Caraghon ouvrit les yeux sur l’aube naissante, une étrange angoisse fourmillant entre ses reins, comme les matins précédant une grande cérémonie ou un tournoi de joutes. Il lui fallut un instant pour mettre un nom sur ce malaise.
Tyeltaran.
Et cette chasse à laquelle il ne pouvait décemment pas échapper.
Généralement, les équipées partaient tôt afin de profiter de la fraîcheur encore somnolente du matin pour couvrir le plus de terrain possible ; et quoiqu’il ignorât comment les Eälagoniens s’y prenaient, il doutait que cela fut différent. Le jeune homme se fit violence pour s’arracher à son lit, et, se dirigeant vers sa garde-robe, chercha parmi les vêtements qu’il avait emporté de Makeos ceux qui seraient les plus adéquats. Il opta pour une chemise écrue sous une cotte matelassée, fendue sur les côtés pour faciliter les mouvements. Avec des gestes rendus automatiques par l’habitude, il sangla un ceinturon de cuir autour de sa taille pour y glisser un poignard recourbé. Dans ces vêtements qui lui appartenaient, sans fioritures, ni perles, ni broderies, conçus pour leur praticité avant tout, il se sentait plus à l’aise. Presque assez pour ne pas regretter ce dans quoi il s’engageait.
Il accorda un regard satisfait au miroir, le temps de rassembler les boucles désordonnées de ses cheveux en une natte serrée sur la nuque.
— Ah, messire.
Derrière l’épaule de son reflet, le visage d’Axat se dessinait.
— J’arrive trop tard, je suis navré.
— Ne vous en faites pas, je n’avais pas besoin de vous, le rassura Caraghon en achevant de nouer sa tresse avec un lacet de cuir.
— Vous ne voulez pas manger un peu avant de partir ?
Caraghon rit nerveusement.
— Manger, encore ? Non, vous êtes bien aimable, mais je ne prends jamais rien le matin.
Il parlait avec précipitation, incapable de se débarrasser de la tension dans son ventre, qui n’était pas entièrement dû au jeûne de la nuit.
— Est-ce raisonnable de partir à la chasse sans rien manger ? insista doucement Axat.
— Ne vous en faites pas. J’ai l’habitude.
Les sourcils froncés, il adressa un regard noir à son reflet. Il y avait autre chose. Autre chose que l’appréhension de la chasse.
Il se rappela soudain de la lune claire dans le ciel noir. La voix. L’étrange plénitude de son esprit, dont il gardait la sensation très nette imprimée au fond de ses pensées, sans pourtant arriver à la saisir totalement. Et le vide qui avait suivi le retour du silence dans la cour endormie.
— Axat, est-ce que vous avez entendu cette voix, hier soir ? demanda-t-il en se tournant vers son valet.
— Une voix ?
— Oui… Peu après que vous m’ayez laissé. Une sorte de chant, qui venait de l’extérieur. Je ne suis pas parvenu à comprendre d’où elle venait.
A ses côtés, Axat resta étrangement silencieux. Caraghon sentit la curiosité lui brûler la poitrine, et se surpris lui-même de l’irritation que cette question sans réponse provoquait en lui.
— Vous savez de qui il s’agissait ? risqua-t-il, n’y tenant plus.
— Probablement le prince Lün.
Les sourcils de Caraghon se haussèrent.
— Qui ?
— Le dernier fils du roi, expliqua l’adolescent d’un air incertain. On l’entend chanter ainsi certains soirs, quand la lune est claire.
Ainsi, le roi d’Eälagon avait un troisième fils ? Mais pourquoi n’avait-il pas été présenté ? Personne ne l’avait jamais même seulement évoqué devant lui. Caraghon allait le questionner, mais par la fenêtre, s’élevaient les premiers échos de voix et d’activités du palais qui s’éveillait.
Alors, craignant qu’attendre plus longtemps ne le fasse renoncer, il quitta ses appartements sans insister. Néanmoins, cette conversation demeura dans un coin de son esprit, et il se promit de réclamer des détails dès qu’il le pourrait.
Quand il parvint dans la cour, après avoir miraculeusement trouvé son chemin sans se perdre, il fut accueilli par une brise matinale qui lui pinça la peau, achevant de le réveiller. Tout en enfilant ses gants de monte, assez longs pour couvrir les avant-bras, il avisa sa monture, sellée et harnachée, attachée à un anneau de métal contre la paroi des écuries. C’était une jument des plaines sauvages de Karenas, plus petite de garrot et moins musculeuse que les chevaux eälagoniens ; ses pattes étaient fines et légères, son encolure étroite, taillée pour la vitesse. Caraghon lui caressa les naseaux avec douceur et s’assura que son harnachement était correctement fixé, tâchant de juguler sa nervosité en faisant inutilement jouer les boucles des courroies. Avoir l’air occupé lui donnait au moins une contenance. Il ignorait complètement ce qu’il était censé faire et ce qui allait advenir. Il sursauta presque en entendant la porte des écuries s’ouvrir.
Tyeltaran ressemblait de nouveau au jeune homme insolent qu’il avait vu la première fois dans la salle du trône. Son corps était drapé d’une légère cotte de lin qui laissait ses bras nus, serrée à la taille d’un épais ceinturon ; ses cheveux flottaient librement sur ses épaules, seulement maintenus en arrière par un bandeau de cuir. Il était étonnant de constater à quel point les vêtements pouvaient métamorphoser une personne.
Leurs regards se croisèrent et le prince s’approcha aussitôt, avec aux lèvres un sourire indéfinissable.
— Je vois que vous êtes venu, hîl Caraghon. J’en suis heureux.
— On ne peut décliner une telle invitation, répondit-il en songeant pourtant qu’il avait failli le faire.
Tyeltaran éclata de rire et lui administra une vigoureuse tape sur l’épaule. Derrière lui, un garçon d’écurie sortit en guidant par la bride un grand palefroi noir, sans aucun doute la monture du prince. Caraghon jeta un regard scrutateur tout autour de lui. La cour était quasiment déserte. Quelques domestiques qui vaquaient à leurs occupations ; une lavandière à la tête couverte d’un voile blanc qui remplissait une cruche à la fontaine. Personne d’autre.
— N’y a-t-il… personne d’autre ne prend part à la chasse ? demanda-t-il avec hésitation.
— Non. Exceptionnellement, je n’emmène pas mes gens aujourd’hui. C’est une sortie spéciale, puisqu’il s’agit de mettre à l’épreuve vos faucons incarnats.
— Nous ne serons que tous les deux ?
Il sentit une irrationnelle pointe d’angoisse le saisir à la gorge. Son regard chercha celui du prince, qui arborait un sourire empli d’un enthousiasme presque enfantin.
— Votre Révéré nous a fait cadeau de trois faucons, si je me souviens bien. Un pour moi, un pour vous, et le dernier… Ah, Kanska !
