— Shirino !
— Hmm...
Shirino était un homme à l'énergie débordante. Une vraie plaie, expliquait Mme Kobayashi en évoquant ses plus lointains souvenirs de maman, il ne se passait pas une journée sans qu'elle ne le retrouve couvert de boue, les genoux écorchés ou apprenne qu'il avait été encore une fois fâché par sa maîtresse. Depuis toujours il vivait sa vie à mille à l'heure, s'éveillait avec le soleil et se couchait longtemps après lui. En outre, il n'appréciait pas les siestes, aussi méritées fussent-elles, mais se serait volontiers laissé convaincre par le lit moelleux de l'infirmerie s'il l'avait pu.
— Allez, Shirino !
La petite voix de crécelle n'appartenait ni à sa conscience ni à une infirmière. Elle n'allait pas s'arrêter. De tous ses anciens camarades de bataillon, il fallait qu'il tombe sur elle : Kora, qui aggravait sa migraine ... non, Kora était une migraine.
— Réveille-toi !
Shirino obéit, contraint et forcé et rouvrit les yeux doucement. Le voile flou se dissipa, lui dévoilant un large sourire aux dents nacrées. Des mèches blondes encadraient parfaitement le visage de la jeune fille et sa queue de cheval dégringolait sur le côté de son crâne. Avec ses orbes d'un vert de jade, sa silhouette toute menue mais joliment dessinée, elle ressemblait à une princesse de conte de fées. Hélas, la comparaison s'arrêtait là. Turbulente, distraite et lunatique comme une chatte, Kora était aussi une vraie barjot. De toute façon, comme le scandaient souvent les hommes dans la caserne, c'était le propre des femmes-soldats.
Les mains appuyées de chaque côté de l'oreiller, elle se rapprocha si près que leurs nez se frôlèrent presque.
— Tu as vraiment une sale tête...
Un rire gronda dans la poitrine de Shirino. Il mit sa main sur la bouille amusée de la jeune fille et la repoussa en arrière.
— Ça ne change pas de d'habitude.
Gloussant, Kora s'assit en tailleur à côté de lui. Sa main droite, bandée comme une moufle, attira son attention. Il la désigna d'un mouvement de menton.
— Comment tu t'es fait ça ?
— Un pari, ronchonna-t-elle après avoir soufflé, les joues gonflées comme une enfant boudeuse, tu connais le jeu du couteau ?
Le sourire de Shirino fondit instantanément sur son visage.
— J'ai fait passer la lame plus de dix fois !
L'infirmière en chef, coiffée d'un calot tout blanc, se râcla la gorge de son bureau et fit baisser la tête de la petite blonde, comme un chien sur le point de se faire battre.
— Kora, c'est pas avec tes pieds que tu tiens ton épée...
Shirino n'était pas franchement étonné : Kora nourrissait un besoin viscéral de se jeter dans la gueule du loup. Cela en faisait une camarade extraordinaire sur le champ de bataille, son courage ne souffrait d'aucune limite et d'aussi loin qu'il s'en souvienne, rien n'avait jamais été capable d'éteindre l'éclat incandescent de ses yeux dans ces moments-là. Seulement, les gens ne voyaient jamais en elle la fière combattante. On la toisait avec dédain et on parlait d'elle comme d'une sotte.
— Je sais...
Elle releva son petit nez en trompette et lui fit un sourire, balayant de ses traits sa moue dépitée aussi vite qu'elle était venue.
— Enfin, je ne suis pas la seule pour une fois. Comment tu t'es retrouvé ici, toi ?
La dernière chose dont se rappelait Shirino, c'était du sang qui martelait ses tempes et bourdonnait dans ses oreilles. Il se sentait toujours nauséeux.
— Un coup de boule...
Les yeux de Kora s'arrondirent comme des billes.
— Tu subis des brimades ?
— Non, lui assura Shirino en secouant un peu la tête, je crois que j'ai simplement tapé dans l'œil de ce type, Sarada.
