La salle 212 du professeur Winterman se révéla on ne peut plus simple à trouver. D’abord, parce qu’elle était l’une des rares à prendre l’aspect d’un grand amphithéâtre du deuxième étage. Ensuite, et surtout, parce qu’avant même que le moindre élève n’y mette les pieds, toute sorte de sortilèges plus ou moins contrôlés s’en échappaient avec agitation, forçant même l’un des surveillants – Eunice de ce que Lyra et Jude purent voir – à lui porter assistance alors que le professeur était poursuivi par une armée de nuages orageux en colère.
La scène avait amusé beaucoup d’élèves qui passaient par là, et lorsque la cloche sonna pour la deuxième fois le début du cours, une fine brume flottait toujours au-dessus de la tête de leur professeur.
Contrairement à la salle de classe du professeur Delafosse, sombre et sobre, celle du professeur Winterman étincelait de lumière. Les rideaux bleu ciel étaient tirés, de splendides peintures aux décors animés s’étendaient sur les murs et le lustre qui pendait paresseusement au plafond crème donnait la troublante impression d’une délicate pluie organique dont les pampilles s’illuminaient avec le mouvement d’une goutte tombant l’une après l’autre.
Ce spectacle fascina tant Lyra qu’elle butta sur les premières marches de l’auditorium, au grand amusement de Sierra et Théodore, assis dans les premiers rangs. Si la jeune femme ne s’en formalisa pas, préférant admirer les vagues élégantes qui léchaient les murs dans un remous paisible, Jude, lui, se renfrogna.
— S’il te plait Lyra, regarde où tu mets les pieds, la sermonna-t-il en la conduisant le plus loin possible de la petite bande.
— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu t’en agaces autant, lui répondit-elle posément en prenant place à ses côtés à la longue table où il s’était installé. Quoi que je fasse, Sierra et Théodore trouvent toujours le moyen d’en rire.
— Ça n’est pas une raison pour…
Jude ne put continuer car un coup de tonnerre résonna dans la salle, faisant sursauter les quelques étudiants concentrés dans leurs bavardages. Sur son estrade, le professeur Winterman affichait une expression contrite.
— Mes excuses, sourit-il timidement en reposant la règle qu’il avait claqué sur la table. Il semblerait que mon sortilège soit plus puissant que prévu, ajouta-t-il plus bas pour lui-même.
Lyra pencha la tête de côté, intriguée. Le professeur Winterman ne pouvait pas être plus aux antipodes du professeur Delafosse. Avec son air juvénile – à peine plus de la vingtaine – ses traits fins et ses grands yeux expressifs, il ressemblait plus à un étudiant que ce serait perdu en cours de route qu’à un professeur. Ses joues pâles avaient pris deux teintes lorsqu’il s’était excusé, faisant encore plus ressortir ses boucles argentées et ses prunelles à la troublante teinte bleu ciel. Le fait qu’il paraisse un brin maladroit ne faisait que renforcer cette impression de sympathie que la classe éprouva pour lui.
Ainsi que l’intérêt de certaines demoiselles, au vu des gloussements qu’on entendait distinctement sur la gauche.
— Merveilleux, soupira Jude en posant le menton dans sa paume alors que le professeur s’échinait à retrouver ses fiches de cours dans le fatras qui recouvrait son bureau, en plus des cours on va avoir droit à un concert de minauderie.
— Tu dois bien lui reconnaître qu’il est mignon, sourit songeusement Lyra alors que le professeur, dans sa panique, venait de faire tomber la moitié de ses fiches.
— Non, pas toi ! s’exclama-t-il tout bas en se redressant, l’air parfaitement horrifié. Tu ne vas quand même pas te mettre à battre des cils comme ces idiotes, rassure-moi ?
Lyra eut un petit rire.
— Même si je le voulais, je ne saurais pas comment faire, s’amusa-t-elle. Tu ne serais quand même pas jaloux ? demanda-t-elle, taquine.
— Pas du tout, se rembrunit-il en croisant fermement les bras.
— C’est ça, se moqua-t-elle en s’accoudant à son bureau. Préviens-moi quand tu auras fini de bouder.
— Je ne boude pas ! s’insurgea-t-il en fouillant son sac pour en sortir son manuel des Sortilèges et enchantements avancés par Arnold Doidefée.
— Si tu le dis, ricana Lyra en l’imitant.
— Je ne boude p…
— De toute façon, confia-t-elle en le coupant dans son élan, il a beau avoir de jolis yeux, je préfère les tiens.
