Goule : n. f. Sous-espèce de chimère réputée pour sa discrétion. La littérature abondante à son sujet la décrit comme se nourrissant de la chair et de l’esprit de ses victimes humaines, mais aucune preuve n’en a été donnée à ce jour. Originaire d’Afrique du Nord, il est probable que certains individus se soient implantés dans d’autres parties du monde, sans qu’ils ne se soient jusqu’à présent manifesté. Il s’agit sans doute de la sous-espèce de chimère la plus secrète.
Elle s’était tapie dans un coin ombragé, sous un fouillis verdoyant de plantes folles. Lorsqu’elle avait vu la voiture de Sylvestre s’engager sans but dans le parking presque désert, une drôle de voix, étrangère, lui avait intimé de le fuir, tentant de lui imposer de rester loin de lui. Durant plusieurs minutes, elle l’avait regardé parcourir le parking en long et en large, de plus en plus vite. Elle avait fini par gagner contre cette voix, et était sortie en pleine lumière afin qu’il la repère. Il s’était garé en travers, au plus près d’elle. Il avait marqué un temps d’arrêt à sa vue, oubliant de fermer la portière. Elle devait bien admettre que le rouge de son sang encore humide collant son tee-shirt blanc cassé à sa poitrine ne devait pas être du meilleur effet.
Il s’approcha d’elle à une telle vitesse qu’elle n’eut pas le temps de faire un pas. Il s’arrêta, la regarda, et esquissa un mouvement. Une main levée, qui cessa sa course juste avant de l'atteindre. Cette ébauche de réconfort suffit à la faire basculer. Prise de tremblement, elle se mit à sangloter, se cachant derrière ses doigts, tentant par tous les moyens d’endiguer le raz-de-marée. Sylvestre ne la toucha pas, mais se posta au plus près d’elle, bâtissant avec les plantes sauvages un cocon apaisant autour de sa personne.
Elle ne parvenait pas à remettre en ordre ses questions dans sa tête plus trouée qu’un gruyère suisse. Une pensée grondait, imposante comme la muraille de Chine, la sommant de s’éloigner du commandant. Une autre lui disputait son attention, entêtante, familière. Elle écarta maladroitement ses cheveux en bataille, pour croiser son regard. Il était soucieux. Non, c’était plus que cela. Il était alarmé.
Elle prit une grande respiration, et débita d’une traite avant d’oublier :
– C’est l’homme de la photo.
Il hocha lentement la tête, et étrangement son inquiétude reflua un peu. Il ne fit aucun commentaire, se contentant de lui ouvrir la portière côté passager, l’invitant par là même à monter.
Il la ramena chez elle, et elle lui en fut secrètement immensément reconnaissante. Pour son tee-shirt tâché de sang. Pour ses jambes la portant à peine. Pour la certitude d’arriver à bon port. Pour sa tête à rafistoler. Elle s’accrochait toujours à son mantra qui parvenait à couvrir l’autre, celui qui grondait et lui inspirait une peur inexpliquée à chaque fois qu’elle croisait le regard de Sylvestre. Mais c’était bien lui, le même. Elle lui faisait confiance. Et puis elle savait : « C’est l’homme de la photo ».
Les petites habitudes quotidiennes ; tirer légèrement la porte du hall vers elle pour la déverrouiller, jeter un œil rapide à la caméra de surveillance devant les ascenseurs, tousser sous les assauts chimiques des produits ménagers avec lesquels on briquait la cabine, tout cela lui paraissait étrangement lointain et dénué de sens. Une part de son esprit se trouvait ailleurs, où, elle n’en était pas certaine, mais elle s’empêchait pour l’instant de trop y penser.
Sylvestre ne disait toujours rien, et se contentait de la suivre. Sa présence la rassurait, n’importe qui aurait fait l’affaire, mais lui faisait mieux l’affaire que n’importe qui. C’est pourquoi, lorsqu’elle pénétra dans son petit appartement, elle ne réalisa pas tout de suite qu’il ne la suivait pas.
