Chapitre 9

        J'avais reçu une demie douzaine de SMS de ma mère ce jour là, tous les mêmes. Elle blablatait sur mon choix de carrière en insistant sur la gravité de la situation du monde vampirique. Je n'avais aucune envie de m'en mêler, elle pouvait très bien se débrouiller sans moi, comme elle l'avait toujours fait. Je n'étais pas une envoyée du Dieu Chogyal.
        J'avais donc verrouillé mon portable en espérant ne pas être dérangée. Nous avions fini la première partie des cours et nous étions donc à la pause déjeuner. Au menu : Substance gélatineuse orange avec quelques bouts de... pomme de terre ? Mon estomac s'était retourné plusieurs fois et c'était un miracle que je sois encore en vie. J'avais sûrement été sauvée par le Yaourt à la fraise et par la banane. Ô divine nourriture normale !
        J'avais contacté Sydney qui m'avait littéralement hurlé à l'oreille, je ne m'étais donc pas retenue de lui citer tous les noms d'oiseaux que je connaissais. J'étais aussi excitée que stressée mais je ne pouvais plus me défiler.
        Il me restait un quart d'heure avant de reprendre les cours, et la directrice choisit ce moment précis pour annoncer que l'entraînement aux éléments était reporté à cause de l'absence de M. Horner, le monstre en puissance sans qui, visiblement, rien n'était possible. J'avançais donc dans les couloirs, quand même un peu déçue de ne pas pouvoir passer l'après-midi à me moquer intérieurement des vampires prétentieux qui se découvriraient sans pouvoirs, écouteurs aux oreilles branchés à mon MP4 en lisant un Des Souris et Des Hommes de John Steinberg. Les couloirs étaient bondés et je me demandais où était l'intérêt de camper devant les salles de cours en bande. Autant rester à l'extérieur. Ou juste s'installer ? Je haussai les sourcils en reprenant ma lecture lorsque je sentis qu'on me bouscula.
        Je me retournai et vis Cal accompagné de Beth. Cal remuait les lèvres mais le son de sa voix était couvert par Oops I did it again ! de Brittney Spears — il y'avait mieux, c'était sûr.
      Je coupai alors la musique en retirant une oreillette.

