Chapitre 2. L'étrange garçon

Par Moje
Notes de l’auteur : Voilà le deuxième chapitre de l'histoire, revu et corrigé.
Un chapeau de ce type précèdera tous les chapitres réécrits et repostés sur PA jusqu'à mise à jour complète de l'histoire. Les chapitres n'en possédant pas ne sont donc pas à jour et il est possible qu'il y ai certaines incohérances avec le texte précédant.
Bonne lecture!
Moje
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                Un vague vertige, et Arka se rendit compte qu’elle s’était endormie. Endormie ? Comment était-ce possible, perchée comme elle l’était sur sa chaise de comptoir ? Avec difficulté, elle releva la tête de ses bras croisés sur le bar. Tout autour d’elle tanguait dangereusement.

Le décor avait changé, l’ambiance avec lui. Un salon dévasté, parsemé de gens endormis les uns sur les autres à même le sol, leurs verres renversés encore à la main, la tête parfois dans ce qui fut le contenu du-dit verre, parfois dans ce qui fut le contenu de leur estomac. Il faisait insupportablement chaud et moite, l’air était rendu épais, saturé d’odeurs de sueur, de vomi et de vapeurs d’alcool. Sur sa chaise, Arka chancela. Son diner, bien que désormais lointain, se rappela à elle, au fond de son estomac. Elle pria silencieusement pour qu’il y reste. Que s’était-il passé ?

L’air groggy, elle promena son regard aux alentours, cherchant la cause de son état, bien vite trouvée en une bouteille de Cointreau, deux de vodka, une et demi de whisky, et d’autres dont elle avait oublié le nom. Quelques shooters sur une roulette, un paquet de carte… peu à peu, les souvenirs lui revenaient : le type aux cheveux peignés en arrière, ses amis, leur pote barman… Ils l’avaient invitée à jouer avec eux à des jeux d’alcool. Ils avaient beaucoup rigolé, d’ailleurs, mais maintenant…

Le petit copain de leur hôtesse gisait sur le bar, un peu plus lamentablement qu’elle une poignée de secondes plutôt, deux autres garçons avaient échoué dans le canapé et dormaient l’un sur l’autre, enchevêtré de façon anarchique. Un troisième dormait debout appuyé contre un mur, le barman avait disparu.

Arka essaya de descendre de sa chaise. Timidement, ses pieds se tendirent vers le sol, mais lorsque ses bras poussèrent son corps pour l’arracher au siège, elle ne trouva pas le carrelage aussi vite qu’escompter. Avant d’avoir comprit quoi que ce soit, la jeune fille se retrouva affalé par terre dans un marasme quasi inextricable. Sa cheville avait fait un truc pas trop normal, elle l’avait senti, mais l’alcool lui avait épargné la douleur. Vu l’état de son corps, elle se félicitait d’être encore capable de réfléchir à peu près normalement. Se remettre sur ses pieds fut un véritable calvaire tant ses sensations étaient émoussées et ses membres désobéissants, mais avancer dans tout ce capharnaüm se révéla plus dur encore. Non seulement sa tête était plus lourde qu’un sac de cours contenant le manuel de français, celui de math et celui de géographie avec leurs cahiers respectifs, mais en plus il lui fallait maitriser les deux tiges à la fois rigide et instables qui lui servaient de jambes à travers les obstacles du salon : corps, meubles renversés, bouteilles, flaques obscures…

Le silence s’était fait, faute de combattants pour continuer les discussions. Seule l’enceinte crachotait encore une musique étrange venue tout droit d’une playlist que plus personne ne surveillait. Une porte ouverte laissait passer la lumière crue de la cuisine et quelques bruits de conversations chuchotées plus par manque de voix que par désir d’être discret. En arrivant sur le pas de la porte, Arka comprit ce qu’elle cherchait : sa meilleure amie. Mais ici, tous les visages qui se tournaient vers elle étaient étrangers. Ils l’observèrent juste le temps de ne pas la reconnaitre, puis reprirent leurs conversations. Son amie… il fallait qu’elle la retrouve pour rentrer. Dormait-elle quelque part ? Était-elle rentrée en ne la trouvant pas ? Partie avec le garçon ? Ivre, ou encore en possession de ses moyens ? Ses recherches titubantes la menèrent jusqu’à une baie vitrée qu’elle eut grande peine à ouvrir. Il semblait peu probable que la petite brune soit dehors, mais une brusque nausée l’incita tout de même à sortir.

Dehors régnait un froid glacial, elle le sentait bien, mais l’alcool la rendait insensible à sa morsure. Pour lutter contre cette envie montante de rendre ses tripes, elle se mit à marcher dans le dédale de haies et de buissons. Par ici, elle contourna un massif de fleur, là elle eut la nette -mais trop tardive- impression qu’elle marchait sur des plantes. Une fine pellicule blanche avait recouvert tout ce monde insensible à la beuverie qu’avait abrité la maison, donnant au jardin un voile de calme paisible bienfaisant, même si Arka ne se rendit compte du givre qu’au bout d’une poignée de minutes. Mais dans quel état je suis ? Minable… ! Plus jamais, plus jamais je ne boirai comme ça ! se promit-elle. Mais pour ce soir, le mal était déjà fait.

