Après être revenu d’une réunion chez les Suarez, Garnacho entra chez lui, le cœur corrompu par la frustration qu’il ressentait envers cette famille. Il voulait les exterminer tous, jusqu’au dernier ; et, il n’allait reculer devant rien pour le faire.
« Je n’aime pas les jumeaux. Je n’ai jamais pu les saquer », songea-t-il. « Pour moi, ils représentent tout ce que la terre a de plus inutile, horrible et répugnant à offrir. Ce sont des êtres entre qui, il existe une inconditionnelle rivalité - Comme s’il n’y avait pas déjà assez de luttes et de guerres dans ce monde de pervers – Ce sont des fauteurs de troubles. Elles sont profondément trompeuses, ces créatures démoniaques. Je refuse de croire qu’elles sont nés de Dieu. Non, ces spécimens obscurs sont ni plus ni moins que des rejetons de l’enfer. Pour certaines cultures Bantous et Yaka, on les considère comme des êtres dotés de pouvoirs surnaturels, pouvant entraîner le bonheur comme le malheur. Ces... choses sont redoutés et vénérées parmi les leurs ; ils représentent le danger. Dans la région de Mananjary, au sud-est de Madagascar, la tradition les considère comme porteurs d'une malédiction. Pour cela, ils sont soit livrés à l’abandon, soit mise à mort. C’est pour ça que pour les éradiquer, je pense qu’il n’y a rien de bien compliquer ; il faut faire disparaître la personne qui est à l’origine de ses calamités. Oui, c’est ce que je dois faire. Je dois mettre fin à la vie de leur créateur : tuer la gémelliste », conclut furieusement celui que la police des Madras1 surnommaient ‘The Letal Killer”.
Paragraphes 38 et 39, Chapitre 6, Pages 33 et 34
Guadeloupe, Iles Caraïbes
26 Juillet 2023, 11h02
- Merci d’avoir répondu à mon appel.
- Vous aviez insinué avoir des informations à me communiquer au sujet des évènements qui frappent actuellement Pointe-à-Pitre. Je vous écoute.
Le lendemain matin, Guillermo se réveilla à l’hôtel avec des cernes sous les yeux et du sang sur les vêtements. Il avait fermé l’œil très tard dans la nuit et s’était retrouvé emmailloté dans les draps, qui avaient été témoins de l’assassinat de Montserrat.
Pendant qu’il rangeait ses affaires à l’hôtel, il était tombé sur un vieux livre qu’il avait commencé à lire quand il était à la résidence familiale. Il s’agissait d’un manuscrit qu’il avait écrit quand il était encore adolescent. Happé par la nostalgie, il se mit à poursuivre sa lecture. Cependant, plus, il tournait les pages et plus il en était terrifié. Il s’avérait que les évènements y relatés, correspondaient avec ceux qui se produisaient maintenant dans la ville où il était.
Pris de panique, il saisit de suite le numéro de la police pour faire part de ses soupçons. S’il fallait se fier à la chronologie des meurtres de son livre, il perdrait très bientôt un être cher ; et ça, l’écrivain ne pouvait plus se le permettre.
- Eh bien, Officier Félix, je ne saurais pas comment vous l’expliquer ; mais, je crois bien que l’auteur de ce carnage mortel reproduit exactement les mêmes scènes de meurtres d’un de mes romans.
- Ah bon ? Mais, En êtes-vous vraiment certain ?
- Oui ! La disparition du jumeau toxico, le meurtre du prêtre, de la veuve, et maintenant, celui de Montserrat. La chronologie est la même.
- Très bien. D’abord, gardez votre calme. Ils existent des tas de psychopathes qui se sont amusés à commettre des meurtres en s’inspirant de polar à succès. Alors, sachez que ça n’a rien d’un cas isolé, et que la police est parfaitement capable d’enfermer ce genre de criminel.
- Non, ce n’est pas ça. Vous ne comprenez pas.
- Quoi donc ?
- Je ne suis pas en train de vous parler de la simple imitation d’un roman policier, non. Il se trouve que ce... psychopathe, comme vous dites, reproduit à l’identique une série de meurtres réalisée par le personnage principal d’un de mes vieux manuscrits.
- Mais encore ?
- Bah ! Je vous parle de manuscrit-là, pas de roman.
- La différence ?
- Ce livre, je l’ai écrit lorsque j’avais l’âge de 15 ans. Je ne l’ai jamais publié et jamais montré à personne.
- Pardon ?
- C’est bien ce que je suis en train de dire ; et il faut réagir vite avant que le pire n’arrive.
Pendant qu’ils s’entretenaient, le policier reçu un appel de la part d’un de ses collègues.
- Allô, Officier Félix !
- Agent Péton, je vous écoute. Qui a-t-il ?
- Un nouveau meurtre à été commis, Officier.
- Quoi ? Que... que dites-vous ?
Apparemment le tueur en série, amateur de “polar jamais publié”, avait encore frappé. Les doutes de Guillermo étaient donc confirmés. L’assassin qui sévissait à Pointe-à-Pitre s’était mis à table une nouvelle fois.
- Quoi ? Que se passe-t-il, Officier Félix ?
- Mon... monsieur Ortega, je crois bien que votre mystérieux fan vient de commettre un autre meurtre.
- Non, ne me dites pas que...
- Si. Et, je suppose que vous de savez qui il s’agit ?
- Oh non ! Non, pas elle.. pas ma mère.
______________________________
1.Les Madras : C’est un groupe ethnique et culturel de la Guadeloupe, d'origine indienne. Ils sont arrivés au XIXe siècle pour travailler dans les plantations après l'abolition de l'esclavage. Ils ont apporté leurs traditions, coutumes et religions, et font maintenant partie de la culture guadeloupéenne.
2.Cancer oral : Vulgairement appelé cancer de la bouche, le cancer buccal ou oral est une tumeur qui affecte les tissus de l’orifice buccal (les lèvres, les gencives, la langue, etc...). Parmi ses origines les plus récurrentes, on retrouve la consommation du tabac et de l’alcool.