Chapitre 2 - Confessions sur l'oreiller

 

J’avançai sur la pointe des pieds à travers les rayonnages de la bibliothèque. Les portes s’étaient ouvertes alors qu’elles n’auraient pas dû l’être.

Je les apercevais, entrouvertes, faisant filtrer la lumière du couloir. Personne. Toujours silencieuse, je voulus faire demi-tour mais une sensation froide sur ma gorge me dissuada de faire d'esquisser le moindre geste.

 

J'étais prise au piège, une lame posée sur mon cou, menaçant de me trancher la gorge si j'avais le malheur de bouger.

 

***

 

 

J’ouvris les yeux, la respiration tremblante, les draps collés à ma peau humide de sueur. Bran dormait à côté de moi, paisible. J’inspirai un grand coup mais mon cœur refusait de se calmer. Les Murmures Divinatoires me prenaient en plein sommeil, me montrant des bribes d’un futur probable. Un futur où j’allais mourir.

Je repoussai les draps, brûlante de sentir la caresse de l’air frais. Les jambes en cotons, je me dirigeai vers ma salle de bain. La morsure de l’eau froide sur ma peau me fit un bien fou. Je m’aspergeai le visage plusieurs fois pour reprendre mes esprits. Faire l’expérience des Murmures dans mes rêves était toujours désagréable. La barrière entre l’imaginaire et la réalité devenait si fine qu’il m’était impossible de discerner le vrai du faux.

 

Un frisson me parcouru l’échine. La sensation du métal froid sur la peau fragile de mon cou semblait toujours être là, menaçante. Je ne pouvais m’empêcher de faire le lien entre les paroles de Mythra et cette vision, bien trop révélatrice. Avait-elle convaincu Banner que j’étais un danger ? Voulait-elle m’éliminer ? Tout était possible, je ne devais exclure aucune possibilité.

-        Corina ?

 

La voix de Bran, ensommeillée, me rappela à la réalité. Je fis demi-tour pour le rejoindre dans le lit, ramassant au passage mes affaire pour les jeter dans la corbeille que les esclaves viendraient vider plus tard. J’espérai qu’il n’aurait pas remarqué mon malaise.

Je me réfugiai sous les draps tiédis par la chaleur humaine qui se dégageait de nos corps. Je sentais son regard inquiet sur moi mais je l’ignorai, les yeux fermés.

-        Ça va ?

 

Sa sollicitude était l’une de ses meilleures qualités mais elle m’embarrassait plus qu’autre chose dans ces moments. J’aurais préféré qu’il ignore mon teint cireux, mes cernes et mon regard encore affolé.

-        Parfaitement, répondis-je en gardant les yeux fermés. Raconte-moi les nouvelles, tu veux ?

 

Il ne fit aucun commentaire mais mon jeu d’actrice ne le trompait pas. Il se saisit de ses gants, bijou de technologie istanoise mêlé de Chant Invocateur pour les rendre plus performants. Utilisés pour communiquer, ils n’étaient abordables que pour les plus aisés, l'achat des applications pouvant parfois coûter une petite fortune.

Je me collai à lui. Il me gratifia d’un léger baiser.

-Ta mère a une fois de plus gagné une de ses affaires, c'est aux informations, me dit-il sur le ton de la conversation.

 

Je ne répondis rien, attendant la suite des titres qu'il ne manquerait pas de me donner.

-Et l'Empereur a aussi fait une déclaration publique. Je te la passe ?

 

J'acquiesçai doucement, curieuse de savoir ce que l'Usurpateur pouvait bien vouloir dire à la populace. Banner avait le physique d'un Nordique. Grand, large d'épaules, tout en muscles, il avait aussi une mâchoire carrée et un menton volontaire. Ses deux iris était d'un bleu saisissant et ses cheveux blonds qu'il avait long et qui lui tombaient aux épaules achevait de faire de lui l'archétype du guerrier venu du Nord. S'il n'avait pas été un immonde salaud, il aurait presque pu être séduisant.

Mais voilà, Deletan Banner ne venait pas du Nord, et c'était un immonde salaud. Il venait d'Ove, le continent voisin. Il avait servi l'Empereur Yonas et ses idées rétrogrades pendant les Temps Sanglants, une guerre mondiale qui avait pris fin trente-six ans plus tôt.

