Chapitre 14 : Le cuisinier, le geek et le mortministe

Par Zephirs

Les momies avancèrent, animées par des mouvements lourds et désordonnés, leurs mâchoires grandes ouvertes. Leurs bras se placèrent devant-elles, tel le parfait cliché du mort-vivant, puis après quelques secondes, passèrent au-dessus de leurs têtes afin qu’elles puissent s’étirer.

— Sam, qu’est-ce qu’ils font les monstres ?

Ces derniers s’arrêtèrent net, comme offusqués.

— C’est nous que tu traites de monstres ? interrogea celui sorti du sarcophage gauche.

La surprise parcourut le visage d’Ashley, accentuée par la spatule accroché au tablier de la créature centrale.

— Nous sommes neutre, surenchérit cette dernière.

Les traits de Samuel se relâchèrent, il rangea son épée.

— C’est bon Ash, détends-toi.

Mais la jeune femme n’allait pas abandonner si vite.

— Enfin, ce sont des momies. Elles attaquent les personnes… ce sont des monstres !

— Encore un stéréotype de fichu être vivant privilégié, protesta l’embaumé de gauche, un demi-doigt pointé vers l’impétueuse blondinette. Ce n’est pas parce que certains d’entre nous ont eu quelques débordements qu’il faut généraliser.

La momie avança en traînant sa jambe gauche, le doigt toujours en l’air, suivi par la seconde, d’un pas tout aussi claudiquant.

— Et d’ailleurs, si les êtres vivants ne venaient pas explorer des tombeaux qui ne sont pas à eux, il n’y aurait pas de problème. C’est de leur faute s’ils se font manger. Idiots d’êtres vivants.

La main en décomposition de la momie au tablier vint se poser sur son épaule.

— Du calme, tu vas encore emmêler tes bandelettes. Vous voulez un cookie ? La vie est toujours mieux avec un cookie ! Dommage que j’ai appris leur existence après ma mort...

Le Chasseur se pencha vers l’oreille d’Ashley sous le regard plein d’espoir du cuisiner mort-vivant :

— En plus des catégories, les légendes ont aussi des types. L’appellation « Monstre » n’est pas appréciée chez les créatures qui ne le sont pas. Enfin, c’est du jargon magique…

— Pas d’amalgame !

Les deux compagnons braquèrent leurs pupilles sur la momie résidant dans le sarcophage de gauche, et accessoirement, la plus agaçante.

— J’ai peut-être trois mille huit-cents ans, mais je ne suis pas sourd.

Discrètement, Samuel donna quelques coups de coude à Ashley. Cette dernière lui adressa un regard interrogateur, puis ses sourcils se haussèrent d’un air entendu avant que ses lèvres ne s’étirent.

Ashley se racla la gorge afin d’adopter son ton le plus professionnel :

— Vous êtes qui exactement ?

— Nous sommes les trois gardiens de… les trois gardiens.

Son ami acquiesça en ronchonnant, vexé que personne n’ait daigné apporter une quelconque attention à sa proposition.

— Les trois gardiens de quoi ?

À en croire le frottement derrière son crâne, la question était plus compliquée qu’elle ne paraissait. Plusieurs de ses bandelettes s’écartèrent, certaines s’entremêlèrent, puis finalement la momie lâcha :

— Je ne sais plus vraiment… mais c’est très important.

L’aveu écarquilla les yeux d’Ashley.

— Comment peut-on oublier un truc pareil ?

La réaction de Samuel ne fut guère différente :

— Ne plus avoir de cerveau n’est pas une excuse.

La mâchoire du trépassé manqua de se déboîter.

— Idiots d’êtres vivants anti-mort privilégié ! s’écria-t-il d’une voix aiguë étouffée par la rage. Vous croyez que c’est facile de ne plus être en vie ?

Ses grands gestes faillirent entarter la momie cuisinière à plusieurs reprises. Samuel, dans une attitude défensive, plaça ses mains devant lui pour parer à toute éventualité.

— Mais je ne fais qu’énoncer des faits. Les organes sont enlevés pendant la momification, donc…

— Donc tu te crois permit d’énoncer des remarques aussi déplacées ? Tu es un être vivant, tu n’es pas en droit de parler de…

L’ustensile de cuisine s’abattit sur son crâne et le sonna.

— À vrai dire, même de son vivant il n’a jamais eu de cerveau. Et depuis qu’il est entré chez les mortministe, c’est pire.

Le mortministe voulu répliquer, mais dans sa précipitation à plaquer ses mains sur sa tête, il remplit sa bouche de tissu. Seul un bruit étouffé et contestataire s’échappa d’entre ses lèvres. L’autre gardien éclata d’un rire rauque :

— Oui, c’est ça. Désolé pour l’accueil, moi c’est Baoufrê et ce guignol, c’est Jimmy.

Ashley objecta immédiatement :

— Ça fait pas très égyptien.

— Oui bah on a oublié son vrai nom et il a choisi celui-là.

Le dénommé Jimmy réussit à recracher les bandelettes qui le bâillonnaient ainsi qu’une de ses dents.

— C’est un scandale. Oser juger sur le prénom, je peux vous garantir que…

Ashley releva sa dague.

— Si je coupe la langue d’une momie, elle ne peut plus parler ?

— Affirmatif, confirma Samuel.

Baoufrê haussa les épaules.

— Je suis pas contre.

