CHAPITRE II - Ronces et lierres des mangeurs d’étoiles - William - Partie 4

Notes de l’auteur : ATTENTION : À la suite des différents conseils-commentaires concernant la longueur des scènes, je les mets à nouveau en ligne en plusieurs parties. Il ne s'agit pas de relecture, et de nouveaux chapitres sont à venir chaque semaine comme d'habitude.

En réalité, il était presque sûr d’avoir vu plusieurs personnes lui faire des signes discrets, des petits gestes des mains bizarres ou des battements de poings contre la poitrine.

Mais il avait dû rêver, c’était probablement le stress de cette réunion si importante qui lui faisait voir des choses étranges, ou le comportement de ces gens à moitié anesthésiés par les drogues qui attisaient ses soupçons – lui qui dormait si peu. Heureusement, William vit enfin sa voiture s’enfoncer dans une ruelle presque désertée, surveillée par une bande qui zonait près de la terrasse du bar-tabac du quartier. D’ailleurs, eux aussi firent des petits signes discrets à cette voiture à cheval, trottant calmement vers la petite place sur laquelle aboutissait la rue, avec sa fontaine hors-service et ses hautes façades qui la plongeait dans l’obscurité presque toute la journée. C’est sûrement l’un des endroits les plus sinistres de cette ville, pensa-t-il en voyant le triste spectacle grisâtre qu’offraient ces grands immeubles néo-gothiques insalubres, on dirait presque un repaire de vampires. Et tandis qu’il se désolait de ce spectacle qui aurait couvert Arcturus de honte, leur voiture s’arrêta enfin, juste devant le grand immeuble que Massimo indiquait au cocher. Alors le disciple d’Achille n’eut qu’à sortir, puis fouler la neige de ses chaussures pour déclencher un évènement, à sa grande surprise.

D’un coup, c’est toute une clameur criant justice qui s’éleva de cette place, depuis les parvis et communs des immeubles jusque dans les autres ruelles adjacentes, durant une bonne dizaine de secondes où William ne savait plus où regarder pour ne pas trouver une silhouette avec le poing levé. Il ne savait trop comment se comporter dans cette situation, ni même pourquoi il était acclamé ainsi, mais c’était bien son pseudonyme, Herz, qui était scandé pour accompagner cette justice qui lui était réclamée, jusqu’à le rendre mal à l’aise – il n’était pas aussi égocentrique qu’Arcturus ou Maria. Pourtant, il était plus que sûr de n’avoir jamais croisé un seul de ces hommes, même de loin. Cela voulait-il dire qu’il était-il devenu ce héros qu’il avait toujours rêvé d’être ?

Je savais que plein de miséreux à travers le monde comptaient sur le disciple d’Achille, mais pas que des dizaines de camarades étaient déjà prêts à mourir pour moi, aurait-il pu dire à Massimo après avoir remarqué les armes que les bras levés révélaient, s’il ne s’était pas retourné d’un air étonné vers son ami qui souriait à la vue de ce spectacle.

— Rausa ne m’avait pas dit que tu étais admiré à ce point ! C’est de bon augure, non ? » s’amusa-t-il en lui envoyant une petite tape amicale dans l’épaule.

— Euh – Oui, effectivement. Et c’est bon signe pour toi aussi, tu ne manqueras pas d’alliés pour organiser le détournement de LM, surtout après le laxisme que j’ai pu voir. » se contenta-t-il d’ironiser, en commençant à s’avancer vers le porche d’entrée face à eux, d’où un camarade sortit pour les accueillir le plus poliment possible, puis les guider jusqu’à l’appartement de la réunion.

 

Et bien que la clameur du dehors retomba aussitôt, William n’eut qu’à franchir le seuil de l’immeuble pour que les encouragements ne reprennent, sous un ton plus solennel.

