Aujourd'hui, même si mon cousin était encore perplexe face à ma relation avec Blaine, il ne m'avait pas reproché ma sortie du jour. Il se contenta de me demander simplement vers quelle heure je comptais rentrer.
Il y avait toujours un peu d'amertume dans sa voix, mais il tenta de la masquer par un léger sourire. Au moins, il faisait vraiment des efforts même s'il détestait ma relation du plus profond de lui et j'appréciais vraiment cet effort. J'allais essayer de tirer du positif de toute cette situation.
Après quelques minutes de marche, je retrouvai Kayla et Blaine — et probablement leurs amis communs — devant la salle d'escalade. Immédiatement, la petite brune se jeta sur moi pour me prendre dans ses bras.
Blaine resta à l'écart du mieux qu'il pouvait mais il ne put retenir un léger sourire à mon égard. Heureusement, il s'était positionné suffisamment en arrière pour ne pas être remarqué.
Puis on me présenta leurs amis.
Il y avait Lenny, cet homme au teint basané et aux cheveux extrêmement longs qu'il avait attaché en une simple tresse.
Puis il y avait Hailey, une presque Harley Quinn vivante à la silhouette fine et au teint quasi aussi blanc que ses cheveux décolorés et dont ceux-ci avaient un côté coloré en bleu clair et l'autre en rose pastel.
Et enfin, Sophie, une fille grosse que j'avais déjà croisée à la fête du Nouvel An de Kate. Nous avions pu échanger quelques mots à ce moment, mais pas assez pour réellement faire connaissance.
Chacun se présenta simplement et lorsque je me tournai vers Blaine, nous nous saluâmes aussi froidement qu'on put.
Après avoir enfilé des tenues plus adéquates, quelques groupes se formèrent. Kayla insista pour se retrouver avec Hailey — ce qui fut d'ailleurs réciproque. Je crus discerner une petite attirance entre elles, mais peut-être que je me trompais.
Je me retrouvai alors en compagnie de Lenny et Blaine, ce qui n'était pas pour me déplaire. Lenny ne semblait pas à l'aise aux premiers abords, probablement parce qu'il était persuadé – à juste titre, comme tout le monde – que Blaine et moi, nous nous détestions suffisamment pour créer n'importe quels tension et scandale publiquement.
Sophie ne nous attendit pas et se jeta sur une piste pour l'escalader avec plus ou moins de difficultés, tandis que, de mon côté, j'étais encore en train de chercher un bon coin qui était abordable pour une débutante. Voyant mon hésitation, Lenny me conseilla une voie, un grand sourire sur les lèvres.
Il tenta alors d'amorcer une discussion en me demandant de simples informations sur mon voyage en France. Des fois, je ne savais même plus si les gens étaient sincèrement intéressés par mon voyage ou s'ils ne demandaient que par pure politesse. Mais à en voir son regard, il était clairement intrigué par mes aventures.
— Ça n'a pas été trop dur pour ton copain une relation à distance ?
À cette question, Blaine tourna légèrement son regard vers nous alors qu'il était en plein observation des différents murs.
En même temps, il fallait bien avouer que sa question était maladroite. J'avais toujours su discerner assez facilement lorsque quelqu'un était intéressé par moi. Souvent, ça n'était pas brusque ou violent. J'avais plutôt eu affaire à des gens comme Lenny, des gens qui avaient une attirance mais ne savait pas comment l'exprimer.
— Hum... Non. On s'est mis ensemble à mon retour, déclarai-je simplement.
Il laissa échapper un petit "oh d'accord", à moitié déçu.
— La prochaine fois, tu pourrais lui proposer de nous rejoindre.
Si seulement il savait que mon copain était déjà là et, qui plus était, sous ses yeux. Quelle ironie...
— Je lui proposerai, mais je ne suis pas sûre qu'il aura le temps.
C'était probablement le pire mensonge de tous les temps, mais je n'avais pas mieux sous la main. Et puis, ça ferait bien l'affaire pour cette fois.
— Pas de soucis. En tout cas, je serai curieux de le rencontrer.
J'étais persuadé qu'il voulait le rencontrer par ego et juste pour se comparer à lui. Malheureusement, j'en avais l'habitude, même si c'était plutôt naïvement et innocemment bien souvent.
— Je note, si jamais il a du temps. Surtout que c'est vraiment quelqu'un d'extrêmement adorable et très attentionné.
Blaine avait détourné son regard un instant, probablement parce que je le complimentais sans vraiment lui dire en face. Mais c'était assez mignon de voir que ça le gênait un peu sans qu'il ne puisse réellement le montrer.
Sophie nous rejoignit après quelques minutes intensives.
— Attends un peu... Vous n'êtes pas ensemble ? demanda-t-elle en croisant mon regard et celui de Blaine.