Jude papillonna des paupières, soufflé.
— Et tu portes bien mieux les boucles rebelles, s’amusa-t-elle en pointant celle qui lui retombait sur la pommette.
Jude vira écarlate et se pencha résolument sur son livre dans un espoir un peu désespéré de le lui cacher. Mais Lyra s’était déjà détourné et seule Evanore, assise un peu plus loin devant eux, remarqua le sourire qui éclaira le visage de Jude tout le reste du cours, ainsi que la joyeuse attention qu’il portait à ses boucles.
— Bon, lança enfin le professeur. Je crois que nous sommes bon. Hum…
Il parcourut sa classe des yeux avant de passer une main nerveuse dans sa nuque.
— Veuillez m’excuser pour ce remue-ménage, mais il semblerait qu’un élève de troisième année ait trouvé très malin d’ensorceler mes affaires pendant le cours précédent.
À la main que se passa Jude sur le visage, Lyra sut qu’il partageait sa pensée : Oliver avait sûrement encore frappé.
— Bien, je me présente, je suis le professeur Elias Winterman. Vous l’aurez sûrement remarqué, mais je suis le plus jeune professeur de cette Académie, alors soyez indulgents avec moi.
Une main se leva, il lui donna la parole.
— Quel âge avez-vous ?
— Vingt-sept ans, répondit-il aimablement. Mais je ne crois pas qu’il vous soit indispensable de le savoir, ajouta-t-il avec une légère perplexité.
— Êtes-vous célibataire ? demanda une fille du premier rang.
Toute sa bande se mit à glousser et à se jouer des coudes. Le professeur parut lutter contre le fard qui lui brûlait les joues.
— Je… Ce n’est certes pas pertinent mais non, je ne suis pas célibataire.
Un vent de tristesse s’abattit sur une grande moitié de la salle qui se désintéressa grandement de ce qui suivit.
— Maintenant, j’aimerai vous parler du programme de cette année, annonça-t-il et il parut tout de suite beaucoup moins timide. Comme le professeur Delafosse a très certainement du vous le dire, afin de préparer correctement votre future invocation, il vous faut apprendre à dessiner des cercles magiques parfaits. Celui de rétention utilisé lors du rituel est parmi les plus complexe à tracer car il requiert de nombreux cercles internes et des runes dont la moindre petite erreur peut engendrer un désastre.
— Quel genre de désastre ? voulut savoir un élève du premier rang.
— Oh, il peut y en avoir de toutes sortes, répondit le professeur en se postant derrière son bureau. Les plus courantes sont une instabilité du cercle qui, s’il est utilisé pour une invocation, risque bien de vous exploser à la figure.
Lyra ne put s’empêcher de repenser à l’histoire de l’oncle Eli. Était-ce ce qui lui était arrivé lors de ses expérimentations ? Après tout, ouvrir un passage assez grand à travers le Voile pour pouvoir l’explorer devait être nettement plus impressionnant que l’invocation d’une Ombre mineure, et vu les années qu’il avait passé à y travailler, le cercle magique qu’il avait dû créer devait être autrement plus complexe que celui qu’ils allaient apprendre à tracer. L’explosion du laboratoire venait-elle d’une instabilité du cercle ? Ou la déchirure du Voile avait requis bien trop d’énergie même avec l’aide de son familier pour que le cercle puisse être maintenu ?
Une pensée terrible lui vint brusquement. Avait-il seulement préparé un cercle de rétention comme celui d’une invocation classique où s’était-il concentré sur l’ouverture du Voile sans même s’assurer une sécurité en arrière ?
Lyra se mit à se ronger la lèvre alors que de nouvelles questions fusaient un peu partout dans la salle sans qu’elle ne les entende vraiment.
— Va-t-on étudier le cercle de rétention tout de suite ? demanda Sierra, ce qui la ramena au présent.
— Non, répondit calmement le professeur Winterman. Son dessin est bien trop complexe pour commencer par lui. Nous débuterons par des tracés plus simples comme l’invocation d’une flamme où de flocon de neiges dans un milieu contrôlé. Je vous conseille toutefois d’étudier le dessin du cercle d’invocation. Plus il sera clair dans votre esprit, plus le dessiner vous sera instinctif. À présent, entama-t-il en ramassant ses fiches, je vais vous distribuer à tous un exemple de cercle d’invocation.
Et ce disant, il jeta les fiches en l’air. Ces dernières filèrent droit devant chaque élève, dévoilant un tracé simpliste mais aux runes non moins complexes et empâtées. Elles s’accompagnaient toutes d’une craie blanche que Lyra roula distraitement entre ses doigts.
