Chapitre 1 : Pour l'honneur de l'esprit humain

Notes de l’auteur : Symboles des personnages :
┬ : Annaëlle, mathématicienne
Φ : Scymio, philopoète
⸎ : Noa, architecte
𝄞 : Ibuki, psycho-musicienne
Ж : Gareth, bio-historien

┬ A peine sept pourcent. C’est la proportion de spectateurs qui portent les couleurs de Shai Siwa au milieu de l’impressionnante marée bleu foncée. C’est aussi une bonne approximation de nos chances de victoire contre l’empire de Kognoss, qui a remporté les treize derniers conflits dans lesquels il a été impliqué. Mais l’enjeu est important, et nous devons tout donner pour défendre les intérêts de notre nation.

 

Le président du conseil s’est levé, ce qui signifie que la première épreuve va bientôt commencer. Les derniers murmures du public s’évanouissent dans un écho inintelligible. Au centre de l’arène, la surface de notre tableau tactile reflète les silhouettes des cinq membres de notre équipe. A ma gauche, j’aperçois Scymio qui s’avance. Je crois que sa présence me rassure.
 

Un son limpide accompagne la révélation du sujet : une équation différentielle holomorphe, qui s’affiche instantanément sur l’écran. Je fais un pas en avant, c’est mon domaine d’expertise. Gareth peut m’épauler sur certains problèmes mathématiques, mais celui-ci dépasse de loin ses compétences.

 

À gauche de l’égalité, une fraction dont le numérateur semble n’avoir aucun lien évident avec le dénominateur. À droite, la dérivée seconde de la fonction que je recherche apparaît en exposant d’une expression complexe. Aucune solution possible n’émerge dans mon esprit. J’écris alors nerveusement les équations de Cauchy-Riemann, avec l’espoir qu’elles me permettent d’éliminer certaines classes de fonctions.
 

De l’autre côté de mon tableau, j’entends déjà les impacts effrénés du stylet de mon adversaire. Non, trop nombreux, trop rapides. Il y a plusieurs stylets, et donc plusieurs adversaires, au moins trois. Il faut que je progresse. Chaque seconde qui s’écoule réduit sérieusement mes chances de victoire dans cette première épreuve. Mais je ne vois rien. Aucun schéma classique, aucune prémisse de raisonnement qui pourrait m’orienter vers la solution. Je suis paralysée par cette équation différentielle que je fixe depuis bien trop longtemps.

 

Φ Allez Annaëlle, reprends-toi, déploie tes ailes ! Montre à ces cogneurs de Kognoss que Shai Siwa n’a pas encore joué son dernier coup sur l’échiquier politique. Défends nos couleurs, comme tu l’as si bien fait contre les ingénieurs prétentieux de Temenor. J’ai vu ton génie à l’œuvre, je sais que tu en es capable. Va chercher cette fonction dans les recoins de ton esprit, dans les méandres de ton imagination, dans les vieux souvenirs de tes cours d’analyse complexe à l’académie de Beiwarq.

 

Gareth s’incline vers moi pour me souffler quelques mots.

« Scymio, elle panique, il faut que tu l'aides. »

Il a raison, comme d’habitude. Aucun de nous ne peut lui donner les clés mathématiques qui l’aideront à résoudre cette équation, mais je peux au moins essayer de l’encourager pour qu'Annaëlle sorte enfin de cette torpeur qui s’est emparée d’elle. C’est à moi, j’entre en scène : un pied part en avant, puis ma voix qui assène… quelques vers dans le vent.

 

« Annaëlle, Anna belle, elle arrache un écho,

Toi qui entends ma voix, toi qui entends ces mots,

Je te vois dériver sur le bord d’un tableau,

Je t’intègre à ma voie, je t’accorde une pause.

Allez, raisonne avec le cran de ceux qui osent,

Montre-nous ta valeur, écris-nous quelque chose ! »

 

Notre mathématicienne est restée immobile face au tableau, mais je suis persuadé qu’elle m’a écouté. Son bras se lève enfin, elle commence à tracer une intégrale. Je sais qu’elle peut y arriver. Elle écrit ensuite une fonction complexe, en séparant distinctement la partie réelle de la partie imaginaire. Alors qu’elle finit de tracer un symbole d’égalité, un son brutal interrompt à la fois son geste et l’épreuve. L’équipe adverse vient d’annoncer qu’elle avait trouvé une solution.

