On m’appelle Salim Trompe-la-mort mais je déteste ce surnom.
Je crois que j’ai quinze ans, ou peut-être quatorze. Avant je savais compter jusque cent en utilisant mes doigts, mais j’ai oublié depuis que je travaille à Tys-Beleth. Là-bas c’est pire que l’enfer, vous le comprendrez rapidement. Je donnerais tout sans hésiter pour rester à Ambreciel et poursuivre mon éducation. Le vieux Ballard était fier de moi l’hiver dernier, il voulait même m’apprendre à écrire. Il dit souvent que j’ai un don avec les chiffres, que je les retiens facilement. Mais quand on passe ses journées à travailler dans le noir, on oublie peu à peu le monde extérieur et ce qu’on a appris à l’école. Dans les mines, les heures semblent durer des semaines et la peur ne nous quitte pas un seul instant. Il faut creuser pour recevoir à manger, creuser pour être autorisé à dormir et creuser pour espérer avoir une chance de sortir. Rien n’intéresse le capitaine Dolan hormis les gemmes d’éclat, et gare à ceux qui ne parviennent pas à en trouver. La semaine dernière, je l’ai vu battre à mort un autre enfant qui avait cassé une gemme avec sa pioche sans faire exprès. Ils ont hissé son cadavre par le puits et l’ont abandonné dans la Grande Dévoreuse, pour que les prédateurs sauvages puissent festoyer. Et malgré ça, je me dis que cet enfant a eu de la chance car il n’est plus obligé de creuser.
Mon cauchemar a commencé au début du printemps, quand Père a bu l’eau de la Fangeuse parce-qu’il avait trop soif. Le lendemain, il est tombé gravement malade et ne pouvait plus rejoindre les caravanes qui partent vers les mines. Les hommes du Guet ont expliqué à mes parents qu’il n’y aurait pas de distribution d’eau si on arrêtait de ramener des gemmes d’éclat. Selon la loi d’Ambreciel, tous les Fangeux doivent contribuer à la récolte. Mère a protesté, elle était prête à se battre avec les soldats. Mais le capitaine Dolan a égorgé mon père pour la faire taire et il a ordonné que je prenne sa place. Mère m’a regardé avec des yeux pleins de larmes, et j’ai compris que j’étais l’homme de la maison désormais. Que j’allais moi aussi devenir un Trompe-la-mort pour aider ma famille à vivre. Depuis ce jour, je fais chaque semaine le trajet qui sépare Ambreciel de la grande carrière dans le désert. Avant, je rêvais d’entrer à l’Académie des Sorcelames pour apprendre la magie, manier une lance de lumière et combattre les Ombres Rugissantes dans la nuit. Je voulais être un Vertueux comme le commandant Ravinel pour protéger la Cité-Monde, rencontrer la princesse et vaincre les Anormaux. Au lieu de ça, je passe mes journées dans les mines de Tys-Beleth à pelleter du sable et à casser des cailloux.
« Accélère Salim, on va être en retard !
- Désolé Syndra, j’ai trop mal aux pieds.
- Si on rate le départ de la caravane, nos familles ne recevront pas d’eau cette semaine ! »
Je jette un regard agacé à ma compagne d’infortune, une adolescente de seize ans aux boucles rousses ternies par la crasse, vêtue de guenilles élimées qui ressemblaient autrefois à une robe en tissu. Sous les plis de ses hardes se devine encore un motif bariolé rouge et vert, mais la teinture a coulé à plusieurs endroits et les couleurs défraîchies disparaissent. En guise de sandales, elle porte deux lamelles de cuir grossièrement taillées par son père, sanglées au-dessus des orteils par un tressage en lin qui laisse des marques d’irritation sur sa peau. Syndra est la fille aînée du vieux Ballard, chef autoproclamé des habitants des Fosses. Comme moi, elle fait partie des Trompe-la-mort qui travaillent à Tys-Beleth, mais elle s’y rend depuis plusieurs années déjà. Quand j’ai rejoint les galeries pour la première fois, elle m’a pris sous son aile et m’a montré comment rester en vie jusqu’au prochain convoi. Elle pense que ça lui donne de l’autorité sur moi, alors elle passe son temps à me réprimander ou à me donner des ordres.
« Ne t’en fais pas, on sera aux portes largement avant le lever du jour.
- Je l’espère pour toi, Salim. Si je rate l’appel à cause de toi, tu vas avoir de gros problèmes. »
Comme chaque matin, nous avons quitté les Fosses avant l’aube pour marcher jusqu’à la porte nord où les hommes du Guet procèdent au comptage des travailleurs. Il y a toujours énormément de gens qui partent avec les caravanes, suffisamment pour recouvrir la grande place de la ville. Tous viennent des bas-quartiers, ça c’est une certitude : mon père disait que les Vertueux ont trop peur de la Grande Dévoreuse pour oser s’y aventurer. Ils craignent les pillards, les tempêtes de roche qui parcourent le désert et les créatures qui rôdent sous les étoiles. Moi aussi au début, j’étais terrifié à l’idée de quitter la Cité-Monde. Mais quand on habite au bord de la Fangeuse, on a besoin des distributions d’eau pour survivre.
« Ton père partage l’eau douce fournie par le Guet entre les familles, dis-je. Même s’il n’y en a pas assez pour tout le monde, il ne te laissera pas mourir de soif. Il en gardera pour ses trois filles chéries. »
Syndra me lance un coup de coude dans les côtes et ne peut s’empêcher de sourire. C’était mesquin de ma part de critiquer la générosité de Ballard, car le vieil homme a véritablement le cœur sur la main. Il fait d’ailleurs figure d’exception parmi les habitants des Fosses, où les truands et les voleurs sont plus nombreux que les honnêtes gens. En revanche, le chef des Fangeux est très protecteur avec ses filles, qu’il élève seul depuis de longues années. Syndra et ses sœurs sont ses trésors et je ne suis pas le seul à me moquer de son côté papa-poule exacerbé.
« Ose dire que tu ne fais pas partie de ses préférés toi aussi ! Il ne parle que de toi à longueur de journées dans sa classe !
Elle se tait un instant, gonfle sa poitrine et se met à imiter la voix rauque de son père :
- Salim est un enfant brillant, il pourrait devenir scribe plus tard ! Salim sait compter jusqu’à cent, alors faites un effort pour lui ressembler ! Salim entrera à l’Académie et il deviendra le premier Sorcelame des bas-quartiers ! »
J’éclate de rire car son imitation est assez réussie. Toutefois, il ne me faut pas longtemps pour laisser mes pensées s’assombrir. Mon rêve de devenir Sorcelame un jour m’a été arraché, je ne posséderai jamais de Lame d’Arcane et je n’apprendrai pas la magie.
- Pardon, s’excuse Syndra en se méprenant sur ma tristesse. Je parle sans arrêt de mon père alors que tu n’as plus le tien. Ça doit te faire de la peine.
- Ce n’est pas ta faute. C’est le capitaine Dolan qui l’a tué.
- Je sais, Salim. Mais ça ne t’interdit pas d’être triste ou en colère. »
Soudain, notre conversation est interrompue par une lourde explosion dans le lointain, suivie d’un cri d’alarme que nous connaissons bien.
« Qu’est-ce qui se passe ? S’écrie Syndra en se retournant.
- On dirait que ça vient de la place du marché !
- Écoute, c’est Grand-Gaillard qui sonne ! Il a dû arriver quelque-chose de grave !
Nous nous dévisageons un instant et la même idée traverse nos esprits tandis que retentit le tocsin du Guet. D’une voix tremblante d’excitation, nous nous exclamons de concert :
- Jaken ! »
Syndra est la première à faire demi-tour, elle part comme une fusée en direction de la deuxième Enclave. L’explosion venait de la terrasse des commerçants, tout près du quartier des Façonneurs. Je m’élance à mon tour et fais de mon mieux pour la suivre malgré mes pieds nus et écorchés. C’est peut-être notre chance de rencontrer enfin le mystérieux Jaken, de découvrir qui se cache sous ce masque. Au diable le comptage des travailleurs et la caravane ! Si la célèbre Main-Noire crée du grabuge dans les hauts-quartiers, l’ensemble du Guet d’Ambreciel va se lancer à sa poursuite.
« Dépêche-toi Salim ! On va tout rater ! »
Syndra accélère encore, prend un maximum d’élan et bondit au-dessus d’un bras de la Fangeuse depuis un ponton. Je freine des quatre fers en arrivant au même endroit qu’elle car je manque de vitesse et je n’ai pas envie de plonger dans les immondices. La Fangeuse dessine ici un méandre large d’environ deux mètres et suffisamment profond pour m’engloutir de la tête aux pieds ; on voit flotter à sa surface des cadavres de rats en décomposition et ce qui ressemble à des excréments. Le sol est légèrement humide et glissant sous mes pieds et la lueur vacillante des gemmes d’éclat contenues dans les réverbères ne suffit pas à éclairer totalement les lieux.
« Allez Salim, tu attends le réveil des prince-démons ou quoi ? Saute !
- Mais c’est beaucoup trop loin pour moi !
- Prends de l’élan, imbécile ! »
Je recule à contrecœur de quelques mètres et m’élance à mon tour au-dessus de la Fangeuse, avec moins de grâce et moins de puissance que Syndra. Je parviens in-extremis à poser le pied de l’autre côté, mais je me retrouve en déséquilibre et ma jambe ripe sur le sol mouillé, projetant tout mon poids en arrière. Je m’apprête à tomber dans l’eau croupie quand la main de Syndra me rattrape au dernier moment et m’attire vers elle.
« T’es quand même pas doué pour un Trompe-la-mort ! assène-t-elle avec un regard mi-figue, mi-raisin. Il faudra t’entraîner à sauter plus loin ! »
Nous repartons de plus belle en direction du grand escalier permettant de rejoindre la deuxième Enclave, mais Syndra s’arrête soudain en écartant les bras devant moi. Elle semble avoir repéré quelque-chose, car elle fixe le promontoire rocheux sous l’esplanade en plissant les yeux.
« Là, regarde ! C’est la Main-Noire ! »
Je ne tarde pas à la repérer moi aussi. Une silhouette fine est en train de descendre le mur en rappel depuis les terrasses le long d’une corde. La lune éclaire Jaken juste assez pour me permettre de l’observer de loin. Il est un peu plus petit que je ne l’imaginais, avec un grand manteau qui tombe sur ses épaules et une capuche rabattue sur sa tête. Sa progression est lente et maladroite, ce qui me fait craindre que l’explosion l’ait blessé. Mais je comprends rapidement qu’il ne s’agit pas de la Main-Noire et que nous avons été dupés. Je m’exclame à voix basse :
« Ce n’est pas lui, c’est son apprenti ! Regarde comme il a du mal à descendre cette corde ! Je suis sûr que le vrai Jaken serait déjà en bas depuis longtemps !
- Mais pourquoi porte-t-il le manteau de la Main-Noire et son attirail ?
- Aucune idée. Viens, approchons-nous un peu ! »
J’attrape la main de Syndra et l’entraîne à vive allure dans les ruelles sombres vers le quartier des banques. Je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, une vague d’excitation me submerge. La Main-Noire est une véritable légende dans les bas-quartiers d’Ambreciel : un criminel qui défie le Guet depuis dix ans et s’en sort toujours avec panache. Chacune de ses apparitions provoque une forte agitation dans la Cité-Monde, souvent rythmée par le bourdonnement grave et incessant de Grand-Gaillard pour donner l’alerte. Des centaines d’habitants des Fosses se pressent pour l’acclamer ou avoir la chance de l’apercevoir, mais le mystère de son identité n’a jamais été percé. Moi-même je ne sais que très peu de choses à son sujet. Il se fait appeler Jaken, mais personne dans la cité ne porte ce nom ; il a plusieurs apprentis à son service mais nul ne sait qui ils sont ni comment il les choisit. Ses cambriolages sont toujours spectaculaires et finissent souvent dans le sang ; Jaken Main-Noire n’a pas pour habitude d’épargner les hommes du Guet qui se dressent sur son chemin. C’est sans doute la raison pour laquelle les gens de la Fangeuse l’apprécient tellement : il nous prouve que les Vertueux et leurs soldats ne sont pas invincibles. Même les redoutables Sorcelames du commandant Ravinel ne parviennent pas à l’arrêter.