Les yeux de Jimmy faillirent être expulsés de leurs orbites. Il battit en retraite dans un demi-tour laborieux, son poing brandit vers eux.

— Vous osez vouloir m’attaquer... Fasciste ! Vous m’aurez jamais vivant.

Ses jambes s’agitèrent aussi vite que possible pour le traîner vers le refuge le plus proche : son sarcophage. Ce qui n’était pas une mince affaire avec ses bandelettes enchevêtrées à plusieurs niveaux de ses jambes.

Après plusieurs clignements d’yeux des deux « êtres vivants privilégiés », et le « clac » de la paume de Baoufrê rentrant en contact avec son front, ils abandonnèrent toute tentative de comprendre la scène.

Le Chasseur fit quelque pas en direction des sarcophages pour les observer de plus près, mais resta suffisamment à distance au cas où les momies tenteraient de lui tendre une embuscade.

— Vous avez dit être trois, où est le troisième ?

Même exaspéré, le trépassé cuisinier garda un ton courtois.

— Entre les griffes de notre plus ancienne relique.

Le bras enveloppé de la momie pointa circulairement la salle avant de s’arrêter sur un objet blanc et rectangulaire. Ce même objet devait sûrement dater des temps anciens où les hommes venaient à peine de naître. Un objet si puissant, mais en même temps si petit que…

— Mais c’est un modem 56k !

Ashley se précipita auprès de l’appareil pour l’examiner sous différents angles.

— Wow, ça fait vachement longtemps que j’en ai pas vu un.

Le gardien bomba le torse.

— Oui ! On raconte qu’avant cela, il n’y avait même pas internet… quelle bizarrerie.

Sam s’approcha davantage des cercueils sculptés de hiéroglyphes avant qu’Ashley n’ait eu le temps d’objecter qu’internet était une invention récente, ce qui monopolisa toute l’intention de Baoufrê.

— J’imagine qu’il y a une faille dans le coin pour que vous ayez tout ce… bric-à-brac. Mais ça ne répond pas exactement à ma question.

— Il est dans son sarcophage. L’appel de la toile est plus fort que l’entrée de deux… visiteurs ? C’est bien ce que vous êtes ?

Le Chasseur prit plusieurs secondes pour répondre. Les doigts de sa main droite exécutaient furtivement des figures complexes que seule Ashley remarqua.

— Bien sûr, des pilleurs de tombes ne s’embêteraient pas à discuter avec les gardiens.

Son ton possédait une sonorité qu’Ashley n’avait pas encore entendue chez lui. Il était à la fois sérieux et direct, ce qui la faisait douter de ce qu’ils feraient si le Catalyseur se trouvait réellement là, mais aussi marqué par une sensation indéchiffrable.

— Peut-être pourriez-vous nous dire par où continuer ? Nous avons exploré une petite partie de la pyramide, et c’était plutôt sportif, mais notre objectif est d’atteindre la chambre du roi.

— La chambre du roi ?

Aux yeux du gardien, l’exploration de pyramides semblait représenter une activité tout à fait normale.

— Vous n’avez pas la moindre chance de l’atteindre mes pauvres amis. Et puis, je ne peux pas vous laisser y aller sans trahir mon serment de protection.

— Qu’avez-vous juré de protéger Baoufrê ? Nous n’y toucherons pas, ainsi votre serment sera respecté.

La momie devint aussi embarrassée que le mortministe lorsqu’il lui avait posé la même question. Elle perdit son expression courtoise, agacée d’être ainsi cuisiné.

Les mouvements de doigts de Samuel accélérèrent dans son dos. Pendant une fraction de seconde, Ashley jurerait avoir vu des particules bleues s’en échapper pour rentrer dans la tête du trépassé.

— Sapristi ! Cher Baoufrê, si vous nous dites comment y aller, nous pourrons revenir afin de vous donner la réponse. Ça vous éviterait de faire une telle tête dès que quelqu’un vous pose la question.

Baoufrê ouvrit puis ferma la bouche tel un poisson hors de l’eau. Il ne paraissait pas encore suffisamment convaincu pour accepter.

— Vous avez juré de protéger ce qu’il y a dans la chambre, mais aucun serment n’a été prononcé pour ce qui concerne d’y amener quelques visiteurs, n’est-ce pas ?

— En… en effet.

— Donc aucun serment ne sera brisé si nous y allons uniquement pour voir l’intérieur.

Tout le corps de la momie commença à trembler, en proie à un furieux combat intérieur.

Blang. Ils sursautèrent tous deux avant de se tourner vers Ashley, accroupit pour ramasser une corbeille de fruits aux reflets argentés.

— Désolée.

Une obscurité anormale éclipsait le regard habituel de Samuel. Il mentait, elle en était sûre. Cependant, le naturel qui se mélangeait à une tonalité qui ne devait pas en avoir la faisait presque douter.

— Jeune demoiselle, cessez de fouiller dans nos affaires.

Ashley acquiesça sans rien dire en reposant la corbeille à sa place. Ses yeux de fouineuse avaient déjà confirmé ce qu’ils soupçonnaient au loin : un quatrième sarcophage se cachait bien sous cet amas de jeux de sociétés, coupelles et instruments de cuisine en tout genre.

Le Chasseur toussota pour ramener l’attention sur lui :

— Donc vous allez nous aider ?

L’air confus de Baoufrê s’était évaporé, ce qui lui déplaisait grandement.

