— Et la reine Garance des Andes ? Qu’en pensez-vous ?
La femme dans le tableau prit un air pensif, ses yeux bleu outremer divaguant vers un coin du cadre, sous le regard attentif de Jade, assise à même le tapis face à la peinture.
— Elle a toujours été très raisonnable, très réservée. Elle n’a jamais pris parti pour l’un ou l’autre de ses voisins, notamment lors des conflits. Par exemple, lors de la guerre entre Percée et Crystallide, elle a mis un point d’honneur à ne pas intervenir. Mais je crois… Oui.
Les prunelles de Jade s’illuminèrent d’espoir tandis que son buste se penchait en avant.
— Oui ?
— Je crois qu’elle accorde une grande importance à sa famille. Son époux et sa fille sont tout ce qui compte à ses yeux. Elle fait partie de ces gens qui se sont retrouvés sur le trône par un concours de circonstances, mais qui n’aurait jamais essayé de l’atteindre autrement. C’est sans doute cela qui fait d’elle une si grande reine.
Le sourire mystérieux de la reine Katherine éblouit presque Jade. Puis son visage s’assombrit et ses yeux clairs perdirent de leur éclat.
— Dites-moi, ma chère nièce… Comment se porte votre mère ?
Jade écarquilla les yeux de stupeur.
— Je… Est-ce une plaisanterie ? s’étrangla-t-elle, s’avançant encore plus vers le tableau. Vous vous enquérez de l’état, la santé de celle qui a orchestré votre mort ?
Un rictus étrange, illisible souleva le coin des lèvres rouges de Katherine.
— Allons, ma chère nièce. L’affaire est tout de même un peu plus complexe que cela. Vous devriez le savoir d’ailleurs, vous qui connaissez si bien votre mère, et moi-même. C’est lorsque l’évidence s’impose qu’il convient de regarder derrière son ombre, pour voir si une autre vérité ne s’y dissimule pas…
Jade fronça ses sourcils de feu, sceptique.
— Si ce n’est pas ma mère qui vous assassinée, alors…
Katherine claqua sa langue d’un air désapprobateur et leva un doigt à hauteur de visage, qu’elle secoua lentement.
— Vous ne posez pas la bonne question, ma chère nièce. Et je ne réponds pas aux mauvaises questions, ajouta-t-elle dans un sourire indéchiffrable. Dites-moi plutôt comment elle se porte.
Jade tourna la tête dans un soupir et posa son regard sur Wanafer qui dormait paisiblement, allongé sur le parquet quelques mètres plus loin.
— Elle va bien, je suppose, lâcha-t-elle avec un certain agacement. Elle a réussi à me confondre et à me faire enfermer. Tous ses désirs sont en train de se réaliser, elle dispose désormais de tous les pouvoirs entre ses mains pour anéantir les Panthères. Alors oui, j’imagine qu’elle se porte plutôt bien.
— Hm, je ne suis pas si certaine que tous ses désirs sont bien en train de se réaliser…
— Ah, vraiment ? railla Jade. Et quel désir demeure inassouvi, selon vous ?
— Ce n’est pas ce que j’ai dit. Ce que je veux dire, c’est que je ne sais pas si son désir est de vous voir emprisonnée.
— Pour quelqu’un qui ne veut pas me voir emprisonnée, je trouve qu’elle a tout de même beaucoup fait pour qu’il en soit ainsi. Vous ne croyez pas, ma chère tante ?
Katherine tendit une longue main dans sa direction en signe d’apaisement.
— Je vois ce que vous voulez dire. Mais encore une fois, je crois que cette question n’est pas celle qui mérite réponse. Ce que veut votre mère est en vérité anecdotique, sans importance. La réelle question serait plutôt : pourquoi le désire-t-elle ?
— Hm… En voilà une bonne question, marmonna Jade d’un air absent, comme pour elle-même. Il apparait assez évident que son but sur le long terme est de garder le pouvoir entre ses mains. Mais pour être parfaitement honnête avec vous, je ne saurais…
Elle s’interrompit au son d’une clé qui tourne dans la serrure. D’un mouvement furtif, elle se propulsa sur ses pieds et fit face à la porte, l’air anxieux. Wanafer se redressa tout aussi rapidement, aux aguets, tandis que Katherine se taisait, redevenant partie intégrante du décor.
Les battants sombres s’ouvrirent dans un grincement interminable.
Lorsqu’une tête aux cheveux blond cendré apparut dans l’embrasure de la porte, elle se figea.
Elle murmura si doucement que seules ses oreilles purent entendre sa supplique.
— Non.
Incapable d’esquisser le moindre geste, elle resta immobile face à la porte. Wanafer se mit à gronder avec une puissance surhumaine, si forte que Jade crut qu’il pourrait faire trembler le palais tout entier. Le loup se plaça entre elle et l’intrus, et elle ne put retenir un soupir saccadé, empreint de panique.
Le Général Ighnar pénétra dans la pièce sans attendre d’invitation, ses yeux jaunes tombèrent immédiatement sur l’immense bête noire qui se dressait face à lui, tous crocs dehors. Il esquissa une grimace.
— Ah, vous avez encore votre chien de garde, à ce que je vois, grommela-t-il, avant d’ajouter, levant les yeux vers la reine, tout sourire. Sinon, comment allez-vous aujourd’hui, Votre Majesté ?
Jade ne s’était pas crue capable de recouvrer l’usage de la parole, et pourtant, l’absurdité, l’invraisemblable lui arracha un mot.
— Pardon ?
Ighnar cligna des yeux.
— Eh bien, je vous demande si vous allez bien. Vous allez bien, n’est-ce pas ?
L’éclat d’inquiétude sincère qui flottait dans les yeux jaunes lui ôta de nouveau toute capacité de parler, et Jade fut secouée par un élan de dégoût, si fort qu’elle ne put s’empêcher de détourner le regard. Elle aurait espéré ne pas voir les pas d’Ighnar qui se rapprochaient du coin de l’œil.
