Chapitre 12 – Dimanche 21 mars 2137
PDV EEVA
Nous marchons sur la voie rapide, je me retourne de temps en temps mais aucune des créatures ne nous suit, elles sont toutes coincées mais au cas où s'il y en avait encore plus.
Mais je crois que nous allons avoir un autre problème en regardant la carte. J’arrête le groupe, et nous nous rassemblons autour du papier.
– C’est bien une route de la milice, qui va à la ville 1000, demandé-je en montrant sur la carte une route qui rejoint l’autoroute un peu plus loin.
– Oui je crois. Regarde dans un kilomètre, il y a une intersection qui rejoint un chemin de campagne, nous passons par là.
Je hoche la tête, replie la carte et la range dans ma poche arrière de mon jean et nous reprenons notre marche.
X
Il commence à faire nuit, nous devons rapidement trouver un refuge. Nous optons pour le grenier d’une grange le long d’un champ. Je fais le tour de l’intérieur et Liliane le tour de l’extérieur, nous sommes seuls.
Nous bloquons la porte et nous dormons de suite après une forte journée en marche et en émotions.
XXX – PDV JOANNA ANGEL - Lundi 22 Mars 2137
– Pourquoi suis-je mise au courant de ceci que maintenant ? Demandé-je en insistant sur le que, en re-visionnant la vidéo de deux prisonniers s'échappant du bâtiment du CRV et de la MCPV.
– Je viens d'être mis au courant Madame, explique le général.
– Ces deux-là savent trop de choses ! M'énervé-je.
– Vous voulez dire quand vous avez torturé Arthur Lemant pour avoir des informations sur le groupe de rebelles qui ne nous servent à rien !
– Surveillez vos paroles quand vous vous adressez à moi, dis-je me levant de toute ma grandeur les poings vissés sur mon bureau, le regard dur dans le sien. Ces informations nous ont servi. Ariane et Alice ont avoué et elles sont utiles car elles sont à la division 2, ce qu'elles ont fait avec l'article était une action isolée du groupe, elles ne savent pas qu'il existe ! Alors maintenant vous mettez des équipes de recherches dehors et vous me les tuer.
– Et on fait quoi pour Maryse Baker ?
– Elle a dû faire ce qu'ils voulaient puis elle est repartie.
– Euh pas tout à fait ! Dit un ingénieur rentrant dans mon bureau sans frapper.
– Je peux savoir qui vous a permis d'entrer !
– Écoutez moi Madame, dit-il avant de se rapprocher du bureau, sa tablette dans la main. J'ai réussi à décoder le signal de sortie qu'on a eu hier au deuxième dôme.
– Et qu'est-ce ?
Il me tend simplement sa tablette, je regarde le modèle sorti grâce au signal, je me rassois résignée, le général s'empare de l'objet.
– Vous rigolez ! Une voiture ! C'est qui c'était Baker ?!
– C'est une chercheuse de la division 1.5. Très bien rajoutez-la à la liste de personnes à tuer.
– J'ai bien envie de dire que cette idée de division 1.5 était une très mauvaise, dit-il en ricanant, puis il claque la porte et je me retrouve seule encore une fois dans le bureau avec des problèmes en plus, alors que j'en ai déjà assez.
XXX – PDV LILIANE
Nous nous sommes réveillés aux aurores et nous ne faisons que marcher depuis. Deux attaques de créatures bizarres, ça commence à nous énerver alors nous voulons arriver au plus vite au refuge.
Le refuge, je fais confiance à Shay, j’espère qu’il existe vraiment. Elle fait donc partie de la résistance, mais pourquoi donc est-elle restée à la ville 537 ? Pourquoi elle n'est pas avec le groupe ?
J'ai l'impression que ça fait une éternité que nous sommes partis, et pourtant cela fait à peine deux jours complets. Nous nous parlons peu, nous ne savons pas quoi se dire, et surtout nous n’avons pas envie de s'inquiéter encore plus, je pense.
