Chapitre 1 : La Rencontre

Bien qu'elle connaissait presque par cœur chaque recoins, chaque meubles disposés ici et là, comme s'ils avaient eu depuis toujours une place attitrée, elle regrettait que le sort la force à habiter ces lieux. Jadis, elle y venait avec ses parents pour rendre visite à son grand-oncle, c'était les moments les plus agréables de sa vie. A présent, ces jours-là étaient révolus. La Seconde Guerre Mondiale avait frappé une après-midi à sa porte et contraint ses parents et elle à fuir leur pays d’accueil, l’Espagne. C'était sans compter le drame qui allait estropier sa famille et la laisser orpheline.

Lors de son arrivée au Manoir, elle s'était murée dans un silence de mort, veillant à porter son deuil sans faiblir comme sa mère, qu’elle avait vu faire avant elle pour ses propres parents. On lui avait accordé un espace dédié où elle pouvait se retrouver car elle avait montré des signes de vouloir rester seule. L’aile est étant occupée par son grand-oncle, elle occupa une partie de l’aile ouest qui en hiver se montrait particulièrement glaciale, mais qui pour l’été convenait parfaitement. Mais la pièce qu’elle s’était appropriée le plus restait de loin la Bibliothèque, pièce centrale du 2ème étage.

Depuis toujours elle vouait un amour inconditionnel pour la lecture, caractéristique commune au membre de sa famille du côté paternelle. Mais ce qu’elle recherchait inlassablement c’était la quête du savoir, enrichir et parfaire ses connaissances. C’est lors d’un séjour au Manoir qu’elle commença l’apprentissage du grec, d’abord en essayant de déchiffrer cette langue mystérieuse seule, puis en demandant de l’aide auprès des adultes. De fil en aiguille, elle avait parcouru les étages de la bibliothèque, tel un explorateur digne des plus grandes aventures, elle avait déniché un fameux trésor. De la largeur d’une gomme vue de profil, caché sous une pile de livre, qui par leurs poids considérables s’étaient affaissés, elle saisit un curieux carnet. Celui-ci renfermait de nombreuses annotations sur tout et n’importe quoi, on y retrouvait à la fois : Des numéros de pages renvoyant à des livres sur des contes et légendes, des descriptions de lieux fantastiques et de créatures imaginaires, des notes tirées d’un livre d’herboristerie qu’elle s’empressa d’aller feuilleter. Elle avait trouvé une nouvelle passion. Mais aujourd’hui, les livres de la bibliothèque n’étaient plus que de simples livres, ils étaient à présent un support morale pour ne pas sombrer.

Cependant, cette solitude arrivait à son terme, elle n’était pas la seule enfant à devoir fuir la guerre. Si bien qu’un jour, alors qu’on entrait doucement dans le dernier mois de l’été, elle vit par la fenêtre de sa chambre la calèche de Madame Macready avec à son bord quatre têtes qu’elle ne connaissait pas. Oh mais attendez ! Il ne fallait pas qu’ils sachent qu’elle soit là, elle tenait à préserver un espace personnel. En réalité, elle n’était pas disposée à voir du monde. Elle se dépêcha alors de faire des provisions de livres et, par le moyen de passage secret qu’elle avait découvert étant plus jeune, elle espionna les nouveaux venus, mais elle dû s’y prendre au moins cinq fois pour trouver le bon emplacement de la trappe, avec le temps elle était un peu rouillée.

Elle découvrit que les nouveaux venus étaient une fratrie de quatre. Bien qu’elle n’eût pas l’intention de faire connaissance, elle éprouva quand même de la compassion pour la sœur la plus âgée. Celle-ci s’était fait rouspéter par Madame Macready, après avoir voulu toucher un buste. Madame Macready pouvait se montrer très autoritaire quand elle le voulait, et à vrai dire elle ne la portait pas franchement dans son cœur.