« Tu crois qu’il a cambriolé la guilde des marchands ? Me demande Syndra.
- Non, dis-je d’une voix essoufflée. Leur chambre-forte est inviolable et ne se trouve pas de ce côté de l’esplanade. L’explosion venait du quartier des Façonneurs ; je pencherais pour un de leurs ateliers.
- Mais personne n’oserait s’attaquer aux Façonneurs ! S’exclame-t-elle. En plus il n’y a rien d’intéressant à voler chez eux !
- Les automates doivent valoir une petite fortune et certains Façonneurs sont riches. N’oublie pas qu’il s’agit de Jaken Main-Noire : pour lui, rien n’est impossible.
- Tu en parles comme s’il était une sorte de dieu, Salim. Je pense que tu l’idéalises un peu trop.
- Dit celle qui s’est précipitée vers les terrasses pour tenter de l’apercevoir ! Tu rêves d’être son apprentie, admets-le ! »
Le visage de Syndra dessine une moue inhabituelle et mon amie baisse la tête. Je sens que j’ai touché une corde sensible, et je m’apprête à l’interroger plus avant lorsque soudain des cris et des bruits de pas retentissent devant nous. Nous sommes presque arrivés au pied de la deuxième Enclave, dans une allée sinistre où seule une vieille auberge est encore éclairée à cette heure. Face à nous se dresse l’immense façade à colonnes de la banque Jerman&Sœurs.
« Regarde ! Chuchote Syndra en montrant du doigt un détachement de gardes qui arrivent en courant. C’est le capitaine Dolan ! »
Je suis des yeux son indication et serre aussitôt les poings à m’en bleuir les phalanges. En tête de la cohorte se trouve en effet le bourreau de mon père, l’homme qui torture les Fangeux dans les mines de Tys-Beleth et pour qui j’éprouve une aversion sans limites. Fieryn Dolan est un vétéran de la cinquantaine puissamment bâti en dépit de sa courte taille. Sa mâchoire carrée et ses cheveux blonds coupés ras renforcent l’impression de rudesse qu’il dégage. Sa cruauté n’a d’égale que sa force physique, deux atouts qui ont favorisé son ascension dans le Guet malgré ses origines modestes. On raconte que le capitaine Dolan serait issu des rives de la Fangeuse, ce qui expliquerait son acharnement envers les habitants des Fosses qui lui rappellent sans cesse son passé miséreux.
« Vite, Syndra ! Il ne doit pas nous voir ici ! »
Nous parvenons de justesse à nous couler dans l’ombre sous un porche avant que la cohorte ne passe devant nous. Effrayé, je me plaque le plus possible contre le mur et retiens ma respiration : si jamais le capitaine Dolan nous trouve ici alors qu’on doit se rendre au pointage de la caravane, nous pourrions avoir de très gros problèmes. Une forêt de lances et d’armures défile sous mes yeux pendant de longues secondes. Enfin, le groupe disparaît de notre champ de vision et je me penche en avant pour risquer un coup d’œil. Les hommes du Guet ont pris position pour encercler Jerman&Sœurs, ils ne semblent pas faire attention à nous.
« Tu as vu ça ? Murmure Syndra avec effarement. Dolan porte une cuirasse de Sorcelame !
Je ne peux m’empêcher de jurer :
- Par les couilles de Morgulath ! Ils ont initié ce démon ? »
Je pousse un soupir de désespoir et mon inquiétude se reflète dans les yeux de Syndra. Fieryn Dolan était déjà une brute sadique quand il n’était que capitaine du Guet ; maintenant qu’il fait partie des Sorcelames, il sera pire encore. L’idée même que les Vertueux aient pris la décision de lui confier une Lame d’Arcane me donne envie de vomir.
« Capitaine ! Retentit soudain une voix. On les tient, c’est la Main-Noire et son acolyte ! »
D’instinct, mon regard se porte vers le toit de la banque où se trouve l’homme qui vient de crier. À la lumière de la lune, j’aperçois une silhouette en armure penchée sur le rebord. Puis tout s’enchaîne à une vitesse ahurissante : le capitaine Dolan ordonne à ses gardes de lui livrer Jaken et de tuer son complice. Une vive lueur apparaît au sommet de Jerman&Sœurs, suivie d’un hurlement de douleur. L’homme qui se tenait près du parapet bascule dans le vide et s’écrase brutalement au sol une dizaine de mètres plus bas.
« On dirait que la Main-Noire ne va pas se laisser faire ! » Commente Syndra avec enthousiasme.
Une ombre jaillit soudain au-dessus de nos têtes et franchit la ruelle pour atterrir sur le chaume de la vieille auberge. Des dizaines de claquements retentissent et je comprends que les arbalétriers du Guet cherchent à abattre le fugitif. Mais s’agit-il de Jaken ou de son apprenti ?
« Regarde ! S’exclame Syndra à côté de moi. Les soldats ont capturé quelqu’un ! »
Du côté de la banque, j’aperçois en effet les gardes qui encerclent une silhouette vêtue d’un long manteau noir et la forcent à se démasquer. Hélas, nous sommes trop loin pour distinguer le visage du criminel.
« On doit faire quelque-chose ! Dis-je avec appréhension. Jaken va forcément avoir besoin de notre aide !
Syndra acquiesce mais semble paralysée par la peur et l’émotion. De l’autre côté de la rue, les hommes du Guet conduisent leur captif jusqu’à une carriole surmontée d’une cage et le poussent sans ménagement à l’intérieur. L’un d’eux semble actionner une serrure et glisse quelque-chose autour de son cou : sans doute une clé accrochée à l’extrémité d’un cordon.
« Ce garde, là-bas ! C’est lui qui a la clé pour libérer Jaken !
- C’est l’apprenti qu’ils ont capturé, m’interrompt Syndra d’une voix nouée. Il portait le manteau de la Main-Noire pendant son escalade, tu te souviens ?
Je ne peux m’empêcher de ricaner en comprenant que Dolan et ses hommes ont été dupés. Puis l’évidence me frappe et j’ai un sursaut d’effroi.
- Mais alors, ça veut dire que Jaken l’a abandonné pour prendre la fuite !
- En effet. C’est cruel de sa part, mais ça ne me surprend pas.
Un voile de tristesse s’abat sur le visage de mon amie pour la deuxième fois de la soirée. J’ignore pourquoi, mais Syndra se comporte de manière étrange depuis que Grand-Gaillard a commencé à sonner.
- Tu crois que les gardes vont l’exécuter ?
- Je ne pense pas, non. Dolan va certainement livrer l’apprenti au commandant Ravinel. Il est persuadé qu’il a capturé la Main-Noire, il voudra en tirer profit. À mon avis, ils vont le conduire dans les prisons de l’Académie et le torturer pendant des jours avant de le mettre à mort.
- Mais c’est horrible ! Il faut aller l’aider !
- Et tu comptes faire quoi pour le libérer, Salim ? Tu vas te jeter sur les gardes tout seul, affronter le capitaine et sa Lame d’Arcane à mains nues ? Bon sang, réveille-toi un peu ! Tu n’es qu’un gamin des Fosses sans cervelle, pas un putain de Sorcelame ! »
L’agressivité inattendue de Syndra me fait peur et je recule de quelques pas. Il y a vraiment quelque-chose qui ne va pas chez elle, ses réactions ne sont pas normales. Soudain, je ressens une intense chaleur au niveau de ma nuque et je me retourne brusquement. Mon regard se pose sur le toit de chaume de l’auberge, puis voltige à toute vitesse aux alentours. Au-dessus de nous, le bâtiment a pris feu et l’incendie se propage dans le quartier. La charpente du Renard boiteux n’a pas l’air très solide, je peux déjà entendre le bois pourri craquer.
« Syndra ! Il ne faut pas rester là ! »
Un morceau de la toiture s’effondre à nos pieds, soulevant un nuage de braises incandescentes. Je me jette de toutes mes forces sur mon amie et la bouscule violemment pour l’éloigner des flammes. Sur la place de la banque, c’est la débandade générale : les hommes du Guet sont en panique. Un messager arrive à cheval et j’entends quelqu’un hurler qu’il faut appeler les crache-sable pour éteindre le feu. Puis la voix du capitaine Dolan résonne comme un coup de tonnerre :
« Hors de question, les autres s’en occuperont ! Trouvez l’Anormal et ramenez-moi sa tête au bout d’une pique, exécution ! »
Les miliciens se dispersent dans les rues adjacentes, espérant mettre la main sur Jaken. Cette fois, il faut vraiment qu’on bouge si on ne veut pas être découverts. Hélas, Syndra semble incapable de réagir : elle reste immobile devant moi, les yeux fixés sur la cage où est enfermé le prisonnier, le regard complètement dans le vague. Même l’incendie qui rugit à quelques mètres de ses oreilles ne parvient pas à la sortir de sa léthargie.
« Allez, Syndra ! Ressaisis-toi, ne reste pas plantée là ! »
Je la prends par le bras, la secoue vigoureusement et j’essaye de l’entraîner avec moi sans succès. C’est comme si son cerveau s’était subitement mis sur pause, j’ai beau m’agiter à côté d’elle avec acharnement, rien ne peut l’atteindre. La chaleur du brasier tout proche est insoutenable, je sens déjà la brûlure des flammes sur ma peau. Dans quelques secondes, un groupe de soldats va nous tomber dessus si le porche de l’auberge ne s’écroule pas sur nous avant.
« Syndra, réveille-toi !!! »
En désespoir de cause, je la gifle brutalement au visage pour la forcer à reprendre ses esprits. C’est alors qu’elle se tourne vers moi et me fixe intensément du regard ; sa main se lève dans un geste de défense instinctif et me saisit méchamment à la gorge.
« Arrête ! C’est moi, Salim ! »
Mais mon amie ne m’écoute pas et referme sa poigne autour de mon cou. Je sens avec horreur mes pieds quitter le sol tandis qu’elle me soulève sans effort pour continuer de m’étouffer. Des pleurs de panique inondent mon visage, je m’agite dans tous les sens pour tenter de lui échapper. Des nervures blanches apparaissent progressivement à la surface de son bras, partant de son poignet et remontant vers son coude. Syndra serre les dents, des larmes de douleur perlent au coin de ses yeux, mais elle ne relâche pas sa prise. Derrière elle, j’aperçois le capitaine Dolan qui étrangle un homme avec un fouet de lumière, exactement dans la même position. Des points noirs apparaissent devant mes yeux, mon champ de vision se brouille. Je suffoque, je sens que mes forces m’abandonnent mais Syndra continue de serrer plus fort, comme si elle voulait me tuer.
Soudain, la pression disparaît et je tombe brutalement au sol, aspirant l’air avec avidité. Je tousse, je crache, j’ai la tête qui tourne et je ne comprends rien à ce qui vient de m’arriver. Près de la banque, Fieryn Dolan a épargné sa victime ; sa Lame d’Arcane s’enroule sur elle-même et se transforme en une rapière lumineuse qu’il range à sa ceinture. Au même moment, la hanche de Syndra se met subitement à briller.