— Dites, vous ne m’en voulez pas pour hier soir, quand même ?
La même vague glacée s’empara de la reine, l’ancrant dans le sol, ankylosant ses membres un à un, comme s’ils étaient scellés dans la glace. Wanafer grogna de plus belle, mais ne bougea pas d’un pouce.
— Il s’agissait d’un échange de bons procédés, rien de plus. D’ailleurs, j’espère que les informations que je vous ai apportées ont pu vous être utiles, Madame la Panthère Noire.
Dans un effort surhumain, Jade parvint à relever la tête à temps pour voir ce sourire édenté se creuser sur le visage d’Ighnar. Un frisson électrifia tout son corps, de ses épaules jusqu’à ses pieds.
— Les… informations ? répéta-t-elle, la voix enrouée.
Ighnar ricana sans grâce.
— Enfin, oui ! Sur le Léopard Blanc, votre bras droit, tout de même.
— Le Léopard Blanc, oui… chuchota-t-elle, baissant les yeux au sol, l’air hagard.
— Au fait, si ça vous intéresse, je pourrais le faire entrer dans cette chambre discrètement, afin que vous ayez une petite conversation, proposa Ighnar, son ton mielleux. Ça vous rendrait service, non ?
— Me rendrait service…
Jade fixait le sol avec une langueur irréelle, hypnotique.
— Eh bien, oui, confirma Ighnar, décrivant un, puis deux pas en direction de la reine. Vous pourriez discuter entre Panthères, fomenter un petit plan, enfin je ne sais pas…
Vidée de toute volonté et de toute force, Jade se sentit néanmoins reculer, comme poussée par un vent venu de nulle part. Wanafer à l’inverse s’avança et laissa échapper un hurlement glaçant. Même Ighnar fut forcé de se détourner de la reine pour placer son attention sur le loup, les yeux écarquillés.
— Dites, vous… bégaya-t-il, incertain. Vous pourriez dire à votre bête de se calmer un petit peu ? Je n'ai pas l'intention de vous blesser, vous savez…
Il plia les jambes légèrement et montra ses deux mains ouvertes devant lui en signe de trêve, mais Wanafer gronda d’autant plus fort.
— Non, je ne sais pas, Ighnar, répondit Jade d’une voix vide. Je ne sais rien. Mais mon ami ici présent a très bonne intuition.
Le général laissa cette fois échapper un rire plutôt nerveux, les bras toujours tendus devant lui comme pour se défendre.
— Allons, Votre Majesté, vous savez que nous pouvons discuter, calmement, comme des adultes. Je vous en prie, dites à votre chien de reculer.
Jade prit le temps cette fois de plonger son regard dans les pupilles jaunes d’Ighnar et prononça le mot qu’elle aurait voulu crier tant de fois.
— Non.
La mâchoire du général se tendit, et soudain, il sembla exploser.
— C’est incroyable, cracha-t-il. Je suis le seul qui accepte de vous voir, après tout ce que vous avez fait. Au roi et au royaume tout entier. Et c’est ainsi que vous me traitez ? Je vous ai proposé mon aide, je pensais qu’on pouvait s’entendre… Mais non ! Personne n’est assez bien pour la grande reine Jade, n’est-ce pas ?
Il fulminait, sa respiration se faisait sifflante, ses joues rougissantes de haine. Il marqua un autre pas en avant, et Wanafer se tendit, puis plia les pattes.
— Qu’est-ce que vous voulez de plus à la fin ? Vous croyez peut-être que le roi Christian vous pardonnera votre trahison ? Le Premier Ministre ? L’Ange des Sourires ? À leurs yeux, vous n’êtes qu’une pourriture dont ils ne savent pas encore comment se débarrasser…
Il décrivit un autre pas en avant, et Wanafer s’élança dans les airs. La bête se jeta sur le général, le plaquant au sol avec force. Ses crocs se plantèrent exactement là où ils avaient arraché la peau la veille, comme si le loup se souvenait.
Un hurlement déchirant trancha l’air.
Puis, la porte de la salle d’eau s’ouvrit. La respiration coincée au fond de la gorge, Jade tourna la tête sur sa gauche dans une lenteur démesurée. Devant la porte ouverte se tenait une haute figure recouverte d’une longue cape de lin gris.
Son cœur rata un battement.
Un capuchon lourd dissimulait le visage de la silhouette.
Une silhouette qui portait la tenue des bourreaux des Ospales.
— Lambert ? demanda Jade, interdite, la voix étranglée.
Sa conviction était aussi puissante que son ton tremblant.
Le bourreau fit tomber son capuchon en arrière d’un geste fluide, et Jade écarquilla les yeux de stupeur. Sous la capuche se cachait un visage angélique, un nez et des traits fins, familiers. Une peau blanche, parfaitement lisse et des yeux d’un bleu envoûtant. Des mèches de cheveux d’une longueur irréelle s’échappait de part et d’autre de la cape, magnifique cascade d’un blond plus clair, plus doré encore que le blé.
Un sourire éclatant s’écrasa sur le visage droit et lumineux, et la jeune fille s’avança vers elle.
— Non, navrée. Je sais que vous aimiez bien Lambert. Il est en vacances.
Jade cligna des yeux à plusieurs reprises.
— Mais vous… Alors, qui êtes-vous ?
— Ah oui !
La jeune fille eut un rire cristallin. Elle ne semblait pas avoir d’âge, ni de réalité.
— Moi c’est Esma, enchantée.
Éberluée, Jade baissa les yeux sur la main tendue de la jeune femme et la serra dans la sienne sans réfléchir. La main était extraordinairement froide, et elle semblait… plus blanche que nature. Elle avait une corporalité éthérée, différente, comme si elle était faite de lumière et non pas de chair. Lorsque la main glissa de la sienne, la reine d’Indeya retrouva un semblant de chaleur.
