Mes paupières s'entrouvrirent petit à petit et mon regard se posa immédiatement sur Rey. Sa tête était posée contre mon torse, ses bras entrelacés contre moi. Elle était encore dans un profond sommeil et c'était adorable de la voir ainsi. Insouciante.
J'aurais pu m'éclipser et la laisser se réveiller seule. Encore une fois. Je me sentis alors coupable d'envisager cette solution. Surtout après notre soirée assez mouvementée.
Sans l'alcool, peut-être que je ne serais pas autant rentré dans les détails, mais elle était restée et m'avait pris dans ses bras. Elle ne m'avait pas abandonné alors qu'elle avait eu toutes les raisons de le faire... Elle ne m'avait jamais vu comme un monstre. Au contraire.
Ma main, encore posée sur son dos, la caressa lentement. Elle se mit à gémir lentement et je craignais de l'avoir bousculée. Je me trompai et sa main remonta vers mon épaule.
Je passai mes doigts dans ses cheveux. Ses doux cheveux. Au début, je trouvais cette femme mignonne. Peut-être que s'il en était juste resté ainsi à mes yeux, peut-être que je n'aurais pas été aussi amoureux d'elle. Et puis elle avait vu quelque chose en moi... Comme une lumière, une étincelle qui allait éclairer l'obscurité de ma vie.
De nouveau, elle gémit et elle prit quelque temps avant de se rendre compte qu'elle était dans mes bras. Elle ouvrit ses yeux et leva sa tête vers moi, un grand sourire sur les lèvres.
— Ben... T'as dormi ici ? me demanda-t-elle d'une faible voix.
— Je n'allais pas partir. Pas cette fois-ci.
Sa main se posa sur ma joue qu'elle caressa délicatement. Son pouce se baladait sur mon menton, effleurant ma barbe naissante.
— J'étais persuadée que tu partirais...
— Il était hors de question que je t'inquiète, surtout pas après cette soirée.
Un petit sourire se dessina sur son visage puis ses yeux se posèrent un instant sur mes lèvres. Elle prit une longue respiration, n'osant pas faire le premier pas.
— Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? s'enquit-elle.
— Je devrais aller voir mon père... Mais j'ai peur que ce soit totalement fini et qu'il me rejette totalement.
— Je crois pas non. Et si tu veux que je t'accompagne, je peux être là.
Son regard pétillait et elle ne pouvait le détacher du mien.
— Je sais ce que je dois faire, mais je ne sais pas si j'ai la force de le faire, soufflai-je d'une voix lourde.
— Je suis là pour t'aider... On a chacun nos démons, ce côté obscur qui nous pourrit parfois la vie, mais on arrivera à le combattre.
Elle prit ma main dans la sienne, la serrant fermement. Pendant un instant, son visage exprima un brin de tristesse mêlée à de la peine.
— Ben... Rappelle-toi que je suis là pour toi. Et s'il faut que je serre ta main jusqu'à ce que tu en aies mal, je le ferai. On est ensemble maintenant. Tu as été là pour me faire avancer... Alors je serai là pour que tu te rachètes auprès de tes proches. Je te lâcherai pas Ben... Jamais.
Elle resserra sa poigne et mordit sa lèvre inférieure. Ce n'était pas que des mots qu'elle venait de me dire, c'était bien plus. Je le voyais à son épuisement latent.
Mon index essuya une larme qui venait de couler sur sa joue. Puis elle rapprocha ses lèvres des miennes pour m'embrasser d'un doux et lent baiser.
— Je t'aime Ben Solo... Je suis obligée de le reconnaître et ça me tue...
— Moi aussi, je t'aime Rey. Tout simplement.
Je me relevai légèrement et elle enroula ses bras derrière ma nuque.
Même si son maquillage de la veille avait légèrement coulé et qu'un halo s'était formé autour de ses yeux, ça n'entachait pas son regard incroyablement intense et excitant.
Une bretelle de sa robe était tombée et dévoilait son épaule nue. Je la remontai délicatement. Elle me regarda, aux premiers abords assez perturbée, puis elle sourit, comme soulagée.
— Tu n'étais pas obligé, lança-t-elle, un brin amusée.
— Tu es magnifique Rey... Et j'ai vraiment beaucoup de chance de te connaître.