« Hé, vous là ! Qu’est-ce que vous fichez là, les Fangeux ?! »
Décidément, on n’a vraiment pas de chance.
Une femme du Guet nous a repérés et se dirige droit sur nous en menaçant Syndra de sa lance. Mon amie continue de me dévisager de travers comme si elle voulait me massacrer, ignorant totalement la milicienne qui arrive dans son dos.
« Vous m’avez entendue, sales mioches ? C’est dangereux, ici ! Dégagez sinon j’appelle le capitaine ! »
Soudain, un cri. Un bruit sourd, écœurant, et une odeur affreuse qui me remplit les narines. Syndra a à peine bougé, elle a seulement tendu le bras vers l’auberge. La femme s’est violemment écrasée contre le mur, comme si une force surnaturelle l’avait percutée à pleine vitesse. Son armure a été pulvérisée par l’impact, son casque a volé en éclats et il y a du sang partout sur la façade. La milicienne est morte, on dirait qu’un être titanesque l’a écrabouillée comme un insecte.
« Salim… est-ce que c’est toi ? »
Complètement abasourdi, je regarde Syndra qui semble retrouver son état normal. Elle a les cheveux en bataille, le visage dégoulinant de sueur et la respiration haletante. Encore groggy par ce qui vient de se passer, je me relève en vacillant et j’esquisse un mouvement de recul. Mes yeux avisent le corps brisé de la sentinelle et une terreur sourde me noue les entrailles. Est-ce que c’est vraiment mon amie qui a fait ça ?
« N’aie pas peur, Salim ! C’est moi, Syndra ! »
À sa voix, je me rends compte qu’elle est encore plus effrayée que moi. Les sillons blancs apparus sur ses bras pendant sa transe ont presque totalement disparu. Un peu rassuré, je me précipite soudain vers elle en pleurant et la serre dans mes bras de toutes mes forces. Comme moi, elle tremble de tous ses membres ; je peux sentir son cœur battre la chamade contre ma poitrine. Je remarque également qu’à sa hanche, la lueur mystérieuse a cessé de briller.
« Salim, dis-moi ce qui se passe ! »
Elle a l’air complètement perdue, mais je n’ai pas le temps de lui raconter. La moitié de la garnison se précipite vers nous, et je comprends vite qu’ils vont nous arrêter. De l’extérieur, on pourrait croire que Syndra est une Anormale et qu’elle a assassiné leur collègue avec ses pouvoirs surnaturels. Le moment est venu de prendre la fuite.
« Cours, Syndra ! Vite ! »
Je l’attrape par la main et m’élance dans les ruelles à corps-perdu. Les soldats du Guet nous talonnent, persuadés que Syndra est la complice de la Main-Noire qu’ils recherchent. Autour de nous les bâtiments sont en flammes et des habitants inquiets arrivent de toutes les directions. Des femmes crient, des bébés pleurent, le quartier de la Fangeuse s’éveille. Grand-Gaillard n’est plus le seul à sonner désormais : une cacophonie de cloches et de sirènes l’ont rejoint, accompagnées de « au feu ! », « à l’aide ! » et autres « au secours ! ». C’est la panique totale dans les bas-quartiers, personne ne veut gaspiller de l’eau pour éteindre l’incendie. Si Jaken espérait créer une diversion pour s’enfuir, c’est un peu trop réussi.
« Prends à gauche, sous la halle des tanneurs ! »
Syndra a repris ses esprits et la direction des opérations. Je bouscule les gens sans ménagement pour me frayer un passage et nous arrivons devant l’allée couverte où se rassemblent habituellement les travailleurs de cuir. Je marque une seconde d’hésitation car l’endroit n’est plus qu’un vaste couloir de flammes. Je jette un coup d’œil à nos poursuivants par-dessus mon épaule et je repère la cuirasse luminescente du capitaine Dolan. Le Sorcelame n’est pas loin, il fend la foule comme un butor et frappe violemment les Fangeux sur son chemin. Si jamais il aperçoit la crinière rousse de Syndra, il saura qui est l’adolescente qui a tué l’une de ses gardes. Il la croise tous les jours dans les mines de Tys-Beleth, il la reconnaîtrait forcément. C’est plus de motivation qu’il n’en faut pour nous inciter à nous jeter dans la fournaise. Nous traversons à toute vitesse le passage en-dessous des bâtiments enflammés. Du chaume brûlant et des braises tombent sur nous, la fumée épaisse rend l’air irrespirable. Heureusement, nous émergeons bientôt de l’autre côté et nous retrouvons avec soulagement la fraîcheur du vent matinal. Les rafales soufflent face à nous, repoussant vers le quartier des banques les fumées nocives de l’incendie et les brandons rougeoyants. J’ai besoin de m’arrêter pour reprendre mon souffle, mais nous ne sommes pas en sécurité pour autant. Les hommes du Guet peuvent nous poursuivre à travers les flammes ou contourner les halles par le sud pour nous couper la route.
« On doit rejoindre la caravane ! Ordonne Syndra en haletant. Si on se mélange à la foule des travailleurs, ils ne pourront jamais nous retrouver.
- Le jour se lève, fais-je remarquer avec dépit. Le convoi est sûrement déjà parti.
- Ce que tu peux être idiot, Salim ! C’est le capitaine Dolan qui dirige l’expédition, personne ne quittera Ambreciel sans lui ! »
Je dois reconnaître qu’elle marque un point. Fieryn Dolan est responsable de la protection des mineurs pendant le trajet et de l’extraction des gemmes d’éclat à Tys-Beleth. Aucun garde n’oserait faire partir le convoi sans lui, sa colère serait terrible. Et ce d’autant plus maintenant que ce tyran a été accueilli parmi les Sorcelames.
Nous reprenons notre fuite à perdre haleine vers la porte nord, espérant arriver dans les délais pour le comptage du matin. En chemin, nous croisons de nombreuses patrouilles du Guet qui nous bousculent, mais les soldats se précipitent vers le quartier des Banques pour lutter contre l’incendie et ne font pas attention à nous. Après plusieurs minutes de course qui nous laissent les poumons en feu, Syndra décide de ralentir le rythme. Je l’imite avec un immense soulagement. Il nous faut de longues secondes pour reprendre notre souffle.
« Continuons en marchant, suggère Syndra. Nous ne sommes plus très loin, inutile d’attirer l’attention des gardes sur nous.
Tandis que nous contournons une grande fontaine qui ne crache plus d’eau depuis longtemps, j’interroge mon amie sur ce que j’ai vu plus tôt.
- Syndra, est-ce qu’on peut parler de ce qui s’est passé près de Jerman&Sœurs ? Tu as essayé de m’étrangler !
- Je sais, Salim. Je suis désolée. C’était comme si quelqu’un d’autre avait pris le contrôle de mon bras, je n’arrivais pas à résister.
- Et cette femme, tu l’as écrabouillée contre le mur ! C’était dégoûtant, il y avait du sang partout ! Comment tu as fait ?
Elle baisse les yeux, semblant chercher une explication rationnelle.
- Honnêtement, je n’en sais rien du tout.
Mon amie lève son bras gauche et passe son pouce délicatement sur la peau à l’endroit où les sillons blancs étaient apparus. Les nervures ne sont plus là, mais il reste des marques rouges et elle crispe les dents en les effleurant.
- Ça te fait mal ?
- Un peu, oui. C’est comme une brûlure quand tu es resté trop longtemps au soleil.
Je m’approche d’elle et je tends ma main pour toucher cette étrange blessure, mais au moment où mes doigts vont entrer en contact avec sa peau, je ressens une vive douleur à l’extrémité de mon index, comme si quelque-chose venait de me mordre ou de me piquer.
- Aïe !
Sur le bras de Syndra, l’épiderme blanchit de manière fugitive à l’endroit où je m’apprêtais à la toucher, puis redevient subitement rouge vif. Je m’étonne aussitôt à voix haute :
- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?
- Aucune idée. J’ai senti quelque-chose bouger sous la peau quand tu m’as touchée.
Je fais mine de rapprocher mon index une fois de plus, mais Syndra ne l’entend visiblement pas de cette oreille.
- Arrête, Salim ! C’est mon bras, ce n’est pas un jouet ! »
Je l’ignore, trop curieux d’en apprendre davantage sur cet étrange phénomène. Cette fois, pas question de me laisser surprendre : j’empoigne fermement son poignet sans hésiter. Une décharge brûlante parcourt tout mon corps et je me retrouve brutalement projeté en arrière. Je m’écrase contre la fontaine asséchée avant de retomber hagard et penaud dans la poussière.
« Oh, Salim, je suis désolée !
Syndra se précipite pour me réconforter, mais je lui ordonne sèchement de rester loin de moi.
- Non, va-t’en ! Ne me touche surtout pas ! »
Elle se fige et me dévisage soudain avec tristesse, le visage livide. Je comprends hélas un peu tard que je viens de la repousser comme si c’était un monstre. Des larmes plein les yeux, elle ramasse une grosse pierre et la jette violemment contre la fontaine à quelques centimètres de moi. Puis elle tourne les talons et s’enfuit en courant.
« Syndra, attends ! Reviens, ce n’est pas ce que je voulais dire ! »
Mais elle est déjà trop loin, elle ne peut plus m’entendre. En colère contre ma propre stupidité, je me relève et chasse la poussière de ma tunique. Les quinze dernières minutes se bousculent dans ma tête, je ne comprends rien à ce qui s’est passé. Pourquoi Syndra était-elle triste lorsque les gardes ont capturé l’apprenti de Jaken ? D’où lui vient cette mystérieuse force avec laquelle elle m’a étranglé puis projeté violemment en arrière ? Comment a-t-elle tué la femme du Guet dans la ruelle ? Et surtout, quelle est cette chose qui rampe sous sa peau en laissant des brûlures et des sillons argentés ?
Je sais ce que vous pensez en lisant ce paragraphe, mais je refuse de croire que mon amie est une Anormale. Syndra n’a jamais eu le moindre pouvoir, et d’ailleurs si c’était le cas, elle ne pourrait pas travailler dans les mines à mes côtés. Le moindre contact avec une gemme d’éclat la trahirait, elle serait incapable de les ramasser. Je l’ai déjà vue de mes propres yeux empoigner ces pierres à main nue sans problème. Il y a forcément une autre explication. Je repense alors au capitaine Dolan, à sa Lame d’Arcane qui avait pris l’apparence d’un fouet de lumière. Si ma mémoire est bonne, il était en train d’étrangler un homme quand Syndra a essayé de m’étouffer. Et lorsqu’il a finalement épargné sa victime, la poigne de Syndra autour de mon cou s’est subitement relâchée. Encore un mystère inexplicable à résoudre, mais je ne crois pas aux coïncidences. J’ignore ce qui est arrivé à mon amie au pied de Jerman&Sœurs, mais ça a un rapport avec le capitaine Dolan et les Sorcelames.
Dépité et un peu effrayé, je reprends le chemin de la caravane en traînant des pieds. Le soleil est en train d’apparaître à l’horizon par-dessus les remparts d’Ambreciel, le ciel se pare de couleurs d’or chatoyantes. Dans mon dos, Grand-Gaillard continue de sonner sans interruption, signe que les hommes du Guet luttent contre l’incendie. Je me retourne et ne peut m’empêcher de lever les yeux pour admirer la silhouette gracieuse de la Cité-Monde au petit matin. Les bas-quartiers éclairés par les flammes sont encore partiellement plongés dans l’ombre, mais la deuxième Enclave resplendit sous la lumière. Au loin, bien plus haut là où naissent les nuages, les cimes argentées des Vertueux se devinent à travers la brume, silhouettes évanescentes perchées sur le toit du monde comme un panthéon divin. La dernière Enclave, celle qui abrite le Palais d’Ambre et l’Académie des Sorcelames, demeure invisible. Comme tous les habitants des Fosses, je n’ai jamais franchi les lourdes portes qui séparent l’esplanade des marchands du reste des hauts-quartiers. Mais quand j’étais enfant, j’allais souvent m’asseoir sur les remparts extérieurs de la ville pour regarder les Tours d’Argent au loin, et je me prenais à rêver du jour où je deviendrais Sorcelame et où la Cité-Monde toute entière m’ouvrirait ses portes. J’attendais parfois pendant des heures, guettant fébrilement l’horizon dans l’espoir d’apercevoir la caravane, signe que mon père serait bientôt de retour à la maison.
