Au soir, j'ai établi mon campement près de Pelican Yacht Harbor, en bordure d'océan. Plus une voilure, plus un hamac, plus un troubadour, n'égayait comme jadis le port de plaisance. De part et d'autre, le décor n'était plus qu'une pouacre solitude ensevelie de flocons gris. La mer non plus n'était plus la mer. De couleur réglisse, elle se teintait à présent de reflets olivâtres. Des lambeaux d'objets et d'énormes plaques de mousse beige-marron gélatineuse y surnageaient.
Je me suis raisonné pour ne pas aller m'y noyer. Quelques secondes seulement.
"All the leaves are brown and the sky is gray. I'd be safe and warm if I was in L. A. California dreamin' on such a winter's day". Si seulement The Mamas and the Papas avaient pu lire l'avenir, ils n'auraient jamais écrit une telle loufoquerie. Aucun havre de sécurité n'avait jamais existé, ni dans sa famille, ni sous les tropiques, ni sur cette terre.
C'est au large d'ici, dans la cabine albuginée de lune d'un vieux deux-mâts, que j'avais aimé Maria Alejandra la poétesse, la femme enfant vénézuelienne. Âgée de vingt-sept ans, elle était toujours vierge, selon ses dires.
Maria Alejandra, le premier, le plus bel étourdissement de ma vie.
Sur la plage, fort de ma carrure, de ma taille mince, j'avais roulé un peu des mécaniques. Idiot comme un puceau, je m'étais inventé des conquêtes internationales, des lettres d'amour qu'on m'envoyait d'un peu partout. Elle me croyait à moitié, mais cela avait l'air de lui plaire. J'aime faire l'amour, c'est ce qu'il y a de plus divin au monde, avais-je osé encore lui dire.
- Entonces es maravilloso mi dulce amor, me vas a enseñar ! m'avait-elle répondu.
À cette époque, la drague ne durait pas des siècles. L'instinct suffisait. Les phéromones disaient assez vite "fermez-la" aux tergiversations.
- Où m'emmènes-tu, mon éphèbe ?
- Tu vois le bateau là-bas, il est à un ami. Et l'ami est absent.
- Très romantique. J'adore.
- Tu sais nager ?
- Comme une sirène.
Maria voulait donc que je lui enseigne ce que je ne savais pas. Durant la traversée, la honte me torturait, je n'étais pas fier de mon bobard. Comment allais-je m'y prendre pour dépuceler une femme aussi belle, de onze ans mon aînée ? Ma science en matière sexuelle se résumait à des masturbations opérées devant des revues pornos blindées de photos statiques. J'allais devoir créer le mouvement, tempérer mon excitation, m'ingénier en délicatesse. Mais comment ? À quel rythme ? Avec quel tact ?
Sur la couchette, nous sommes restés nus l'un à côté de l'autre, sans dire un mot, pendant une bonne vingtaine de minutes. Juste en nous tenant la main. Parfois, une mouche se posait sur nous et nous la chassions de concert. Et puis, sortant du songe, Maria avait dit en se tournant vers moi :
- Peut-être que tu me respectes un peu trop là. Tu es sûr que tu l'as déjà fait ?
- Oui, je te jure.
- Alors, refais-le, s'il te plait.
- C'est que... je suis un gentleman. Honneur aux femmes.
C'est ainsi que ma pirouette crapuleuse avait enclenché l'enchantement de tous nos sens. Ses mains exquises commencèrent à s'aventurer sur mon corps tout penaud. Le plus naturellement du monde, tout en douceur, j'appris de Maria ce qu'elle voulait que je lui apprenne, comme à l'endroit de ses baisers, de chacune de ses caresses, j'agissais en miroir sur son corps de satin.
Baignés d'une lumière de rêve, le hubot entrouvert sur l'ombre de nos coeurs, jusqu'à l'aube nous nous étions laissés embrasser par les bouches affamées du bonheur.