Le paysage rendu monotone par la lenteur de sa démarche lui fit perdre la notion du temps. Après un moment de marche, elle déboucha sur une petite terrasse ronde pavée de briques et agrémentée de jardinières vides pour la saison. Une fontaine éteinte trônait en son centre, au bord de laquelle une ombre étrange était posée. Arka plissa les yeux. De loin, cette silhouette lui évoquait vaguement un hibou, mais elle ne savait comment interpréter le petit point rouge lumineux au niveau de la tête. Un hibou, mais un hibou énorme. Presque aussi grand qu’elle. La tête renversée en arrière, il semblait observer le ciel. Levant elle-même les yeux, elle aperçut une infinité écrasante d’étoiles gelées dans le ciel clair de la nuit. Toutes brillaient d’un éclat froid mais sans égal avec celui de la lune, presque incisif. Puis, d’un coup, le ciel se mit à tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Interloquée, Arka reposa les yeux sur terre, juste à temps pour rétablir l’équilibre qu’elle venait de perdre. Mais le pied à la cheville tordue se mit mal en place, et elle fini tout de même par s’écrouler lamentablement.

-Tout va bien ? s’inquiéta une voix agréablement grave et douce au-dessus d’elle.

-J’ai froid, fut tout ce qu’elle put répondre.

De toute façon, elle était trop sonnée pour sentir quoi que ce soit d’autre que les pavés gelés dans son dos. Elle aurait voulu se lever, mais impossible de comprendre dans quel sens il fallait bouger pour s’asseoir. Le nord se confondait avec le bas, et la droite avec l’avant, jusqu’à ce que des mains délicates lui attrapent les bras pour la redresser.

-Je vais bien, je vais bien, marmonna-t-elle, gênée, en se forçant à garder les yeux ouverts. J’ai juste… trop bu.

En face d’elle, le hibou s’était changé en garçon brun aux yeux incroyablement noirs. Sans savoir pourquoi, il lui faisait penser à l’autre, à l’intérieur. Peut-être les cheveux vers l’arrière ? En tout cas, sa bouche s’étira en un sourire compatissant, faisant osciller le bout rougeoyant de sa cigarette.

-Comme la majeure partie des gens à l’intérieur, ne t’inquiète pas. Vous aviez l’air de bien vous amuser.

S’être amusée, oui surement. Mais maintenant son état chaotique la dérangeait. Un sentiment de honte l’envahit avec l’impression d’être complètement ridicule devant ce garçon qui, bien qu’ayant fait partit de la soirée, avait su participer sans abuser.

Le garçon leva à nouveau la tête vers le ciel étoilé, d’un air absent, presque peiné. Arka, elle, ramassa ses jambes contre sa poitrine et enfoui la tête dans ses bras.

-Il fait sacrément froid ici. Tu ne veux pas rentrer ?

Le givre fondait sous ses fesses et l’air lui brulait la gorge à chaque bouffée, mais cela semblait maintenir sa tête dans un étrange cocon de quiétude.

-Non, je préfère… rester au calme. En plus c’est devenu irrespirable, dedans.

-Ah.

La jeune fille l’observa à la dérobée, mais tout tanguait dans un flou artistique agaçant. Il fallut vraiment qu’elle se concentre pour apercevoir le visage du garçon, et encore, elle n’en perçut qu’une rapide impression de profonde mélancolie. Remarquant qu’on l’observait, il tourna ses yeux noirs vers elle.

-Comment t’appelles-tu ?

-Arka, fit-elle en articulant bien chaque lettre. Oui, je sais, c’est un prénom… bizarre.

Habituée à ce qu’on lui pose des questions quant aux origines de son prénom, elle préférait clarifier les choses dès le début sur ce qui n’était qu’un excès de zèle de ses parents. Elle aurait été curieuse de voir, si elle n’avait été fille unique, comment ses parents auraient nommé sa fratrie. Mais à son grand désespoir, c’était la solitude qui avait marqué son enfance, et non le joyeux chahut des maisons fourmillantes. Depuis toute petite, elle était habituée à vivre seule dans sa petite maison un peu à l’extérieur du centre-ville, n’avait jamais eu beaucoup d’amis à inviter, n’avait jamais eu d’activité particulière permettant aux autres enfants de rencontrer de nouveaux amis en dehors de l’école. Enfin, jamais… Poussée par sa mère, elle s’était bien essayée à quelques trucs, comme tout enfant normale ! Mais le dessin n’était de toute évidence pas fait pour elle, elle avait détesté monter sur les poneys du centre équestre, montré de réelles incompétences dans tous les sports où il fallait courir, ainsi que dans ceux liés au combat. Sa mère avait fini par jeter l’éponge et ne pas chercher plus loin, Arka était restée chez elle, enfermée dans ses univers imaginaires, peuplés de romans, de bandes dessinées et de films.

Le garçon se mit à rire.

-Bizarre ? Je serais mal placé pour penser une telle chose ! s’exclama-t-il. Le mien ne vaut pas mieux : je m’appelle Ombre.

