Mélanger deux fioles dont on a aucune idée de leur effet ne fait jamais bon ménage. L’explosion propulsa Sonia en arrière, tout comme le monstre à fourrure orange. Du sang éclaboussa les murs, l’or vola en éclats. Des gravats s’effondrèrent sur la voie, d’autres tombèrent sur la magicienne, encore au sol.
D’un mouvement de bras, elle invoqua une barrière dorée. Un premier bloc rebondit contre sa surface. Un second la fissura. Son corps la brûlait, l’afflux de poussière rendait sa vue flou. De nouveaux impacts la craquelèrent de part en part, quand soudainement, elle céda.
Il fallut plusieurs secondes de concentration à Sonia pour discerner la barrière violette qui empêchait le plafond de s’effondrer.
— Loin de moi l’idée de te presser, mais si en fait, carrément ! Bouge-toi le cul blondasse !
Le monstre hurla de rage si fort que les cailloux séparant le couloir en deux tremblèrent. Le sol suivit leur exemple.
— Sonia, genre vraiment, bouge-toi !
La barrière magique violette s’affaissa de quelques centimètres.
Un effort difficile lui permit d’écarter plusieurs gravats de son corps quand des mains l’en tirèrent. Ashley l’aida à se relever, une grimace au visage. On n’aurait pu dire laquelle des deux avait le plus besoin d’aide pour marcher, néanmoins elles s’élancèrent vers la lumière, le bras réciproquement autour du cou de l’autre.
— Me… merci, parvint à articuler Sonia.
Des remuements derrière eux attirèrent leur attention, puis entre les débris apparut un museau. Les deux jeunes femmes écarquillèrent les yeux.
— C’est pas vrai, mais il lâche jamais l’affaire.
Les grattements s’accentuèrent, l’or fragmenté s’écartait progressivement des alentours de la rangée de dents, aidé par deux pattes griffues à peine visible entre les espaces.
— Magnez-vous !
La barrière rompit. Les fêlures au plafond se répandirent alors qu’une partie enterrait le petit espace créé par la créature au pelage orange, étouffant ses hurlements de rage. Au passage, il manqua de peu d’écraser les deux demoiselles qui, instinctivement, se retournèrent pour mettre le plus de distance possible entre elles et la malédiction de l’Eldorado.
Une aura violette se répandit le long du couloir, ralentissant l’effondrement des masses d’or, un peu plus rapide à chacun de leurs pas. Elles n’avaient pas le temps d’avoir mal, pas le temps d’être fatigué. La lumière de la sortie approchait, obstruée par une silhouette aux bras tendus dans leur direction. Puis enfin, une dernière bloc s’écrasa dans leurs dos, et elles se retrouvèrent étalées sur le sol en compagnie d’Allison.
— Aie. Vous pouviez pas genre, vous exploser un mètre sur le côté. Là où j’étais pas quoi.
Le visage de la magicienne aux cheveux mauves, envahit de paillettes, ruisselait de sueur. Néanmoins, il souriait.
Sonia lui caressa l’épaule.
— Désolé. Et merci. Merci à vous deux.
Ashley remua sous ses jambes.
— On a qu’à dire qu’on est quitte.
— Moi, tu me dois un verre !
Allison se rendit à quatre pattes jusqu’au magicien blessé, inconscient contre le mur, et passa son bras autour de son cou.
— Calvin aussi m’en doit un, voir deux. Quand on aura soigné ses blessures…
Son sourire se perdit. Beaucoup de sang tâchait son manteau gris, plus encore que quelques instants plus tôt. D’un mouvement rapide, elle dévoila un pot de sous ses pans mauves, l’ouvrit et entreprit d’étaler un peu de sa substance verte gélatineuse sur les plaies de son ami.
Ashley, assise en tailleur, avait beau se tordre le cou, elle ne voyait personne d’autre qu’eux sur la plateforme.
— Où sont Yorick et Ivan ?
— Pas ici, et ce n’est pas une mauvaise chose.
Quelques secondes de pause allongée sur le dos semblaient avoir fait du bien à Sonia. Même si dans son œil gauche, à demi transparent, brillait de nombreux petits points lumineux derrière lesquels se cachait un flux doré.
— J’imagine que la bestiole avec des grosse griffes ne leur a pas donné envie de nous attendre, ironisa Allison. En tout cas, on est pas prêtes de la revoir avant un moment, vu ce qu’elle vient de se prendre sur la gueule.
Elle referma le couvercle de son pot, puis le lança à Ashley.
— Tient, met ça sur tes bobos, après on se tire. J’aimerais pas être là quand elle va trouver un moyen de sortir. Par contre, c’est mort, je retourne pas au Croisement. Avec tous ces crocodiles mutants qui ont filé dans les bulles, hors de question d’y foutre un pied tant que je ne sais pas s’ils ont tous été transformé en sac à main.
