Le souffle suspendu. C’est l’envie de résister, c’est l’envie de fuir, fuir jusqu’au bout du monde. Heureusement que la Terre n’est pas ronde, n’est-ce pas ?
Sinon, comment survivre ?
Le rejet m’écoeure, je voudrais disparaître. Je t’en prie, laisse-moi disparaître ; c’est la dernière chose que je puisse espérer.
Disparaître.
Le souffle suspendu. C’est l’envie de mourir, c’est l’envie de choisir, choisir entre la mort et l’amour. Heureusement que ça revient au même, n’est-ce pas ?
Sinon, comment choisir ?
Le temps passe trop vite, trop lentement, je ne sais plus. Tout s’allonge, tout se replie. Prison invisible. Quand trouverons-nous donc la clef de nos errances ?
Le temps, c’est un peu comme une cage, une cage de verre. Une cage, c’est un peu la vie, c’est surtout l’espoir, c’est un peu la crainte, c’est surtout l’illusion. L’illusion de l’existence. Le temps, c’est un peu comme des barreaux insipides, des barreaux incandescents et translucides. Des barreaux qui nous laissent apercevoir le lointain sans nous permettre de nous y rendre.
Le souffle suspendu. C’est l’envie d’attendre, c’est l’envie de toujours trouver sans jamais chercher. C’est l’envie d’atteindre un bonheur impossible. Effusion de rêves. J’attends que le temps passe, j’attends que tout s’arrête.
J’attends que tu me laisses disparaître, je t’en prie, laisse-moi disparaître.
C’est la dernière chose que je puisse espérer.