Désormais, il ne rentrerait plus jamais chez nous.
Je serre les poings en repensant à Fieryn Dolan, l’homme qui a égorgé mon père. Fieryn Dolan qui brutalise les Fangeux dans les galeries de Tys-Beleth. Fieryn Dolan, qui vient de recevoir une cuirasse de Sorcelame et une Lame d’Arcane. Fieryn Dolan, qui est sûrement responsable du malheur de ma meilleure amie.
Je m’appelle Salim et ma vie a changé ce matin. Je suis toujours un habitant des Fosses, je vis dans la crasse de la Fangeuse et je fais partie des moins-que-rien. Mais je n’ai plus le droit d’avoir peur. Je vais retourner à Tys-Beleth la tête haute, affronter le capitaine Dolan et libérer Syndra du pouvoir maléfique qui la ronge. Je vais devenir ce que Jaken le lâche, qui se cache derrière ses apprentis pour rester en vie, n’incarne plus à mes yeux désormais : un symbole d’espoir pour tous les bas-quartiers.
Je m’appelle Salim Trompe-la-mort, et Ambreciel se souviendra de mon nom.
Je suis assez surpris par ce retournement, déjà parce que Jaken se vante d'être le héros d'une histoire qui porte son nom, du coup l'arrivée d'un nouveau protagoniste (qui raconte le récit à la première personne) m'a un peu dérouté. J'imagine que c'est voulu.
Une fois la surprise passée, ça ne m'a pas dérangé outre mesure.
Salim a l'air d'avoir un sacré caractère et son passé m'a bien plu. Je trouve ta plume toujours très agréable - même dans un style plus classique (ça fanfaronne moins c'est clair^^). Les descriptions sont toujours aussi chouettes, on sent une belle maîtrise de ton univers. J'adore le glauque de tes quartiers Fangeux (d'ailleurs je salue le choix de tes noms de lieux ou de personnages toujours très parlants).
Deux petites remarques maintenant... (Et oui, il en faut parfois^^)
Je trouve peut-être que tu es allé un peu vite en besogne. On quitte une course poursuite, pour retourner sur une course poursuite. Ça m'a donné l'impression que le récit ne prend pas le temps de respirer (c'est subjectif bien sûr).
Surtout que la scène précédente vient se répéter, mais sans apporter de regard vraiment neuf sur ce qu'on en connaissait déjà. C'est une bonne idée à la base ce nouveau POV, très cinématographique, sauf que je trouvais plus d'impact à la découverte dans le chapitre précédent, qu'à la répétition dans ce chapitre là.
Par exemple, si dans le chapitre précédent, un des gardes qui était à la poursuite de Jaken s'était effondré sous le coup d'un jet de pierres mystérieux, et qu'on découvre dans ce chapitre que Salim avait tenté de l'aider à distance en jetant ces pierres là, ça aurait mis tes deux jeunes héros en position d'action, plutôt qu'en simple spectateurs. En tout cas de mon point de vue.
Là ils m'ont semblé un peu passifs.
Et deuxième petite chose...
Je trouve que tu fais peut-être évoluer un peu vite la caractérisation de Salim, dans ce chapitre. Il semble un peu peureux au début, pour finir la rage au ventre. Ça m'a semblé un peu brusque. Je ne suis pas certain que la seule arrestation de l'apprentie de Jaken suffise à expliquer ce revirement, sachant qu'au début du chapitre Salim semble aussi aussi admirer Ravinel.
Pour le reste, j'adore ta plume et ton style (je le redis). Et je vais évidemment lire la suite.
Artichaut
Ah, enfin des remarques critiques ! J'adore les gens qui me font des retours sur ce qu'ils ont moins aimé dans mes chapitres, ce sont souvent les commentaires les plus précieux pour m'améliorer :)
Alors oui, il y a en effet un changement de ton assez radical avec Salim, et tu verras que ce n'est pas le seul autre personnage point de vue à intervenir. Cette multiplicité a du sens, elle sera expliquée plus tard.
Concernant ta remarque sur les deux course-poursuites et l'idée de faire intervenir davantage Salim et Syndra, c'est une très bonne idée et je vais sérieusement y réfléchir pendant mes corrections, ça me plait !
Pour la caractérisation de Salim, là encore tu as totalement raison : c'est un retour qui me revient très souvent et un des bémols que j'ai sur ce chapitre, je trouve que je n'ai pas encore bien réussi à encrer ce personnage. Encore une fois, il s'agit d'un premier jet qui n'a bénéficié d'aucune relecture, donc j'aurai tout le temps de retravailler un peu son revirement pour qu'il soit un peu moins abrupt dans la prochaine version.
Un grand merci en tout cas pour tes commentaires, et n'hésite pas à souligner d'autres bémols que tu rencontreras dans les prochains chapitres !
Au plaisir,
Ori'
Je pense que c'est éventuellement la mort injuste et traumatisante de son père qui pourrait te servir de prétexte pour donner envie au garçon de prendre sa revanche sur la société. Tu tiens quelque chose de très fort ici, dans la caractérisation de ton personnage.
Peut-être par un chapitre d'introduction de Salim, encore antérieur. Où on le voit passer d'écolier pauvre (peureux et naïf), à enfant mineur victime de l'injustice du système (brave et déterminé), tout en assistant au meurtre au présent.
Ou encore peut-être le fait que sa mère ait caché les vraies circonstances de la mort du père à Salim (qui pense du coup que son père est mort de sa maladie). Quand il découvre qu'en réalité son père a été assassiné, tout bascule dans sa tête. Et l'envie de revanche éclate.
Il y a certainement plein d'autres options possibles. Ce sont les deux qui me sont venues spontanément.
En tout cas, ne lâche rien ! J'adore !
Bon courage pour la suite.
Artichaut
Un grand merci !
Il y a des coquilles d'écriture mais les autres avant les ont déjà relever.
Déjà j'adore en temps normal les romans avec plusieurs POV. Je dois être maso pour autant aimer ces romans mais c'est un excellent moyen de développer davantage ton univers, j'adore le décor est super bien planté, on découvre l'enfer des mines à travers les yeux de quelqu'un qui les connaît. (L'appel des travailleurs le glace le sang, les mines me font beaucoup penser aux camps de concentration pendant la WW2)
- Je sais, Salim. Mais ça ne t’interdit pas d’être triste ou en colère.
> Excellente phrase. Ça souligne l'injustice que vivent les personnages
Salim souligne que Jaken a un apprenti. Est-ce que c'est connu du grand public ? Ça me semble étrange également que Salim et Syndra sachent que le Guet ait capturé Coddie et non le vrai Jaken, et que la police n'en sache rien. En plus ce sont deux gamins des bas fonds. Pourquoi ils en sauraient plus sur Jaken alors que eux même ignorent son identité ?
>> Syndra acquiesce mais semble paralysée par la peur et l’émotion
Là tu suggères qu'elle est terrorisée, alors que c'est un fait. Peut-être remplacer la phrase par "Syndra acquiese, mais la peur la paralysait."
Aussi, tu utilises beaucoup d'adverbes. Fais attention en écriture les adverbes ont tendance à alourdir le texte, l'idéal serait de les remplacer par d'autres mots
En tout cas super chapitre, on voit que là où Jaken s'amuse ça ne fait pas forcément le bonheur de d'autres. Le worldbuilding est super et grace aux connotations françaises on retient les termes !
Vu comment il traite Jaken de lâche, je serais intriguée de voir s'il s'opposera à lui :p
A très bientôt !
Merci pour ton commentaire, je suis ravi que l'histoire continue de te plaire. Il y a effectivement des corrections à apporter à ce chapitre 2, tout n'est pas parfait mais c'est la nature d'un premier jet :)
Concernant les adverbes, je sais que ça fait partie de mes défauts d'écriture, il faut que je me force à en utiliser moins et que je fasse la chasse au moment de la relecture pour en ôter. Tu n'es pas la première à me le faire remarquer ^^
À bientôt pour la suite :)
Ori'
ça m'a fait trooooop plaisir de replonger dans ton histoire, je me souvenais combien j'avais adoré durant les HO :D J'avais peur de ne pas me souvenir du chapitre 1 mais tout compte fait, tout m'est revenu très naturellement dès la mention de Jaken Main-Noire. Et là, si le ton change et est un peu moins désinvolte que durant le chapitre 1, ce n'est pas pour me déplaire : le contraste est même très chouette. On ressent bien la brutalité de ce chapitre avec la vie de Salim très rude à la mine, ses espoirs déchus de devenir Sorcelame, et tout le combat durant le chapitre qui est bien inquiétant.
Le perso de Syndra est super intriguant en tout cas ! Et super émouvant, parce qu'on sent bien qu'elle ne maîtrise pas du tout la situation et "hait" sa part de "monstruosité". Et le fait que Salim doute qu'elle soit une Anormale est tout aussi intriguant. D'ailleurs je voulais saluer le fait que tu aies écrit les questions qu'il se pose à son sujet, ça permet tout de suite au lecteur de se situer et de savoir ce qui est résolu/ne l'est pas. Et la fin de chapitre permet aussi de bien cerner ses enjeux, ses désirs, c'est tooooop. Une bonne mise en place !
Me réjouis de lire la suite et de découvrir ton worldbuilding qui m'a l'air riche et complexe ! A pluuuche !
Héhé, merci de ton commentaire, ça fait plaisir ! Heureux de constater que l'histoire te plait malgré le changement de narrateur et qu'elle est facile à suivre même après une longue pause :p
Tu verras que Salim a une vie assez triste, le pauvre n'est pas au bout de ses déceptions dans ce livre. Quant à Syndra, je préfère ne pas en dire plus pour le moment, mais je crois que c'est mon personnage préféré ^^
A bientôt pour la suite ! :)
Ori'
On ne naît pas héros, on le devient. Bon courage, Salim !
Propositions de correction :
Tu rêves d’être son apprentie, admet-le ! »
→ admets-le
Tu verras qu'il va avoir du chemin à parcourir, car pour l'instant ce n'est qu'un gosse des rues bercé d'idéaux et le monde d'Ambreciel est dur...
Dans ce chapitre, tu te places définitivement du coté jeunesse/YA, avec des héros très jeunes. Pour préciser, je ne suis donc pas le public cible, je n'ai pas douze ans, et je lis très peu de YA. C'est souvent le trope de l'ado qui monte socialement avec un passage obligé à l'école/l'académie pour apprendre la magie ou je-sais-pas-quoi. Je me suis bouffée Le Nom du Vent cet été et j'ai cru crever en le lisant (c'est une histoire comme ça : un jeune gitan perd sa famille tuée par un méchant magicien et devient pauvre. Malgré tout, il ne veut pas rester pauvre et souhaite devenir le plus grand magicien du monde. Il réussit à rejoindre l'académie où il apprend la magie. À la fin du premier tome, il sauve la fille qu'il aime des griffes d'un dragon), donc je suis certainement pas le public idéal. Mais je vais essayer de faire de mon mieux dans mes remarques.