Yonas, empereur zélote, avait pour but d'exterminer tous les non-humains. Banner faisait partie alors de l'élite des soldats de Yonas : les Ullin. Des chasseurs sans pitié qui avait tué de sang-froid des milliers de personnes, détruits des foyers et des villages entiers.

Et voilà que maintenant, depuis quatre longues années, Banner avait pris le contrôle d'Istan, l'empire le plus puissant du continent voisin d'Ove : Astra. Le pire dans tout ça, c'est que cet Usurpateur continuait à promulguer les idéaux de Yonas, massacrant ou réduisant en esclavage tout non-humain vivant à Istan. A mi-mot, en silence, sans rien dire pour ne pas soulever l’inquiétude des nantis. Mais il le faisait quand même.

 

Aujourd'hui cependant, pas de lutte contre les non-humains. Enfin pas directement. Une fois de plus, il appelait au rapport immédiat d'informations sur l'Armée Rebelle qui grandissait de jour en jour de l'autre côté de l'Océan Continental, sur Ove. Il faisait miroiter aux habitants du pays une récompense pour quiconque viendrait rapporter au palais une information sur les Rebelles. « Car il faut exterminer la vermine. », disait-il. « On peut facilement en écraser une, mais si on en laisse filer d'autres, c'est toute notre maison qu'on condamne à être envahie de parasites qui nous volent la nourriture et tout ce à quoi nous tenons. N'hésitez plus, vous serez récompensés pour chaque information donnée. N'oubliez pas, même si cela vous paraît moindre, vous contribuez à faire de notre bel empire un endroit plus sûr pour vos enfants et les générations à venir. »

 

La colère se distillait dans mes veine. Un démagogue qui cachait sa cruauté derrière des belles paroles. J'étais certaine qu'il avait peur de l'Armée Rebelle dont on ne connaissait ni le nombre, ni le dirigeant. Leur Chef ne se montrait jamais, même à ses propres hommes. Du moins, c’était ce que les rumeurs voulaient bien en dire. Peu importait son identité à mes yeux. Je le remerciai de lutter contre l’Usurpateur. Istan avait connu assez de malheurs comme ça.

 

Me tirant de mes pensées, la voix de Bran retentit à mes côtés, légèrement rauque.

-Qu'est-ce que tu en penses ?

 

Je haussais un sourcil. Bran et moi n'avions pas vraiment l'habitude de parler de politique. Décidant d'être fine rhéteuse, je lui retournai la question.

-Qu'est-ce que tu en penses toi ?

 

Il eut un sourire amusé.

-Belle parade. Je n’en pense pas grand-chose à vrai dire, reprit-il en soupirant. Je sais que mon père suit les idéaux de l'Empereur mais... De mon côté je ne sais pas trop.

-Tu ne sais pas trop ? Bran qu'essaies-tu de me dire là ?

 

J'étais un peu perdue. Je n'avais jamais eu ce genre de discussions avec lui, et le fait qu'il aborde cela de cette façon... C'était étrange.

-J'essaie de te dire... Je ne sais pas vraiment en fait. Je crois que j'ai besoin de parler pour remettre les choses au clair. Toute ma vie j'ai rêvé d'être soldat, de succéder à mon père et d'être Chef de la Milice mais je ne sais pas... Je ne sais pas si j'arriverais à obéir aveuglément comme le fait mon père. Je veux dire que parfois, papa me montre des choses, des rapports et... Peut-être que c'est parce que je suis encore jeune mais ça me dérange. Tous ces morts pour un idéal que je ne comprends pas vraiment.

 

Il avait sorti tout ça d'un coup, et quand il eut fini, je vis le soulagement dans ses traits, comme s'il avait eu besoin de dire tout ça.

-Pourquoi tu me dis ça à moi Bran ?, demandai-je, curieuse.

-Parce que toi mieux que quiconque peu comprendre que quelqu'un ait des réticences à l'encontre de l'Empereur je suppose.

 

Mon regard inquisiteur le fit soupirer.

-Corina le fait que ta famille ait été proche avec l'ex-impératrice n'est un secret pour personne. Et je te rappelle que mon père est le Chef de la Milice ; j'ai accès à certaines informations. Je sais que toi et l'héritière, Lévira, étiez très proches. Ça a dû être un choc pour toi de perdre ta meilleure amie à seize ans. Rien que de voir la façon dont tu as changé après ça.