À chacun des paliers qu’il gravissait, des dizaines de camarades attendaient son arrivée, tenant les murs du moindre espace commun de cette résidence, presque tous aussi bien armés qu’un enrôlé, et sans crainte de le montrer en souriant au camarade Herz. Bien sûr, la centaine d’insurgés qu’il voyait ne suffirait pas à mener la Révolution, mais chacun de leurs signes de ralliement l’inspiraient un peu plus, à chaque fois qu’il détachait le regard d’un camarade pour croiser celui d’un autre, le poing levé ou contre la poitrine, l’encourageant à monter toujours une marche de plus. Certes, Rausa avait peut-être légèrement survendu William, sans le lui dire et auprès des révolutionnaires du monde entier, seulement elle n’avait pas menti. Tant de révolutions ont fini noyées dans le sang ou la corruption, tant de morts pour rien ; il nous faudra plus que des fusils et de l’ingéniosité la prochaine fois, il nous faudra un outil supplémentaire que seul le camarade Herz peut concevoir, répétait-elle souvent à qui veut l’entendre, bien avant d’avoir reçu les derniers avertissements de William sur le RFA, ou ses derniers espoirs sur sa thérapie secrète. Néanmoins, il ne lui en voulait absolument pas, au contraire, tous ces encouragements lui avaient enlevé son stress, il se sentait même étonnamment léger tout à coup. Il allait enfin débuter cette destinée de héros qui le fascinait tant, elle allait démarrer dès à présent, juste après que cette porte sur laquelle leur guide frappait poliment s’ouvre.

Et pour couronner cet accueil, ce fut aussi l’occasion pour William de découvrir son nouveau titre, de la bouche du camarade qui vint leur ouvrir, un petit balafré de type grec visiblement bien plus chaleureux que leur guide très silencieux.

— Camarade Kolecska ! Le Premier Savant de la Révolution est arrivé avec notre directeur ! » lança-t-il à destination de ce qui semblait être le salon de ce petit logement, d’où jaillit aussitôt une voix féminine.

— Vraiment ?! » s’étonna-t-elle, en se précipitant rapidement dans l’entrée pour aller accueillir celui qu’elle attendait visiblement comme un sauveur. « J’avais peur que tu ne puisses venir à une invitation aussi soudaine ! » vint l’étreindre Rausalia, une femme de son âge et de sa taille, aux cheveux noirs bien plus sombres que les siens.

— Ça nous a un peu pris au dépourvu, je ne vais pas te le cacher, mais nous ne pouvions pas vous faire défaut. Lénine pourrait mieux prévoir ce genre de réunion à l’avenir ...

— Ne m’en parle pas ! Moi aussi, j’avais prévu autre chose de mes prochains jours, j’ai tout juste eu le temps de préparer notre réunion comme il se doit. Mais le contenu de ta lettre l’a mis dans un tel état quand je lui en ai parlé, on ne pouvait plus le faire changer d’avis après, comme toujours ! » s’amusa-t-elle, avant de se tourner vers Massimo pour le saluer également, puis leur demander s’ils avaient fait bon voyage tandis qu’ils la suivaient dans la petite cuisine de cet appartement, déserte, à l’étonnement du disciple d’Achille – et officiellement représentant français.

 

Lénine n’est pas là, s’étonna-t-il pour que l’Italien ne plaisante sur le fait qu’il était bien la dernière personne que toute cette réunion surprotégée devait attendre, et qu’il s’agissait de celui qui l’avait demandée.

Mais Rausa pouvait très vite les rassurer, il était bien présent dans la cité, il était simplement parti prendre l’air, en précisant qu’il reviendrait lorsque le disciple d’Achille serait annoncé. D’ailleurs, elle eut tout juste le temps de confirmer à son compatriote que c’était le Russe qui l’avait gratifié du titre de Premier Savant de la Révolution, lorsque ce dernier fut annoncé à la porte. Et si cela ne manqua pas d’amuser Massimo ou Rausalia, William gardait tout de même un fond de méfiance, malgré la cordialité avec laquelle Lénine et son second, Vassili Dzerjinski, les saluèrent en venant s’asseoir autour de cette petite table de bois.

Ce petit quinquagénaire russe avait visiblement un plan bien en tête, comme s’il s’en considérait le président, et c’est donc tout naturellement qu’il prit l’initiative d’ouvrir cet entretien clandestin.