Au réfectoire, Nikki avait bien voulu éclaircir la question en échange de son dessert. Selon lui, c'était sa façon la plus simple et directe d'exprimer son intérêt pour une personne. D'une façon ou d'une autre, lui avait-il dit avec les joues rondes et pleines de ce qui avait été un chou à la crème (en l'espace d'une semaine, Shirino n'avait jamais vu d'homme engloutir autant de nourriture et rester en même temps aussi svelte), tes cicatrices ont piqué sa curiosité.
— Tu en as de la chance, moi il m'ignore.
Le sourire en coin, Rui se tenait appuyé contre l'embrasure de la porte. Comme Shirino, il cherchait toujours ses marques dans la brigade mais avec, semblait-il, moins de difficulté. À côté, Shirino et les autres ressemblaient à des canards boiteux, si bien qu'après seulement quelques jours, ils s'interrogeaient déjà sur les raisons de leur présence ici. Qu'avait bien pu leur trouver le général Taneda ? Quoi qu'il en fût, Shirino comptait clopiner jusqu'à rejoindre le gros du peloton.
— Kenma m'a demandé de venir voir comment tu allais.
— Il va bien, répondit à sa place Kora (Shirino la dévisagea avec un air émoussé, de ça aussi il n'était pas très étonné). Rui, c'est ça ?
Il acquiesça.
— A qui ai-je l'honneur ?
— Kora Ishida, premier régiment.
— Sa petite-amie ?
Kora s'esclaffa, s'attirant de nouveau les reproches de l'infirmière. Sa voix baissa d'un seul coup, à peine plus haute qu'un murmure.
— Ah, il aimerait bien....
Shirino poussa un gros soupir et tendit le bras vers sa tunique écrue, traînant quelque part au bout du lit, mais Kora le devança et lui jeta au visage sous le regard amusé de Rui.
— De toute façon, dit-elle en s'élançant hors du lit, je dois y aller.
Avant d'enfiler son haut, Shirino s'étira de tout son long, bras levés et mains emmêlées. Kora se pencha au même moment pour lui embrasser la joue.
— On va boire un verre au Loup Hurlant avec les copains ce soir, ce serait chouette si tu venais.
Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Shirino.
— Compte sur moi.
Alors qu'elle triturait d'une main le ruban dans ses cheveux, Kora se tourna vers Rui et lui fit son plus beau sourire.
— Viens, toi aussi. Je veux plus de détails sur la manière dont Shirino s'est fait éclater la tronche.
***
Tel que l'indiquait son nom, le Loup Hurlant était un endroit bruyant. De la musique, des grands éclats de rire et des bribes de conversations incongrues se faufilaient chaque soir par les fenêtres, troublant sans vergogne le calme de l'une des plus grosses artères de la cité sous une lune sceptique. Quand des habitants de la ville dormaient à poings fermés depuis la tombée de la nuit, d'autres espéraient que les heures s'étirent comme de l'or pour boire et danser plus longtemps encore.
Le soleil de cuivre se couchait seulement lorsque Shirino et ses camarades atteignirent la taverne et la nuit drapait maintenant Inugami d'un voile tout noir. Sa conscience du temps, le soldat l'avait noyée au fond de sa troisième bière, ainsi que ce fichu de mal de tête qui ne l'avait plus quitté depuis son réveil à l'infirmerie. L'alcool le rendait hilare, colorait ses pommettes d'un peu de rose et de ses lèvres, ne s'échappaient plus que des rires homériques. Les semelles de ses bottes tapaient le sol au rythme endiablé que frottaient les bardes sur les cordes de leurs instruments. A quelques mètres du coin où étaient attablés Rui, Jin et Kansai, il dansait avec Kora et Chiyo.
