On se réunit donc devant la cascade dans laquelle j’avais rejoint cette ville cachée, cette véritable cité perdue et coin de paradis à la fois. Ensemble, on sauta à travers l’eau ruisselante et revint à Ophira. Mon humeur changea immédiatement. De cette ville normale que je venais de quitter en superposition avec le royaume d’Ophira sinistre et déplorable. Mes amies étaient horrifiées du royaume réduit en poussière comme moi quand j’avais découvert ce paysage pour la première fois. Leur réaction me forçait à croire qu’elles n’avaient pas connu le royaume dans cet état. Mais ça les motivait encore plus pour sauver ce royaume. Pour notre mission, rejoindre l’arbre auquel étaient placées les informations concernant les colliers était trop risqué. En effet, au centre du royaume, il était exposé aux loups à ma reine et aux autres dangers à la fois. L’arbre de la plus grande guérisseuse n'était pas si loin du lieux auquel on se trouvait mais on ne pouvait prendre cette lourde responsabilité.
Tout à coup, un chat émergea d’un buisson et vins se placer auprès de moi. De ses yeux vairons vert et marron, il m'observait. Ce chat possédait une longue fourrure noire soyeuse qui brillait à chacun de ses mouvements gracieusement maîtrisés. Ses oreilles étaient dressées attentives et sa queu bougeait de droite à gauche à un rythme régulier. Nous étions toutes comme captivées par sa présence à en oublier qu'on était à découvert. Cet animal inspirait à la fois la fascination, l'admiration et le respect. Il ouvrit sa bouche et des paroles que je comprit en sorti :
- « Bonjour à toi, je sais ce que vous faites ici et viens pour vous guider vers l’arbre que vous recherchez. Je vous demanderais seulement en retour de me faire la promesse de tout faire pour sauver Ophira des griffes de Nébula »
- Notre choix est fait, nous acceptons C’est très gentil de ta part. Avant de partir je peux te demander ton nom , lui demandai-je curieuse
- Moi c’est Eclipse mais vaut mieux que ça reste entre nous, » insista-il pour que ça reste confidentiel
Ce chat avait un charisme particulier pour cette espèce et était spécialement mystérieux à son égard. À chacune de ses paroles je pouvais m'empêcher de vouloir en savoir plus sur sa personnalité et son histoire.
- « Suivez-moi je vais vous guider vers l’arbre de Sélène Willow, miaula-il pressé de retourner à ses occupations
- Bien sûr ! » m'exclamai-je avec émotions
Je récitai avoir récité ce qu’avait dit Éclipse aux filles qui restaient ahuries face à ses miaulements. Ensuite le félin bondit jusqu’au buisson auquel il était sorti. Ses muscles saillants étaient sculptés dans tout son corps. Il avait disparu à travers les branchages et n’en ressortit pas. C’est alors qu’on se pencha sur son dernier lieu d'apparition. Au milieux des buissons d’aubépines pointait un trou d’une profondeur inimaginable. Un miaulement rauque nous invita à venir le rejoindre en dessous la terre. Sarah, la plus courageuse, fut la première à plonger dans l'inconnu. La fille aux cheveux roux se jeta à travers la crevasse. Ce passage secret se révélait beaucoup moins risqué. Quand se fut mon tour je fus surprise par cette sorte de toboggan. Mais je m’y laissai prendre à ce manège enfantin et très amusant au final. Il allait si vite qu’on ne pouvait à peine voir le changement de décor, il y avait des virages qui faisaient que nous retourner dans tous les sens et des accélérations. Le toboggan terminé, il était enfin temps de poursuivre notre mission périlleuse au sérieux. Pendant notre avancée, Flora nous informa que tout le royaume était relié par des souterrains dont la sorcière maléfique n'était elle-même pas au courant. Ces passages secrets allaient légèrement faciliter notre périple. J'éprouvais un peu de stress par rapport à la lourde tâche qu’on devait accomplir ainsi que la pression qui reposait sur nos épaules. Petit à petit ce mauvais sentiment fut remplacé par de l'impatience vis-à-vis de notre future rencontre avec la guérisseuse la plus talentueuse du royaume selon son impeccable réputation. Nous marchions toujours d’une allure rapide durant des kilomètres et des kilomètres. Le mystérieux chat n’avait pas quitté sa place en chef de meute et galopait constamment pour nous montrer le chemin. Sarah s'occupait de nous motiver alors qu'elle était à la tête de la fille suivie de près par moi. Les souterrains semblaient creusés dans la terre depuis des millénaires et émanait une odeur forte de terre humide et de moisissures. L'humidité emplissait l'air ambiant. Éclipse s'arrêta tout à coup et me fixa profondément. Puis il ouvrit sa gueule et une phrase en sortit : "Pour remonter à la surface qu’importe le reste tant que tu suis la trace". Même pas une seconde plus tard, le chat aux yeux vairons courait toujours devant nous quand il disparut littéralement de notre vision. Cette fois-ci, on ne pu le retrouver. Ce qu’il avait prononcé quelque temps avant sa disparition ressemblait fortement à une énigme.
