CHAPITRE 15

CHAPITRE 15

    

1.

A Ghost : l’apparition d’une personne décédée qui se manifeste de façon nébuleuse parmi les vivants.

To Ghost : terminer une relation avec quelqu’un en disparaissant de son horizon, soudainement et sans explication, en s’abstenant de toute communication.

 

2.

Greg me ghoste. Ça, je ne l’ai pas vu venir.

Depuis son départ du parking de l'église, dimanche, je n’ai eu aucun signe de vie. Cela fait deux jours. J'étais sûre qu’il viendrait me parler de sa conversation avec Carol quel que soit son issue, même pour m’annoncer qu’ils restaient ensemble, ou, si la rupture avait eu lieu, qu’il n’envisageait plus pour autant que je fasse partie de sa vie. J’avais imaginé ces deux possibilités en me demandant laquelle était pire. Le silence, qui les coiffe toutes les deux au poteau, ne m’était pas venu à l’esprit.

Lundi soir, j'étais persuadée qu’une réconciliation entre eux était intervenue. Mon imagination, toujours prête à succomber à des accès de paranoïa, entendait des dialogues où le couple tendrement enlacé parlait de moi (“elle est tellement bizarre, compliquée, chaotique !”)  ou Carol soupirant “j’ai tout de suite vu le genre, cherchant à s’infiltrer dans ta famille, j’ai essayé de vous prévenir… Heureusement, Katherine a vu clair !” Greg jetant un regard hésitant vers un téléphone “devrais-je l’appeler ? Bon, elle a dû comprendre ce qu’il en est à présent ! Pourquoi lui faire l’injure d’enfoncer le clou…”

La destruction d’une relation, ou de l’espoir d’une relation, a un pouvoir d'anéantissement qu’on ne soupçonne pas toujours. Ce n’est pas seulement la perspective de joies partagées qui disparaît.  Toute l’estime de soi, amplifiée par l’intérêt de celui qu’on aime, se déchire et part en lambeaux comme une baudruche percée. Je me sens abattue et misérable. J’avais cru trouver un port d’attache mais me voilà à nouveau au milieu de l'océan…

  • Nous ne sommes pas faits pour vivre dans un port, remarque Akira. Nous sommes faits pour les tempêtes…

Akira m’a appelée en fin d'après-midi. C’est toujours une célébration, un signe de vie d’Akira - et au téléphone en plus. Je suis heureuse de lui parler. Mais quand j’ai décroché, au lieu de l'allégresse habituelle, reconnaître sa voix a fait naître le regret que ce ne soit pas Greg, accompagné du soulagement passager que mon téléphone démontre qu’il fonctionne parfaitement…

  • J’en ai ma claque des tempêtes…  dis-je et mes paroles sont presque un grommellement.

 

  • C’est vrai, convient Akira. Tu as eu ta dose.

Nous restons silencieux un instant.

  • Viens. Viens me voir au Japon, dit-il soudain. C’est pour ça que je t’appelais. Kaths et moi venons d'emménager dans une belle maison. Il y a de la place et plusieurs entrées. Viens.

Akira et moi ne pouvons plus être vus côte à côte. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble depuis les années 80. Nous serions trop reconnaissables, surtout en ce moment - l'enquête sur la mort de Nathalie Duval, m’apprend-il, n’est toujours pas close. Nous voulons pourtant nous voir… Être sous le même toit, au Japon ou dans tout autre pays, et ne jamais aller nulle part ensemble, c’est contraignant mais possible. Nous pouvons nous accommoder de ça.

  • Viens… et qui sait ? Reste en Asie ?

J’ai expliqué à Akira mes démêlés avec mes chats et mon logement. Je ne partirai au Japon qu’une fois cette situation tirée au clair. Il n’a pas fait de commentaire mais je devine ses pensées. Pourquoi m’obstiner ici ? Ma propriétaire veut m’expulser et mon aspirant boyfriend m’ignore. Akira déjà essayait de me convaincre de quitter le pays quand tout allait bien, à juste titre : je suis venue encore tout enveloppée de la personnalité de Nathalie Duval, et j’ai continué à exister comme elle l’aurait fait, au risque d'être reconnue. Ce danger existe toujours. Faire disparaître Max, c’est la sagesse… mais la douleur que je ressens à cette idée montre que je ne suis pas prête.

    

3.

Aujourd’hui, nous sommes mardi. Je ne suis plus persuadée que Greg et Carol soient réconciliés. Je crains qu'après avoir rompu avec Carol, Greg se soit senti si abattu par les événements de la journée qu’il ait retrouvé ses amis et pris de la drogue, comme Amy le prévoyait dans sa déprimante conversation du matin. J’aimerais pouvoir poser la question à Emilie… Qui sait ce qui a pu arriver à Greg depuis ses paroles rassurantes ? Mais je ne l’ai pas revue. Je ne peux pas l’appeler, ni l’invoquer. Juste attendre qu’elle veuille bien se manifester.

Depuis ma conversation avec Akira, j’envisage de “pull the plug”, autrement dit “débrancher” cette identité et quitter le pays. Je ne suis pas prête mais j’y pense. Je ne le souhaite pas - Max, c’est moi, dans mon état le plus vulnérable, donc le plus authentique. Greg m’a donné la force d’être moi-même, avec mes peurs et mon passé. Maintenant… je veux comprendre ce qui se passe avant de faire mes valises.

