CLAIR, OBSCUR
Depuis toujours ou presque, ils vivent dissimulés sous un manteau d'apparence. Et même si cet habit reflète l'essentiel de leur essence profonde, il a l'avantage de masquer tout ce qu'ils ne souhaitent pas laisser voir.
Les faiblesses.
Les fêlures.
La souillure indélébile du sang sur leurs mains.
Leurs ressemblances profondes.
Car ils semblent si différents de prime abord, si ce n'est par leur beauté commune.
Le garçon aux boucles ensoleillées, aux yeux d'or liquide, si prompt à parler, à sourire, à séduire, à prospérer sous l'adoration des autres.
La fille à la chevelure de nuit, aux yeux de ténèbres, à la peau aussi pâle que la clarté lunaire, solitaire et sauvage.
Il multiplie les liaisons féminines, et même masculines à l'occasion, en adorateur de la beauté dans laquelle il aime à mirer son reflet.
Elle a juré de ne jamais laisser aucun homme user de son corps, même si elle a pu parfois éprouver pour l'un d'entre eux autre chose que le mépris le plus total.
Mais ils ne sont pas, comme il serait si facile de le croire, "le jour et la nuit" : ils se tiennent tous les deux dans la violence trouble du clair obscur. Ils aiment avec la même dévorante passion, haïssent avec la même puissance dévastatrice, à côté desquelles les émotions ordinaires de l'humanité ressemble à des caprices enfantins.
Même quand la vie conspire à les éloigner, même quand leurs intérêts et leurs affections les tiennent séparés, le lien qui les réunit ne faiblit pas. Ils gardent en eux le souvenir douloureux de leur enfance traquée, de l'époque sombre où chacun d'eux n'avait que l'autre pour horizon, en dehors du visage harassé de leur mère. Où pour survivre, ils ont dû tuer, alors même que l'enfance n'avait pas encore lâché sa prise sur leur fragile existence.
Quand ils sont ensemble, ils n'ont jamais besoin de se cacher ou de prétendre. Ou de parler pour se comprendre. Ils ont eu leur différends, parfois profonds, parfois cruels. Ancrés dans le sang.
Mais ils se rejoignent toujours, entre l'ombre et la lumière, échangeant les rôles en une danse souvent dangereuse, parfois mortelle.
Ils sont le jour. Ils sont la nuit. Et tout ce qui existe entre les deux...
Cette présentation de personnages est très joliment écrite. Comme leur aspect extérieur, ton écriture les rend beaux, malgré leur noirceur intérieure. Ils ont l’air redoutables, mais ils ont des circonstances atténuantes, semble-t-il. J’aime beaucoup l’image : « ils vivent dissimulés sous un manteau d'apparence ».
Coquilles et remarques :
— autre chose que le mépris le plus total [c’est un pléonasme ; ce qui est total ne saurait l’être plus ou moins]
— dans la violence trouble du clair obscur [du clair-obscur]
— à côté desquelles les émotions ordinaires de l'humanité ressemble à des caprices enfantins [ressemblent]
— Ils ont eu leur différends [leurs]
J'avoue que pour moi la pléonasme volontaire est vécu pour ce qu'il est en principe : une tournure de style, non une tautologie. Je sais que ce n'est plus dans l'air du temps où les deux se confondent, mais tant pis... ;)
Merci pour les coquilles, il faudra que je me penche dessus un jour !
Une excellente présentation que j'apprécie particulièrement. En plus, tu ne fais pas dans la fiche didactique, mais dans le rédaction, le synopsis construit.
Quant à la caractérisation du duo infernal, même expliqué, ils n'en sont pas moins rassurants. Autant se méfier d'eux aux entournures. Je crois qu'on peut difficilement leur faire confiance.
Bravo pour tout ça.
Biz Vef'
Non, ils ne sont pas rassurants, hein, dans leur dualité... Le jour, la nuit, mais pas le bien et le mal... ;)<br />Je ne dirais pas qu'ils ne sont pas dignes de confiance, il faut juste bien comprendre de quoi ils sont capables. ^^
Merci pour ta lecture, contente qu'ils te plaisent ces fous furieux !