Malheureusement, David avait transformé cette phrase en changeant les mots produits et savoirs en profits et débouchés, malgré une lutte acharnée de Cyrus, seul contre tous, jusqu’à finir exilé dans un manoir de campagne, loin du dernier être cher qui lui restait …
— David le paiera. » lui assura Kennocha, en posant la main sur sa cuisse.
— Parce qu’il vous a volé quelque chose en plus ?! » s’étonna soudainement Siarl, en voyant tout le monde adopter le même air grave que l’Ecossaise.
— Des moments de vie, Siarl, c’est ça que David leur a volés. » essaya de lui expliquer Iverna, pendant qu’Arcturus se demandait jusqu’où pouvait aller l’insouciance du Gallois.
— Tu sais où nous allons Siarl ? Ce que nous comptons faire et ce qu’il risque de se produire après ? Pour moi, pour mon père, mais aussi pour toi, pour les Springs, pour Semper Peace et pour toute l’AP ? » l’interrogea-t-il d’un ton partagé entre la curiosité et la malice, pour que Siarl se mette à hésiter devant une réponse qui semblait si grandiose. « … Nous allons libérer mon père de son exil et démarrer une sorte de guerre entre David et moi. Tu vas sûrement devoir tuer des gens aujourd’hui, tu en es conscient ? » insista-t-il, laissant son protecteur sans voix, interloqué, sous les regards consternés de tous - même d’Iverna.
— Mais j’ai dû te le répéter au moins dix fois, ça fait six semaines qu’on en parle … » soupira Lysander, lorsque Siarl le contesta aussitôt avec sa logique implacable, car dix fois en six semaines, finalement, ça ne fait que 1,6 fois par semaine, ce n’est pas répéter ça.
En revanche, le chef des Springs pouvait compter sur Iverna pour confirmer les fulgurances intellectuelles de Siarl qui le firent éclater de rire, là où Arcturus restait bouche-bée à son tour. Enfin, il y a des choses que l’on n’explique pas, préféra-t-il en conclure, avant que Lysander n’ajoute qu’il préférait avoir ces choses-là de son côté, ou que c’était en partie pour ses talents curieux que Siarl était des Neufs Printemps.
Avec son air taquin, le président demanda donc à Kennocha quel était son point fort qui faisait d’elle une Spring, mais elle répliqua en lui demandant une histoire intéressante à propos de son père, plutôt qu’une biographie chiante à mourir. Alors pour achever ce voyage, Arcturus décida de lui raconter une histoire qui lui plairait sûrement, un récit où Cyrus avait réussi à voler une antiquité dans la demeure d’un gouverneur, tout en charmant honnêtement sa fille aînée pour ensuite partager avec lui un whisky vieux de plus de 100 ans, autour d’une carte nautique d’excellente qualité et d’une sublime maquette d’un cuirassé – l’un des premiers du genre. Bref, une soirée couronnée de succès, terminée aussi discrètement qu’elle avait commencé tel que le Seafox les aimait, et l’une de celles qui faisait sa légende aux yeux d’une aventurière comme Kennocha rêvait d’être. Heureusement, il eut tout juste le temps de finir son récit lorsque sa voiture eut traversé Clipsham, pour se diriger vers les champs alentours où résidait son père, par-delà une petite forêt.
Ainsi, c’est à la lisière des bois qu’Arcturus vit réapparaître la maison des dernières années de son enfance. C’était une grande bâtisse aux teintes sobres et aux ardoises sombres, entourée d’une grille d’enceinte et de petits parterres de fleurs laissant passer le sentier qui reliait la porte d’entrée au portail. Bien sûr, ces jardins étaient prévus pour être bien plus grands et ordonnés, mais des rêves de son père ne restaient que des plaines sauvages de projets abandonnés, encerclant une demeure austère, après que la mort de son épouse l’eut définitivement désintéressé de son domaine. Cependant, la voiture fut à peine arrêtée devant le petit portillon de ce manoir, qu’Arcturus et ses Springs entendirent des aboiements. Et quand les Neufs Printemps sortir en fanfare, toutes armes dehors, ils découvrirent une bonne quinzaine de chiens errants venus les menacer. Et bien que l’exécution de spécimens dangereux fût l’une de leurs spécialités, ils ne savaient pas s’ils devaient ouvrir le feu sur ces bêtes paraissant garder le manoir des Seafox.