Au bout de la troisième étreinte, fixant l'alerte rouge de sa cigarette, elle m'avait confié d'une voix résiliente que "le père ne comptait pas", qu'elle m'avait choisi parce que j'avais le regard pur et des mains qu'elle sentait réparatrices. Contre moi, elle avait pleuré tous ses trains déraillés, tous ses rêves écrasés, ses envies d'en finir. Contre moi, elle avait prié pour que cette nuit étoilée soit celle de sa renaissance. Quant à moi, bien plus que l'amour, j'avais trouvé l'or dans sa voix et dans ses yeux profonds, et comme elle avait dénudé son âme, j'étais parvenu enfin à dénuder la mienne. Alors n'y tenant plus, j'avais balbutié : je suis un con, je t'ai menti ! Sur ce, mes quinze ans s'étaient blottis fort contre ses seins pour exploser en sanglots.
Au matin, elle était partie en me laissant ce mot : merci mon bel amour, ce soir mes cris te répondront toujours, ce soir et tous les autres soirs ce sera toujours cette première fois !
Le froid était vif et pénétrant, mais mon organisme supportait de mieux en mieux les gelées soudaines du climat détraqué. Tout en plantant solidement les sardines pour ancrer ma tente, je parlais seul, me remémorant ces quelques heures sublimes passées auprès de Maria. Plus forte que mon aridité, ma nostalgie me revenait. Je voulais à toute force me rappeler le feu de mes mains sur les hanches tièdes de Maria, sur ses seins de neige, ses épaules d'ambre. Parfois, je parvenais à voir avec précision ses yeux d'éméraude dont la brillance, fiable, digne de foi, me murmurait d'inouïs "Je t'aime". Parfois, je pouvais sentir sa langue s'enfoncer dans ma bouche avec ce désir enflammé de vouloir aspirer mon âme.
Soudain, j'ai cru entendre une corne de brume et des cris de mouettes, et j'ai dû secouer la tête plusieurs fois pour réprimer ces hallucinations auditives qui m’étaient de plus en plus fréquentes.
Lors de mes premiers jours de marche, j’avais surpris ici et là des gens déboussolés, échoués dans d’obscurs recoins. Ils avaient dû probablement fuir à perdre haleine cet inimaginable pour se mettre à l’abri des rayonnements gamma. La plupart gisaient à terre en chien de fusil, roides comme un sérac prêt à casser. D’apparence, ils paraissaient indemnes, ne présentaient aucune éraflure. Pourtant, ils n’étaient plus que des coques vides. La puissance phénoménale de l’onde de choc semblait avoir soufflé jusqu’à leur conscience. Ils ne pouvaient plus parler, n’entendaient pas ma voix, ne me distinguaient pas. La démence se lisait dans leur regard où se disputaient par éclair l’abandon et l’affolement, cette infinie tristesse. Incapables de rendre leur environnement déchiffrable, humain et familier, ils n’avaient pas eu d’autre choix que de se réfugier hors du monde : dans leur propre corps. Ne sachant plus où ils étaient, qui ils étaient, je devinais qu’ils y pleuraient au-dedans, comme ils avaient perdu « la maison de l’être ».
Je ne voulais pas finir ainsi.
Pour l’heure, secouer la tête ou me frapper la tempe, étaient l’unique remède que j'avais trouvé pour garantir ma santé mentale.
J'ai mangé cinq anchois congelés que j'ai réchauffés dans la petite casserole, une biscotte à la farine de seigle, et un cookie aussi dur que du cuir. J'ai encore ajouté quelques notes et autres pensées dérisoires dans mon journal. Enfin, perclus de crampes, je me suis engouffré dans mon sac de couchage.
J'appréhendais de plus en plus ce moment du coucher. Tel un témoin inutile, je m'accrochais à ma tragique survie pour je ne sais quelle raison. Le jour, je désirais voir le jour suivant. Mais la nuit venue, je souhaitais que l'un de ces blizzards inopinés transforme mon duvet en linceul.
À peine la tête posée sur l'oreiller gonflable, je m'endormis profondément. Comme je m'y attendais, je fus la proie des affres. Les scènes d'horreur revinrent presqu'aussitôt hanter mon sommeil.
Ce cauchemar rémanent débutait toujours par l'apparition de phosphènes sur l'écran de mes paupières closes. D'un coup, tout devenait brun orangé devant moi, pareille à de la rouille embrasée. Et cette rouille s'étendait, s'amplifiait à l'intérieur de mon crâne, jusqu'à en déborder. Ce phénomène optique me terrifiait. Mes muscles se contractaient, mon cœur tambourinait. Au comble de l'angoisse, je voulais fuir ce pressentiment de bûcher. Mais j'en étais bien incapable.