-Ombre ? Comme…

-Oui, Ombre comme l’ombre !

À son tour Arka s’esclaffa.

-C’est vrai que ce n’est pas courant non plus !

Drôle de garçon, drôle de prénom ! pensa-t-elle. En attendant, il lui semblait plus sympathique que la plupart des convives, exception faite du groupe avec qui elle avait bu. Comment son amie pouvait-elle tant apprécier les autres ? Pourtant, elle-même disait souvent qu’ils étaient faux, et qu’il n’y en avait que pour les « populaires », mais alors pourquoi chercher quand même leur contact ? Peut-être était-ce seulement pour le mec dont elle était amoureuse… ?

Les lèvres de la jeune fille se pincèrent. Son amie… elle espérait que la petite brune allait bien et n’était pas en train de cuver dans un coin du salon, toute seule, le cœur froissé par un garçon déjà en couple. Il fallait qu’elle la retrouve, ou au moins qu’elle sache si elle était déjà partie, et avec qui.

Arka se leva si précipitamment qu’Ombre sursauta.

-Un problème ?

-Je dois retrouver quelqu’un. Tu… tu n’aurais pas vu une petite brune, avec une robe noire et de longues boucles d’oreille en argent ?

-Celle avec qui tu es arrivées ? demanda Ombre en haussant les sourcils.

Arka marqua une pause. Ombre était donc là depuis le début de la soirée, mais elle ne l’avait pas vu avant ? Il y avait pourtant tout au plus une vingtaine de personnes à l’intérieur… L’alcool aidant, elle ne s’en formalisa pas.

-Oui, c’est ça ! Tu sais où elle est ?

-Non, pas du tout. Je suis sorti une première fois pour fumer, elle discutait avec un gars qui venait d’arriver, et quand je suis rentré elle n’était plus là.

-Ah…, fit-elle, déçue.

Au moins son amie avait-elle pu parler au garçon ! Elles ne seraient pas venues ici pour rien. Et puis si ça se trouve, elle est partie avec lui, je n’ai aucune raison de m’inquiéter… pensa-t-elle.

Ombre jeta de nouveau un coup d’œil aux étoiles, comme s’il essayait de déchiffrer quelque chose dans le dessin qu’elles formaient sur la grande toile sombre du ciel. Puis il ferma les yeux avec mélancolie. Arka, elle, était occupée à se battre avec son téléphone pour le déverrouiller.

-À tous les coups Madame ne répondra pas, trop occupée à dormir ou à décuver, mais bon, je suppose qu’il ne me reste que ça à faire… ? Ça et fouiller la maison de fond en comble.

Ombre approuva de la tête, d’un air légèrement pincé. La jeune fille le remarqua et mit son expression sur le compte de son propre état, plutôt lamentable : elle parlait de son amie, mais était elle-même loin d’être nette ! Maladroitement, elle pianota sur le clavier tactile de son téléphone. Le manque d’agilité de ses doigts était tout bonnement agaçant, et elle laissa toutes les fautes.

-Voilà. Si elle ne me répond pas d’ici vingt minutes, je rentre chez moi ! décréta-t-elle après avoir vu l’heure.

Ombre fronça légèrement les sourcils puis se leva pour écraser sa cigarette dans un cendrier posé près de la fontaine. Dans les mains d’Arka, le téléphone ne mit pas deux minutes avant de vibrer à nouveau.

-Sacrément rapide ! commenta Arka, incrédule.

-On dirait, fit Ombre avec un regard en coin.

Il s’était départit de son sourire jovial pour ne plus aborder qu’un air de profonde lassitude.

-« Tout va bien pour toi ? », lut-elle à voix haute pour se concentrer. « Quand je suis partie avec le gars dont je t’ai parlé et trois autres, tu n’avais pas l’air bien. Ici ça se gâte, ils sont tous complètement ivres. Je regrette d’être venue, je pense que je vais partir mais j’ai peur de rentrer toute seule dans le noir… »

Le sang d’Arka ne fit qu’un tour. Elle ne pouvait pas laisser sa meilleure amie dans cette merde, surtout si elle risquait d’être mise en danger par des gens bourrés ! Et si elle partait de là où elle était et faisait une mauvaise rencontre dans les rues ?

Mais lorsqu’elle fit un pas vers la maison, sa cheville se tordit à nouveau et elle manqua de rejoindre le sol. Manqua. Ombre l’avait attrapée par le bras, et un air grave s’était peint sur son visage.

-Parce que tu crois que tu es en état de partir la rejoindre ? Tu ne sais même pas où elle est !

La jeune fille ouvrit la bouche, puis la referma bêtement. Il n’avait pas tort. Comment avait-elle pu boire au point d’être incapable de réfléchir et de marcher ? Quelle honte…

Ombre fit mine de réfléchir, puis soupira.

-Je pense savoir où elle est. Je sais où habite le gars avec qui elle discutait, et si tu me dis qu’elle est partie avec lui… je t’accompagne, décréta-t-il.