— Es… Esma ? Attendez. Esma… Esma, l’amie d’enfance de la reine Marina ? Mais que faites-vous ici ? Comment êtes-vous arrivée jusqu’à mes appartements ? Marina ne nous avait pas dit que vous faisiez partie de son cortège. Je croyais que…
— Oh là, oh là ! l’interrompit Esma, levant une main. Ça fait beaucoup de questions à la fois. Laissons Mari’ tranquille, si ça vous pose pas de problème. Elle a assez de soucis comme ça. Et là tout de suite…
Elle laissa sa phrase en suspens et se détourna de la reine, son regard azur tombant sur la silhouette prostrée au sol. Ighnar se tenait le mollet, son visage déchiré par une douleur haletante. Il s’éloignait de plus en plus de l’humain à chaque râle qui s’échappait de sa bouche tordue. Wanafer était dressé au-dessus de lui, prêt à frapper une seconde fois.
— Woah, s’exclama Esma, fascinée. Ça fait beaucoup de sang. Vous ferez gaffe : ça s’imprègne dans le parquet, c’est une vraie galère à nettoyer.
Jade ouvrit la bouche, mais elle ne put répondre car une autre voix prit sa place.
— Esma, que fais-tu ici ? Nous avions pourtant convenu de...
La reine d’Indeya fit brusquement volte-face en direction de la fenêtre, d’où provenait cette voix d’une froideur sans commune mesure.
— Mère ? Mais que faites-vous ici ?
Le regard de diamant de Diane se posa sur sa fille comme si elle la voyait pour la première fois.
— Bonjour, ma fille. Je crois qu’il était décidément temps que j’intervienne, n’est-ce pas ?
— Que vous interveniez ? Mais pour quoi donc ?
Diane haussa un sourcil blanc qui grimpa haut sur son front, avant de porter son regard sur l’homme étalé au sol. Dans ses yeux brillait une étincelle qu’elle n’avait jamais vu auparavant et ne saurait décrire. Les deux femmes étaient désormais penchées au-dessus d’Ighnar comme s’il s’agissait d’une œuvre à admirer…
…Ou une ordure à piétiner.
Wanafer les observait avec une curiosité mêlée de calme, la tête légèrement penchée.
— Cette chose ne peut plus constituer un obstacle, déclara Diane simplement, son regard fait de dédain pur.
— Un obstacle ? demanda Jade, incrédule, s’approchant du petit groupe avec réticence. Mais un obstacle à quoi donc ?
Diane laissa échapper une courte expiration lourde d’agacement et lança un regard sévère vers sa fille.
— Un obstacle à votre pouvoir, évidemment. Combien de fois devrais-je vous le répéter ? Vous ne pouvez pas laisser la peur vous submerger. Toute source de peur doit être annihilée.
Le regard paniqué de Jade vola entre sa mère, l’homme gémissant au sol et Esma, qui avait sorti une longue dague d’argent de l’intérieur de sa cape.
— Toute source de peur… Mais de quoi parlez-vous ? Je ne suis pas…
— Vraiment, oserez-vous le nier ? l’interrompit sa mère, d’un ton glacial. Me croyez-vous assez bête pour ne pas l’avoir compris ?
— Compris…
Diane détourna les yeux de sa fille pour les poser de nouveau sur l’homme à terre. Son regard était aussi inexpressif que si elle était en train d’observer un animal mort sur le bord de la chaussée.
— Je l’ai su dès que j’ai vu sa main posée sur vous. Comment ne pas savoir ? Ce n’est qu’un homme, il ne peut en être autrement.
Jade marqua une pause, les sourcils froncés.
— Attendez. Vous voulez dire que… vous avez soupçonné ce que… qu’il allait faire dès l’instant où j’ai quitté la Table des Dix ?
— Evidemment. Et je n’ai pas été la seule d’ailleurs, en témoigne la présence de ce loup.
La reine d’Indeya accorda un regard rapide, perplexe à Wanafer.
— Vous croyez que c’est Saphira qui l’a envoyé ?
— Il est possible que ce ne soit pas un choix conscient de sa part, mais oui, cela parait fort probable.
Jade hocha la tête l’air pensif. Mais elle n’eut pas le loisir de s’aventurer plus profondément dans ses pensées car la voix joyeuse d’Esma brisa le silence.
— Il est vraiment adorable, n’empêche. On dirait un p’tit chat. ’Fin, non. Plutôt un p’tit chien.
Jade ouvrit de grands yeux ébahis, tandis que Diane lançait un regard perçant en direction de la jeune fille agenouillée près de Wanafer, les doigts entortillés dans sa fourrure.
— Mais… continua Jade, l’air apeuré par la réponse qu’elle s’apparentait à quérir. Pourquoi êtes-vous venue ici ce soir, Mère ? Et qui plus est, accompagnée d’Esma ?
— C’est pourtant évident. Je suis venue m’assurer que cette fois-ci, vous compreniez bien votre leçon.
Jade eut un mouvement de recul instinctif.
— Comment cela ? De quelle leçon parlez-vous ? Ne me dites pas qu’il s’agit d’une autre vengeance motivée par nos… querelles politiques ?
Cette fois-ci, les deux sourcils blancs de Diane se dressèrent haut sur son front de concert.
— Vous faites référence au fait que vous vous avérez être la Panthère Noire ? Bien sûr que non, ne soyez pas ridicule. Je n’ai que faire de votre prétendue identité secrète. Mais il est temps que vous compreniez ce que cela signifie réellement d’avoir le pouvoir.
Diane reporta son attention sur Ighnar et hocha la tête en direction d’Esma qui s’était redressée et s’occupait à essuyer sa dague pourtant étincelante sur les manches de sa large cape.
— Bon, je coupe quoi ?