Le silence s’abattit. Après quelques secondes, pendant lesquels ses paupières papillonnèrent en fixant le pot entre ses mains, Ashley s’appliqua à répandre sa substance sur son cou, et surtout, sur son flanc.
C’est… plutôt agréable.
Une fois finit, elle le retourna à l’envoyeur.
Des milliers de questions flottaient dans sa tête, la plus criante concernant les événements passés lors de son inconscience. Néanmoins, rien. Pas une ne franchit ses lèvres car le dos de sa main venait de frôler un fil qui lui déclencha un sursaut si soudain que les deux magiciennes se préparèrent à combattre un ennemi leur ayant échappé.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Sonia, raide sur ses fesses.
Ashley attrapa le fil à son ventre, et il s’illumina d’une lueur bleue.
— C’est pas possible ! Qu’est-ce tu fous avec ça ?
Les pupilles dilatés d’Allison lui donnaient une expression comique, comme celle d’un chat émoustillé par un bout de pelote de laine.
— C’est un cadeau du Chasseur, au cas où nous serions séparés, répondit la jeune femme en tapant sur une mèche qui dépassait sur son front.
La magicienne au manteau azur se releva avec grand mal, mais une joie qui surpassait celle de ses traits habituels.
— Mais c’est génial !
— Oui, génial ! confirma Allison sans pour autant sembler le penser.
Un rapide coup d’œil lui permit de déterminer que le fil d’Ariane se dirigeait vers les marches.
— On a plus qu’à s’enfoncer dans la brume des changes-formes et… Je pensais trouver un plan en parlant mais non.
Calvin grogna lorsqu’elle le remit sur pied en même temps que sa propre personne. Son poids les fit vaciller, et après quelques pas laborieux, ils retrouvèrent un équilibre qui n’était presque pas bancal.
— Qu’est-ce qui se passe ?
Le vieux magicien délesta un peu les épaules de celle qui le soutenait.
— T’inquiètes, on va juste aller dans le brouillard des change-forme pour retrouver le Chasseur.
— À quel moment je suis censé ne pas m’inquiéter ?
Ashley tira sur le fil dans le vague espoir d’alerter son compagnon, et le faire rappliquer, mais autant essayer d’attraper un courant d’air pour le câliner. Chacune de ses tentatives se soldait par une dislocation de la lueur bleue avant de retourner à la normale une fois que ses doigts ne la tiraient plus.
Une main se présenta devant son visage.
— Nous devrions nous dépêcher, Ashley.
Lorsque Ashley releva le menton, Sonia lui souriait, comme prête à explorer d’autres mondes.
— Oui. Je… oui. Merci.
La blondinette saisit son poignet, et se redressa en sentant une pointe désagréable au niveau de son ventre.
Le brouillard ne laissait aucun aperçu du sol en contrebas ainsi que des potentiels dangers qui les guettaient. Pourtant, ils posèrent le pied sur la première marche, et les suivantes. Le petit groupe les descendait lentement, l’état physique de chacun ne permettant pas de toute manière une plus grande vitesse.
Les effets de la potion redescendaient, Ashley le sentait. Tous ses os criaient comme enflammés. Bientôt Sonia dut l’aider à avancer. Heureusement, l’escalier ne comptait pas un grand nombre de marches, même si ce nombre semblait accentué par le manque de visibilité.
Le fil d’Ariane demeurait leur seul guide. Autour d’eux, des ombres s’agitaient, des murmures émergeaient en écho :
« Ashley... »
Des visages difformes apparaissaient, disparaissaient. Des cornes perçaient la fumée accompagnées de membres étranges d’apparence malléable et de couleur violette ou bleu nuit.
« Ashley... »
Plus personne n’osait parler. Leurs pupilles scrutaient chaque mouvement, leurs pas se contentaient de progresser alors que ce que renfermait la brume s’enhardissait.
« Viens... »
Sonia débuta timidement sa chanson dans un murmure à peine audible. Son visage, crispé par ce qu’elle entendait dans la brume, brillait plus qu’une étoile lors d’une nuit d’été. Comme chaque autre parcelle de sa peau d’ailleurs.
« Rejoins-nous, Sonia... »
Malgré sa dague, fébrilement tenue entre ses doigts dans un mouvement lent de balancier, le courage d’Ashley fuyait. Le virulent retour de la douleur au niveau de son foie ne l’aidait pas, et les filaments de couleur verte luisant au sein de sa chair, sous la pommade gluante, la préoccupaient autant que les choses rôdant dans les alentours.
« Viens... Viens à nous… »
Des traits familiers émergeaient, s’approchaient plus près que lors de leurs précédentes apparitions. Allison, Sonia et Calvin devenaient perturbés lorsque certaines faces inconnues à sa personne faisaient surface, et quelque chose lui disait que son expression devait se rapprocher de la leur lorsque celle de sa mère apparaissait.
