Du bout des doigts

Je me sens si petite, lorsque du bout de mes doigts j’effleure mes pensées,

Quand elles jaillissent, tout à coup, par rafales et touches colorées,

Je me sens alors submergée par la grandeur du monde et par ses dangers

Qui me laissent le ventre en pagaille, me plongeant souvent dans l’obscurité.

Mes songes me submergent et me font voyager au plus profond de mon être,

Mon cœur s'enveloppe d'incertitudes et de rêves noirs,

Mes couleurs se transforment, je ne contrôle plus rien et mon inconscient devient le maître.

Me contrôlant, me perdant, mon imagination se transforme en cauchemar.

Parfois elles ne semblent pas être si ignobles ni acerbes,

Pourtant je me fustige seule, me piquant de ma mémoire nauséabonde,

Mais lorsque, au bout du gouffre, je croise ton regard superbe,

Je réalise que tu es la femme pour laquelle je suis venue au monde.

Je me perds ailleurs, plus loin encore que dans mes songes,

Ils ne me maltraitent plus, je ne me sens plus seule sur terre.

Je rêve de toi, de ton rire, de tes yeux, de ton visage, de tes airs,

Et je me rends compte que disparaît presque ce mal qui me ronge.

Je suis terrifiée lorsque nos corps charnels sont trop éloignés

Pour que je puisse entendre la magnifique mélodie de ton cœur,

Mais nous serons toujours unies par ce lien mystique et sacré,

Qui nous rapproche par la pensée et nous rappelle que nous sommes âmes-sœurs.

Je ne me sens plus si petite, lorsque du bout de mes doigts j’effleure ton corps,

Quand j’entends tes appels à travers les soupirs, l’extase ouvre la danse,

Sensation exquise, attrait charnel, désir intense. Et dès lors

Mon esprit s’envole ailleurs, au plus proche de ton essence.