Une silhouette à la taille fine venait de sortir du bâtiment adjacent aux écuries. Ses longs cheveux noirs étaient attachés sur la nuque, et quelques mèches éparses tombaient sur son front, masquant à demi ses yeux. S’avançant d’une démarche chaloupée, elle se planta devant eux et les toisa tour à tour de ses yeux en amande.
— De loin, on vous prendrait pour des jumeaux, prononça-t-elle dans un dejclan maîtrisé, quoique teinté d’un singulier accent chantant.
— C’est juste à cause des cheveux, répondit Tyeltaran avec insouciance. De loin, on me croirait le jumeau de n’importe quel Dejclan. Hîl Caraghon, je vous présente Kanska, la fille du premier veneur et ma plus habile compagne de chasse.
— Vous me flattez, Majesté, laissa tomber la jeune femme sans sembler émue le moins du monde.
Elle dévisageait Caraghon d’un air curieux, et il le lui rendait bien. Plus petite que lui, plus menue, ses épaules étaient cependant fortes, ses jambes légèrement arquées et ses cuisses taillées de muscles saillants par l’équitation. Vêtue comme un homme, elle ne cherchait cependant pas à voiler sa féminité ; il s’en sentit très troublé, presque choqué, mais n’osa faire aucun commentaire.
— Eh bien, hîl Caraghon, ricana Tyeltaran en s’appuyant familièrement contre son épaule, vous ne dites rien ? Seriez-vous muet d’admiration devant notre charmante dame ?
Caraghon se dégagea et recula d’un pas :
— Il me semblait que nous devions aller chercher les faucons ?
— Exactement, lança Kanska d’un ton sévère. Et mieux vaut ne pas trop traîner, ou bien nous serons encore là à la nuit tombée.
Et elle se dirigea vers la tourelle de la volière d’un pas décidé, docilement suivie des deux jeunes hommes. A l’intérieur, il faisait plutôt sombre, la lumière ne parvenant que par des interstices des murs pratiquées en hauteur. Des criaillements et des battements d’aile retentissaient de toute part entre les cages des rapaces. Le maître fauconnier vint aussitôt vers eux à leur entrée. Il s’entretint un bref instant avec Tyeltaran en eälagan, les sourcils froncés avec une visible contrariété ; le prince, qui au contraire affichait une expression enthousiaste, coupa court à la conversation d’un geste de main négligent, avant de faire volte-face avec un sourire satisfait.
— Il paraît qu’ils sont encore très farouches et qu’il ne serait pas sage de les emmener à la chasse aussi vite, expliqua-t-il en revenant vers eux.
— Mais tu as décidé de n’en faire qu’à ta tête, comme d’habitude, conclut Kanska avec un soupir d’exaspération.
— Hé, de quoi te plains-tu ?
— Que tu fonces tête baissée sans tenir compte des avertissements.
— Ah, ne va pas toi aussi me tenir ce genre de discours ! s’exclama Tyeltaran en secouant la tête. Mon frère me sermonne déjà suffisamment à propos de mon comportement d’enfant puéril.
— C’est bien l’une des seules choses où je consens à être du même avis que lui.
Les poings sur les hanches, la jeune femme haussait le menton d’un air de défi, que Tyeltaran essuya avec dédain. Il lui tourna le dos pour se diriger au fond de la galerie où trois cages séparées du reste de la volière étaient alignées. Kanska et Caraghon échangèrent un regard, avant de le suivre.
— Le fauconnier les a mis à l’écart, le temps qu’ils se familiarisent avec la volière, leur apprit le prince sans les regarder. Les laisser avec les autres oiseaux était encore trop risqué, paraît-il.
A l’intérieur des cages, les trois faucons incarnats fixaient sur eux leurs regards méfiants. Le plumage rougeâtre de leur tête et leur poitrine donnait l’impression qu’ils étaient éclaboussés de sang, et leurs immenses serres qui faisaient d’eux de redoutables chasseurs étaient resserrées autour des perches de leurs nichoirs. Ils étaient jeunes, à peine introduits, et n’avaient connu aucune autre main que celle du maître fauconnier de Makeos. Avec ce changement d’environnement, il n’était pas étonnant qu’ils soient encore méfiants, voire agressifs, songea Caraghon à part lui.
— Tyeltaran, tu devrais faire attention, prévint Kanska alors que le prince s’agenouillait près de la cage.
— Inutile de t’inquiéter, je sais tout de même m’y prendre !
— Mets au moins un gant, bougre d’âne !
Sans l’écouter, le prince ouvrit le grillage de la première cage et tendit son bras nu vers le faucon. Celui-ci, cependant, ne bougea pas de son perchoir, se contentant de le fixer de ses yeux jaunes sans bouger d’une plume. Impatienté, Tyeltaran avança brusquement le poing pour tenter de forcer le faucon à s’y percher. L’oiseau irrité battit des ailes, menaçant, avant d’abattre un violent coup de bec en avant.
Tyeltaran siffla de douleur en se rejetant en arrière, une main plaquée sur son avant-bras ; du sang coulait entre ses doigts.
— Tu sais t’y prendre, hein ? se moqua Kanska.
Caraghon retint le sourire de mesquine satisfaction qui lui montait aux lèvres et s’approcha avant que les choses ne dégénèrent. Ses gants de monte étaient moins épais que les gants traditionnels de fauconnerie, mais il estima qu’ils suffiraient. S’agenouillant là où se tenait le prince, il présenta sa main tendue à l’oiseau rétif, en veillant à ne pas le regarder dans les yeux. C’était ce qui les irritait le plus.
— Hîl Caraghon, ne soyez pas stupide, vous aussi vous allez finir écorché, protesta Kanska derrière lui.
Il resta parfaitement immobile. Il attendait que le faucon le sente.
Au bout d’un moment, il sentit les serres tranchantes se refermer sur son poignet à travers le cuir de son gant, presque avec délicatesse. Doucement, il sortit l’oiseau de la cage et lui couvrit aussitôt la tête de son capuchon.
Tyeltaran, qui finissait de bander son bras blessé, lui adressa un regard vexé qui faillit le faire rire.
— Blessé par son propre faucon avant même d’avoir quitté le château, je crois que l’histoire de la chasse n’a jamais rien connu d’aussi ridicule, ricanait Kanska.
— Il ne fallait pas le brusquer, expliqua Caraghon en pinçant les lèvres. Les incarnats ne vous obéiront que s’ils se sentent en confiance avec vous.
— Peut-être auriez-vous pu le dire plus tôt ?
— Peut-être auriez-vous pu y penser vous-même ?
Ils échangèrent un regard noir.
— Je vais essayer de nouveau, décida Tyeltaran en s’avançant.
— Allez-y doucement, recommanda Caraghon avec un peu d’appréhension, en lui tendant un gant de fauconnerie trouvé sur l’une des cages. Et surtout ne croisez pas son regard. S’il vous sent impatient ou en colère, vous n’arriverez à rien.