Dans la matinée, j’envoie un message à Amy. “J’aimerais bien fricoter quelque chose de bon pour Libby - et toi, bien sûr. Je crois que c’est aujourd’hui que son église vote ? Ça pourrait lui faire plaisir de venir dîner avant ou après ?”

Amy est enthousiaste et me remercie avec chaleur. Une ombre de culpabilité me traverse. J’ai un objectif bien précis : l’entendre me parler de Greg, si elle l’a vu depuis dimanche. Bien sûr, faire plaisir à Libby est une tâche agréable, mais y aurais-je pensé dans des circonstances différentes ? Nous échangeons des idées pour composer un menu au goût de la jeune femme.

  • Elle mange à peine depuis quelques jours, ça tombe vraiment à pic ! s’extasie Amy.

Je m’active aux fourneaux et la colère monte en moi. J’imagine Greg entrer avec le sourire, comme si de rien n’était, et je l’accueille avec une giclée de sauce curry brûlante, ou de hot fudge. Sainte colère.

 

4.

Libby a l’air épuisée mais souriante, tandis qu’elle savoure l'épaisse sauce chaude au chocolat qui enveloppe le sorbet à l’orange et au grand Marnier. Les américains dînent tôt, souvent autour de 18h, mais là, comme nous avons attendu la fin de la réunion du conseil presbytéral, il est plus de 21h.

  • Alors, ils ont voté “oui”, à une écrasante majorité soupire-t-elle. L’arme secrète de cette secte, c’est leur pasteur.  Il faut le voir : jeune, une crinière de cheveux roux, des fossettes, un regard clair comme un lac d’Ecosse où on voudrait se perdre… oui, il est Écossais, il a un accent. Comment lutter contre ça ?

Elle émet un gloussement derrière lequel on perçoit sarcasme et un peu d’amertume.

  • Et il est un manipulateur né, poursuit-elle. C’était une vraie œuvre d’art, la façon dont il s’est présenté, récemment arrivé à la tête de ce groupe (personne ne lui a demandé de détails sur le comment de la chose) nous demandant notre soutien. “Aidez-moi à faire de ces gens, si dévoués mais un peu archaïques, de bons chrétiens comme vous.” Nous allons nous faire annexer par ce groupe en pensant que nous les menons à notre foi civilisée… Oh ce hot fudge, je l’adore ! Si tu m’en préparais une baignoire pleine, je prendrais un bain dedans.

Amy et moi poussons un cri à cette idée. Et tandis qu’elle me regarde en riant, Libby fait un geste étrange. Elle pince le lobe de son oreille et le tire dans ma direction, comme si elle voulait me montrer une boucle d’oreille. Mais elle n’en porte pas. Cela ne dure qu’un instant mais je suis intriguée. Le moment qui suit, elle posa sa main sur celle d’Amy et les deux jeunes femmes échangent un regard si chaleureux et tendre que pour la première fois, je me demande si elles sont amies ou en couple.

  • Qu’est-ce qui se passe avec Greg ? demande soudain Amy en se tournant vers moi.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Avant que je n’aie le temps de dire quoi que ce soit, Libby intervient.

  • Il a un problème ? Qu’est-ce qui se passe ?

Amy, toujours les yeux sur moi comme si elle était sûre que j’aie la réponse, explique :

  • Il est triste ! Sombre, on dirait un fantôme. Hier, il ne parlait à personne… Il est allé se coucher sans dîner. J’ai pensé que c'était à cause de ce que j’avais dit sur lui dimanche, tu sais, alors je lui ai parlé, je lui ai dit que je regrettais… Il a eu ce sourire triste qui m’a fait mal… et il m’a dit “ça n’a plus d’importance…” Maman pense que c’est toi, que tu lui as dit non, comme tu l’as fait avec Jackson…

A ma propre surprise, je fonds en larmes. Avec une voix de petite fille qu’il me semble ne jamais avoir possédé, je rétorque sur un ton à la fois douloureux et indigné :

  • Je ne lui ai jamais dit non ! Il m’a dit qu’il allait rompre avec Carol dimanche. Nous voulions être ensemble. Mais je ne l’ai pas vu depuis, alors je suppose qu’il a changé d’avis…

Libby me tend des kleenex, Amy un verre d’eau, et nous conférons. Amy confirme que c’est dimanche soir que Greg a commencé à se montrer mélancolique et abattu. Il est allé à son travail lundi et mardi, toujours ponctuel mais avec la même expression défaite.

  • J’ai pensé que c’était… enfin que ça venait de toi parce que je l’ai vu rentrer à la maison lundi. L'arrêt du bus est au bout de la rue, tu sais, et quand il est arrivé au niveau de la maison, il a traversé pour ne pas marcher sur le trottoir devant chez toi.

Libby devine que ce détail ne me fait pas plaisir et, sans me regarder, elle pose la main sur mon épaule et me serre contre elle. Elle commente :

  • Il faut démêler ce qui se passe. Greg, ce n’est pas son genre d’agir ainsi. Une rupture en catimini, ce n’est pas lui.

Elle regarde son téléphone portable pour avoir une idée de l’heure.

  • Et si nous essayions de lui parler ? Il est à côté ?

