Dehors, le monde brûle,
Ravagé par la haine de l’autre et l’ivresse du pouvoir.
Depuis longtemps on le savait,
On l’avait vue venir sans la voir,
La flammèche au loin devenue brasier.
Dehors, le monde brûle sous nos yeux impuissants,
Mais qu’importe,
Nous on ira danser dans les flammes,
Danser, danser,
Danser dans les flammes,
Le monde brûle,
Mais la tête haute et portés par la rage de vivre,
Nous on ira danser dans les flammes.
En haut, la fumée a recouvert le ciel de son ombre grise,
Et les cendres remplacent la pluie,
Au point qu’on peine désormais à distinguer,
La nuit du jour et le soir du matin,
Alors l’obscurité est reine,
Et le feu devient l’arme du chaos,
Dont on souhaite s’emparer.
Dehors, le monde brûle sous nos yeux impuissants,
Mais qu’importe,
Nous on ira danser dans les flammes,
Danser, danser,
Danser dans les flammes,
Nous on ira danser pieds nus jusqu’au matin,
Emplir la nuit de chants d’espoir et jeter nos pleurs à la lune,
Parce qu’on peut bien tout nous prendre,
Nos droits, nos vies, nos libertés,
Tant que nos jambes nous porteront encore,
Rien n’éteindra la résistance.
Cachée au fond des cœurs meurtris, brille toujours l’étincelle,
Celle des jours heureux qui résiste à l’oubli,
Petite chose à la fois si fragile et d’une force démentielle,
Dont la lumière réchauffe et nous pousse à croire,
Que par dessus nos rêves carbonisés aux lances-flammes,
Nous éclorons des arcs-en-ciel.
Dehors, le monde brûle sous nos yeux impuissants,
Mais qu’importe,
Nous on ira danser dans les flammes,
Danser, danser,
Danser dans les flammes,
Nous on ira danser pieds nus jusqu’au matin,
Emplir la nuit de chants d’amour et jeter nos rires à la lune,
Parce qu’on peut bien tout nous prendre,
Nos corps, nos vies, nos voix,
Jamais ils n'empêcheront,
Nos joies.
Super beau poème, j'adore son refrain. Ça fait presque chanson, le danser dans les flammes reste en tête. Le "nous" apporte une forme d'union, le "danser" appelle à la joie comme résistance, l'union malgré tout. Les sonorités sont très belles, les mots bien choisis, encore un très beau poème !!
A bientôt (=
Bravo pour ce très beau poème, dense, émouvant, rythmé. <3 J'ai apprécié le côté enfiévré de la répétition de certains vers. "Danser, danser, danser" - une scansion qui porte l'espoir au milieu des violences.
Il y a certains passages particulièrement forts, par exemple l'image des cendres remplaçant la pluie. Même au niveau des sonorités, ça martèle - par exemple dans "Cachée au fond des cœurs meurtris, brille toujours l’étincelle," avec cette reprise du son K qui appuie la lutte.
Beau basculement enfin, vers l'espoir qui malgré tout demeure en vie - je pense au parallélisme entre ces deux vers :
"Emplir la nuit de chants d’espoir et jeter nos pleurs à la lune,
Emplir la nuit de chants d’amour et jeter nos rires à la lune,"
Bravo !
Je passerai lire d'autres te tes textes <3
Je suis contente que tu apprécies mon poème ^^
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Les tyrans, en voulant brûler notre monde, embraserons le feu de notre révolte !
Ton poème est excellent, l'image de la danse dans les flammes est une belle illustration de ce monde où on s'extasie devant sa destruction.