À la lueur d’une lampe à pétrole
Se meut la barque entre les canaux,
Tandis que le nocher, pataud,
À l’arrière picole.
Dans une nuit qui étiole
Les fleurs scintillantes,
Passe une barque oscillante
Entre les anémones.
Et le nocher chantonne :
« Tangue la barque, tangue,
Sur les flots de l’hortillonnage »
En sirotant son acétone.
Il chantonne :
« Tangue sous la nuit, tangue,
Sur mes pensées volages »
Comme des éloges.
Et les plantes se fanent
Sur son passage.
Et elles s’enlacent
Au rythme de ses hommages.
« Tangue la barque, tangue,
Pendant que moi je m’enivre »
Des gouttes perlent
Sur leurs pétales.
« Tangue la barque, tangue,
Pendant que je livre la marchandise »
Mouillant la terre
De ce grand dédale.
Et le nocher chante fantasque,
Pour arriver à bon port
Loin de là.
Au milieu de sa barque,
Se trouve un corps
Inerte, sous un drap.
Je suis très contente que tu ai apprécié ce texte ! ^^ Je ne connaissais pas ce poème, je m'en vais donc le lire de ce pas.