Et puis brutalement, je revoyais tout à la fois les ciels de Seattle, de Portland et de Sacramento, comme si ma conscience, douée de bilocation, voyageait sans heurt sur différents points de l'Espace-Temps.
Fulgurant d'un rouge cramoisi, ces ciels semblaient grossir à vue d’œil. J'avais beau survoler ces calamités, je sentais sur ma peau leur chaleur étouffante qui vrillait vers la nue. Sans pouvoir distinguer les détails, je savais que ces villes n'étaient plus que fournaises colorées par des feux allumés pour incinérer des milliers de cadavres. Juste au-dessous de moi, je devinais que des hommes réduisaient en cendres d'autres hommes dans l'espoir de vivre quelques jours de plus.
Par la suite, j’atterrissais en un éclair sur un sol igné et bouillonnant. Une curiosité morbide m'invitait, m'obligeait à voir au plus près les dernières ombres de notre Humanité.
J'attendais, pétrifié.
Le cœur au supplice, j'attendais leur venue.
Et bientôt, émanant de brumes crépusculaires, parvenaient jusqu'à moi des lambeaux d'hommes et de femmes hébétés, noircis, gonflés, atrocement blessés. Des parties de leurs corps manquaient. Certains tenaient leurs globes oculaires dans leurs mains. D'autres, déjà morts debout, chutaient comme des poupées de chiffons.
Cette nuit-là, une adolescente nue comme un morceau de chair fondu, s'est approchée de moi, m'a frôlé sans me voir. Au fil de ses pas, des fragments de sa peau, partiellement carbonisée, désertaient son visage et ses membres. Elle marchait les bras devant, le regard fixe, sans doute aveugle. La plupart des irradiés marchaient ainsi, les bras devant. Me dépassant de quelques mètres, je l'ai entendu mendier de l'eau d'une voix faible. J'ai voulu aussitôt me porter à son secours, lui tendre ma gourde remplie d'eau fraîche, mais je n'ai pu aller vers elle. J'étais tétanisé. Et puis, la pauvre fille est tombée à son tour. La mort venait de la libérer de son agonie. J'ai poussé un hurlement. Qui pourrait croire cela ? J'ai poussé un hurlement de compassion à m'en déchirer la gorge. Et je me suis effondré en pleurs.
Je me suis redressé en sursaut, désorienté, le visage en pleurs, la gorge en feu. J'ai ouvert la glissière et la froidure m'a tout de suite agriffé.
Je ne savais pas si je rêvais encore, mais à l'horizon l'aube naissait, et elle était bariolée de couleurs brun orangé.
Mon barda inventoriré, j'ai avalé deux gélules de valériane pour soulager mes crampes. J’ai serré la ceinture du sac à dos sur mon ventre appauvri, et j'ai laissé Sausalito derrière moi, sans me retourner.
Malgré mon moral déclinant, ce jour ressemblait à un jour avec. Il m'arrivait parfois de penser que rien ne s'était passé, que je faisais une simple randonnée solitaire, et que j'allais rentrer bientôt chez moi pour m'offrir une bonne bière et me décrasser.
J’ai déclenché mon juke-box mémoriel et me suis mis à siffloter Don’t stop de Fleetwood Mac. Fort de ce regain d’insouciance, j'ai pris Bridgeway, puis Alexander Ave, pour rejoindre d'un bon pas San Francisco. Il me restait un peu moins de cinq miles à couvrir pour tenter de retrouver Henry, mon père de quatre-vingt-sept ans, soit dans sa maison du quartier Haight Ashbury, soit chez Joe Lilly, son vieil ami poète et disquaire qui avait été l’un des précurseurs de la Beat Generation.