 

Deux membres du conseil se lèvent afin d’aller inspecter la réponse donnée par l’équipe de Kognoss. Si elle s’avérait être erronée, nous obtiendrions l’intégralité des points de cette première épreuve. Mais connaissant la réputation de leurs cinq représentants, je suppose qu’ils ont pris le temps de tester leur solution.

 

Quelques dizaines de secondes suffisent aux juges pour donner leur verdict : la fonction donnée par Kognoss est une solution valide de l’équation différentielle. Dans les gradins, les supporters de l’empire s’agitent immédiatement en criant des slogans inaudibles. Après une légère latence, le score est actualisé sur l’écran mural : 1 point pour Kognoss, 0 pour Shai Siwa.

 

Annaëlle se retourne et revient vers nous, dépitée. J’essaie de la réconforter, mais je sais qu’elle aura besoin de temps pour accepter cette défaite. Cela fait à peine un an qu’elle a rejoint l’équipe, et les désillusions s’enchaînent depuis quelques temps. Cependant, j’ai aussi pu constater sa résilience à de nombreuses reprises, je suis convaincu qu’elle tiendra.

 

┬ C’est impossible. Personne ne peut résoudre une telle équation en moins de cinq minutes. Ils doivent posséder une méthode que j’ignore, un nouveau théorème d’analyse complexe, ou un algorithme de recherche.

 

J’ai perdu du temps, c’est vrai, mais leur performance reste impressionnante. Je vais devoir combler mes lacunes en équa diff, mon niveau n’est pas encore suffisant pour rivaliser avec Kognoss.
 

⸎ T’es trop figée, rigide, tu dois glisser, rester fluide. J’ai vu les mathématiciennes de Lumenia, elles dansent avec les symboles. Elles ont développé une écriture non linéaire, tout devient dynamique, même une simple opération arithmétique. Mais c’est toi la spécialiste, je ne suis qu’un néophyte, mon domaine c’est la piste, l’espace, le corps, le temps qui passe, encore.
 

Un autre signe ? Deuxième consigne : chorégraphie en musique, épreuve un peu plus physique. L’appel de Scymio confirme l’évidence, j’entre dans la danse.

« Épreuve de groupe. Noa, tu danses sur la musique d’Ibuki ? Duo architecte et psycho-musicienne, on l’a déjà fait, ça avait bien fonctionné. »

J’approuve d’un hochement de tête, puis je croise le regard d’Ibuki, qui avait manifestement pensé à la même combinaison. On s’écarte du groupe, on a dix minutes de préparation.

 

« Alors ? Une idée ?

– On pourrait jouer sur les ruptures ? Il faut miser sur l’originalité face à Kognoss.

– Avec des interruptions de mouvements ? Et des progressions contre-intuitives ?

– Exact ! C’est risqué, mais ça peut passer. Je commence à composer sur une gamme chromatique. Ok pour toi ? »

 

J’acquiesce. Elle sait ce qu’elle fait. J’introduirai des ruptures de mouvements sur les dissonances. Il suffira ensuite d’anticiper les résolutions pour maximiser l’effet. Enfin, s’il est seulement possible d’anticiper le génie d’Ibuki…

 

𝄞 On part sur douze temps, avec découpage cinq / sept. Un premier mouvement, sur fondamentale et tierce. Je joue quelques cycles, puis une première dissonance. Si Noa me suit, il pourra rompre l’élan.

 

L’occasion est parfaite pour placer ma rupture : On résout la tension sur un rythme ternaire. Il résonne avec moi, je ronronne avec lui. On emporte un moment suspendu dans le temps. Alors vient le final, comme une apothéose : Je m’étire un peu plus. Un silence. Et j’impose.
 

J’improvise un tempo, je m’affranchis des règles. Il existe des notes cachées entre les tons, il existe des rythmes qui transcendent les sons. Noa devra me suivre, qu’importe la tempête, qu’importe les échos, jusqu’à ce que j’arrête.
 

« Noa, je tiens quelque chose. Je te montre ?

– Vas-y, je t’écoute. »
 

⸎ Ibuki s’installe au centre de son symbiophone : un assemblage de douze instruments qu’elle maîtrise à la perfection. A l’aide d’un système de boucles, elle peut répliquer des symphonies qui nécessiteraient normalement plusieurs dizaines de musiciens.