La gouvernante fit visiter le Manoir aux arrivants, ce qui l’obligea à devoir se déplacer à travers les passages secrets pour continuer à les épier. A un moment donné, elle crû même avoir été repéré quand la petite du nom de Lucy se retourna dans sa direction :

- Vous avez entendu ? demanda-t-elle à ses frères et sœurs

- Non qu’est-ce qu’il y a ? lui répondit son frère le plus âgé

- J’ai cru entendre un bruit, quelque part par-là, indiqua-t-elle du bout de son doigts vers la cheminée, où se trouvait derrière notre petite espionne, qui pria pour ne pas être démasquée.

- Oh c’est rien, fis une voix masculine plus aigüe, qu’elle associa à celle du deuxième garçon. C’est encore Lucy qui rêvasse…

- Edmund, s’exclama la grande sœur

- Mais je croyais avoir entendu… Susan tu me crois, hein ?

- C’est une ancienne demeure, Mademoiselle Lucy, s’exaspéra la gouvernante. Il n’est pas rare d’entendre des bruits du bois qui craque, ou du vent qui s’immisce dans les combles. Maintenant reprenons la visite, il faut que je vous montre vos chambres ! Dépêchons !

A l’intérieur d’elle-même elle remercia le Ciel, de ne pas avoir trahis sa position. Cependant, elle pesta contre Madame Macready qui ne leur avait pas fait découvrir la Salle des Plantes au rez-de-chaussée, située côté Est un peu avant la véranda, et qui n’était malheureusement pas sur son territoire : ils ne pouvaient pas passer à côté de cet endroit merveilleux quand même !

Les enfants découvrirent leurs chambres et Lucy ne semblait pas apprécier les draps. C’est vrai qu’il grattait un peu ces temps-ci. Les heures passèrent, elle continuait de les observer mais son ventre criait de plus en plus famine. Elle décida de descendre rapidement aux Cuisines, qui à cette heure étaient ouvertes car le repas allait être bientôt servis, et chaparda un peu de nourriture et un verre de lait. Puis discrètement, sur la pointe des pieds, elle regagna sa cachette.

Elle désespéra un peu, il n’avait presque rien à se dire mis à part écouter la radio et échanger sur le Blitz qui était survenu à Londres et à partir duquel elle déduit qu’ils avaient probablement de la famille là-bas. Sinon pourquoi écouter ce genre d’informations ? La Guerre était entrée tellement dans le quotidien qu’elle jugeait qu’il valait mieux penser à autre choses de moins horrible, de trouver un moyen de s’évader de cette situation infernale.

Elle tenait dans ses mains son verre de lait à moitié vide, comme si elle attendait quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent, quand la porte de la chambre s’ouvrit ce qui la fit sursauter et renverser le contenant sur sa jupe violette. C’était Madame Macready qui venait prévenir les enfants que le repas allait être servi et qu’il fallait se laver les mains et faire sa toilette avant de passer à table.

Notre jeune observatrice, du haut de son perchoir tenta tant bien que mal de réessuyer la tâche crée, mais en vain.

- Vous avez entendu ?, fis la voix d’Edmund.

Elle arrêta son geste, et s’immobilisa comme si elle avait regardé droit dans les yeux la Gorgones aux cheveux de serpents. Son rythme cardiaque s’accéléra, ses pensées devinrent confuses. Que faire ? Quelles options choisir ? Comment allaient-ils réagir en la voyant ? Comment leur expliquer sa présence. Tant de questions sans réponses !

- C’est le bruit du vent sans doute, tu étais où quand Madame Macready nous l’a expliqué ?, lui demanda son frère sur un ton de reproche.

- Oh ça va ! J’ai très bien entendu ce qu’elle a dit, mais là c’est différent, on dirait…

- Qu’il y a quelqu’un qui nous épie !, s’exclama Lucy apeurée.

Trop tard ! Elle du se résigner à battre en retraite, ce n’était pas son genre mais la situation l’imposait. Plutôt mourir que d’être découverte ! Elle rebroussa chemin laissant dans sa fuite ses seules armes : Un verre de lait vide et quelque miettes de muffins.