La porte du manoir s’ouvrit subitement pour laisser passer un quinquagénaire, légèrement plus petit qu’Arcturus mais plus large d’épaule et bardé de quelques fines cicatrices sur le visage, avec un pistolet en main. Il s’agissait de son père, Cyrus, visiblement d’excellente humeur à voir sa mine réjouie, ou la hâte avec laquelle il traversa le petit sentier jusqu’au portail, tandis que la meute de chiens errants reculait légèrement en le voyant s’approcher des inconnus. Son visage s’illumina encore plus lorsqu’il vit son fils descendre de la voiture, avec un air tout aussi heureux de revoir son père. Cependant, en voyant Arcturus approcher, les chiens se remirent à aboyer de plus belle. Alors avant d’aller l’embrasser, Cyrus s’arrêta soudainement, comme s’il venait de se rappeler d’un petit problème à régler avant de profiter des retrouvailles.
Sans un mot, il brandit son vieux pistolet de la Navy américaine, un Colt 1851, et tira très naturellement une balle en pleine tête du chef de meute, pour ensuite se tourner vers son fils avec un grand sourire, un chapeau des plus élégants sur la tête et le canon encore fumant.
— Désolé fiston, j’avais une balle coincée dans la chambre ! » lança-t-il en prenant Arcturus dans ses bras avec vigueur. « Comment tu vas ? » lui demanda-t-il pour que son fils lui retourne la question en le vouvoyant comme il l’avait toujours fait depuis tout petit. « Ma foi, j’aurais imaginé que tué David m’aurait fait plus de peine, mais au moins ça devrait les calmer. » lâcha-t-il soudainement, au grand étonnement de son fils qui ne voyait pas ce que leur ennemi juré venait faire dans la discussion. « C’est le nom que je donne à chaque chef de meute, ça leur va bien, à chaque fois et quel que soit leur gueule. » s’amusa à expliquer Cyrus, avant de tourner son regard vers les neufs mercenaires qui accompagnaient son fils.
— Ces chiens errants vous importunent ? Mes hommes peuvent s’occuper des autres à votre place.
— Pas spécialement, c’est moi qui les nourris en fait. Ça m’a valu une mauvaise image dans le voisinage d’ailleurs ! » s’amusait Cyrus, avec assez de sérieux pour que son fils lui demande si le brave shérif de Clipsham avait encore dû venir lui faire la morale, tout en partageant un verre. Et si cela fit visiblement sourire Arcturus, ce n’était qu’en apparence.
— J’imagine que vous continuez de vivre dans votre coin et que vous n’avez toujours pas sympathisé avec qui que ce soit ici ? » suggéra-t-il pour voir la mine de son père s’assombrir pendant l’espace d’un instant.
C’était effectivement le cas, le vieux Seafox n’était pas très apprécié des gens du village pour l’ambiance particulière qu’il installait de ce côté de la paroisse.
Ce n’était pas la première fois que Cyrus faisait tonner son Colt dans le calme de la campagne, et c’était loin d’être la pire de ses bêtises, il avait déjà incendié la forêt à côté de chez lui un été où il avait trop bu, à deux reprises, deux années d’affilée. Il n’avait jamais été très apprécié par les ruraux, il était un aventurier natif d’on ne sait où, ayant acquis sa fortune sur les océans d’une manière on ne peut plus douteuse, et son beau mariage n’y avait rien changé. Bref, ce n’était probablement pas un voisin qui partageait les saines valeurs de la campagne, et le bruit courrait même qu’il était en partie responsable de la mort par intoxication de son épouse. Et, de toute façon, Arcturus connaissait suffisamment son père pour savoir qu’il n’y mettait pas du sien non plus, le Seafox était de ceux qui vivent parmi les siens à côté des autres - c’était un homme d’équipage et de cartel après tout.
Mais au-delà de ça, il y avait un paradoxe qui laissait Siarl circonspect, tout comme ses camarades qui n’osaient pas le dire.
