En me regardant dans le miroir brisé mes yeux étaient rougit par ce rêve, ce n’était pas une bonne idée de sortir comme ça mais ce n’est pas comme si quelqu’un allait faire attention à moi. Avant de sortir je lâchais un dernier regard vers cette pièce qui me compose, et d’un coup sec je ferma la lourde porte en métal.
Dehors c’était la guerre, des machines hurlait, toutes plus fortes que les autres, c’était une fourmilière pourrie de l’intérieur, des engrenages bien ranger dans ce rouage énorme, moi je n’étais qu’une poussière, sale et insignifiante. En marchant je remarquai que le sol était plus sombre que d’habitude, sûrement le nuage noir qui, encore une fois recouvrait cette cité infernale.
En arrivant à ma prison c’était toujours la même, des gens ignorant les passages incessant des machines s’arrêtant devant “mon devoir”, évidemment je ne pouvais pas passer par la grande porte je ne suis pas fait pour ça, la vermine ne doit pas se montrer au grand jour. Attrapant mes habits du jour dans ce casier miteux, ayant traversé les âges en même temps que cette ville, il avait dû en voir passer des comme moi.
La brise était étonnamment légère, mon supplice ne sera pas plus simple pour autant mais le rêve que je venais d’avoir me permettrait peut-être de tenir plus facilement. Le temps s’était écouler beaucoup trop lentement, était-ce ma punition pour avoir voulu voler sans avoir la permission ? Je ne sais pas mais je ne voulais que retrouver mon lit. Sur le même chemin que j’avais parcouru ce matin dans un coin il y avait une boîte, dedans un chat, noir, aussi noir que cette cité sale et malsaine. Alors que je m’apprêtais à reprendre ma route son regard m’interpella, il avait ce même regard que dans mon rêve, le hibou, mon regard.
En ouvrant la porte lourde rien n’avait changer évidemment, tout à la même place, avec ce carton en plus désormais. Le chat ne quitta sa boîte que au bout de 2 heures surement effrayé par son nouvel environnement. Doucement il vint se poser sur mon torse alors que j’étais allongé, ce regard, pourquoi ? Il avait la même âme que moi, il en avait sûrement vu des choses horribles. Il ne ronronnait pas, il se contentait d’être silencieux, amorphe comme fatigué par sa vie de voyage à travers les tentacules de cet enfer sans fin, c’est à ce moment qu’il se mit à pleuvoir, les gouttes claquaient contre ma fenêtre vétuste, le chat ne semblait pas plus déranger par le bruit.
Le plafond retenait l’eau et parfois des gouttes tombaient, c’était une mélodie qui m’apaisait car chaque goutte venait toucher ma poitrine, ça allait commencer, une goutte tomba alors mais sur la tête de ce chat qui, avec le rythme s’endormit. Il était noir, après avoir fermé les yeux pour trouver un sommeil fuyant, j’avais remarqué que les gouttes qui étaient tombés sur sa tête avait révéler sa vraie couleur, un blanc profond et pur, si beau qu’il venait éclairer cette chambre et chasser les ténèbres de cette nuit de tempête.
Des larmes vinrent se loger sous mes yeux, il était si pur mais la noirceur de l’être humain l’avait rendu aussi sombre que nous, à force de côtoyer les abysses il était devenu lui-même l’abysse, incapable de fuir sa boîte était devenu son lit à lui, La machine avait pollué son âme.
Pendant que je l’observais, quelque chose m’interpella, son sommeil semblait profond, trop profond, d’un coup sec je l’attrapa et colla son ventre contre mon oreille : rien. Il s’était éteint, son âme a été consumé par le nuage noir, le destin nous avait réuni, deux âmes brisées par la vie, suffoqué par la solitude, il m’a touché nos regards ont résonné, il ne voulait pas s’éteindre seul, dans un coin froid et sombre, il avait choisi ma poitrine même blesser il l’entendait toujours.
Ce n’était pas la pluie qui l’avait endormi mais les bruits de mon cœur, il voulait sentir la vie une dernière fois. Est-ce ça ma vie ? Répéter constamment les mêmes erreurs et souffrir dans l’obscurité sans pouvoir pleurer ? Il méritait sans doute mieux, une vie aimante fait de couleur et de fleurs, c’était donc ça une rencontre fortuite.
Bref, c’est beau. J’ai envie de connaître la suite ! À bientôt.