Ce n’est qu’une fois débarrassée de plusieurs centimètres de talons qu’elle l’avisa, debout bien droit sur son paillasson.
– Sylvestre ?
Il était gêné, et c’était étrange, gêné d’être gêné. Tout en la regardant, il avança le bout de sa chaussure, et elle le vit nettement s’écraser contre une paroi d’air imaginaire à l’endroit où se trouvait sa porte une fois fermée.
– Oh…
Elle avait presque oublié qu’il était un dhampire. En temps normal, elle aurait tiré parti de la situation, l’aurait asticoté. Cela faisait longtemps qu’elle voulait essayer de savoir si l’on ne pouvait inviter par exemple que le bras d’un vampire, ou bien que son pied gauche, et ce qu’il advenait ensuite. Mais pas ce soir. Là, elle avait besoin de quelqu’un en entier.
– Sylvestre, vous pouvez entrer.
Un soupir perceptible s’échappa de sa poitrine, et il s'engagea à sa suite.
Au début, elle ne se souvint pas de grand-chose, seulement des bribes. À chaque fois qu’elle tentait de se remémorer ce qui s’était passé, elle s’entendait prononcer dans sa tête : « C’est lui sur la photo, c’est lui sur la photo ». Mais le commandant était un homme patient, ou peut-être le devenait-on invariablement après 94 ans. Quoi qu’il en soit, après une petite heure de questions, entrecoupée d’une douche et d’un tee-shirt propre, elle parvint à reconstituer l’agression. Comme si son mantra répété en boucle avait suffi à maintenir une faille dans le mur que le djinn avait tenté d’ériger dans sa tête, et qu’il n’y eut plus par la suite qu’à gratter autour pour voir les souvenirs derrière.
Recoudre bout par bout le patchwork de ses souvenirs fit ressurgir une vague de panique. Elle avait cru mourir là bas, dans cette courette. Dans la sécurité de son cocon, elle comprenait que tel n’avait jamais été l’objectif de ses agresseurs. Cela n’empêchait pas une terreur rétrospective de l’envahir de nouveau, l’espace d’un instant. Heureusement pour elle, la patience et l’apparente nonchalance de Sylvestre vinrent à bout de ses délires post-traumatiques.
In fine, la seule chose qu’ils ne parvinrent pas à démêler fut l’emplacement de la courette où ils s’étaient garés. Ils examinèrent longuement sur internet les rues environnant le supermarché, mais aucune des cours qu’ils trouvèrent n’éveilla le moindre souvenir en Mila. Vaincu, le commandant l’abandonna quelques instants pour appeler le commissariat, mandatant une poignée de subalternes afin de retrouver les lieux. Mila ne comprenait pas son acharnement, et elle s’en fichait. Elle se sentait propre, à nouveau en relative sécurité dans son environnement familier, et surtout, extrêmement fatiguée. Bien qu’il ne soit pas très tard, elle n’aspirait qu’à une chose : rejoindre son oreiller. Sans doute un moyen pour son cerveau de s’assurer un reboot après ce triffouillage de mémoire. Plus qu’à faire comprendre à Sylvestre qu’il était temps pour lui de prendre congé.
Mais il la devança :
– Vous devriez aller vous coucher, vous ne tenez plus debout.
Elle ne réprima même pas son bâillement, et se leva pour rejoindre sa porte d’entrée afin de l’escorter, lorsqu’il la héla :
– Je crois que votre chambre est par là !
Ses neurones pédalaient dans la choucroute de leurs axones. Elle ne comprenait rien. Il se redressa, se posta devant elle, et précautionneusement commença :
– Je pense que vous devriez être placée sous protection.
Protection. Ah bon.
– Je n’ai pas le temps d’en mettre une en place ce soir.
OK. Tant pis. Mais là, elle était fatiguée.
– Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais rester ici cette nuit. Je ne dors pas beaucoup, une petite sieste sur le canapé me suffira. Et si vous avez un chargeur pour mon ordinateur laissé dans ma voiture, et que je peux vous laisser une minute le temps d’aller le chercher, j’avancerai mes dossiers depuis ici.
Ah. Il voulait rester là. Cette nuit. Bah. Peu lui importait.
Elle se sentait flotter. Elle ne se rappela pas le trajet jusqu’à sa chambre, et à peine eut-elle plongé ses deux oreilles dans son traversin moelleux qu’elle dormait déjà.
Le lendemain matin, un cocktail étrange d’ingrédients plus ou moins délectables la réveilla : la lumière radieuse du jour nouveau par sa chambre aux volets restés ouverts, un grésillement gras venant de la cuisine, une douleur lancinante enserrant son bras gauche et une autre, plus vive, émanant de son nez. Quelques gouttes de sang maculant son oreiller lui apprirent qu’il avait encore saigné. Heureusement qu’il n’était pas cassé, Sylvestre et elle s’en étaient assurés la veille.
Sylvestre !
Elle sortit en trombe de sa chambre pour se retrouver submergée par une odeur entêtante et le trouver, spatule en main, en train de faire cuire une omelette géante. Absorbé par sa cuisine il ne l’entendit pas. Autant sa présence hier soir lui avait été salutaire, autant à la lumière de cette journée naissante elle lui parut incongrue. Un moment elle envisagea de faire demi-tour et replonger sous la couette afin de fuir l’inévitable instant de gêne, mais elle se reprit. Elle avança de quelques pas, jusqu’à ce qu’il perçoive sa présence à côté de lui.
Son air concentré se délita en un sourire franc lorsqu’il la vit :
– Mince, je croyais que vous alliez dormir plus longtemps, j’aurais mis deux œufs de plus sinon !
Son malaise s’atténua un peu face à tant de légèreté. Elle détailla sa poêle, la grande, celle dont elle se servait pour décongeler un kilogramme de paella surgelée quand Esté et elle se lassaient des pizzas. Elle débordait littéralement : une coulure d’omelette carbonisait sous l’assaut des flammes bleues.
Elle murmura :
– Protéines, hein…
– Oui, euh, j’ai du mal à sauter les repas. J’avais une faim de loup ce matin. Je crois que j’ai passé presque tous vos œufs restants. Vous ne m’en voulez pas trop ? lui demanda-t-il d’un air soudain contrit.
– Pas grave, ils étaient périmés.
Elle allait préparer la cafetière, mais se ravisa :
– Commandant ?
Il se retourna, interrogateur. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus appelé ainsi. Ils avaient dépassé le stade des Monsieur — Madame depuis la veille. Elle enchaîna sans réfléchir, sachant que si elle tournait sept fois sa question dans sa tête, elle se dégonflerai :
– Dites, ça vous embête qu’on se tutoie ?
Elle n’aurait probablement pas de protection. Sylvestre en avait fait la demande express hier soir, et une réponse préliminaire l’attendait dans ses mails ce matin. La Division des Missions Temporaires du Service de la Protection était sous l’eau. Ils n’avaient personne à affecter à une petite journaliste s’étant pris une claque dans le nez. Enfin, c’est en substance ce que Mila décoda.
Elle essayait de se dire que ce n’était pas grave, après tout, si ses agresseurs se rendaient compte qu’elle était sous protection, ils comprendraient qu’elle restait en contact avec le commandant. Or il n’y avait rien de plus difficile que de se protéger de quelqu’un pouvant se rendre invisible.
Ils échangèrent longuement sur les deux assaillants. Mila comme Sylvestre avaient repassé dans leurs têtes les événements, et le comportement des agresseurs demeurait largement incompréhensible. Sylvestre doutait grandement qu’ils fussent les assassins de Cadaral : ils paraissaient bien trop brouillons et amateurs pour une telle prise de risque. Mila, elle, les sentait animés d’une flamme inextinguible, surtout sweat à capuche. Elle jurerait qu'il était prêt toutes les extrémités pour atteindre un but qu’elle cernait mal, hormis faire couler l’émission.