On découvre un nouveau perso, un petit mineur qui extrait des gemmes magiques. Lorsque du grabuge éclate en ville, il décide de pas aller bosser et part explorer le centre ville avec son amie Coddie du même âge, en espérant voir Jaken, leur star. Sur place, ils voient à peine Jaken et se retrouvent dans un incendie. Comme possédée, Coddie essaie d'étrangler Salim, puis les deux enfants se disputent. À la fin, Salim en conclut qu'il n'aime pas sa vie à la mine et souhaite aider Coddie. (perso ne n'ai pas compris cette fin déconnectée du reste)
Le style est globalement fluide, on suit bien, les péripéties s'enchaînent. Les émotions des gamins sont bien rendues.
On revoit l'exacte même scène qu'au chapitre précédent. Est-ce pour ça que tu n'as pas décrit l'incendie au précédent chapitre ? À mon avis, tu peux passer les descriptions et l'ambiance incendie au chapitre d'avant, ça manquait, et être plus succint ici du coup.
J'ai pas compris la réflexion finale de S. En gros il est pas allé bossé à la mine et a failli mourir dans un incendie et conclut donc qu'il ne veut plus travailler à la mine 🤔 Pour moi, ça n'a rien à voir, il n'y a pas de cause à effet. Au contraire, on pourrait même se faire la réflexion : j'ai failli crevé en séchant le boulot aujourd'hui > (donc) je ne reprendrai plus ce risque.
Pareil pour sa relation avec Coddie. On s'est disputée donc j'ai envie de l'aider. Ben non du coup ? 🤔 On s'est disputés > donc il a envie de s'excuser. Pourquoi de la protéger ? Elle ne lui a rien demandé à priori. Comme je disais, j'ai un peu du mal avec les tropes YA où le garçon va protéger la fille ou délivrer la princesse kidnapée (ici délivrer l'apprentie de Jaken et protéger sa copine Coddie). C'est peut-être parce que je suis une femme. J'ai l'habitude depuis toujours de m'identifier au garçon dans les fantasy jeunesse car je me vois mal en femme en détresse a sauver (traitée comme un objet à retrouvertype épée magique) ou en une personne à protéger. Au contraire, j'ai souvent beaucoup aidé les gens dans la vie, des amis ou au boulot, et pas que des femmes. Et quand on sait combien certains gars sont violents, je trouve que ce cliché ne s'applique pas trop bien à la vraie vie.
Bref, selon moi, il faut d'abord que les deux se rabibochent et tout avant que le gars ait la fibre a la protéger ou la délivrer si elle est faible et/ou capturée à cause de ses pouvoirs par la suite.
Et Jaken là-dedans, il n'a finalement aucun rôle dans ce chapitre ? D'accord Coddie est décue en comprenant que c'est un cambrioleur, mais bon, c'est pas non plus Robin des Bois le gars. Je pense qu'il est connu pour ses crimes et larcins vu le bonhomme. En gros, ça change pas sa vie quoi.
Aussi, petite réflexion, tu choisis de nommer tes chapitres par le nom des narrateurs comme dans Trône de Fer qui a genre 100 narrateurs, mais à mon avis, de vrais noms de chapitre seraient mieux.
Mes notes :
"jusque cent"
> jusqu'à ?
"les tempêtes de roche"
> roches ?
"S’écrie"
> petit -s
"Le sol est légèrement humide"
> J'enlèverais l'adverbe. Quand le sol est humide, il est humide, un peu mouillé héhé 🙂
"la lueur vacillante des gemmes d’éclat contenues dans les réverbères ne suffit pas à éclairer totalement les lieux."
> Là je placerais une description en 2-3 lignes des lieux sombres. Que voient-ils ?
> Non je reviens sur mes propos : en fait je placerais cette phrase avant la description précédente de la Fangeuse
"vers le quartier des banques."
> Vers les banques ? Ton quartier avait un autre nom, non ?
"un criminel qui défie le Guet depuis dix ans et s’en sort toujours avec panache. "
> Haha Jakel est une véritable star ! 🙂
"S’exclame-t-elle."
"Chuchote Syndra "
> petit -s (c'est vrai pour les prochaines incisés mais je relève pas tout par flemme)
"Effrayé, je me plaque le plus possible contre le mur"
> "Effrayé" n'est pas nécessaire, c'est de la surexplication
"Un peu rassuré"
> Pareil ici je trouve
"Les hommes du Guet ont pris position pour encercler Jerman&Sœurs, ils ne semblent pas faire attention à nous."
> Phrase maladroite : "Les hommes du Guet se déploient autour du massif bâtiment de Jerman&Sœurs, sans faire attention à nous" ?
Je trouve l'action un peu confuse ensuite. Où sont les enfants ensuite? Ils ont une bonne vue sur les toits, alors que je les imaginais dans la rue "sous un porche". Et ils doivent se trouver dans les pattes des gardes non ?
"Le moment est venu de prendre la fuite.
« Cours, Syndra ! Vite ! »"
> Tu véhicules la même idée dans ces deux phrases
"persuadés que Syndra est la complice de la Main-Noire qu’ils recherchent"
> qu'ils recherchent" peut être supprimé à mon avis
"Si jamais il aperçoit la crinière rousse de Syndra, il saura qui est l’adolescente qui a tué l’une de ses gardes. Il la croise tous les jours dans les mines de Tys-Beleth, il la reconnaîtrait forcément."
> J'ai dû relire pour comprendre, c'est un peu confus. Tu devrais mettre : "Dolan a souvent controlé Syndra à Tys-Beleth. Si jamais il lui met la main dessus, il la reconnaîtra à coup sûr."
"Le convoi est sûrement déjà parti."
> J'oterais le "sûrement" ou le "déjà"
"Et ce d’autant plus maintenant que ce tyran a été accueilli parmi les Sorcelames."
> Phrase bizarre
"j’interroge mon amie sur ce que j’ai vu plus tôt."
> Je virerais "sur ce que j'ai vu plus tôt" qui est redondant par rapport à la suite
"à l’endroit où je m’apprêtais à la toucher"
> Formulation maladroite
"Je m’étonne aussitôt à voix haute :
- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?"
> Tu surrexpliques ici. La première phrase n'est pas utile
"je lui ordonne sèchement"
> Sèchement n'est pas utile, d'autant que je pense qu'il fait ça pour éviter une autre décharge, pas parce qu'il est en colère
"Elle se fige et me dévisage soudain avec tristesse"
> Je virerais le "soudain"
"Je comprends hélas un peu tard que je viens de la repousser comme si c’était un monstre."
> Je virerais cette pensée pour que le lecteur se fasse sa propre idée. Comme tu décris bien la scène qui est claire, inutile de tout premâcher.
"ce n’est pas ce que je voulais dire ! "
> Ça aussi je virerais, car il n'a rien dit de mal.
"Je me retourne"
> Il se retourne souvent
"Au loin, bien plus haut là où naissent les nuages, les cimes argentées des Vertueux se devinent à travers la brume"
> Cette description est mieux que l'exposition du chapitre précédent
A la fin, il s'excite tout seul, je n'ai pas suivi le cheminent de sa pensée. C'est comme s'il se remémorait soudain tout ce qu'on vient de voir, mais pourquoi conclut-il ça soudain ? Je n'ai pas bien suivi perso.
Je ne suis pas trop convaincue par les tropes YA en général, mais à voir ce que tu nous réserves pour la suite 🙂
Merci pour toutes tes remarques et ta lecture détaillée, comme d'habitude.
La première chose que j'ai à dire, c'est que je ne comprends pas vraiment ta fixette sur le "trope" YA : je n'ai absolument pas écrit le début de ce roman avec un public cible en tête, et si tu le lis sous ce scope / avec cet a-priori en tête je pense que ça peut biaiser ton point de vue sur la suite de l'histoire (et pour avoir lu tes commentaires suivants j'ai effectivement l'impression que c'est le cas).
À mon sens ce n'est pas parce-qu'il y a un personnage adolescent dans un livre que forcément, le livre en question s'adresse spécifiquement à des ados et personne d'autre ne doit le lire.
Et ce n'est pas non plus parce-qu'il y a un personnage adolescent dans un livre qu'il va forcément y avoir une école de magie à la Harry Potter où il va devenir super fort pour ensuite combattre le méchant ou sauver la demoiselle en détresse. En tout cas, dans Jaken Main-Noire ce ne sera absolument pas le cas, et si tu lis par anticipation en te disant "ok, il part forcément là-dessus, c'est nul" je trouve ça un peu dommage.
Ensuite, je constate une chose : tu confonds les personnages, tu as du mal à les replacer dans l'action. Ici, à aucun moment Salim est ami avec Coddie. Il ne la connaît même pas. Son nom n'apparaît pas une seule fois dans ce chapitre. L'amie de Salim s'appelle Syndra. Coddie, c'est l'apprentie de Jaken du chapitre 1.
Je me demande si ce genre de confusions ne vient pas de ton mode de lecture, car j'ai l'impression que tu t'arrêtes au fur et à mesure pour rédiger tes remarques. Ce n'est absolument pas une critique hein, attention, j'essaie juste de comprendre comment tu fonctionnes. Si je dis ça, c'est parce-que je pense que faire des aller-retours pour noter tes remarques ça peut justement te sortir de l'histoire et amener ces confusions. Moi par exemple pour éviter ça, je lis une première fois d'une traite les chapitres en mode plaisir pour me faire une première idée, et ensuite je repasse dessus pour écrire mes remarques quand j'en ai 🙂
Maintenant que tout ça est dit, tu as mis le doigt sur un point intéressant et qu'on m'avait déjà soulevé concernant la réflexion finale de Salim ; il faut que je la retravaille, elle est mal amenée.
Un grand merci pour toutes les petites coquilles et maladresses de formulation que tu relèves aussi et qui m'aideront au moment de la correction 🙂
À tout bientôt,
Ori
Je clarifie mes remarques :
"si tu lis par anticipation en te disant "ok, il part forcément là-dessus, c'est nul" je trouve ça un peu dommage."
> Non non, ne te méprends pas : je le dis basé sur ce que tu me montres dans ces premiers chapitres :
1. Les héros sont tous des ados
2. Tu déveloperas donc forcément des thèmes en lien avec l'adolescence et le passage à l'âge adulte (ces 2 points sont la caractéristique même du YA)
3. Jaken veut sauver une fille (Coddie ?)
4. Salim veut sauver une fille (Jeydra ?)
5. Salim parle lui-même de son rêve d'entrer à l'académie de magie, je n'ai rien inventé
6. La scène de fouet est celle du Nom du Vent qui est un YA mais Kothe ne reçoit que 3 coups si je me souviens bien et fait son malin pour ne pas s'évanouir.
"tu confonds les personnages"
> Ah oui en effet mais je suis top nulle en nom. 😄 En général je mets la première lettre du nom dans mes remarques cas où les auteurs s'offusquent, mais en général ça va, ils sont indulgents.