— Bah … Si ce sont vos chiens pourquoi vous les butez ? Vous êtes con ? » lâcha soudainement Siarl, faisant éclater de rire le vieux corsaire, et se retourner l’un des Spring, visiblement furieux.
— Ça ne va pas de parler comme ça ?! » s’énerva Wallace, le second de Lysander, alors que Cyrus levait la main pour faire comprendre que tout allait bien.
— Ce ne sont pas mes chiens, ce sont des chiens, rien à voir. Et je ne les nourris pas pour rien, il faut bien que je rigole de temps en temps ! Ils sont là et ils ne servent à rien ! De toute façon, les chiens errants, ça ne manque pas, et c’est vraiment de la saloperie, ça n’arrête pas de gueuler et ça fait peur aux minets des vieilles. » se défendit-il, pendant que Kennocha restait encore légèrement surprise par ce qu’elle voyait - ce n’était pas l’image qu’elle s’était faite du père de son prestigieux amant. « Bon, j’imagine que tu n’es pas venu ici pour m’emmener promener comme un petit vieux, allez, entrez ! » reprit-il en se dirigeant vers sa demeure, pour s’arrêter soudainement à mi-chemin, puis se retourner brusquement vers son fils et ses Neufs Printemps qui lui emboitaient le pas. « Mais vous êtes combien putain ?! » s’exclama-t-il, en vérifiant qu’il avait bien compté neufs mercenaires autour de son fils – plus les deux chauffeurs.
— Il s’agit de mon escorte personnelle, la meilleure équipe de mercenaire du monde, les Nine Springs de Semper Peace ! » lança fièrement le président de Solar Gleam, tandis que Siarl souriait innocemment au vieil aventurier.
— Ah ! … Bon, tant qu’ils ne dégueulassent pas ma belle poussière, ils feront l’affaire. » se résolut-il en reprenant sa marche jusqu’à leur ouvrir la porte donnant sur un grand hall d’entrée et son escalier de bois sculpté, dont les deux main-courantes évoquaient de longs et fins renards vernis d’une teinte rousse.
Le style du manoir était assez classique, sobre, très anglais ou puritain comme l’auraient dit Alessia et Maria, tant il privilégiait les teintes sombres sur les vives pour ne pas trop refléter la lumière jaillissant des larges fenêtres.
La bâtisse était ainsi très aérée sans être trop lumineuse, mais elle en était si austère que Kennocha peinait à imaginer le petit Arcturus grandir ici. Ce n’était absolument pas son genre de décoration, les motifs des boiseries se répétaient si harmonieusement qu’elle les trouvait ennuyantes. Quant au plancher vernis, c’était si surfait, si sombre, si pauvre par rapport au dallage clair, aux tapis orientaux ou aux fourrures exotiques sur lesquelles elle marchait pieds nues dans les palais de son amant.
Mais pour Arcturus, c’était chez lui, et c’était bien pour se rappeler son enfance au manoir qu’il en avait construit un trois fois plus grand au sommet de Light Hill.
— Bon retour chez toi, mon fils, tu resteras bien quelques jours ? » demanda Cyrus en se positionnant sur la première marche de son escalier, la paume sur le renard sculptée qui achevait la main-courant, sous les yeux étonnés des Neufs Printemps ou ceux très amusés de son fils.
— Ah ! Vous êtes toujours aussi théâtral ! Je vais rester quelques jours en effet, sinon ce serait bien trop cruel. Mais je dois repartir pour Amsterdam la semaine prochaine, c’est important. » lui confia le président de Solar Gleam pour que son père ne l’interrompe afin de lui demander s’il allait devoir tous les loger. « Mes Springs ne craignent pas de dormir dehors. »
— Si c’était possible d’éviter, ce serait bien. » glissa Kennocha en jetant un regard furieux à Arcturus.
— Je vous rassure, je ne comptais pas laisser les dames sans chambre personnelle. Vous les gars, vous devrez au moins partager des lits ou dormir dans les salons. » lança le vieux corsaire sans bouger de son escalier, ni ôter sa main de la tête du renard, avant que Wallace ne vienne faire preuve de son zèle comme toujours et ne propose de veiller toute la nuit autour du manoir des Seafox. « Fais-le depuis l’intérieur dans ce cas. Vous ne les avez pas vus, mais ils sont tout autour. » lui conseilla-t-il avec un air mystérieux, le sourire jusqu’aux oreilles à la vue de Siarl qui s’y laissait prendre.