La robe à volants de Kora se détachait de la foule à la façon d'une jonquille dans une prairie. D'aucuns l'auraient sûrement jugée trop courte mais les clients postés autour n'y trouvaient rien à redire. Aussi brune et grande que Kora était blonde et petite, Chiyo ne quittait, elle, jamais son uniforme. De temps en temps, elle attirait son amie à elle et la faisait valser de sorte à l'éloigner d'un coureur de jupons. Chiyo se méfiait des hommes, à commencer par ceux qui n'appartenaient pas à son bataillon. Seul Shirino trouvait grâce à ses yeux et elle éclata de rire lorsqu'il prit sa main pour la faire tourner sur elle-même.
A la table, Kansai s'était assis à califourchon sur le banc et écoutait Rui avec des yeux pétillants depuis qu'il lui avait confessé être nak. Il aurait tant aimé l'être lui aussi mais Easima en avait décidé autrement. Tout ce qu'il y avait de magique chez lui, c'était finalement sa dentition. Ses petites dents pointues donnaient à son sourire des airs de squale. Rui s'en était lui-même fait surprendre au début de la soirée : s'il savait qu'une poignée de ses congénères possédaient des caractéristiques physiques fantasques, il était ravi de ne pas en faire partie. Lui était de belle stature, plutôt mince, et ses cheveux blonds comme sa peau gorgée de soleil dégageaient quelque chose de rayonnant.
Assis en face, Jin n'avait rien à lui envier mais sa mine renfrognée le faisait plus volontiers passer pour un ours mal léché qu'un fringuant soldat. Il buvait sa bière silencieusement, un œil soupçonneux rivé sur la piste de danse, prêt à bondir au premier signe d'hostilité. L'ambiance au Loup Hurlant pouvait déraper à tout moment, c'était bien connu des habitués et Jin, qui comptait parmi les meilleurs soldats du premier régiment, ne manquerait pas de tous les exterminer jusqu'au dernier si un cheveu des filles venait à être touché. Son comportement rigide amusait toujours Shirino. Il jurait à côté, avec sa désinvolture presque trop frivole pour la tragédie que dépeignait son visage aujourd'hui.
— Je suis mort, annonça ce dernier en tirant la chaise en bout de table pour se laisser tomber lourdement dessus.
Du rose, ses joues étaient passées au rouge et des mèches enneigées collaient sur son front. Il s'empara de sa bière et la termina d'un trait comme s'il s'était agi de la fontaine de jouvence.
Jin arqua un sourcil ironique derrière sa propre pinte.
— Les femmes et la danse...
— T'as l'air d'avoir été piétiné par un troupeau de chevaux, rit Kansai.
Shirino montra du pouce la piste derrière lui.
— Vas-y toi, Kansai, moi j'ai assez donné.
— J'aurais bien voulu mais tu les connais...
Jin se marra dans sa barbe et Kansai le foudroya du regard ; il ne riait jamais lui, si ce n'est pour le railler. Shirino se tourna vers Rui mais celui-ci secoua vigoureusement sa tête.
— Non non non, scanda-t-il, moi je vais me chercher une autre bière.
Shirino poussa ostensiblement sa choppe jusqu'à lui. Rui la repoussa d'un revers de la main puis se leva du banc, lequel se cabra brusquement sous le seul poids de Kansai. Il rectifia le tir en rejoignant le plus vite possible son milieu. Si le nez de Shirino s'était froncé face au refus, voir l'expression de surprise de son ami lui fit retrouver le sourire et il attrapa sa propre pinte pour marcher sur les talons de Rui.
Le vendredi soir rameutait toujours du monde, l'alcool se payait à des prix cassés et les clients chantaient comme des loups quand le tavernier sonnait la cloche du bar.
Après s'être frayé un passage dans la meute hurlante, Shirino et Rui s'installèrent au comptoir. Le soldat balafré posa sa pinte devant lui et s'appuya sur ses coudes, ne prêtant pas attention aux coups qu'il pouvait recevoir dans son dos. Sous ses yeux vitreux, la serveuse ne savait plus où donner de la tête, allait et venait en jappant un bredouillis d'excuses à peine audibles.