"j'ai l'impression que tu t'arrêtes au fur et à mesure pour rédiger tes remarques"
> Ne te méprends pas : je m'arrête car je suis arretée dans ma lecture. Il y a des livres sur PA pour lesquels je m'arrête très peu. Je me force tjs à le faire pour donner mes ressentis, sinon ça reste superficiel. En gros je me dirais cette phrase est bien ou pas bien, mais toi, tu ne le saurais pas. Certains auteurs aiment bien recevoir ce genre de retour pour bosser (dont moi 🙂). Et pour les livres publiés, ça m'arrive très très rarement de m'arrêter. Là je suis plongée dans Dune, je le dévore, difficile de s'arrêter ! Ou alors je m'arrête car j'adore un passage et alors j'écorne la page pour le relire plus tard. Mais ça ne compte, ceux-là sont passés dans les mains habiles de correcteurs pros 🙂 Bref, si tu veux, je peux ne pas te partager mes notes ou alors juste te communiquer mon avis général, moi ça me va. C'est comme tu le sens. C'est pour ça que je demande au début en général pour savoir si les remarques détaillées c'est ok. Pour certains, c'est intrusif, pour d'autres ils ne sont pas intéressés par apporter des corrections. Moi je n'impose rien, je te donne mon avis et ressentis à la lecture, c'est tout. Après c'est ton texte. Et je ne viendrais pas vérifier par après si tu as tenu compte de mes remarques, le fouet à la main 😄
Je lis très peu de YA car je n'aime pas ce style perso. En général, je lis de tout avec une prédilection pour SF, fantasy, littérature blanche, romans historiques, romans de guerre. J'aime bien aussi les histoires de gangsters meme si je les regarde plus sur écran. J'adore le Parrain et la série les Peaky Blinders est une de mes favorites ever. De temps en temps j'aime bien le roman feel-good aussi voire l'horreur, mais c'est plus rare. Dans ce que j'aime pas, je mettrais la romance et le YA et donc romance-YA t'oublies 🙂, même si j'en ai lu une que j'aimais bien Les Étoiles Contraires qui était chou. J'ai aussi apprecié les deux premiers tomes de la Passe-Miroir que j'ai dévoré mais j'ai pas du tout aimé les deux suivants. J'ai bien aimé la fille Sortilège, une histoire de gemmes magiques. Très rythmé et aletant celui là. En ce moment, je suis dans Hunger Games, j'ai lu le début et il est sympa. Donc en général, je n'aime pas le YA sauf exception. À mon avis, il vaut mieux tenir compte de cette remarque au lieu de chercher midi à 14h. Je ne suis pas ton public cible, c'est pour ça que certaines de mes remarques pourraient ne pas correspondre à un lectorat plus jeune 🙂
J'espère que mes remarques te seront utiles sinon n'en tiens pas compte. Moi je fais le tri de celles que je reçois même si en final, j'en garde beaucoup, mais je corrige ce foutu roman depuis 2-3 ans donc je suis plus trop objective. C'est vraiment devenu un document de travail à la longue, donc quand j'ai une remarque je me dis juste allez au boulot Péri ! Haha 😄 (mais je suis maso, je râle mais j'adore corrigé mes textes en vrai, alors que je sais que cette étape peut être très pénible pour certains auteurs).
Dis-toi que tu as bien le droit de mettre ce que tu veux dans ton roman, sans penser au public cible ni au lecteur. À la fin, tu es seul juge
C'était plus une question sur la méthode que tu utilises pour faire tes retours, moi je sais que même sur PA j'aime bien lire une première fois en "lecteur lambda" pour apprécier le texte sans m'arrêter avant de reprendre le chapitre pour faire mes remarques point par point.
Mais je ne trouve pas du tout tes réflexions intrusives, ça me permet aussi de prendre un autre regard sur mon récit et c'est chouette !
Sans compter que les points que tu souleves sur les maladresses d'écriture sont le plus souvent justes ! 🙂
Idem pour son côté protecteur avec Syndra, on est très loin du mythe du héros qui va sauver la demoiselle en détresse. Syndra est la personnalité forte du tandem dans ce roman, et de très loin. Salim est juste un gosse bourré d'idéaux à la con au début du récit, et ils vont se faire piétiner un par un ultérieurement.
Je vais te répondre sur la page suivante pour le passage du fouet, mais sache déjà que je ne connais absolument pas le Nom du Vent qui semble t'avoir énormément marquée.
> Tous tes personnages principaux sont des ados : non, il y en a 3. Salim, Coddie et Syndra. Mais il y a aussi beaucoup d'autres personnages très importants qui ne sont pas des ados : Ravinel, Fieryn Dolan, le vieux Ballard, Jaken, Helirio Silas... je ne vais pas tous les citer mais la majorité de mes personnages sont des adultes, et certains d'entre eux sont déjà bien marqués par la vie !
Par contre, ton chapitre gagnerait peut-être en intensité si tu le coupais en deux. Tu laisserais ainsi à ton lecteur le choix de reconduire son engagement avec ton univers et tu maîtriserais l'endroit précis où il serait autorisé à reprendre son souffle. Tu es développeur web, alors je pense que ces notions d'engagement / attention ne te sont pas étrangères. :-)
N'hésite pas à abuser de ces procédés dans ton écriture.
Content de voir que ce chapitre 2 avec Salim t'a plu davantage que le premier. Je voulais vraiment mettre en place deux ambiances différentes pour que l'on ressente la personnalité du narrateur. Avec Salim et Syndra en effet, le scénario avance et le ton du récit devient plus grave.
Pour ce qui est de la coupure, j'ai déjà découpé la plupart de mes chapitres en les publiant sur PA pour éviter qu'ils ne soient trop longs. De base, sur mon traitement de texte, un chapitre = un narrateur et le rythme du récit repose justement sur cet enchaînement.
Le découpage présenté ici est donc déjà artificiel et j'ai un peu de mal à l'idée de l'accentuer encore plus. Certes, avoir des chapitres trop longs c'est prendre le risque de perdre l'attention du lecteur ; mais avoir des chapitres trop découpés dans lesquels il n'y a plus de rythme ça peut aussi nuire à la lecture.
Haha, il s'en passe des choses au cours de cette nuit x) Chapitre très intéressant avec ce changement de point de vue et ce nouveau protagoniste ! Salim m'a l'air assez attachant, et l'alternance de points de vue fonctionne très bien avec ce changement de ton ! J'aime beaucoup cette chute d'ailleurs, où on sent la fin des illusions de jeunesse :)
Je suis très curieuse de voir comment l'histoire va avancer en mêlant les chemins de ces deux personnages en tout cas, je reviendrai lire la suite avec plaisir après les HO !
À bientôt :)
Effectivement on peut dire que c'est une nuit mouvementée ! Mais bon, c'est un peu le cas chaque fois que la Main Noire montre le bout de son nez !
Je suis vraiment content car beaucoup de commentaires me disent que le changement de point de vue fonctionne, c'était vraiment une de mes craintes en attaquant ce chapitre car j'avais un peu peur de raconter la même chose et d'être redondant.
Bonne lecture pour la fin de tes histoires d'or, et à bientôt !
Ori'
On en découvre un peu plus sur ton monde, qui n'a pas l'air de tout repos - et même un peu oppressant sous toute cette surveillante. Et puis les ambiances bas-fonds, quartiers mal famés, cambriolages, ça me parle direct et ce sont les ambiances que j'aime beaucoup travailler aussi. Débarquement abrupt également de la magie, et relations en miroir grâce à ces deux de points de vue qui donnent à voir les différentes facettes des personnages. Que du bon !
Contente d'avoir découvert ton texte grâce aux Histoires d'Or. Pour l'instant je m'arrête là, je veux essayer de passer chez tous les participants nominés aux HP, mais je reviendrai par ici avec plaisir. :D
Effectivement, le changement de narrateur Jaken/Salim s'accompagne systématiquement d'un changement de ton assez marqué. Si Jaken est un peu le fanfaron et le boute-en-train du roman par certains côtés, Salim est clairement là pour faire avancer l'histoire.
Avec lui le scenario se précise, des problématiques plus sombres émergent.
Je suis ravi que ce changement de point de vue te séduise autant, et ce sera un plaisir de te recroiser par ici après les Histoires d'Or.
Une fois encore, merci pour tes super commentaires et à bientôt !
Ori'
J'ai également trouvé Coddie assez attachante !
J'ai aussi hâte de savoir comment le reste de l'intrigue va se ficeler.
Merci pour ces chapitres !
Ravi que le début de cette histoire te plaise !
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le personnage de Jaken est né d'un coup de folie complet, en improvisation totale. J'étais planté devant mon PC, je devais trouver une idée pour écrire pendant le challenge Nano de juillet, et j'ai pondu le premier chapitre de cette histoire un peu à l'arrache...
Aucun plan préconçu : je voulais juste essayer de créer un personnage qui détonne, irrévérencieux et cynique, à qui il arrive plein de tuiles. Je pensais faire un one-shot sur un chapitre donc je n'avais absolument pas prévu de scénario pour la suite, et puis je me suis perdu dans ma propre création x)
Bref, le personnage de Jaken a été retravaillé depuis, mais clairement pour la partie que tu as pu lire c'était plutôt l'anarchie dans ma tête quand je l'ai créé !
J'espère que la suite te plaira.
Bonne lecture !
Ori'
◊ L'irruption de la magie se fait de façon violente et sans pitié, ce que j'ai apprécié.
◊ J'ai eu le sentiment que la deuxième moitié du chapitre était brouillonne encore, que certains éléments se répétaient plutôt que de s'enchaîner.
◊ J'étais un peu décontenancée que Salim soit autant déçu par Jaken sans même prendre le temps de réfléchir au fait que c'est peut-être une stratégie, d'autant qu'il a l'air d'avoir la cervelle bien faite.
Détails :
◊ "Je sais, Salim. Mais ça ne t’interdit pas d’être triste ou en colère." -> Ça m'a semblé un peu artificiel à la lecture.
◊ "Tu rêves d’être son apprentie, admet-le !" -> admets
◊ "Regarde ! Chuchote Syndra" -> les verbes de parole ont des minuscules même quand il y a une ponctuation forte avant.
Effectivement, tu fais des remarques très justes et tu mets le doigt sur des points que je souhaite retravailler.
La deuxième moitié du chapitre me satisfait clairement moins que le début, en particulier le cheminement intellectuel de Salim pour arriver au final et à sa déception vis-à-vis de Jaken. C'est trop abrupt, c'est quelque-chose que je dois affiner et distiller progressivement dans le chapitre.
Concernant les incises (le C majuscule après le point d'exclamation), c'est une règle que je connais mais le problème est actuellement général dans tous mes textes. Quand j'écris, je ne mets pas les majuscules, et quand je sauvegarde mon document, le traitement de texte les remet automatiquement. C'est usant, il faudrait que je trouve comment désactiver cette option.
En tout cas merci pour tes commentaires et bonne lecture pour la suite !
Ori'
J'aime beaucoup la construction en miroir de ces deux chapitres : Syndra devenant une suspecte et Salim aspirant Jaken2.0. Je trouve la dynamique super chouette et vraiment très, très prometteuse. En termes d'intrigue, j'ai rien à dire du tout et ça me convainc absolument.
Cela étant : j'ai un souci avec Jaken. Je trouve que le style est un peu trop poussé, pour moi le trait "alpagage du lecteur/je suis un grand méchant" est un peu forcé. Jai un peu l'impression d'un cabotinage, en d'autres termes. Mais c'est purement personnel, clairement. J'ai aussi un souci avec sa mysoginie systématique, qui j'imagine est voulue, mais, pour moi ça a été motif d'agacement. J'aspire à d'autres choses.
Je trouve l'univers globalement assez classique, notamment dans le découpage des castes, mais vu l'intrigue mise en place, je pense que ça va être malgré tout très sympathique de se balader là-dedans.
Plein de bisous !
Merci d'avoir pris le temps de lire les premiers chapitres de Jaken et de me faire un retour ! Je suis content de voir que le scénario t'a plutôt séduit dans son ensemble.
Concernant le côté cabotin de Jaken, c'est totalement voulu et assumé : c'est une grande gueule, mais qui dissimule comme tout le monde une fragilité et de l'empathie derrière son discours d'anti-héros exacerbé. Ca fait partie du personnage. Concernant la mysoginie, ce n'est pas forcément quelque-chose que je cherche à souligner particulièrement... À quels moments as-tu cette impression exactement ? Est-ce parce que Coddie l'exaspère ?