-M…merci beaucoup. C’est vraiment gentil de ta part…

Ombre ne répondit pas. Il ne lui adressa pas même un regard, se contentant de la remettre d’aplomb avant de l’aider à avancer vers la maison. Heureusement que je suis tombée sur lui, pensa-t-elle. Il est bizarre, mais sans lui, je n’aurais réussi qu’à me perdre et finir dans un caniveau.

Sans parler de son amie qui aurait dût se débrouiller toute seule !

Ils passèrent par la maison pour récupérer leurs manteaux puis ressortirent par la porte d’entré qui donnait sur la rue. Ce ne fut qu’en quittant l’étuve de la maison qu’Arka se rendit compte à quel point il faisait froid dehors. Menée par Ombre, ils traversèrent de nombreuses ruelles sans que la jeune fille ne soit capable d’affirmer où ils étaient, ni où ils se rendaient. Au bout d’une dizaine de minute seulement, elle se retrouva complètement perdue et bien obligée de faire confiance à son guide.

-C’est vraiment loin, murmura-t-elle au bout d’un moment, fatiguée de concentrer toute son attention sur la façon dont elle posait les pieds pour ne pas tomber.

Plus ils marchaient, plus elle se sentait étourdie, et plus elle devait s’appuyer sur Ombre. Le pire était qu’elle se rendait bien compte de son état, et cela la plongeait dans une gêne terrible. À tel point qu’elle finissait par souhaiter ne plus jamais revoir Ombre.

Au bout d’un moment, le jeune homme s’arrêta à l’entrée d’une petite ruelle sombre.

-C’est bizarre, fit Arka en consultant son téléphone pour s’assurer qu’elle n’avait pas de nouveau message. Mon téléphone doit beuger : il affiche un numéro inconnu à la place du nom de mon amie…

Quand elle releva le nez, Ombre la regardait attentivement.

-C’est par ici, souffla-t-il. L’entrée de sa maison est dans cette rue.

Arka fronça les sourcils.

-Tu es sûr ? C’est super sombre, on y voit pas grand-chose…

-J’en suis sûr.

Il avança d’une dizaine de pas, mais la jeune fille resta sur place. Soudainement, toute cette histoire lui semblait étrange… Mais à nouveau, son téléphone vibra.

-« Je pense que je vais partir, c’est vraiment trop craignos, là, ils commencent à me faire carrément flipper ! Merde, j’aurais dû rester avec toi, j’aurais pas dû partir, merde ! », lut-elle à nouveau.

Ombre, a moitié englouti par l’ombre de la ruelle, attendait sa réaction.

-Tu es sûre que tu veux vraiment y aller ? demanda-t-il d’un ton détaché. Vraiment, vraiment y aller ?

-Évidement ! s’exclama-t-elle en s’élançant dans sa direction. Faut se grouill…

Alors qu’elle avait plongé dans l’obscurité à son tour, tout devint flou et elle eut l’impression de tomber. Une vague impression lui parvint : Ombre lui avait attrapé les mains, et de l’air le plus contrit du monde, lui disait qu’il était sincèrement désolé. Ensuite, plus rien.

 

                La conscience lui revint, mais elle dormait encore. Ou plutôt, elle somnolait. Elle se sentait assise, et légèrement secouée. Un bruit régulier résonnait calmement, comme dans les anciens trains qu’elle voyait parfois dans les films. Elle ouvrit les yeux.

Son souffle s’arrêta.

Son cœur aussi.

Elle était bien dans un train, qui plus était, aux allures des anciens trains des films. Elle secoua la tête, mais le décor refusait de bouger. Banquettes couvertes de moletons bleus, parquets de bois, grandes fenêtres donnant sur la nuit noire… Elle n’en croyait pas ses yeux.

Se levant d’un bond, elle fut contrainte à plus de calme : si elle ne sentait plus aucun étourdissement dû à l’alcool, sa cheville droite la lança terriblement. Mais… qu’est ce qui se passe ? paniqua-t-elle intérieurement. Qu’est ce que c’est que ce délire ?

Face à elle, une vieille horloge dont les trois écrans de verre abritait des aiguilles aux directions différentes. Minuit et vingt minutes pour La Cavale, trois heures et six pour Hermitage, une heure et douze pour L’Accroclune. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Si maitriser les battements de plus en plus effrayés de son cœur lui était impossible, Arka se força néanmoins à calmer sa respiration. Inspirer, expirer. Réfléchir. Lentement, elle baissa les yeux sur la jupe crème qui lui couvrait les genoux. Son bas, légèrement brodé, laissait apercevoir le collant de laine sous-jacent, qui finissait en plongeant dans deux bottines de cuir plutôt élégantes. Le genre de vêtement tout à fait désuet qui convenait parfaitement au décor XIXème siècle du train. La jeune fille sortit de justesse la tête de la vague de panique qui tentait de la submerger. Rester calme.