La reine des Ospales se pinça l’arrête du nez. Pour la première fois, ses traits étaient détendus, sincèrement las.
— Peu importe. Ce qui est nécessaire. Ce qui est… de trop.
Esma poussa un grognement enfantin et leva les bras en l’air.
— Ah non, Diane ! pesta-t-elle, outrée. C’est pas possible, ça ! Ça va encore me prendre toute la nuit...
— Cela m’est égal, claqua Diane. Fais ce que tu dois faire.
Esma poussa un soupir excédé et s’accroupit auprès d’Ighnar qui se tortillait toujours de douleur. Lorsqu’elle leva sa dague au-dessus de son épaule, Jade poussa un cri.
— Attendez ! Mais que faites-vous ? Avez-vous perdu la raison ?
Diane pencha la tête de côté et sur ses lèvres se dessina un sourire déformé par l’arrogance.
— Voyons, ne me dites pas que vous êtes soudainement prise d’un élan d’empathie pour votre agresseur…
— Non, la coupa Jade, secouée par une rage froide. Mais cela ne signifie pas non plus que j’ai envie de le voir souffrir, encore moins sous mes yeux. Je…
Elle s’interrompit, la gorge nouée et détourna le regard. Sa mère en profita pour s’éloigner d’Esma et se rapprocher de sa fille. Elle s’arrêta net lorsqu’elle fut plantée devant elle, à quelques centimètres seulement.
— Vous voudriez plutôt que la souffrance s’en aille, n’est-ce pas ?
Jade leva des yeux voilés vers sa mère, et avec une lenteur agonisante, acquiesça.
Soudain, des bras entourèrent ses épaules et elle se sentir attirée contre le torse de la reine des Ospales. Impuissante, elle se laissa enlacée. Un court instant, elle ferma les yeux et laissa ses mains se glisser dans le dos de sa mère. Elle ignora la sensation des côtes frêles, presque coupantes et du corps cassant qui s’emboitait dans le sien.
Un souffle glacial s’engouffra dans son oreille.
— Mais c’est impossible.
Aussi vite qu’elle fut instaurée, l’étreinte disparut. Elle se retrouva nez à nez avec sa mère, qui tendit une main et caressa lentement sa joue, du bout de ses doigts glacés.
— Néanmoins, ce que nous pouvons faire, c’est faire croire à tous et à toutes… qu’elle n’a jamais existé.
Un cri déchirant retentit.
Jade eut à peine le temps de trouver la silhouette d’Ighnar sur le sol, une main compressée contre son épaule ensanglantée, qu’un éclat argenté brisait sa vision. La lame fondit de nouveau sur lui.
— Mais vous êtes… vous êtes… gémit-il, sa voix éclatée comme du verre brisé, à moitié délirant. Folles… Oui… Des… Dégénérées... Complètement... folles...
— Si vous avez encore le culot – non, la force de dire cela… commença Diane, lançant un regard indifférent en direction de l’homme par-dessus son épaule.
— … C’est que vous nous connaissez pas assez bien ! compléta Esma, tout sourire, alors qu’elle brandissait sa dague en l’air.
La lame s’enfonça dans la chair une troisième fois, faisant naitre un autre hurlement inhumain.
Des gouttes écarlate avaient giclé sur le visage de la jeune fille et sur sa cape, mais elle semblait s’en délecter. Jade tendit une main désespérée vers Esma, mais son geste manquait de force et de conviction.
— Arrêtez. Esma, qui que vous soyez, je vous en supplie, arrêtez. Cet homme est peut-être un monstre, mais nul ne mérite une fin aussi cruelle…
— Quelle compassion, chuchota Diane d’un ton presque rêveur. Comme c’est touchant. J’espère que vous avez conscience que ce n’est pas votre grandeur d’âme qui vous assurera la longévité sur le trône. La terreur seule est la clé de la sécurité.
— Pourquoi me parler de longévité sur le trône ? cracha alors Jade. Vous venez de vous assurer que je n’y remonterai sans doute jamais.
— Bien sûr que vous remonterez sur le trône, objecta Diane, son ton aussi tranchant qu’assuré. Même votre condamnation pour trahison envers le royaume d’Indeya ne suffira pas à vous destituer.
Jade s’interrompit, bouche bée.
— Mais alors… pourquoi tant d’énergie, tant de détermination à m’écarter du pouvoir si vous saviez dès le début que cela ne mettrait pas mon règne en danger ?
Diane marqua une pause, ses yeux de glace engloutissant toutes entières les prunelles émeraude de sa fille.
— Je vous avais tout offert. J’ai tout orchestré pour m’assurer que vous ayez toujours le pouvoir entre vos mains. Je vous ai assuré une place de choix à vie. Reine du pays le plus prospère du Continent… Alors pourquoi, chère fille ? Pourquoi cette rébellion insensée ?
Jade ouvrit la bouche, puis la referma. Et soudain, une étincelle brilla dans ses yeux verts. Un sourire satisfait germa sur ses lèvres roses.
— C’est donc cela. Je vois. Vous n’avez jamais un instant pensé que peut-être, je ne désirai pas le pouvoir. Contrairement à vous.
Diane écarquilla les yeux, presque imperceptiblement.
— Oui, j’ai continué mon combat auprès des Panthères, parce que ce qui m’importe, ce n’est pas de garder le pouvoir à tout prix. Ce que je désire, c’est que la justice existe et prospère, qu’elle appartienne au champ des possibles. Mais avec vous au pouvoir, elle n’est qu’une chimère. C’est la raison pour laquelle je ne pouvais pas vous laisser corrompre le royaume – mon royaume – plus encore qu’il ne l’était déjà. Peu importe si pour cela je dois finir sous la guillotine, ou dans les caniveaux. Je préfère encore le Néant à votre monde aveugle.