        —... plusieurs jours que tu n'es pas venue à notre club secret, t'es grave.
          Ouf ! J'avais la deuxième partie de la phrase !
        — Laisse la respirer, gros nigaud, lui dit Beth en mettant son bras autour de mes épaules. Elle a des choses plus importantes à faire, ajouta-t-elle d'un ton lourd de sens.
        — Ah bon ? avons nous répondus à l'unisson.
        Beth leva les yeux au ciel en reprenant la marche.
        — Bref ! Avec Alisson, Natasha, Cal et Connor, on a prévu une sortie. Un truc dans le genre Top Secret, tu vois ? ajouta-t-elle avec une lueur de malice dans le regard.
        — Euh...
        — On sait que ta môman est encore dans les parages, reprit Cal. Que t'es genre grave fliquée et tout. Mais on a trouvé un truc grave démentiel et ultra méga super dangereux.
        Il sautillait presque en disant cela, je mentirais en disant que je n'étais pas curieuse de savoir de quoi il s'agissait. Mais comme il venait de le dire, ma « môman » rodait encore dans le coin et je devais à tout prix faire profil bas. Pas facile d'esquiver Wonder Dhampir.
        — Ç'al'air super, dis-je en retirant complètement mes écouteurs. Mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, surtout en ce moment.
        Cal parut déçu mais Beth n'en démordit pas.
        — Fais pas ta Ariadne ! m'aboya-t-elle presque. Après les cours, aujourd'hui, au lac.
        — Aujourd'hui c'est pas... commençai-je.
        — Shhh ! me-coupa-t-elle. Je veux rien entendre.
        — Beth, je suis sérieuse. C'est...
        — Peu importe ! Tu ne te défileras pas cette fois-ci. Alors rendez-vous à neuf heures, quoi que t'aies prévu je suis sûre que tu arriveras à le finir d'ici là. Bien !
        Beth m'embrassa sur la joue avant d'enrouler son bras autour de Cal.
        — Je vais essayer de forcer Ariadne à se joindre à nous. Mais toi, je t'ai à l'œil.
        Puis après un regard lourd de sens elle tourna les talons en me tirant la langue.
        Je soupirai. C'était bien ma veine.
        — Cools tes copains.
        Je sursautai en faisant tomber mon livre et me retournai brusquement vers l'origine de cette voix. J'ouvris si brusquement la bouche que je sentis ma mâchoire craquer.
        — Isaac ?! Bon sang mais qu'est-ce que tu fous ici ? dis-je paniquée, en regardant autour de moi.
        Je ne savais pas pourquoi j'étais si effrayée tout à coup ni pourquoi mes poils se hérissèrent. Après tout il pouvait très bien s'être inscrit tardivement, où était le mal ?
    Mais le rythme effréné de mon cœur trahissait une angoisse évidente. Et des sueurs froides me traversèrent l'échine.
    Il me regarda, dans la même tenue que celle dans laquelle je l'avais vu la dernière fois, les bras croisés.
        — Il fallait que je te parle.
        — Tu ne peux pas rester ici ! lui criai-je presque sans comprendre pourquoi.
        Il me regarda d'une drôle de façon, un peu comme je regardais Ariadne lorsqu'elle m'aboyait dessus.
        Tu dois le forcer à s'en aller, tout de suite !
        Oui mais pourquoi ? En quoi cela me regardait-il ? Et pourquoi est-ce qu'il ne devait pas être vu ici ?
        Il ne peut pas se montrer aussi imprudent! Dis lui de partir !
        Il devait partir, je ne sais pas pourquoi mais il devait s'en aller.
        Je l'empoignai soudainement en glissant rapidement mon livre, toujours dans ma main, à l'intérieur de mon sac. Il me suivit sans faire d'histoires, comme s'il savait qu'il ne pouvait pas rester ici plus longtemps, mais qu'il ignorait pourquoi c'était moi qui le poussait à s'en aller.
         — Je ne sais pas ! lui dis-je en criant presque en tentant de me faire entendre à travers le brouhaha incessant. J'ai une intuition étrange.
         — Je n'ai encore rien dit ! cria-t-il également en manquant de se faire percuter par un groupe de filles qui se retournèrent sur son passage.
        Je levai les yeux au ciel avant de dévaler les escaliers bondés.
        — Je n'en ai pas eu besoin enfin ! Je te connais t'es..., m'interrompis-je, ces mots avaient franchis ma bouche sans même que je m'en rende compte, je secouai la tête en tentant d'ignorer cette sensation de déjà vu à présent familière. On doit se dépêcher avant qu'un enseignant ne te voie, ils connaissent tous nos visages et tu sens le linge neuf à des kilomètres.
        Je l'attirai jusqu'aux bois où Mason et moi nous étions retrouvés deux fois de suite et cette pensée me fit sourire, ce n'est que lorsqu'Isaac serra ma main dans la sienne que je m'arrêtai et me tournai vers lui.
        — Qu'est-ce qui se passe ? lui-ai je demandé. Ce n'est qu'en entendant mon ton rude que je me rendis compte que je lui demandais en réalité de m'expliquer pourquoi j'étais en train d'essayer de le faire sortir en douce.
    Je le vis contracter la mâchoire et baisser les yeux un instant, l'air de réfléchir avant de les relever vers moi.
        — Je suis venu te voir pour te dire de te méfier des personnes que tu fréquentes, me lâcha-t-il sans détour. Les gens ne sont pas tes amis, peu importe ce qu'ils essaient de te faire croire. Ne te fie pas aux apparences.

        Bien ! Après ma mère et ma meilleure amie, voilà que j'avais un parrain.

        Je poussai un soupir en esquissant un léger sourire.

        — Pourquoi ? ai-je demandé à brûle-pourpoint.
        — Pourquoi quoi ? me demanda-t-il.
        — Pourquoi est-ce que tu étais posté devant ma cabine d'essayage ? Pourquoi est-ce que j'ai rêvé de toi ? Pourquoi est-ce tu m'attendais à la fin de ce concert ? Et pourquoi tu viens jusqu'ici pour me dire de prendre garde à mes fréquentations ?