Mais du coup je réfléchis beaucoup, qu'est-ce que va devenir notre vie maintenant, ma vie ? L'école, le diplôme, le stage ? Tout est flou maintenant, alors que j'avais trouvé un peu de sens à ma vie. Le fait d'avoir un stage, j'aurais pu peut-être enfin savoir si je voulais vraiment faire ça puis, la lettre, j'étais énervée sur le coup mais maintenant je me sens soulagée, je n'ai jamais connu ma mère, ni mon père, je n'ai jamais eu de famille d'accueil, mais ma famille c'est Eeva et Lucas.
– On fait une pause ? Propose Eeva.
Je n'ai pas le temps de répondre, que Lucas s'assoit directement, et je suis son mouvement.
– Ça va ? Chuchote Eeva en s'asseyant près de moi.
– Oui, j'étais juste en train de réfléchir.
– Moi je réfléchis aux enfants qui ont été emmenés à la ville 1, dit-elle en commençant à arracher des brins d'herbes.
J'attrape ses poignets pour la stopper.
– Ça ne sert à rien de te torturer l'esprit avec ça, on ne peut rien faire...pour le moment, rajouté-je pour lui donner de l'espoir.
Mais comment faire pour entrer au CRV et aux bâtiments de la MCPV ? La ville 1 bis est une forteresse.
– Attention ! Crie Lucas.
Je tourne la tête et vois trois choses sortir d'un vieux moulin en pierre au milieu du champ où nous nous trouvons. Je ramasse un sac, Eeva fait de même et nous commençons à courir, ils nous suivent à la trace.
Leurs bras pendent en avant, ils crachent du sang je crois, et leurs yeux ne sont plus là ! Je retiens de justesse un haut le cœur et tourne la tête devant moi, concentrée sur ma course.
– On ne pourra pas courir indéfiniment ! Crie Eeva.
Nous sortons du champ et nous nous retrouvons sur une petite route.
– On leur tend un piège ! On les laisse se rapprocher tu tires, on frappe, crié-je en désignant les battes improviser faites avec les bâtons ramassés hier.
– Attendez ! Regardez ! Crie Lucas en pointant son doigt devant.
Je regarde et réalise qu'il y a au moins cinq personnes qui sortent d'un petit chemin d'une forêt.
XXX – PDV RYAN
Nous nous réveillons avec le soleil donc vers sept heures, nous sortons de la voiture et je réussi à remonter sur la route. Il n’y a rien, ni à droite ni à gauche, pas un seul bruit.
– Je suis désolé pour votre voiture Maryse.
– Ils sont partie ? Demande Laïa.
– Oui, ils sont partis, nous sommes en sécurité, répond la mère.
– Nous ne sommes pas si loin de la ville 1000 en fait, s'écrie Arthur encore dans la voiture.
Il remonte vers nous, la carte en main.
– Nous étions arrêtés ici hier soir puis, avec les routes que tu as prises hier, je crois que nous sommes là et la ville 1000 est là, explique-t-il en pointant sur la carte.
– Et nous pouvons le faire à pied ? Demandé-je.
– Oui je pense que c'est pour le mieux, la voiture démarre mais pour la remonter faudrait la placer en face de la monté, et poussé fort, et nous...
– Nous allons perdre du temps si nous essayons, dit Maryse.
– Très bien, nous prenons tout ce que nous pouvons porter, et nous y allons, dis-je.
Arthur et Maryse évaluent le meilleur itinéraire, et je prends un sac avec la bouteille d’eau, et quelques vieilles barres de céréales trouvées au fond de la boîte à gant. Et nous partons.
Nous marchons dans la forêt, espérant beaucoup que nous ne tombions pas sur les choses d'hier. Au bout d’un moment, nous sortons de la forêt pour arriver sur une petite route de campagne.
– Regardez ! Entends-je.
Je tourne la tête, et vois trois jeunes courir pourchassés par les mêmes créatures que nous avions vues hier.
Ils arrivent à notre niveau, une des filles se retourne, tire d'un coup et abat un des trucs, je sors le pistolet de la milice et tire deux fois, sur chacun des trucs, ils tombent directement par terre.