— Vous trouverez à la page 18, un énoncé sur la manière de dessiner un cercle. N’oubliez surtout pas qu’il ne faut jamais commencer par l’intérieur. Tracez toujours la ligne extérieur avant de commencer les runes internes. Autrement, vous risqueriez de l’activer par inadvertance.
— Doit-on recopier le cercle que vous venez de nous distribuer ? demanda un garçon sur la droite.
— Vous pouvez, mais je vous invite à en créer un vous-même. Tout ce que je vous demande pour ce premier cours, c’est de dessiner un cercle viable qui puisse être activé et qui invoquera une force élémentaire. Que le résultat se présente comme une flamme, un flocon ou même un bourgeon, cela m’est égal pourvu que quelque chose apparaisse et demeure dans le cercle de confinement.
Puis, avec un sourire enjoué il ajouta :
— À vos craies !
Lyra étudia avec attention le modèle que leur avait distribué le professeur ainsi que la marche à suivre décrite par son livre. La première chose à faire était de dessiner un cercle parfait. Une étape qui promettait déjà quelques difficultés, surtout à main levée. Tout le monde s’y essaya et on entendit bientôt de nombreux grognement à force d’effacement de trait et d’essais infructueux.
Lyra parvint à obtenir un cercle presque parfait après cinq tentatives avant de se repencher sur son livre. Une fois le cercle tracé, il lui fallait ajouter les runes de rétentions qui devaient être les premières à être dessinées tout autour du cercle. Elle s’appliqua donc dans leur dessin avec toute la concentration dont elle était capable.
Cette étape n’était pas la plus difficile, Lyra ayant toujours eut une certaine facilité à dessiner les runes. La suivante, en revanche, se révéla plus complexe car il lui fallait à présent choisir l’élément qu’elle chercherait à invoquer et l’associer de la meilleure manière à la rune d’invocation qu’il lui faudrait activer. Elle se creusa la tête un instant, regardant autour d’elle avec curiosité. De nombreux élèves choisirent la rune du feu, d’autres celle de l’eau ou de la terre. Quelqu’un essaya même avec celle de l’air.
En reposant les yeux sur son cercle, Lyra songea brusquement aux nuits étoilées qu’elle aimait regarder. La lumière n’était peut-être pas l’élément le plus simple à invoquer, mais la neige saurait faire un bon substitut, du moins pour un premier essai.
Lyra sortit son livre de runologie et en écuma les pages à la recherche de la rune des neiges. Elle s’appliqua ensuite à la tracer, l’entremêlant comme dans le modèle avec celle de l’invocation qui devait se trouver parfaitement au centre du cercle.
Une fois le dessin fini, elle l’observa d’un œil critique. À côté d’elle, Jude terminait de tracer la dernière rune. Leurs regards se croisèrent, ils se sourirent.
— Quand faut y aller, marmonna son ami avant d’activer son cercle.
Pour se faire, il sortit sa baguette, comme les trois quarts de la classe qui avait achevé leur cercle. Il tapota le rebord du cercle avec cette dernière et se concentra sur le nouveau symbole que formaient les runes entremêlées. Il en prononça le mot et les lignes de son cercle scintillèrent.
Juste avant de s’éteindre.
Jude grommela dans sa barbe, se penchant sur son livre pour voir ce qu’il avait raté. Le professeur, qui passait non loin entre les élèves pour examiner leur travail, s’arrêta sur celui du jeune homme.
— Ce n’est pas trop mal, approuva-t-il, mais il semble que votre rune d’invocation est légèrement mal faite. Regardez, ajouta-t-il en lui montrant un embranchement qui n’avait pas lieu d’être.
Jude fronça les sourcils et remercia le professeur avant de se replonger dans son étude pour un nouvel essai. Ce dernier se tourna alors vers Lyra, un sourire serein sur les lèvres.
— Ces runes m’ont l’air parfaites, releva-t-il gentiment. Allez-y.
Un peu timide, Lyra sortit sa baguette à son tour et toucha du bout de cette dernière les contours de son propre cercle. Ce dernier s’illumina. Mais alors qu’un semblant de nuage commençait à s’en élever, des étincelles vinrent s’y mêler, produisant une petite explosion que le professeur contint avec sa propre baguette en aigue-marine.
Quelques têtes se retournèrent et Lyra entendit distinctement le ricanement désobligeant de Théodore quelque part à l’avant. Le professeur n’en fit pas cas et se tourna vers Lyra.