— Alors, mes amis ? Commençons-nous directement par le sujet de l’entretien que notre cher camarade Herz et moi-même avons sollicité, ou par les dernières affaires qui agitent les peuples du monde ? » commença-t-il pour que Rausa ne lui réponde aussitôt.

— Il n’y a pas grand-chose de nouveau sur le deuxième sujet, à part des mauvaises nouvelles et les signes que notre Cause est toujours plus juste.

— C’est bien vrai, commencez par le vif du sujet, camarade. Le Premier Savant de la Révolution a sûrement beaucoup de recherches à mener, ne lui faisons pas perdre son temps. » déclara Vassili, le second de Lénine, un très grand russe de la Volga d’une quarantaine d’année, avant que William ne les interrompe pour lui demander d’où venait son titre. « Du camarade Lénine et moi-même, j’espère que vous ne nous en voulez pas. Il va vous dire pourquoi dès maintenant.

— C’est en rapport avec le plan dont vous souhaitez nous parler, n’est-ce-pas ? » demanda très innocemment le Saxon pour que l’homme de la Léna acquiesce, puis passe directement au vif du sujet.

 

Pourtant, il se retint d’évoquer la fameuse thérapie d’Achille, et prit d’abord le temps d’évoquer les derniers avertissements de son Premier Savant, en y ajoutant ses propres craintes issues de ses voyages à travers l’Europe libérale.

Pour Lénine, les élites bourgeoises ou aristocratiques comptaient très clairement aliéner leurs travailleurs à tout jamais, en prenant leur santé en otage grâce à toutes ses sciences nouvelles dont l’AP ou le RFA se gardaient le monopole. C’était tout un système d’asservissement qui se mettait lentement en place, avec ses chaînes et ses outils de répression, un système que nous devrons briser avant qu’il ne devienne hors d’atteinte, avant que nous devenions également les patients de nos oppresseurs, que cette ultime chaîne soit injectée jusque dans nos veines. Et Rausa comme Massimo se montrèrent plus qu’inquiets à la suite de cette démonstration, qu’il acheva néanmoins sur une touche d’espoir, sur l’évocation de l’éternel point faible des élites injustes : l’arrogance des puissants.

Alors la solution tombait sous le sens, il fallait retourner le LM contre eux, exploiter ce grand souffle du changement que représentait l’irruption de cette molécule fabuleuse dans les sociétés humaines. Mais pour ce dernier détail, tous le savaient déjà.

— J’ai pris nos dispositions pour tenir compte des avertissements de William, Massimo et moi nous sommes occupés du détournement de LM. Tu ne nous as pas réuni pour ça, j’espère ? » demanda poliment la camarade Kolecska, en se retenant de paraître trop vindicative envers celui qui souriait de cette réplique.

— Non, ne t’en fais pas. Mais je tenais à profiter de la présence de William pour vous répéter ce que j’ai dit à Achille avant la Commune de Paris : il ne suffira pas d’accumuler du LM et des armes pour une insurrection, sinon nous serons écrasés ou trahis de nouveau. Qu’en pensez-vous, Premier Savant ? » conclut-il en tournant la tête vers William, encore surpris d’être nommé ainsi, mais assez lucide pour attraper la perche qu’il lui tendait bien gentiment.

— C’est vrai, je serais également partisan de cette prudence, le LM n’est pas une solution miracle et une nouvelle défaite ne ferait pas du bien au moral de nos milliers de camarades.

— Quelle autre idée avez-vous en tête si ce n’est un soulèvement violent comme celui de la Commune ? » questionna donc Massimo, avant que le Russe ne précise qu’il n’écartait pas la violence, et que le Premier Savant en parlerait mieux que lui.

 

Car pour ne pas reproduire l’impatience tragique de son mentor, pour avoir un espoir face à la répression des élites ou à la trahison des modérés, il fallait achever et déployer la thérapie révolutionnaire qu’il avait lui-même théorisé : la Toile Rouge.