 

Elle commence à jouer un rythme de percussions sur douze temps. J’imagine quelques pas de danse, je visualise l’espace. Ibuki ajoute progressivement d’autres instruments, elle complexifie les harmonies. La mélodie est stable, jusqu’à ce qu’elle soit perturbée par une première dissonance. J’introduirai alors une rupture dans mes mouvements, en synchronisation parfaite avec cette note attractive.
 

Elle enchaîne sur un changement de rythme, que je suivrai en adaptant celui de mes pas. Je prends quelques secondes pour analyser la suite de sa composition, mais je crains que son ambition ne dépasse mes capacités. Polyrythmie, avec trop d’instruments simultanés, trop de variations, de ruptures imprévisibles. La virtuosité d’Ibuki m’impressionnera toujours, et j’ai du mal à imaginer une chorégraphie qui puisse soutenir ce rythme effréné.

 

« Ibuki, attends… Je peux pas te suivre sur cette partie.

– Mais si, tu peux ! Arrête de tout vouloir planifier, ressens la musique et laisse-la guider tes pas.

– Justement, c’est trop irrégulier. Je pourrai pas… »
 

Un gong m’interrompt. Je crois d’abord qu’il s’agit d’une note jouée par Ibuki pour me faire taire, mais c’est bien pire. C’est le signal de départ de l’épreuve, notre temps de préparation est écoulé. Le tirage au sort a désigné Shai Siwa pour le premier passage, ce qui n’arrange pas les choses. Ibuki déplace son symbiophone au centre de l’arène, et je me place juste devant, face aux cinq juges.
 

Φ Un dernier silence, et le spectacle commence. Les gestes de notre musicienne sont précis, rapides, percutants. Elle entre en symbiose avec ses instruments, elle frappe, elle effleure, elle frôle. Les sons s’élèvent et vibrent dans le vent.
 

Et Noa, là devant, qui vise l’invisible, parfaitement synchronisé avec les sons. L’architecte à la fois souple et robuste, sincère et subtil. Il s’accorde, il anime, et enchaîne les pas, au-delà des mesures d’une gamme discrète. Et soudain, il brise un horizon d’attente en cassant les mouvements. L’inertie se disperse à travers les échos d’un ensemble improbable qui transporte aussitôt.

 

Ses membres décrivent des trajectoires impossibles, à coups de translations et de rotations désolidarisées. Il semble survoler le sol, qui devient le support distant d’une symphonie spontanée. Leur composition est magnifique, novatrice, presque magique. J’aperçois alors une lueur d’espoir qui brille dans l’obscurité. Merci, mon architecte stellaire, mon archipel solaire, comme un point lumineux dans l'immensité bleue. Merci, ma musicienne, ma muse ancienne, de faire parler ta virtuosité, de partager ta réalité.
 

┬ Noa s’immobilise précisément au moment où Ibuki joue sa dernière note. Une fraction de seconde plus tard, un signal sonore marque la fin de notre passage. Ils ont assuré, contrairement à moi. J’ai repéré quelques hésitations, mais leur prestation était globalement excellente. J’espère que les juges seront du même avis que les spectateurs qui applaudissent notre passage.
 

Noa revient vers nous pendant qu’Ibuki range ses instruments. Je le félicite d’un geste respectueux, qui ne traduit pas entièrement l’ampleur de mon admiration. Il a l’air épuisé, et je préfère donc le laisser tranquille.
 

Lorsque mon regard revient se poser sur le centre de l’arène, trois membres de l’équipe adverse semblent déjà prêts à débuter leur prestation. L’un d’eux manipule un instrument que je n’avais encore jamais vu auparavant : une sorte de combinaison intégrale parsemée de diverses surfaces planes. Une douzaine de disques sur chaque membre, et d’autres plus larges répartis sur le torse et le dos. Devant lui, un homme et une femme échangent encore quelques mots avant le signal de départ.

 

Le musicien commence alors à frapper les membranes tendues de son instrument, qui produisent des sons graves et puissants. Malgré la taille des surfaces, les fréquences qu’elles émettent sont étonnamment basses. En superposant les notes, il parvient à amplifier progressivement les vibrations mystiques qui envahissent désormais toute l’arène.