       Je ne m'étais jamais installée confortablement et réfléchi sérieusement à cela. Mais maintenant que je le disais à voix haute, je réalisais à quel point il aurait dû m'effrayer à me suivre de la sorte. Mais je n'arrivais pas à me méfier de lui, son comportement me touchait plus qu'autre chose.

        Il écarquilla les yeux et le sombre inconnu ténébreux et potentiellement dangereux disparut. Son expression interloquée lui donnaient un air enfantin trognon.

        Il se ressaisit et s'éclaircit la voix. Je chargeai mon détecteur de mensonges : J'étais prête.

        — Je ne peux pas t'en parler pour le moment.

        Cryptique ou honnête ? Je fronçai les sourcils et en essayant de croiser les bras je réalisai qu'il tenait toujours ma main.

        J'ouvris la bouche prête à dire je-ne-sais-quoi mais il m'interrompit d'un geste.

        — Je sais que c'est effrayant de te dire que je te stalke et tout ça mais... (il hésita plusieurs fois avant de parler) je voudrais te dire de me faire confiance mais je sais qu'on...
        — Je te fais confiance, lui dis-je comme si c'était une évidence. Cela lui cloua le bec presque autant que moi. Je ne sais pas pourquoi mais... je te fais confiance, ajoutai-je doucement.

        Il me lança un sourire attendri (il avait vraiment des expressions enfantines lorsqu'il faisait tomber son masque de badboy) avant de lâcher ma main et de fouiller dans sa poche.

        — J'ai apporté quelque chose qui devrait t'être utile, dit-il avant de sortir une amulette. Si tu me fais vraiment confiance, ne me pose pas encore de questions. Garde la sur toi, mais cache là.

        Il me la tendit et je vis que cela représentait deux état de la lune : Au centre la pleine lune, et sur les côtés les croissants de Lune. Je la retournai et y lus une inscription « purpura nostra essentia, viribus nostris, »

        — Ça veut dire, « notre essence pourpre, notre particularité » me dit Isaac.

        — Prends-le, me dit la voix masculine que j'entendais. Il est à toi.

       Je ne savais ce que c'était ni qui c'était mais je me sentais de plus en plus mal à l'aise. Si c'était vraiment quelqu'un, est-ce qu'il voyait absolument tout ce que je faisais ? Voyait-il à travers mes yeux ? Voyait-il ce que je voyais ? Même quand je me changeais et que je me douchais ?
        Je tentai de sortir ces idées de ma tête en me rassurant en me répétant que ce n'était rien de plus que mon imagination. Peut-être que mon sixième sens avait une conscience ?
        Je reniflai en regardant l'amulette : Oui, elle était vraiment jolie.

        — Est-ce que ça va ? me demanda Isaac visiblement inquiet. Tu es toute pâle.

        Je portai instinctivement la main à mon visage en lui lançant un sourire qui se voulait rassurant.
        On m'avait fait la même remarque deux fois cet été. Après cela je me mettais à avoir de la fièvre, des frissons, de la nausée, des démangeaisons et des sortes de spasmes musculaires. J'avais attribué cela au stress et la fatigue. Brrr... il fallait que ça tombe le jour où je devais sortir.

         — Ça va, le rassurai-je. C'est passager, j'irai mieux demain.

        Il fronça les sourcils et ajouta :

         — Tu as la grippe ? Ou quelque chose comme ça ? Parce que si c'est le cas tu devrais...
        — Non ce n'est pas la grippe, le coupai-je. Sûrement un coup de mou, c'est pas nouveau.

        Il hocha la tête peu convaincu mais n'insista pas.

        — Bien euhm... je voulais juste de dire de faire gaffe. Tu n'es pas aussi en sécurité que tu le penses à l'enceinte de cet établissement.

        Comme si je m'y étais déjà sentie en sécurité, ai-je pensé.
        Je le vis sortir son téléphone et le rendre vers moi : Un numéro y était affiché.

        — S'il se passe quelque chose ou que tu as juste envie de me parler, n'hésite pas.