Au final, c’était Sylvestre qui déplorait le plus qu’elle n’ait pas de garde rapprochée. Mila, elle, relativisait : après tout, Cadaral disposait probablement d’un service de sécurité. Cela ne l’avait pas empêché de finir ses jours tout nu dans sa douche.
La discussion se termina abruptement : lui devait aller travailler, pas elle. Avant de partir, il lui fit promettre de la contacter au moindre problème, et de son côté elle lui rappela que techniquement, il se devait toujours de lui donner les infos en avance. Sauf que ce serait à lui de venir à elle maintenant, et non l’inverse.
Elle s’accorda une journée de repos. Elle se fit porter pâle auprès de Clémentine, garda sur elle son pyjama dépareillé encore chaud de sommeil et des vapeurs de café, et se lova dans son sofa avec sa tablette. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas pris le pouls du Net.
Trois clics suffirent pour se rendre compte de l’ampleur des difficultés attendant Sylvestre. Les polémiques tournant autour des inscriptions dans la Villa spéculaient sur tous les tons, du carrément candide (« Mais au fond, ils ont raison, chacun peut décider de ce qu’il souhaite garder secret ou non ! ») au nettement plus vindicatif (« A mort les dictateurs de l’ADN ! »). Le résultat revenait au même : les rumeurs enflaient, et des membres revendiqués du Comité de la Nouvelle Lune faisaient leur beurre dessus.
Vers 19 heures, elle alluma sa télé, un peu avant l’émission du soir. Ce n’était pas vraiment un rituel, tout au plus une habitude, et pourtant elle marqua une légère hésitation. Elle remettait beaucoup de choses en perspective depuis la veille, et elle adressa une petite prière païenne à sa bonne étoile pour la remercier d’être en capacité pleine et entière de se vautrer devant la télé comme une vieille loque.
Il ne se passa pas grand-chose. C’était un peu moins drôle lorsque Gabriel prenait la main sur la Villa. Ça sentait plus le parfum que la transpiration. Plus l’encens que le soufre. Les participants l’avaient bien perçu, et se laissaient aller. Les couples déjà formés s’affichaient sans vergogne : Lilou et Nathan officialisèrent leur union en arrivant bras dessus bras dessous, elle s’installant ostensiblement sur les cuissots musclés du jeune éphèbe. Cela ne surprit personne : tout le monde avait bien repéré leur manège, et Mila regrettait un peu de ne pas avoir exploité ce qu’elle avait épié l’autre jour. D’autres couples se rapprochaient : Raphaël et la timide Gwen, et surtout Kenzo et Nino. Nino belle gueule. Il venait probablement de briser le cœur de la moitié des téléspectatrices féminines.
Sylvestre lui envoya un court message, lui demandant de ses nouvelles. Elle répondit brièvement, hésitant à l'interroger en retour, puis y renonça, avant de lancer sa console. Elle se fixa une limite de temps raisonnable, s’absorba toute entière dans son jeu, et ne dépassa son objectif initial que de trois quarts d’heure. C’était plus qu’honorable.
La fin de la semaine se débobina sur le même tempo : elle sortait peu, limitait autant que possible ses contacts avec Sylvestre, étoffait son dossier sur les chimères simultanément qu’elle déroulait de l’article à clic au kilomètre. Elle se sentait animée d’une énergie nouvelle : elle avait rarement été aussi productive.