— Écoutez, même si je le voudrais, je ne le pourrais pas. Je vous conseille de visiter une autre pyramide si vous êtes à la recherche de sensations fortes. Maintenant, partez par où vous êtes venus.

Le cuisinier mort-vivant tourna les talons pour se diriger à son sarcophage, mais il fut fermement empoigné par l’épaule avant de pivoter contre son grès.

Imperium.

Un cercle de chaînes brumeux partit de l’extrémité des doigts du Chasseur pour se fixer sur le front de Baoufrê. Aussitôt, ses yeux se révulsèrent.

— Qu’est-ce que tu lui as…

Sam tituba, puis percuta la boite de gauche. Sa main se leva instantanément pour stopper Ashley, venue l’aider pour l’empêcher de basculer.

— Je vais bien.

Le sarcophage de Jimmy s’entrouvrit pour laisser passer sa tête.

— C’est pas parce que vous êtes des êtres vivants que vous pouvez vous permettre de…

Le regard assassin de Samuel l’effraya à tel point qu’il lâcha un cri aigu. Dans sa hâte de fermer la porte, la momie ne vit pas qu’une bandelette en dépassait. Un bruit d’élastique suivit d’un impact sonore ébranla son sarcophage.

— Tu n’avais pas dit que tu devais arrêter la magie pour un certain temps ?

L’homme au long manteau gris-noir se redressa avec un sourire maladroit. Il aurait pu passer pour quelqu’un en pleine forme s’il ne haletait pas et ne se mordait pas compulsivement les lèvres.

— Cas de force majeure, je devais prendre le contrôle de son esprit. Je n’ai absolument aucune idée de comment continuer à avancer sans détruire chaque parcelle de mur de cette salle.

Une de ses mains passa dans ses cheveux.

— On aurait eu l’air malin.

Baoufrê se tourna tel un automate en direction du troisième sarcophage, puis se figea, le regard vague. La marque sur son front avait disparu sans inquiéter le moins du monde Samuel. Malgré un temps d’attente plus que raisonnable, aucune trappe ou portail n’apparut.

— On attend quoi ?

Une pointe d’agacement s’invita sur le visage du Chasseur.

— Que Baoufrê exécute mes ordres.

Ashley fixa la momie sans noter le moindre mouvement notable de sa part.

— Il est au courant qu’on n’a pas toute la vie devant nous ?

D’un geste lent, elle essuya les gouttes de sueurs qui coulaient de son front. Était-ce elle ou la température augmentait ?

— S’il ne fait rien, c’est qu’il n’est pas en capacité d’exécuter l’ordre, expliqua Sam tout en frottant son menton.

Une nouvelle instruction se forma dans son esprit, plus concluante que les précédentes. Baoufrê ouvrit mécaniquement le sarcophage, et permit aux deux compagnons de comprendre à quel point la pierre isolait à merveille le son. Une musique, qui ressemblait fortement à du rap avec une touche plus… égyptienne, leur perça les tympans.

La bouche d’Ashley tomba lorsqu’elle en aperçut l’intérieur : en plus de sa grandeur, qui ne laissait aucun doute sur l’utilisation de la magie lors de sa conception, de nombreux déguisements, éparpillés sur une armée de portes vêtements, monopolisaient l’espace.

Mais ce n’était rien face à la momie qui s’agitait sur la page Youtube de l’écran à demi caché par un tas de bandelettes avachi sur une chaise. L’onglet chargea brièvement avant de passer à la vidéo suivant. Le même cadavre ambulant réapparut dans un bruit étrange qui émanait de sa bouche :

— Bandelette -91 avant J.C, les pyramides de Gizeh. Je vais clasher un petit boloss là, Toutankhamon, qui se croit drôle avec ses vidéos sur les châteaux de sable. Bah Toutankhamon, on devrait plutôt t’appeler « Toutencarton » car tu…

L’écran se figea.

— Qu’est-ce que tu veux Baoufrê ?

L’énorme momie exécuta un demi-tour sur sa chaise roulante.

— Si c’est encore pour me proposer des cookies, je t’ai déjà dit non. Leur goût est tellement atroce qu’il pourrait me tuer une seconde f… Nous avons des invités ?

Le troisième gardien venait tous juste d’apercevoir la tête blonde qui observait son antre comme s’il s’agissait d’une scène de crime. Les dizaines de paquets de bonbons et canettes de boissons sucrées vides éparpillés sur le sol ne devait pas y être étranger.

— Djédefhor, j’ai besoin de savoir comment on va dans la chambre du roi. J’ai oublié.

Le sortilège n’incluait vraisemblablement pas la subtilité.

— C’est les bons ?

La paupière droite de Baoufrê tressauta, sa mâchoire se resserra. Son corps eut une légère secousse presque imperceptible.

— Ou… oui.

La momie cuisinière accompagna sa réponse d’un hochement de tête laborieux, hochement de tête suffisant pour que Djédefhor ouvre un des tiroirs de son bureau, et en sorte une baguette en bois. Après quelques tournoiements, Baoufrê l’attrapa en vol. Ses yeux papillonnèrent plusieurs fois en contemplant l’objet fin et sculpté couvert de hiéroglyphes.

— La formule est…

— Je m’en souviens maintenant.

L’imposant mort-vivant sourit. Même si ses paroles exprimaient une irritation manifeste, un air bienveillant se lisait au travers de ses bandelettes.

