Enfance d'antan
Sous le ciel immense, un parfum d’herbe mouillée,
Là où le ruisseau chante, la lumière s’étalait.
Les heures s’étiraient, simples et infinies,
Au cœur des champs dorés, grandissaient nos vies.
Des vélos bondissants sur des chemins de poussière,
L’éclat des rires purs flottant dans la clairière.
Les amitiés sincères, tressées d’insouciance,
Gardaient nos secrets, les trésors de l’enfance.
Un coucher de soleil, rouge comme un serment,
Premiers émois timides, brûlants et tremblants.
Le cœur chavirait, au gré d’un regard,
Et l’écho des saisons nous liait quelque part.
Aujourd’hui, les odeurs dansent dans ma mémoire,
L’herbe, l’eau, et le vent ravivent cet espoir :
Retrouver, l’espace d’un souffle suspendu,
La campagne des rêves, l’enfance disparue.
L’éphémère éternité
La nature murmure, douce et silencieuse,
Dans le frisson du vent, sa beauté précieuse.
Les fleurs éclosent, puis s’effacent un jour,
Comme nos joies fugaces, éclats de velours.
Les heures dorées glissent entre nos doigts,
D’abord si lentes, puis emportées sous le poids
Des jours qui défilent, tissant nos histoires,
Ombres et lumières mêlées à la mémoire.
Les rires d’enfants dansent encore dans l’air,
Portant nos rêves vers un futur clair.
Mais le temps s’effile, et nous laisse parfois,
À compter les absences qui pèsent sur nos pas.
Pourtant, dans ce cycle de perte et d’élan,
La vie renaît, fragile et éclatante.
Les enfants d’hier forgent ceux de demain,
Le fil se tend, mais jamais ne prend fin.
Alors contemplons, dans l’éclat du présent,
La nature, la vie, ce ballet apaisant.
Car dans chaque au revoir naît un renouveau,
Et dans chaque fin, l’éclat du beau.
La Nuit, Miroir de l'Âme
La nuit déploie son voile aux mille reflets,
Une mer obscure, d’étoiles constellée.
Là, la lune, gardienne des songes fragiles,
Chuchote à l’oreille des âmes volatiles.
Dans la solitude apaisante, elle inspire,
Des pensées profondes, des feux à raviver,
Des projets audacieux qu’elle semble bénir,
Et d’autres, qu’en silence, elle vient étouffer.
Pour certains, elle est une amie bienveillante,
Un havre où l’esprit trouve paix rassurante.
Pour d’autres, son ombre, immense et pesante,
Éveille les peurs, les doutes qui tourmentent.
Sous sa lumière pâle, le temps suspend son cours,
On refait le chemin des jours, des détours,
Ces heures qui s’égrènent, si semblables parfois,
Ou qui, par leurs éclats, brisent notre émoi.
La nuit, impérieuse, invite à la folie,
Aux confidences d’un instant, aux cœurs qui s’oublient.
Elle pousse au vertige des rêves démesurés,
Ou noie dans un sommeil de noirceur insondée.
Rêves doux ou cauchemars, spectres du passé,
Elle modèle nos âmes, d’ombres entremêlées.
Et quand l’aube enfin chasse son manteau obscur,
Elle laisse en nos cœurs un reflet, un murmure.
Ainsi, la nuit, miroir des cieux et de l’âme,
Nous façonne en silence, par sa douce flamme.
Elle apaise, elle trouble, elle guide, elle égare,
Éternelle compagne des esprits épars.