L'appréhension me gagne à l'idée d’une action si radicale. Mais en faisant venir Libby et Amy chez moi, c’est bien ce que j'espérais finalement. Amy réfléchit.

  • Je vais aller voir.

Elle disparaît.

  • On va tirer ça au clair, commente Libby d’un ton rassurant.

Je ne suis pas trop fière de ma réaction larmoyante. Pleurer n’a rien de honteux, mais la voix d’adolescente plaintive qui est sortie de ma bouche m'embarrasse. Je veux changer de sujet. Je souris à Libby, montrant bien que mon moment de faiblesse est passé.

  • Dis-moi… je ne veux pas être indiscrète, tu n’as pas à me répondre, mais… Amy et toi ?

La confusion et le plaisir apparaissent en égales proportions sur le visage de Libby.

  • C’est arrivé si vite ! dit-elle en chuchotant presque. J’ai vu cette jeune femme superbe arriver a un des cours de yoga… Ça a été immédiat. On a tout de suite senti cette énergie entre nous… Et heureusement, elle n’était pas une paroissienne. Rien n’aurait été possible.

Elle soupire, étendant ses bras devant elle et poursuit à voix basse, avec un ton de complicité, comme si j'étais pasteure comme elle :

  • C’est une époque tellement plus facile à vivre, de ce point de vue ! Dans cette dénomination, ce qu’ils exigent de moi, c’est ce qu’ils exigent de tout pasteur, qu’il soit gay ou pas. Ne pas me servir de mon… mon autorité de pasteure pour séduire un membre de l’église. Et être honnête dans cette relation. Nous pouvons même nous marier ! A l’église !

 

  • Vous y pensez ?

 

  •  Parfois, on en parle… un peu comme une plaisanterie. Moi, c’est ce que je voudrais. Elle aussi, je crois. Ce qui l'arrête, c’est sa mère, et sa famille en général. Elle a toujours été l'élément sérieux, fiable de sa génération. Son frère est l’artiste, elle est… Elle a toujours fait ce qu’ils attendaient d’elle. Là, c’est 100% inattendu ! Et puis…

Elle s’interrompt : Amy revient seule, ce qui provoque en moi autant de soulagement que de déception. S’il faut tirer les choses au clair, je préfère que ça se produise entre Greg et moi, sans témoins. Mais dans le même temps, comme j’aurais aimé en finir avec l’attente, l'incompréhension et les spéculations…

  • Ils dorment ! annonce Amy. Jackson est rentré épuisé, apparemment il y a eu des nuits blanches récentes… Greg s’est couché tôt… J’ai entrouvert la porte de leur chambre, c’est ronflements-city là-dedans ! Mais Aly a levé la tête et m’a regardée droit dans les yeux. Je me suis dépêchée de partir…

Libby fait un geste navré et c’est moi qui m’assure que l’on change de sujet rapidement.

  • Maintenant que ce vote a eu lieu, que va-t-il se passer ?

 

  • Nous allons offrir l'hospitalité à ce groupe pour leur célébration. Ce sera samedi, en fin d'après-midi. Ils auraient bien aimé que ce soit dimanche matin, mais là, quand même, on a dit non, dimanche matin c’est notre service à nous ! Vendredi, on aura une réunion préparatoire pour tous les bénévoles qui veulent bien aider.

Libby nous regarde toutes les deux. Amy et moi échangeons un sourire.

  • Nous serons là, dis-je.

 

  • Et, ajoute Amy avec un coup d’œil dans ma direction, Greg aura certainement à cœur de participer…

J’acquiesce, encore que je ne sache plus rien de ce que Greg aura “à cœur” de faire ou pas. Mais une certitude se forme en moi : je n’attendrai pas vendredi pour comprendre ce qui se passe.

 

5.

Mercredi matin. Nous sommes le 3 juillet. Dès ce soir, des pétards et des feux d’artifice commenceront la célébration de la fête nationale américaine. Ils se sont déjà fait entendre ces jours derniers et mes chatons sont devenus invisibles instantanément. Alpha reste un moment dans l’environnement de mes jambes puis, si les détonations persistent, elle aussi disparaît.

Encore ensommeillée, je reprends conscience de la distance que Greg a instaurée entre nous. La consternation m’envahit. Lui qui assurait que nous parlerions s’il était en colère … Lui qui me disait que je l’avais “réveillé” de je ne sais quelle torpeur… Voilà qu’il évite même de marcher sur le trottoir devant chez moi ! Il se matérialise dans mes pensées, traversant la rue et je déboule de ma maison. C’est une scène comique, Greg en fuite et moi, furieusement à sa poursuite, avec des gestes menaçants. Les images sont saccadées, en accéléré, comme dans les films anciens.

Aujourd’hui, je vais agir.

 

 

6.

A la nuit tombée, je sais que Greg est rentré de son travail - oui, derrière mes stores, je l’ai aperçu, sur le trottoir d’en face. Je ne lui ai pas couru après mais j’ai réussi à sourire en pensant à ma rêverie matinale. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Jackson m’a envoyé un message, proposant de l’accompagner avec Barbara et Amy voir les feux d’artifice sur la plage de Titlow. J’ai décliné et je les ai entendus partir.