Il se posta près de lui pour surveiller ses mouvements, ce qui lui valut une œillade courroucée. Quand le prince risqua de nouveau la main dans la cage, Caraghon se retint avec peine de prendre son poignet pour le guider, comme on le faisait avec les novices ; et il regretta qu’un fauconnier dejclan plus expérimenté qu’il ne l’était lui-même ne se soit pas joint à l’ambassade.
— Soyez invitant, mais attendez son bon vouloir, conseilla-t-il à voix basse.
— Comme s’il s’agissait d’une personne à courtiser ? souffla Tyeltaran en lui jetant un regard en coin.
Interloqué, Caraghon laissa échapper :
— Si vous voulez, oui.
Et cela, Tyeltaran sembla le comprendre. Les muscles de son bras se détendirent, sa main ne se présentant plus comme une menace autoritaire, mais comme une proposition. Un instant plus tard, il se tenait debout, faucon au poing ; l’oiseau se laissa docilement couvrir la tête, ce qui était plutôt bon signe. Kanska alla chercher le dernier faucon, sous la supervision attentive de Caraghon. Ces deux-là ne semblaient pas réaliser la victoire considérable qu’ils avaient remporté en apprivoisant ces rapaces si rapidement, songea-t-il avec une pointe de mépris alors qu’ils quittaient la volière.
Il rejoignit sa jument, qui frappa du sabot à son approche, comme pour lui signifier son mécontentement d’avoir été ainsi abandonnée. Il lui flatta longuement les naseaux, avant de mettre le pied à l’étrier. Le faucon en équilibre sur son bras gauche, retenu par les jets serrés entre ses doigts, il se saisit des rênes de sa main libre et pressa les flancs de sa jument pour rejoindre Tyeltaran et Kanska. Quand ils traversèrent la grande cour au trot, un certain nombre de courtisans les observèrent avec curiosité, certains levant la main ou criant un mot sur le passage de leur prince. Celui-ci leur répondait d’un large sourire, qui, cependant, semblait figé.
Les gardes du pont ne leur firent pas de difficulté, pas plus que ceux de la barbacane. Les rues d’Eäran étaient malgré l’heure matinale animées de badauds, de marchands et de charrettes qui encombraient le passage en soulevant des vagues de vitupérations. Caraghon suivait de près ses deux compagnons à travers la cohue, peu accoutumé à traverser de telles marées humaines agglutinées sur le pavé des rues. Heureusement, le palais était érigé en périphérie de la ville, à proximité de la Porte du Fleuve ; il ne leur fallut que quelques instants pour quitter l’enceinte de la capitale.
Au-delà des étendues de champs paysans, la silhouette dentelée d’une forêt se profilait à l’ouest. L’air matinal nimbait de brume l’horizon coloré de verdures et le ciel lumineux. Aux yeux de Caraghon, les dunes dorées nimbées de soleil de Dejclencie étaient un spectacle unique et précieux, mais découvrir les paysages d’Eälagon était une expérience dont il ne pouvait nier le charme.
A peine les grandes portes de la ville franchies, ils s’élancèrent sur un signe de Tyeltaran dans un galop effréné à travers la campagne. Envahi par l’exaltation du moment, Caraghon talonna sa jument, se penchant en avant pour accompagner la cadence de ses longues foulées. Elle parvint bientôt aux côtés du palefroi de Tyeltaran. Quand celui-ci le vit, il lui jeta un regard plein de défi, et accéléra encore. Caraghon le suivit sans peine. A sa droite, il sentait Kanska le talonner, sans néanmoins le dépasser.
Quand ils arrivèrent à la hauteur des premiers arbres du sous-bois, ils ralentirent brusquement. Les chevaux stoppés dans leur élan piétinaient en secouant leur crinière, les flancs encore luisants de sueur.
— Vous êtes bon cavalier, lança Tyeltaran à Caraghon. Je ne m’attendais pas à cela, surtout avec une monture aussi minuscule. Est-ce que tous les chevaux en Dejclencie sont ainsi ?
— Aussi minuscules, vous voulez dire ? tiqua le jeune soldat.
Le prince étudiait sa jument avec un visible intérêt.
— J’imagine que leur poids est un atout lorsqu’il s’agit de galoper.
— C’est une race réservée à la cavalerie légère, expliqua Caraghon du bout des lèvres, une main caressant la crinière soyeuse de sa monture. Ils sont capables de couvrir de longues distances à grande vitesse sans s’épuiser.
— Votre Révéré aurait dû nous en offrir quelques-uns, j’aurais été ravi de les essayer, déclara Tyeltaran avec un sourire en coin.
— Commence d’abord par les faucons, lança Kanska. Tu courras après un autre caprice plus tard.
Ils s’enfoncèrent au trot dans les sous-bois clairsemés, les sabots de leurs chevaux faisant craquer les brindilles et les feuilles mortes. Sous le couvert des arbres, l’ombre était plus fraîche, sans être désagréable ; un vent froid circulait en sifflant entre les feuilles, apportant avec lui de grêles chants d’oiseaux et les milles petits bruits de la forêt. A leurs bras, les rapaces aveuglés et retenus par les jets commençaient s’agiter, sentant déjà la présence de proies potentielles. Les yeux levés vers les cimes touffues, Caraghon fronçait légèrement les sourcils, tout en caressant le sensible duvet de la poitrine de son faucon pour l’apaiser.
— Les incarnats sont dressés au haut vol, précisa-t-il au bout d’un moment. Je ne crois pas que nous devrions les garder plus longtemps encapuchonnés.
— Mais nous n’avons pas emmené de chiens, objecta Kanska en se retournant sur sa selle.
— Ils n’en ont pas besoin. La chasse est un moment que le faucon et son fauconnier partagent ensemble, seuls.
Lâchant les rênes de sa jument, se maintenant en équilibre seulement avec les genoux, il pressait doucement de sa main libre les pattes du faucon crispées autour de son poignet. Le tranchant de ses serres s’enfonçait dans le cuir de ses gants ; pas assez pour lui faire mal, mais il sentait la nervosité de l’oiseau, et cela lui déplaisait. Il songeait avec regret qu’un temps d’accoutumance aurait été nécessaire avant de partir à la chasse avec eux, le temps qu’un lien se crée. Il avait été stupide d’accepter ainsi la proposition de Tyeltaran.
— Lâchons-les, insista-t-il.
Et, joignant le geste à la parole, il libéra son faucon. Celui-ci déploya aussitôt ses ailes, manquant de gifler Caraghon en prenant son envol dans un cri aigu. S’élevant dans les airs, il plana quelques instants à la hauteur des plus hautes branches, avant de piquer vers le sol à une vitesse foudroyante.