— Ce sont des choses qui arrive, la rassura-t-il avec douceur. Je crois que le problème venait du cercle. Il ne semble pas parfaitement rond. Corrigez ça et je suis sûr que vous y arriverez très bientôt.
Lyra le remercia faiblement et il se détourna, observant les essais tout aussi infructueux et parfois aussi explosif des autres élèves.
Elle observa avec une certaine morosité son cercle à moitié effacé avant de se reprendre. Carrant les épaules, elle s’attela à l’effacer pour de bon et s’apprêtait à le retracer lorsque la cloche sonna. Avant que les élèves ne se précipite vers la sortie, le professeur Winterman les interpella.
— Pour la prochaine fois, je voudrais que vous vous entrainiez au dessin de ce cercle d’invocation. Je veux qu’à notre prochain cours votre cercle parvienne à invoquer quelque chose, même le plus infime des flocons de neige.
Dans le couloir, Jude ronchonna de plus belle.
— Il nous demande vraiment d’assimiler le dessin d’un cercle magique d’ici la semaine prochaine ? Je savais Aubelune exigeante avec ses élèves, mais à ce point-là !
— Nous n’avons qu’à nous entraîner, lui répondit gentiment Lyra. Nous avons encore quelques heures avant le dîner, pourquoi ne pas en profiter ?
Jude fit la moue mais accepta tout de même.
Ils passèrent les minutes suivantes à trouver le coin parfait où ils pourraient s’exercer sans être déranger et tombèrent rapidement sur une petite cour intérieure à ciel ouvert juste derrière le château. Les dalles de pierres blanchies par le soleil étaient assez anciennes et fendues par endroit. Des herbes folles jaillissaient un peu partout alors qu’un orme avait poussé sous un ancien vitrail à moitié brisé.
— Étonnant qu’ils aient laissé l’endroit en l’état, fit remarquer Jude en se laissant tomber par terre sous le grand orme.
— C’est peut-être voulu, avança Lyra en s’asseyant en face de lui.
Jude haussa les épaules et tous deux sortirent parchemin et morceau de fusain. Il aurait été plus simple de se servir d’une craie, mais leurs tracés auraient été parfaitement invisible sur la pierre blanche à leurs pieds. Aussi se résolurent-ils à gaspiller quelques feuilles de parchemin.
— Si tu ne veux vraiment pas les gaspiller, avait lancé Jude en surprenant la grimace de Lyra, tu n’auras qu’à effacer le tracer d’un coup de baguette.
— Je n’y avais pas pensé, avoua-t-elle avec un certain embarras.
— Tête de linotte, s’amusa-t-il en lui tapotant le front.
Elle gonfla les joues, agacée et il éclata de rire. L’instant d’après, un silence tranquille reprit possession des lieux, seulement interrompu par le discret grattement du fusain sur le parchemin.
Ayant des difficultés diamétralement opposées, tous deux se conseillèrent et s’aiguillèrent d’une certaine façon. Jude montra à Lyra comment tracer un cercle parfaitement rond quand elle lui signalait les erreurs qu’il faisait dans le tracé de ses runes.
Une heure passa ainsi, entre les essais ratés et les soupirs frustrés. Jude s’apprêtait à laisser tomber pour ce soir lorsque, par il ne savait trop quel miracle, une flamme jaillit enfin de son cercle. Elle n’était pas très grande et brillait assez faiblement, mais elle était là, ce qui ravi le jeune homme.
— Tu vois quand tu veux, le félicita Lyra avant de se retourner vers son propre cercle.
— Très bien, très bien, maintenant à ton tour.
Délaissant sa flamme, cette dernière finit par s’estomper jusqu’à disparaître. Il rangea soigneusement son papier dans son sac et se tourna vers Lyra. Son cercle était parfait, pourtant lorsqu’elle l’activa, de nouvelles étincelles vinrent lui exploser au visage.
N’ayant pas la réactivité de leur professeur, un épais nuage de fumée s’éleva autour d’eux, les faisant tousser. Jude usa de sa baguette pour le faire disparaître.
— Tu sais, je vais vraiment finir par croire que quelqu’un t’a jeté un mauvais sort pour te faire rater à chaque fois, lui fit remarquer Jude en toussant de plus belle.
— Je préfère ne pas y penser, éluda Lyra en ramassant son papier pour l’étudier avec attention.
Un soupir lui échappa.
— Ce n’est pas le mauvais sort le problème, c’est ce fichu cercle, il n’est toujours pas parfait ! s’agaça-t-elle en rejetant la fiche par terre.