— Si c’est tout, laisse-moi tranquille. Tu pourras me déranger si c’est la fin du monde ou si l’on mange pizza.

La momie sortit sous les directives mentales de Samuel, et la porte se referma. Baoufrê alla à droite des sarcophages, brandit la baguette, après quoi des sons incompréhensibles sortirent de sa bouche. L’intuition d’Ashley lui susurrait que ce devait être de l’égyptien ancien que le sort de traduction ne parvenait pas à retranscrire pour une raison inconnue.

Un glyphe apparut au-dessus de l’instrument magique, irradié par une lumière dorée capable de brûler la rétine de quiconque la contemplerait trop longtemps. Ses traits se déformaient dans des arcs électriques qui la rendaient illisible.

Tout de suite après, un carré lumineux apparut sur le mur avant de dévoiler un portail donnant sur un couloir sombre.

— Qu’est-ce que c’était ?

— De la magie égyptienne, aussi appelée la magie oubliée.

La curieuse jeune femme voulait clairement en savoir plus, cependant un sujet plus important préoccupait les pensées du Chasseur.

Est-ce que nous sommes les bons ?

Sur le moment, il avait préféré jouer le jeu de Djédefhor en optant pour une réponse positive. Seulement, c’était sans avoir la moindre idée de ce que cachait cette simple phrase. La facilité avec laquelle le troisième gardien leur avait donné le moyen d’accéder à sa seule raison d’exister ne le rassurait pas. D’ailleurs, le comportement des trois momies montrait de nombreux signes anormaux.

Seulement une des trois se souvient de ce qu’elle garde… C’est impossible.

Deux hypothèses se formaient dans son esprit : soit ils avaient subi un sort d’oubli qui entraînait des confusions majeures au sein de leurs esprits, soit la décadence des protections de la pyramide les impactait également.

— Sam ?

Ashley le regardait, les bras croisés, ses deux sourcils froncés. Un grognement passe-partout s’échappa de la gorge du Chasseur. Ce n’était assurément pas ce qu’attendait la jeune femme.

— Tu ne m’as même pas écouté !

D’un air désolé, il se frotta l’arrière du crâne.

— Excuse-moi, tu disais ?

Ashley soupira, et chassa par la même occasion une des mèches blondes couvrant son front.

— En gros ? C’était bien trop facile. On a même pas eu besoin de botter des derrières pour continuer à avancer.

Un raisonnement clairvoyant et très réfléchi pour une novice qui découvrait à peine les dangers du monde caché et ses nombreux monstres très sympathiques. Du moins, c’est ce que pensa Sam. Et cela, sans lien avec le fait qu’Ashley pensait exactement la même chose que lui. Absolument aucun rapport.

La blondinette reprit après un regard dans le couloir obscur qui lui inspirait autant confiance qu’une grenade dégoupillée :

— Je disais également que ça ne serait peut-être pas une bonne idée de franchir ce portail. Les momies sont possiblement de mèche avec le garçon qu’on a rencontré tout à l’heure, il y a un quatri...

Sam secoua catégoriquement la tête, après quoi il se tourna vers Baoufrê, raide comme une planche à quelques mètres d’eux.

— Non, c’est impossible. Et puis, c’est pas comme si…

— On avait vraiment le choix ? Je sais.

Ashley pointa du menton la momie cuisinière.

— On fait quoi pour lui ?

Les épaules du Chasseur se haussèrent avant qu’il ne tourne les talons, et se rende au portail.

— Il reste ici. Tant que je serai à porté, mon sort se maintiendra. On a juste à espérer qu’on sera suffisamment loin quand Baoufrê retrouvera ses esprits, histoire qu’il ne nous cause pas des problèmes.

Samuel s’arrêta si près de la surface magique que sa tête la collait presque. Ses mains se vissèrent sur ses hanches pour adopter une posture de « fouineur » que prenait parfois Ashley sans s’en rendre compte. Après quoi, il trempa un de ses petits-doigts dans le portail comme s’il pouvait l’avertir du danger une fois ressortit.

— Tout cela me semble aux normes. Il n’y a absolument aucun danger à franchir ce portail.

Le Chasseur s’y engouffra aussitôt, confiant et sûr de lui.

Ashley le distinguait difficilement dans la noirceur du couloir, du moins, jusqu’à ce que son saphir s’illumine de mille feux. Elle fit plusieurs gestes insistants pour l’inciter à revenir, gestes tous aussi utiles qu’un parapluie dans une tempête, si elle en croyait les lueurs bleutées que réfléchissaient ses dents.

Le Chasseur écarta les bras avant de réaliser un tour sur lui-même. Rien qu’au mouvement de ses lèvres et à son expression satisfaite, Ashley devinait parfaitement les paroles qu’il prononçait.

Vient Ash, je l’avais dit que c’était sûr. Monsieur le Chasseur ne se trompe jamai…

Subitement, l’autre côté du portail trembla. Sam, déséquilibré et si étonné que sa bouche pendait, percuta le mur. Son regard fixa pendant quelques secondes le siens, puis le couloir pivota pour l’engloutir dans une interminable glissade.

— Sam !

Sans même réfléchir, elle sauta dans le portail. L’instabilité du sol et son inclinaison la firent immédiatement tomber sur le ventre.

