Devant nous, une boucherie. Des lambeaux de chair humaine pendouillent sur les outils, sur la paille que j’ai rangée à la fin de l’été, sur les sacs de grain pour les poules. Mes paupières se ferment pour m’empêcher d’en voir plus mais mon imagination comble les trous. Une joue, des poils pubiens, la peau d’un orteil.
Je suis transi de froid sous mon bonnet sale et c'est la femme dont je suis amoureux depuis des années qui me sort de ma torpeur. Géraldine était jusque-là livide, comme en plein cauchemar. À présent, elle hurle à plein poumons.