A chaque énigme se devait sa solution ! Il fallait à tout prix qu’on la trouve pour espérer retrouver l’arbre de Sélène. Pendant quelques minutes, nous nous creusions les méninges, cherchions, tentions mais échouions. Nous tournions en rond essayant sans cesse de résoudre le mystère qui demeurait introuvable pour le moment. Je jetai de temps en temps quelques coups d'œil à Flora qui semblait totalement confiante, une lueur d’espoir illuminait son regard. Je ne pus continuer de la dévisager car Sarah se mit littéralement à sauter de joie. A ce moment-là il n’y avait aucun doute, elle avait une piste. La gardienne du feu nous guida jusqu’à une grande croix rouge. Nous étions toutes sans exception soulagées puisque que la croix allait sans doute nous éclairer. Mais le plus dur restait encore à venir. L’énigme était encore introuvable et le temps passait. Si chaque étape prenait autant de temps nous serions vite arrivées au bout du temps imparti de 13 jours. Je récitai l’énigme à voix haute pour pouvoir la déchiffrer plus facilement ainsi qu’aider mes amies. "Pour remonter à la surface qu’importe le reste si tu suis la trace", que pouvait-elle bien dire ? On voyait bien l’immense croix rouge qui continuait sur quelques mètres. Mais ça s'arrêtait là !
- « Qu’est ce qui peut bien être la trace ?, se questionna Océane à voix haute.
- C’est un vrai mystère », confirma la rousse
Tout le monde faisait énormément d’efforts pour y arriver. On réfléchissait longuement en observant en même temps les souterrains en détails pouvant servir de piste pour aller chez Sélène. Jusqu’à ce que Flora s’exclama :
- « Mais voilà la trace !!! »
Puis elle continua d’avancer tout droit en touchant du bout de son doigt la croix rouge ne suivant pas nos conseils de pas s’avancer plus.
- « Arrête toi, tu vas foncer dans le mur !!!, crions nous tellement fort que quelques habitants de la surface avaient probablement dû l’entendre »
Hélas elle était bien trop concentrée pour nous entendre. Tant nous étions effrayées, aucune de nous ne réussit à empêcher Flora. Apostrophées, nous nous contentions de regarder la scène se dérouler sous nos yeux. Au lieu de s’écraser contre le mur, la gardienne de la nature poursuivit. Suite à ça on découvrit peu de temps après que le mur était en réalité un miroir magique qui reflétait que le paysage et non les personnes. Ce secret dévoilé, Flora se retourna pour nous regarder fixement en signe de la suivre. Elle nous avait fait une de ces peurs mais son regard semblait être rassurant. Après tout elle n’aurait pas pris ce risque si elle n’y aurait pas longuement réfléchit, pesé le pour et le contre ainsi que d’être sûre et certaine.
On accourut auprès d’elle assez sereines par rapport à la suite de notre aventure. Flora fit une pause pour nous attendre. Dans ses yeux on pouvait voir toute la joie que lui procurait sa réussite. Au vu de ce que m'avaient précisé les filles sur son intelligence hors norme, je me doutais que ça allait être Flora qui devinerait ce mystère. Aujourd’hui elle avait fait preuve d’une grande logique qui s’avérait être très efficace pour la suite… Quand on y repensait, les personnes qui avaient conçu ce piège avaient dû expérimenter leurs idées, l’énigme jusqu’aux moindres détails. La vraie question qui se posait était ; pourquoi protéger autant cet endroit ? J'espérais en tout cas le découvrir en compagnie de Sélène.
Droit devant nous se dressait un escalier nous menant normalement dans l’arbre dont nous parlait Éclipse. On monta donc chaque marche avec cette même impatience qui ne nous quittait pas. À la vue d'une petite porte qu'on ouvrit, on se retrouva toutes dans une espèce de cave humide. Il n'y avait personne à l’horizon. Pourtant j’avais décidément envie de demander : " Il y a quelqu’un ?" Cette phrase qu'on retrouvait dans des films était souvent posée sur un nid de suspense pesant. Je me sentis tout de suite bête juste à l'idée d'y avoir penser même furtivement. Si je l'avais fait, j'aurais à coup sûr dérangé l'habitante de ces lieux, qui sait quelle réaction elle aurait eue en découvrant 5 filles dans son repère.
En quête de vérité et de rencontre, on se mit à l'exploration la pièce sombre. Il n'y avait autre que de la poussière, quelques vieilles commodes et de nombreux cartons entreposés depuis un certain temps à mon avis.
A ce qui paraissait, il n'y avait pas la moindre chose intéressante. Puisqu’il y avait une série de troncs en escaliers la meilleure chose à faire était d'y monter. Cette fois ci on arriva dans un salon.
Cette pièce était moins sombre que la cave. Mais il y avait une sorte de luminosité comme voilée mais tout de même presente. On avait des difficultés à voir où l’on marchait à cause de la sorte de brouillard. Comparé à ce que l’on pourrait penser, cette habitation était très spacieuse. Le lieux de vie de la guérisseuse en disait long sur son abri. Même si c'etait une habitation dans un immense arbre, on pouvait etre étonné de cet endroit pour de peu chaleureux. Si on avait choisi de rester sur la terre ferme, on aurait sans aucun doute reconnu cet arbre parmi les autres quasiment tous identiques. Les filles et moi contemplions l'intégralité de la pièce quand soudain Océane hurla avec stupeur. Suite à ça, sursautâmes. Sans perdre une minute de plus, nous nous precipitâmes à toute vitesse pour savoir l’origine de sa peur et ses hurlements. Encore sous le choc, la fille aux cheveux dorés pointa quelque chose du doigt :
- « Une … une … créa …. créature ! » bégaiea-t-elle comme apeurée