Je les reconnaîtrais. As-tu vu ces artistes
Qui sculptent sur des posts leur posture impudique ?
Ils paraissent en soie dans quelque soirée chic
Sans peintre d'océan et sans poète triste.
Ce sont des fêtes gaies dont l'opulence crasse
Tient plutôt de l'orgie que du bon vernissage.
As-tu vu le sérieux happé à leur passage ?
L'apologue est le lieu d'où ces gens le terrassent.
Instagram en est plein. La toile est saturée
De leurs corps sans défauts, de leur galbe étudié,
De leurs lèvres sans peaux, de leurs peaux sans rougeurs.
On croit pouvoir un jour s'immiscer dans leurs formes,
Épouser leur coutume et intégrer la norme.
Leurs tableaux contrefaits sont d'implacables leurres.
Merci pour ce poème.