Plus elle essayait de se souvenir, plus sa mémoire lui semblait désespérément vide. D’où venait-elle, que faisait-elle là ? Comment avait-elle pu atterrir dans cet étrange train ? Pourquoi portait-elle de tels vêtements ? Un détail accrocha son regard, et quelques bribes de souvenirs lui revinrent. Sa cheville droite pulsait sourdement, malgré le bandage que quelqu’un avait enroulé autour. Cette cheville… Arka se l’était tordue en sautant d’une chaise haute. Pour retrouver sa meilleure amie. Mais elle ne l’avait pas trouvée. À la place, elle avait rencontré…

Ombre. Paisiblement assis à côté d’elle, le jeune homme semblait dormir à poings fermés. Arka le reconnut immédiatement, malgré l’obscurité ambiante -les quelques lampes à huiles accrochées çà et là tenaient plus de veilleuses que d’un éclairage digne de ce nom- et les quelques …changement qui s’étaient opérés sur son apparence. Tout de noir vêtu, il abordait lui aussi des vêtements radicalement différents. Pantalon de cuir, hautes bottes à sangles, veste longue cirée, chemise de toile sombre… ainsi qu’une multitude de colliers. Sa peau avait une teinte cendrée, de même que ces cheveux désormais gris fer.

Arka était tout simplement estomaquée. Elle devait rêver ! Toutes ces incohérences étaient typiques des rêves, rien de tout cela ne pouvait être réal. Timidement, elle posa la main sur le bras d’Ombre, croisé contre sa poitrine. Il se réveilla instantanément, dans un sursaut qui fit également bondir Arka. Hébété, il regarda tout autour de lui avant de trouver ce qui venait de le tirer de son agréable sommeil : la gamine assise à côté de lui. La gamine de l’Autre Monde. Il poussa un soupir de soulagement en lorgnant sur la petite main blanche posée sur son bras. Il avait réussi.

-Heu… Ombre ? hasarda-t-elle d’un ton pas tout à fait serein.

-Ne t’inquiète de rien, Arka, lui murmura-t-il en vérifiant d’un regard la distance qui les séparait des quelques autres passagers, tous endormis sur leurs banquettes. Tout va très bien aller, tu vas voir. Pour commencer… sache que de tout mon cœur, je te présente mes excuses les plus plates.

D’un air désolé, il lui prit les mains. Si elle crut d’abord celles du garçon couvertes par des gants elle dut se rendre à l’évidence en les voyant de plus près : leur couleur noire était naturelle. Un noir si profond et si dense qu’elle n’en voyait pas le relief, ni même la démarcation des ongles. Stupide, elle ne sut que dire.

-Je te promet de tout t’expliquer, mais pas ici : les oreilles indiscrètes sont si nombreuses, je préfère attendre que nous soyons en sécurité, continua-t-il d’une voix grave et sereine. Et ce que d’ici là tu peux… juste me faire confiance et me suivre en silence ?

La voix d’Ombre aurait été apaisante si le mot « sécurité » n’avait pas rappelé à Arka la position précaire dans laquelle elle s’était trouvée avant de perdre connaissance. Dehors, bourrée, seule avec un étranger, une cheville dans le sac, dans une ruelle sombre et humide. Et sa meilleure amie qui attendait de l’aide, qui ne viendrait pas tout de suite. Cela seulement suffit à la jeune fille pour reconsidérer le calme avec lequel elle faisait face à la situation. Une boule d’angoisse lui tordit les tripes mais elle resta bien incapable de parler.

-Sache juste que tout va bien, autant pour toi que pour ton amie. Elle dort dans la maison où s’est déroulée la fête, et toi… Pour toi tout rentrera dans l’ordre dans très peu de temps.

-M… mais, commença-t-elle d’une voix hagarde. Je…

De plus en plus vide, sa tête refusait de formuler une simple phrase pour demander des éclaircissements sur la situation. Au lieu de ça, son cerveau enchainait les images les plus atroces de ce qui était sûrement en train de se passer dans la réalité. Cela suffisait à lui donnait envie de pleurer, hurler, se mettre à courir et frapper Ombre. Un profond sentiment d’injustice, de dégout et de désespoir l’envahit : elle était bloquée dans ce rêve, impuissante, sans nouvelles de sa vie réelle.

Elle ne fit rien, seulement lever les yeux vers ceux d’Ombre. Plus que jamais contrits, ils la surprirent par leur impressionnante couleur fushia, si vive qu’elle brillait dans la pénombre du wagon. De légères cernes noirs renforçaient encore leur contraste sur la peau du jeune homme.

-Shuuut. Ne t’inquiète pas, reprit-il d’une voix encore plus basse que précédemment. Sache simplement que tu es ici dans un autre monde qu’on appelle la Lande. Il est très différent du tiens : nous sommes bien moins avancés sur le plan technologique, mais la majeure partie de la population est composée de sorciers. Je… je ne sais pas comment te dire cela sans te paraitre complètement cinglé. Tu ne dois rien comprendre, n’est-ce pas ?

Rien comprendre était un euphémisme. Le cerveau d’Arka était totalement bloqué, grippé comme un vieux rouage qui refuserait de tourner tant que quelqu’un ne l’aurait débarrassé d’un grain de sable importun. Elle se sentait totalement paralysée, à l’exception de son cœur, emballé comme une locomotive furieuse. Rêve ? Ou bien elle s’était cogné la tête en tombant et délirait. Ou alors… L’ignorance était une véritable torture.

