C'est un long, long couloir. Aucun éclat n'en sort, rien d'autre qu'un terrible couloir qui semble s'étendre au bout de l'horizon. À intervalle régulier on y trouve un néon au plafond pour mettre en valeur son étendue, sans angles qui apparaissent parfois, un détour qui mène à un mur, forçant à revenir sur ses pas. C'est ce qui arrive à cet homme, Alan Beth, fraîchement arrivé dans ce dédale. Même si le couloir est long d'autres chemins se révèle donnant, à leur suite, sur un labyrinthe déroutant, à nouveau.
Beth est perdu, perdu dans la matière comme une Médée des temps modernes. Avalé et trompé par le temps tel un Faust qui subit le tic tac de l'horloge. Sauf qu'ici, pas de montre ou de fil pour se repérer. Ce lieu est un défi à l'espace et au temps. Lorsqu'il est entré pour la première fois dans le complexe, Beth n'avait pas pour but d'y rester. Comme son ami Wayne, doctor au département de recherche, porté disparu après s'être volatilisé du sein de son trio d'exploration.
Le projet 31 était ambitiux dès sa conception. En théorie, les profits étaient infinis, en pratique ils peuvent l'êter si le projet 31 ne regorgait pas de problématiques sanitaires et humaines... ou plutôt... inhumaines. Les créatures, même provenant de l'imagination, n'aurait pû prédire la quantité et la variété des cryptides qui peuplent le complexe. C'est ainsi que les employés appellent le projet 31, car ils l'explorent quotidiennement et ce surnom parle de lui-même sur ce que peut être le projet 31. En dépit de l'arsenal technologique nécessaire à sa création, le projet 31 est au-dessus de toutes les conceptions. Tel un Dieu technoésotérique, on peut le créer, mais pas le comprendre, le saisir, se l'approprier, il existe de lui-même.
Le créer ? Pas tout à fait. Le projet n'est qu'un portail vers ce monde nouveau.