma lecture du Darrain à mon retour également !
J'avoue avoir eu quelques difficultés avec le début. La fracture du 4e mur est violente et je trouvais que Jaken s'adressait trop à moi, avec trop d'assurance, trop d'arrogance. Surtout le coup de la corde. La suite était plus intéressante, même si Jaken brise beaucoup (trop à mon gout) le 4e mur. Il casse la tension. J'ai presque la sensation de lire du Marvel avec toutes les blagues qui désamorcent la dramaturgie pour faire du ''fun''. L'univers est néanmoins fouillé, les scènes d'actions bien structurées et les décors fonctionnels. Un point bonus pour la Fangeuse. J'ai également eu de l'empathie pour cette pauvre Coddie, contrainte de supporter Jaken. Le duo me parait bien construit et l'alchimie entre les deux crée du dynamisme. À certains moments, ton style me rappelle Robin Hobb par sa façon immersive d'investir le lecteur dans la fantasy. C'est une autrice que j'aime beaucoup, avec George RR Martin.
J'attends de voir l'impertinence de Jaken le corriger et lui rappeler que lui aussi est un mortel :-)
Pour parler plus technique, je ne te cache pas préféré ton style dans Colossus, le Royaume de Misère.
Je peux comprendre que tu aies du mal avec l'exposition directe et le fait que d'entrée de jeu, Jaken brise le 4ème mur. C'est une prise de risque, c'est un style que je voulais essayer pour ce nouveau projet, j'avais envie de m'amuser.
Forcément, ça ne peut pas plaire à tout le monde :)
Après, la partie humoristique des chapitres qui ont Jaken pour narrateur est totalement assumée, je voulais vraiment écrire quelque-chose de différent de mon style habituel et m'amuser avant tout.
Oh, tu as lu le début du roman Colossus ?
Est-ce que tu connais l'univers de Dofus et du Monde des Douze, ou bien tu l'as découvert avec un oeil complètement extérieur ?
C'est la première fois qu'on m'évoque sur PA cette fanfiction que je rédige sans prétentions pour mes amis, alors ça m'intrigue forcément un peu :p
Je pense que sans davantage de connaissances de cet univers, tu aurais sans doute eu du mal à apprécier la suite de ce récit. Il y a quand même énormément de références dans l'histoire qui font que c'est une fanfiction destinée à un public averti.
Concernant le style d'humour, effectivement il diffère de celui de Jaken, mais c'est aussi pour être en phase avec l'univers d'Ankama Games : leur monde est riche d'une foultitude de références subtiles, de jeux de mots en tout genre, et leurs personnages non-joueur ont très souvent des dialogues savoureux qui font sourire :)
En tout cas, si l'humour de Jaken te gène, peut-être que le début du Sildaros te correspondra davantage. On est davantage sur un récit de fantasy "classique".
J'ai hâte de lire la suite !
J'adore l'ambiance très "deadpool" et le décor très ank morpok !
Merci pour ce joli commentaire, ça fait chaud au coeur ! J'espère que la suite continuera de te plaire ! Je ne connais ni Deadpool ni Ank Morpok, mais je te fais confiance pour ces références ;)
Bonne lecture <3
J'ai beaucoup aimé l'énergie, le cynisme assumé de Jaken et l'univers qui promet d'être suffisamment complexe et construit pour nous y entrainer !
juste une petite question concernant l'univers justement, je vois que tu fais parfois quelques descriptions qui renvoient à des éléments de notre univers "des mirettes comme deux balles de tennis" par exemple et donc je me suis automatiquement demandée si les gens dans ton univers jouaient au tennis ou si c'était une simple expression, auquel cas la référence serait étrange compte tenu de la narration ;)
en tous cas je me suis beaucoup amusée je vais continuer la lecture et t'ajouter à "ma pile" :)
Merci pour ton commentaire, je suis content que le début de Jaken te plaise et ne te fasse pas fuir de PA en courant :p
Effectivement, j'utilise parfois des éléments de notre univers pour faire des comparaisons ou dans des expressions. Ça casse le côté fantasy du roman, mais parfois c'est difficile de s'en passer. Il faudra peut-être que je réfléchisse à un moyen de les remplacer par autre-chose, mais je ne veux pas non plus perdre le lecteur sous un déluge de nouveaux éléments propres à mon univers.
Quand ce sont une ou deux références perdues dans le fil de la narration et que ce n'est pas trop choquant, je m'autorise ce genre de fantaisies.
Après, c'est vrai que les balles de tennis c'est peut-être trop choquant du coup.
En tout cas je te souhaite la bienvenue ici et bonne lecture ! ;)
Ori
Le personnage est très haut en couleurs, avec notamment ses expressions très imagées. On n'en sait pas beaucoup sur son monde, et pourtant, on se l'imagine fort bien et on rentre facilement dedans.
De plus, on sent que tu t'es bien amusé à écrire cette histoire, ce qui double le plaisir de sa lecture :)
Petite coquille : "j’attrape la gamine par la capuche de mon manteau" --> son manteau
Je suis ravi que ce début d'histoire te plaise ! Effectivement j'avais envie d'écrire quelque-chose de différent, de décalé et un peu plus trépidant que mes récits habituels, et je dois bien dire que je m'éclate quand je travaille sur Jaken.