De ce fait, le discourt d’Ombre ne l’intéressait pas le moins du monde.

-Il existe certains passages entre ton monde et celui-ci. J’ai juste un…service à te demander, et ensuite tu pourras rentrer chez toi. En attendant, il faut à tout prix se faire discret : personne ne doit savoir d’où tu viens ni pourquoi tu viens. C’est très, très important, Arka. Les gens d’ici pourraient vouloir te tuer pour l’unique raison que tu viens de l’autre monde. Tant que tu es avec moi tu ne crains rien. Je vais t’emmener voir notre chef, le créateur de …

« Tuer ». Le mot avait fait tilte. Mais comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?!

D’ordinaire, Arka ne se souvenait que vaguement de ses rêves, mais dans la plupart il suffisait qu’elle meure pour se réveiller. Mourir, c’était peut-être bien la solution pour refaire surface !

-… c’est lui qui te dira ce que nous attendons de toi. Nous devrions arriver dans cinq ou six heures, d’ici-là il vaut mieux que tu te reposes. Je suis sincèrement désolé de t’avoir prise en otage de la sorte… !

Il lui tenait toujours les mains, mais elle s’était détournée pour regarder leur environnement. Ombre fronça les sourcils, comprenant qu’elle ne l’avait pas écouté. Au moins ne semblait-elle plus prise de panique ?

-Arka ?

-Il vaut…il faut juste que je me réveille, dit-elle mélangeant les mots, comme à son habitude.

-Te réveiller ? demanda son interlocuteur en arquant plus encore les sourcils. Mais… tu ne dors pas ! Oh, je comprends : tu penses que tu rêves ! Non, Arka, c’est bien différent ! Tu es réellement là !

Arka haussa les épaules : ils disaient tous ça, dans les rêves. Comme si le rêve lui-même voulait la persuader de son existant, de sa tangibilité. Mais là, il fallait vraiment qu’elle cesse de rêver.

Mourir. Cela paraissait simple, dit comme ça, mais le fait était qu’elle se trouvait dans un train. Sauter en marche lui semblait être la seule option. Une pierre lui tomba dans l’estomac. Même onirique, un suicide restait une sacrée étape à franchir. Et si Ombre avait raison, et qu’elle était vraiment là ? Non, il ne fallait pas y penser.

-Egou…écoute, Ombre. Je dois vraiment partir. Il faut que je retourne dans la réalité et que je retrouve mon corps, pour m’assurer que ma meilleure amie et moi allons bien. Si tu sais comment m’y aider, s’il te plait…

Elle avait parlé bien plus fort que lui, et les yeux roses du jeune homme s’étaient soudainement crispés en jetant des regards affolés autours d’eux.

-Je t’assure que vous allez bien, toutes les deux. Ton corps n’est plus là-bas, mais bien ici, et ton amie dort dans un lieu sûr. C’est…c’est moi qui t’ai envoyé les messages pour te forcer à me suivre et à entrer dans le passage entre les deux mondes !

-C’est ridicule ! Non seulement je ne t’ai jamais donné mon numéro, mais en plus tu étais avec moi tout du long et je ne t’ai jamais vu te servir d’un téléphone.

Dans élan désespéré, il lâcha l’une des mains d’Arka pour tendre un doigt vers le haut. Ses lèvres remuèrent en silence, et doucement, une matière sombre se mit à apparaitre sur les mains d’Arka, les recouvrant méthodiquement. Cette dernière écarquilla les yeux en retenant son souffle. Des gants.

-Je suis moi-même un sorcier, lui confia Ombre en lâchant ses mains. Je n’ai nul besoin de téléphone pour embrouiller le tient.

Puis il remonta ses manches et lui montra ses mains.

-Dans la Lande, il n’existe pas de roi ni de chef à proprement parlé. Les hommes se regroupent en « sociétés » et s’autogèrent comme ils le souhaitent. Il n’y a pas non plus de loi, ou d’autorité supérieure comme la police dans ton monde. Par contre, nous avons une malédiction, le Noir, qui puni tous ceux qui commettent un crime, si infime soit-il. En fonction de la gravité de ce crime, le corps du concerné se couvre peu à peu de Noir, en commençant pas les extrémités. Quand le corps est complètement recouvert, la personne se transforme en monstre et meurt.

Bien sûr cette explication était diablement simplifiée, mais Ombre ne voulait surtout pas effrayer Arka. À vrai dire, il avait redouté sa réaction au moment où il lui apprendrait la vérité : Arthur, lui, avait très mal prit le fait d’être enlevé et prit en otage. Pourtant, le sorcier n’arrivait pas à savoir ce qu’il trouvait pire : les menaces de mort de quelqu’un qui prenait tout cela très au sérieux, ou le détachement de quelqu’un qui n’y croyait tout bonnement pas.

Arka lorgna sur les mains noires d’Ombre. Il avait donc commis des crimes. Elle s’en moquait un peu.