Caraghon sauta à bas de sa jument et courut en direction de l’endroit où le rapace avait disparu. Il le retrouva au milieu des fourrés, aux prises avec un lièvre presque aussi gros que lui. Les yeux vitreux, l’animal cessa vite de se débattre et retomba, inerte, entre les serres du rapace.
Le jeune homme posa un genou à terre, tendant la main vers le faucon qui protégeait sa proie, les ailes déployées et le bec en avant. Il lui parla doucement, comptant sur le son de sa voix plutôt que le sens de ses mots pour calmer le rapace, la main toujours tendue. Tenter de lui arracher son trophée de force serait une erreur. Mais l’oiseau était jeune, et quoique farouche, il avait été entraîné ; il finit par le laisser lui prendre la carcasse encore tiède du lièvre. Faucon au poing, Caraghon revint vers ses compagnons pour glisser le lièvre dans le carnier de sa selle.
— Vous auriez pu nous le laisser, s’écria une voix dans son dos.
Tyeltaran affichait une moue boudeuse, mais ses yeux brillaient d’excitation.
— La forêt est assez grande pour nous trois, je crois, répondit Caraghon en souriant discrètement.
— Alors que la chasse commence !
Le temps qui s’égrenait perdaient son sens entre les troncs couverts de mousse et les tapis de fougère dans lesquels se dissimulaient des ornières. L’exaltation fouettait le sang de Caraghon au rythme du moindre de ses gestes, du moindre bruit, du moindre frissonnement de ce qui l’environnait, comme s’il ne faisait plus qu’un avec la forêt entière. Lever le bras pour accompagner l’envol de son faucon, le regarder décrire de lentes courbes au-dessus de lui, avant de fondre en piqué sur sa proie, sans lui laisser la moindre chance. La satisfaction du faucon se liait à la sienne. Cela faisait plusieurs mois qu’il n’avait plus eu l’occasion de chasser, et il réalisait seulement maintenant combien ces sensations lui avaient manquées.
Ils s’étaient espacés les uns des autres afin de laisser du terrain à chacun, mais en veillant à rester à portée de voix. Cela lui avait permis d’éviter de justesse un accident lorsque Tyeltaran avait voulu trop vite retirer la proie des serres de son faucon ; l’accrochage avait laissé des traces sanglantes sur la peau du prince, sous les taquineries de Kanska. Celle-ci en revanche, s’en sortait sans trop de mal – ou du moins, mieux que le prince. Tous deux étaient des chasseurs expérimentés, mais apprivoiser un faucon incarnat n’était jamais une partie facile qui se remportait en une seule journée, Caraghon avait veillé à le leur faire comprendre.
Alors que le soleil décroissait petit à petit au-dessus de leurs têtes, ils opérèrent un lent demi-tour. Tyeltaran les emmena dans une direction en leur assurant qu’il s’agissait du chemin le plus rapide pour rentrer, et ils le suivirent sans discuter. En cours de route, ils débouchèrent dans une petite clairière où chantait le cours d’un torrent, inondée du soleil de l’après-midi.
— A quoi bon se presser à revenir sitôt le gibier saisi ? souffla Tyeltaran en se retournant vers Caraghon, un sourire entendu aux lèvres.
Ils mirent pied à terre. Kanska alla attacher son cheval et celui de Tyeltaran à un arbre.
— Je vais faire un brin de toilette au torrent, annonça celui-ci en désignant les griffures de ses bras et le sang qui tachait sa tunique.
Perchant son faucon à la branche de l’arbre, il ôta ses bottes pour s’aventurer sur les rochers glissants qui bordaient les rives du flot tempétueux.
— Amenez votre cheval, hîl Caraghon, l’interpella Kanska. Il y a encore assez de mou à la longe.
— Je préfère la laisser libre autant qu’elle peut lorsqu’elle est hors des écuries, répondit Caraghon en caressant le flanc de sa jument. Elle a été capturée dans les plaines sauvages alors qu’elle n’était qu’une pouliche, et elle a encore la liberté dans le sang.
Il déposa son faucon sur une branche voisine de celui de Tyeltaran, et prit soin de nouer les jets pour l’empêcher de s’envoler ; ces rapaces n’étaient pas encore prêts à être laissés sans attache, même encapuchonnés, et il préférait éviter d'avoir à répondre devant Laeïos et Lancasia de la perte des cadeaux du roi Révéré à l’Eälagon. Assise sur un tronc d’arbre couché, Kanska le regardait faire en silence, mais il eut l’impression qu’elle cherchait à engager la discussion avec lui.
— Vous vous en êtes bien sortie, pour une première sortie avec un nouveau faucon, admira-t-il en la gratifiant d’un signe de tête.
— J’aime beaucoup la fauconnerie, répondit-t-elle avec un demi-sourire, bien que mon père, qui est premier veneur, n’aie pas apprécié que ma préférence n’aille pas à la courre… c’est Tyeltaran qui m’a emmenée avec lui à la chasse au vol dès que j’ai su monter à cheval, et il m’a initiée. Il adore les faucons.
A quelques distances, leur tournant le dos, accroupi entre les rochers, le prince avait retiré sa tunique et plongeait ses bras dans l’eau en s’éclaboussant vigoureusement.
— Pourtant il a éprouvé plus de difficultés que vous, aujourd’hui, fit remarquer Caraghon presque malgré lui.
— Il y a une vertu que notre bon prince ne possède pas, c’est la patience, lâcha Kanska en riant. C’est… il déteste cette comparaison, mais c’est comme un enfant. Il veut tout, tout de suite, avec passion, avec brusquerie. Et il est capable du pire quand il est frustré.
La tête légèrement penchée sur le côté, elle battait l’herbe des talons comme au rythme d’une mélodie qu’elle seule entendait ; ses cheveux noirs, défaits par la course, bouclaient autour de son visage en adoucissant ses traits. Elle ressemblait presque à une petite fille, et Caraghon trouva quelque chose de touchant à la voir ainsi.
— La fauconnerie telle que vous la pratiquez en Dejclencie est différente, reprit-elle. Vous l’avez élevé au rang d’art. La réputation de vos fauconniers est connue jusqu’ici. Le goût de Tyeltaran pour la chasse au vol n’est pas anodin... Il le tient de sa mère.
— Il y a des choses que le sang transmet, fit Caraghon en s’asseyant sur le tronc à côté d’elle.
— Pas seulement le sang. Il avait sept ans quand la reine est morte ; c’est à partir de ce moment qu’il s’est passionné pour la chasse, et qu’il n’en démord plus.
Elle s’interrompit net, les lèvres pincées, comme si elle se reprochait d’en avoir trop dit.
Tyeltaran revenait justement vers eux, sa tunique jetée sur l’épaule, la peau encore mouillée. Le regard de Caraghon s’attarda malgré lui sur le torse nu du prince, qu’on aurait dit joliment ciselé par un sculpteur amoureux dans du marbre lisse.