Concernant la coquille, ce n'en est absolument pas une ! Jaken mentionne bien dès le début du chapitre qu'il a prêté sa pelisse (son manteau) à Coddie, et cet élément revient à plusieurs reprises dans les deux premiers chapitres et a son rôle à jouer ;)
Je profite de ce doux jour férié pour venir lire ce début, et vraiment j'ai beaucoup aimé ! Je ne suis pas une grande adepte des récits à la première personne d'ordinaire, mais ici la lecture se déroulait toute seule. On a un bon aperçu de la personnalité de ton personnage, j'aime également la manière dont on obtient des informations par petites touches sur ton univers, et l'enchaînement des évènements nous tenait en haleine ^^
Je poursuis ma lecture !
Merci pour ce retour positif, ça fait plaisir !
Je suis ravi que tu aies passé un bon moment avec Jaken et que le début de l'histoire te plaise :)
Ce Jaken a un côté narrateur blasé qui y va à reculons, avec ses petites touches d'humour à la "rien, niente, nada, que dalle, walou". Et il a beau annoncer être un salaud, je le trouve déjà attachant. Très bien joué !
Je continue avec plaisir =)
Merci pour ce commentaire, ça fait vraiment plaisir !
C'est clair que c'est un risque assez conséquent de briser d'entrée de jeu ce 4ème mur, mais je voulais vraiment écrire quelque-chose de différent, qui sorte de mon style habituel. Et puis, il faut dire que je m'éclate tout seul en racontant cette histoire !
Bonne lecture pour la suite ;)
Ori'
◊ C'est un style de narration très audacieux de briser le quatrième mur en permanence. Pour le moment, ça me sort trop de l'histoire, donc j'ai du mal à me plonger dans le récit auprès des personnages. Mais je vois que tant d'autres lecteurs ont adoré, ce qui est hypra chouette, c'est vraiment une question d'appréciation subjective pour le coup.
◊ J'aime bien ce héros, il me rappelle Artemis Fowl. Et son apprentie est adorable à ne rien comprendre.
Merci pour ton retour ! Effectivement, briser le 4ème mur c'est un pari et ça ne peut pas plaire à tout le monde. J'avais avant tout envie d'écrire quelque-chose de différent par rapport à mes autres romans qui adoptent un point de vue de narration plus traditionnel.
J'ai vraiment beaucoup apprécié ton parti pris d'interpeller le lecteur (j'ai écrit un roman de type Livre dont vous êtes le héros, tout à la deuxième personne, dans lequel je me suis également essayée à l'exercice et je m'étais beaucoup amusée). Mais ce que j'ai aimé par dessus tout c'est la personnalité de Jaken. Dès la première fois qu'il annonce être un salopard, on n'y croit pas. Et plus il le dit, moins on le croit. On dirait qu'il le répète pour s'en convaincre lui-même d'ailleurs. C'est pareil avec les douceurs qu'il balance sur Coddie : il a beau la traiter d'andouille, etc... on perçoit tout de suite une espèce de tendresse pour elle. Ce que démontre la fin de leur cavalcade, d'ailleurs.
Bref, c'est haletant, c'est subtil, très belle découverte !
Merci pour ce retour super positif, ça fait vraiment plaisir !
J'avoue que je suis un peu dépassé par l'enthousiasme de tout le monde pour Jaken depuis le début des HO, je ne m'y attendais absolument pas !
Ces compliments sur mon écriture me vont droit au coeur, d'autant que ce chapitre est un premier jet rédigé dans l'improvisation la plus totale.
Bonne lecture pour la suite !
Ori
J'avoue que je ne m'attendais pas à ça au vu de la couverture que tu proposes, mais on bascule tellement vite dans cette narration brillante, bien calibrée, dynamique. Le danger ça aurait été le trop, l'exagération, l'essoufflement. Mais Jaken les contourne tous, rebondit et exploite tous les angles morts de l'auto-derision, que ce soit pour lui ou pour le lecteur.
L'univers fait très "Arcane", mais le souffle que tu y donnes renouvelle cette image et s'en distance. C'est pire, mais on sans pathos, et ça propose un discours bien plus acide.
Bref, il n'y a pas grand chose à dire si ce n'est "j'adore" et que je vais lire la suite avec appétit !
(si le seul petit truc que j'aime pas trop c'est la ponctuation exagérée genre "!!!", je trouve ça inutile et caricaturale, et j'ai pas l'impression que tu aies besoin d'un artifice aussi grossier pour que l'intensité se transmette)
À très vite !
Merci pour ton retour, ça fait vraiment plaisir !
La couverture est temporaire, je n'ai pas encore pris le temps d'investir auprès d'un artiste pour en réaliser une sur-mesure, il faut dire que le roman est vraiment tout neuf et que je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il plaise autant !
Concernant Arcane je ne connais pas cette série, je vois vaguement la tête du personnage principal sur Netflix et ça s'arrête là, donc je te fais confiance. En tout cas, promis, c'est pas une inspiration voulue x)
Bonne lecture, j'espère que la suite te plaira autant !