De ma chambre, je discerne le jardin voisin où Vilma, la mère de Katherine, marche lentement. Elle porte le fils de Jackson dans ses bras. Elle lui montre les lumières dans le ciel sans cesser de lui parler. Aly, sa sœur, court à leurs côtés, les bras étendus, comme si elle était un avion ou plus probablement un super héros. A moins qu’ils aient des invités que je n’ai pas vus, ils sont seuls avec Katherine… et Greg.

Vilma reste longuement dans le jardin. Baby Greg s’est endormi. Elle semble perdue dans ses pensées tandis qu’elle marche lentement de long en large, sans jamais trébucher dans l'obscurité, le petit garçon confortablement installé dans ses bras ronds. La fraîcheur de la nuit doit la soulager. Aly ne les a pas attendus. Enfin, Vilma rentre et - je regarde attentivement - je vois grâce à la lumière qui provient de l'intérieur de la maison qu’elle n’a pas fermé la porte-fenêtre coulissante, ce que les américains appellent “french door”, juste la moustiquaire. Elle souhaite que l’air frais puisse entrer dans la maison. Comme elle a raison.

J’agis vite. La palissade qui sépare nos deux jardins est plus haute que moi. Mais je suis habituée à ce genre de manœuvres. Rapidement, je me hisse par-dessus, chacun de mes membres sait exactement ce qu’il doit faire. Mais mon manque de force me trahit. Le 21ème siècle, si confortable et pratique, ne m’a pas rendue très musculaire, en revanche, je me suis arrondie ces dernières semaines. Au moment où je me rétablis, anticipant déjà de sauter et de me recevoir silencieusement dans les plates-bandes, une douleur intense paralyse mon avant-bras. En temps de guerre, je penserais avoir reçu une balle. Là, je sais qu’un tendon ou peut-être même mon poignet vient de lâcher.

Déséquilibrée, je m’effondre comme un sac de pommes de terre. Seigneur, je ne suis plus la combattante que j'étais il y a à peine 75 ans ! Au moins, je n’ai pas crié malgré ma surprise et j’ai le réflexe de rester totalement immobile. Si quelqu'un regarde le jardin, c’est un mouvement de ma part qui attirera son attention. Le sol a une douce odeur de terre humide. Jackson a arrosé avant de partir et l’eau a déjà été absorbée.  La peur me traverse - peur du ridicule, surtout. Si mon effraction a été aperçue, la police est peut-être déjà en route. Que leur dire ? Oui, j’aurais pu sonner à la porte, demander poliment à m’entretenir avec Greg. Mais quand un homme refuse même de marcher devant le pas de votre porte, il ne voudra pas non plus d’une confrontation, même empreinte de politesse.

En revanche, je pense que la vérité sortira de sa bouche si je l’embusque. Ce ne sera pas une vérité agréable à entendre, j’en ai conscience. L’expression de son visage, quand il me verra, sera celle d’un rejet. Mais je veux savoir. Dans le fond, je cherche peut-être, avec cette intrusion, à accumuler les raisons de quitter Tacoma et faire oublier Max. La voix d’Amy me revient en mémoire et je souris dans l'obscurité. “Tu es sympa sans être envahissante…”

Je rassemble mon énergie. C’est le moment d’envahir.

    

7.

Je suis réfugiée dans la chambre d’Amy, où il y a un siècle me semble-t-il, j’ai essayé des perruques avant d’aller voir le show de Jackson.

Une fois que je me suis glissée dans la maison, je suis passée devant la chambre de Vilma, qui semble vide ; j’ai aperçu dans le salon Katherine et Greg, elle lui parle mais lui est plongé dans un livre ; et au même instant, la porte d'entrée s’est ouverte et les voix de Jackson et Amy se sont fait entendre. M'efforçant de ne pas paniquer, j’ai grimpé l’escalier. Mon poignet est douloureux, une fracture probable, mais heureusement mes jambes fonctionnent. Une fois à l'étage, j’ai entendu la voix de Vilma, en train de coucher les enfants, provenant de la chambre que Jackson et Greg partagent. Il n’est pas question que j’entre dans celle de Katherine. Il reste le territoire d’Amy.

Dans l'obscurité, je me demande quoi faire. Le retour de Jackson et Amy n’était pas prévu dans mes plans. Il y a beaucoup trop de monde dans la maison à présent pour que je puisse espérer rester inaperçue, trouver Greg et lui parler avant de repartir. Que vais-je faire ?

L'écho des conversations qui ont lieu à l'étage en-dessous me parviennent. Le feu d’artifices était décevant… pourquoi ne se sont-ils pas arrêté quelque part prendre un verre, un dessert, je ne sais pas ? Finalement, j’entends des pas dans les escaliers et la voix de Katherine, irritée.

  • Tu ne peux pas tout le temps fuir quand on te pose des questions, Greg !
  • Je ne fuis pas ! Je vais me coucher.

La voix de Greg se rapproche. 

  • Juste au moment où je veux te parler…
  • On parlera demain.

L’instant de vérité. Greg arrive sur le palier et se dirige vers sa chambre. Je me montre dans l’embrasure de la porte.

  •  Greg…

Si j'espérais le surprendre, j’ai réussi. Greg sursaute et la stupéfaction déforme presque son visage. Va-t-il crier, dénoncer ma présence ? Jusqu'à quel point le déplaisir de me voir et le rejet vont-ils se manifester ?

Après un instant d'immobilité, Greg s'engouffre, m’entrainant dans la profondeur de la chambre d’Amy.