— Mais qui ça ? On est venu tout seul. » demanda-t-il, surpris, pendant que ses compagnons s’exaspéraient déjà de la réputation de bras cassés qu’il allait encore leur faire endosser, jusqu’à ce qu’Arcturus brise l’air mystique qu’avait pris son comédien de père.
— Si, nous les avons vus, c’est d’ailleurs pour ça que je viens, à vrai dire. J’ai besoin de discuter de ce sujet, père, de celui de David et de ta prétendue retraite paisible ici, sérieusement, à cœur ouvert.
— Ah ? Tu parles du chien ? Si c’est le cas, sache que je ne regrette rien, il avait aucun respect du code d’honneur, il venait pisser sur mon portail, ce fils de yorkshire. » plaisanta-t-il sous les airs impassibles et insistants de son enfant. « Et t’auras beau me fusiller du regard, jamais je ne te dirai où j’ai caché mon os ! »
— Bon … Vous n’arrêterez pas de faire l’imbécile tant qu’il y aura du monde, et j’aime beaucoup vous voir aussi amusé, mais je ne suis pas venu que pour ça. Allons discuter seul à seul dans le salon. » lui répondit son fils en se dirigeant vers la première salle qui se trouvait sur sa droite, un grand salon où son père le suivit après avoir lancé un bref soupir à Kennocha.
Cependant, Arcturus ne put se retenir jusqu’au seuil de cette salle, à tel point que les Springs entendirent pourquoi leur président tenait tant à sa vengeance, lorsqu’il reprit la parole avant que la porte ne se ferme derrière son père : qu’est-il réellement arrivé à maman ?
Et, bien qu’elle n’entende pas la réponse à cette question, Kennocha comprenait déjà qu’elle n’était pas morte par accident, que son bien-aimé suspectait David de l’avoir fait assassiner. Mais Cyrus ne le confirma pas, il se contenta de demander à son fils, qu’est-ce que cela changerait si c’était lui ? Alors son fils lui avoua directement que cela ne changerait rien et tout à la fois, que cela lui donnerait une raison supplémentaire d’affronter le Roi des Marchands, de se libérer avec toute l’AP, de venger sa famille.
— Parce que tu comptes tuer David ? » lui sourit nerveusement son père, comme si c’était une question rhétorique. Mais à sa grande surprise, son fils alla contre sa grandiloquence, et répéta son projet de tuer le maître de l’AP dans un oui solennel, lorsque son père opéra un demi-tour pour verrouiller la porte à clé en opinant gravement de la tête.
— Ce n’est pas nécessaire de fermer à clé, les Springs me sont fidèles. » prit la peine de préciser Arcturus, toujours planté au milieu de la pièce. « Ils sont déjà au courant de mes intentions.
— C’est bien pour ça que je ferme la porte. Le Seafox est peut-être à la retraite mais il a encore du flair, il est loin d’être con. » lui répondit calmement le vieux corsaire, avant que sa voix ne s’emballe brutalement et que ses bottes ne crissent sur le parquet. « Alors, quelles sont tes questions ?! » lança-t-il soudainement, en approchant de son fils d’un pas si vif que ce dernier ne le vit pas venir, et qu’il encaissa dans l’épaule un coup de pied assez vigoureux pour le déplacer sur plusieurs centimètres.
