J’aimais les dimanches. Le monde change le dimanche. On ne court plus, on se repose et on profite.
Mon moment préféré de ces journées, c’était la fin du repas de midi. Quand tout le monde était rassasié, de bonne nourriture et de bonne compagnie, pour se retirer dans sa confortable bulle de solitude. Ma mère prenait alors une sieste. Mon père rejoignait son atelier de dessin. Et moi, je sortais dans le jardin, je m’avançais vers un arbre, mon arbre, et je grimpais. Je prenais place sur la large branche qui m’attendait là, comme tous les dimanches. Un vent doux comme du coton, chargé de chaleur, caressait les feuilles et les faisait frémir. Quelque part devant moi, un oiseau chantait. Au loin, des enfants criaient et riaient.
Je sortais alors mon petit carnet de dessin de mon sac. Il était de couleur rouge, et sa reliure commençait à s’effriter. Il ne me quittait jamais. Il ne me restait plus qu’une dizaine de pages libres. Les autres était remplis de croquis, tous en noir et blanc. Donner des couleurs à mes dessins ne m’intéressait pas. Au contraire, je trouvais qu'ils étaient beau tel qu'ils étaient. Mystérieux et incomplets. Mystérieux car incomplets.
Je m'armais de mon crayon, qui n'avait pas bonne mine tellement son bout avait été mâché. Lentement, je l'approchais de la page vierge. Une page où tout était possible. Et ce qui allait y être gravé, c'était moi, et seulement moi, qui allait en décider.
Bon dimanche ;-)
En effet, je me sens très à l'aise avec les textes courts, même si j'aimerais bien m'exercer à en écrire des plus longs. Mais j'avoue que j'ai un peu peur de ne pas pouvoir ressentir et faire ressentir les émotions comme dans les bribes...
Bonne fin de semaine à toi ;-)