— Je trouve tes amis très sympathiques, lui confia Rui en tournant son doigt au-dessus d'un petit pot en terre cuite rempli d'une poignée de cure-dents.
Le verre de Shirino glissait sur le comptoir, passait d'une paume à l'autre.
— Ils le sont, répondit-il avec un demi-sourire. On se suit tous depuis l'Académie.
— Ça se voit.
Rui porta à ses lèvres le cure-dent qui lui inspirait le plus confiance.
— Et toi ?
— Et moi ?
— Tes amis ? éclaircit Shirino en pouffant. De mémoire, t'étais la coqueluche de ton bataillon.
Un petit rire résonna du côté de Rui, ses iris noisette poursuivaient la serveuse en même temps.
— C'est encore autre chose.
Shirino haussa les épaules et tenta un signe de la main vers la jeune fille. Elle le vit mais lui fit un drôle de sourire qu'il encaissa en attrapant à son tour un cure-dent ; il le mâchonna comme s'il voulait le réduire en bouillie.
— Je me demandais, vint à son secours Rui, Jin et Chiyo sont ensemble ?
Il dodelina de la tête en signe de négation.
— Non, même si Chiyo aurait bien voulu à une époque mais Jin a une fiancée, une fille de son village dont il est amoureux depuis qu'il est haut comme ça... jaugea Shirino en s'inclinant vers le sol, sa main pendouillant au niveau de son genou. Par contre, poursuivit-il en se redressant, autant te le dire tout de suite, Chiyo, elle aime les types du même tonneau alors à moins de remballer tous tes sourires...
Rui rit de nouveau et leva ses mains devant lui.
— Il n'y a pas de mal à se renseigner...
Toujours aussi pressée, la serveuse ramassa leurs verres.
— La même chose ?
Ils hochèrent la tête en même temps.
— Après tout, reprit Rui, on ne sait pas de quoi sera fait demain. Il faut mieux en profiter maintenant... tant qu'on le peut.
Shirino marmonna pour seule réponse, observant du coin de l'œil la serveuse qui terminait de les servir. Lorsqu'elle revint vers eux, il fouina rapidement dans la poche de son pantalon et déposa deux pièces en bronze sur le comptoir.
— C'est pour moi.
Empoignant la hanse de sa choppe, Rui le remercia d'un signe de tête et tourna les talons. L'instant d'après, son coude se fracassait dans les côtes de son camarade. La douleur le fit grogner mais Shirino pivota précautionneusement, ses lèvres trempées dans sa bière qu'il ne voulait surtout, surtout pas renverser.
— Vous êtes sourds tous les deux ?
Devant Rui, se tenait sombrement Nikki. Le menton dressé bien haut, il les toisait avec son éternel air acariâtre que l'alcool, à l'évidence, ne défroissait pas plus que le reste. Shirino eut l'air tout aussi sidéré que Rui.
— Sarada vous appelle depuis tout à l'heure.
— La musique sûrement, les défendit Rui en pointant du doigt les bardes.
Nikki fit claquer sa langue.
— Suivez-moi.
Shirino et Rui se regardèrent en silence avant de lui emboîter le pas.
Impassible, Nikki avançait comme s'il n'y avait personne devant lui, écartant de sa route les clients avec des coups secs. L'uniforme qu'il portait négligemment ainsi que son regard suffisaient pour dissuader les plus belliqueux. Parfois, ses épaules opéraient de drôles de mouvements et Shirino aurait juré les avoir vu se déboiter une fois ou deux.
Une pinte dans chaque main, Sarada apparut plus radieux que jamais. Shirino lui sourit, il le trouvait sympathique, quoiqu'il puisse lui faire subir ; sa joie de vivre lui rappelait un peu celle de Kora.
Adressant une risette timide à Rui, Sarada rendit son verre à Nikki et se rua aussitôt après sur Shirino. Il entoura ses épaules d'un bras amical, renversant de la bière partout.
