Ma nouvelle mère m'emmène dans de petites échoppes assez miteuses. Elle a proposé de m'acheter les tenues principales que l'on trouve dans le Petit Quartier c'est-à-dire : des vêtements noir ou gris, parfois même marron. Souvent moulants ou très larges. Je choisis des vêtements moulants car je veux une grande liberté de mouvements dans tout ce que je fais. Elle me propose d'aller m'entraîner dans le centre qui est juste en face de chez elle et de son mari.
Je les aime déjà même si ils ne remplaceront jamais mon père et ma mère avant la mort de mon père. Une fois tous mes vêtements à acheter (noirs) je lui demande :
-Est-ce qu'il y a un salon de coiffure dans le quartier. Je voudrais me couper les cheveux.
-Il y en a un au bout de la rue me répond elle
Elle me ajoute :
-Pourquoi veux-tu couper tes beaux cheveux ? Et à quelle longueur?
-J'aimerais avoir les cheveux très courts car les cheveux longs ça coûte beaucoup de shampoing.
-Ce n'est pas la peine.
-Moi j'aimerais bien alors s'il te plait !
Elle accepte et nous entrons dans la boutique. Elle est assez petite et les murs ont dû être gris à un moment, mais maintenant ils sont couverts de moisissure et le papier peint est arraché ça et là. Un homme édenté et chauve viens se présenter une fois que nous sommes rentrées. Je m'assoie dans un grand fauteuil et il me demande
-Très court répondis-je et en fermant les yeux.
Gykos me tapote l'épaule quand il a fini.
J'ouvre les yeux dans le miroir et j'ai l'impression de voir une autre personne que moi. Je souris, ravie de ma nouvelle apparence même si je suis un petit peu troublée, il faut bien l'avouer.
Nous rentrons à la maison. Nous dînons d'aliments assez pauvre : une boîte de conserve remplie de haricots rouges. Je vais me coucher assez tôt car je sais que je vais rester longtemps éveillée . J'ai raison et je m'endors aux alentours de 23h30. Le lendemain matin mon nouveau père vient me réveiller en me tapotant l'épaule. Il me dit que je vais devoir aller à l'entraînement tôt pour pouvoir les aider en allant faire les courses. Il me dit qu'en rentrant du centre il me donneras la liste et l'argent avec. Je m'habille rapidement et je descends. Gykos m'a préparé un petit déjeuner. J'avale les deux tartines en vitesse et je m'en vais. Une fois arrivé au centre je rentre dans la salle la plus proche. Je m'installe au centre de la pièce qui il faut bien l'avouer est assez petite et sent la moisissure à plein nez. J'allais commencer ma séance quand une jeune fille de taille moyenne, aux yeux bleu azur et aux cheveux bruns bouclé au qui lui arrivent au milieu du dos entre sans frapper et en poussant la porte du pied. En voyant que je suis déjà là elle dit quelque chose mais je ne l'entends pas car je me suis déjà mis les écouteurs pour la séance je lui montre mes oreilles du doigt et retire mes écouteurs elle répète
-Désolé de t'avoir dérangé ta séance mais tu sors d'ici. Attends... Je t'ai jamais vu dans le Quartier tu es qui ?
-Je m'appelle Ouli Evenos et toi ?
-Drôle de nom, mais il te corresponds parfaitement, moi c'est Chari dit-elle en me tendant la main.
Je fais mine de ne pas la voir et je lui dis :
-La salle est occupé, tu peux partir.
-Euh..., c'est ma salle donc c'est toi qui va dégager.
-J'étais là avant toi protestais-je.
-Mais, c'est MA salle donc, tu dégages !
-Quoi, hors de question que je cède aux caprice d'une inconnue !
-T'as du cran toi !
-Je fais ce que je veux ! T'es pas la reine !
-Non mais je fais que veux tout autant que toi !
Elle me toise d'un regard qu'elle croit intimidant. Je fais comme si elle n'était pas là et je prépare les projecteurs. Quand elle vois que je ne suis pas prête de partir elle s'en va d'un pas rageur vers la sortie. Une fois qu'elle à fermé la porte je clame :
-Niveau 55 normal !