-Ah ? Tu trouves que j'ai beaucoup changé...

 

J'étais pâle à présent, assez bouleversée d'entendre toutes ces choses qui faisaient remonter à la surface trop d'événements que j'aurais voulu oublier.

-Enfin c'est évident. Avant tu étais tellement plus douce, plus... Innocente... Enfin, je ne sais pas mais quelque chose a changé c'est sûr.

-Peut-être. Tu as sans doute raison... murmurais-je d'une voix blanche.

-Sans doute ? J'ai raison tu veux dire. Enfin Corina, il faut voir les choses en face, même après quatre ans tu continues d'avoir des terreurs nocturnes et tu pleures dans ton sommeil !

 

J'évitais à présent totalement son regard, gênée par la tournure que prenait la conversation. Il avait raison.

-Tu dois le haïr, lâcha-t-il.

 

Cela résumait bien le sentiment que j'éprouvais envers Banner.

-Oui. Oui, je le hais.

 

Pour me réconforter, il passa son bras autour de mon épaule et m'attira contre son torse. Nous restâmes ainsi quelques minutes. Bran était un garçon ambitieux et pas moi intelligent. Il n'avait que trop raison.

Trop de gens le pensait idiot à cause de son physique. Ces gens se trompaient et ils s'en mordraient les doigts le jour où le beau blond parviendrait à ses fins. Car il y parviendrait, j'étais sûre de cela.

 

Quelques instants plus tard, il déposa un baiser sur mon front avant de se rhabiller, d'attraper ses affaires et de me quitter. La soirée était déjà bien avancée, ni lui ni moins n'avions dîné, et je commençais à avoir faim. Je ne savais pas si mes parents étaient rentrés, mais je ne tenais pas compte de leur présence pour manger. Nous étions rarement réunis pour dîner, à part lors de grandes occasions. Sinon, chacun se débrouillait.

Alors que je sortais de la douche et que j'enfilais des vêtements, un esclave vint frapper à ma porte. Je le reconnu immédiatement comme étant l'un de ma mère.

 

Sur Hakarta, les hommes étaient plus facilement réduits en esclavage que les femmes. En effet, les femmes étaient, aux yeux de la lois, responsable de leur foyer. Ainsi, qu'elles soient paysannes ou nobles, elles avaient le droit de venir aux Assemblées dans les grandes villes de leur région afin de débattre des questions politique. Chacune était égale lors des Assemblées.

Mais les Assemblées ne se tenaient plus depuis quatre ans.

 

De plus, les femmes possédaient généralement une maîtrise de la Voix plus puissante que les hommes, d'où la proportion moins grande d'esclave féminine. Malgré tout, on recherchait plus souvent des esclaves femmes, que ce soit pour les tâches ménagères ou d'autres plus... basses. Et depuis l'accession de Banner au trône, le nombre de femmes esclaves se faisait de plus en plus grand.

 

L'esclave attendit un geste de ma part avant de s'avancer. Il gardait les yeux baissés, le dos courbé en signe de politesse et son visage était fermé. Je ne savais donc pas s'il ressentait peur, respect ou haine. Dans tous les cas, il aurait dû patienter pour avoir mon accord avant d'ouvrir la bouche. Je le lui donnai.

-Maîtresse Corina, Maîtresse Héléna souhaite vous voir dans son bureau.

-Bien, dites-lui que j'arrive. Quand je reviendrais, je veux à manger sur mon bureau et un thé préparé par Lyanna.

 

Il s'inclina puis disparu dans l'embrasure de la porte. Je terminai de m'apprêter puis sortis de ma chambre pour me diriger vers les appartements de ma mère.  J'étais assez surprise et plutôt méfiante à vrai dire. Elle n'envoyait jamais d'esclave venir me chercher, sauf quand elle avait quelque chose de grave à me dire ou à me reprocher. Je frappai une fois devant la porte de bois massif une fois que je fus arrivée et un léger « Entre ! » se fit entendre.