La reine des Ospales releva le menton avec une lenteur inquiétante, puis elle hocha la tête dans ce qui ressemblait à tout sauf à un acquiescement. Puis elle se détourna de sa fille et retourna auprès d’Esma. La jeune femme tourna le poignard dans la chair, qui émit un bruit écœurant de glissement gluant, et dans un sourire, elle le retira d’un coup sec du ventre d’Ighnar avant de le tendre à Diane.
Cette dernière prit soin de récupérer la dague par son manche argenté incrusté d’une pierre bleu pâle, et de la tenir éloignée de sa robe de la couleur de la glace.
— Vous n’avez donc pas encore compris, dit-elle d’une voix éteinte. Avoir le pouvoir dans ce monde, c’est assurer son contrôle. Garder le contrôle, c’est assurer sa survie.
Elle empaqueta la dague dans un mouchoir de poche tandis qu’elle marchait lentement jusqu’à sa fille. Arrivée face à la reine d’Indeya, elle posa une main dans le bas de son dos, et délicatement, l’entraina jusqu’au miroir qui ornait le petit boudoir.
Dans le miroir, Jade pouvait voir le corps inerte d’Ighnar qui gisait au sol, baignant dans une rivière rouge, et au-dessus de lui, Esma qui observait son œuvre avec un étrange sourire aux lèvres.
— Les hommes et les femmes ne voient que ce que nous leur donnons à voir, murmura sa mère dans le creux de son oreille. Nous n’avons qu’à choisir. Quelle vérité sommes-nous ? Quelle vérité deviendrons-nous ?
Dans le reflet, Jade aperçut la main de sa mère qui dégageait lentement la dague de son écrin de tissu. Elle fut incapable de bouger, même lorsque Diane saisit sa main droite et y glissa la lame dégoulinante de rouge.
Elle observa avec horreur son propre reflet tenant fermement dans sa main droite la dague qui venait d’arracher la chair et ôter la vie.
Elle tenta de prendre une inspiration, mais c’est un sanglot réprimé qui s’échappa sous la forme d’une inspiration cassée.
Le sang coulait lentement sur sa robe de nuit blanche.
— Je suis sûre que vous vous souvenez de ces mots.
Soudain, elle lâcha ses mains et décrivit un pas en arrière, la laissant seule face à son reflet rouge et blanc.
Son reflet honte et mort.
Ce fut la voix cristalline et chantante d’Esma qui retentit ensuite, comme un dernier coup de poignard.
— Le miroir ne reflète que ce qui lui fait face.
Jade s’immobilisa, comme happée par des souvenirs immémoriaux. Elle ne remarqua pas la reine des Ospales et son bourreau qui s’éloignaient de la scène de crime en direction des portes-fenêtres battant au vent. Sa mère disparut sur le balcon dans un éclat blanc, juste avant la haute silhouette sombre d’Esma.
Jade se laissa tomber sur le parquet sans force ni résistance. La dague émit un bruit sourd lorsqu’elle tomba près de sa main ouverte, inerte.
Elle se laissa embrasser par l’obscurité d’une nuit sans sommeil, et d’un lendemain sans paix.
Le chapitre de tous les vices là, je suis à la fois oméga-frustré et très content. Très content d'une part car bah, c'était bien écrit hein. L'apparition d'Ighnar qui n'avait en soit aucun sens scénaristiquement (c'est mal dit mais je me suis dis "c'est lui qui entre" lorsque ça toque à la porte, puis "non il a déjà fait son crime voyons plus besoin de lui", et bien si, besoin de lui !), mais qui pourtant marche très très très bien. Déjà le perso est fou, je te l'avais déjà dis, mais le fait que ce soit pas un méchant un peu prévisible ça le rend plus intéressant. Et il met de la tension par sa simple présence, c'est assez flippant comment ça marche bien.
Finalement, Diane et Esma, très bon personnages aussi, Esma encore plus héhé, et la conclusion du chapitre est intéressante.
Frustré je suis cependant pour deux choses, Jade qui défend Ighnar. En vrai c'est du 100% subjectif, je sais que c'est ce qui fait que Jade est une bonne personne et une fille quasiment pure sur cet aspect, mais j'avoue qu'en tant qu'adhérant du club des tortionnaires (c'est une métaphore) j'aurais aimé un peu plus d'extase. Tant pis, merci Esma d'exister pour ça !
Deuxième frustration, Ighnar est mort. en tant qu'adhérant du club des tortionnaires (pour l'instant, toujours une métaphore), j'aurais aimé le savoir vivant. Ca aurait été un peu plus drôle et sympa, disons~ Ca aussi c'est subjectif, mais pas que. Quitte à faire que Jade se sente coupable, tu peux appuyer la situation d'Ighnar, parfois la vie est pire que la mort.
Bon mes conseils se basent beaucoup sur du ressenti personnel donc ne les écoute que si ça te plait mdr, ça marche aussi très bien comme ça, et au final ça rend Jade plus pur. Si moi lecteur aurait voulu plus de souffrance, c'est que Jade est effectivement une très bonne fille~
Dernier commentaire, car je reviens après une longue pause, je suis abreuvé de savoir divers, je trouve que ton style est poétique, mais c'est tout. Ta force c'est de faire de jolies tournures de phrases, mais on respire pas "Contesse" à chaque mot, car à part les parties poétiques, c'est juste "bien écrit, sans avoir un point qu'on retient spécifiquement" ;je suppose que c'est absolument normal pour les jeunes auteur et évidemment, je dois avoir le même problème sans m'en rendre compte, mais au moins je remarque un peu la chose, et je te le relève. Franchement, je sais pas trop ce que tu peux faire de cette information car ton style est amplement suffisant pour être intéressant, mais on est peut-être sur une médiane, tant qu'à réfléchir à faire plus, autant le faire. Bref c'était un commentaire en l'air, je verrais un peu pour développer l'idée à force de continuer à lire les chapitres suivants.