Pour que toutes les machines du centre puissent se mettre à jour et quelles me reconnaissent dès que je commence un entrainement. Je suis alors projetée violemment sur une gigantesque plage. L’illusion est un peu faussée car, en levant la tête, je veux apercevoir les projecteurs. Cela ne me dérange pas vraiment et je regarde attentivement autour de moi pendant qu'une voix qui grésille dit :
-Vous all...ez devoir pl...ong..er dans... l'e..au ... et vous ...batt...re contre un ...requin.
Je sais que la voix ne va pas me répondre mais cela ne m’empêche pas de m'exclamer :
-Quoi, un requin !
Je me dis que je ne vais pas plonger lorsque la marée monte soudainement d'une dizaine de centimètres ! Si cela continue de monter aussi vite je serai bientôt engloutie par l'eau et je serai obligée de me battre. Ce que, entre nous je n'aime pas beaucoup plus que la nage. Je commence à paniquer. En me retournant, je vois une falaise, au loin. Je me dis qu'en courant, je pourrais y arriver à temps pour grimper. En réfléchissant, je me rends compte que je n'aurais plus d'énergie une fois au pied de la falaise et que je n'aurais plus assez de force pour lutter contre le requin. Alors, j'écarte les bras, je retiens ma respiration et je laisse une vague m'engloutir. Une fois sous l'eau, j'ouvre les yeux et je vois un requin qui me fait face. Je m'attends à ce que le requin m'attaque quand je me rends compte qu'il est
aveugle ! Comme je ne saigne pas il ne détecte pas ma présence.
-C'est du gâteau ! pensais-je.
C'est alors que je me rendis compte que je commençais à manquer d'air ! J’essayais en vain de remonter à la surface, mais c'est trop tard, je sentis la tête me tourner et des points noirs apparussent devant mes yeux, se transformant rapidement en de grosses taches noirs qui obscurcissent ma vue.
À peine ma noyade fictive terminée que je réapparais dans la salle d'entrainement du centre. En me noyant, je me suis roulée en boule, alors, je suis accroupie sur le sol de la salle. Je me relève et je m'étire. Je vais boire un coup et je me remets au centre de la salle et j’actionne les projecteurs. La simulation me remporte sur la plage et cette fois je tente d'aller grimper la falaise. À ma grande surprise, cela marche : j'arrive au pied de la falaise, l'eau me soulève et donc, je n'ai pas besoin d'escalader, comme le requin est aveugle il ne me voit pas. Une fois en haut, je cours sur la grande plaine qui s'étend devant moi. L'eau ne parvient qu'à la moitié de la plaine et je suis sauvée ! Une fois que la simulation est terminée, je murmure :
-Oui !
Une voix me répond alors ironiquement en applaudissant:
-Bravo !
C'est Chari.
Je tente de la faire sortir pour qu'elle n'entende pas la machine parler et qu'elle découvre que je suis une Stochastis. Mais trop tard, la machine dit encore sa fameuse phrase, que je commence à détester. Quand la voix grésillante et éraillée s'est éteinte, elle me regarde d'un air étonné.
Elle ne dit qu'une chose :
-Toi aussi !?
-Quoi, moi aussi ? dis-je comme si je ne savais pas de quoi elle parlait alors que je savais très bien qu'elle parlait du fait que je suis une Stochasis.
-Ne fais pas la débile qui ne sait pas de quoi je parle, car je sais bien que tu sais.
-Je ne suis pas une débile ! protestais-je.
-Non, mais tu sais jouer la comédie.
-Bon, OK, je savais que tu disais que tu étais une Stochasis et moi aussi.
-Comment tu sais que j'en suis une aussi ?
-Car, tu as dis toi aussi.
-J'aurais très bien pût parler de quelqu’un que je connais.
-Oui, mais je n'y avais pas pensé.
-Toi, t'as vraiment du bol !
-Je ne pense pas, si j'étais chanceuse, je n'aurais pas atterri ici, non ?
-Hum... Ouais, t'as raison.
-Donc, la première personne à qui je parle de la journée et la seule qui me tient tête est également une Stochasis, eh bien !
-Tu l'as dis, eh bien !
-T'es la première personne à qui je dis que je suis une Stochasis et je suis ici depuis 9 mois.
-Tu es aussi le première personne à qui je le dis mais moi je ne suis là que depuis une journée.
-Une journée ! C'est donc pour ça que tu m'as tenu tête fit pensivement Chari.