Un enfant, vraiment ? Non, un homme, et un homme sacrément bien fait !
— Merci de vous inquiéter, je n’ai pas besoin de soins, claironna le prince. Ces éraflures sont superficielles. Hîl Caraghon, qu’avez-vous ? Vous êtes rouge comme une cerise.
Le jeune homme préféra se taire plutôt que de risquer de proférer une bêtise. A côté de lui, Kanska détourna le regard, les épaules secouées d’un rire silencieux.
Caraghon sursauta quand quelque chose atterrit sur ses genoux, et le rattrapa avant qu’il ne tombe par terre ; c’était une outre de peau, gonflée et visiblement pleine.
— Une bonne rasade de vin pour se remettre de ses émotions, soupira Tyeltaran en se laissant tomber au sol, adossé au tronc sur lequel ils étaient assis.
La tête rejetée en arrière, il adressa à Caraghon un regard empli de malice.
— Il a été produit sur mes domaines de Daneimion. Les vignes sont ombragées par la montagne et le froid des vents du nord. Il est beaucoup plus fort et plus âcre que ceux qu’on vous a fait goûter jusqu’à présent, mais c’est ce qui fait son charme.
— Cependant, je ne vous conseille pas d’en boire trop d’un coup, intervint Kanska en se penchant en avant, les coudes appuyés sur les genoux.
— Vous me croyez fragile, peut-être ? s’offusqua Caraghon.
— Je n’ai pas dit ça… Mais il paraît que vous n’avez pas coutume de boire beaucoup par chez vous.
L’expression candide de Kanska était démentie par son sourire plein de sarcasme ; mais Caraghon, encore grisé par la chasse et le grand air, ne parvint pas à se vexer totalement.
— Nous ne passons clairement pas autant de temps que vous à manger et à boire, rétorqua-t-il plutôt.
— C’est l’incident diplomatique que vous cherchez ? s’exclama Tyeltaran en éclatant de rire.
Lui aussi semblait d’excellente humeur. Caraghon le contempla, étendu contre le tronc moussu, et se prit à le trouver beau. Bien plus que lorsqu’il se chargeait de bijoux à outrance au point de ressembler à un mobilier précieux. Ainsi, la peau découverte et les cheveux librement lâchés, il était… naturel. Simplement.
— Eh bien, vous buvez ? fit Kanska en lui donnant un brusque coup de coude dans les côtes. Si vous n’en voulez pas, faites passer, j’ai soif.
Refusant de passer pour un faible devant eux, Caraghon ouvrit l’outre et but une rasade résolue.
Effectivement, ce vin-là était beaucoup plus fort que tout ce qu’il avait pu goûter jusqu’alors. Il faillit recracher et déglutit en toussant, sous les rires de Tyeltaran, alors que Kanska lui tapotait gentiment le dos.
— Il est un peu rude quand on n’y est pas habitué… Et même quand on est habitué, remarquez. Regardez Tyeltaran, qui en vide des tonnelles depuis qu’il sait tenir une coupe de vin ; cela ne l’empêche pas de finir ivre avant la troisième.
— Hé ! protesta le concerné d’un air faussement outragé. Pour qui tu te prends, exactement ?
— Pour quelqu’un qui tiens mieux l’alcool que toi, espèce d'ivrogne, répondit railleusement la jeune femme.
Et ils partirent à se chamailler avec virulence en eälagan par-dessus Caraghon, qui, ignorant qui prenait l’avantage, tâchait de demeurer le plus neutre possible, en priant pour ne pas servir de projectile sur l’un ou l’autre. L’intempérie ne dura cependant pas, disparaissant aussi soudainement qu’elle était apparue. Kanska prit d’autorité l’outre des mains de Caraghon pour y boire à son tour, la tête renversée en arrière. Quand Tyeltaran tendit la main pour la réclamer, et qu’elle la lui refusa, le jeune soldat craignit qu’une seconde altercation ne survienne ; mais Kanska finit par jeter l’outre tant désirée à la tête du prince, avant de se lever.
Caraghon la regarda s’éloigner de son étrange démarche chaloupée en direction de son cheval, un peu perplexe.
— Oh, j’oubliais que vous ne comprenez pas l’eälagan.
Appuyé de l’épaule contre le tronc, Tyeltaran le fixait avec intensité. Sous la lumière du soleil, ses prunelles chatoyaient comme du cristal.
— Cela me donne l’impression d’être handicapé, soupira Caraghon. J’ignore combien de temps l’ambassade va demeurer ici, mais je ne peux pas rester ignorant de votre langue sur son propre sol.
Il détourna la tête, suivant du regard Kanska qui avait pris quelque chose dans les fontes de sa selle et s’approchait à présent de la branche où étaient perchés leurs faucons.
— Ce n’est pas si grave. Tout le monde ou presque parle dejclan à la cour. C’était la langue à la mode lorsque ma mère était reine. Elle a contribué à insuffler un peu de culture dejclane en Eälagon, et même sa mort n’a pas estompé cela.
La voix de Tyeltaran changea lorsqu’il évoqua sa mère, et ses yeux semblèrent perdre un peu de leur éclat. Soudainement empli de compassion, Caraghon réprima l’envie de passer un bras autour de ses épaules ; mais il ignorait si son geste serait bien accueilli. De toute façon, le prince se reprit très vite, et la mélancolie disparut de son expression. Ses mains jouaient avec l’outre posée sur ses genoux, mais il n’en avait pas bu une gorgée. Un peu plus loin, Kanska offrait aux faucons des lambeaux de chair des proies qu’ils avaient capturées.
Gêné de se retrouver seul avec le prince, Caraghon fit mine de surveiller attentivement sa jument, qui folâtrait à l’autre bout de la clairière, sans cependant faire mine de s’éloigner plus loin qu’il n’était nécessaire pour brouter en paix. Le soleil réchauffait sa peau mouillée de sueur par la course et l’effort. Il se sentait bien.
Ses pensées distraites s’égarèrent du côté de la lune de la nuit dernière, de la voix – de ce prince dont il n’avait jamais entendu parler. Il eut envie de poser la question à Tyeltaran. Mais sa méfiance instinctive lui figea la langue. Si on n’avait jamais mentionné Lün devant eux, probablement y avait-il une raison, et il ne souhaitait pas contrarier qui que ce soit en se montrant indiscret.
— Vous m’avez beaucoup étonné, aujourd’hui, déclara alors Tyeltaran en levant les yeux en sa direction. Je ne pensais pas que vous vous y connaissiez si bien en faucons.
Caraghon aurait pu se contenter d’un sourire, d’un vague remerciement ; mais il sentait l’interrogation dans le regard du prince. Et il ne savait pourquoi, cela lui donna envie de parler.