Le soir, elle lançait en fond Chimeraffairs, qu’elle suivait d’un œil en regardant de l’autre les réseaux sociaux s’affoler. Des sites de paris en ligne sur l’identité des participants voyaient leur fréquentation exploser lorsque des disputes éclataient, alors que ceux destinés à faciliter les rencontres entre humains et chimères clignotaient plus que jamais au moindre échange de salive télémédiatisé. Et pourtant : on n’avait encore aperçu aucun croc, ni sabot, ni même une corne limée sous les chevelures blondes et brunes. L’évolution avait du bon : après des siècles de traque sur tous les continents, la faculté de se cacher devait être inscrite dans leurs gènes juste à côté de celle de la forme de leur pupille. Mais la pleine lune arrivait. Avec un peu de chance, le loup-garou au moins serait bientôt démasqué.
En vrai, elle avait besoin de s’occuper la tête, et l'unique moyen trouvant grâce à ses yeux tenait en un seul mot : chimères. Même ma perspective d’une soirée d’évasion manette à la main avec Esté ne la faisait pas vibrer. Elle n’avait pas l'esprit à ça. Sylvestre de son côté demandait de ses nouvelles plusieurs fois par jour, mais restait pour sa part encore plus laconique qu’à l’accoutumée. Elle le soupçonnait de la tenir à l’écart. Cela devait cesser. Elle s’était remise de son agression, et si maintenant elle ne foncerait plus tête baissée (au propre comme au figuré), elle n’avait aucune intention de rester trop loin de l’action.
Alors qu’elle complétait un point de détail sur son fichier fétiche, une idée la percutait de plein fouet : pourquoi Sylvestre ne demandait-il pas à la production l’identité réelle des participants ? Il en aurait l’autorité, certainement ! Elle savait qu’il avait interrogé collectivement le groupe de douze à la suite des inscriptions, mais que cela n’avait rien donné. La Villa était immense, les chambres à l’étage bien trop loin du salon pour que qui que ce soit, éveillé ou endormi, se rende compte d’une intrusion. Peut-être pourrait-il arguer que cela l’orienterait ? Certaines sous-espèces étaient connues pour préférer, de manière générale, vivre cachées. Les goules, par exemple. Les huldres aussi, et les banshees. Il pourrait toujours dire qu’il soupçonnait des amis des participants de faire partie du Comité de la Nouvelle Lune ? C’était tiré par les cheveux, mais elle mourrait d’envie de savoir. Cela pourrait peut-être passer ?
Elle envoya un message en ce sens à Sylvestre, avec le lien pour accéder à son fichier mis à jour. S’il faisait la demande officielle, cela pourrait aller vite ? Avec un peu de chance, demain dans la journée il saurait, et elle aussi ! Peut-être l'autoriserait-il non pas à dévoiler les identités bien sûr, mais à distiller des indices. Des tous petits, ça et là. Elle en frétillait d’avance.
Elle y pensait toujours lorsqu’elle se leva le lendemain matin. Encore au lit, elle déverrouilla son téléphone, mais ce n’était pas un message du commandant qui l’attendait. C’était une breaking news. Un visage ensanglanté surmonté d’une touffe de cheveux blond pâle.
Nathan.
J’aime bien l’attitude de Sylvestre, qui montre à la fois qu’il est sincèrement inquiet pour Mila et qu’il n’est pas du genre à profiter de la situation.
Coquilles et remarques :
— Originaire d’Afrique du Nord, il est probable que certains individus se soient implantés dans d’autres parties du monde sans qu’ils ne se soient jusqu’à présent manifesté. [La syntaxe de cette phrase est bancale ; je propose : « Originaire d’Afrique du Nord, elle a probablement essaimé dans d’autres parties du monde, bien qu’elle ne s’y soit pas manifestée jusqu’à présent ».]
— sans qu’ils ne se soient jusqu’à présent manifesté [manifestés / la tournure est maladroite : sans qu’ils ne se soient manifestés jusqu’à présent]
— Lorsqu’elle avait vu la voiture de Sylvestre s’engager sans but dans le parking [Pourquoi « sans but » ? Il cherche Mila, non?]