-Tu viens de quel Quartier ?
-Du Grand Quartier, et toi ?
-Moyen, ça a du te faire un gros changement !
-Énorme !
-Mais, comment ils peuvent savoir que nous sommes des Stochasis ?
-Ils ont accès à ce que les machines disent, et évite de dire ce que nous sommes.
-D'accord ! On ne se fait plus la guerre, je pense que ce serai mieux ?
-On ne se fait pas la guerre car il faut qu'entre... nous, nous nous serrons les coudes pour survivre.
-Mais... en ne disant à personne qui nous sommes, c'est bon ? tentais-je
-On n'est jamais à l'abri du danger affirme Chari
J’acquiesce, ne sachant quoi répondre à cela.
-Mais, quels sont les pouvoirs des... de nous, quels sont nos pouvoirs ?
-J'ai eu beau faire des recherches, je ne suis pas plus avancée qu'à mon arrivée ici.
-Il y a surement un rapport avec nos pensée.
-Bien sûr, sinon nous ne appellerions pas des Penseurs ! s'exclama Chari, la majuscule se sentant dans sa voix.
-Oui, mais comment nos pensées pourraient elles être un danger au point de nous exiler dans un autre Quartier et de monter celui-ci contre nous ?
-On peut peut-être contrôler les gens !
-Hum... J'en doute. Si ç'était vrai, nous l'aurions déjà fait et nous nous en serions rendues compte, pas vrai ?
-Ouais, tu as surement raison, notre pouvoir doit être plus subtil.
-Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai intuition que ça à un rapport avec le contrôle.
-Tu crois vraiment que je vais me fier à l'intuition d'une gamine de 12 ans ? Et c'est ce que je viens de dire !
-Eh ! Je n'ai pas 12 ans, j'en ai 14 !
-Ah bon ? J'aurais juré que tu n'avais pas plus de 13 ans.
-C'est vrai que je ne suis pas très grande, mais il ne faut pas exagérer !
-C'est bon, c'est bon, je m'excuse, sinon j'ai aussi 14 ans.
-Super mais je m'en fout.
-Stop, on avait dit que la guerre c'était fini.
-Je sais bien, soupirais-je c'est juste que tu m'agaces.
-Donc, on pense toue les deux que nous avons un rapport avec le contrôle ? dit Chari, en changeant totalement de sujet.
-Oui, c'est bien ça. Est-ce qu'un jour, tu as eu l'impression de contrôler quelqu’un ? lui répondis-je en feignant de ne pas avoir remarqué le changement total de sujet de sa part.
-Non, absolument jamais, et toi ? continua Chari
-Oui, je crois que j'ai déjà sentis ça, c'était juste avant de rentrer dans la salle du jugement des Anciens. Un fylake n’arrêtais pas de m'insulter donc je me suis énervée et je lui ai dis de se taire, et il a arrêté de parler quelques seconde et a eu l'air impressionné.
-C'est très peu mais je pense que ça peut nous avancer dans nos recherches.
-Oui. Il y a une bibliothèque, dans le coin ?
-Dans le coin est un oxymore mais oui il y en a une, elle est à une bonne dizaine de kilomètre de marche.
-Quoi lui répondis-je, bouche-bée.
-Dix kilomètre de marche, je sais que cela peu paraitre long, mais ici il n'y a pas de voitures donc on s'y habitue vite.
-Je vais partir, j'ai des courses à faire pour mes parents.
-Tes parents ? Ils ont aussi été pris ?
-Non, non ma mère est encore au Quartier Moyen, je parlais de mes parents adoptifs.
-Ah, d'accord, ils sont sympa ?
-Oui lui répondis-je, ça change beaucoup de ma mère ajoutais-je plus pour moi que pour Chari.
-Pourquoi ?
-Elle... je crois qu'elle ne m'aimait pas vraiment.
-Mais non, elle devait juste avoir du mal à montrer son amour.
-J'en doute .
-Pourquoi ?
-Je te le dirais plus tard, demain, tu me montrera la ville ?
-Cet aprèm', si tu veux.
-Ça me va lui répondis-je, ayant retrouvé mon aplomb.
-Super, t'habite où ?
-Six maison plus bas dis-je après avoir compté.
-Parfait, on se retrouve à 15 heures, OK ?
-OK !