Il faisait noir sans la lumière du saphir. La vitesse à laquelle son être filait lui arracha un cri. Pourtant, Ashley n’avait pas peur. Ce n’était pas aujourd’hui le jour de sa mort. Du moins, pas avant qu’elle n’ait fait remarquer à Sam qui avait raison.

Ashley déboucha brutalement dans une pièce irradiée de lumière. Sa vitesse dépassait largement le seuil raisonnable pour ne pas finir en crêpe. Instinctivement, ses mains se placèrent devant son visage, ses yeux se fermèrent. Le sol la percuterait d’un instant à l’autre.

Les secondes passèrent sans qu’aucun choc ne lui inflige une atroce douleur. Ses paupières s’entrouvrirent.

Du sable !

Une désagréable sensation de flottement lui donnait la nausée. Ses yeux s’ouvrirent complètement, et elle vit que son corps restait bel et bien en suspension à quelques centimètres du sol.

Curieux pour un piè…

Sa bouche entra en contact avec le sable, tout comme le reste de sa personne. Ashley cracha frénétiquement pour tenter d’extraire les grains s’étant invité dans sa cavité buccale, sans grand succès.

Rien ne la prépara à la poigne ferme qui saisit l’arrière de son tee-shirt pour la tirer de justesse hors de la trajectoire d’un immense dard. À peine stabilisée sur ses deux jambes, deux immenses scorpions de la taille d’une voiture se présentèrent devant ses yeux et lui firent aussitôt regretter le sable.

Le Chasseur propulsa Ashley en arrière, puis se positionna devant-elle.

— Dégaine ta dague !

La lame de Prison repoussa le premier arthropode avant d’être saisi par les pinces du second.

— Je prends celui-là, il a l’air de bien m’aimer.

D’un bond, Samuel sauta sur le dos de la monstrueuse bestiole. Au même moment, la blondinette transforma sa broche en arme, et le temps se ralentit.

Ses mains tremblaient sous la peur, son sang battait à ses tempes, néanmoins rien de cela ne l’empêchait de brandir sa dague. Ce n’était pas la première fois qu’un monstre lui faisait face. Ce n’était pas la première fois qu’une horreur tentait de la tuer.

Le dard du scorpion essaya de la transpercer. Son corps réagit instinctivement : d’une pirouette sur sa gauche, elle évita l’attaque. Une surélévation du sol faillit la faire trébucher, mais elle se rattrapa au dernier moment. Samuel, de son côté, esquiva le dos tourné la pointe de la queue de sa bestiole. Celle-ci se planta dans le sable, juste devant ses petits yeux entièrement noirs. Ce mouvement, aussi leste qu’étonnant, l’avait surpris.

La puissance de son coup l’obligea à extraire laborieusement son dard du sol tandis que le Chasseur en profitait pour tirer d’un coup sec son épée de ses pinces.

L’apprentie tueuse de monstres joignit ses deux mains sur le manche de son poignard. L’arme lui parut cruellement courte lorsqu’elle l’agita au-dessus de sa tête.

Plus vif encore que ce que l’on pouvait soupçonner, le scorpion pivota pour faire face à son assaillante. L’adrénaline ne suffit pas pour la faire continuer son geste. Son cerveau préféra se concentrer sur la grande ouverture dans le mur, derrière les monstruosités à huit pattes.

Des cliquetis réveillèrent son instinct de survie. Ses pieds reculèrent de deux pas juste à temps pour éviter de finir coupé en deux par d’énormes pinces.

Deux coups sourds résonnèrent, ponctués par autant de craquements. Du coin de l’œil, Ashley aperçut l’éclat bleuté de Prison figé dans la queue du second scorpion, tenue par un Samuel dont les traits dévoilaient un amusement déroutant.

La folie prit subitement possession du corps d’Ashley. Profitant du nouvel échec de son adversaire à la transformer en brochette, elle bondit sur son dos. Aussitôt, tout son poids se jeta sur la queue du monstre, revenue en position d’attaque. Ses bras l’enserrèrent fermement afin d’éviter d’être éjecté sur le sable.

Chaque fois que sa dague rencontrait la carapace de l’arthropode, un horrible bruit de fêlure se répercutait dans tout son être. Un sang vert giclait abondamment sur ses mains, accompagné par une odeur abominable.

La pièce commença à tourner. Les petits cris de la créature lui auraient presque fait pitié, si des cliquetis ne s’agitaient pas non loin de ses jambes. Ashley analysa hâtivement la situation : tournoyer ainsi pendant encore trente secondes ferait remonter les pilules de la mère Hésat de son estomac en plus de la rendre vulnérable.

Un craquement sinistre stoppa net sa monture avant de lui arracher un gémissement pitoyable. L’instant suivant, le scorpion rendit l’âme. La brusquerie d’un tel arrêt propulsa Ashley dans les airs. Après quelques roulades, elle s’aperçut que trente secondes n’étaient pas nécessaires.

— Wow, la classe !

Samuel extirpa Prison de la mâchoire du scorpion.

— J’ai un petit creux maintenant...

La jeune femme s’essuya la bouche grâce à l’un des rares espaces de sa main non-imbibés de liquide gluant, puis se releva. Ce ne fut pas sa meilleure idée, si on se fiait à son pas chancelant.

— Pas mal pour ton premier vrai combat !

Ashley retint un haut-le-cœur.

— J’ai juste failli être embrochée par ce fichu scorpion géant !

Son compagnon secoua la tête comme si l’idée lui paraissait inimaginable.