Des mains surgirent. Une poigne à la force phénoménale agrippa son cou, une autre son tee-shirt. Aussitôt, une colonne de feu rougeoya, puis une horrible odeur de chair brûlée monta à ses narines. Sur sa droite, un cri de douleur à quelques centimètres de son tympan le perça. Ashley tomba à plat ventre avant qu’un gémissement n’échappe d’entre ses lèvres.
— Sonia ?
La panique s’emparait de sa voix alors que la fumée devenait plus dense.
Dans son dos, des jurons fusaient en nombre entre ce qui semblait être des formules magiques.
— Rendez-moi mon vieux, allez vous en trouver un autre. Rendez-le-moi ! Rendez-le-moi !
Allison reprit de plus belle ses injures, ponctuées des mots « Ignis purgator ». Sa détresse ne lui augurait rien de bon.
À peine Ashley commença à ramper que ses doigts entrèrent en contact avec une surface poisseuse avant de tomber sur une masse imposante. Instinctivement, la blondinette eut un mouvement de recul qui faillit envoyer valdinguer sa dague.
— Qu’est-ce que…
Sa curiosité reprit le dessus. Elle tâtonna, incertaine de saisir la nature de ce qu’elle touchait. Puis Ashley comprit que sous ses paumes se trouvaient un bras, un peu plus loin, un torse, et qu’un trou se tenait là où aurait dû se trouver le cœur.
Ses mains se retirèrent vivement. Écœurée, Ashley régurgita le peu qu’il restait dans son estomac.
— C’est pas vrai...
Au vu de la corpulence du cadavre, il ne pouvait pas s’agir de Sonia, ou même de Calvin. Cependant, une petite voix à l’intérieur de sa tête voulait en être sûre.
Grâce à un peu de courage et quelques mouvements insistants, la jeune femme parvint à désépaissir la brume. Lors de ce court laps de temps, un tissu marron imprégné de sang se dévoila. Un tissu très proche de celui que portait l’homme ressemblant à un ours.
— Ashley ? Ashley ?
La voix de Sonia fit bondir son cœur.
— Je suis par là, par terre.
— Tu n’es pas blessée ?
Une pensée surgit dans l’esprit d’Ashley.
Et si, comme dans la jungle pour son compagnon, ce n’était pas Sonia mais autre chose qui avait pris sa place ?
Ils n’avaient pas mis au point un code ou un moyen de se reconnaître en cas de séparation. Maintenant, entrer dans ce brouillard sans y avoir plus réfléchi lui semblait idiot.
— N’approche pas.
— Ashley, tout va bien ?
Des bruits de pas se précisaient, la voix se faisait plus forte alors que le nuage s’éclaircissait.
— Ashley, les change-forme ont fuit pour le moment. On doit trouver le Chasseur au plus vite et partir. Je ne pourrai pas les repousser une deuxième…
— Qu’est-ce qui me prouve que tu n’es pas l’un des leurs ?
Le corps d’Ivan se dévoila, du moins ce qu’il en restait. Lorsque Ashley se rendit compte qu’il manquait sa tête, des haut-le-cœur remontèrent dans sa gorge.
— Je… Non, c’est bien moi ! Enfin, Ashley ! Je ne pensais pas que nous serions séparé, l’utilité d’un mot de passe me semblait limitée, surtout que facilement obtenable si nous étions réellement séparé, mais…
— Arrête !
La brume lui offrit un champ de vision suffisant pour dévoiler une silhouette dans un manteau azur. Ashley pointa sa dague dans sa direction. Sonia se figea.
— Par le Créateur, c’est Iv...
— N’approche pas plus.
D’un mouvement, qui étira sa douleur au flanc, Ashley se traîna en arrière sans dévier sa lame de là où se tenait la magicienne. Sa main tremblait, l’incertitude et la peur paralysait son cerveau. Pour l’apaiser, Sonia plaça ses bras en évidence. Ses manches tombèrent jusqu’à ses coudes, et ce fut à ce moment qu’elle se rendit compte que l’un d’eux, le gauche, n’était plus qu’une vague forme transparente animée par une faible lueur dorée.
— Écoute, les change-forme copient l’apparence mais son incapable de reproduire les changements physiologiques en cas de combustion.
Un mouvement rapide de ses doigts fit apparaître une colonne de feu qui s’étouffa dans le brouillard. Aussitôt, son épaule gauche se consuma. Un cri de douleur tira des larmes à ses yeux, larmes qu’elle ne laissa pas couler jusqu’à son sourire.
— Tu vois.
Les bottes de la magicienne, d’une couleur sombre, avancèrent dans sa direction, puis la main pailleté qui lui restait se tendit devant son visage.
— De toute manière, nous sommes encerclés par une meute. Une meute ne prend pas la peine de se la jouer infiltration. Elle te saute dessus, et te croque.
Comme pour appuyer ses propos, Sonia pointa du menton le cadavre d’Ivan.