Blaine et moi secouâmes immédiatement la tête, par pur réflexe, sans être capables de dire un mot.
— Pourquoi tu dis ça ? s'étonna Lenny.
— Parce que je les ai vus s'embrasser au Nouvel An chez Kate. Donc j'ai cru que vous étiez ensemble...
— Je l'avais mise au défi, c'est tout, se défendit Blaine.
— C'était quand même un baiser assez prononcé pour un défi...
— C'est bien vrai, affirmai-je d'un ton qui se voulait froid.
— Pourquoi j'ai loupé ça ?
Lenny était vraiment en train de tomber des nues. Il était en train de découvrir pas mal d'évènements dont il n'aurait jamais cru ça possible.
— Ne t'en fais pas, tu n'as rien loupé, ajoutai-je comme si je devais m'en plaindre.
— Ton copain est au courant de ça ?
— Bien évidemment qu'il est au courant et ça ne le gêne pas. Il sait très bien que ça m'amuse beaucoup d'embrasser les gens en soirée.
Lenny arqua un sourcil, assez surpris par cette révélation. Après tout, je n'avais pas croisé beaucoup de gens faire ça, mais c'était toujours amusant de se détacher de certaines valeurs qu'on voulait nous imposer derrière un simple baiser.
— J'espère tout de même que j'embrasse mieux que ton copain, lança Blaine, presque innocemment.
Et il recommençait... Et s'il me cherchait, il allait me trouver, c'en était certain.
— Ne t'en fais pas, tu ne surpasseras pas mon copain. Je n'aurais clairement pas hésité avec lui.
— Comme tu es mignonne Charlie...
Il avait ce petit air arrogant dans sa voix, mais le fait que ce ne soit qu'un jeu m'excitait un peu à vrai dire. Il se jouait de moi tout autant que moi.
— Hé ! Calmez-vous vous deux ! s'interposa Hailey qui vint vers nous en courant. On a compris que vos familles se détestaient, vous pouvez pas faire la paix cinq minutes ?
J'échangeai un regard avec Blaine. J'étais incapable de faire le moindre regard assassin envers lui, déjà parce que je devais me retenir de sourire, ou même de rire. Parce que, dans le fond, la paix, on l'avait déjà faite officieusement, mais officiellement, nous ne pourrions jamais la faire.
Blaine mit tout de même fin à cette discussion en se trouvant une voie à faire dans son coin. Puis chacun reprit ses activités en faisant comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu...
Je ne pouvais pas quitter Blaine du regard. Publiquement, je devais prétendre être en colère, mais en réalité, j'étais juste frustrée de ne pas pouvoir me jeter sur ses lèvres pour lui voler un baiser en le traitant amoureusement d'idiot.
Il profitait totalement de sa position et il en jouait terriblement bien. Il savait qu'entre nous deux, c'était lui qui était le plus disposé à jouer les arrogants et les têtes brûlées. Mais je n'étais pas moins en reste.
— Je ne comprends pas ce qu'il lui prend, lança Lenny comme pour détendre l'atmosphère.
— Ça me paraît assez logique malheureusement, ce n'est pas comme si je l'avais vu agir autrement avec moi.
Quel drôle de mensonge... Parce que, dans le fond, même avant mon départ en France, je n'avais toujours eu que peu d'interactions avec Blaine. Notre différence d'âge était suffisamment faible pour qu'elle ne nous dérange pas aujourd'hui, mais quand j'étais encore une lycéenne et bien avant, quatre ans devenaient un fossé. Je ne l'avais jamais croisé dans un quelconque établissement scolaire contrairement à Ulric ou Kayla. Nos altercations avaient été ainsi significativement réduites, mais pas inexistantes non plus.
*
Après notre petite session, nous nous étions retrouvés dans un café à côté de la salle. Blaine aurait pu nous abandonner dès maintenant, mais il avait accepté de nous suivre et je voyais bien qu'il se jouait encore de la situation au vu de son sourire en coin.
Je me proposai de prendre la commande de chacun au comptoir et Blaine en fit de même, encore une fois dans l'unique but de me provoquer. Nos amis étaient partagés entre l'excitation de la situation et l'embarras.
Le comptoir était suffisamment éloigné de notre groupe d'amis pour ne pas être entendu, ça nous donnait un petit temps de répit.
— Tu es fier de toi ? lui lançai-je, amusée.
— Je ne surpasse vraiment pas ton copain ?
— Mais c'est toi mon copain idiot !
Nous devions nous retenir de rire et même de sourire, mais c'était bien trop compliqué de résister à ce point. Surtout que j'avais terriblement envie de me jeter dans ses bras et de le sentir plus proche de moi que jamais.
— Provoque-moi autant que tu veux... Mais là, je devrais te défier de m'embrasser devant tout le monde.