— Bien sûr que non, je pouvais intervenir à tout moment pour te sauver. Ces bestioles ne sont que des invocations mineures. Rien de très dangereux pour moi.

Le Chasseur troqua sa mine assurée pour celle songeuse.

— D’ailleurs, elles ont été sollicitées récemment.

Son menton pointa le flanc d’un des scorpions marqué par une forme dorée indéchiffrable.

— Le hiéroglyphe possède un halo lumineux, ce qui est le cas que pour les premiers jours d’invocation. Avec le temps, ils prennent une couleur terne et beaucoup moins vive.

Prison virevolta en l’air avant de retrouver son apparence de simple pierre. La dague d’Ashley, quant à elle, retourna à sa forme de broche, broche que la jeune femme accrocha à son tee-shirt. Elle tenta ensuite d’essuyer ses mains sur le sable, alors que son compagnon partait inspecter l’impressionnante ouverture, trop belle pour être vraie.

— L’invocateur n’a même pas pris la peine de sceller la salle.

Ashley émit un faible son pour toute réponse. Les petites bulles vertes collées à la surface latérale de sa main gauche la préoccupaient davantage que l’idée de fournir une quelconque phrase.

De son saphir, le Chasseur balaya le couloir faiblement éclairé par quelques torches verdoyantes avant de se stopper net. Ses yeux se fermèrent, le vide s’installa dans son esprit. Il devait se concentrer davantage pour s’assurer que rien ne lui échappait.

— Pourquoi quelqu’un qui prend la peine d’invoquer des monstres ne referme pas la porte derrière lui ?

Sam ne put se retenir de sourire. Ashley devait avoir réglé son problème de bulles vertes.

— Très simple : soit la personne souhaite que nous continuions à avancer, soit elle n’en a pas eu le temps.

Une grimace déforma brièvement son visage.

— Mais peut-être est-ce juste une manœuvre pour nous faire tomber dans un piège…

Des bruits de pas étouffés par le sable s’approchèrent, et la jeune femme posa sa main sur son épaule.

— Ou peut-être sommes nous juste dans la mauvaise direction. Peut-être que Baoufrê...

Samuel rouvrit les yeux. Ses pas l’enfoncèrent de quelques mètres dans le couloir, sa gemme loin devant lui.

— Nous sommes dans la bonne direction. Si ce n’était pas le cas, on aurait pas eu le droit à un sortilège de ralentissement après le toboggan. Les mages égyptiens faisaient toujours en sorte de pouvoir retourner dans la chambre-forte de leurs pyramides.

— Pourquoi ?

Le Chasseur passa au crible le sol, les torches et le plafond.

— Pour diverses raisons je suppose, je ne suis pas un mage égyptien.

Son bras libre frappa la paroi sur sa gauche. Aussitôt, un « clic » sonore se répercuta sans actionner la moindre mécanisme.

— Sapristi, ça c’est bizarre ! Le piège a été désactivé.

Ashley souffla sur les mèches penchées sur son front.

— Comme par hasard.

Leur méfiance s’intensifia après avoir rencontré une bonne quinzaine d’interrupteurs tous aussi inactifs les uns que les autres. Certains pièges sur leur chemin fonctionnaient encore, mais demeuraient si grossiers qu’aucune personne un minimum observatrice ne se laisserait prendre.

Ils esquivèrent ainsi un sol qui se transformait en gouffre, un étrange orbe bleu ridiculement lent, et une dalle qui actionnait possiblement des flammes sur sa position. S’ensuivit un laps de temps interminable avant qu’enfin apparaisse une ouverture dont la luminosité rappelait celle de la salle des scorpions. Sur le chemin, des flèches tentèrent de les transformer en hérisson. Un détail que les deux compagnons ne remarquèrent pas, puisqu’ils étaient passés bien avant que le piège ne s’active.

Encore une fois, la grandeur de la pièce ne laissait pas à désirer. Il n’en aurait pas fallu moins pour accueillir les douze lignes de dalles en son centre, dalles sur lesquelles figuraient d’étranges personnages à tête d’animaux, des événements, et des signes géométriques. L’autre rive abritait un escalier menant à une immense porte en pierre scellé par un scarabée à l’aura faiblement dorée. Sa lueur oscillait à un rythme instable, déformait certaines des parties de son corps.

D’un air béat qui ne lui allait pas, le Chasseur s’approcha des plaques de pression.

— Nous y voilà.

— Le Catalyseur se trouve derrière cette porte ?

La question fit inspirer une grande quantité d’air à Samuel, air qu’il expira aussitôt.

— Peut-être… ou peut-être pas. Rien n’est sûr tant que nous ne l’aurons pas franchi.

L’homme au long manteau gris-noir se pencha au-dessus d’un des carrés, et perdit immédiatement son sourire.

— Génial... une « énigme ».

Les pupilles d’Ashley cessèrent d’analyser les dalles.

— Je croyais que tu aimais bien « visiter » les pyramides.

La jeune femme plaça ses mains sur ses hanches, puis fixa avec insistance le scarabée.

— On a qu’à passer au-dessus avec ta magie. Tu as suffisamment de jus pour ça ?

Les mouvements de tête du Chasseur indiquèrent que ce n’était pas le cas.

— Je suis agacé par sa simplicité, inutile de passer au-dessus. Et puis, je préfère réserver ma magie pour les situations... délicates.