Deux jours après « The Doomsday », j'avais entendu sur une radio locale que The City by the Bay n'avait pas été entièrement détruite. Néanmoins, le journaliste, n'ayant pas l'air d'aller au mieux, s'était mis à cracher et toussoter, et je n'avais pas compris quelle partie de la ville avait été épargnée. Il souffrait, c'était certain, mais il tentait d'insuffler de l'optimisme à ses auditeurs, les informant que les hôpitaux étaient saturés de grands brûlés, mais que l'armée avait été dépêchée pour en bâtir d'autres de fortune. Il y avait donc peut-être une petite chance pour que mon père ait survécu, qu'il fut irradié, bien sûr, mais heureux de me prendre dans ses bras.
C'est en parvenant au sommet de Hawk Hill qui domine la baie que j'ai eu mon second choc. Je me suis laissé choir sur le sol et, la tête vide, les mains entre les genoux, j'ai observé le panorama qui s'offrait à moi, jusqu'à sombrer dans l'hébétude. Je n'en croyais pas mes yeux. Du Golden Gate Bridge, l'ouvrage d'art considéré comme étant l'une des Sept Merveilles du monde moderne, il ne restait absolument rien. Les deux pylônes, les câbles d'acier, le tablier monumental où avaient circulé des millions de véhicules, tout avait été englouti au fond des eaux. Jusqu'au dernier rivet.
Là-bas au loin, l'îlot d'Alcatraz n'était plus qu'un vestige déchiqueté humecté par les flots.
J'ai sorti mes jumelles. J'ai fait le point.
Où que mes regards se portent, San Francisco n’était plus qu’une idée abstraite flottant dans une immensité. Toute sa matière édifiée, tant chérie, thésaurisée, gisait sous un ciel Alzheimer qui ne lui offrirait plus aucun crédit.
De Financial District, le quartier des affaires, il ne restait plus qu’un filament de gratte-ciel qui rappelait vaguement ces formes humaines longilignes, dépouillées, que sculptait Giacometti. Je m'imaginais qu’une poignée d’errants faméliques devaient être à l’affût non loin, attendant la nuit pour gravir cette carcasse gris taupe, prêts à s'étriper pour une canette de Coca-Cola ou une conserve de soupe Campbell's.
On trouvait encore des stocks de survivalistes ici et là, de la nourriture non périssable, de l’eau ou de quoi la purifier, ainsi que des semences, des munitions et des fournitures médicales, mais il fallait redoubler de ruse ou de rage pour s'en emparer le premier, et parfois cela vous prenait toute une journée.
Traversant par la pensée le bras de mer, je me suis recueilli durant quelques secondes, à la mémoire de mon père et de Joe Lilly, lequel avait été l'ami de Jack Kerouac, l'écrivain de « Sur la route ». C'est exactement ce que j'étais devenu : un vagabond de l’épouvante qui allait de désenchantement en désillusion.
J’en voulais énormément au journaliste de la radio locale qui avait relayé une information erronée, et m’avait donné ce faux espoir. Avait-il passé ses dernières heures à inventer des canulars morbides pour conjurer son effarement ? Cela était aussi envisageable. Je me représentais l’océan d’angoisses qui avait dû inonder le cœur des rescapés. Ils devaient reculer d’effroi devant l’ombre de la mort qu’il sentait déjà sur eux.
J'ai songé que certains survivants avaient dû faire également des centaines de miles pour rejoindre un ami, une famille, un amour, et qu'ils s'étaient arrêtés là, au même endroit que moi, dépités, impuissants, privés de pont pour traverser la baie.
Je m'apprêtais à rebrousser chemin, quant à dix mètres sur ma gauche j'ai avisé une jolie table en bois ouvragé que quelqu'un avait dû poser là récemment. Un petit coffre-fort, à la porte ouverte, trônait dessus. Je me suis approché de ce mystère, un peu méfiant. Jouxtant le coffre, se tenait une pierre plate en ardoise sur laquelle un inconnu avait gravé ces mots :
Ce pays était magnifique, mais c'était un pays de fous, de descendants de fous
À l'intérieur du coffre se trouvaient un vieux dictaphone Olympus, quelques piles de rechange et cette étrange affichette scotchée à la paroi :
Voici mon testament. Écoutez-le si vous le désirez, mais surtout ne l'emportez pas. Et vous serez assez aimable de remettre la bande au début, dès que vous aurez fini.