 

Après cette introduction percutante, une voix profonde s’élève et complète la couverture sonore. L’homme dont elle émane se met alors à occuper l’espace, avec des gestes lents, tout en gardant une maîtrise parfaite de son corps. Une seconde voix plus aiguë l’accompagne ensuite, mais elle ne semble pas provenir de la représentante de Kognoss, qui est toujours immobile. Je réalise alors qu’il s’agit d’un chant diphonique, exécuté avec une incroyable précision. L’homme maintient une note grave en faisant vibrer sa gorge, tout en émettant simultanément une fréquence plus élevée avec sa bouche. Certains peuples de Shai Siwa pratiquent ce type de chant, mais je n’ai jamais assisté à un tel niveau de maîtrise et de puissance.

 

La jeune femme entre alors en scène. Elle entame une danse dynamique et saccadée, parfaitement synchronisée avec les percussions. Chaque partie de son corps participe à la chorégraphie, qui semble avoir été répétée pendant des semaines. Chaque changement de rythme et chaque silence est instantanément répercuté par une adaptation physique. Encore une prouesse de technique et de synchronisation.
 

Les deux danseurs se rapprochent, et l’homme se calque sur le rythme rapide de sa partenaire. Bien que cela paraisse physiquement impossible, il parvient à maintenir son chant polyphonique pendant toute cette phase de symétrie. Le duo se transforme alors en trio, lorsque le musicien vient se placer entre ses deux coéquipiers. J'imagine alors la conclusion de leur prestation, qui risque bien de précipiter notre défaite.
 

Je lance un regard inquiet vers Scymio, qui me répond par un pincement de lèvres accompagné d’un hochement de tête. J’interprète son langage non verbal par “Oui, ils vont vraiment le faire.”

 

Et comme je le craignais, les deux danseurs se mettent à frapper sur la combinaison du musicien, générant des sons clairs et puissants à l’extrémité de chacun de leurs gestes. Ce qui pourrait ressembler à une rixe vulgaire est en réalité une chorégraphie extrêmement précise et délicate. Chaque frappe est interceptée par l’une des membranes de la combinaison, le tout à une cadence invraisemblable.
 

Après quelques instants de polyrythmie à l’intensité croissante, l’homme au centre écarte lentement les bras pour exposer entièrement son torse. Ses deux coéquipiers poursuivent leur danse musicale en intégrant des rotations presque indiscernables à leurs assauts. Deux mouvements circulaires de la jambe aux amplitudes démesurées viennent alors asséner le coup de grâce : une double frappe simultanée sur l’abdomen et le dos, qui résonne comme un gong dans toute l’arène.
 

Par un miracle que je ne peux concevoir, ces trois artistes ont réussi à synchroniser la dernière note de leur prestation avec le signal de fin de l’épreuve. Ils sont objectivement meilleurs que nous, personne ne peut le nier. Même Ibuki et Noa semblent reconnaître leur défaite, mais c’est Gareth qui ose l’affirmer en premier.
 

« Merde. Ils sont forts.

– On a fait de notre mieux, mais c’était pas suffisant…

– T’inquiète Ibuki, vous avez assuré. Ils sont juste un cran au-dessus.

– Et vous avez remarqué ? Ils étaient aussi trois sur l’équation différentielle.

– Ce qui veut dire que… putain c’est pas possible.

– Ouais. Ils ont des polymathes dans leur équipe. Des virtuoses de la musique qui savent résoudre des équations différentielles complexes, des athlètes à la mémoire photographique, des poètes ingénieurs, ou pire encore… »
 

Φ Ils ont gagné, bien sûr. Les cinq juges leur ont accordé la victoire à l’unanimité, ce qui est plutôt rare sur les épreuves artistiques. Mais nous ne pouvions contester ce choix, tant la supériorité de nos adversaires était évidente.

 

L’épreuve suivante consistait à traduire un texte antique d’une douzaine de lignes. J’ai fait équipe avec Gareth, dont les travaux sur les civilisations primitives sont mondialement reconnus. Mais cela n’a pas suffit. Nous avions à peine terminé la traduction de la troisième ligne quand Kognoss annonçait la fin de l’épreuve. Cette fois, quatre membres de leur équipe avaient collaboré pour accomplir cet exploit.