Merci pour ton retour en tout cas et bonne lecture !
Ori'
J'ai trouvé Jaken misogyne dans ses comparaisons, je ne saurais plus te dire si à quels endroits est-ce mais baeucoup de ses comparaisons impliquent des femmes et de manière sexuelle. Que Coddie l'exaspère peut relever en partie de sa misogynie, mais il est clair que ce n'est pas, ou en tout que en partie, parce que c'est une fille qu'elle l'énerve.
A + !
Avec Jaken tout le monde en prend pour son grade, je ne fais pas particulièrement de distinctions. Si vraiment plusieurs lecteurs soulignent que ces quelques blagues impliquant des femmes dérangent, je trouverai autre chose. Mais bon, je trouve ça dommage de censurer l'humour alors que le personnage en balance presque autant sur le commandant Ravinel et le capitaine Dolan par la suite x)
En tout cas merci de ton retour là-dessus, j'essayerai d'être vigilant par la suite !
Les quelques infos que tu lâches à propos des mines donnent très envie de les découvrir (même si on redoute un peu l'ambiance) et bien sûr, le lien avec la sentence qui vient de tomber sur Jaken se fait tout de suite. J'espère que Salim et Jaken se rencontreront là-bas. Encore que la rencontre risque de réserver des surprises si elle a lieu, puisque Salim semble très remonté contre Jaken (et on le comprend, vu de son point de vue).
Le phénomène qui touche Syndra est évidemment très intrigant et ouvre sur plein d'hypothèses différentes. Celles qui me sont venues sont sûrement toutes fausses car je ne connais pas encore toutes les subtilités de ton univers, mais c'est pas grave, j'aime avoir la possibilités d'en faire.
Une seule petite remarque : j'ai trouvé la série de questions que se pose Salim superflue. Le lecteur se les pose déjà et il est évident que Salim aussi. Du coup, les formuler en toutes lettres parait un peu trop... "truc d'auteur pour vérifier que le lecteur a bien compris les enjeux". Bon après, ce n'est pas très grave non plus !
En tout cas, je suis vraiment accrochée par ces deux premiers chapitres !
Effectivement le ton du chapitre 2 (et à chaque fois qu'on croisera Salim en narrateur, d'ailleurs) est très différent. Jaken apporte la touche cynique de l'histoire, Salim est là pour faire avancer le scénario et montrer la réalité d'Ambreciel.
Je suis complètement d'accord avec toi sur ce côté introspection inutile de Salim, c'est un défaut que j'ai dans tous mes romans et que je m'efforce de corriger.
Je repasserai assurément dessus à la relecture !
Merci pour ton commentaire encore une fois, et bonne lecture pour le chapitre 3 !
Ori
J'ai juste un petit bémol sur quelque chose qui m'a paru artificiel, c'est l'opposition entre la première et dernière phrase, dans la mesure où
- on ne sait pas pourquoi au début il n'aime pas ce surnom ni d'où il lui vient (parce que tous ceux qui travaillent dans les mines sont des sortes de trompe-la-mort, non, alors pourquoi ce surnom pour lui particulièrement ? ou alors cela vient d'autre chose ? )
- sa déclaration de la fin sort un peu de nulle part, enfin en tout cas, je n'ai pas compris pourquoi il se découvre tout à coup une vocation de "justicier" alors que rien ne l'annonce vraiment. Cela va peut-être un peu trop vite ici.
Sinon, ce chapitre fonctionne très bien et on aime déjà Salim!
Merci pour ton retour ! Je suis content que l'histoire continue de te plaire. Effectivement concernant Salim, on m'a déjà fait la remarque et ça fait partie des points qu'il faudra que j'améliore lors de mes relectures !
Très intéressant d'avoir deux points de vue : ils permettent de se répondre en miroir. Dans ce chapitre, j'aime particulièrement l'admiration que Salim porte à Jaken, jusqu'à la désillusion. On se doute qu'ils vont se rencontrer, puisque Jaken vise les carrières, et que ça va friter au moins au début.
Théorie : est-ce que Syndra serait la soeur de Coddie ? Et est-ce que pour faire de la magie, Dolan doit "emprunter" de l'énergie à quelqu'un, d'où le doublon d'actions dont souffre Syndra ? Bref, je lirai la suite une fois les Histoires d'or terminées, c'est à peu près sûr ! (Faudra cependant pardonner ma lenteur, je suis la plus ancienne plume ici en termes de date d'arrivée, et donc un escargot. Avec une réputation à tenir).
La distinction entre la voix de Jaken et celle de Salim fonctionne très bien, on sent tout de suite qu'on n'est plus dans la tête du même personnage. Salim est moins incisif que Jaken, un poil plus littéraire aussi, mais j'ai éprouvé plus d'empathie pour lui, vu son contexte et l’esclavagisme auquel il est soumis. D'ailleurs, les parties assez glauques où tu mentionnes le meurtre de son père sont très bien écrites : on ne tombe pas dans le pathos, les choses sont dites comme elles sont et en deviennent d'autant plus percutantes.
Ah, sinon, je me suis demandé plusieurs fois à quelle heure de la journée on était. Au tout début, comme Jaken commet un cambriolage, je me disais qu'il faisait nuit. Puis quand Coddie et lui s'enfuient, ils bousculent des étalages de marchands et il y a quand même du monde autour d'eux, donc je me suis dis que je m'étais trompée. Et dans ce chapitre il y a je crois un paragraphe qui mentionne qu'il fait nuit. Je me suis peut-être trop concentrée sur les actions et j'ai zappé des détails qui m'empêcheraient d'avoir l'horloge chamboulée ?
Et histoire d'être parfaitement constructive, il n'y a normalement pas de tiret dans "quelque chose" ni dans "parce que", et pas de majuscules dans les incises. Voilà. Je suis fière de moi, j'ai apporté ma pierre à l'édifice.
A bientôt pour le 3e chapitre !
Et merci pour ce deuxième commentaire !
Effectivement l'histoire commence bel et bien de nuit, mais peu avant le lever du soleil.
Si tu reprends le chapitre 1 tu t'apercevras que Jaken se fait surprendre par "la patrouille de cinq heures" du matin. C'est aussi l'heure à laquelle les commerçants commencent à installer leurs étals pour le marché.
De nouveau, lorsqu'on suit Salim et Syndra sur les traces de Jaken, il fait donc nuit ; d'où les torches visibles, la lueur de la lune et l'incendie qui éclaire la scène de la banque.
Puis lorsque finalement Salim fuit les lieux pour rejoindre la caravane, il traverse la ville donc un certain temps s'écoule. Lorsqu'il est presque arrivé et qu'il admire Ambreciel, c'est sous le soleil levant du petit matin.
Voilà pour la chronologie 😉
Je ne vais évidemment pas répondre à ta théorie, ce serait dommage de spoiler l'histoire. Mais c'est sympa de voir que chacun y va de son hypothèse sur les pouvoirs de Syndra et/ou sa relation avec l'apprentie.
Merci pour ta remarque concernant "parce que" et "quelque chose", je ne sais jamais comment les écrire ces deux là ! En revanche pour les incises je suis au courant, mais mon logiciel de traitement de texte remet automatiquement les majuscules =(
Il faudra que je trouve comment empêcher ça lors de la relecture.
À bientôt pour le chapitre 3 !
Ori
Un deuxième narrateur… Non mais vraiment… Il est rare que j’accroches quand on change de personnage. Ça arrive, mais pas souvent. Encore une fois, qu’est-ce que je fais là ? ^^
Et pourtant, encore une fois, j’accroche. Salim est très différent de Jaken mais on s’y attache peut-être même encore plus vite, du moins moi, même si je prescient que contrairement à ce que le début de ce chapitre semble l’indiquer, ils risquent d’être en opposition, au moins un moment.
En tout cas, l’histoire de ce gamin est touchante, on a de la peine pour la peine pour lui. Et puis, il nous permet un regard différent sur les événements récent, un point de vu extérieur sur Jaken, qui semble vraiment célèbre.
Son amie, là, Syndra, elle est carrément intrigante ! Je me demande si elle ne connaitrait pas l’apprentie, car elle réagit vraiment fort, et puis, ses pouvoir… ça ressemble curieusement à ceux de Jaken, et on avait vraiment l’impression qu’elle était possédé. C’est très curieux. En plus de ça, de ce drôle de parallèle, on parle de Dolan, de sa lame d’Arcane, pile quand les pouvoir de Syndra s’activent. Je me demande s’il n’y a pas aussi en lien entre les deux…
Ça donne vraiment envie d’en savoir plus, et donc, de lire. Surtout que du coup, ces jeunes vont rencontrer Jaken, sans vraiment le savoir, et lui, comment il va s’en sortir au milieu des pierres ?
Tu marques un point de plus, on dirait ^^
Content de voir que l'histoire t'intrigue et suscite déjà des théories dans un coin de ta tête ! Effectivement le personnage de Salim n'est pas du tout construit du même bois que Jaken, avec lui la narration se fait plus sérieuse et l'histoire avance (souvent) à toute vitesse.
Je ne vais pas répondre à tes interrogations tout de suite évidemment, mais en effet ça fait beaucoup de coincidences... ;)
A très vite et merci pour ton commentaire <3
Je commence par mes petites réserves (j'essaye d'avoir une structure critique puis points positifs dans mes commentaires, je trouve ça plus agréable à recevoir), plutôt devrais-je dire ma petite réserve. Je trouve que la fin vient un peu de nulle part (je caricature très fort), je trouve en tout cas que ça pourrait être mieux amené. Peut-être plus doucement avec un peu d'introspection en chemin et en mettant quelques éléments qui l'annoncent plus tôt. Mais la chute seule est vraiment très bonne, c'est très cool de voir Salim se relever, refuser de se soumettre en se prenant en main.
Pour le reste que du positif. On reste dans l'action et franchement on ne décroche pas à un seul moment, tes chapitres se dévorent à toute vitesse xD
J'apprécie particulièrement les histoires à multiples pdv, je trouve que ça apporte pleins de trucs. Clairement, je suis servi avec la tienne ! Surtout que les deux pdvs, même s'ils ne sont pas directement reliés, sont très complémentaires, ça permet d'avoir un autre éclairage sur la suite de la situation.
J'aime beaucoup les premiers apportés sur Salim : son amie aux étranges pouvoirs (très mystérieux tout ça, ça donne très envie de lire la suite), son deuil, sa condition d'esclave, ses rêves, sa haine pour celui qui a tué son père. Ca fait beaucoup de choses pour un seul chapitre et pourtant c'est amené avec beaucoup de naturel.
Pour revenir sur Syndra, elle a vraiment un truc cette fille. Je sais pas trop l'argumenter mais je sens que le personnage a du potentiel, au-delà du mystère sur ses aptitudes magiques, j'espère que tu lui as gardé de la place dans les chapitres suivants (=
Bon écoute, je vais m'arrêter là parce que le troisième chapitre m'appelle mais je pourrais écrire encore un bout de temps tant ton histoire m'inspire xD Je regrette de ne pas l'avoir découverte plus tôt, j'aurais aimé la soumettre aux HO xD
J'enchaîne !
Héhé oui, le personnage de Salim est bien différent de Jaken mais apporte un oeil différent sur l'histoire et avec lui, le scénario avance !
Je peux te rassurer concernant Syndra, elle a un rôle évidemment central dans la suite de l'histoire, c'est d'ailleurs je crois mon personnage préféré du roman à cette heure. Comme tu le dis si bien, "elle a un truc cette gamine". Moi elle m'a totalement emporté, l'écrire ainsi c'était juste une évidence.
Je suis d'accord avec toi sur la chute du chapitre, ça fait partie des choses qu'il faut que je retravaille. Je crois que c'est Nothe justement qui m'avait fait la même remarque que toi.