Ori'
Et woooooooow. Incroyable comme j’ai surkiffé l’énergie de ce chapitre ! :D Ca a une saveur telle, je suis extra fan x) (oui je suis d’accord avec les autres plumes, c’est vrai que les 8k pourraient être séparés, parce que les plumes vont être effrayées et pas lire alors que bon sang, la pépite qu’elles ratent quoi. Donc merci les HO pour cette superbe découverte !)
Bref brefon, merci pour ton premier chapitre qui m’a fait rire à plusieurs reprises. C’est si ironique, cynique, je crois que c’est ça qui m’a le plus plu, en plus du brisement du 4ème mur et de l’action et de Jaken que j’adore xD Comme l’ont relevé plusieurs plumes, c’est chouette qu’il se dise grand salopard mais qu’on sente un fond de tendresse là-dessous, joli paradoxe <3
J’aurais probablement dû relever un tas de phrases dont je trouvais que c’était du génie, mais il y en avait trop et puis j’étais trop emportée par ton récit que je ne voulais pas m’arrêter pour ça <3 Alors désolée, mais vraiment tu avais des belles trouvailles ! Merci pour cet excellent moment de lecture !
Bisou, à plus <3
Et bien quel retour ! Je suis content de voir que ce premier chapitre de Jaken t'a autant plu ! Je ne m'attendais vraiment pas à tous ces commentaires positifs sur un roman qui a seulement 4 chapitres et qui n'a pas encore soufflé les bougies de ses six mois...
Effectivement concernant la longueur, vous êtes nombreux à le souligner donc je vais le redécouper. Merci d'ailleurs pour tes conseils sur le Discord de Plume d'Argent à ce sujet !
J'espère que la suite te séduira tout autant.
Bonne lecture !
Ori
Ce décalage entre la perspective de Jaken sur lui-même et ses actions est absolument génial et d'une drôlerie extrême. Et sa façon d'interpeler le lecteur m'a carrément fait rire! (mention spéciale pour le paragraphe qui commence par "Mais vous liriez quoi à votre avis, si je ne me pliais pas en quatre pour faire avancer le scénario ?")
Bref, je ne vais pas redire ce qui a été dit par tes autres lecteurices : je suis d'accord à 200% avec tout!
Comme le disais Edouard, tu devrais couper ce chapitre sur PA (tu peux simplement faire partie I et partie II, pas forcément besoin de te torturer ) sinon tu risques de faire fuir des lecteurs frileux avec tes 8K, et ce serait bigrement dommage pour eux...
un échappatoire ---> une
Merci pour ton commentaire, ça fait chaud au cœur et c'est super motivant de voir tous ces retours positifs sur Jaken !
J'hésite beaucoup concernant la taille des chapitres pour ne pas casser le rythme du récit. Peut-être que faire simplement "partie 1" et "partie 2" serait une solution viable.
A bientôt et bonne lecture !
Ori'
Et en fait, j'ai tout lu d'une traite.
La narration est brillante. Comme je suis cinéphile et que c'est même mon métier, j'ai tout de suite pensé à ces faces caméra cultes de séries TV comme Malcolm ou plus récemment Fleabag. En gros, j'ai imaginé que Jack se tournait vers nous pour nous parler, en profitant d'une pause providentielle dans ses actions. Le mélange entre ce procédé scénaristique très moderne et l'ambiance fantasy a complètement fonctionné (contre toute attente, j'ai envie de dire ? On m'aurait pitché ça, j'aurais peut-être levé un sourcil).
Le personnage m'est assez rapidement apparu comme ce genre de mecs qui crânent un peu en balançant des vannes sur les vierges et l'incompétence du monde entier, lui inclus. Mais qui, en réalité, sont aussi empathiques que n'importe quelle personne humainement bien dotée. Le fait qu'il donne sa pelisse à Cobbie (bon, ok, cet échange a une réelle incidence sur l'intrigue et je vois bien qu'elle relève avant tout du détail calculé), ou le fait qu'il parle mal d'elle mais en la valorisant tout de même quand il s'agit d'être honnête : pour moi, Jake se fait passer pour salopard mais n'en est pas un.
Reste qu'il a beaucoup d'humour, et que je me suis plusieurs fois surprise à rire !
L'action est rondement bien menée, tout y est : les détails, la cohérence, la précision, le côté intriguant et haletant... Chapeau bas ! Je sens aussi que tout a sa place, de la pelisse à la présentation de l'univers, tip-top. Je ne sais pas si tu travailles avec un plan, comment tu conçois ton histoire et son écriture, mais tout fonctionne et embarque en un tourne-main !
Merci pour ton retour positif, ça fait super plaisir ! Brillant carrément, ça me touche énormément !
Je ne connais ni Fleabag ni Malcolm, mais j'avais envie d'écrire un récit un peu décalé, qui change de mon style habituel et je me suis remémoré Bartimeus de Jonathan Stroud, dans lequel le personnage principal interpelle parfois le lecteur pour faire des remarques amusantes... Et j'ai eu envie d'essayer.
