Cinquième partie

J'ai rêvé que j'étais un oiseau.

Et l'homme-oiseau était dans mon rêve.

Il chantait et capturait les oiseaux de sa voix.

J'étais moi aussi sous son enchantement.

La première chose qui me marque ce matin c'est le silence.

Les oiseaux ont arrêté de chanter.

Je me hâte d'arriver devant la prison d'Orosirian.

La deuxième chose qui me marque c'est l'absence de mouvement et de couleurs.

Les oiseaux ont disparu.

La main à travers les barreaux n'est plus là elle aussi.

Tout s'est volatilisé.

Comme dans un rêve.

C'est un rêve.

Non c'est un cauchemar.

Je me précipite dans les rues de Norian et atteins la sortie de la ville.

Je cours à travers champs jusqu'à perdre haleine.

Essoufflé et désespéré, je m'arrête et me laisse tomber au milieu des fleurs.

Je ferme les yeux et laisse couler des larmes.

Ils sont repartis.

Ils m'ont laissé ici.

Soudain une incroyable agitation dans l'air me fait ouvrir les yeux.

Un océan de couleurs flamboyantes m'engloutit.

Plumages et traînes bariolées ondoient et glissent, virevoltent et planent, s'élèvent et tournoient dans le ciel chantant et gravitant autour d'un seul et même être :

Il est là au milieu de cet incessant ballet, chorégraphe chanteur, ailes déployées dans son dos.

Et alors il me tend une main, je la saisis et sens une force me pousser vers le ciel, une magnifique paire d'ailes me porte dans les airs.

Et je me défais de cette emprisonnante gravité en la tenant.

La main à travers les barreaux.

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