Ça viendra avec le temps de la relecture appuyée et des corrections.
Bonne lecture pour le chapitre 3 ! ;)
Effectivement, les chapitres ayant Salim pour narrateur font bien souvent avancer l'histoire d'une autre manière, le choix d'une double narration permet d'apporter ce regard différent que j'aime beaucoup et qui est intéressant à écrire (il faut se torturer les méninges pour réussir à raconter deux fois une scène identique sans que ça paraisse redondant pour le lecteur).
Syndra est de loin l'un des personnages que je préfère dans mes univers, et par mes univers je ne me limite pas à celui de Jaken. Elle est à la fois pleine de mystère et dotée d'une personnalité forte et bien à elle.
J'ai hâte de pouvoir vous dévoiler son évolution dans la suite du récit !
Merci encore pour tes commentaires encourageants, et j'espère que la suite te plaira tout autant.
A bientôt
Ori
Désolé de pas avoir commenté plus tôt, j'avais le texte ouvert depuis mon dernier commentaire mais je n'avais pas trouvé le temps d'écrire ! Mais j'avais lu le chapitre en plus, du coup je rongeais mon frein en mode "ahhh mais si je veux lire le chapitre 3 il faut que je commente..." Bref je suis très content d'avoir enfin du temps devant moi !
Bref ! Nouveau chapitre, nouveau protagniste (avec un nom super stylé en plus ! Certes il ne l'aime pas au début, mais Salim Trompe-la-mort, ça claque, je suis désolé). Tout d'abord, j'ai été très agréablement surpris par le style plus concis ou plus sec de ce début de chapitre ! Le rythme de la narration, l'économie de mots, les phrases moins longues... Tout ça tranche joliment avec le style utilisé pour Jaken (plus ostentatoire), ça différencie bien les deux personnages et rend plus tangible le manque d'éducation, ou en tous cas l'éducation incomplète de Salim. C'est très visible par exemple dans le premier paragraphe, que j'ai beaucoup aimé !
Parfois, par contre ce style se perd, et on retombe sur des phrases qui sont sûrement dans ton style habituel, avec des mots plus "littéraires", plus soutenus (exemples : "Sous les plis de ses hardes se devine encore un motif bariolé [...], "les cimes argentées des Vertueux se devinent à travers la brume, silhouettes évanescentes perchées sur le toit du monde comme un panthéon divin.", et d'autres...).
La narration est fluide, et les images sont jolies, mais je trouvais le changement stylistique plutôt cool au début, et ça m'a fait bizarre quand il s'est estompé ! Je ne connais pas tes intentions évidemment, peut-être que tu ne voulais même pas différencier les deux personnages de cette manière ? Si c'était ton idée, peut-être qu'il faudrait revenir sur certaines phrases pour les rendre aussi frustres que celles du début (enlever certaines virgules, changer certains synonymes, etc). Si ce n'était pas le cas, alors peut-être qu'il faudrait homogénifier (??? je ne sais jamais l'orthographier, ce mot - bref, rendre homogène :p) le style un tout petit peu plus, parce que personnellement le changement m'a fait un peu bizarre.
Sinon, dans ta réponse du précédent commentaire, tu disais que l'intrigue serait principalement dévoilée dans les passages avec Salim et Syndra, et effectivement, ça se sent qu'ils sont là pour faire avancer l'histoire. Mais quelque part, je me demande aussi si ce n'est pas trop visible ? J'ai eu l'impression que beaucoup de leurs dialogues étaient là pour "expliquer" des choses au lecteur, et du coup ça enlevait pas mal de naturel à leurs interactions. Surtout qu'en plus la plupart du temps tu avais très bien expliqué ces points dans la narration, ou tu les avais sous-entendues ! Je pense en particulier à ce bout de dialogue où Salim dit "Ce n’est pas ta faute. C’est le capitaine Dolan qui l’a tué", qui fait un peu piqûre de rappel pour le lecteur (je ne pense pas que Syndra l'aurait oublié non plus, elle comprendrait s'il disait juste "c'est pas ta faute"), ou alors encore cette phrase par Syndra : "Tu en parles comme s’il était une sorte de dieu, Salim. Je pense que tu l’idéalises un peu trop" qui là aussi explique un truc qui est clairement visible par le lecteur. C'est évident que les deux adolescents ont des étoiles plein les yeux en parlant de Jaken, la façon dont ils se précipitent pour aller à sa rencontre et les détails qu'ils connaissent sur sa vie montrent bien que ce sont de grands fans. Sincèrement, tu devrais faire plus confiance à ta narration et à ton sous-texte, ils sont très clairs et très chouettes !
En plus, du coup, certaines réactions ou dialogues sont aussi peut-être un peu rapides, et c'est dommage, ça rend Salim et Syndra un peu plus plats, surtout que comme le lecteur vient de passer un chapitre avec Jaken, qui a une grande personnalité, on les mesure forcément à lui et ils en pâlissent un peu. Par exemple, quand ils se rendent compte que Jaken a "abandonné" son apprentie, on dirait qu'ils tournent la page très vite sur Jaken alors qu'ils sont présentés comme étant de grands admirateurs.
Pour Syndra, pourquoi pas - comme tu dis, ses réactions sont anormales à ce moment - mais pour Salim, ça a l'air d'arriver très vite, et ça le décrédibilise peut-être un peu. Il y a peut-être moyen de le faire hésiter un peu plus longtemps et même peut-être d'insister sur le fait que Syndra en sait/ressent plus que ce qu'elle ne devrait (genre Salim qui insiste en mode "non mais ça doit faire partie d'un plan, l'apprenti va s'échapper, il va arriver pour le sauver là, il va sauter d'un toit" et Syndra qui fait "non, il s'est enfui, l'apprentie est seule, il n'y a personne" et Salim qui est obligé de la croire devant les faits...) C'est une solution un peu bateau, mais en gros, je pense que les dialogues en particulier bénéficieraient de montrer un peu plus les persos, et un peu moins l'intrigue, puisqu'elle est déjà bien installée dans les actions.
Bon après qu'on soit bien clairs, c'est vraiment des *détails* tout ça hein, concrètement je pense que c'est une chouette histoire, avec un protagoniste attachant, c'est bien écrit et très bien rythmé, et je m'amuse vraiment ! J'ai hâte de voir ce que Salim va bien pouvoir faire tout seul, et où sa nouvelle détermination va le porter : malgré ses origines, c'est un gamin qui aimerait visiblement rentrer dans le moule de la société dans laquelle il vit sans plus la questionner (il veut faire partie des Sorcelames, il pense que les Anormaux méritent la mort, etc), et c'est très compréhensible, mais du coup ça le rend potentiellement malléable et imprévisible : si on lui offrait de meilleures conditions de vie, que serait-il capable de faire ? Bref, il est encore capable de tout et j'ai très envie de voir quelle voie il va choisir !
En plus, la vérité, c'est que je voudrais soumettre ce texte aux Histoires d'Or et que je n'avais pas assez de commentaires pour le faire, donc j'ai rushé et j'ai écrit cinq commentaires en deux jours juste pour pouvoir te nominer ahah ! Je trouve ça trop bizarre que tu n'aies pas plus de vues et de commentaires, et j'espère sincèrement que le concours va apporter de nouveaux yeux sur ton histoire.
Voilà ! Mon commentaire est terminé, et maintenant je peux m'autoriser à aller lire le chapitre 3 !! A bientôt j'espère :D
Alors premièrement, merci pour ce second commentaire encore une fois très riche, constructif et détaillé, ça fait super plaisir de te lire !
Je vais une fois de plus faire de mon mieux pour te répondre point par point, en essayant de ne rien oublier.
Concernant le style, je dirais qu'il y a un peu des deux. J'ai commencé ce chapitre avec la claire intention de poser un style propre à Salim pour qu'on puisse reconnaître le personnage (et aussi, par opposition, que Jaken possède un style bien à lui car il est assez unique en son genre). Mais j'ai fait une pause de quelques jours dans mon écriture au milieu de ce chapitre et je suis sans doute revenu machinalement à mes habitudes en le reprenant ensuite, ce que tu as tout de suite identifié. Je ne pensais pas que ce serait visible/dérangeant à ce point, mais je prends note de cette excellente remarque et je vais relire tout ça à tête reposée pour faire les corrections nécessaires. Merci !
Deuxième problème, et là je sais qu'on touche à ce qui est surement mon plus gros tendon d'Achille, les explications. Je ne sais pas pourquoi, j'ai cette manie depuis des années (je le fais aussi dans mes autres romans, y compris et notamment ceux que je ne publie pas ici) de vouloir à tout prix ré-expliquer les choses au lecteur avec le point de vue d'un autre personnage quand on change de narrateur. C'est débile, souvent contre-productif, j'ai tendance à trouver que ça rend mon style lourd et répétitif sans rien apporter à l'histoire, mais je ne peux pas m'empêcher de le faire (et ce n'est pas faute de me relire pour essayer d'alléger le truc, crois-moi, au premier jet de ce chapitre, c'était bien pire !). Il faut absolument que j'arrive à me conditionner pour éviter ces répétitions et donner davantage de sens à ces dialogues. Dans Jaken ce défaut n'est pas encore très flagrant ni impactant, mais je sais que dans les Chroniques d'Irotia par exemple (non publié ici pour l'instant, je le répète), je le fais TOUT LE TEMPS et ça démolit complètement l'effet thriller/intrigue prenante que je recherche... Bref, il y a encore du boulot là-dessus !
Je note aussi ta remarque très juste, c'est vrai que Salim retourne un peu vite sa veste à propos de Jaken. Pour Syndra, c'est totalement voulu et ça s'explique dans les chapitres 3 et 4 du récit (surtout le 4, en fait). Mais concernant Salim, je devrais en effet rendre la transition un peu plus hésitante, le lecteur devrait sans doute voir son opinion changer de manière plus progressive.
J'aime beaucoup ce que tu proposes dans ce sens avec l'effet "d'attente", de "déni" en mode "mais non, ce n'est pas possible, c'est Jaken, il va forcément revenir l'aider...". Je vais voir pour en faire quelque-chose :)
Pour ton ressenti à propos de Salim, je vais répéter un peu la même chose que sur ton commentaire du chapitre 1 : merci pour ces compliments, je suis vraiment content que mes personnages te plaisent autant car je me donne beaucoup de mal pour les travailler, leur donner une personnalité à eux et les faire évoluer dans l'histoire (c'est ce que je préfère dans l'écriture, je crois !). Concernant Salim, attends-toi à des surprises par la suite, mais je n'en dis pas plus pour le moment ;)
Waoh... Là, je suis touché. C'est adorable de ta part de penser à moi pour les Histoires d'Or, surtout en ayant seulement 3 chapitres publiés sur ce roman. Jaken est encore jeune (le projet, pas le personnage hein ! Quoique, ça marche dans les deux cas), et je ne pensais honnêtement pas qu'il pourrait plaire aussi vite à des lecteurs PA. Je l'ai davantage posté ici en mode "bon, on verra bien, c'est pas exceptionnel mais j'aurai peut-être des retours pour m'améliorer un peu...", donc tes retours très positifs me touchent beaucoup et me motivent vraiment à continuer !
(Raison de plus pour me remettre à l'écriture du chapitre 7, que j'ai un peu délaissé ce week-end. Oui, je travaille avec de l'avance car je déteste m'imposer des délais).
Je pense que j'arrive au bout, il me reste à te remercier pour le temps que tu prends à lire cette histoire et pour tes commentaires bienveillants et très utiles.
J'espère que la suite de Jaken continuera de te séduire autant !
A tout bientôt
Ori'