Pour le reste, quand j'ai commencé Jaken je n'avais absolument pas de plan. Ce premier chapitre a été écrit presque d'une traite, à l'inspiration et en totale improvisation. C'était juste censé être un test, pour voir ce que ça pouvait donner. Et puis je l'ai fait lire à mon meilleur ami qui a adoré, et comme je m'éclatais à l'écrire... j'ai passé tout le Nano de juillet dernier dessus.
Alors je te rassure, depuis j'ai imaginé un vrai scénario !
Mais reste que ce chapitre doit être le premier depuis trèèèèès longtemps que j'ai écrit totalement "à l'arrache" sans avoir la moindre idée d'où j'allais ni de ce que ça allait donner xD
(Peut-être que moi aussi finalement, je bois trop de Champomy...)
En tout cas, je suis ravi que ça te plaise et j'espère que la suite te ravira tout autant !
Bonne lecture :)
Ori
Sincèrement, je suis quasi certaine de ne pas faire partie de tes lecteurs cibles. Je ne sais même pas ce que je fais là ^^ Ce doit être, soit un hasard, soit un genre de miracle des histoires d’or. J’ai cliqué au pif : « un bouton d‘or tu sor »s, et PAF, me voilà ! ^^
Non mais c’est quoi ce personnage, et c’est quoi cette histoire ? Non vraiment, je ne suis pas une lectrice cible, et puis je suis complétement claqué en ce moment, par-dessus de marché. Mais tu as réussi l’exploit, non seulement de me faire lire ton chapitre, jusqu’au bout, de me donner envie de cliquer sur « suivant », de me faire passer un bon moment, et même de me faire rire ! J’aurais dû mettre « exploit » au pluriel. ^^
C’est du grand n’importe quoi cet anti-héros qui n’arrive même pas à crocheter une porte, s’est cramé la main et j’en passe ! Et puis l’acolyte, de l’art ! ^^ Le pire, je crois que c’est le décalage entre ce que Jaken affirme et ce qu’il est vraiment, car il va la sauver, ou essayer et que ça ne colle pas du tout avec ce qu’il dit ! ^^ Mais what ? ^^
Vraiment, je pense que si tu n’avais pas choisi la première personne, ça n’aurait pas fonctionné pour moi, mais là, magie, c’est vraiment drôle, j’ai envie de voir quelles bricoles il va arriver à ce grand gaffeur.
Mince alors ! Tu m’as bien eu, tu peux être fier de toi ! ^^ ça fonctionne, tout simplement, le mélange est bon, et je ne vois pas quoi dire d’autre, si ce n’est que tu m’as prise au piège et que je vais lire la suite.
Je te dis à bientôt, alors. Zut ! ^^
Je suis content en tout cas d'avoir réussi à te captiver et à te faire rire un court instant :)
Merci de ton retour, c'est adorable <3
Punaise, MERCI les HO !!!! Quel coup de coeur !
Bon avant de t'encenser, je me permets une petite remarque sur la longueur du chapitre. 8 k mots ça fait un peu peur pour de la lecture numérique, ça risque de décourager un certain nombre de lecteurs ce qui est hyper dommage parce que l'histoire est géniale !! (j'y reviens après xD). Après, je comprends le découpage, il est très logique et en papier ça serait parfait. Personnellement, j'ai lu d'une traite et franchement j'ai pas vu passer les 8 k mots mais ça il faut commencer à lire pour le savoir xD
Quel coup de coeur ce premier chapitre ! Comme on a pleins d'auteurs talentueux et d'histoires géniales sur Pa, il n'est pas rare que je sourie en lisant mais beaucoup plus que je ris. Franchement ça doit se compter sur les doigts de main le nombre de fois où ça m'est arrivé. Et... bah j'ai ri dès les premières phrases. Ton incipit est génialissime, j'ai tout de suite apprécié Jaken, j'adore ce genre d'anti-héros qui fait tout comme un méchant mais qui n'a pas forcément un mauvais fond quand on creuse. La narration à la première personne est délicieuse, je me suis régalé de chacune des piques et blagues de Jaken (je vais citer mes préférées dans les remarques). C'est cool aussi quand il s'adressa directement au lecteur, en parlant du scénario, de la fin du chapitre... Quand c'est bien fait, je trouve ça très drôle. Et pour le coup, c'est très réussi !
L'humour / la personnalité de Jaken sont clairement les grosses forces de ce premier chapitre mais ce serait réducteur de s'arrêter là.
Les quelques personnages secondaires qui apparaissent sont très intéressants et bien caractérisés.
L'univers dont on sait encore peu à l'air très riche. Tu ne mets pas trop de lore donc on arrive à suivre, il y a un juste petit passage qui m'a gêné, je l'ai mis dans mes remarques. Ta plume est assez visuelle donc j'imagine qu'on va avoir de belles scènes, paysages...
Oh la la la transition parfaite xD Parlons de ta plume ! J'aime beaucoup ton style, le narrateur à la première personne fonctionne bien. Je trouve que c'est ni trop simple ni trop alambiqué (c'est très subjectif bien sûr), je suis vraiment mon niveau de lecture "confort" donc je profite à fond ! Je ne vais peut-être pas le redire à chaque chapitre mais sache-le, j'aime beaucoup ! Si c'est un premier jet, franchement chapeau !