— Je vois…
Ashley consentit à dévier sa dague avant de saisir sa main. De retour debout, le monde chavira, ses côtes l’empêchaient de respirer correctement. Du bout des doigts, elle toucha ses lèvres. Du sang en coulait, ce qui expliquait le goût de fer dans sa bouche.
Une brève analyse de sa personne lui dévoila que ses affaires étaient presque entièrement tâchées de rouge lorsque des cris la fit sursauter :
— Hey, vous êtes là ? OH ! J’ai vu la colonne de feu, et je vous ai entendu. Les gars, vous êtes où ? Sonia ? Ashley ? N’importe qui ? Même toi Yorick ou cet abrutis d’Ivan ? Les gars ?
Sonia pivota.
— Allison ?
— Yes ! Z’êtes pas tous mort !
Un bref rire nerveux s’échappa de sa gorge. Quelque chose clochait. Son ton enjoué et beaucoup trop enthousiaste renforçait cette impression.
— Allison, tout va bien ?
— Oui. Oui !
Un rire identique se répercuta en écho, puis des pas battirent les pavés dorés.
Plusieurs secondes passèrent avant que des cheveux mauves, accompagnés d’un manteau de même couleur au tissu déchiré, ne se dévoilèrent. La femme semblait exténuée, de nombreuses contusions et entailles marquaient son visage, tout comme des paillettes, plus nombreuse que la dernière fois qu’Ashley l’avait vu.
— Toujours pas de Chasseur ?
Malgré ses pommettes redressées, la magicienne semblait sur le point de fondre en larmes.
— Calvin n’est pas avec…
— Partis ! Ces salopards l’ont emporté. C’est pas grave, je l’aimais pas tant que ça, et puis ça fera plus à partager. C’est dommage, il me devait un verre…
Ses jambes tremblotantes cédèrent, ses genoux entrèrent en contact avec le sol. Pendant l’espace d’un instant, ses traits se tordirent. Puis vint le retour de son sourire crispé.
— Allison, sors une potion.
— Qu… quoi ? Tonic du troll ou...
— Peu importe.
Elle s’exécuta sans comprendre, et présenta une fiole quasi-vide d’un liquide couleur boue. Ses tremblements la firent échapper de sa paume, le verre se brisa. Allison baissa le regard, soudainement envahi par un air sombre.
— ils m’ont pris par surprise…
Sonia s’avança lentement jusqu’à elle, le bras d’Ashley de nouveau en collier autour de son cou. Toute trace de méfiance s’était évaporée de son visage. Arrivée à portée, la masse informe qui dépassait sa manche, supposée être sa main, se posa sur l’épaule de la magicienne au manteau violet.
— Ce n’est pas ta faute…
— Je n’ai pas réussi à les repousser.
Les larmes montèrent à ses yeux sans parvenir à en sortir.
Un grand silence s’abattit, troublé par des murmures. Des murmures de plus en plus proches. Sonia inspecta les alentours de plusieurs mouvements rapides de la tête, certaine de voir apparaître d’ici peu des change-forme.
— Si on reste ici, il sera mort pour rien. Relève-toi, retrouvons le Chasseur et quittons cet endroit.
Elle balaya l’air comme pour balayer sa demande. Des larmes glissaient sur ses joues.
— NON ! Je vais les buter. Un par un.
— Allison… ce n’est pas ce qu’il aurait voulu.
Allison se releva, victime d’un sursaut d’énergie. Cependant, avant qu’elle n’ait le temps de faire le moindre pas, quelque chose attrapa son bras.
— Sonia, laisse…
Ce n’était pas Sonia, mais Ashley, dont le geste l’avait presque conduit vers le sol.
— S’il te plaît, je ne veux plus voir qui que ce soit mourir aujourd’hui.
La bouche de la magicienne s’ouvrit en grand sans qu’elle ne parvienne à faire autre chose que cligner des yeux. Puis, après un temps, son menton se baissa et elle soupira, les joues plus humides que ce qu’elle ne se serait jamais autorisée.
— Ok. Je… oui, tu as raison. Il y en a déjà eu assez.
D’un mouvement, Ashley fit refléter le fil d’Ariane sur l’or des pavés du chemin principal, qu’ils n’avaient jamais quitté. Du moins, jusqu’à présent. Les directives bleutées les en écartèrent pour emprunter des endroits en cuvette, les enfonçant un peu plus dans la brume. Cette dernière retrouvait sa densité, même si des ondulations provenant d’une puissance inconnue l’agitait.
Marcher à l’aveuglette fatiguait leurs nerfs. Des apparitions les harcelaient autant que les chuchotements, toujours plus proches. Au moindre relâchement, des mains tentaient de s’emparer d’eux. Heureusement, Allison les carbonisait avant qu’elles n’aient le temps de les toucher. Cette prouesse lui était possible grâce à l’ingurgitation de la moitié d’une potion bleue à l’odeur sucrée. Celle-ci l’avait rendue insouciante et de bonne humeur, en plus de lui conférer des réflexes surhumain. La magicienne avait également retrouvé une partie de son énergie, énergie qui lui permettait de se déplacer en sautillant et fredonnant.