Elle avait fait tellement pour moi en si peu de temps. Surtout, elle avait cru en moi. Peut-être un peu trop aveuglément. Mais elle était sincère dans ses intentions. Elle voulait juste m'aider.
— Toi aussi tu es magnifique, rétorqua-t-elle en passant sa main dans mes cheveux.
Je secouai la tête et elle m'embrassa aussitôt pour m'arrêter. Ses douces lèvres scellèrent les miennes. Juste une manière comme une autre pour me rappeler qu'elle était là.
Ses mains s'accrochèrent à mes cheveux et elle s'acharna sur ma lèvre inférieure. La prenant contre la taille, je la plaquai contre moi. Son baiser reprit de plus belle.
Une de ses mains libéra mes cheveux pour descendre une bretelle de sa robe, toujours cette même bretelle. Puis une autre. Elle dévoila son torse, seulement revêtu d'un soutien-gorge noir.
— Ça va ? l'interrogeai-je entre quelques souffles.
— Oui... Ça va... Ça va terriblement bien.
Un sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'elle m'embrasse de nouveau. Un rapide baiser. Puis elle rit. Un rire éclatant et si doux...
Ses mains se posèrent sur le col de ma chemise et ses doigts commencèrent à jouer avec un bouton.
— Toi, je sens que tu as encore un problème avec ma chemise, la taquinai-je en rapprochant mon visage du sien.
— Je dois avouer que je suis extrêmement faible dans cette situation...
Je la laissai jouer avec mes boutons. Elle défit les premiers, les yeux rivés sur ses mains, comme pour mieux se concentrer.
— Tu crois que je vais te laisser me déshabiller aussi facilement ? le provoquai-je, l'air grave.
Son regard croisa le mien et une mine surprise parcourut son visage. Puis elle sourit simplement, attendant ma riposte.
Ma main se posa sur son cou et je l'embrassai fougueusement, collant mon corps au sien. Puis je l'allongeai sans jamais quitter ses lèvres. Ses jambes enroulèrent les miennes et les pans de sa robe tombèrent sur son bassin.
Elle poursuivit mon baiser en prenant fermement mon visage entre ses mains, mais ce n'était qu'une ruse pour déboutonner le reste de ma chemise.
— Bien joué, susurrai-je lorsque je décollai mes lèvres des siennes.
— Tu croyais pouvoir me résister ? Mais je peux totalement te battre à ce petit jeu...
— Tu es probablement la seule personne contre laquelle j'accepte de perdre.
Elle mordit sa lèvre inférieure et baissa son regard un instant, tout sourire. Ç'aurait pu ressembler à de la gêne pour certains, mais j'y voyais plutôt un brin de fierté. Elle prenait un malin plaisir dans ce genre de situation et ce n'était pas pour me déplaire. Au contraire.
Elle me débarrassa totalement de ma chemise et déposa quelques baisers sur mon torse. Puis ses lèvres revinrent aux miennes.
Elle se releva légèrement et prit une longue inspiration, assez pensive.
— Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je d'une faible voix.
— J'ai jamais vraiment été nue devant toi, rétorqua-t-elle avec un rire gêné.
— C'est pas grave... Prends ton temps. J'ai aucun problème à ce que ça prenne le temps qu'il te faut...
Un tendre sourire se dessina sur son visage et elle caressa délicatement ma joue du revers de ses doigts.
— Même si ça prend des années ? m'interrogea-t-elle, l'air ahuri.
— Ouais... Même si ça prend des années. Je m'en fous. Je suis déjà très heureux de ce qu'on partage actuellement. Alors plus, ça serait juste du bonus... Mais si tu te forces ou que je ne respecte pas ton rythme, ce ne serait qu'un atroce malus.
— Merci...
Sa voix était à peine audible et elle avait détourné son regard un instant, presque honteuse.
— C'est totalement normal... Si on n'est pas un minimum compréhensif l'un envers l'autre, il vaudrait mieux s'arrêter là. Mais j'ai pas envie de ça.
— Moi non plus...
Elle prit mes mains et les enroula dans les siennes. Elle caressa ma peau de ses pouces. Puis elle les approcha de ses lèvres pour les embrasser tendrement.