  • Max, je ne peux pas le croire, c’est toi… !

Il touche mes cheveux, mon visage, comme pour se persuader que je ne suis pas une apparition.

  • Pardon de venir comme ça, chuchote-je. Je veux juste savoir… comprendre… même si tu ne veux plus de moi…

Je cesse de parler parce que Greg s’est mis à embrasser mon visage, ses mains tremblent, et il murmure des syllabes, des mots que j’ai du mal à comprendre et à mettre dans l’ordre pour créer une phrase.

  • Max, c’est un miracle... que tu sois là… Je n’arrive pas…. C’est un miracle… à le croire…

Je le laisse parler et m’embrasser. Je ne comprends toujours pas les raisons de son comportement mais il finira bien par m’expliquer. L’important, c’est que notre histoire n’est pas finie, je ne l’ai pas perdu, il ne me rejette pas. Son empressement à m’embrasser m’emplit de joie - tout le reste m'indiffère. Finalement, il fait une pause, je distingue à peine son visage dans l'obscurité de la chambre, éclairée seulement par la lumière provenant de l'étage en dessous.

  • Max, chuchote-t-il gravement, je suis en amour avec toi.

Il vient de parler français.

  • Je te demande pardon, poursuit-il de retour dans sa langue. Pour ce silence… mais maintenant tout le reste m’est égal. Tant pis si je retourne en prison. Je ne peux plus t’ignorer, vivre sans toi… Rien n’a d’importance, seulement toi.

 

  • En prison ? Je ne veux pas que tu ailles en prison. Je suis “en amour” moi aussi…

Nous nous regardons et pour la première fois, nous échangeons un vrai baiser, maladroit, très humide, un baiser merveilleux.

La lumière inonde la pièce et un cri de surprise se fait entendre. Amy vient de nous rejoindre dans sa chambre.

  • Je… Je suis contente de vous voir ensemble, annonce-t-elle. Mais euh… pourquoi dans MA chambre ?

L’instant d'après, Jackson arrive. Il a entendu le cri d’Amy. Mal à l’aise devant leur arrivée, je commence à me distancer de Greg, mais il met son bras autour de ma taille et me serre contre lui. Jackson nous regarde, incrédule.

  • Max, qu’est-ce que tu fais là ? Quand es-tu arrivée ? Vous êtes ensemble ? Greg, pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Depuis combien de temps ?

Greg, qui semble avoir repris de l'assurance, regarde sa montre.

  • Ça doit faire… oh, bien trente secondes !

Nous échangeons un sourire. Amy intervient.

  • Mais qu’est-ce qui se passe, Greg ? Depuis deux jours, on te reconnait à peine… Et ce soir…
  • Attendez un instant, je veux faire partie de cette conversation, intervient Katherine, qui à son tour entre dans la chambre de sa fille.

Elle me regarde sans cacher son étonnement.

  • Par où êtes-vous entrée, Max ? Je ne vous ai pas vue arriver.
  • Elle a escaladé la façade, dit Jackson en faisant des gestes imitant Spider-Man.

Amy pouffe de rire.

  • Je n’ai pas escaladé la façade, dis-je, essayant de garder une certaine dignité.

Katherine me dévisage sans sourire.

  • Voilà au moins un point d’acquis, constate-t-elle en fermant la porte de la chambre d’Amy.

Elle s’assoit sur le lit de sa fille.

 

 

8.

Les yeux se tournent vers Greg.

  • Qu’est-ce qui se passe, Greg ? demande Amy. Qu’est-ce qui t’arrive depuis deux jours ?

Jackson, dans son coin, croise les bras et baisse la tête. Je devine, à l’expression confuse de son visage, qu’il est embarrassé. Lui n’a pas remarqué de différence dans le comportement de Greg.

Greg secoue la tête, réfléchit, se demandant visiblement par où commencer.

  • C’est Carol, dit-il finalement. J’ai essayé de rompre dimanche. Elle a refusé. Et elle m’a menacé. Elle dit que si je ne fais pas ce qu’elle veut, elle ira à la police et prétendra que je l’ai agressée, que je l’ai battue, que je l’ai violée, que sais-je encore... Même si je nie les faits, compte tenu de nos antécédents respectifs, c’est elle qu’on croira. Je serai condamné à nouveau, et comme ce sera la troisième fois… ce sera la prison à vie.

Un silence stupéfait accueille ses explications. Il poursuit, frottant ses yeux derrière ses lunettes :

  • Elle me dit qu’elle me surveille, elle peut lire mes emails… quand je suis sorti de prison, c’est elle qui m’a montré comment avoir une adresse email, on a créé mon compte ensemble. Je n’ai pas fait attention mais elle a vu le mot de passe que j’avais choisi, et depuis, elle lit ce que je reçois et ce que j’envoie.

Il pousse un soupir bruyant. Amy déniche deux chaises pliantes le long du mur près de sa porte de chambre, qu’elle pose devant nous. J'apprécie de m’assoir. Greg fait de même. Je suis suspendue aux paroles de Greg mais une douleur sourde continue de pulser dans mon avant-bras gauche.