        Je pris son téléphone avant de sortir le mien, amusée. Oui, la situation était vraiment étrange. J'étais en train de recopier le numéro de quelqu'un que je ne connaissais pas, qui se prenait pour mon père et qui venait de m'offrir un collier. Et le plus fou dans tout cela était que je n'étais pas un minimum méfiante.
        Alors que j'étais sur le point d'appuyer sur « Enregistrer le contact » l'écran d'appel s'afficha diffusant mon horrible sonnerie téléphonique. Le nom « Isabelle W. » s'afficha et je soupirai, attendant que l'appel passe.

        — Tu ne réponds pas ? me demanda Isaac, perplexe.
        — Non, c'est ma mère, lui dis-je comme si cela était donc une raison de ne pas répondre. Elle n'est pas très... maternelle, ajoutai-je alors.
        — Vous ne vous entendez pas bien ? demanda-t-il.

        Je pouffai alors que la sonnerie s'arrêtait et que je recommençais à noter son numéro de téléphone.

        — Je l'ai rencontrée il y'a quelques jours.
        — Oh. Je suis désolé.
        — Mais non, il ne faut pas, le rassurai-je en lui rendant son portable. C'est comme ça et on n'y peut rien, on apprend à vivre avec, c'est tout.
        — Je suis quand même désolé, répondit-il en rangeant son bien dans la poche de sa veste. J'aurais aimé connaître ma mère.

        Soudain je me sentis mal pour lui, ce n'était pas facile de perdre un parent. Alors peut-être devrais-je m'estimer heureuse d'avoir une mère, aussi inexistante soit-elle.

       — Enfin, j'aurais aimé qu'elle me connaisse, rectifia-t-il. (Comme je le regardais, perplexe, il s'expliqua :) Je vis avec mon père.
        — Oh... Elle décédée ?

        Je rougis face à mon indiscrétion, ce n'étaient pas mes affaires.

        — Désolée je ne devrais pas être aussi curieuse...
        — Aucun problème, rigola-t-il. Ce n'est pas moi qui vais te faire la leçon là-dessus pas vrai ? (Je lui répondis par un sourire) Non, elle a juste quitté la maison.
        — J'en suis encore plus désolée...
        — Oh... ce n'est rien. On apprend à vivre avec c'est tout ! me lança-t-il avec un clin d'œil.

        J'entendis un craquement de bois à côté de nous avant de réaliser que les cours avaient commencés et que les gardiens faisaient donc leur ronde à la recherches d'élèves susceptibles de sécher.

       — Bon, tu devrais y aller. Je ne voudrais pas que tu aies des ennuis par ma faute.
       — Crois-moi, je me débrouille très bien comme ça de ce côté là.

        Je passai l'amulette qu'il m'avait donnée autour de mon cou avant de la glisser sous mon pull.

        — Encore merci pour ça, lui dis-je avec un sourire auquel il répondit avant de l'enlacer amicalement. Il fut prit de court mais répondit tout de même à mon étreinte.
        — À la prochaine alors et... j'espère que la situation s'arrangera avec ta mère.
        — N'espère pas trop, lui dis-je en commençant à m'éloigner.
        — L'espoir fait vivre !
        — Mieux vaut mourir alors !

        Je l'entendis rire alors que je pressais le pas, tentant de sortir de ce bois sans faire trop de bruit qui rameuterait les gardiens.
        À mon plus grand bonheur je réussis à sortir. Le plus dur était de parcourir la cour, exposée à la vue de tous (spécialement de Snipers) et prier pour ne pas me faire attraper.
        J'inspectai alors les environs, deux gardiens étaient sur le perchoir et surveillaient l'extérieur de l'établissement, et je distinguais la lampe torche de l'un d'entre eux un peu plus loin à l'autre bout de la cour. En quoi ça leur était utile franchement ?
        Il n'y avait personne à l'entrée du bâtiment, et je devais espérer que c'en soit de même à l'intérieur. Après cela j'allais devoir traverser la cour intérieure et faire un dernier effort en espérant croiser personne près de la bibliothèque.