Pour aller plus dans le détail, j'ai bien aimé le fait que Jaken dise un coup qu'il adore les gens, juste avant de dire qu'il est déteste. Ca montre vraiment sa personnalité efficacement !
La chute est très bonne et bien amenée.
Mes remarques (les fameuses^^) :
"Et au passage, profitez-en pour aller vous acheter une corde ; vous rendriez certainement service à pas mal de monde." xD Incroyable !
"Soudain je sens la résistance s’affaiblir et je pousse un peu plus fort" ->Enfin, je sens ?
"Si jamais Coddie s’embrase et disparaît dans d’atroces souffrances, on aura au moins découvert qu’elle avait des pouvoirs magiques." mdrrr (2e rire du chapitre)
"Est-ce que je regrette de l’avoir mutilé ? Pas le moins du monde. Si cette idée vous a traversé l’esprit, il va falloir relire ma présentation." xD (3e rire)
"En fait, Ambreciel a été construite à flanc de montagne et se décompose en quatre niveaux circulaires..." je trouve ce paragraphe d'exposition un peu long, ça coupe l'action dans lequel on est embarqué depuis le début, c'est un peu dommage. Surtout que tu pourras l'expliquer tard dans un moment moins haletant.
"Autant d’occasions pour moi d’organiser une évasion spectaculaire qui s’ajoutera à ma légende, ou de prendre la fuite en laissant mourir la gosse si je parviens à retrouver la raison." xDD (4e et dernier éclat de rire, record battu sur PA, félicitations !)
"qui restera dans les anales." -> annales (ou c'est un jeu de mot un peu tordu^^ ?)
Bref, quel plaisir de découvrir ta plume et ton histoire, je suis déjà fan !
Evidemment, j'enchaîne avec le deuxième chapitre (=
Et bien quel enthousiasme, c'est absolument incroyable ce genre de retour et ça fait vraiment très chaud au coeur !
Effectivement, Jaken est un premier jet pour l'instant, qui a juste bénéficié d'une relecture ultra rapide pour corriger les coquilles d'orthographe que j'ai pu trouver avant de le poster ici. Je l'ai écrit pendant le Nano de juillet, totalement par hasard et sans que rien ne soit vraiment planifié. Une semaine avant je ne savais même pas encore que ce roman allait exister !
L'univers par contre m'est familier, c'est celui du Sildaros que je travaille depuis une quinzaine d'années (mais qui se rattache davantage à de la fantaisie classique et plus poétique qu'ici. Quoique en matière de poésie, tu as sans doute lu dans le chapitre 3 que Jaken est assez performant aussi xD).
Ambreciel et Tys-Beleth sont des créations pour l'occasion mais beaucoup d'autres éléments de lore que je ne vais pas spoiler ici existent déjà depuis longtemps dans un coin de ma tête.
Venons-en à ton ressenti sur le récit, et je suis vraiment heureux d'avoir réussi à te faire rire à ce point ! C'est un exercice périlleux pour moi car d'ordinaire, je n'écris jamais de burlesque et encore moins à la première personne. Et souvent, j'ai l'impression que mon humour cynique et cinglant ne fait rire personne hormi moi 😅
Je pense surtout qu'en fait, Jaken est un bon prétexte pour m'amuser. Avec lui je sors des sentiers battus, je m'éclate, je me laisse porter. Les images où il s'adresse au lecteur en anticipant la suite du récit me viennent de là d'ailleurs ; moi-même parfois je me demande quand j'écris si c'est bien moi qui invente Jaken ou si c'est son histoire qui s'impose à moi.
Concernant la présentation de la cité, c'est un passage sur lequel j'ai longtemps hésité. Le seul, peut-être, qui me semblait un peu moins naturel que le reste dans ce chapitre. Il faudra maintenant décider si je le déplace effectivement ailleurs ou non.
Pour ce qui est de la taille des chapitres, c'est quelque-chose dont j'ai conscience. J'ai commencé à redécouper les chapitres du Sildaros quand j'ai pris conscience que ça pouvait être ardu de lire de longs chapitres ici/sur écran PC, il faudra que je fasse pareil avec Jaken.
Après, comme le récit est censé fonctionner sur l'alternance des narrateurs, je n'ai pas encore trouvé de bonne solution pour procéder.
Anales ? J'ai vraiment écrit ça ? Nom d'un boursoufleux, mais quel lapsus ! XD
Bref, un immense merci pour ta lecture et ton commentaire qui fait chaud au coeur et motive énormément. Je n'imaginais pas du tout recevoir tous ces retours positifs sur un projet si jeune, c'est vraiment dingue cette histoire.
Merci, merci, merci du fond du coeur !
Maintenant, à moi de me dépasser pour que la suite de Jaken soit à la hauteur !
"Maintenant, à moi de me dépasser pour que la suite de Jaken soit à la hauteur !" Ne te mets pas trop la pression non plus xD En tout cas les deux chapitres suivants sont à la hauteur !