De leur côté, les enfants usèrent d’ingéniosité pour atteindre l’endroit que leur cadette indiquait. Déplaçant l’armoire de chambre, et empilant leurs valises sur leur table de chevet, ils réussirent à atteindre la cachette qui se trouvait être un conduit. L’ainé d’entre eux, demanda si on pouvait lui apporter un petit objet pour dévisser les boulons, puis enleva délicatement la grille. Il jeta furtivement un œil à l’intérieur : pas le moindre signe de vie, seul l’obscurité régnait. Pourtant un léger rayon de lumière ricochait sur un objet abandonné à l’intérieur et le faisait scintiller. D’une main hésitante, puis assurée lorsqu’il toucha l’objet, il le saisit et sentit qu’il avait une forme qui lui était familière. Il le ressortit et découvrit avec stupeur, en même temps que ses frères et sœurs, un verre avec un fond de lait à l’intérieur !

- Je vous l’avais dit qu’il y avait quelqu’un ! s’affola Lucy.

- Oui… et c’est peut-être un soldat ennemi, ou pire, un fantôme !, avertit Edmund pour l’effrayer

- Il y a peut-être une explication rationnelle à tout ça ?, rassura Susan.

- Elle a raison, reprit l’ainé avant d’ajouter, peut-être que d’autres enfants sont arrivés ici et qu’on ne les a tout simplement pas vu.

- Mais tu vois bien qu’on est les seuls à être ici ! Sinon, on en aurait déjà entendu parler ! s’insurgea Edmund

- Je pense que tu devrais baisser d’un ton, jusqu’à preuve du contraire c’est encore moi l’ainé de cette famille ! Et à moins de prouver l’existence des fantômes où la présence d’un soldat ennemi – Deux choses peu probables puisque les fantômes n’existent pas et on ne nous aurait pas envoyé ici s’il y avait du danger – Ton argumentaire ne tiens pas la route !

 

Edmund fronça les sourcils et eut un regard noir envers son frère, leur relation s’était détériorée ces derniers temps, et ce qui l’énervait par-dessus tout c’était sa façon de se comporter en figure d’autorité. Susan voyant que la situation pouvait dégénérer à tout moment, calma le jeu :

- Bon allez ça suffit vous deux, il faut qu’on aille se laver les mains avant de passer à table…

Les enfants rejoignirent la salle de bain qui était composé de trois lavabos, Lucy arrivée en dernière fut repousser par son frère :

- J’étais là avant, lui dit sèchement Edmund

- Mais il faut aussi que je fasse ma toilette pour aller manger, implora sa petite sœur

- Il y a un lavabo dans les toilettes au fond du couloir à droite, lui dit Susan

- Mais et pour le fantôme ?, chuchota Lucy

- Lucy, on a déjà parler de cette histoire : il n’y a pas de fantôme, mais si vraiment tu as peur, tu peux prendre Mr Peluche avec toi.

La petite n’eut pas d’autre choix et d’un pas mal assuré, serrant fort contre elle son nounours, s’enfonça dans le long couloir.

 

De son côté, notre jeune fouineuse, essaya tant bien que mal de ravoir la tâche sur sa jupe en utilisant une de ses chaussettes haute blanche et du savon pour frotter la salissure. Mais rien ni faisait, plus elle frottait, plus sa chaussette noircissait, de plus il semblait que la tâche avait marqué en profondeur le tissu. Elle soupira et noua son gilet violet au-dessus de sa taille de sorte à masquer l’incident. Elle s’appuya sur le lavabo, en plein songe, mais quelque chose la sortit de sa rêverie. A travers son reflet, une cicatrice attira son attention. Puis elle regarda ses propres mains et la vit sur son propre bras droit. Celle-ci allait de son annulaire en bifurquant à mi-chemin pour se prolonger derrière le coude. Elle l’effleura du bout de ses doigts, et sentit les larmes venir.

