Sans demander notre reste, nous nous éloignons le plus vite possible de nos poursuivants. J’ignore combien ils sont. Soudain, Elena s’arrête net dans son élan. Je manque de peu de lui rentrer dedans. Elle se retourne vivement vers moi.
- Je ne peux pas abandonner Isis ici ! s’exclame-t-elle avec une voix où pointe la détresse.
Je pense tout de suite à Nikolaï. Malheureusement, nous ne pouvons plus rien faire. J’entends le martèlement des bottes qui se rapproche. Je pose ma main sur le dos d’Elena pour la forcer à se remettre en marche. Je parviens à grande peine à ravaler la douleur que m’impose mon choix.
- Nous n’avons plus le temps pour ça, Elena. Ils sont à nos trousses.
Comme pour confirmer mes propos, on nous ordonne de nous rendre. Nous n’y prêtons pas attention.
- On utilise la sortie de secours ? me demande ma partenaire à mes côtés.
- Elle se ferme quand l’alarme se déclenche, annoncé-je puis rajoute après avoir réfléchi à un plan. On va passer par la cour centrale.
Une expression de stupeur apparait sur le visage d’Elena.
- Tu es fou ? Ils vont nous tomber dessus dès que l’on y sera.
- C’est la meilleure solution. Le centre de soin se trouve à l’opposé de la cour. Avec un peu de chance, les autres soldats seront trop concentrés sur les rebelles pour se préoccuper de nous. De toute façon, il n’y a pas d’autres issues.
- Qui te dit que les rebelles sont dans le coup ?
- Je ne pense pas que quelqu’un d’autre qu’eux ait déclenché l’alarme.
Elena s’octroie une seconde de réflexion avant de déclarer :
- Très bien, faisons comme ça, mais tentons une diversion pour gagner du temps. Ils sont beaucoup trop prêts.
Je risque un regard en arrière. Effectivement, ils se rapprochent trop vite. Sur un commun accord, nous nous séparons et partons chacun dans un couloir opposé. Ce n’est sans doute pas la solution la plus prudente, mais nous n’avons rien trouvé de mieux pour désorienter nos poursuivants. Après plusieurs détours, je pense avoir réussi à les semer. Sans plus tarder, je rejoins la cour centrale. Au moment où j’y arrive, un sentiment de panique m’envahit quand je remarque qu’Elena n’est nulle part. Heureusement, elle me retrouve rapidement après. Nous nous faufilons parmi les soldats. Tellin ne semble pas encore là. Alors que ma partenaire reprend son souffle, j’analyse la situation. Comme je l’avais escompté, ce sont les rebelles qui attaquent. Je me penche vers Elena.
- La porte nord est fermée, mais celle Est et Ouest s’ouvre à intervalle régulier. À l’évidence, des escouades sont envoyées pour combattre, déclaré-je.
Des coups de feu retentissent. Sans plus réfléchir, nous nous dirigeons vers la porte ouest qui s’apprête à être refermée.
- Soldat ! crie Elena.
La fermeture de la porte s’arrête, mais l’ouverture est trop étroite pour passer. Le soldat se retourne et je reconnais Stephen Wallas.
- Colonel Darkan, s’étonne-t-il.
En me remarquant, il fronce les sourcils. Avec la scène de la dernière fois pas étonnant qu’il ne comprenne plus rien. Il faut dire que je n’avais pas été tendre avec Elena.
- Stephen, ouvrez la porte. Le colonel Wolfgard et moi devons sortir, s’exclame Elena la voix tendue à l’extrême.
- Mais... »
- Ordre de votre supérieure, le coupe-t-elle.
Une sueur froide coule le long de mon dos. Nous sommes beaucoup trop exposés. Si Tellin débarque, nous sommes fichus. À mon grand soulagement, Wallas finit par obéir et entreprend la réouverture. C’est à ce moment-là qu’un autre ordre est hurlé.
- Fermez les portes !
Nous reconnaissons tous la voix du Major général Tellin et lorsque c’est lui qui décide, plus personne ne peut s’opposer. Je croise son regard. Il nous a repérés.
- Pardon colonel, s’excuse Stephen.
L’instant d’après, je l’assomme. J’empoigne l’arme de Wallas et tire Elena vers la sortie. Tellin répète son ordre en beuglant dans notre direction, mais c’est peine perdue. Je ne l’ai jamais vu aussi hors de lui. J’entraine Elena toujours à sa suite et nous nous retrouvons à l’extérieur. Ici, la situation est tout autre. Plusieurs cadavres de soldats gisent au sol. Je les connais tous, mais cela ne me fait rien. Si nous restons là, nous les rejoindrons bien assez vite. Les balles fusent à nos oreilles. Je dois m’abaisser à de nombreuses reprises pour les éviter. J’ai l’impression de revivre le combat de la dernière fois avec les rebelles. La clôture qui encercle la base se dresse devant nous. Après une rapide vérification, nous avons la certitude qu’aucun courant électrique ne circule. Je m’accroupis et dégage un chemin.
- Dépêche-toi, me supplie Elena. Tellin se dirige vers nous.
Une balle me frôle de peu. Il a bien l’intention de nous abattre. J’accélère la cadence. Elena doit avoir sorti sa propre arme puisqu’elle fait feu à plusieurs reprises.
- Garde des munitions, m’exclamé-je tout en continuant à faire un passage.
- J’ai des recharges, me rassure-t-elle.
Lorsque le trou est assez large pour passer, je me dépêche de rejoindre l’autre côté. Je me retourne et remarque qu’Elena ne quitte pas des yeux nos poursuivants qui se rapprochent inexorablement. Je l’appelle, mais elle ne réagit pas sans doute trop terrifiée. Quelqu’un tire sur nous. Je ressens une vive douleur. J’ignore où le projectile s’est logé. Le coup de feu semble sortir ma compagne de sa torpeur qui se jette dans la brèche sous les balles qui continuent à pleuvoir. Heureusement, à part certaines qui m’éraflent, aucune ne m’atteint. Lorsqu’Elena est à mes côtés, je me dépêche de bloquer l’entrée. Cela ne les ralentira pas longtemps, mais c’est déjà ça. Je me relève. Elena fixe toujours le groupe de Tellin qui a dû se baisser pour éviter les balles ennemies. Je la soulève d’un geste sec et nous nous enfonçons dans la forêt.
"je remarque qu’Elena n’est nulle part. Heureusement, elle me retrouve rapidement après." > la tournure est un peu bizarre, peut etre "je ne vois Elena nulle part. Heureusement, elle arrive aussitot..." ou qqchose comme ca. Je crois que c'est "rapidement apres" qui me fait un drole d'effet.
J’entraine Elena toujours à Ma suite
Je les connais tous, mais cela ne me fait rien. > on comprend bien pourquoi, mais dit comme ca, ca fait un peu trop detache. Peut-etre qqchose comme "je n'ai pas le temps de ressentir quoi que ce soit"?
Lorsqu’Elena est à mes côtés, > une fois Elena a mes cotes?
je me dépêche de bloquer l’entrée.> avec quoi? un petit detail aiderait a visualiser la scene.
Je la soulève d’un geste sec > Je ne suis pas sure de comprendre la mouvement. "Je la remets sur ses pieds"?
La, on dirait qu'ils ont vraiment coupe les ponts avec le Centre! et maintenant, ils vont devoir faire face aux rebelles.... Elena ne doit pas etre populaire parmi eux.
Bon courage pour la suite!