Merci pour ton commentaire, c'est adorable ! Je suis content que l'humour de Jaken te plaise, et j'espère que tu continueras à t'attacher à lui (et à mes autres personnages ! Bon, sauf un ou deux peut-être, parce-qu'ils sont vraiment horribles. Mais je n'en dis pas plus)
Bonne lecture pour la suite et à très vite :)
Je découvre ton histoire et je dois dire que j'accroche bien, ton style est agréable à lire et le rythme me plait bien ... Je vais continuer à te lire avec plaisir !
Seule petite remarque (très subjective en plus) j'ai une petite préférence pour les chapitres un peu plus courts, mais ça n'enlève rien à la qualité !
A bientôt :)
Merci pour ce commentaire encourageant !
Effectivement j'écris souvent sur un traitement de texte et j'ai l'habitude de faire des chapitres de 12 pages environ. Le format n'est pas forcément adapté à PA. J'ai déjà commencé à découper mes chapitres sur mon autre roman publié ici, le Sildaros. Il faudra sans doute que je le fasse avec Jaken à l'occasion !
Et bah du coup, j'ai lu le chapitre 1 deux-trois fois (et les deux autres en diagonale pour le moment, donc je ne vais pas les mentionner plus que ça pour l'instant), et j'ai vraiment bien aimé ma lecture ! Je pense que le point fort de l'histoire, c'est évidemment les personnages qui sont très attachants, et c'était justement LE truc à ne pas manquer puisqu'on est en 1ère personne, donc j'y faisais gaffe. Mais ça marche très très bien ! J'avais eu des doutes au début parce que même si Jaken annonce qu'il ne sera pas un héros lambda, c'est facile de tomber dans l'anti-héros, qui du coup reste quand même assez conventionnellement "badass", à faire des tricks au couteau et à tout réussir avec un rictus aux lèvres. Là, Jaken a un vrai côté pathétique qui du coup le rend ridicule, et donc attachant. Genre c'est un gars qui sue, mais c'est une bonne chose !
J'ai aussi beaucoup aimé les montagnes russes entre ses pics d'illusions de grandeur et celles d'auto-flagellation, le mec essaie si fort d'impressionner le lecteur et/ou d'attirer sa sympathie à la fois, j'adore. Je pense d'ailleurs que tu pourrais pousser le contraste encore un chouïa ! Cela dit, je ne sais pas si Jaken est si grande gueule que ça... J'en suis qu'au chapitre un, je ne pense pas l'avoir déjà complètement cerné ! Je t'en reparlerai au chapitre trois :p
Ceci dit, j'aime aussi que justement, tu alternes entre ces moments de lose complète et d'autres moments où il prouve son abileté, mais de manière plus subtile. Typiquement la scène avec Coddie où Jaken repense à son propre vertige, que j'ai trouvée très bien placée (c'était pile le bon moment pour une petite fenêtre de vulnérabilité), ou la manière dont il la couvre quand ils se font prendre par la garde. J'ai personnellement un gros faible pour ce stéréotype du "maître nul" : un gars qu'on ne devrait pas prendre comme modèle mais qui finit plus ou moins malgré lui par enseigner ce qu'il sait à des apprentis plus naïfs que lui. Ca aussi, ça joue beaucoup sur l'attachement qu'on peut éprouver pour Jaken ! Tu l'as bien dosé aussi en rappelant qu'il se préparait à balancer Coddie, et qu'il ne s'attendait pas à avoir des remords. C'est vraiment à ce moment-là que je me suis attaché au personnage en tous cas !
Un autre détail que j'ai beaucoup apprécié, c'est que tes personnages sont, en tous cas pour l'instant, relativement moches. Bon, Coddie en particulier, mais Jaken n'est pas particulièrement décrit, et surtout pas comme un canon de beauté (impression renforcée par le contraste évident avec Ravinel). Ca aussi, c'est bête, mais souvent les auteurices qui décrivent des personnages principaux pauvres se retiennent de trop les défigurer, alors que malheureusement, la pauvreté *a* un impact direct sur le physique (dents en moins, sous-poids/surpoids, douleurs physiques, cicatrices, yeux qui flanchent...). Bref, tout ça pour dire que j'ai bien aimé que tu n'essaies pas trop de glisser sur ces détails :) Ca joue aussi, mine de rien !
Ah ! Et en relisant mes notes, je me rends compte que j'avais marqué que j'aimais aussi le fait que les ennemis ne soient pas stupides. Entendre Jaken admettre, même de mauvais coeur, que Ravinel est concrètement un bon leader, c'est plutôt cool ! Ca rend leur rivalité beaucoup plus intéressante et moins manichéenne, on sent que ça a du sens pour Jaken d'être précautionneux. Très cool !