Alors, William saisit sans attendre l’occasion qui lui était offerte de débuter l’exposé de ses recherches, au grand plaisir de Lénine – visiblement réjoui de cette attitude. Certes, la Toile Rouge n’était pas encore terminée, elle était encore incomplète sur des détails très techniques, mais il pouvait déjà révéler ce qu’il attendait d’elle. Tout d’abord, la Toile Rouge était une thérapie peu invasive et très légère pour le corps lorsqu’il était au repos, compatible avec n’importe quel autre traitement du RFA ou de Solar Gleam. D’ailleurs, elle était théoriquement très facile à produire pour peu que l’on réussisse à la concevoir et que l’on dispose des bons ingrédients, ce qui allait faciliter d’autant plus sa diffusion. Car c’était bien le but, il fallait qu’un maximum de prolétaires reçoivent cette thérapie qui, tout comme les fourmis de William, les inciterait à bousculer les injustices existantes, voir à se révolter. Et plus encore, la Toile Rouge allait les unir par un sentiment commun, par la résonnance des échos qui les pousserait à aller de l’avant pour rallier d’autres membres ou œuvrer contre l’ennemi.

Ensuite, le deuxième contingent de patients pourrait entrer en scène : les avant-gardes révolutionnaires qui s’occuperont de galvaniser et canaliser ses foules prêtes à l’action. Dotés d’une version plus forte de la Toile Rouge, bouillant d’une passion qui résonnerait dans les cœurs du peuple, elles conduiraient les masses comme les guerrières de ses fourmilières dirigent aux ouvrières. Puis, lorsque l’État cherchera à réagir en envoyant ses précieux soldats augmentés, ses propagandistes les plus fanatisés ou ses médiateurs politiques les plus corrompus, il ne trouvera pas une foule désordonnée ni désarmée, mais une masse cohérente, déterminée et soudée jusqu’au bout. Si les liens qui pouvaient exister entre des frères d’armes ou des partisans pouvaient déjà être très forts, ceux que les échos créeraient entre les hommes seraient encore supérieurs à entendre William, la Cause ne deviendrait imperméable à toute trahison. En plus, la compatibilité de la Toile Rouge faisait qu’elle pouvait aisément cohabiter avec d’autres médicaments, mais aussi d’autres thérapies aussi diverses que variées.

Cependant, la dernière utilité de la Toile Rouge restait difficile à avouer, même si William s’y prenait avec un certain talent que Lénine épaulait volontiers – ils n’étaient pas membres du Conseil ou de l’Internationale pour rien …

— Le plus noble atout de ma thérapie reste cependant le dernier d’entre eux. Elle accroitra l’empathie entre les patients, nous serons tous naturellement plus unis, plus proches. Le but, à terme, est d’arriver à ce que chaque humain perçoive de façon instinctive ce que son prochain ressent, de telle sorte que ça le sensibilise, que ça le satisfasse ou le peine selon l’émotion que les échos éveilleront en lui. Ainsi, plus d’injustice, d’agression, ni d’exploitation, grâce à ce lien que la Toile Rouge maintiendra en permanence, avec un niveau d’excitation minimal.

— Et cela aura également le mérite de protéger notre utopie des espions et des traîtres que les élites capitalistes débaucheront de nos rangs. Notre thérapie nous les désignera ou les dissuadera de trahir, cela évitera beaucoup de malentendus, tout en assurant la cohésion des peuples de la plus heureuse des méthodes : par la fraternité. La Toile rendra notre Révolution plus facile à déclencher et à conduire, mais aussi très difficile à renverser et à corrompre. Notre marche vers le juste progrès deviendra alors inéluctable, c’est le meilleur espoir que pourrait proposer notre Cause à l’Humanité tout entière. » en conclut Lénine, après une bonne dizaine de minute de démonstration du Premier Savant, devant leurs deux camarades assommés par ce déluge d’informations qu’ils ne comprenaient pas toujours. Seulement, même s’il était encore loin d’avoir le don d’Alessia, le cousin de la Florentine avait lui-aussi hérité du même sens de l’intuition qu’avait leur grand-père maternel, suffisamment pour sembler avoir discerné quelque chose dans les paroles de William.

— Si j’ai bien compris, cette thérapie risque tout de même de faire peser un certain … fardeau sur la conscience individuelle ou les libertés. J’ai bien cerné le fait que cela est pour le mieux mais … n’est-ce pas un peu trop … spirituellement invasif, et risqué de créer ce qui s’apparente à une pseudo-conscience collective ? » proposa-t-il, en croisant fugacement le regard impassible de Lénine, ou le froncement de sourcil de Vassili, tous deux assez intimidants pour qu’il ailler chercher l’approbation de Rausa.