Il était midi. J'avais du temps à revendre. J'étais réjoui que ce cadeau apporte un peu de distraction à mon quotidien. J'ai saisi avec le plus grand respect le dictaphone. Je me suis installé sur le sol et, le dos collé à mon sac à dos, j'ai enclenché le bouton play.
Un chapitre beaucoup plus fluide où les quelques pointes d’autodérision apportent une bouffée d’air frais. On en avait besoin. J’ai trouvé le passage de Maria très doux et poétique (le hublot entrouvert sur l’ombre de nos cœurs). Un chapitre où tu te joues aussi de nos émotions, nous faisant passer du meilleur au pire des cauchemars.
La fin annonce une nouvelle page de l’histoire, j’ai en fond de mémoire le sujet dont tu vas parler et que je redécouvrirait avec un grand plaisir.
Voici un lot de suggestions qui t’aideront ou pas, tu pioches et tu m’envoies balader si besoin !
- La mer non plus n'était plus la mer. De couleur réglisse, elle était en train de se teinter de reflets olivâtres : elle se teintait à présent de reflets olivâtres ?
- Durant quelques secondes, il avait fallu que je me raisonne pour ne pas aller m'y noyer : Je me suis raisonné pour ne pas aller m'y noyer. Quelques secondes seulement ?
- sur cette terre, ni dans sa famille, ni sous les tropiques : ni dans sa famille, ni sous les tropiques, ni sur cette terre ? pour créer un crescendo
- me vantant de n'en être pas à ma première conquête : ce ne serait pas ma première conquête ?
- j'agissais sur son corps de satin en miroir : j’agissais en miroir… ?
- mes sardines : les sardines
- je me suis remis à parler seul, à me remémorer : je parlai seul, me remémorant ?
- J'étais devenu un océan transformé en lac que grignotait le spleen de ses marées : j’étais un lac devenu océan grignoté par le spleen… Il me semble que c’est plus logique dans ce sens (l’océan, les marées, les vagues) ?
- j'ai dû secouer la tête plusieurs fois pour réprimer ces hallucinations auditives qui m’étaient de plus en plus fréquentes : je secouai la tête pour réprimer des hallucinations auditives de plus en plus fréquentes ?
- que j'ai réchauffés dans ma petite casserole : réchauffés dans une petite casserole ?
- je me suis endormi : je m’endormis ?
- Comme je m'y attendais, presque aussitôt je fus la proie des affres. Les scènes d'horreur revinrent hanter mon sommeil : je mettrais tout simplement : les scènes d’horreur revinrent presqu’aussitôt hanter mon sommeil. Il me semble que c’est plus fort.
- pareille à de la rouille embrasée : j’ai un doute : pareil ?
- L'un après l'autre, mes muscles se contractaient. Mon cœur se mettait à tambouriner : plus simplement « Mes muscles se contractaient. Mon cœur tambourinait. Je voulais fuir… » ?
- Ces ciels fulguraient d'un rouge cramoisi : Des ciels cramoisis qui fulguraient, semblant… ?
- Je me trouvais pourtant à bonne altitude de ces calamités : je survolais pourtant à bonne altitude ces calamités ?
- mais je pouvais sentir leur chaleur étouffante qui vrillait : mais je sentais sur ma peau leur chaleur étouffante… ?
- Sans pouvoir distinguer le détail des villes, je savais qu'elles n'étaient plus : sans pouvoir distinguer les détails, je savais que ces villes n’étaient plus que fournaises…
- Par suite : par la suite
- Alors bientôt : et bientôt ?
- parvenaient jusqu'à moi des lambeaux d'hommes et de femmes atrocement blessées qui saignaient de la tête aux pieds. Ils étaient presque tous hébétés, noircies et gonflées : il me semble que tu peux alléger en regroupant les deux phrases. Par ex : … des lambeaux d’hommes et de femmes hébétés, noircis, gonflés, atrocement blessés ?
- C'est alors que sous ma tente, je me suis redressé en sursaut : la liaison avec le paragraphe précédent n’est pas facile. Peut-être essayer quelque chose du genre : Je me suis réveillé en sursaut, désorienté, le visage en pleurs et la gorge en feu ?
- Où que mes regards se portaient : où que mes regards se portent ?
À bientôt.