Ashley ne comprit pas pourquoi Sonia en refusa catégoriquement la moindre gorgée. Grâce à son insistance, celle-ci céda, et fini par lui révéler qu’elle déclenchait des « effets secondaires plus ou moins importants, surtout chez elle ».
— C’est pourquoi je n’en consomme que très peu. Et c’est la même chanson pour presque toutes, pas que pour la potion de Manaboost.
— Je vois.
— C’est pas plus mal, j’ai jamais été adepte de ce genre de tr...
— Et s’il était mort ?
Les deux jeunes femmes tournèrent la tête vers Allison, qui marchait à reculons tout en sautillant.
— Bah quoi ? Ça fait trois plombes qu’on marche et pas de signe du Chasseur.
Aucune ne répondit. Une paroi bleue venait d’apparaître à trois mètres devant elles. Dans une pirouette, la demoiselle aux cheveux violets se retourna en voyant leurs expressions.
— J’ai parlé trop vite ! Youpi ! YOUPI !
Allison y pénétra sans hésiter, Sonia et Ashley ne s’attardèrent pas pour y entrer à leur tour. Le brouillard épais laissa place à l’intérieur d’un dôme où se trouvait, en son centre, assit en tailleur, un homme au long manteau gris-noir. Avant qu’aucune des trois n’ait le temps de réaliser, il se redressa, et dans un demi-tour, dirigea la pointe de son épée en direction de leurs cous.
— Sam !
La voix d’Ashley comme le fil brillant entre ses doigts ne le firent pas abaisser Prison. Ses yeux bleus débordaient d’une rivière de magie dont l’essence fusionnait au plafond à son contact.
— Sam, montre le code. Montre le code comme dans la jungle.
Le visage du Chasseur se détendit, ses épaules s’abaissèrent. Il semblait se relâcher pour la première fois depuis de longues heures. Un sourire parvint même à illuminer ses traits exténués qui n’avaient rien à envier, en termes de paillettes, à ceux d’Allison, occupée à danser sur place une sorte de claquettes.
— Youpi ! On se casse maintenant. On est même pas tous morts et on va être riche. T’as entendu Sonia ? RICHE !
À deux reprises, le saphir de Prison s’illumina, puis il l’abaissa.
— Qu’est-ce qu’elle a celle-là ? On dirait qu’elle a bu une grande quantité de potion de manaboost.
Les lèvres de Sonia s’étirèrent, prémices du retour de son air rêveur et jovial.
— Tout juste !
Ce bref instant d’inattention suffit pour que surgisse de l’extérieur du dôme bleuté une silhouette enveloppée dans un voile sombre.
— Proiectura.
Malgré ses réflexes parfaits, la barrière magique d’Allison ne suffit pas à arrêter la masse blanche qui la propulsa presque en dehors de la zone.
Un éclat doré brilla à l’oeil gauche de l’individu, puis tel un serpent, son bras s’enserra autour du cou d’Ashley alors que le plat de la semelle de sa botte frappait l’arrière du genou de Sonia. Celle-ci, surprise et déséquilibré, s’écrasa au sol après la réception d’un coup de coude en plein visage.
Samuel dégaina son revolver de son holster, Sonia agita ses doigts, encore assise sur les fesses. Cependant, avant qu’ils ne purent tenter plus, l’inconnu raffermi sa prise sur la nuque d’Ashley, après quoi l’index de sa main libre exécuta un mouvement de balancier.
— Non, non, non très chers.
Le voile glissa lorsqu’il rapprocha Ashley de son torse, et un bouc soigneusement taillé suivit par des cheveux noirs coiffés avec la même rigueur se dévoilèrent.
— Si vous voulez revoir votre amie en un seul morceau, je vous suggère de réfléchir attentivement à vos prochaines actions.
Un instruments doré, semblable à une minie longue vue croisé avec un dé à coudre, brilla à l’oeil gauche de Yorick.
— Me donner le Catalyseur pourrait être un bon début, n’est-ce pas Chasseur ?
La mâchoire de Sam se serra, ses sourcils se froncèrent. Sans se préoccuper de la mise en garde, il sortit de sous les pans de son manteau une fiole abritant un nuage de couleur vert. Fiole qu’il inséra à la place du barillet de son arme.
Quand Sonia aperçut la fumée, elle rampa immédiatement aussi loin que possible de Yorick et Ashley, plus terrifiée que si la malédiction de l’Eldorado se trouvait face à elle.
— Je crois que nous ne nous sommes pas très bien compris, très cher.
