Dans l'hortillonnage

À la lueur d’une lampe à pétrole

Se meut la barque entre les canaux,

Tandis que le nocher, pataud,

À l’arrière picole.

 

Dans une nuit qui étiole

Les fleurs scintillantes,

Passe une barque oscillante

Entre les anémones.

 

Et le nocher chantonne :

« Tangue la barque, tangue,

Sur les flots de l’hortillonnage »

En sirotant son acétone.

  

Il chantonne :

« Tangue sous la nuit, tangue,

Sur mes pensées volages »

Comme des éloges.

 

Et les plantes se fanent

Sur son passage.

 

Et elles s’enlacent

Au rythme de ses hommages.

 

« Tangue la barque, tangue,

Pendant que moi je m’enivre »

 

Des gouttes perlent

Sur leurs pétales.

 

« Tangue la barque, tangue,

Pendant que je livre la marchandise »

 

Mouillant la terre

De ce grand dédale.

 

Et le nocher chante fantasque,

Pour arriver à bon port

Loin de là.

 

Au milieu de sa barque,

Se trouve un corps

Inerte, sous un drap.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
noorlayluna
Posté le 27/06/2024
Très beau poème, j'aime beaucoup les images que tu utilises pour offrir une atmosphère assez mélancolique. Certains éléments me rappellent le bateau ivre. Hâte de lire tes futurs textes !
Pinky Nuage
Posté le 28/06/2024
Coucou,

Je suis très contente que tu ai apprécié ce texte ! ^^ Je ne connaissais pas ce poème, je m'en vais donc le lire de ce pas.
Vous lisez