  • Alors, poursuit-il, mes emails, ça ne fait pas tant de lecture que ça. Je ne suis pas encore habitué à m’en servir, et mes amis les plus proches sont incarcérés, donc pas d’accès internet. Mais… samedi dernier (il a un petit mouvement de tête dans ma direction) j’ai envoyé un email à Max. Comme vous l’avez sans doute compris, Max et moi sommes devenus des amis proches ces derniers temps.

Jackson pousse une petite exclamation dépitée. Greg n’y prête pas attention et continue.

  • Dans cet email, je dis à Max que… dans le futur, si nous sommes ensemble, j’aimerais que nous allions voir mon oncle George et Elmira, pour qu’ils voient que… quelque chose comme “question petite amie, je peux faire mieux”. Carol a lu ça, et ça l’a mise en rage.

 

  • Mais, questionne Katherine, quel est son but exactement ? Se venger ? Te garder comme boyfriend contre ton gré ?

Greg a un sourire désabusé.

  • Se venger, oui, elle est en colère. Mais ce n’est pas moi qu’elle veut, au final. Elle n’a jamais été vraiment intéressée par moi. Elle est après Jackson depuis le début.

Jackson sursaute et regarde son oncle avec une expression horrifiée.

  • Alors, elle veut, bon d’une part que je ne vois plus Max, que j'évite même de passer devant chez elle - et elle dit qu’elle peut me voir de son balcon - et d’autre part, que j’organise une “date” pour elle avec Jackson, où elle espère le convaincre qu’elle est… la girlfriend idéale. Et bien sûr, pas un mot de tout ça à quiconque.

Jackson secoue la tête. Il n’est pas encore revenu de sa surprise. Greg continue à parler.

  • C’est comme si je vivais un cauchemar, depuis dimanche. Je ne sais pas comment… Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas vivre comme ça… Je ne veux pas retourner en prison non plus…

Moment de silence. Les regards se tournent vers Katherine, impassible, très Haute Reine d’Egypte.

  • Tu aurais dû m’en parler… dit-elle. Je connais la loi, je connais des gens, je peux aider…

 

  • C’est vrai, répond Greg à mi-voix sans la regarder, en pinçant ses lèvres. Ces deux derniers jours, j'étais dans cette espèce de brouillard, je ne pouvais pas réfléchir, ou agir, ou faire quoi que ce soit… Comme si c’était….

Je complète d’un murmure.

  • …. une attaque de panique…

 

9.

Moment de silence. Greg pose sa main sur mon épaule, me serre discrètement contre lui. Le soulagement, le plaisir de le sentir affectueux près de moi emplissent mon univers. Ça et La douleur de mon bras. Je ne suis pas en état de faire la moindre suggestion. Jackson et Amy regardent leur mère. Elle a déjà la réponse au dilemme de Greg, ils le devinent.

  • Tu vas reprendre le cours de ta vie normale, dit-elle à son frère. Tu vas d’abord changer ton mot de passe pour tes emails et puis tu vas travailler, rentrer chez toi, voir Max si tu y tiens… sans te cacher.

Elle me jette un regard où, au lieu de la froideur habituelle, je discerne cette fois l’ombre d’un amusement, peut-être même un peu de chaleur ?  Greg fronce les sourcils.

  • Mais si elle porte plainte contre moi ?

 

  • Je me trompe peut-être mais je crois que c’est du bluff. Si ce n’est pas du bluff, nous avons ceci.

Elle déplie ses bras qu’elle tenait croisés sur sa poitrine. Dans sa main, une petite boite noire.

  • Je n’avais pas le droit de faire ça, explique-t-elle, mais j'étais vraiment inquiète depuis dimanche. Je voulais comprendre ce qui se passait, pour te protéger. Pas pour te contrôler, pour te protéger, je te le promets. Tu as reçu ce coup de fil tout à l’heure. J’ai un récepteur dans ma chambre. Je vous ai écoutés, Carol et toi. Et je vous ai enregistrés. Encore une fois, pour te protéger.

Tous les yeux sont fixés sur le petit enregistreur.

  • C’est presque une antiquité, commente Katherine. C’est avec ça que je dictais mes courriers à mes secrétaires, dans le temps. A propos, Greg, tes questions et tes commentaires étaient parfaits pour la faire parler. La police t’aurait félicité.

Elle enclenche une touche, et la voix de Greg, à peine perceptible, se fait entendre.

  • Tu réalises que ça veut dire prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, et ensuite mentir ? Mentir de A à Z ?

Carol répond par un rire qui fait monter ma tension de façon perceptible. Je la hais. Je croise le regard d’Amy et j’y lis la même intensité.

  • Ce n’est pas vraiment mentir, et ce n’est pas vraiment mal, répond-elle, et sa voix est distincte, clairement audible. Parce que tu le mérites.

 

  • Je ne mérite pas d'être condamné pour quelque chose que je n’ai pas fait. Personne ne mérite ça !

 

  • Tu as fait bien pire ! Tu m’as trompée, tu m’as insultée derrière mon dos !

 

  • C’est faux ! Et même si c’était vrai… ce ne serait pas un crime !

 

  • Exactement ! C’est pour ça qu’il faut que je recadre les choses, pour que ça soit punissable. On ne me traite pas comme ça. C’est tout.

Greg fait un geste vers l’appareil mais avant qu’il ne l’atteigne, Katherine l’a éteint. Elle en sort une minuscule cassette et la tend à son frère.