Ahah j'adore lire tes réactions mitigées xD
Je suis contente que tu aies apprécié le duo Esma-Diane, je l'aime beaucoup moi aussi ! Comme tu as pu le voir et comme tu pourras le revoir, Esma est assez particulière mais je l'aime beaucoup ^^
Ta fascination pour Ighnar me fait toujours autant rire mais écoute je prends ça pour un compliment, si tu trouves le personnage aussi intéressant c'est bon signe ^^
Sur sa mort, j'ai beaucoup réfléchi et sache (enfin je pense que c'est clair) que sa mort n'a pas pour but de ressembler à une quelconque manière de rendre la justice, à une peine ou une punition, ou en tout pas officielle ni légitime, car ce serait totalement archaïque et erronée. C'est seulement la manière de Diane de régler le problème et on SAIT que Diane ne règle pas toujours (jamais) les problèmes de la bonne manière lol xD
Et je ne dirais pas que Jade défend Ighnar, c'est plus subtil que ça selon moi. C'est pas par pureté non plus, elle ne le défend pas mais plutôt elle demande à Esma d'arrêter son massacre parce que la torture est quelque chose qu'elle ne supporte pas et donc le voir de ses propres yeux la dégoûte profondément, même sur quelqu'un qu'elle hait. D'ailleurs à cet instant-là la victime (Ighnar) est tellement déshumanisée qu'on oublierait presque que c'est lui x)
Et je pense qu'on sous-estime vraiment l'effet psychologique que peut avoir ce genre de violences sur la victime évidemment mais aussi et surtout sur les témoins. C'est pas parce qu'on pense qu'une personne mérite de souffrir qu'on a envie qu'elle souffre et SURTOUT encore moins devant nous, sous nos yeux. C'est très différent ! Beaucoup rêvent de vengeance sanglante mais peu peuvent la réaliser eux-même.
Et je voulais montrer ça à travers les yeux de Jade :)
Aussi la mort d'Ighnar est un point très important pour l'intrigue et le personnage de Diane, un choix qui est très cohérent avec la personnalité de cette dernière également, donc sorry, Ighnar restera mort MDR xD (désolée, te voilà plongé dans des mois de deuil à cause de moi :/)
Alors sur mon style, je vais être franche : je peine à comprendre le sens et l'intention derrière ta remarque ? ^^ Mon style est ce qu'il est, il n'a à peu près rien à voir avec mon expérience d'autrice non plus, il est simplement adapté, réfléchi et choisi en fonction de cette histoire. J'ai trouvé opportun d'écrire cette histoire de cette manière-là avec ce style-là parce que c'est comme ça que je l'ai senti, maintenant si tu le trouves "bien mais sans plus", eh bien j'en suis navrée ^^ Navrée que tu t'en rendes compte que maintenant aussi mdr xD
Mais sache que mon intention n'est pas de complexifier mon style, ni même de le rendre plus élaboré ou alambiqué. Donc je ne cherche pas à "faire plus" comme tu dis ! Et d'ailleurs je ne considère pas que complexifier ou même chercher à mettre de l'originalité à tout prix revient forcément à "un plus". Ce n'est pas toujours le cas et je pense ici que ça me desservirait. L'univers est assez complexe, vaste, les personnages nombreux.
Une écriture "plus" ne ferait qu'ajouter de la matière là où il y en a déjà beaucoup. Cette histoire est rendue vivante plus par mes personnages (je crois) que par mon style, même si on m'en a dit du bien jusqu'à présent ^^
Donc ça me convient très bien comme ça, et je ne compte pas le changer, pas pour cet univers-là en tout cas :)
Merci de m'avoir partagé ton avis cependant, même si effectivement je ne vois pas bien quoi en faire en l'état xD Mais voilà je souhaitais simplement répondre avec mon point de vue là-dessus :)
J'espère ne pas t'avoir blessé ou quoi, ce n'était pas le but, je prends toujours en compte les commentaires, que je les suive ou pas :)
Encore merci pour ton passage et à bientôt <3
Pour la question du style, juste une chose, c'est pas parce qu'un style est plus "toi" que tu dois trouver des mots compliqués, c'est même plutôt l'inverse je trouve, ce qui compte c'est pas les mots dans le style mais la façon d'écrire, donc les tournures de phrases et la singularité du narrateur. Mais au contraire, mettre des mots compliqués ça aide pas a être singulier, juste à être littéraire. En gros la question du style pour dire ça de manière ultra-grossière pour comprendre, c'est comme si tu écrivais comme un très beau lac mais qu'il y a pas de poisson dedans. Mais après oui peut-être que je suis juste pas réceptif, ça joue peut-être ? Bref bref je verrais
Mais ça ne change pas le fond de ma réponse : je n'ai pas pour objectif de modifier mon style ^^ ma narration a sa propre singularité selon certains, même si la tournure des phrases ou le style du narrateur n'est peut-être pas très étonnante ou surprenante selon toi. Mais elle me convient comme ça.
C'est vrai que ce n'est pas une narration très interne, très personnalisée on va dire, mais avec le grand nombre de personnages que j'ai, ce serait trop déstabilisant d'avoir une narration très spéciale pour chaque personnage, ça compliquerait encore plus la lecture je pense.
Mon écriture a pour but de porter mon histoire et les personnages, et les passages poétiques je les réserve pour des scènes très fortes, sinon ils perdraient de leur intérêt et de leur valeur.
Mais j'imagine effectivement que tout ça est une question de goût, donc je ne peux pas y faire grand chose x) je peux juste être navrée que tu n'y sois pas réceptif ^^ mais je sais que d'autres personnes le sont donc je m'en contenterai ! Je ne pense pas que mon lac soit dénué de poisson pour tout le monde :)
Katherine est un peu avare en infos... C'est assez frustrant, j'espère qu'elle se montrera plus loquace dans les prochains chapitres.