En plus de resserrer une fois de plus sa prise, le magicien déplaça sa main libre jusqu’à la blessure d’Ashley, et y inséra ses doigts.
La douleur fut telle qu’elle poussa un hurlement sans pouvoir réagir autrement que par des suffocations.
— Je n’ai pas besoin de la magie pour la tuer, un simple mouvement de bras suffit.
— Et ensuite, ça sera votre tour, Yorick. Il n’y aura rien que vous puissiez faire pour empêcher cela.
— Oh vraiment ?
Un sourire étira ses lèvres.
Samuel arma le chien de son revolver, Ashley eut un spasme. Les pupilles de son compagnon arboraient une froideure supérieur à celles du démon au pelage orange.
— Vous parlez à l’homme qui n’a pas hésité un seul instant à condamner une race entière pour le Catalyseur. Croyez-vous qu’une seule et unique vie puisse me le faire abandonner ? Votre stupidité, très cher Yorick…
— Fermez-la.
Sa confiance tout comme son air narquois disparurent de ses traits. Les doigts de Yorick retournèrent dans la plaie d’Ashley, et du sang englué dans des filaments verts en coula alors que ses cris de douleur martyrisaient ses tympans.
Soudainement, sous l’effet de l’adrénaline, la karatéka décala son buste sur le côté, puis figea son coude dans le visage trop parfait de son ravisseur. L’impact fit décoller le petit appareil doré à son œil, la prise du magicien se fragilisa.
Un flot jaune en profita pour extirper Ashley de ses bras tandis qu’un autre les entravait à ne plus pouvoir les bouger. Au même instant, une masse verte et fluctuante, suivit d’une traînée, frôla la jeune femme.
Yorick écarquilla les yeux, ses muscles se paralysèrent. Il n’avait pas entendu la détonation.
Le projectile explosa contre son torse. Sa puissance le propulsa au sol. Avant qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, un nuage le surplomba. Un nuage frétillant qui, tel un essaim, fondit sur lui pour dévorer la camisole dorée. Ensuite, il enveloppa le haut de son corps, s’enroula autour de ses jambes, s’insinua dans ses narines avant de pénétrer dans sa bouche.
Yorick hurla. Il hurla à s’en fracturer la voix. Ses doigts s’agitèrent, mais malgré tout, la nuée verte le recouvra entièrement.
Ashley détourna le regard. Ça ne suffit pas à lui ôter l’image de l’esprit. Même s’il l’avait pris en otage, même s’il l’avait fait souffrir et avait menacé de la tuer, la blondinette n’arrivait pas à s’en réjouir.
Il m’a sauvé aux marches.
Elle voulut se relever, mais quelque chose l’en empêcha. Quelque chose qui venait d’attraper son poignet, et qui tremblait plus que des branches ballottées dans une tempête.
— Ne t’en approche surtout pas. De toute manière… il est déjà trop tard.
Ashley pivota vers une Sonia de nouveau dépourvue de son air rêveur. La terreur dans ses pupilles multipliait ses interrogations, pourtant une seule question franchit ses lèvres.
— C’est quoi cette chose ?
Les secondes passèrent sans l’ombre d’une réponse. Les mots semblaient comme bloqués dans la gorge de la magicienne au manteau azur.
— C’est juste un « détail » oublié de la rébellion atlante. Rien du tout à part ça.
Les deux jeunes femmes sursautèrent, et d’un même mouvement, se retournèrent. Allison se tenait debout, les mains sur les hanches. Son ton, bien que toujours plein de joie et d’énergie, dégageait une certaine lassitude :
— Accessoirement, ça dévore la magie. Autant dire que s’en approcher, c’est pas cool. Mais genre, pas cool du tout. Surtout pour un magicien.
Sans prévenir, sa main se présenta sous le nez pailleté de Sonia. Celle-ci retrouva l’usage de la parole en même temps qu’un peu de hauteur.
— Rien de cassé ?
Un bruit sonore attira brièvement leur attention. Un bruit qui se révéla être le Chasseur qui venait de déclipser le barillet à son revolver pour le remplacer par un plus classique.
— Les pirouettes, je commence à connaître. Je songe à me reconvertir dans un cirque. Peut-être que ça fera marrer Calvin de là où il est.
Ses traits restèrent les mêmes, néanmoins quelque chose changea dans son regard. Cette fois-ci, c’est devant Ashley que sa main s’arrêta pour exhiber un pot aux allures familières.
— Tiens ma blondasse ! Il reste un peu de pommade…
Sa voix se brisa. Durant une seconde, son sourire s’inversa, puis la magicienne laissa tomber le pot entre les doigts d’Ashley avant de s’éclaircir la gorge.
— Quoi ? Pourquoi que vous me regardez comme ça ?
Des larmes brillaient aux coins de ses paupières, néanmoins sa fierté parvenait à les contenir.
Sonia caressa délicatement son épaule.
— Allison…
Allison se détourna.