L'univers que tu as créé a l'air solide et stylé, j'ai une vraie préférence pour l'idée de la ville entourée d'un désert de roches, ça donne une idée d'un climat et d'une esthétique moins européenne ou en tous cas plus rude que la fantasy traditionelle. Je crois avoir lu dans le chapitre 3 que les ""chevaux"" dans cette histoire avaient des allures de serpents/lézards, ce que je trouve très raccord avec l'environement aride ! J'ai hâte de voir plus de ce genre de détails en lisant davantage :D
Par contre, question bête : si les faubourgs de la ville sont traversés par une rivière extrêmement polluée, que les habitants les plus riches vivent en hauteur et qu'ils sont entourés par un désert... D'où vient l'eau utilisée par les nobles ? Est-ce qu'ils ont accès à une autre rivière ? Je suppose qu'ils ne boivent pas l'eau de la Fangeuse ?
Concernant ton style, je l'ai trouvé vraiment très engageant, la lecture était très fluide et la première personne très bien gérée. Il y a beaucoup de rythme, les scènes d'action sont très agréables, c'est juste bien écrit en fait ! J'ai tendance à ne pas trop aimer les récits à la 1ère personne parce que je trouve ça bizarre que un flot de pensée soit si romancé alors que le perso n'est pas censé avoir d'audience ; mais là, comme le 4ème mur est immédiatement détruit, ça marche bien. Ca me fait beaucoup penser à Fleabag, l'idée qu'il y ait une espèce de "relation privilégiée" entre le lecteur et le protagoniste. Je suis d'ailleurs curieux de voir comment cette relation va se manifester avec l'autre protagoniste (Selim, si je ne m'abuse ?)
Après, quelques détails m'ont un peu fait tiquer quand même, mais concrètement rien de très important :
- Les insultes sont parfois un peu trop edgy, ce qui fait qu'au lieu d'être drôles ou de provoquer mais du coup d'inviter à continuer la lecture, elles rebuttent. Je pense particulièrement au résumé ("lecteurs atrophiés du cerveau", alors qu'à ce moment le lecteur n'a rien fait de stupide), ou au paragraphe de début avec l'invitation au suicide (alors qu'une fois de plus, pour l'instant, le lecteur n'a rien fait).
Je comprends l'intérêt de montrer qu'il s'agit d'un personnage déplaisant et d'en faire un choix de style humouristique. Mais je pense aussi que ce genre de personnage, tant qu'on ne s'y est pas attaché en tant que lecteur, ne peut pas être si aggressif d'entrée, qu'il faut qu'il y ait une certaine familiarité pour qu'on l'y autorise, sinon c'est juste désagréable pour être désagréable. Par exemple, quand Jaken parle de certains détails de la Cité, puis qu'il dit "mais comment ça vous connaissez pas ce truc, vous êtes con ou quoi ?", là, ça marche, puisqu'effectivement, le lecteur se sent con. Mais je pense qu'il faut un peu le doser.
Je ne dis pas non plus qu'il faille édulcorer. Il faut que les insultes soient trash pour qu'on sente que Jaken ne plaisante pas. Mais certaines d'entre elles tombent un peu à plat et font plus ridicule qu'autre chose, comme un adolescent qui essaie de choquer. C'est une limite très fine, et peut-être qu'elle relève plus de la sensibilité personnelle qu'autre chose, mais je dirais que ce serait plus percutant d'avoir des insultes placées au bon moment.
- la multiplication de la ponctuation (genre !!!). J'aime pas être ce gars qui dit "attention fun interdit" mais je crois que "ça ne se fait pas". Enfin, après c'est dans une optique lissée pour la publication, ce qui n'est peut-être pas ton objectif, donc c'est plus du pinaillage - mais c'est vrai que ça fait moins sérieux et que ça détonne un peu avec le reste de l'écriture qui est très maîtrisée.
- Et puis une appréciation 100% personnelle : je trouve que pour un monde où tu as clairement passé du temps à penser aux noms des persos, des lieux et de certains objets, le système de castes/métiers (qui n'en est pas un mais j'ai pas de meilleur mot) avec "Anormal" "Façonneurs" et "Vertueux", ça fait beaucoup plus cliché et un peu plus paresseux.
Je sais que les majuscules, c'est un peu un des piliers esthétiques de la fantasy, et dans certains cas ça passe (genre la Fangeuse, c'est chouette !). Mais là, ça fait un peu littérature YA un peu basique, et je trouve que ça enlève du cachet à l'univers. Personnellement, j'aurais préféré voir un mot peut-être plus tape-à-l'oeil/reconnaissable (pour que le lecteur se dise "ah, ok, ça c'est un titre qu'on donne à quelqu'un", mais sans majuscule, ce qui légitimise ce mot dans l'univers (on dit bien d'une personne que c'est une duchesse, un prêtre ou une paysanne sans avoir besoin de majuscule pour la différencier des autres), ou alors un mot inventé de toutes pièces, peut-être composite d'autres mots (je dis n'importe quoi, mais genre, anormage, entre euh, bah, anormal et mage).
Par contre, je sais aussi que c'est une appréciation TRES subjective, et concrètement l'utilisation de ces mots n'enlève rien à l'histoire elle-même. J'ai juste l'impression d'avoir beaucoup lu cette convention de dénomination récemment, donc elle m'est devenue très apparente. Si c'est un procédé auquel tu es très attaché, je pense que tu peux tout à fait le garder !