Ashley tiqua. Dans son esprit, les dessins ne représentaient rien de cohérent. En quoi un homme à tête de piaf avait-il un rapport avec une bonne femme au corps étoilé ?

Le Chasseur posa un pied sans prévenir sur le carré de la bonne femme au corps étoilé. Ashley manqua un battement.

— Mais qu’est-ce que tu fais ?

Les mots s’étranglèrent dans sa gorge et sortirent plus aigus que prévu.

— Ne t’inquiète pas, je t’ai dit que c’était facile. Nous devons juste suivre le chemin de la régénération de Rê.

Dans un murmure à peine audible, Samuel enchaîna :

— Après que Nout ait dévoré le soleil, Upouaout accompagné des trois concepts Héka, Sia et Hou le guide dans le domaine souterrain.

D’un saut, il atterrit sur la seconde ligne. Son poids enfonça la dalle marquée d’une tête de chacal, puis ses pas l’amenèrent sur une autre comportant une canne recourbée, attribut des pharaons. Toujours sur la même ligne, une troisième dalle comportant un homme aux commandes d’une barque s’affaissa. Puis vint le tour d’une quatrième, qui représentait cette fois-ci un homme scrutant l’horizon à l’avant de la même embarcation.

Vu que rien ne vint désintégrer son compagnon, Ashley s’engagea dans son sillage.

— C’est quoi Héka, Sia et Hou ?

Une nouvelle plaque s’enfonça dans le sol, sur la ligne suivante.

— Héka correspond à la magie, Sia à la perception et Hou à l’expression.

L’œil vif et observateur de la jeune femme étudia le pharaon momifié sur lequel les deux pieds de Sam reposaient.

— Pourquoi les prêtres égyptiens ont-ils mis quelque chose d’aussi « évident » pour…

Son regard se dirigea vers l’imposante porte, et sa phrase resta en suspens. Était-ce réellement la porte qui menait à la salle la plus précieuse de la pyramide ?

— Pour dernier rempart avant la chambre du roi ? Cette épreuve est censée n’être qu’une formalité, ou un moyen de vérifier l’assiduité des apôtres. Les pièges précédents balayent en théorie les intrus.

De nouveaux murmures s’échappèrent de la bouche du Chasseur sans qu’Ashley n’en comprenne un traître mot. Vu le dégoût que lui infligea le saut sur la dalle ornée d’un serpent aux allures bienveillant, ce genre de reptile ne devait pas figurer dans ses animaux préférés.

Samuel s’empressa de bondir sur le carré de la sixième ligne décoré par une barque.

— Je te préfère sous cette forme.

Un frisson lui parcourra le corps au souvenir de cette immonde bête d’écailles qu’est le serpent. Sous l’émotion, il avança machinalement sur la ligne suivante, et écrasa la plaque qu’il avait au préalable repérée comme correcte.

Le Chasseur se figea, comme s’il voyait un être invisible. Soudainement horrifiés, ses yeux se baissèrent pendant que Prison apparaissait entre ses doigts. Son expression changea du tout au tout. Ses traits s’affermirent, ses sourcils se froncèrent, ses dents se serrèrent. Malgré toute sa volonté de détruire un ennemi pourtant inexistant, ses jambes défaillirent.

Certes, le serpent sur la dalle paraissait bien plus menaçant que le précédent, néanmoins sans se révéler suffisant pour provoquer une telle réaction.

Ashley tenta de rattraper son ami alors qu’il piquait vers le sol, son poids l’entraîna dans sa chute. Plusieurs plaques de pressions s’écrasèrent sous eux. Ashley ferma aussitôt ses paupières. D’une seconde à l’autre, un piège allait s’activer pour les brûler, les atomiser ou les envoyer dans le néant.

Les secondes passèrent sans le moindre changement.

— Le piège ne marche plus ?

— Ouais.

Le fracas de plusieurs dalles relâchées de leur pression lui indiqua que Sam se relevait. Ses yeux se rouvrirent, elle se remit sur ses pieds. Une série de mots pas très gentils traversèrent son esprit pour qualifier son camarade.

— Je peux savoir ce qui t’a pri…

Samuel plaqua son index sur ses lèvres, ses yeux tournés vers un tas de poussière en haut des marches.

— Ce n’est pas bon du tout.

L’intrépide blondinette chassa le doigt qui osa l’interrompre.

— Tu as failli nous faire tuer !

Le Chasseur s’éloigna au pas de course pour gravir l’escalier sans lui adresser le moindre mot d’excuse, la moindre explication. Pas Même un regard. Ashley examina une nouvelle fois le dessin capable de déstabiliser autant un tueur de monstres aguerri.

Pourquoi...

La voix tremblante de Samuel récupéra son attention :

— Ash, prend ta dague.

Sa paume gauche orientée vers le scarabée ne laissait aucun doute : il s’apprêtait à rompre le sceau. Toujours irritée d’être passée aussi près de la mort, la jeune femme gravit l’escalier, dague en main.

— Quelqu’un a utilisé ses dernières forces pour sceller l’entrée. Cette personne s’est même consumée dans le processus.

Ashley jeta un coup d’œil au tas de poussière. Des hypothèses germaient par milliers dans sa tête, toutes agrémentées par ses connaissances sur les légendes et les révélations de Samuel.

Le scarabée eut un soubresaut avant que le Chasseur ne reprenne :

— Il y avait un quatrième gardien.