— Je crois que la potion fait plus effet, je me sens un peu patraque.
Elle s’éloigna, le menton baissé. Ses cheveux mauves cachaient une partie de son visage, quand soudainement, elle se retourna et désigna d’un mouvement vague Yorick.
— Il fait encore un peu de bruit l’autre, et il bouge toujours. On devrait peut-être l’achever.
Tout en étalant abondamment la pommade sur sa blessure rouverte, Ashley consentit à regarder à nouveau dans la direction des faibles gémissements. Il n’y avait plus de fumée, rien qu’un homme recroquevillé sur lui-même.
— Non.
— Non ?
Samuel apparu à ses côtés, son arme n’avait pas quitté son poing. De sa main libre, il fouilla l’intérieur de son manteau pour en extirper une fiole de couleur rouge au liquide épais.
— Bois. La moitié devrait suffire.
— Qu’est-ce que tu comptes lui faire.
— Bois.
— Attend… Sam !
Sa main retourna sous son manteau afin d’en sortir le sceptre de Rê, qu’il lança à Sonia. Cette dernière, surprise, ne le rattrapa qu’en le plaquant contre sa poitrine.
— Pourrais-tu ouvrir un portail pour Chicago ?
— Chicago ? Pourquoi Chicago ?
Comme la plupart du temps, quand on lui posait une question, le Chasseur l’ignora.
Il s’arrêta devant Yorick alors qu’Ashley se remettait difficilement sur ses jambes. Immédiatement fait, elle plaqua ses paumes sur sa plaie. Le reste de ses douleurs à la tête, au cou et aux côtes restaient une bagatelle comparée à la blessure magique.
— Sam, il m’a sauvé. Même si après il a menacé de me tuer…
— Bois !
D’un mouvement rapide du pouce, Samuel arma le chien de son revolver, puis tendit le bras.
— Ne le tue pas, c’est pas nécessaire. La chose avec laquelle tu lui as tiré dessus a dévoré sa magie, c’est exact ? Du coup...
Agacé, son compagnon pivota brusquement la tête.
— Ash, tu as perdu beaucoup de sang. Bois cette foutue potion.
Ashley attrapa le canon de son arme, et écarta la mire de l’ancien magicien.
— Sam…
Son expression la terrifia, pourtant ses jambes ne reculèrent pas.
Avec une lenteur inhabituelle, le Chasseur rangea son revolver dans son holster. Ensuite, il s’empara de la fiole encore scellée entre les doigts de la jeune femme, puis la déboucha avant de l’y repositionner.
— Bois.
Jamais son ton n’avait été aussi froid.
En tremblotant, Ashley porta le liquide jusqu’à ses lèvres, perturbée par le regard glacé de son compagnon qui ne la quittait pas.
— Ash, tu as bien vu de quoi il était capable pour avoir le Catalyseur ?
Sa dernière gorgée passa difficilement dans sa gorge. Sans attendre, elle retourna les restes de la mixture à son propriétaire.
— C’est pas une raison, il n’est plus dangereux maintenant. Je veux pas… il m’a sauvé tout à l’heu…
Quelque chose effleura son bras. Le visage pailleté de Sonia, sur sa droite, arborait une mine triste pourvue d’un timide sourire.
— Le Chasseur à raison. Il est dangereux. Il n’hésitera pas à embrigader une demi-douzaine de magiciens pour vous…
Une agitation brusque dans son dos l’interrompit. Yorick, assit, exécutait des figures complexes d’une vivacité impressionnante. Par réflexe, Sonia s’engagea dans une position défensive et signa à son tour. Cependant, face au manque d’effets après toutes ces gesticulations, la barrière de protection qu’elle avait invoquée se dissipa.
— Non. NON !
Le chef des chasseurs de reliques, ébahit, rechercha autour de lui la moindre étincelle de magie qui aurait pu émaner de sa personne sans en trouver une once. Son visage se décomposa.
— C’est pas possible... C’est pas possible...
Il gratta ses bras, ses poignets avant de retenter encore et encore d’invoquer le moindre petit sort. Rien n’y faisait.
Ses échecs à répétition étiraient les lèvres du Chasseur, dont l’air satisfait en disait long sur ce qu’il pensait.
— Pas si dangereux, hum ?
Ashley haussa les épaules.
— Et alors ? C’est pas comme s’il était le seul à vouloir te trucider pour le Catalyseur.
Sa veine recherche de soutien se révéla rapidement infructueuse. Sonia détourna le regard à peine croisa-t-elle le sien. Quant à Allison, elle fureta proche des parois de la bulle de protection, très préoccupée par sa couleur bleutée.
Un détail attira l’attention de la journaliste. Des gouttes. Des gouttes tombaient de ses joues.
Après un long silence, Ashley parvint à déglutir.
— Si tu le tues, qu’est-ce qui te différencie des monstres ?