Surpris, Arcturus recula aussitôt par réflexe, seulement son père ne le lâchait pas, jusqu’à l’obliger à se mettre en garde s’il ne voulait pas recevoir un coup bien plus douloureux. Et il eut beau s’écrier en demandant ce qu’il lui prenait tout à coup, ça n’allait pas le sauver. Après tout, c’était lui qui avait demandé à parler sérieusement et à cœur ouvert d’un tel sujet …
Alors c’est Cyrus qui dut poser les questions, pour que son fils réagisse enfin, puisque ce dernier parlait d’affronter un personnage aussi puissant que David, mais il n’avait même pas la jugeote et la force de se défendre contre son vieux père. L’idée de le voir prétendre faire tuer quelqu’un sur un simple oui le mettait hors de lui, son gentil bourgeois de fils n’imaginait ni les conséquences que cela aurait sur lui, ni celles que cela aurait sur ceux qui l’entouraient. C’était plus que ridicule, c’était dangereux, et c’était cracher sur l’exil auquel le vieux corsaire s’était résigné, c’était comme entendre un petit parvenu clamer qu’il allait réussir là où il avait tout perdu. Et tout ça pour quoi ? Pour plus de richesses ? Pour un doux rêve ? Pour une vengeance de sang ? Arcturus ne valait peut-être pas mieux que David vu sous cet angle, qui sait si un irresponsable comme lui ne pourrait pas devenir pire que le Roi des Marchands ? Il avait beau haïr son rival, celui-ci avait au moins le mérite de ne pas être un prétentieux déraisonnable, tout l’inverse de ce que paraissait être son fils lorsqu’il lançait de telles menaces en l’air. Et il eut beau se défendre, jusqu’à riposter tout en réclamant à son père pourquoi il n’avait pas vengé sa mère, Cyrus restait droit dans ses bottes, solides sur ses appuis ou ses convictions. C’était facile pour Arcturus de jouer les héros vengeurs au nom du monde entier, lui qui voyait le monde comme un aventurier, et qui y vivait comme un héritier. Mais si son père avait toujours le goût de l’aventure, il savait aussi le prix qu’elle pouvait coûter, ce n’était pas pour rien qu’il avait abandonné les mers, ni accepté cet exil.
Malheureusement, Arcturus était déjà trop ivre du LM et de l’envie crépitant en lui pour comprendre ce que c’était, il croyait encore que son père était un lâche qui se justifiait, à tel point que ce dernier finit par le balayer, pour ensuite lui confier que cette chose à protéger : c’était ce qu’il restait de sa famille, c’était lui, et tout son avenir.
— C’est facile de parler de mort quand on a plus que sa vie à perdre, c’est presque un aveu même. Mais toi, tu n’as rien à perdre pour parler ainsi ? Ne t’ai-je pas tracé un avenir radieux ? Ne t’ai-je pas marié à une femme qui t’a donné un fils ? » conclut Cyrus en relâchant son emprise sur son fils. Mais l’Anglais du Conseil n’en avait pas fini, pas le moins du monde, alors il se redressa d’un bond pour porter les coups à son tour.
— Si ! Mais je suis prêt à tout risquer ! Tout ! » lança-t-il dans son élan, animé par une vigueur nouvelle, si vive que Cyrus dut commencer à se montrer vraiment vigilant pour ne pas prendre une bourrade - sans pour autant s’avouer vaincu.
— Même ton Solar Gleam ?! Même tes jolies Arthuries ?! Même tes trois gentils amis ?! David les tuera tous !!
— Tout ! Je vais bouffer toute l’AP, tous ces connards ! Ensuite, je me vengerai sur tous ceux qui ont œuvré contre nous, un par un, et je ferai de l’AP ce qu’elle aurait toujours dû être ! » insista-t-il, en redoublant d’ardeur à chaque articulation de ses phrases, jusqu’à ce que son père comprenne qu’il n’était plus l’adolescent impulsif et irresponsable d’autrefois.
— Et moi ?! Tu es prêt à voir mon cadavre ?! Car tu le verras Arcturus, je serai parmi les premiers à y passer ! Ne sois pas naïf ! » annonça le vieux corsaire en finissant par s’éloigner de l’emprise de son fils, déjà prêt à le poursuivre.
— Alors viens avec moi ! » lâcha immédiatement Arcturus, en baissant ses poings puis le ton de sa voix. « J’aurai besoin de toi, je ne pourrai pas te protéger si tu es loin de moi. J’aurai besoin de toutes les forces contre celles de David, et tu en fais partie. » essaya-t-il de le convaincre une dernière fois, lorsque les bruits des Nine Springs en train de s’activer derrière la porte interrompirent leur discussion.