Cela faisait bien longtemps, qu’elle ne lui faisait plus mal physiquement mais les souvenirs qui lui étaient associés, étaient toujours aussi douloureux. Elle jeta un œil sur son visage, et écarta plusieurs mèches rousses pour laisser entrevoir sa joue : son visage non plus n’avait pas été épargné. Une longue cicatrice s’étendait du haut de son nez, passait en ligne droite au milieu de sa joue gauche, puis descendait à la naissance de sa mâchoire, pour parcourir son bout de chemin jusqu’à sa clavicule et enfin se jeter finalement sur le haut de son bras telle une cascade. Deux cicatrices plus petites s’étaient logées un peu au-dessus de son arcade sourcilière

Occupée à l’examen minutieux du trajet de ce stigmate, elle ne vit pas le danger venir. Elle ne fut que trop tard avertit par le cri strident que poussa la petite fille derrière elle, et dont elle aperçu le reflet sur le miroir. Instinctivement, elle se retourna vers la petite fille, apeuré, comme pour être sûre qu’on l’avait démasqué. C’était bel et bien le cas.

- Un monstre ! Un Monstre ! Susan ! Peter ! Il y a un-un monstre !, balbutia Lucy, terrorisée en prenant la poudre d’escampette et abandonnant Mr Peluche en pleine course.

Un monstre ? C’est justement ce qu’elle avait voulu à tout prix éviter. Elle avait eu du mal à accepter sa nouvelle vie et son nouveau physique, si bien que sa solitude, en plus du deuil, s’expliquait par la peur du regard des autres. A son arrivée, elle avait pu sentir le regard des gens sur elle la dévisageant. C’était trop à supporter d’un coup, c’est pourquoi elle avait veillé ces derniers mois à maintenir une distance avec les interactions sociales, jusqu’à ce jour.

Elle se dépêcha de ranger ses affaires, et de rejoindre sa chambre le plus rapidement possible.

Lucy quant à elle, ne fut pas prise une fois de plus au sérieuse, Peter estimant que ces histoires de fantômes lui étaient montées à la tête et blâma aussitôt Edmund, Susan se démenant à calmer à la fois les pleurs de sa sœur et la tension entre ses deux frères.

 

Quelques jours avaient passés depuis sa rencontre plus ou moins inattendue, elle n’avait plus osé mettre les pieds en dehors de sa chambre. Les cuisinières avaient mêmes pour instruction de lui apporter son repas. A chaque fois, le plateau était fourni avec un mot de son grand-oncle, celui-ci qui avait été mis au courant de l’évènement et s’inquiétait pour elle. Mais tout en gardant à l’esprit son besoin de solitude, il avait continué ce rituel de petits mots depuis plus d’1 an et demi déjà. Celui qu’elle avait reçu aujourd’hui était un peu plus long que d’habitude :

« Voici le déjeuner préparé par Mademoiselle Harriet, j’espère que tu te régaleras il y a de quoi nourrir tout un régiment !

J’espère que va mieux depuis l’incident de mercredi. Je suis sûr qu’elle ne pensait pas réellement ce qu’elle a pu dire, il semblerait qu’il y ait des circonstances atténuantes à cela… Mais je reste malgré tout conscient que des paroles ont été dites, qu’elles t’ont blessé et qu’on ne peut plus revenir dessus.

Je ne t’oblige en rien à aller faire connaissance avec eux, je sais que tu préfères la solitude à la compagnie, et ça depuis toute petite. Ceci dit je sais également que tu voues une passion pour la lecture et que tu seras bientôt en manque de provisions. Je pourrais te les faire apporter comme pour les repas, mais ça ne serait pas t’aider. Et puis, il faut bien que tu sortes, que tu t’aères un peu l’esprit.

Tu ne peux pas rester toute seule dans ta chambre indéfiniment, serais-tu donc prête à sacrifier les visites à la salle des plantes ? J’espère me tromper. A bientôt, peut-être.

Pr D. Kirke »

 

Touché en plein cœur ! Il savait comment lui parler, en tirant sur la corde sensible. Elle s’était renfermée sur elle-même qu’elle en avait oublié certaine données. Certes la Salle aux Plantes n’était pas sur son territoire mais ça ne l’empêchait pas par moment de s’y aventurer quand le chemin était libre.

Il fallait qu’elle se ressaisisse ! Certes la remarque avait été blessante mais il fallait qu’elle se montre plus forte que ça, elle ne devait pas l’empêcher de vivre ! Ainsi, elle choisit une robe noire, sa jupe violette se trouvait dans les mains expertes de Madame Macready pour essayer de réparer tout ça. Finalement, elle lui parut moins autoritaire à présent. Puis elle enfila des bas mauves et noua sa chevelure bouclée par un nœud noir. Avant d’ouvrir la porte elle prit une bonne inspiration.