-Quant à tes mains, elles sont complètement blanches puisque tu viens de l’autre monde, continua-t-il avec la pointe de désespoir de celui qui tente de convaincre un mur de bouger. Jamais le Noir de la Lande ne t’affectera, tu n’as pas à t’en soucier, par contre il te faut les cacher : quiconque verrait leur couleur devinerait immédiatement d’où tu viens. C’est très dangereux, tu comprends ?

Ce qu’elle comprenait, c’était qu’Ombre allait veiller sur elle comme du lait sur le feu. Si elle voulait mettre fin à ses jours -ou plutôt à son rêve- il allait falloir prendre son mal en patience et attendre qu’il soit moins inquiet.

Arka sourit à Ombre en hochant la tête.

-Je… je vais faire très attention, promis.

Ombre lui rendit son sourire. Il ne savait pas si cette insouciance le rassurait vraiment, mais pour l’heure, il sentait bien qu’il ne pouvait plus rien faire pour la convaincre : cela viendrait avec le temps. Il ne leur restait maintenant plus qu’à attendre d’arriver à Pourpre-pic.

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MLdlG
Posté le 13/04/2018
Re salut,
suite de ma lecture orthographique sur le ch 3.
"Tout a coup, Arka se rendit compte qu’elle s’était endormie" [à]<br />
"Comment cela était-il possible, perchée comme elle l’était sur une chaise de comptoir ?" une reformulation de la question pourrait être nécessaire. genre comment, perchée [...], était-il possible ?
"Toujours était-il qu’elle avait fermé les yeux" [je pense que ce serai mieux avec "est"]<br />
"Le décor ; un salon dévasté, parsemé de gens endormis a même le sol" deux points me semblent plus pertinents qu'un point vigule + [à]
"L’air grogi" [groggy]
"Peu a peu, les souvenirs lui revenaient" [à]
"Ils l’avaient invité à jouer avec eux a des jeux d’alcool" [invitée]<br />
Le type qui l’avait invité gisait sur le bar, [...] deux autres avaient échoués dans le canapé [invitée + l'expression avoir invité qui se répète]
"Etait-elle endormie quelque part ?" [était]<br />
"Minable… plus jamais, plus jamais je ne boirais comme ça !" [boirai]
"elle fini par déboucher sur une place centrale, ronde, au sol pavé et agrémentée de jardinières gelées" [finit]<br />
"La jeune fille lui jeta un regard à la dérobé" [dérobée]<br />
 
"-Et bien, tu vois, le miens ne vaut pas mieux ! Je m’appelle Ombre." [mien]
"Comment son amie pouvait-elle tant apprécier ce genre de personnes ?" [ini, je mettrai "de personne"]
"Ombre jeta de nouveau un coup d’œil aux étoiles, comme s’il essayait de déchirer quelque chose." [déchirer ? pas plutôt déchiffrer ?]
"-Pourquoi ne lui envoie-tu pas un message ?" [envoies]<br />
 

"Ombre ne marqua aucune réaction.
-Merde ! s’exclama Arka. Il faut que j’aille la chercher, je peux pas la laisser toute seule !"
[il me semble plus logique d'inverser ces deux dernières phrases... ]
"Ombre l’avait rattrapé par le bras." [rattrapée]
"Ombre n’avait pas tords" [tort]
"« Sacrément bizarre, mais sans lui, je n’aurais fait que me perdre et finir dans un caniveau. »" [fini]<br />
"Ce fut seulement en ressortant de la maison qu’Arka se rendit compte a quel point il faisait froid dehors" [à]<br />
 
"-« Je pense que je vais partir quand même, c’est vraiment trop craignos, là, ils commencent a me faire carrément flipper ! Merde, j’aurais dû rester avec toi, j’aurais pas dû partir, merde ! », lut-elle a nouveau." [à]
 
"Elle releva la tête, regarda Ombre a moitié disparut dans l’ombre." [disparu]
 
"-Tu es sûre que tu veux vraiment y aller, demanda-t-il d’un ton détacher. Vraiment, vraiment y aller ?" [détaché]
"Elle se leva d’un coup, mais si elle ne sentait plus aucun engourdissement dû à l’alcool, de vives douleurs dans les genoux et à la cheville se firent sentir et elle dû se rasseoir." [dut]<br />
"paniquait-elle intérieurement en regardant la pendule ancienne accrochée en face d’elle, donnant l’heures de trois endroits différents." [heure]<br />
"Le genre de fringue qu’elle aurait pu sortir d’une mallette qui aurait appartenu à une arrière-grand-mère !" [j'aurai plutôt dit malle ou valise... ;) ]
"A ses pieds, de petites bottines montaient jusqu’à ses chevilles." [à]
 