— Mon père était le premier fauconnier de la cour. S’il n’était pas de sang noble, c’est un poste prestigieux chez nous. Quand j’étais petit, il m’a transmis le goût ancestral des Dejclans pour la chasse et la fauconnerie. Je crois qu’il aurait aimé que je prenne sa place ; il disait que j’en étais capable. C’était mon rêve d’enfant, je ne voyais pas mon avenir autrement. Mais ma mère était une courtisane ambitieuse, et elle préférait me voir dans les ordres militaires. Elle trouvait plus de prestige à un lieutenant des gardes Révérentes qu’à un fauconnier, bien qu’elle en ait épousé un…
Il laissa échapper un rire sans conviction, avant de conclure en secouant la tête :
— Quand mon père est mort, j’avais dix ans ; je n’ai pu que me plier à la volonté de ma mère, et je suis rentré dans les ordres militaires. Je pratique encore la chasse pour le plaisir, mais elle ne sera jamais mon métier.
— Et vous ne le regrettez pas, aujourd’hui ? demanda doucement Tyeltaran.
Caraghon haussa les épaules.
— Je n’ai pas eu le choix. Je préfère ne pas me focaliser sur ce qui serait arrivé si les choses avaient été différentes.
— Je comprends.
Il y avait une sincère empathie dans le regard que le prince lui adressa. Caraghon lui répondit par un sourire absent, alors que Kanska revenait vers eux. Ils ne dirent plus rien, jusqu’à ce qu’un coup de vent ne se lève en faisant bruisser les branches frêles.
Des nuages avaient envahi le ciel, faisant tomber l’ombre sur la forêt. En frissonnant, Tyeltaran enfila sa tunique.
— Nous devrions rentrer, à présent. La nuit tombe vite dès la fin de l’été.
Caraghon tâcha de ne pas se formaliser de la déception qu’il ressentit de le voir se couvrir de nouveau, et évita le regard que Kanska faisait peser sur lui.
Voici mon ressenti à ce stade de la lecture :
- La lecture est vraiment agréable, tu as une véritable plume et c'est un régal !
- Les personnages sont attachants, variés et complexes => on comprend que Caraghon est homosexuel et qu'il en a conscience, car il n'est pas surpris de trouver le prince beau, mais par contre il ne veut pas le montrer, donc on suppose que l'homosexualité est tabou dans cet univers
- J'ai envie d'en découvrir plus sur le monde
- Je suis intriguée par le mystérieux prince Lün
Cependant, j'aurais un reproche à faire. On a lu 6 chapitres, 18000 mots, soit environ 70 pages et tu n'as toujours pas posé l'enjeu de l'histoire. Je veux dire par là : pourquoi Caraghon est-il le personnage principal ? on ne sait pas ce qui l'anime, on ne sait pas ce qu'il veut. Quel est l’événement perturbateur, quel est l'enjeu de ce récit ? Pour moi, il manque quelque chose, le mystère autour du prince Lün et la relation qui se profile entre Caraghon et Tyeltaran ne suffisent pas.
J'aimerais que tu m'accroches à une intrigue, au fil rouge qui va tisser ton récit :)
Ha merde je l'avais pas du tout vu comme ça mais c'est carrément vrai >.< je vire ça tout de suite !
"Un enfant, vraiment ? Non, un homme, et un homme sacrément bien fait !"
En tout cas Axat, il sait beaucoup de choses…
Mais vu qu’il ne dit rien de plus à son sujet, je pense qu’il y a anguille sous roche.
Y a-t-il réellement un troisième fils ? Ou (attention je pars loin), Tyeltaran aurait un dédoublement de personnalité ou la capacité de se transformer en créature fantastique ? oui je pars très loin même
Non je ne sais pas je ne crois pas à ce troisième fils…
Ah et une sortie de chasse à deux ??? mais qu’a-t-il donc comme idée derrière la tête Tyeltaran est louche !
« Vêtue comme un homme, elle ne cherchait cependant pas à voiler sa féminité ; il s’en sentit très troublé, presque choqué, mais n’osa faire aucun commentaire. »
=> Càd ? Qu’est-ce qui dérange Caraghon ? je n’ai pas compris
Je me demande aussi quels sont les liens entre Kanska et Tyeltaran. Ils ont l’air proche et elle le tutoie et ensuite l’épisode de la chasse me confirme qu’ils sont clairement proches.
J’aime bien les petites réflexions de Caraghon au sujet du prince, il n’est pas indifférent à sa personne c’est mignon 😉
"Ah et une sortie de chasse à deux ??? mais qu’a-t-il donc comme idée derrière la tête Tyeltaran est louche !" Maaais non enfin de quoi tu parles 😁😇
Ah oui ça c'est un passage que j'ai rajouté après coup, il faudra que je l'explique mieux : en gros c'est le fait de voir une femme vêtue comme un homme qui le perturbe, mais on reviendra dessus dans quelques chapitres.
"J’aime bien les petites réflexions de Caraghon au sujet du prince, il n’est pas indifférent à sa personne c’est mignon 😉"
Caraghon a envie de nier en bloc que c'est pas vrai et qu'il est totalement indifférent... on va faire semblant de le croire pour lui faire plaisir ^^
« — Manger, encore ? Non, vous êtes bien aimable, mais je ne prends jamais rien le matin. »
Comment Cara juge les pauvres eälagoniens XD
-
L’histoire de Lün m’intrigue tellement ! J’avais deviné qu’il s’agissait de lui grâce aux infos que tu partages sur IG, mais je ne suis que plus impatiente de percer son secret !
-
« — Je vois que vous êtes venu, hîl Caraghon. J’en suis heureux. »
Même Tyel y croyait pas XD
-
Kanska m’intrigue beaucoup ! Elle est drôle, piquante, parle à Tyel sans pincettes ni artifices, ce qui est vraiment rafraîchissant. Hâte d’en découvrir davantage à son sujet !
-
« — Mais tu as décidé de n’en faire qu’à ta tête, comme d’habitude, conclut Kanska avec un soupir d’exaspération. »
« — Mets au moins un gant, bougre d’âne ! »
Respect ! *_*
-
Les prises de bec entre Cara et Tyel m’ont bien fait rire et glousser ! J’avoue que ces deux-là ensemble sont à tomber <3
Je suis toujours archi-fan de tes belles descriptions, mais bon disons que ça sert plus à rien de le préciser. Je me sentais littéralement dans l’action et j’ai savouré le plaisir de découvrir ces lieux inconnus.
« Un enfant ? Un enfant sacrément bien fait… »
*acquiesce vigoureusement* Ahh, Cara !
C’est superbement chouette d’en apprendre plus sur les personnages. Le passé de Cara est très bien introduit et tes dialogues sont si crédibles et naturels que j’en glousse (encore).
Et ça y est, je sens l’alchimie entre ces deux-là venir et c’est super-uper excitant !
Mdr oui il est dans la jugement permanent quand ça parole de manger et de boire lui xD on peut pas être parfait...