— Et qu'est-ce qu'ils vont penser après ? me demanda-t-il en rapprochant dangereusement son visage du mien.
Je sentais sous son souffle sur mes lèvres et mes hormones étaient désormais en ébullition. Comment ne pouvais-je pas me jeter sur lui quand il se comportait ainsi ?
— Je peux toujours trouver un prétexte... Tu n'as pas envie de surpasser mon copain ? Ne disais-tu pas que j'étais mignonne ou que j'avais de très douces lèvres ?
— Tu veux vraiment que je t'embrasse sans qu'ils ne comprennent pourquoi ? Sans la moindre provocation publique ? Ils vont en déduire qu'on est en couple.
— Embrasse-moi idiot.
Il posa fermement ses mains sur mon cou et approcha mon visage du sien pour m'embrasser langoureusement. Jamais nous ne nous étions embrassés en jouant autant avec les limites et malheureusement, je devais reconnaître que j'adorais ça. Alors, je participais vivement à cet échange, peut-être même un peu trop vivement. Une de mes mains ne put s'empêcher de se poser sur sa poitrine pour sentir de plus près son corps.
Puis il me relâcha, un air fier sur le visage. La serveuse posa un plateau sous nos yeux avec toutes nos commandes. Elle semblait assez gênée, en même temps, il était compliqué qu'il en soit autrement.
Mon regard se posa alors sur nos amis qui nous fixaient l'air perplexe. Blaine et moi revînmes auprès d'eux.
— Elle n'arrêtait pas de me dire que son copain embrassait mieux que moi, prétendit mondit copain en s'installant à table.
Mes sourcils se levèrent pendant un bref instant et je m'installai face à lui.
— Non, j'ai juste dit que tu n'étais pas capable de m'embrasser devant tout le monde sans en faire tout un plat. Tu viens encore de nous prouver à tous le contraire.
Sophie nous réprimanda et tenta de nous calmer. Je ne pus m'empêcher d'adresser un petit regard victorieux à mon copain. Bien évidemment, ça allait être d'autant plus drôle quand on se retrouverait en privé...
*
Blaine avait fait mine de partir plus tôt, ce que j'avais compris quand il m'avait envoyé un message cinq minutes après pour me proposer de le rejoindre dès que j'aurais fini à mon tour.
Avant que notre groupe se dissolve, on se créa un groupe de discussion sur Messenger pour garder le contact et également proposer de nouvelles sorties. Mon cœur sauta un petit battement en voyant que Blaine avait été invité dans la conversation et qu'il l'avait immédiatement rejointe. Je savais d'ores et maintenant que nos provocations pourraient aller bien plus loin...
Kayla ne m'accompagna pas, passant encore un peu de temps avec Hailey. Toutes deux semblaient extrêmement proches et ça faisait plaisir de la voir agrandir son entourage.
En quelques minutes, je rejoignis Blaine dans la maisonnette. Il était en était en train de se faire un café et avant même qu'il ait le temps de prononcer une quelconque syllabe, mes lèvres se jetèrent sur les siennes pour les embrasser.
— Serait-ce de la frustration que je perçois là ? me taquina-t-il, un sourire sur les lèvres.
— Tu n'as pas idée à quel point ! Allez, viens que je t'embrasse comme j'embrasserais mon copain !
Il rit à ma remarque et je m'emparai du col de son t-shirt pour me coller à ses lèvres. Ses mains se posèrent dans le creux de mon dos pour descendre jusqu'à mon derrière tandis que je serrai fermement son visage entre mes mains. Je pouvais enfin aller plus loin et l'embrasser à pleine bouche.
Puis je m'empressai de le débarrasser de son haut pour poser mes lèvres sur son torse. Il me déconcentra en me portant dans ses bras et je retins un cri de surprise. Je me mis alors à rire alors qu'il me déposa sur le lit.
De nouveau, mes lèvres se frayèrent un chemin jusqu'aux siennes. Ce fut suffisant pour le déconcentrer et le pousser dans le lit avec moi. Je pus ainsi le chevaucher. Ses cheveux étaient autant en bataille que les miens et ça lui donnait un air adorable. Il avait tendance à passer régulièrement une main pour dégager son front de quelques mèches rebelles, mais je les aimais bien ces mèches rebelles qui venaient briser cet air d'habitude si sage.
Il posa fermement ses mains sur mes cuisses tandis que je plaquai mon bassin contre son entrejambe qui s'était endurci entre temps. Nous en avions terriblement envie tous les deux et le dire serait presque superflu, mais néanmoins toujours nécessaire.
Il rapprocha son visage de mon cou et l'embrassa délicatement pour remonter jusqu'au lobe de mes oreilles que ses lèvres s'emparèrent bien plus vigoureusement. Il avait bien remarqué que titiller cet endroit était particulièrement efficace. Il commençait à connaître mon corps tout comme je commençais à appréhender le sien.