— une drôle de voix, étrangère, lui avait intimé de le fuir, tentant de lui imposer de rester loin de lui. [Pour mieux exprimer sa lutte intérieure, je propose : « lui avait intimé de le fuir et tentait de lui imposer »]
— Elle avait fini par gagner contre cette voix, et était sortie [Pas de virgule avant « et ».]
— Il avait marqué un temps d’arrêt à sa vue, oubliant de fermer la portière. [Cette phrase peut sembler bizarre parce qu’on ne comprend pas tout de suite qu’il est sorti de la voiture.]
— dans sa tête plus trouée qu’un gruyère suisse. [En tant que Suissesse, je proteste ! :-) Le gruyère suisse n’a pas de trous ; voir ici : https://www.fromagesuisse.ch/fromages-suisses/assortiment/le-gruyere-aop ou sur Wikipedia.]
— Elle écarta maladroitement ses cheveux en bataille, pour croiser son regard. [Je ne mettrais pas la virgule.]
— Elle prit une grande respiration, et débita d’une traite [Pas de virgule avant « et ».]
— Il hocha lentement la tête, et étrangement son inquiétude reflua un peu. [La virgule est mal placée ; il faut la mettre après « étrangement », voire placer « étrangement » entre deux virgules.]
— Pour son tee-shirt tâché de sang [taché ; sans accent circonflexe]
— tirer légèrement la porte du hall vers elle pour la déverrouiller, jeter un œil rapide à la caméra [« jeter un coup d’œil rapide » ou mieux : « jeter un rapide coup d’œil »]
— Sylvestre ne disait toujours rien, et se contentait de la suivre. [Pas de virgule avant « et ».]
— elle ne réalisa pas tout de suite qu’il ne la suivait pas [elle ne s’aperçut pas, elle ne remarqua pas]
— essayer de savoir si l’on ne pouvait inviter par exemple que le bras d’un vampire [si l’on pouvait n’inviter (…) que ; « ne...que » se rapporte à « inviter », pas à « pouvait »]
— Un soupir perceptible s’échappa de sa poitrine [La mention « perceptible » ne me semble pas pertinente.]
— et qu’il n’y eut plus par la suite qu’à gratter [et qu’il n’y ait plus eu par la suite]
— Elle avait cru mourir là bas [là-bas]
— Ils examinèrent longuement sur internet les rues [« Internet » ou « l’internet »]
— Mila ne comprenait pas son acharnement, et elle s’en fichait. [Pas de virgule avant « et ».]
— de s’assurer un reboot après ce triffouillage de mémoire [une réinitialisation (ou « reboot » en italique) / trifouillage]
— Elle ne réprima même pas son bâillement, et se leva [Pas de virgule avant « et ».]
— Il se redressa, se posta devant elle, et précautionneusement commença [Il faudrait placer « précautionneusement » entre deux virgules ou à la fin de la phrase.]
— Autant sa présence hier soir lui avait été salutaire [la veille au soir (puisque le récit est au passé)]
— Ils avaient dépassé le stade des Monsieur — Madame depuis la veille [le stade des « Monsieur, Madame »]
— si elle tournait sept fois sa question dans sa tête, elle se dégonflerai [elle se dégonflerait]
— Sylvestre en avait fait la demande express hier soir, et une réponse préliminaire l’attendait dans ses mails ce matin. [expresse / pas de virgule avant « et » / ses courriels ( ou « mails » en italique)]
— Elle essayait de se dire que ce n’était pas grave, après tout, si ses agresseurs se rendaient compte qu’elle était sous protection, ils comprendraient qu’elle restait en contact avec le commandant. [Il faudrait scinder la phrase après ou avant « après tout », suivant à quelle proposition il se rapporte.]
— Sylvestre doutait grandement qu’ils fussent les assassins de Cadaral [qu’ils soient ; grammaticalement, « qu’ils fussent » est tout à fait correct. Mais comme tu n’emploies quasiment jamais l’imparfait du subjonctif, ça n’a pas de sens d’en mettre un ici.]