Brrr l'entrée d'Ighnar m'a foutu des frissons. Le dialogue qui suit est bien écrit. Malgré la monstruosité du général, tu lui as donné une certaine logique interne. Personnellement, ça m'a encore plus répugné, il parle à Jade comme s'il était son seul ami au monde, c'est insupportable. Très content de voir Esma déchiqueter ce **** (insérer mot au choix).
"la dague qui venait d’arracher la chair et ôter la vie." il est mort du coup ? youpi youpi you. Un stress en moins pour le lecteur, un cauchemar en moins pour Jade !
J'ai bien aimé le passage où Diane chuchote à l'oreille de sa fille "mais c'est impossible". Cette reconstruction morale va être un sacré défi, surtout avec un entourage aussi restreint depuis l'arrestation.
Intéressant personnage d'Esma, en tant qu'assassin de Diane. J'imagine qu'on va la revoir, si tu donnes son nom à ce chapitre c'est qu'elle doit avoir de l'importance.
Petit coup de cœur :
"— Woah, s’exclama Esma, fascinée. Ça fait beaucoup de sang. Vous ferez gaffe : ça s’imprègne dans le parquet, c’est une vraie galère à nettoyer." top 10 répliques du bouquin, je veux rien savoir ! Pas forcément la plus belle ou originale, mais tellement bien placée ! Je ne l'ai pas vue venir ahah
Je poursuis ...
Ahah, j'adore lire tous les commentaires de bonheur/soulagement à la mort d'Ighnar, je comprends tout à fait votre point de vue xD Même si je rappelle : le meurtre c'est mal hein :P
Mais oui, comme tu dis, Esma a un rôle assez important, je te laisse découvrir ça par la suite ;)
Je suis aussi très contente que tu notes la logique (malheureuse) d'Ighnar. Malgré l'horreur de ce personnage, je ne voulais surtout pas créer un personnage bête et juste bon à faire du mal au personnage principal, parce que c'est un peu plus complexe que ça en réalité. C'est vraiment tout un type de fonctionnement/de psychologie qu'on retrouve pas mal encore aujourd'hui, que je voulais aborder avec ce personnage. Personnage qui malgré ses actes n'a rien d'un monstre, c'est (malheureusement) un pauvre humain médiocre qui n'a simplement aucun respect pour autrui (surtout les femmes) et qui croit que tout lui est dû. Et ce type de personnes est bien plus fréquent qu'on le croit x)
Effectivement, tu as raison : la reconstruction de Jade va être un vrai enjeu pour elle, surtout qu'elle n'a pas que ça à se soucier en plus x) Et sa mère n'aide pas franchement, hein, on va pas se mentir ^^
Ahahah, trop contente que t'aies aimé cette phrase, j'avoue que c'était un vrai délire en l'écrivant donc contente qu'elle fasse mouche ! Tu auras l'occasion de le voir à nouveau, mais Esma a beaucoup de phrases comme ça, décalées, insensées xD
Merci encore pour ton commentaire, à bientôt et au plaisir :D
Et kikadit que t'étais pas drôle ;O; ? Moi, je suis pas d'accord èOè !
"— Vous ne posez pas la bonne question, ma chère nièce. Et je ne réponds pas aux mauvaises questions, ajouta-t-elle dans un sourire indéchiffrable. Dites-moi plutôt comment elle se porte." Maha, mais comment elle peut teaser ainsi et ne pas donner la réponse >O<
"La réelle question serait plutôt : pourquoi le désire-t-elle ?" Crache le morceau DIDIOU xD
''D’un mouvement furtif, elle se propulsa sur ses pieds et fit face à la porte, l’air anxieux. " l'air anxieuse, non ?
"Elle murmura si doucement que seules ses oreilles purent entendre sa supplique.
— Non." Argh ! Ah non Alors >OOOOO< Je ne suis PAS D'ACCORD èOé
"Le loup se plaça entre elle et l’intrus, et elle ne put retenir un soupir saccadé, empreint de panique." Oh merci Wanou-chou <3 Protège là bien ;-;
"Le Général Ighnar pénétra dans la pièce sans attendre d’invitation, ses yeux jaunes tombèrent immédiatement sur l’immense bête noire qui se dressait face à lui, tous crocs dehors. " tout* crocs dehors, non ?
"— Eh bien, je vous demande si vous allez bien. Vous allez bien, n’est-ce pas ?" Mais il est sérieux lui ??? Quel culot ToT
"— Dites, vous ne m’en voulez pas pour hier soir, quand même ?" Non mais puis quoi encore, non seulement on t'en veux, mais on te prépare un bûcher mon gars !!!!!
"— Il s’agissait d’un échange de bons procédés, rien de plus. D’ailleurs" PARDON ?! Non, mais t'es juste une raclure !!!
"— Dites, vous… bégaya-t-il, incertain. Vous pourriez dire à votre bête de se calmer un petit peu ? Je n'ai pas l'intention de vous blesser, vous savez…" La ferme. Juste crève et laisse ma Jade tranquille en fait '-' ( oui, il me vénère là XD Il remplit son rôle à merveille du coup x) )
"Il plia les jambes légèrement et montra ses deux mains ouvertes devant lui en signe de trêve, mais Wanafer gronda d’autant plus fort." S'il te plait, Wanou-chou, bouffe-le, fais lui mal surtout !
"— C’est incroyable, cracha-t-il. Je suis le seul qui accepte de vous voir, après tout ce que vous avez fait." Oh non, tu n'est pas le seul et tu va la payer très cher. Je peux faire appel à Hécate pour le faire souffrir 8D ?
"ais non ! Personne n’est assez bien pour la grande reine Jade, n’est-ce pas ?" Beurk, il m'insupporte, me dégoûte, m'horripile, j'ai même plus de mot...