 

J'ouvris la porte et entrai. Ma mère était assise derrière un énorme bureau au bois parfaitement ciré. Elle avait le nez plongé dans ses papiers. Ses gants étaient branchés sur le réseau puisque derrière elle, ce qui faisait normalement office de baie vitrée jouait maintenant le rôle d'un gigantesque écran. Elle ne prit même pas la peine de lever les yeux vers moi et ne me prêta pas attention avant plusieurs minutes. Ma mère était belle. J'avais hérité d'elle mes jolis yeux mauves aux reflets profonds et son petit nez en trompette. En revanche, c'était de mon père que je tenais la couleur ébène de ma chevelure.

Enfin, elle releva la tête. Elle me regardait d'un air songeur. Il valait mieux que j'attende qu'elle ait décidé de me parler, bien que je fusse curieuse de savoir ce qui l'avait amené à me faire mander dans son bureau.

-        Comment s’est passé ta journée ?, demanda-t-elle avant de replonger son nez dans ses papiers.

 

Je haussai un sourcil, d’abord surprise, puis méfiante.

-        Une journée habituelle, pourquoi ?

-        Rien de… Spécial ?

 

Je la senti se tendre un peu. Qu’est-ce qui pouvait bien la pousser à me poser une question aussi insignifiante ? Cela avait-il un lien avec Mythra, encore une fois ?

-        Ma supérieure vous passe le bonjour, lui dis-je.

-        Je vois.

 

Ma réponse sembla lui apporter ce qu’elle cherchait et lorsqu’elle releva la tête, je vis un éclair d’inquiétude traverser ses yeux si semblables au miens. Elle avait peur.

-        Fais attention. A elle, à tout le monde, ajouta-t-elle.

 

Mes poils se dressèrent sur ma nuque. J’avais raison alors. Les menaces voilées de Mythra, mon rêve prémonitoire et maintenant ma mère. Les choses ne tournaient pas en la faveur de la maison Frassati et cette perspective me terrifiait.

-        Rassurez-vous, je ferais attention, répondis-je.

 

Elle opina puis retourna à ses affaires. Je me retirai, comprenant qu’elle me congédiait en silence.

En sortant, j'eus la désagréable surprise de croiser mon père. C'était un homme que je ne pouvais plus supporter depuis son allégeance bien trop rapide à Deletan Banner à la mort de Sarah et de sa fille. Il se disait à demi-mot qu’il avait aidé l’Usurpateur à monter sur le trône, que ses soldats nous avaient attaqué le soir de l’incendie pour faire bonne mesure. Le souvenir de la cave me revint en mémoire et je ne pus étouffer un reniflement de dégoût. C'était un lâche, la seule chose qu'il savait vraiment bien faire, c'était profiter des autres.

 

En me voyant ici, il fronça les sourcils. Il n'était effectivement pas dans mes habitudes de traîner dans les appartements de mes parents. De plus, je vis qu'il était gêné de me croiser. Depuis la tragédie survenue quelques années auparavant, il avait bien remarqué que mon comportement à son égard avait changé. Il savait que je l'évitais et il en faisait de même. Il passa une main sur son crâne chauve et eut un sourire forcé. Il ouvrit la bouche comme pour me parler puis se résigna et se contenta d'un léger signe de la tête avant de me dépasser. Je ne me retournai pas, seul le bruit de la porte du bureau de ma mère m'indiqua qu'il était parti la rejoindre.

Mes parents n’étaient pas souvent ensemble non plus. Tous les signes concordaient. Les choses allaient bientôt se gâter, mais impossible de savoir d’où les ennuis allaient venir en premier.

 

 

Je détestais mon père. Non, en fait, je crois bien que je le haïssais presque autant que Banner. Le croiser ainsi me mit dans une colère noire. Voir son visage me remplissait d'amertume. Avec toutes les émotions que j'avais déjà subies aujourd'hui, je sentais que j'étais à fleur de peau. Il fallait à tout prix que je me calme, j'étais épuisée mais je ne pouvais pas me permettre de relâcher mon attention.

 Un fois revenue dans ma chambre, je voulus me mettre un peu à travailler mes cours pour me changer les idées.

On frappa un léger coup à ma porte.

-Entrez !, tonnai-je.