Bref ! Tout ça pour dire que c'était fun et que je me suis bien amusé ! Je vais aller lire les autres chapitres maintenant :D A bientôt !
Alors là quel commentaire, c'est le genre de retour super détaillé et constructif qu'on aimerait recevoir plus souvent ! Déjà un immense merci à toi d'avoir pris le temps de me faire cette analyse et de donner ton avis en détail !
Je suis heureux de voir que le début du récit te plait et te parait si agréable à lire ! Jaken est un projet très jeune, il date du camp Nano organisé sur le Discord de Plume d'Argent en juillet dernier, alors il reste sans doute pas mal d'imperfections à corriger... et je dois dire que je ne m'attendais pas à un accueil si positif !
Tu soulèves toutefois plusieurs points super intéressants dans ta critique et je vais essayer d'y répondre sans rien omettre :
- Concernant le personnage de Jaken et sa profondeur, c'est vraiment quelque-chose d'important pour moi de donner du relief à mes personnages, de leur donner des failles autant que des qualités, qu'ils ne soient ni blancs ni noirs. Je prends plaisir à les faire évoluer et à les voir grandir sous ma plume. J'espère que l'évolution de Jaken te séduira autant que ce premier aperçu de sa personnalité.
- Pour le 4ème mur et l'humour, ça vient principalement du fait que j'avais envie d'écrire quelque-chose de différent, dans un autre style par rapport à mes romans et nouvelles habituel.le.s
Je ne m'étais jamais prêté à cet exercice auparavant, et l'emphase sur les insultes parfois un peu gratuites vient sans doute de cette inexpérience. Je ne demande qu'à m'améliorer sur ce sujet, donc si tu croises d'autres passages qui te dérangent à ce sujet, n'hésite pas à me le faire savoir !
- Tu te rendras vite compte que Salim est beaucoup moins loquace que Jaken avec le lecteur. C'est aussi un aspect de sa personnalité, tous deux sont différents. Jaken est clairement celui qui porte la partie humoristique du récit sur ses épaules. Avec Salim et Syndra, le scénario avance et se fait plus grave.
- Aaaah, la question de l'eau (et des ressources de manière générale) à Ambreciel ! J'ai évidemment la réponse dans un coin de ma tête et elle sera amenée le moment venu. Pour l'heure, patience, il ne faudrait pas dévoiler tous les secrets de la Cité-Monde... ;)
- La ponctuation. Mon éternel némésis depuis 4 ou 5 années.
Pourtant, il fut un temps quand j'ai commencé à écrire et à lire assidûment il y a 15 ou 16 ans où je détestais les récits avec un abus de ponctuation, des virgules tous les 3 mots, ce genre de choses... et puis j'ai basculé du côté obscur (maaaaais, ce n'est pas ma faute, ils ont des cookies...!) et aujourd'hui je dois me faire violence sur mes relectures pour en ôter et alléger mon style.
Preuve qu'il ne faut jamais dire "Fangeuse je ne boirai pas de ton eau" et qu'on a toujours à apprendre.
C'est promis, je ferai plus attention !
- Effectivement, Le Syndrome De La Majuscule C'est Aussi Un Fléau Des Auteurs De Fantasy Auquel J'ai Succombé, je le confesse... Pour ce qui est de la simplicité des termes, encore une fois ça vient de la jeunesse du projet (concrètement, le 28 juin je n'avais encore aucune idée de ce que j'allais écrire) et d'une volonté de garder un récit "simple" et agréable à lire. Mais si ça peut te rassurer, l'univers des Mythes de Sundor auquel je rattache ce récit possède une Sangrénie dirigée par un Sangréal, convoitée par un Esperial et un Syndomen où les Fils de Ran vivent dans des casterions.
(Il faudrait que je pense à terminer ma carte d'ailleurs...).
Bref, tout ça pour dire que j'en suis au début du récit et que j'ai le temps de changer pour des termes plus originaux (ou plus stylés ?) si l'envie me prend et si d'autres lecteurs me font le même retour que toi. Pour le moment, et pour ne pas rester inutilement bloqué dans l'histoire alors que je suis inspiré, je vais conserver mes Fangeux, Vertueux et autres Anormaux.
PS : J'aime ta proposition d'Anormages mais ce serait sans doute trop réducteur, tous ceux que la Cité-Monde qualifie d'Anormal ne maîtrisent pas la magie ;)
Je vais continuer d'y réfléchir...
Au plaisir d'avoir de tes retours pour les prochains chapitres et bonne lecture !
PPS : je serais curieux quand tu auras pris connaissance des chapitres 3 et 4 d'avoir ton retour sur les cavalins, leur description et la manière dont tu les imagines !
Et au final, c'est surtout une question d'intention. Si tu cherches volontairement la simplicité, alors les choix sont expliqués et le lecteur "fait avec" - ce ne sont pas des défauts après tout ! Bref, désolé, j'ai l'impression que mon ton était trop catégorique dans mon premier message. J'ai hâte de me mettre à lire la suite ! :D
Je vois seulement maintenant ta réponse sur ce commentaire !
Ne t'en fais pas et ne te sermonne pas, tes remarques étaient très justes et constructives ;)