  • Garde ceci précieusement. C’est ton assurance-vie.

Amy se lève.

  • Je vais aller la tuer, annonce-t-elle sombrement.

J’amorce un mouvement similaire et Katherine lève les mains vers nous, comme pour arrêter des fauves prêts à bondir.

  • On se calme, les amazones ! On laisse Carol tranquille. Si vous faites quoi que ce soit, ce sera imputé à Greg. C’est lui qu’elle accusera.

 

  • Et si je lui passais un petit coup de fil, suggère Jackson dans un grommellement de colère. Apparemment, c’est pour mes beaux yeux qu’elle fait tout ça.

 

  • Non, réplique Katherine fermement. Elle peut faire beaucoup de mal à Greg, même s’il a le dernier mot. Tout ce qui peut humilier Carol et lui donner des raisons de l’attaquer est à éviter absolument.

Elle fait un mouvement comme pour lisser des eaux bouillonnantes et poursuit.

  • Officiellement, nous ne savons rien, poursuit-elle. Greg ne nous a rien dit. Alors elle va peut-être mettre quelques jours à se rendre compte que Greg n'obéit plus… enfin, a repris le cours de sa vie normale. Il est très probable qu’elle ait alors suffisamment de bon sens pour ne pas se lancer dans l'exécution de son… (elle forme des guillemets avec ses doigts) “plan machiavélique”.

Greg hoche la tête et sourit à sa sœur.

  • Tu me sauves la vie, une fois de plus…

Il se tourne vers moi mais avant qu’il puisse me parler, Katherine reprend la parole.

  • J’ai autre chose à te dire, Greg.

Elle me regarde et je comprends aussitôt qu’elle souhaite maintenant être seulement en présence de membres de sa famille. Je me lève.

  • Reste ! proteste Greg. Tu es des nôtres ! 

Se tournant vers Katherine, il ajoute :

  • Max, c’est aussi ma famille. Bientôt, elle sera peut-être ma femme !

Je pose la main, celle qui n’est pas blessée, sur sa joue.

  • Je ne le suis pas encore, dis-je dans un chuchotement. Et je ne devrais même pas être là ce soir. On se verra plus tard.

Amy se lève elle aussi et m’accompagne. Elle prend mon bras valide, et me soutient alors que nous descendons l’escalier. Ça me touche.

  • Tu sais, je peux marcher, tu devrais rester, écouter ce que ta mère veut dire à….

Amy sourit et hausse les épaules.

  • Je sais déjà ce qu’elle va dire à Greg.

Elle hésite un instant.

  • Comment va ton bras ? Je crois que c’est une fracture, tu sais. Je vois comment tu le soutiens… Et c’est enflé ! On devrait aller à l'hôpital.

 

  • Non, non… c’est juste une foulure, ça m’est déjà arrivé.

 

  • Tu vas passer une nuit d’enfer !

 

  • Si demain j’ai encore mal, j’irai, je te le promets.

Je sais que demain mes deux bras seront identiques et en état de fonctionner. Ma promesse calme les inquiétudes d’Amy. Nous voici dehors, parcourant les quelques mètres jusqu'à ma porte d'entrée.

  • Comment est-ce arrivé, d’ailleurs ? demande-t-elle.

Je soupire.

  • Il doit y avoir un cratère en forme de Max au fond de votre jardin.

Amy rit.

  • Quelle audace tu as eu ! Quelle drôle d'idée aussi… Mais ça a permis toute cette explication ! Je n’en reviens pas de cette histoire. Je n’aurais jamais cru ça de Carol.

Nous sommes devant ma porte d'entrée, et naturellement, j’ai glissé ma clef dans la poche du côté du bras blessé. Amy m’aide à la repêcher.

  • Tu crois que Carol nous observe de son balcon ? me souffle-t-elle.

 

  • Je suppose qu’elle y passe toutes ses nuits… dis-je en riant. On devrait la plaindre, en fait.

Amy émet un bruit, une sorte de ricanement.

  • Je la plaindrai quand j’aurai le temps !

Nous voici chez moi.

 

10.

Assise à ma table, je regarde autour de moi. Il me semble revenir dans ma maison après une longue absence alors que je me suis absentée moins d’une heure.  Les déflagrations des feux d’artifice ont progressivement diminué d'intensité. Les chats montrent prudemment leur museau. Avec mille précautions, Amy entoure mon avant-bras d’une serviette roulée dans laquelle elle a mis des glaçons. Son visage exprime concentration et souci de ne pas causer plus de souffrance. Le contact avec le froid fait immédiatement diminuer la douleur.

  • Oh quel soulagement… murmure-je. Tu es une vraie pro. 

 

  • Oui, dit-elle avec simplicité. Libby dit que je devrais devenir médecin… ou infirmière. En fait, j’ai une certaine expérience parce que je somatise tout le temps. Dès que je suis contrariée, j’ai mal quelque part.

 

  • C’est un phénomène dont les gens n’ont en général pas conscience…

 

  • Oh, moi je sais. Je sais, mais ça ne change rien. Dis-moi… on dirait que ça va mieux, avec Greg ?

Elle me sourit malicieusement. J’essaie de prendre un air détaché, mais je dois ressembler à un chat ronronnant.

  • Mais j’ai du mal à comprendre…. dis-je. Si le but de Carol est Jackson, pourquoi veut-elle empêcher Greg de me voir ? Elle devrait s’en ficher, non?