"Il regarda tout autours de lui," [autour]<br /> 
"laisse moi juste le temps" [laisse-moi]<br />
"Ou alors elle délirait, peut-être s’était-elle cogné la tête quelque part en tombant ?" [cognée]<br />
"c’est très délicat d’arracher quelqu’un a son monde." [à]<br />
"Ombre n’avait pas prévu qu’elle réagisse comme ça et ne s’était en conséquent pas préparé à devoir taper un sprint dans un train." [expression familière, est-ce voulu ?]<br />
"Déjà à bout de souffle, elle atteint la porte du wagon" [atteignit] + une répétition de déjà dans ce paragraphe.
"La jeune fille s’effondra à l’intérieur du wagon, et tout se mit à secouer dans tous les sens." je ne comprends pas cette phrase :)
pour le reste, on découvre peu à peu l'univers d'Arka, l'intrigue me plaît bien. je continue ma lecture :)
Zenodote
Posté le 19/07/2018
Hello Moje,
Hahaha je comprends pourquoi tu t'es arrêtée sur mon histoire :D Quelle coïncidence, c'est fou! Il y a donc deux Arka qui aiment les chevaux et l'aventure sur FPA. Comment t'est venue l'idée de ce prénom?
Sans transition, voici mes remarques, sur la forme et sur le fond:
Sur le fond:
J'aime bien l'idée de faire un petit flash-forward pour appâter le lecteur en lui montrant un chouilla La Lande, avant de le ramener dans la vie réelle. J'ai été cependant perdue dans ce préluge en raison du nombre de noms propres qui ne renvoient à rien de particulier pour la lectrice ingénue que je suis. Je pense que tu pourrais soit en enlever quelques uns, soit mettre un peu plus de contexte, à toi de voir en fonction de la dynamique de ta narration.
Ce name-dropping contraste avec la partie "dans le monde réel", qui elle est quasi vide de noms propres. La meilleure amie d'Arka est ainsi souvent évoquée, sans jamais être nommée, ce qui est assez étrange. Peut-être ce manque de noms est-il volontaire, mais il donne cependant l'impression que les personnages du monde réel n'ont pour but que de présenter vite fait la vie d'Arka avant son arrivée dans La Lande, ce qui les rend moins attachants.
Sinon, du peu que j'ai lu pour l'instant, j'ai le sentiment que ton monde imaginaire est très fouillé et original (le parapluie flamant rose qui s'adapte automatiquement à son porteur, les mains noires, le hibou géant, la sorcellerie etc). J'aime beaucoup l'idée de cette arrivée dans un lieu en déplacement, le wagon. Et Ombre est indéniablement intriguant. Bref, ça change des elfes et des dragons, et c'est très bien!
Sur la forme:
A mon avis, tu peux te débarrasser de 80% de tes points d'exclamation, et écoper quelques adverbes au passage, qui font déborder les phrases (j'ai le même problème, j'abuse des adverbes^^). 
Pour les dialogues, je te conseille d'utiliser le tiret cadratin — ton texte aura tout de suite l'air beaucoup plus pro.
J'ai repéré d'assez nombreuses coquilles (de mémoire, "faire tilte" = "faire tilt", les discutions = les discussions, "discourt" = "discours") qui me semblent moins dues à un problème d'orthographe qu'à l'inattention... Si tu en as l'occasion, utilise un logiciel de traitement de texte avec un bon correcteur orthographique (style word) pour nettoyer tout ça :)
Sinon je trouve que le style s'améliore nettement entre le chapitre 0 et le chapitre 1, et qu'il y a encore une saut de qualité entre le chapitre 1 et le chapitre 2. Le désarroi d'Arka à son réveil est ainsi très bien rendu, j'ai hâte de voir si ta plume va crescendo.
Voilà voilà, j'espère que toutes ces remarques te seront utiles! Pardonne-moi si je peux te sembler exigeante, voir une héroïne qui s'appelle Arka me donne l'impression de lire mon propre texte, et malheureusement pour toi je suis perfectionniste quand il s'agit de mon texte :D
A très bientôt sur le forum, 
Zénodote
Moje
Posté le 19/07/2018
Salut Zénodote!!
Oui, quand j'ai vu ton résumé, j'ai trouvé ça vraiment incroyable qu'un nom aussi étrange (qui m'était venu tout à fait par hasard il y a quatre ans alors que je dessinais mon nouveau personnage principale pour cette histoire) soit porté par deux héroïnes sur la même plateforme internet! Mais je suis contente: la tienne est super chouette, alors l'honneur du nom est sauf (enfin, pour le moment: la mienne n'a rien d'une grande bagareuse qui a connu des situations difficile, c'est plutôt une gamine habituée au confort de son petit quotidien sans problème)!
Merci beaucoup pour tes remarques ! Je vais faire en sorte que l'on comprenne mieux les noms énnoncés dans la chapitre 0. Pour l'absence de noms dans le chapitre 1, oui, c'est totalement voulu: je n'y nome que les personnages qui apparaîtrons à nouveau dans l'histoire. D'accord, d'accord, et d'accord (*viens de passer dix minutes à regarder comment un fait un cadratin sur word*), d'accord je vais faire encore plus attention (j'utilise déjà word et je relis chaque chapitre avant de le publier ici donc... go relecture!).
Pas de soucis, c'est ce que je recherchais en venant ici: des personnes exigeants pour des critiques constructives! Je ne suis pas du tout quelqu'un de succeptible alors il n'y a pas de soucis! Au contraire je prends tout ce qui peut m'aider à améliorer au maximum mon histoire!
À plus, et merci d'être passée!
 
 
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