 

Deux juges ont examiné la traduction proposée, qui a été estimée comme suffisamment fidèle pour octroyer la victoire à nos adversaires. L’empire avait donc remporté trois des cinq épreuves, ce qui mettait un terme à notre confrontation. Après avoir félicité les membres de l’équipe adverse, nous sommes sortis de l’arène en nous efforçant d’ignorer les refrains provocateurs des supporters de Kognoss.

 

Quelques instants plus tard, nous sommes tous réunis dans les loges réservées aux représentants. Annaëlle regarde dans le vide, dépitée. Noa s’est allongé sur le sol. Il fixe le plafond, et son corps semble dépourvu de la moindre énergie. À ma droite, assise sur une chaise, Ibuki rejoue sa composition en agitant nerveusement les mains. Seul Gareth me rassure, toujours impassible et rationnel. Je brise alors un long silence, en espérant trouver les mots qui parviendront à remotiver mes coéquipiers.

 

« Et voilà, Shai Siwa au tapis.

Ibuki ? Perdue dans l’éther.

Annaëlle ? Hantée de dépit.

Et Noa ? Effondré par terre,

Vers Gareth, pilier du savoir.

Et puis moi, qui tremble de peur

À l’idée… de perdre l’espoir,

De sombrer, loin dans la torpeur.

Mais bientôt, nous pourrons montrer

L’étendue de notre intellect,

Pour danser, résoudre, orchestrer

Exaucer nos vœux d’architectes.

Ravivons les cendres dans l’âtre !

Défendons ce rêve commun !

Nous avons juré de nous battre

Pour l’honneur de l’esprit humain. »

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Gab B
Posté le 25/01/2023
Hello ! J'ai été très intriguée par le resumé et j'ai bien aimé lire ce premier chapitre ! Ci-dessous un commentaire détaillé, ce n'est que mon avis personnel et subjectif mais j'espère qu'il te sera utile :)

Ce qui m'a un peu gêné :
- ┬ A peine sept pourcent ==> le premier signe ressemble trop à un T, j'ai un peu galéré à lire la phrase avant de comprendre qu'il s'agissait dun symbole d'Annaëlle. C'est joli mais peut-être que mettre le nom du personnage en plus du symbole serait plus lisible ? Surtout que dans un premier chapitre, je trouve compliqué de retenir 5 combinaisons symbole/personne/métier, j'ai du revenir au début à chaque fois.
- Le président du conseil s’est levé, ce qui signifie que la première épreuve va bientôt commencer. ==> je trouve que "ce qui signifie que" alourdit la phrase, je remplacerai par ":"
- nous ne peut lui donner les clés mathématiques qui l’aideront à résoudre cette équation, mais je peux ==> répétition du verbe pouvoir
- Je vais devoir combler mes lacunes en équa diff, ==> déjà que le terme "équation différentielle" est pas évident pour tout le monde, je pense que tu en perds encore plus avec "équa diff" ^^
- je ne suis qu’un néophyte, mon domaine c’est la piste, l’espace, le corps, le temps qui passe, encore. ==> je suis perdue, est-ce qu'il est architecte ou danseur ?
- J’introduirai des ruptures de mouvements sur les dissonances. Il suffira ensuite d’anticiper les résolutions pour maximiser l’effet. ==> ça sonne bien mais je comprends pas du tout de quoi tu parles haha (et idem pour tout le passage sur la musique)
- des symphonies qui nécessiterait ==> nécessiteraient

Mes phrases préférées :
* J’écris alors nerveusement les équations de Cauchy-Riemann, avec l’espoir qu’elles me permettent d’éliminer certaines classes de fonctions. ==> je ne pensais pas voir un jour cette phrase dans un roman <3
* je ne vais pas les recopier en entier, mais j'ai bien aimé les poèmes de Scymio !
* il existe des notes cachées entre les tons, il existe des rythmes qui transcendent les sons. Noa devra me suivre, qu’importe la tempête, qu’importe les échos ==> attention parce contre il me semble qu'on écrirait "qu'importent les échos" ?
* Merci, mon architecte stellaire, mon archipel solaire, comme un point lumineux dans l'immensité bleue. Merci, ma musicienne, ma muse ancienne, de faire parler ta virtuosité, de partager ta réalité.