L’homme au long manteau gris-noir ouvrit légèrement la bouche, prêt à répliquer, pourtant il ne le fit pas.
— Sam, on n’est pas obligé de toujours tuer.
Yorick choisit ce moment pour se remettre sur pied. Face aux réactions que provoqua ce simple mouvement, ses mains s’agitèrent devant lui.
— C’est bon Chasseur, vous avez gagné.
Même si progressivement, son allure confiante revenait, le choc marquait son visage. Des tics passagers déformaient ses traits, et la paupière de son œil gauche tressautait à un rythme régulier.
— Laissez-moi partir, et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Je ne chercherais pas à vous retrouver ou à vous prendre le Catalyseur. Je le jure.
Il se permit un sourire en coin, une bien bonne idée pour attiser davantage l’animosité que dégageait le Chasseur envers sa personne.
Ashley se mit entre eux deux, une grimace déformant sa bouche.
— Écoute Sam, si nous le revoyons, là, tu pourras… Enfin, tu vois.
Samuel soupira. Le regard suppliant de son amie semblait avoir eu raison de lui.
— Très bien, partons alors. Mais pas question qu’il prenne le même portail que nous.
Le compromis paru satisfaire tout le monde. Le Chasseur fixa Sonia, comme s’il attendait quelque chose. Cette dernière se contenta de le fixer en retour d’un air joyeux.
— Pourquoi Chicago, Chasseur.
Celui-ci expira bruyamment par le nez.
— Nous avons affaire.
La magicienne pencha la tête sur le côté.
— C’est bien ce que je pensais. Tu es sûr que c’est une bonne idée ?
— Je n’ai pas vraiment le choix.
— Peut-être qu’Ashley pourrait rester avec nous le temps que…
— Certainement pas, se révolta la concernée. Je veux l’accompagner.
Ses bras se croisèrent, ses sourcils se froncèrent, son ton ne laissait place à aucune forme de négociation.
Pour une raison inconnue, les joues de Sonia s’empourprèrent. Elle lui adressa un sourire gêné avant de lui toucher l’épaule.
— Tu es libre de faire ce que tu veux, c’est juste que je ne veux pas qu’il t’arrive un truc. Enfin… c’est pas grave. Oublis ce que je viens de dire.
Le sceptre entre ses mains s’envola de ses deux paumes à plat, puis une lumière éblouissante en émana. Petit à petit, il se désagrégea, tout comme les paillettes sur son corps se volatilisèrent. Au fond de ses yeux, un flot doré dansait avant de s’évaporer à peine sorti.
Une fois totalement absorbé, il suffit d’une seconde à la magicienne pour matérialiser une surface ovale grisâtre emplie de geysers. Une seconde de plus permit au portail de s’illuminer, puis de l’autre côté resplendit des immeubles, des écrans géants sur lesquels figuraient des publicités, des lampadaires éteints, le bitume gris de trottoirs ainsi que bien d’autres merveilles de la civilisation.
— En avant ! Allison, viens !
Sonia empoigna Ashley par les épaules, plus radieuse que jamais, afin de l’embarquer à travers la surface magique. La blondinette eut juste le temps de lancer un regard suspicieux en arrière, vers son compagnon, avant de le traverser.
Sans faire davantage attention à son apparence, Allison passa devant le Chasseur, les yeux rougis. Ses pupilles croisèrent les siennes, puis celles de Yorick. Pas un mot fut nécessaire pour qu’elle comprenne. Sa silhouette disparut dans le portail.
— Vous n’allez pas me laisser partir, n’est-ce pas très cher ?
Samuel extirpa lentement son revolver de son holster.
— Vous êtes beaucoup trop dangereux pour que je vous laisse en vie, très cher.
Le chef des chasseurs de reliques, l’expression neutre, ne bougea pas d’un pouce. Sa barbe parfaitement taillée demeurait le seul vestige de ce qu’il était autrefois.
Après un temps, le Chasseur soupira en secouant la tête avant de pointer du menton le voile au sol :
— Sapristi, un voile de Banshee corrompu… Ce que vous avez dû faire pour l’obtenir...
— Pour acquérir de grands pouvoirs, des sacrifices sont nécessaires. Le bien et le mal sont des notions erronées. Ils nous brident alors que le seul fait qui compte, c’est ce qu’on a accompli. N’êtes-vous pas d’accord très cher ?
L’un et l’autre ne se quittaient pas. Le Chasseur leva le bras.
— Vous avez sûrement raison.
Une détonation retentit.
Dans l’ensemble j’ai apprécié l’histoire même si je trouve qu’il y avait un peu trop d’autres personnages de contes, Tom P. Peter P. Hansel et sa sœur, les vampires, les momies, les anges, les dieux, les magiciens et les fantômes. Le seul vrai problème que j’ai trouvé c'est une narration trop longue qui part dans tout les sens, à peine une aventure est fini, on prends une petite potion et c’est reparti.