— Mila, elle, les sentait animés d’une flamme inextinguible, surtout sweat à capuche. [Du moment que tu emploies « sweat à capuche » comme un surnom, je te propose de l’écrire partout « Sweat-à-capuche ».]
— Elle jurerait qu'il était prêt toutes les extrémités [prêt à]
— Au final, c’était Sylvestre qui déplorait le plus [Finalement, en fin de compte, en définitive ; la locution « au final » n’est pas correcte grammaticalement. Voir ici : http://www.academie-francaise.fr/au-final]
— pour la remercier d’être en capacité pleine et entière de se vautrer devant la télé comme une vieille loque [1. La tournure « être en capacité de » n’est pas correcte (voir ici : http://www.academie-francaise.fr/en-charge-de-en-responsabilite-de-en-capacite-de). 2. Il ne s’agit pas de capacité mais d’une possibilité ou d’une occasion qui lui est offerte. 3. Cette périphrase est un peu lourde.]
— Les participants l’avaient bien perçu, et se laissaient aller. [Pas de virgule avant « et ».]
— elle s’installant ostensiblement sur les cuissots musclés du jeune éphèbe. [J’ai buté sur ce passage ; j’ai dû relire la phrase.]
— la moitié des téléspectatrices féminines. [C’est redondant.]
— s’absorba toute entière dans son jeu, et ne dépassa son objectif [tout entière ; ici, « tout » a valeur d’adverbe / pas de virgule avant « et ».]
— étoffait son dossier sur les chimères simultanément qu’elle déroulait de l’article à clic au kilomètre. [La tournure « simultanément que » n’est pas correcte ; je propose « en même temps qu’elle déroulait » ou « tout en déroulant ».]
— et l'unique moyen trouvant grâce à ses yeux tenait en un seul mot [Comme Anna Ferju a compris « grâce à ses yeux » au lieu de « trouver grâce », je propose : « l’unique moyen qui trouvait grâce à ses yeux ».]
— Même ma perspective d’une soirée d’évasion [la perspective]
— Sylvestre de son côté demandait de ses nouvelles [Placer « de son côté » entre deux virgules.]
— Elle s’était remise de son agression, et si maintenant elle ne foncerait plus tête baissée [Je propose : « et si maintenant elle n’était plus disposée à foncer tête baissée ».]
— Alors qu’elle complétait un point de détail sur son fichier fétiche, une idée la percutait de plein fouet [la percuta]
— S’il faisait la demande officielle, cela pourrait aller vite ? [cela pourrait-il]
— Peut-être l'autoriserait-il non pas à dévoiler les identités bien sûr, mais à distiller des indices. [Il faudrait placer « bien sûr » entre deux virgules.]
— Des tous petits, ça et là. [tout petits ; ici, « tout » a valeur d’adverbe / çà et là ; « çà » est un adverbe de lieu]
— C’était une breaking news. [Italique pour « breaking news ».]
Globalement je les ai trouvé super tous les deux ! Il y a vraiment une ambiguïté sur l'agression : d'un côté on sait que c'est potentiellement des assassins, de l'autres ils ont pas l'air doués du tout. On alterne pendant tout le chapitre entre humour et tension parce qu'on se demande vraiment comme ça va finir. Bref pour moi cette scène, bien qu'un peu étrange, est très réussie et conserve un certain suspens.
L'arrivée de Sylvestre fait un peu "chevalier blanc vient sauve sa dulcinée" mais comme j'aime beaucoup Sylvestre je vais pas te le reprocher. Ah et sa décision de rester chez elle pour la nuit yeyyyyy. Mais le pauvre il aurait du dormir dans un lit (celui de Mila par exemple). En tout cas j'adore le moment où elle se lève et le voit faire des œufs, ainsi que le dialogue qui suit. Par contre je n'ai pas trop compris, après la phrase de Mila"– Dites, ça vous embête qu’on se tutoie ?" on passe tout de suite à autre chose sans transition et sans réponse de Sylvestre. Peut-être que sur ton fichier il y a un gros saut de ligne mais moi je l'ai pas trop vu.