 

Une fille rousse à peine plus jeune que moi entra. Elle était petite, frêle, et portait un plateau entre ses mains. J'avais oublié que j'avais commandé à l'esclave de ma mère de quoi manger et boire. Les yeux baissés, elle attendait mes instructions. Contrairement à l'homme qui était venu précédemment, celle-ci ne cachait que trop mal sa peur envers moi. Elle ressemblait à un petit animal prit en cage. Je détestais ça.

-Pose la nourriture sur ma table de chevet et apporte moi mon thé, dis-je alors que je m'étais assise à mon bureau.

-Oui Maîtresse Corina, couina-t-elle.

 

Elle déposa le plat chargé de victuailles sur la tablette à côté de mon lit, puis s'empressa de prendre la tasse fumante d'un rare thé noir afin de me l'apporter.

Mais alors qu'elle se dirigeait vers moi, elle se prit les pieds dans le drap défait de mon lit. Elle chuta au ralenti, renversant le liquide sur mes draps de soie.

Elle se releva en bredouillant des excuses. Dans un élan de colère inexpliquée, je plongeai vers elle avant de lui asséner une gifle magistrale qui la sonna quelques secondes.

-Espèce de petite idiote ! Tu n'as aucune idée de combien coûte ce thé et ces draps réunis ! Prends-les et sors d'ici tout de suite, je ne veux plus te voir !, persiflai-je.

 

Les larmes aux yeux, elle récupéra les draps trempés responsables de sa chute et ramassa la tasse avant de filer sans demander son reste.

Je restai plantée là quelques secondes. C'était la première fois de ma vie que je levais la main sur une esclave.

 

Soudain, je senti mon nez et mes yeux me piquer. La première larme dégoulina le long de ma joue gauche. Désemparée et bord de la crise de nerfs, je m'effondrai sur mon lit.

 

 

***

 

 

13 Janvier de l'an 605

 

Ce matin, j'ai mis le pied à terre. Je suis enfin arrivé sur Ove, après deux mois de navigation. J'ai cru que nous n'allions jamais le faire. C'est étrange d'être en pleine mer. On a beau regarder à gauche, à droite, devant et derrière, on ne voit jamais le moindre petit bout de terre, pas un arbre ne se dresse au loin pour nous faire espérer. Mais en même temps, une fois la peur d'être perdu passée, ça donne aussi un sentiment de liberté. Pas d'attaches, pas de contraintes... Jusqu'au brusque retour à la réalité lorsque le continent devient visible au loin.

Cette traversée m'a permis de mettre mes idées au clair. Je suis déterminé maintenant, et il n'y a plus aucun moyen de faire demi-tour. De toute manière, je n'aurais pas assez d'argent pour me payer une autre fois le bateau. Je pense pour le moment trouver une petite auberge, me renseigner sur les rumeurs qui courent à propos des Rebelles. Déjà sur le bateau, j'ai entendu des conversations, comme des murmures qui faisaient allusion à un petit camp dépendant du camp d'Ithranax à l'Est de là. Je pense que la meilleure technique est encore de m'asseoir au comptoir d'un bar et d'attendre que la chance me sourit. J'ai toujours eu l'ouïe fine de toute manière.

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Ysaé
Posté le 28/07/2020
Salut,

Je poursuis ma lecture avec plaisir! Les personnages sont travaillés en profondeur, et non exempts de défauts (la giffle de Corina), ce qui les rends complexes et intéressants.
Tu instilles un certain suspens : on sait qu’il va se passer quelque chose, mais on ne sait pas quoi, et j’apprécie cette petite tension dans le récit.

Au niveau des dialogues, tu utilises assez souvent le principe des questions réponses, ce qui peut parfois alourdir les échanges. Par exemple :

-Qu'est-ce que tu en penses ?
Je haussais un sourcil. Bran et moi n'avions pas vraiment l'habitude de parler de politique. Décidant d'être fine rhéteuse, je lui retournai la question.
-Qu'est-ce que tu en penses toi ?
Il eut un sourire amusé.
-Belle parade. Je n’en pense pas grand-chose à vrai dire, reprit-il en soupirant. Je sais que mon père suit les idéaux de l'Empereur mais... De mon côté je ne sais pas trop.
-Tu ne sais pas trop ? Bran qu'essaies-tu de me dire là ?
J'étais un peu perdue. Je n'avais jamais eu ce genre de discussions avec lui, et le fait qu'il aborde cela de cette façon... C'était étrange.
-J'essaie de te dire... Je ne sais pas vraiment en fait.