Oui j'ai laissé filtrer deux trois trucs sur lui sur insta ;) mais pas grand choses, héhéhé...
Il doit avouer qu'il en était pas certain à 100% xD
Ahlàlà Kanska plaît à tout le monde décidément xD ça va pas lui arranger les chevilles... Mais c'est vrai que ça change, quelqu'un qui DIT les choses sans filtre (et sans subtilité).
Bon en même temps tu as eu un petit aperçu de ce que la vie de couple pourrait donner avec eux, hein ? ;) Mais oui j'ai bien aimé écrire les échanges de ce chapitre !
"Je suis toujours archi-fan de tes belles descriptions, mais bon disons que ça sert plus à rien de le préciser. Je me sentais littéralement dans l’action et j’ai savouré le plaisir de découvrir ces lieux inconnus."
Aïaïaaaaa merciiiii <333
On commence à sentir Caraghon de plus en plus intéressé par le prince (et pas seulement moralement), leurs conversations est moins ardue qu’au début :D
Voici ma liste des suggestions, j’espère que la longueur ne te fait pas peur (pour la plupart ce ne sont que des propositions !).
« – N’y a-t-il… personne d’autre à prendre part à la chasse ? demanda-t-il avec hésitation. »
L’hésitation et la surprise de Caraghon pourraient être accentuées par une rupture avec le début de sa phrase, du style : « N’a y-t-il… personne d’autre ne prend part à la chasse ? » Ce n’est qu’une proposition car la phrase originale fonctionne aussi très bien.
« – Nous ne serons que... tous les deux ? »
J’ai tendance à beaucoup abuser des points de suspension aussi, alors je comprends la tentation de les utiliser souvent, mais là je trouve ça redondant avec sa première hésitation.
« empli d’enthousiasme presque enfantin. »
empli d’un enthousiasme presque enfantin ?
« Et elle se dirigea vers la tourelle de la volière d’un pas décidé, docilement suivie des deux jeunes hommes. »
J’enlèverais le « Et » au début de la phrase.
« et il regretta que l’ambassade n’ai pas compris un fauconnier dejclan plus expérimenté qu’il ne l’était lui-même. »
Je ne suis pas sûre de comprendre cette phrase.
« L’air matinal, encore brumeux, nimbait l’horizon coloré de verdures et le ciel lumineux. »
Je crois également qu’il y a un problème de construction dans cette phrase.
« et il réalisait seulement là combien ces sensations lui avaient manquées. »
Seulement à ce moment, seulement maintenant ?
« S’il n’était pas de sang noble, c’est un poste prestigieux chez nous. »
Je ne suis pas sûre que le connecteur logique soit adaptée au reste de la phrase, car le « s’il » laisse supposer un « tout de même »ou un « pas moins ». Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.
À très vite !
Et contente que la progression te plaise, que ça aille doucement c'est le moins qu'on puisse dire ^^ j'ai un peu peur que la suite se fasse longuette d'ailleurs... m'enfin bref.
Ahah et oui c'est le début des emmerdes pour Caraghon à partir de là xDD même si effectivement, ça leur permet de dialoguer un peu mieux...
T'en fais pas j'ai pas eu peur ^^ et puis tes remarques sont toujours sensées donc je les accueillie avec plaisir !
Pour la phrase « et il regretta que l’ambassade n’ai pas compris un fauconnier dejclan plus expérimenté qu’il ne l’était lui-même. » j'entendais "compris" dans le sens "comporte", il regrette qu'ils n'aient pas emmené un fauconnier de métier avec eux quoi. Je vais peut-être la revoir, c'est vrai que c'est un peu bizarre...
Pour les "et" en début de phrases, c'est un peu de mes nombreux tics, entre les poings virgules et les adverbes xD je pense en virer un certain nombre en réécriture.
"Je ne suis pas sûre que le connecteur logique soit adaptée au reste de la phrase, car le « s’il » laisse supposer un « tout de même »ou un « pas moins »."
Oui je vois ce que tu veux dire, mais j'ai déjà vu des constructions de phrase avec un "s"îl" signifiant "ben que..." alors ça ne m'avait pas gênée à l'écriture... j'y réfléchirai
Bref merci encore !!!
J'attendais le personnage de Kanska pour l'avoir vue sur ton insta, elle est comme j'espérais, j'adore ! Et la façon dont Tyeltaran est un peu différent quand il est en "privé", sans pour autant changer trop radicalement de personnalité, très subtil, très bien fait !
Et Caraghon "rouge comme une cerise" XDD
Ahah et encore plus si tu aimes bien Kanska, c'est un perso dont je suis assez fière j'avoue ^^
Oh merci ! justement j'avais peur de mal amener ce changement de comportement, donc ça me fait très plaisir !
Héhé voui, le pauvre n'était pas préparé à ce qu'il allait voir xD
Merci pour ton passage en tout cas !
Un troisième prince, donc... Où est-il ? o.o Et puis ce nom... Si peu subtil 🙄😜😂
Je trouve la discussion entre Tyel (plus facile que Tyeltaran xD) et Caraghon très touchante ^-^
Et je sens une amitié se dessiner... (même si j'espère autre chose 😜)
J'aime beaucoup Kanska, elle est franche, et c'est UNE FILLE !! Y avait trop de gars pour moi là 😝😂
Et c'est cool que Caraghon ait fait mieux que Tyel, je me sens fière aussi (alors que j'ai rinàvoir là dedans xD)
J'ai hâte de continuer, j'adore ton univers et tes persos <3 (ce commentaire est totalement n'importe quoi xDD)
Hihi on dirait que vous tous, moi compris, êtes en train d'espérer "autre chose" ! ça viendra... ou pas... ;)
Oui moi aussi ça m'a fait du bien de voir une fille débarquer, même si aux dernières nouvelles elle sera la seule nana vivante de l'histoire U.U
Caraghon est vraiment flatté que vous soyez fières de lui mdr xDD
Et t'inquiète j'aime bien tes commentaires n'importe-quoi xDD
J'avais hâte de lire cette chasse au vol et je ne suis pas déçue ^^ Mais commençons par le commencement :
Tu m'étonnes qu'on ne pouvait pas deviner qui était le chanteur vu qu'on ne connaissait même pas son existence xD Il y a donc un troisième prince, que la famille royale tient à l'écart, voire même séquestre, mais à part ça, tout va bien >.> Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a pour que personne n'en parle ? Et quelle est son lien avec la lune ? En tout cas, j'aime son prénom "Lün". Forcément...