Elle agita sa baguette au-dessus et le trait s’estompa jusqu’à disparaître.
— Eh bien, il ne nous reste plus qu’à travailler sur ton incapacité à tracer un cercle, releva joyeusement Jude.
Lyra lui jeta un regard noir auquel il ne prêta aucune attention.
— Fais pas ta mauvaise tête, pour une fois que je peux te taquiner sur quelque chose que tu n’arrives pas à faire.
— Ah, ah, répondit-elle platement.
— Je sais, je suis hilarant. Maintenant concentre-toi, je vais te remontrer comment faire.
Les heures qui suivirent, Lyra ne les passa plus qu’à dessiner des cercles plus ou moins réguliers dans leur courbe et à chaque essai infructueux, Jude l’encourageait, allant jusqu’à guider sa main pour qu’elle assimile le bon mouvement de poignet.
Le soleil commençait à décliner à l’horizon lorsque Lyra parvint enfin à tracer le cercle parfait. Sous le regard enthousiaste de Jude, elle se mit rapidement à rajouter les runes et, un peu anxieuse, activa le cercle.
Ses lignes scintillèrent mais contrairement à toutes ses fois précédentes, aucune étincelle ne vint lui exploser au visage. À la plage, de légers flocons naquirent à la base d’un très léger nuage dont l’aspect était plus proche de la brume que du nimbostratus.
— Tu as réussi ! s’exclama Jude, ravi et Lyra ne put retenir une exclamation de joie à son tour.
Ils étaient sur le point de fêter ça lorsque la cloche sonna l’heure du dîner. Les deux amis se dépêchèrent de rassembler leurs affaires et se précipitèrent dans le réfectoire où ils retrouvèrent Evanore assise à une table avec deux autres élèves de première année.
— Où vous étiez passé ? demanda-t-elle avec curiosité en se réservant une bonne dose de purée et de rognon de veau. Y en a qu’on parié que vous étiez éclipsés pour faire des bêtises.
— Quel genre de bêtise ? interrogea Lyra alors qu’une légère teinte rose réchauffa les joues de Jude à côté d’elle.
— On travaillait sur les cercles magiques dans la cour abandonnée, répondit-il en se servant rapidement après Evanore.
— La cour abandonnée ? s’étonna-t-elle. Ce n’est pas le repère des amou…
— Tu me passes la saucière, s’il te plait ? la coupa Jude sans vergogne.
Et à son expression, et surtout ses yeux grands ouverts comme un hibou, l’apprentie mécamage sut qu’il valait mieux qu’elle se taise.
Lyra, elle, observait cet échange avec perplexité. Elle aurait pu interroger Evanore sur ce qu’elle voulait dire, mais son attention était tout entière tournée vers le cercle magique réussi dans son sac. Un sourire étira ses lèvres malgré elle alors qu’une indicible fierté l’envahissait.
Et pendant le cours, les cercles, ils les tracent sur quel support ? Sur leur table ? Par terre ? Sur une feuille de papier ? Sur une ardoise ?
Au début quand ils sont arrivés dans la salle, je m'attendais à un professeur Flitwick
"il ressemblait plus à un étudiant que ce serait perdu" => qui se serait perdu ?
"l’invocation d’une flamme où de flocon de neiges dans un milieu contrôlé" => ou, sans accent
"leurs tracés auraient été parfaitement invisible" => invisibles
Pour répondre à tes questions : ils tracent les cercles sur leur table, à la craie ça s'efface mieux, mais je t'avoue ne pas avoir pensé à l'ardoise, peut-être que je modifierai ^^
Pour ce qui est du compas, ils ne s'en servent simplement pas, le tracer à la main permet de pouvoir en tracer dans n'importe quelle situation et avec n'importe quoi comme un morceau de charbon sur un mur ou même une ligne tracée au doigt dans du sable. D'autant que certains cercles sont si grands qu'il est impossible d'utiliser un compas, à moins qu'il fasse la taille de celui qui le manie. D'ailleurs, certains cercles magiques sont tracés directement dans les airs avec une baguette, c'est une pratique encore plus complexe qu'on verra plus tard avec le professeur d'alchimie qui fera une démonstration, là encore il n'y a pas la possibilité d'utiliser un compas x) mais peut-être devrais-je le notifier ?
Et non, j'aime beaucoup Flitwick mais faire un copier collé aurait été un poil trop
Merci pour les coquilles ! Je corrigerai ça sous peu :)
A bientôt !