Remarque générale :
En tant que matheuse, j'ai adoré, évidemment, toutes les références mathématiques compliquées ! Je sens qu'Annaëlle et moi allons nous comprendre. J'ai peur que tu perdes pas mal de lecteurs en revanche, mais j'ai du mal à juger. D'ailleurs quand ça a commencé à parler musique, j'étais absolument perdue.
Je trouve que présenter les personnages juste dans une note d'auteur est un peu trop rapide ; c'est d'autant plus dommage que le reste des enjeux est très bien amené ! On comprend tout de suite ce qu'il se passe et les bribes de l'univers que tu donnes suffisent. Mais je reste sur ma faim pour les personnages. La présentation d'Annaëlle est assez claire ("notre mathématicienne" donne le ton) mais par exemple, alors qu'aucune indication dans le texte n'explique que le groupe est hétérogène et ne comporte pas que des scientifiques, le poème de Scymio tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Surtout que pour un philopoète, il a l'air quand même de s'y connaître un minimum en maths ^^
A part ça, j'aime bien ton écriture, les descriptions sonnent juste (surtout celle de la danse de Noa)
Je regrette un peu aussi de ne pas savoir où se dirige la suite ! Ils ont participé à l'épreuve (on ne sait pas pourquoi dans le corps du texte, j'avais lu le résumé plusieurs jours avant le premier chapitre et j'ai du revenir dessus pour comprendre), ils ont perdu, et après ? Il manque peut-être quelque chose qui donne envie au lecteur de tourner la page :)
LucidNightmare
Posté le 25/01/2023
Hello !

Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire ce long commentaire. Je vais essayer de répondre à tout.

- Le premier symbole ┬ me perturbe aussi ! Et j'envisage effectivement d'ajouter les noms de chaque personnage en plus des symboles, au moins au début.

- Noa (l'architecte), est spécialisé dans les structures, les mouvements, et l'espace. Il est aussi danseur, acrobate, etc. Les fonctions précises de chaque personnage deviendront bientôt plus claires.

- Pour les dissonances et résolutions : en musique, après avoir joué une note dissonante, on parle de "résoudre" la dissonance pour revenir à quelque chose de plus mélodieux. Je ne suis pas du tout un spécialiste, mais j'aimais bien cette terminologie.

- J'ai corrigé "des symphonies qui nécessiteraient", merci !
- Par contre, il est apparemment correct d'écrire "qu'importe les échos" (les deux sont admis, mais je préfère le laisser comme ça)

- Par rapport aux passages trop techniques : je voulais montrer clairement que les personnes qui participent à ces confrontations sont des spécialistes mondiaux de leurs disciplines. Mais c'est sûr que si le lecteur ne comprend rien, c'est un peu absurde de décrire ces scènes de manière aussi précise... Je vais réfléchir à un compromis pour les prochains conflits :)

- Je crois que tes phrases préférées coïncident avec les miennes !

- Sans révéler trop d'informations : le deuxième chapitre répondra à la plupart des questions que tu poses à la fin de ton message.
Gab B
Posté le 25/01/2023
J'ai hâte de lire le prochain chapitre alors ;)
Flammy
Posté le 23/01/2023
Coucou !

J'aime beaucoup l'idée de base, des épreuves de beaucoup de choses (mais non violentes) pour déterminer le gagnant de conflits ^^ Cé début nous met directement dans le bain !

J'avoue que j'ai été un peu perdu au début. Tu utilises un système comme dans la Horde du Contrevent, pour indiquer le changement de narrateur, et je n'avais pas trop compris avant. Peut-être au moins mettre une ligne dans la notes d'auteur ou résumé pour prévenir ? Surtout qu'il y a des enchaînements assez rapide, quelqu'un qui connaitrait pas risquerait d'être définitivement perdu et ça serait dommage ^^"

En tout cas, je suis très curieuse de savoir où tu veux aller, pour les épreuves étaient bien décrites, on sent bien la différence entre les narrateurs, ça passe bien =D

Bon courage pour la suite ^^
LucidNightmare
Posté le 23/01/2023
Hello !

Merci beaucoup pour ton commentaire.

Je viens d'ajouter un résumé des symboles dans les notes d'auteur, j'hésitais encore sur l'endroit le plus approprié. J'espère que ce sera plus clair comme ça !
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