— Ça fait plaisir de vous voir ! lui cria-t-il à l'oreille, son haleine empestait le houblon (presque autant que la sienne).
Il toqua la tête de Shirino avec son poing, le faisant se crisper ; les coups ricochaient contre les parois de son crâne comme des échos.
— Comment ça va là-dedans ?
— Je suis bourré.
Sarada éclata de rire et Shirino embraya en leur proposant de se joindre à eux. Dans son dos, Rui lui jeta un regard rincé.
Manifestement du même avis que ce dernier, les sourcils de Jin se froncèrent quand ils firent leur apparition. L'air coupable, Shirino fit sauter les siens et se remit à sa place. Nikki investit un banc, s'adossa au mur et étendit ses jambes devant lui en croisant ses chevilles l'une sur l'autre ; devant ses bottes pleines de terre, Kansai fit la grimace. Assis entre Jin et Rui, Sarada, lui, souriait de toutes ses dents.
Après un rapide tour de table que Shirino fit de fort mauvaise grâce, Nikki ouvrit la bouche le premier.
— On a croisé Kenma avant de partir.
Shirino et Rui redressèrent le menton.
— On part pour Mujina la semaine prochaine.
Une rafale de papillons assaillit le ventre de Shirino ; il se sentait aussi fébrile que la première fois qu'il était tombé amoureux. Un mélange d'appréhension et d'excitation.
— Vous savez pourquoi ? demanda Rui, l'impatience se lisait aussi sur son visage.
— Aucune idée, monstre, yūgen... énonça Nikki avec un haussement d'épaules. On en saura plus demain.
Un éclair curieux passa sur le visage de Kansai.
— Yūgen ?
— Une bande d'illuminés.
— Ça je le sais mais on entend tout et son contraire dans nos rangs, s'expliqua-t-il. Ils sont vraiment dangereux ?
Sarada remua la tête de haut en bas.
— Le général pense que la guerre nous pend au nez.
Finalement intéressé, Jin releva son nez de sa bière.
— Il les traque depuis longtemps ?
— Une éternité, soupira Sarada.
— Notre régiment les pourchassait déjà quand on est arrivé, précisa Nikki.
L'air pensif, Kansai pianotait ses doigts sur la table. Alors qu'il s'apprêtait à dire quelque chose, Kora et Chiyo l'interrompirent en se plaçant à gauche et à droite de Shirino.
Chiyo balaya la table du regard.
— Chiyo, dit-elle d'un ton prosaïque en récupérant son verre.
— Sarada, se présenta le soldat avant de désigner de sa bière son camarade, et lui là-bas c'est Nikki.
Pour sa part, Kora se fichait bien de faire les présentations. Déchaînée, elle insistait plutôt pour que Shirino revienne danser. Dressant l'oreille à ses plaintes, Sarada ne mit pas longtemps à sauter du banc, faisant rebondir sa tresse orange sur son dos.
— Moi, je veux bien danser avec toi.
— Tu ferais ça ? jubila la petite blonde.
Jin se renfrogna dans son coin. C'en était trop pour lui.
— Allez Chiyo ! la pressa Kora en tendant sa main valide à Sarada pour l'entraîner sur la piste de danse.
Le regard de la brune tomba sur la tête de Nikki comme la foudre divine.
— Toi, si ton copain s'avise de...
Un ricanement agita la poitrine de Nikki, laissant Shirino dubitatif. C'était peut-être mieux quand il ne riait pas du tout.
— Du calme princesse, tout ce que Sarada risque de lui faire, c'est de lui écraser les pieds.
Poussant un soupir lourd de reproches, Chiyo claqua son verre sur la table et rejoignit la piste de danse.
— C'est pour ça qu'il n'y a aucune femme dans le troisième régiment.
Nikki avala une gorgée de sa bière sous les yeux perplexes de ses camarades.
— Elles sont chiantes.