De même, je trouve que la multiplication des adjectifs dans des phrases qui se suivent a tendance à donner un style empesé :

"Je repoussai les draps, brûlante de sentir la caresse de l’air frais. Les jambes en cotons, je me dirigeai vers ma salle de bain. La morsure de l’eau froide sur ma peau me fit un bien fou."

Enfin, sur la relation de Corinna avec son père, je trouve que le fait qu’elle le haïsse à ce point est un peu exagéré, ou alors il serait nécessaire de le rendre plus antipathique qu’il ne l’est. Une déception très importante, un mépris puissant serait peut-être plus juste ?

Ce n’est là que des impressions que j’ai eues sur des passages. L’ensemble reste cohérent, bien construit et agréable à lire.

A bientôt pour la suite :)
Zoju
Posté le 20/05/2020
Salut ! J'ai bien aimé lire ce chapitre. On commence à en apprendre plus sur ton monde. J'aime bien le duo Corina/Bran. Je m'attache de plus en plus à ces deux personnages. J'ai bien aimé leur discussion. Toutefois, je suis parfois un peu mitigé concernant Corina. J'apprécie ce personnage et j'ai de la peine pour elle. Toutefois, je me demande si elle apprécie les personnes qui ne se trouvent plus bas dans l'échelle sociale. Elle utilise souvent des termes un peu méprisant (populace par exemple) et bon même si elle est sur les nerfs, elle a tout de même giflé cette pauvres filles qui a eu la mal chance de se prendre les pieds dans le tapis. Mais bon, bien que je ne cautionne pas quand on est en colère, on a parfois du mal à ce contrôler. Je trouve la partie en italique toujours très intéressante. Je trouve qu'elle est assez dynamique et on se pose plein de questions. Si j'avais deux petites remarques, ce serait que j'ai du mal à m'imaginer le gant qu'utilise Bran pour les infos. Je vois à quoi il sert, mais c'est encore un peu flou. L'autre élément est cette phrase au tout début qui m'a posé problème "de faire d'esquisser le moindre geste." En tout cas, je suis curieuse de connaitre la suite ! Courage ! :-)
LysKrysler
Posté le 20/05/2020
Merci pour ton commentaire ! Corina est très hautaine et autocentrée et comme tu dis, elle n'apprécie pas plus que ça les gens en bas de l'échelle sociale, tout simplement parce qu'elle ne les a jamais côtoyés... Merci pour tes remarques sur les gants et pour la phrase que tu as relevé, c'est clairement une coquille ça doit être "esquisser le moindre geste" tout court ^^
UnePasseMiroir
Posté le 20/05/2020
Salut ! c'est avec plaisir que je poursuis ton histoire ^^ Bran et Corina sont mignons ensembles, même si on sent un visible malaise entre eux... mais au moins ils sont honnêtes l'un envers l'autre quand à ce qu'ils pensent de l'Empire ! D'ailleurs c'est sympa d'en apprendre davantage sur l'histoire et la géographie de ton monde, ainsi que les circonstances de l'avènement de Banner.
Effectivement, la famille de Corina a l'air loin d'être une famille idéale, surtout à cause de ces désaccords politiques ^^ la pauvre quand même, à voir la tension qui règne, sans compter son rêve plus qu'inquiétant, ce n'est pas étonnant qu'elle fasse une crise de nerfs ! même si ce n'est clairement pas sympa pour l'esclave de se ramasser sa mauvaise humeur dans la tronche (au sens propre...), ça marque clairement que quelque chose ne va pas du tout - enfin encore moins que d'habitude... et je suis vraiment curieuse de voir ce qui va advenir ! je sens qu'un truc va péter bientôt !
Et l'extrait du journal de l'assassin à la fin, c'est intéressant de voir sa progression bien que tout cela se soit déroulé dans le passé.
Bref un super chapitre ! J'ai hâte de lire la suite !
LysKrysler
Posté le 20/05/2020
Coucou et merci beaucoup, je suis contente que tu continues l'histoire avec autant d'entrain ^^ C'est sûr qu'elle n'a pas de chance et son caractère n'aide pas aha X)
Je poste la suite dès que possible !
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