J'ai hâte qu'on en sache plus à son sujet =)
Sinon, Caraghon a vraiment tapé dans l'oeil de Tyel ! Et je comprends mieux la surprise du valet. Caraghon est le seul invité du prince ! Si ça, ce n'est pas une preuve de son intérêt, uh uh uh ! Et puis, je note que Caraghon n'est pas insensible à ses charmes, vu comment il le mate lorsque Tyel revient torse nu xD (Mais peut-on le lui reprocher ? Non >.>)
J'ai beaucoup apprécié la discussion qu'ils ont à la fin, quand ils parlent de leurs parents respectifs et de leur enfance brisée trop tôt, en quelque sorte. S'ils en sont déjà aux confidences, je ne me fais plus de souci pour eux. Ils finiront pas devenir amis (au minimum mais amants, c'est mieux ^.<) rapidement. D'autant qu'on sent bien que Tyel taquine Caraghon bien plus qu'il ne se moque de lui !
Sinon, Kanska ! Je pense que je vais aimer cette fille, hi hi ! Elle n'a pas froid aux yeux, elle est franche et elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense. Elle fait une amie de choix pour Tyel qui a bien besoin d'une personne comme elle près de lui pour l'empêcher de faire trop de bêtise sans forcément se montrer moralisatrice. Et c'est moi où elle a remarqué que Caraghon et Tyel s'entendent plutôt bien ? Est-ce qu'elle reniflerait un rapprochement possible entre eux ? Si c'est le cas, j'espère qu'elle les soutiendra >.<
Enfin, tout le passage sur la chasse : Caraghon est celui qui a le plus brillé à ce niveau-là, je suis fière de lui comme si j'étais son père fauconnier xD C'est bien qu'il en remontre à Tyel U.U Et c'est dommage que sa mère ne l'ait pas laissé suivre la voie qu'il aurait voulu... c'est triste pour lui. Mais je compte sur Tyel pour le consoler >.>
Bref ! Je suis toujours aussi conquise par la beauté de ton style, par les personnages, par les réponses que tu nous donnes qui ne font qu'amener de nouvelles questions... je n'ai pas assez de compliments pour toi U.U
Sur ce, je te laisse sur ce commentaire archi fouillis mais sincère x)
Je souhaite tout plein d'inspiration pour la suite (que j'ai hâte de lire) et je te dis à très vite !
Natsunokaze
Et moi j'avais hâte de lire ton commentaire j'avoue ^^
Oui, là même avec l'imagination la plus fertile c'était pas possible de le deviner je crois xD et pour toutes tes questions, ben en fait... faut lire la suite pour comprendre. Voilà, c'était tout pour moi.
Ahah et oui son prénom est une drôle de coïncidence hein ? x)
Héhé oui ils sont pas subtils les deux cocos, si c'est pas malheureux ^^ et non on ne peut pas en vouloir à Caraghon de mater j'imagine, en visualisant la scène quand je l'écrivais j'avoue que j'avais bien envie d'être à sa place xD
Hééé oui, amis ou plus... mais peut-être que ça sera plus compliqué que prévu... ;)
Je commençais à me demander si tu avais remarqué Kanska mdr. Je suis contente que tu l'aimes bien, outre le fait que c'est à l'ordre d jour le seul perso féminin vivant de cette histoire (shame on me T_T) je m'éclate beaucoup avec elle !
Et oui, c'est possible qu'elle ai tout grillé, mais vu comme ils sont discrets aussi c'était pas si difficile XP
Et Caraghon est super content que tu sois fière de lui x) oui, il a brillé parce qu'il s'y connait alors il en profite pour se la péter un peu uhu, mais on lui en veut pas ! Et j'avoue que c'est pas sympa de la part de sa mère, mais bon...
Et merci vraiment vraiment beaucoup, tes compliments me font hyper plaisir, d'autant plus que tu écris magnifiquement toi aussi alors ça a encore plus de valeur pour moi <3
Et t'en fais pas, j'adore tes commentaires "fouillis" ^^
J'espère que la suite te plaira tout autant !!! (à chaque chapitre j'ai la pression qui monte mdr) Bisous et à très vite j'espère !
Je me doute que ça sera plus compliqué que prévu de les voir heureux ensemble, ces deux-là ! Mais je les soutiens à fond U.U Tu peux compter sur moi pour voir des sous-entendus partout, même là où il y en aura pas, tant que ça confirme le Tyel/Caraghon xD (Va falloir leur trouver un nom de ship, d'ailleurs U.U)
La pauvre Kanska... En même temps, tu me la présentes entourée de Tyel et Caraghon et moi, entre elle et deux beaux gosses absolument shippable (oui, j'invente des mots) et bien... je ne vois qu'eux >.> C'est donc de ta faute...
Et il n'y a pas de honte à avoir. Mes personnages féminins principaux sont tous morts xD Donc bon... >.>
Bref, je ne t'ennuis pas plus longtemps !
À bientôt !
Natsunokaze
Alors on sait maintenant qui est le prince de Lune, le troisième prince méconnue.
J'adore Kanska, un peu d féminité dans ce royaume d'homme. Le trio de chasse était sympa ! On découvre toujours un peu plus Caraghon qui se montre patient, à l'écoute, prévoyant et intéressé par le torse nu du prince :p.
Déciment tu t'y connais en chasse, ça m'a donné envie d'avoir un faucon XD... Bon, au mieux j'irais au puy du Fou quoi mais voilà, juste pour te dire que tu as bien décrit ta partie de chasse. XD
Yes, on parle enfin de lui ^^
Oui moi aussi ça m'a fait du bien de voir arriver un perso féminin mdr, je me suis rendu compte qu'il n'y en avait pas beaucoup dans cette histoire ^^
Ahah ton énumération des qualités de Caraghon m'a fait rire, surtout le dernier XDD
C'est cool si ça donne l'impression que je m'y connais XD j'ai passé pas mal de temps à chercher des lexiques de matériel de chasse et des vidéos de fauconniers avec leurs oiseaux... et moi aussi maintenant j'ai envie de tester pour de vrai ^^ les dangers de l'écriture !
Oui pour la chasse j'ai envisagé de faire tout foirer mais je me suis dis que ce serait plus sympa de leur laisser ce petit succès xD et je ne me considère pas comme une experte en chasse au vol alors j'ai préféré éviter de risquer de raconter des conneries sans faire exprès ^^
Et pour le chant effectivement, la réponse n'en est pas vraiment une, mais d'autre explications arriveront à l'avenir ;)
Merci pour ton passage !
Je comprends l'image autour de "j'ai l'impression d'être handicapé" mais dit comme ça dans un soupir, ça donne pas une très bonne image du handicap et comme je suis handicapée, je trouve ça un peu vexant (après comme j'ai dit, je comprends l'image et le personnage peut très bien s'en taper (genre on peut écrire des personnages qui partagent pas notre vision des choses comme écrire un personnage sexiste quand on l'est pas pour donner un exemple), je précise au cas où).
Ah... effectivement je n'avais pas du tout vu les choses sous cet angle ^^ Là il veut juste dire qu'avoir ce train de retard l'agace.
Merci pour ta remarque, je ferais attention !