"La bête se jeta sur le général, le plaquant au sol avec force. Ses crocs se plantèrent exactement là où ils avaient arraché la peau la veille, comme si le loup se souvenait." Oh oui, Wanou-chou, OUIIIIIIIIIIII fais le souffrir bien comme il faut èWé !!!!!
" Wanafer était dressé au-dessus de lui, prêt à frapper une seconde fois." Frappe, mort, déchiquète, détruit le jusqu'à la dernière miette Wanou !!!
"— Woah, s’exclama Esma, fascinée. Ça fait beaucoup de sang. Vous ferez gaffe : ça s’imprègne dans le parquet, c’est une vraie galère à nettoyer." Elle m'a fait rire :')
"…Ou une ordure à piétiner." une ordure, une ordure, ne cherchez pas !
"Jade hocha la tête l’air pensif. " l"
"Jade hocha la tête l’air pensif. " l'air pensive, non ?
"— C’est pourtant évident. Je suis venue m’assurer que cette fois-ci, vous compreniez bien votre leçon." qzmls,jùsokgijr je la rajoute au bucher x)
"La reine des Ospales se pinça l’arrête du nez. " l'arête
"— Peu importe. Ce qui est nécessaire. Ce qui est… de trop." Tue le, tout simplement 8D
"— Ah non, Diane ! pesta-t-elle, outrée. C’est pas possible, ça ! Ça va encore me prendre toute la nuit..." Ah mon dieu, j'ai explosé de rire. Comment elle arrive à faire ça. Elle me fait rire dans une atmosphère comme ça, jpp :')
"Mais cela ne signifie pas non plus que j’ai envie de le voir souffrir, encore moins sous mes yeux. Je…" Alors, ma chérie, sous tes yeux, je comprends, mais on veut tous le voir souffrir, alors ne nous enlève pas ça, d'accord ?
"— Mais vous êtes… vous êtes… gémit-il, sa voix éclatée comme du verre brisé, à moitié délirant. Folles… Oui… Des… Dégénérées... Complètement... folles..." Tu t'es vu ? Tu es le plus dégénéré ici et ce n'est que le minimum que tu souffre ainsi èOè
"La lame s’enfonça dans la chair une troisième fois, faisant naitre un autre hurlement inhumain." HELL YAY !!!
"Cet homme est peut-être un monstre, mais nul ne mérite une fin aussi cruelle…" Oh si, il l'a mérité ma Jadou, il l'a mérite !
Alors, je suis contente hein, il a souffert et tout, mais Diane, un peu de compassion pour ta fille >O< ta manière est douloureuseuuuuu ;-; Ma pauvre Jadou....
Juste une question, avec tous ces cris, ça n'alerte personne ? Enfin, moi, je suis satisfaite hein xD Je me délecte de sa souffrance, mais je me suis posée la question ahah.
#needlasuite #déjàenmanque #accrocàtonhistoire #dépendancetotalementassumée
Bon, bah, je n'ai qu'une chose à dire : j'ai hâte de lire la suite 8D J'ai tellement bien fait de passer ce soir <3 Je te jure que si ton livre sort en format papier ( ou autre xD ) je l'achète. Je le veux sur mes étagères nom d'une crêpe !!!
À bientôt, des bisouilles <3
Pour te répondre, c'est Louison qui m'a dit que j'étais pas drôle, si cruelle ouin ouin :'(
Ahah, j'adore ta frustration vis à vis de Katherine xD J'avoue elle est avare en informations, mais qui sait ? Peut-être qu'elle crachera le morceau et dira un jour ce qu'elle sait ? Ou peut-être pas ? xP
Par rapport à tes notes sur "l'air...", en fait on peut écrire les deux :) On peut accorder soit avec l'air, soit avec la personne qui a cet air du coup ouais c'est comme on veut ^^
Eh oui malheureusement Ighnar est sérieux mdr x) En fait, lui dans sa tête il n'a rien fait de mal... Il a pas du tout conscience d'avoir été violent et d'avoir mal agi, c'est sans doute ça le plus horrible et le plus frustrant :/ Ahahah tes réactions à chacune de ses phrases me tuent xD T'es tellement vénère j'adore ! Mais ouais, du coup il joue bien son rôle xD
Et je comprends l'idée de vengeance contre lui, mais en vrai, faire tout ça c'était pas nécessaire xD Ah là là, Diane et Esma, toujours dans l'excès ces p'tites dames xD Puis pauvre Jade, assister à tout ça, elle le méritait pas quoi :/ Encore un traumatisme en plus à rajouter à la liste, lol.
Donc oui, la scène peut être satisfaisante pour le lecteur, mais en réalité c'est même pas une punition parce que Diane ne fait absolument pas ça pour lui faire payer, enfin pas que ^^ Du coup bah... c'était clairement pas la bonne chose à faire ! Le gars va mourir sans avoir vraiment payé pour son crime donc, voilà :/
En effet, tu as raison : faudra que je précise le pourquoi du comment personne n'est alerté ! Pour la petite info, en fait la chambre de Jade est dans une aile du château avec la chambre de Christian, mais le truc c'est que là tout le monde est soit dans la salle à manger, soit les souverains sont retournés dans leurs chambres respectives, et les chambres des invités sont dans une autre aile donc à l'autre bout du château. Donc voili voilou pour l'explication ! Mais t'as raison, va falloir que je précise ça ^^
Et wow. Merci beaucoup pour tous tes compliments et tes petits mots adorables, merci merci t'es si adorablouille <3 Je suis honorée que tu aies envie d'acheter le livre en papier, même s'il sortira sans doute jamais mdr xD
Mais ça me touche beaucoup, tout autant que tes commentaires réguliers et ton enthousiasme pour cette histoire, alors merci beaucoup beaucoup <3
Et merci pour ta note sur "arête", la grosse faute ahah jpp de moi xD
Bisouilles, à bientôt !
(Je vais bientôt passer sur Tempest il faut juste que je trouve un peu de temps ahah ^^)