        Je pris alors une grande inspiration en jetant un dernier regard aux alentours. Je me massai les tempes en sentant une migraine qui commençait à me faire du rentre dedans. Je courus alors aussi vite que je le pus en espérant qu'aucun autre gardien ne surgisse de l'ombre et que ceux du mirador ne se retournent pas.
        Je réussis à traverser cette horrible distance assez facilement et à atteindre la porte d'entrée non sans l'impression d'être observée. Je me retournai alors en essayant de distinguer une ombre, mais il n'y avait personne.
        Tout en prenant garde à ne pas me faire repérer, je repris ma course effrénée et ne tombai -à mon plus grand bonheur- sur personne. Arrivée à la seconde cour, il fallait que les choses se corsent sinon le créateur ne se serait pas amusé. Trois gardiens : Deux femmes et un homme étaient juste devant moi et me tournaient le dos. Ils n'avaient pas l'air d'être de service, ce qui était plutôt logique : Les gardiens se mobilisaient en journée lorsque tout le monde sombrait dans les bras de Morphée. La nuit ? Ils tiraient pas la peau des fesses les malins qui s'amusaient à sécher. J'aurais évidemment très bien pu me montrer et leur dire que je n'avais pas vu l'heure (ce qui était vrai) mais ils ne m'auraient jamais crue.
        Je ne devais alors pas prendre le risque de courir et de me faire repérer. Je balayai l'immense cour du regard à la recherche d'une idée de génie.
Mon regard se porta alors sur l'une des goules fixées sur la façade du bâtiment, si je m'y accrochais j'arriverai à prendre assez de hauteur pour ne pas me faire prendre. Le plus sûr était d'arriver à monter sur le bâtiment (dont je ne voyais pas la fin). J'étais une bonne acrobate et j'étais sûre d'y arriver.
Je sais, c'était vraiment stupide. J'aurais mieux fait de me laisser attraper et de laisser les adultes me conduire à ma salle de cour. Mais que voulez-vous ? J'adorais tester mes limites. Et puis, il fallait avouer que c'était excitant.
        Je regardai vers les gardiens en face de moi une dernière fois. Puis après m'être préparée, je m'éloignai du muret non loin de moi qui devait me servir d'appui afin d'atteindre la surface du mur puis la dite goule. Je reculai de plusieurs pas puis m'élançai vers celui-ci : Je sautai dessus puis changeai ma trajectoire vers la surface de la bâtisse et fis quelques pas dessus avant de sauter une nouvelle fois et d'atteindre la monstruosité. J'étais à présent suspendue par les bras et risquai un regard en arrière : Erreur. C'était génial d'avoir des facultés surnaturelles mais cela voulait également dire que je sautais haut, très haut. Si je tombais j'étais sûre de me briser la colonne vertébrale.
      Je secouai la tête et chevauchai la créature avant de me lever et de longer le mur en espérant que personne ne me voie à travers la fenêtre.
        Malgré le danger de la chute, être à plusieurs mètres au dessus du sol, le vent frais fouettant mes cheveux, me procurait une montée d'adrénaline et un sentiment de liberté indescriptible. De plus haut cela devait être tellement meilleur...
        Faisant taire la voix rationnelle dans ma tête (et non cette voix masculine perverse) je décidai qu'un petit détour ne ferait de mal à personne. À par peut-être à moi.
        Je me retournai afin de faire face au mur et levai la tête : Bien ! Il y'avait une gouttière. Plus qu'à espérer qu'elle ne se brise pas comme dans tous les films et séries que j'avais regardées. Je sautai pour l'atteindre et le bruit que cela fit lorsque je m'y accrochai aurait pu réveiller un comateux. Je grimpai alors dessus après quelques instants d'hésitation, gagnant toujours plus de hauteur, mon sourire grimpant avec moi.
        Puis une fois arrivée au bout, je me hissai grâce à mes bras et mes coudes et me retrouvai sur la toiture. Je me retournai et regardai en bas : Ouais, j'avais déchiré !
        Je reculai tout en contemplant la cour, ayant l'impression d'être la reine du monde, puis lorsque je me retournai, je faillis pousser le hurlement de ma vie.

 

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