— Je me sens un peu stupide d'autant hésiter, me confessa-t-elle en fixant mes doigts. Je n'ai pas eu de relations dramatiques... Rien d'extraordinaire non plus. Peut-être une relation plus oubliable qu'autre chose. Alors, pourquoi je bloque à ce point ?
— Ce n'est pas la première fois que tu as besoin de temps... Et je ne pense pas que ce soit lié à ta précédente relation. Regarde tous les clichés que tu as sur une relation... Et tu découvres à peine que beaucoup d'entre eux sont faux.
Elle me prit un peu brusquement dans mes bras et me serra fermement contre elle. Je fis de même. Peut-être qu'elle avait l'impression que je lui apportais beaucoup de choses, mais elle n'avait pas idée à quel point c'était réciproque. Elle avait réveillé quelque chose en moi et j'apprenais à le découvrir de jour en jour.
Notre câlin fut interrompu par la sonnerie de mon téléphone. Par réflexe, nous nous tournâmes vers ce bruit. Je m'emparai de mon téléphone posé sur la table de chevet, assez étonné qu'on cherche à me contacter à ce moment. J'avais comme l'impression que mon instinct me hurlait que quelque chose n'allait pas, alors je ne réfléchis pas à deux fois, abandonnant un moment Rey – à mon plus grand malheur.
Un message de l'hôpital. Ce qui était assez inattendu. Et ce qui l'était d'autant plus était que ça concernait mon père.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Mon père... Il est à l'hôpital.
*
Quelle drôle d'ironie tout de même...
Le jour où j'envisage enfin l'idée de revoir mon père, d'arranger la situation, voilà que je le retrouve à l'hôpital. Vraiment, ironique.
Rey m'avait accompagné sur les lieux et elle tenait fermement mon bras. C'était sa manière de me rassurer, de me faire sentir qu'elle était présente.
Le personnel soignant nous avait brièvement expliqué la situation. Une voiture avait percuté mon père, suffisamment violemment pour qu'il se retrouve dans un état critique. C'était une personne lambda qui l'avait trouvé pendant sa balade. Le coupable avait probablement pris la fuite... Et c'était ce qui m'inquiétait le plus.
Dans cette salle d'attente, j'avais l'impression que le temps tournait au ralenti et je finis par m'asseoir pour reprendre de longues inspirations. Ce fut à ce moment que je m'étais rendu compte que j'étais complètement essoufflé, sans même avoir réellement bougé. Je passai mes mains dans les cheveux et les maintins un instant entre mes doigts, tirant dessus.
Rey posa sa main sur mon épaule et je relâchai mes cheveux pour me tourner vers elle.
— Je me doute que ça ne doit pas aller très bien. Alors si tu veux me parler ou pas du tout, fais comme tu le sens...
— À quel point ça serait ironique qu'il meure maintenant ?
Elle mordit sa lèvre inférieure pour retenir sa peine. Elle ne pouvait même pas me rassurer en me disant qu'il s'en sortirait. Elle n'en savait rien. Moi non plus. Et peut-être que c'était cette incertitude le pire.
— C'était criminel Rey... Complètement criminel.
Elle secoua la tête, perdue par mes mots. Puis ses sourcils se froncèrent quand elle réalisa.
— Parce que la voiture s'est enfuie ?
— Pas que... Parce qu'il y a bien pire derrière moi.
Ce moment absolument tout fluff, on baisse la garde et là bam, la claque ! J'me disais bien que ça allait merder quelque part et que ça allait se passer dans la famille de Ben !
Quelle angoisse ! Fais pas claquer Han maintenant hein ! Pas avant que Ben ne lui dise tout ce qu'il a à dire ! X)
Harper ;____; mon coeur prends en soin s'il te plaît !
On part tellement bien avec eux deux tous mignons, un moment plein d'amour et de tendresse et ça finit sur Han à l'hôpital doux Jésus... Pourquoi ai-je l'intime conviction que tous les problèmes de Ben sont liés à Snoke d'une façon ou d'une autre c'est fou !
J'ai de plus en plus peur pour la suite...
Je fous la bordel à chaque fois, c'est plus fort que moi. C'est naturel. x')
Je ne dirai rien, mis à part que ça va être compliqué.... c:
J'avoue que j'adore écrire leur relation petit à petit, qu'ils apprennent à se découvrir, c'est si doux :3