Le passage secret qu’elle emprunta, qui se trouvait être derrière la statue d’un chevalier en armure, lui paru plus étroit qu’elle se l’était imaginé. Sûrement parce qu’elle avait dû grandir depuis la dernière fois qu’elle l’avait emprunté. Cependant il restait le plus rapide pour accéder à la bibliothèque sans avoir à passer par le couloir où elle avait vu Lucy.

Hésitante, elle attendit un bon moment avant d’entrer dans la pièce. Puis, elle sortit et s’épousseta : le conduit avait accumulé la poussière depuis des années. Elle regarda autour d’elle, personne. Ça la rassura un petit peu. Elle commença alors son travail de recherche et de fouille en espérant dénicher un livre qui lui ferait vivre d’incroyables aventures ou qui lui apprendrai quelque chose qu’elle ne sait pas. Malheureusement, la recherche ne fut pas fructueuse mais elle se contenta quand même d’un petit livret relatant l’histoire des langues. Bien qu’il eût deux canapés, et trois fauteuils dans la bibliothèque, elle s’allongea par terre pour entamer sa lecture.

Lorsqu’elle lisait plus rien ne pouvait l’arrêter, mis à part la faim, une envie pressante, où la voix de Madame Macready. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là, allongé sur le sol, mais ce qui était sûr c’est qu’elle devait partir. Des voix approchaient et elle pariait entre mille que c’était la fratrie. Elle voulue regagner discrètement le passage secret, qui se situait cette fois derrière un tableau mais une voix la stoppa net :

- Bonjour ? Qui es-tu ?

Mais elle ne répondit pas à la question, elle était tétanisée, elle aurait bien voulu fuir si son corps ne l’empêcher pas de bouger.

- C’est sûrement elle qui nous espionnait l’autre fois !, lança Edmund

- Est-ce que tu sais parler ?, demanda le garçon plus âgé, ignorant la remarque de son frère. On ne va pas te manger tu sais ? Tu peux nous faire confiance

Elle cacha du mieux qu’elle pu sa cicatrice en ramenant une mèche de cheveux sur celle-ci et se surpris à se retourner. Chacun d’entre-eux écarquillèrent les yeux : eux parce qu’ils n’avaient jamais vu quelqu’un avec autant de cicatrice, elle parce qu’elle venait de se rendre compte de l’erreur qu’elle avait commise, elle pesta intérieurement contre elle-même.

Une fois la surprise passé, elle remarqua qu’ils ne s’enfuyaient pas à sa vue, ou s’amusaient à l’insulté comme elle avait pu l’imaginer dans ses sombres cauchemars. L’ainé des quatre tenta même de sympathiser, ce qui la troubla, cela lui avait paru une éternité de vivre pour ainsi dire seule, qu’elle en avait presque oublié comment sociabiliser.

- Je m’appelle Peter Pevensie, avec mes frères et sœurs ont à du fuir le Blitz à Londres, tu en as sûrement dû en entendre parler, enchanté de te connaître ?

Il lui tendit la main comme le font les grandes personnes lorsqu’elle se rencontre et attendit une réponse de sa part. De son côté, même si elle savait ce qu’il fallait faire dans cette situation, elle ne savait pas si oui ou non elle voulait lui serrer la main.

- Ah oui, j’avais oublié voici Lucy, Susan et Edm…

- Je sais, lui répondit-elle avant de lui serrer la main à son tour.

Il fut surpris de l’entendre parler, mais bien plus encore lorsqu’il vit la cicatrice sur sa main.

- Ta main qu’est-ce qu’il…

- Pas important, la coupa-t-elle avant de défaire la poignée de main, et ramener la sienne contre son livre qu’elle tenait contre elle.

Il fronça les sourcils et elle comprit qu’il était en plein désarroi, alors elle lui donna ce qu’il attendait :

- Viviane, je m’appelle Viviane Kirke

 

 

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