— C’est aussi l’inquiétude que j’aurais émise si notre camarade Lénine était le chimiste ! » sourit-elle, au grand amusement du Russe qui étouffait un ricanement, sous les yeux encore hésitants de William qui s’attendait à des questions bien plus incisives sur sa Toile Rouge. « Mais j’ai confiance en William, s’il y a bien quelqu’un qui ne franchira pas les limites de la liberté individuelle, c’est bien lui. Si je devais avoir une seule inquiétude sur cette thérapie, c’est la crainte que le RFA mette la main dessus. Imaginez que leurs chasseurs apportent cette découverte au Kaiser, ce serait fini de tout espoir de révolution en Allemagne … » reprit-elle en adressant un regard plein d’appréhension au principal concerné, soulagé d’avoir terminé son petit exposé – il n’avait jamais aimé les oraux à vrai dire, c’était le domaine d’Arcturus et d’Alessia.

 

D’autant plus qu’il n’eut même pas besoin de répondre à cette inquiétude de Rausa, car le Bolchevik intervint aussitôt en sa faveur.

Il n’était évidemment pas question de retirer à William la direction de ce projet qu’il devait mener clandestinement, ni d’exiger sa démission du RFA et son départ d’Allemagne, car c’était comme attiser les soupçons du RFA ou d’Emil que Lénine jugeait capable de faire assassiner son ancien élève. Pour l’instant, tant que la Cause n’avait pas de patrie à protéger du RFA ou de l’AP, le Premier Savant devait donc continuer à travailler dans le secret, sans que le fond de ses recherches ne soit connu, même par les partisans. Mais c’était maintenant au tour de William de discerner quelque chose dans les propos du Russe, comme une invitation à se préparer au départ lorsque la Révolution éclatera, où que ce soit, y compris si c’était hors d’Allemagne. Après tout, il était le Premier Savant de la Cause, c’était bien normal qu’il la suive, mais était-ce bien compatible avec son rôle de Souffle Pourpre du Conseil du Graal ?

Les trois autres me le refuseront et je ne pourrais le cacher, eut-il alors tout juste le temps de penser, avant que ses camarades reviennent déjà vers lui.

— De quoi auras-tu besoin pour ta thérapie William ? » le questionna Massimo, juste avant de se corriger. « En revanche, je vous rappelle à tous que je ne pourrais pas vous fournir le blanc et le noir dans les mêmes quantités que le rouge. Si vous en voulez autant, il vous faudra des contacts en Inde ou en Turquie.

— J’espérais que tu pourrais te débrouiller pour le LM du Caucase en fait, nos camarades turcs sont loin d’être assez nombreux pour organiser un détournement ou des braquages. » intervint Rausa, avant de se tourner vers Lénine sur un ton légèrement agacé par la passivité qu’il gardait si souvent, surtout dans les moments où tout le monde attendait ses idées – il aimait bien observer, comme Achille le faisait. « Nos camarades allemands, suisses et italiens prennent déjà tous les risques pour rassembler du LM depuis quelques années. Tu m’avais promis une aide il y a quelques mois. Est-ce que cela a avancé ?

— Hm ! Oui, nous avons même beaucoup avancé depuis la cuisante défaite du Tsar chez les Bulgares, et encore plus depuis que William nous a informé des nouvelles ambitions du RFA. » sourit-il, en désignant sa droite d’un vague geste de la main que William crut lui être destiné, si bien qu’il s’apprêtait presque à demander ce à quoi il faisait allusion avant qu’un accent russe ne prenne la parole.

— J’aurais à cœur de recevoir le devoir de t’aider, Rausa. Il m’a été confié le commandement de la Garde Révolutionnaire qui unifiera les Brigades et les cellules. » répondit le fidèle lieutenant de Lénine, et visiblement très bon ami de Rausa à voir la réponse soulagée de la jeune femme – bien que William ne l’ait jamais rencontré.

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