Cette phrase ne fut pas très étonnante pour la fouineuse qui le savait déjà.

— Quelque chose l’a fait se précipiter ici. Quelque chose qui l’a même obligé à effacer la mémoire des autres protecteurs de la pyramide.

Une pressante envie de fuir loin et vite jaillit en Ashley, envie férocement combattue par la curiosité brûlant tout son corps à l’en faire sautiller sur place. Chaque mot prononcé par son compagnon renforçait ce feu, dont l’unique but était de connaître le secret caché derrière les portes de la chambre du roi.

— Mon hypothèse était donc correcte. Il n’avait pas le temps de réactiver les pièges. Il devait arriver le plus vite possible pour empêcher…

Tout en se mordant les lèvres, Samuel sortit de son manteau une fiole au liquide gris transparent pour en boire une gorgée.

— Empêcher quoi ?

Les yeux du Chasseur brillèrent d’un éclat bleuté.

— Nous allons le savoir tout de suite. Confringo !

 

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Edouard PArle
Posté le 11/09/2022
Coucou !
Commençons par ma petite réserve, je vais peut-être te paraître un peu matrixé par ça mais je trouve que ce chapitre traîne un peu en longueur. Je vois pas mal de passages qui n'apportent pas grand chose, je pense qu'en épurant tu pourrais avoir quelque chose de beaucoup plus tendu et dynamique. Je sais que c'est difficile de faire des coupes mais bon, je te livre mon ressenti ^^
Jolie chute, je trouve que la tension remonte vers la fin du chapitre avec ce mystérieux 4e gardien. J'ai bien apprécié également le début de chapitre, il y a quelques passages assez drôles. (notamment la réplique pas d'amalgames, excellente !)
Mes remarques :
"tel le parfait cliché du mort-vivant," -> en parfaits morts-vivants ?
"— C’est nous que tu traites de monstre ?" -> monstres
"suivit par la seconde, d’un pas tout aussi claudiquant." -> suivi
"C’est de leur faute s’ils se font manger. Idiots d’êtres vivants." -> si ces idiots se font manger ?
"sur la momie résident dans le sarcophage de gauche," -> résidant
"— Idiots d’êtres vivant" -> vivants
"pour que vous ailliez tout ce" -> ayez ?
"Bandelette -91 après J.C, les pyramides de Gizeh. Je vais clasher un petit boloss là, Toutankhamon, qui se croit drôle avec ses vidéos sur les châteaux de sable. Bah Toutankhamon, on devrait plutôt t’appeler « Toutencarton » car tu…" ahah génial ce passage !
"ne lui inflige une atroce douleur." -> ne lui inflige de douleur ?
"l’avait surprit." -> surpris
"Ses pieds reculèrent de deux pas juste à temps" virgule après pas ?
"Chaque fois que sa dague rencontrait la carapace de l’arthropode, un horrible bruit de fêlure se répercutait dans tout son être. Un sang vert giclait abondamment sur ses mains, accompagné par une odeur abominable." ce paragraphe au passé simple ?
"J’ai juste failli être embroché" -> embrochée
"pour celle songeuse." -> la songeuse
"au corps étoilés ?" -> aux / étoilé
Un plaisir,
A bientôt !
Zephirs
Posté le 22/09/2022
Coucou !

J’ai en effet repéré un ou deux endroits où ça pourrait être un peu plus rythmé, mais ma foi, si tu te souviens de quelques passages, je ne suis pas contre.^^ Je vais essayer de voir ça. :)

Merci pour ton avis et tes remarques, comme toujours, qui m’aident beaucoup !

« "Bandelette -91 après J.C, les pyramides de Gizeh. Je vais clasher un petit boloss là, Toutankhamon, qui se croit drôle avec ses vidéos sur les châteaux de sable. Bah Toutankhamon, on devrait plutôt t’appeler « Toutencarton » car tu…" ahah génial ce passage ! » => je sais pas si tu l’as, mais c’est une petite référence, qui commence à dater maintenant, quand j’y réfléchis :’)

À bientôt !
Edouard PArle
Posté le 22/09/2022
Pour les passages, je dirai qu'en gros, le milieu du chapitre traîne un peu. C'est pas forcément grand chose, mais des petites passages pas forcément utiles. Je dirais que le truc qui m'a le plus gêné c'est qu'à certains moments tu intercales une phrase entre chaque dialogue pour décrire les réactions ou pensées des persos. C'est bien de le faire mais trop (je trouve) fait perdre en fluidité.
"Toutencarton" non je ne crois pas avoir la réf ahah, ça vient d'où ?
Zephirs
Posté le 23/09/2022
Okok, merci beaucoup ! Je vais regarder ça alors. :)

Pour la référence, ça vient d’un « clash » qu’il y avait eu entre Cyprien et un pseudo rappeur nommé « Cortex », en 2011 sur youtube. La vidéo que Cyprien lui avait fait en réponse m’avait fait marrer, et était particulièrement bien écrite, alors j'ai trouvé amusant de mettre une petite référence à ça. Surtout qu’elle n’est pas forcée et que même sans l’avoir, c’est plutôt drôle. (enfin, j'espère xD)
Edouard PArle
Posté le 23/09/2022
Ahhhh oui je vois de quelle vidéo tu parles ! C'est peut-être pour ça que ça me disait très vaguement quelque chose. Mais ça date quand même xD
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