Amy secoue la tête devant ma candeur.

  • D’abord, elle a visiblement un instinct de… de propriétaire vis-à-vis de Greg. Genre : il est à moi, pas touche. En plus, Jackson, lui, s'intéresse à toi ! Et tu as eu le culot de le repousser… Il en parle jusque dans sa stand-up ! Il t’offre ce qu’elle veut à tout prix, et tu considères que ce n’est pas assez bon pour toi… Comment ne pas te détester ! Et se demander quel est ton secret. C’est peut-être pour ça qu’elle est allée dans ta chambre, dans ta penderie, peut-être espérait-elle trouver… un secret de séduction, je ne sais pas… Bon, je vais te laisser. Ça va aller ?

Je la remercie, et je continue à regarder affectueusement dans sa direction après qu’elle ait franchi la porte d'entrée.

Je sens le sommeil me gagner… Les tiraillements que je perçois dans mon poignet m’informent que les réparations ont commencé.

Aurai-je même le temps d’aller jusqu'à ma chambre, mon lit avant de glisser dans le sommeil ? Je peux simplement laisser le tapis m’accueillir comme si j'étais un chaton surnuméraire …

 

 

    

 

 

 

 

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Edouard PArle
Posté le 04/04/2022
Coucou !
Tu as bien réussi à instaurer le doute vis à vis de Greg, le timing était très bon, juste après les confidences que Max entend à son sujet et ses premiers doutes. Comme Yannick, je me demande si tu n'aurais pas pu faire encore plus durer la tension, mais d'un autre côté faire durer pour durer ce n'est jamais une bonne idée. En tout cas, j'étais très investi avec Max à me demander ce qui arrivait, la scène où ils se retrouvent était un vrai soulagement.
Leur premier baiser était mignon, surtout devant un tel public. Au moins, leur relation sort de son secret ! Je ne m'attendais pas à une réaction aussi violente de Carol. Le bon vieux truc de l'enregistreur c'est classique mais efficace. Je vois mal ce que Carol peut faire contre ça. Mais j'ai un peu de mal à croire qu'elle abandonne sa vengeance contre Max si vite. Elle va sans doute un peu essayer de lui pourrir la vie...
Mes remarques :
"de sa conversation avec Carol quel que soit son issue," -> quelle que soit ?
"et les voix de Jackson et Amy se sont fait entendre." -> faites ?
Un plaisir,
A bientôt !
annececile
Posté le 05/04/2022
Merci de ton commentaire ! Oui, faire durer cette periode de "ghosting" n'etait pas possible sans immobiliser l'histoire et les evenements qui suivent, mais c'est vrai que cette tension en soi, cree un suspense porteur dans une histoire.
Et Carol va continuer a jouer un certain role dans la suite de l'histoire en effet.
Merci de ton avis, que j'apprecie toujours autant !
Yannick
Posté le 25/06/2020
Chapitre sympa, notamment parce qu’il casse le rythme tranquille des personnages. Je crois que tu pourrais même laisser planer le doute plus longtemps quant à la situation de Greg. Ces moments les plus difficiles d’une histoire sont souvent ceux qui nous accrochent le plus : le doute, est-ce qu’il va réellement replonger, est-ce qu’il va s’en sortir ? J’aurais aimé que tu laisses planer ce doute plus longtemps, je commençais tout juste à mordiller mes ongles !

Quelques suggestions :
quel que soit son issue: quelle que soit
qu’il me semble ne jamais avoir possédé : possédée
L'écho des conversations qui ont lieu à l'étage en-dessous me parviennent : me parvient
Ça et La douleur: la douleur
Comment ne pas te détester !: détester?
annececile
Posté le 28/06/2020
Suggestion interessante mais... j'ai d'autres choses prevues pour lui dans un avenir proche. Ceci dit, c'est vrai que les moments inconfortables pour les personnages, ou ils ont en pleine incertitude ou conflit sont souvent les meilleurs. J'ai tendance a vouloir leur eviter de trop souffrir donc c'est un bon rappel, merci!
Zoju
Posté le 18/05/2020
Salut ! Je dois dire que quand j'ai commencé le chapitre, j'ai vraiment cru que Greg c'était joué de Max. Heureusement ce n'est pas le cas. J'ai eu pas mal de fou rire en lisant ce chapitre. Notamment le commentaire d'Amy quand elle a découvert Max et Greg ensemble. J'ai bien cette personnalité plus entreprenante de Max. Alors qu'elle se laissait couler dans sa nouvelle vie sans trop s'imposer, j'ai eu l'impression de voir la Max que tu décris dans les parties passés (Guerre et Paris). Elle agit. Même si cela a été très court, j'ai été contente de retrouver Akira. En ce qui concerne les autres personnages, Katherine est remonté dans mon estime alors que Carol a plongé encore plus bas. On ressent une certaine hostilité vis à vis d'elle. On se demande pourquoi elle agit de cette manière. Je reste persuadée que ce n'est pas aussi simple. En ce qui concerne Amy et Libby, on comprend mieux leur relation. Je suis contente pour elles deux. Quoi qu'il en soit, c'est un chapitre qui fait du bien à lire même si la situation de Greg est compliqué. J'espère que tout ira bien. Hâte de lire la suite :-)
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