Une de mes mains se posa dans sa chevelure, saisissait quelques mèches un peu trop fermement. Mon corps était déjà en train de trembler et je peinais à me tenir droite.
Il retourna alors la situation pour m'allonger sur le lit et me chevaucher à son tour.
— Ça va ? s'enquit-il dans un murmure.
Mes mains vacillant encore se posèrent sur son torse et mes doigts se faufilèrent jusqu'à ses douces lèvres si humides après tant de baisers. Je jouais avec sa bouche tout en lui adressant mon meilleur regard languissant.
— On ne peut mieux, répondis-je à demi-voix.
Il vint sucer délicatement mon index et je ne pus m'empêcher de me relever pour embrasser de nouveau à pleine bouche la sienne. Mes mains s'agrippèrent à son cou tandis qu'il me tenait le bas du dos. Il profita de cet échange pour glisser une main dans mon pantalon et s'approcher dangereusement de mon entrejambe.
Un léger sursaut s'empara de moi et je pris une longue inspiration. Il s'inquiéta pendant un instant mais je le rassurai et le fis taire en posant mes lèvres sur les siennes.
Il me poussa à m'allonger durant ce baiser et sa main ne cessait de jouer avec mon intimité. Ses doigts firent quelques va-et-viens en caressant lentement mon clitoris. Il observait chacune de mes réactions pour s'assurer de ne pas franchir mes limites, mais il en était encore extrêmement loin.
Ses mains se posèrent alors sur ma taille et son regard se dirigea lourdement vers le mien.
— Tu as complètement le feu vert, lâchai-je un grand sourire aux lèvres.
Il se rapprocha de mon visage pour brièvement m'embrasser puis il descendit mon pantalon et ma culotte. Ses mains découvrirent de nouveau cette zone mise à nu et cette fois-ci, ce fut à ses lèvres de s'y aventurer.
Ma respiration s'alourdit pendant ses quelques instants. Petit à petit, mon corps vint à s'enflammer et mes tremblements reprirent de plus belle en montant jusqu'à ma mâchoire.
Et puis je me laissai naturellement emporter...
*
Depuis de longues minutes, j'étais lovée dans les bras de mon copain et je savourais les battements de son cœur, mon oreille posée sur son torse. Quant à lui, ses lèvres caressaient délicatement ma chevelure et je sentais son souffle chaud et reposant sur mon front.
Tout juste après nos ébats, nous étions calés sous la couette, complètement nus. Et sans dire un mot, nous étions restés ainsi, juste à profiter de ce moment de calme et douceur, aussi essentiel que le sexe en lui-même.
Soudainement, ce paisible moment fut interrompu par une sonnerie de téléphone, probablement le sien étant donné le son qui ne me paraissait pas familier. Il se pencha un instant et me dérangea en conséquence pour rattraper son téléphone. Il s'empara également du mien à ma demande.
Nous avions la même notification. Visiblement, la conversation Messenger de notre groupe d'escalade venait tout juste de se réveiller pour proposer une prochaine date.
Immédiatement, une date pendant le week-end fut proposée. Sophie déclina l'invitation, annonçant qu'elle était avec son copain.
— Tu me permets de te taquiner un peu ? me demanda Blaine, un sourire en coin.
— Alors, tu devras en assumer les conséquences.
— Vendu.
Il envoya alors un message pour me provoquer "Et toi Charlie ? Tu abandonnes complètement ton copain ?".
— J'aurais dû m'en douter ! lâchai-je en riant.
— Que voulais-tu que je mette d'autre ? J'étais plutôt bien lancé comme ça.
— Ouais... T'as de la chance de mieux embrasser que mon copain.
Je levai les yeux vers lui pour apercevoir ce petit brin de malice dans son regard. Jamais je ne me serais crue aussi joueuse avec quelqu'un et c'était si satisfaisant, contrairement à tout ce que j'aurais pu croire.
— Tu veux vraiment que je réponde à ta provocation ?
— Je n'attends que ça, rétorqua-t-il, l'air certain.
Il déposa un bref baiser dans mes cheveux tandis que je pianotai ma réponse. Ma réponse fut assez sèche, mais je ne pus m'empêcher d'exploser de rire en la postant.
— "Ne t'en fais pas, je passe bien plus de temps avec mon copain que toi. Calme ton ego", lut Blaine en riant. Je ne sais pas comment je dois le prendre.
— Prends-le comme tu veux.
Il se détacha de moi pour me chevaucher et plongea longuement son regard dans le mien. Ses lèvres se collèrent ardemment aux miennes et mes mains se glissèrent à sa nuque pour me rapprocher de lui.
Et nous oubliâmes cette fausse rivalité un instant pour juste passer un peu de temps, tous les deux, à l'abri des regards et des préjugés de quiconque...