Une dernière chose, au sujet de Nathan. C'est peut-être parce que j'ai du mal à accrocher à tout ce qui a un rapport avec la villa, mais je ne me rappelais plus de qui c'était XD (enfin je savais que c'était un candidat). C'est celui que Mila a vu en chair et en os, non ? Celui qui draguait jesaisplusqui.
Breeeef comme tu peux le constater je n'ai pas grand chose de pertinent à dire mais j'ai beaucoup aimé ces deux chapitres.
Bisouille
Oui, Sylvestre aurait pu arriver sur un noble destrier que ça aurait eu le même effet. Mais bon, Mila en a quand même vu de belles juste avant, elle avait besoin de réconfort!
Et oui, il manque bien un saut de ligne après la réplique que tu cites, je vais m'empresser de l'ajouter. Sinon ce n'est pas très clair effectivement!
Pour les candidats, ah la la, si tu suis pas, tu vas rien comprendre à la fin! Enfin, ce sera un bon test du coup, est ce qu'on peut ne s'intéresser qu'à un arc de l'histoire et pour autant suffisamment accrocher pour lire jusqu'à la fin! Allez, hop, tu es officiellement ma cobaye XD
J'accepte d'être le cobaye XD de toutes façons j'ai pas l'intention de m'arrêter là !
Juste, j'ai quelques difficultés à comprendre pourquoi elle s'intéresse autant à l'identité des participants de l'émission, si ce n'est pour sa propre curiosité personnelle... Ce n'est qu'une question intérieure, je n'attends pas de réponse ;)
Pour les petites bourdes que j'ai pu repérer au cours de ma lecture, tu les trouveras entre les * :
- Elle jurerait qu'il était prêt *à* toutes les extrémités pour atteindre un but qu’elle cernait mal, hormis faire couler l’émission.
- elle avait besoin de s’occuper la tête, et l'unique moyen *trouvé* grâce à ses yeux tenait en un seul mot : chimères. Même *la* perspective d’une soirée d’évasion manette à la main avec Esté ne la faisait pas vibrer.
Alors qu’elle complétait un point de détail sur son fichier fétiche, une idée la *percuta* de plein fouet.
Je poursuis ma lecture !
Comment ça ils se cherchent? Nan, vraiment? ;)
Quant au pourquoi Mila s'intéresse aux chimères, tu aura ta réponse dans un prochain épisode!
J'aime bien ce chapitre ! Bon rythme, mais petit ascenseur émotionnel : j'allais partir en mode Aaaaaaaaah je shipe à mort le commandant et mila (non mais ces phrases !! :"n’importe qui aurait fait l’affaire, mais lui faisait mieux l’affaire que n’importe qui." / "si ses agresseurs se rendaient compte qu’elle était sous protection, ils comprendraient qu’elle restait en contact avec le commandant" --> la solution c'est qu'ils sortent ensemble, comme ça le commandant assure la protection lui-même héhéhéhéhéhéhéhé) et puis la chute, avec un blessé/mort ! Argh, je suis fort heureuse d'avoir un chapitre de retard comme ça je peux enchaîner !
Ceci dit, au fil de ma lecture, je me suis fait la réflexion suivante : j'aimerais bien en voir plus sur l'émission de télé. Parce que Mila avait la sensation que c'était le truc crucial qui avait causé la mort de Cadaral et, au final, ça n'apparait jusqu'à maintenant que sous forme d'arrière-plan. En fait, je crois que, un peu à la façon des définitions des chiméres que tu mets en début de chapitre, j'aimerais bien lire des espèce d'inter-chapitres avec des breaking news sur les potins de Chimeraffairs ou des portraits des participants...
Par contre, c'est vrai que ça fait un moment que je n'ai pas fait de petite session de "mais que se passe-t'il dans la Villa?" Il va falloir que j'y remédie ;)