Envie d'une clope. J'ai pas touché à un paquet depuis plusieurs mois. Je ressens souvent le manque mais je fais avec. Aujourd'hui j'aurai fumé un paquet entier si j'en avais un.
Les traits tirés, je regarde autour de moi. Un vrai carnage. Une boucherie ambulante. Un couteau aiguisé, baigné de sang, gît planté dans un corps. La scie sauteuse débranchée repose sur un amas de viande humaine en décomposition. Une fourchette traîne par terre, seul objet innocent de cette macabre scène.
Je fouille dans un sac et trouve un pot à tabac avec des filtres. Parfait ! Le temps de me préparer une cigarette roulée et je vous explique mon problème. Humm j'oublie parfois comme il est bon de prendre son temps...
Bon, par où commencer ? Je n'ai pas eu une enfance joyeuse - un père alcoolique et une mère dépressive qui m'ont conduit à rejoindre un groupe d'enfants confié aux autorités. Là bas je vivais à la dure : lever 5h / coucher 23h. Entre les deux bornes, j'allais en cours et m'occupais des plus petits.
Me lève péniblement et scrute le salon.
Tous des enfoirés de toute façon.
Me dirige vers la cuisine et me prépare un café.
Ça aurait du se finir un jour. Enfin, ça c'est ce qu'on dit. Clairement si je n'étais pas passé par là "par hasard". Mais est-ce vraiment dû au hasard ?
Ce n'est pas une coïncidence si tous ces corps inertes, non-identifiés, sont entassés ici. Ces deux là par exemple.
Montre un garçon brun aux yeux bleus exorbités et une fille brune décolorée avec des yeux verts sont le rictus inqualifiable donne envie de faire dans son froc tant la peur encercle ses traits
Ces deux là, c'étaient des chieurs de première classe. Martin et Élise, les jumeaux d'enfer. Ils n'ont pas compris un instant que je me foutais de leur gueule à tout bout de champ. L'un souhait sortir avec moi, l'autre cherchait la merde quand il n'y en avait pas. Au final une barre de fer les joints mutuellement. Elle s'enfonce dans leurs corps pour ressortir et re-rentrer. Élise voulait un frère siamois, la voilà servie ! Martin n'était pas un si mauvais bougre, mais quel pot de colle quand même ! Doublé d'un chacal ambulant qu'était sa sœur... enfin un couple de cons en moins.
Il faut savoir que mon initiation aux techniques obscures comme le crime et le meurtre est venu à cause de tous ces connards qui jonchent le sol de cette maison. Chacun a, d'une manière ou d'une autre, participé à l'avènement de mon goût pour le meurtre et le sang. On ne sait pas toujours mais les enfants sont infectes entre eux. Je fais partie de ces victimes. Toutes les personnes qui ont osé me faire du mal jadis on trouvé une place en enfer aujourd'hui.
Ils sont tous ici : Découpés dans des pâtés, mijotés à feu doux dans des conserves, brûlés dans la cheminée ou encore déchiquetées et amassées.
En un mot : méconnaissable.
Me dirige vers la salle de bains puis fait demi tour.
En même temps, je n'ai jamais été prise au sérieux. Tout le monde disait que j'étais dans mon monde, un monde plein de papillons et de licornes où tout va bien mais je n'ai jamais eu un tel monde. Dès mon plus jeune âge je vivais dans un monde qui ressemblait plus à la jungle urbaine qu'à ce monde peuplé de licornes et de bisounourse. Je luttais pour ma propre survie. Il me fallait m'imposer ou m'écraser au sol. Parfois j'étais le Lion puissant et impassible, parfois j'étais le cabris fuyard et tremblant. Toute ma vie n'a été que lutte pour mon existence : Le plus fort l'emporte toujours m'avait dit un jour Stephan, le voilà convaincu de cette idée maintenant.
Brûle un tas de chair immonde dans la cheminée. On ne voit que des lambeaux de chemise blanche avec des cheveux noirs et soudain un oeil brun surgit. Je l'empoigne, le considère un moment puis le jette avec dédain dans le brasier.
Ah Stéphan. Le bourge par excellence. Quand il pouvait, il marchandait tout avec trois fois rien : un devoir avec des bonbons, plus tard des clopes avec des centimes " trouvés par terre " (enfin plus volés à d'autres personnes que trouvées par terre), des accès à des soirées très privées contre des petits moments intimes, ... bref le commerce ça le connait. Ça ne m'étonne même pas qu'il soit devenu PDG d'une grande entreprise. Ce qui m'étonne c'est qu'il soit marié et qu'il ait 5 enfants. 5 orphelins maintenant. Je me souviens de ces fois où, par pitié, il faisait semblant d'être gentil avec moi pour mieux me planter par la suite. J'ai perdu ma virginité à cause de ses trafics. Ça m'a marqué à vie ce truc. Enfin le principal c'est que maintenant ce connard brûle dans les flammes de l'enfer - en bon croyant le voici servit.
Me dirige vers la salle de bain. Je récupère au passage une seringue et un flacon.
Il y a bien des personnes qui en apparence semble n'avoir rien à faire ici comme Cédric par exemple. Parfait petit fils à son papa, il a suivit toute la ligne qu'on lui a tracé dès son plus jeune âge. À un détail près. Il a une passion dévorante pour le sexe, la drogue et les jeux d'argents. Cas classique. C'est d'ailleurs lui qui m'a défleuré. Il a demandé à Stephan de l'argent pour de payer une clope puis pour payer ses dettes - à l'origine quelques paquets de bonbons et un gros cigare - et n'ayant plus de rien à donner, il a accepté que le bourge devienne son créancier en échange d'un service : de faire taire une petite voix trop persistante à son goût - Moi. D'où le viol.
Acctuellement il baigne dans un bassin remplit d'eau chaude mais aussi remplit de crapauds. La porte à demi ouverte, l'eau commence à déborder de la piscine. Cédric complètement pétrifié ne peux pas parler : sa langue à été coupée et sa bouche cousue avec du fil de fer. Les crapauds sont accompagnés par des grenouilles vénéneuses ; s'il en touche ne serait-ce qu'une, il meurt dans d'atroces souffrances. Les batraciens c'est sa bête noire. Il n'a bientôt plus d'air et quand je rentre dans la salle de bains, ses yeux cherchent les miens. Il y a une lueur d'espoir en lui : comme si j'allais lui rendre sa liberté.
Je pose le flacon et la seringue. J'ouvre un tiroir et saisit une paire de gants en polystyrène bleus. Je les enfilent en faisant claqué la matière sur ma chair. Je sais que rien que ce petit bruit le fait frémir. Je prends ensuite un tabouret et monte dessus. Cédric peut avoir une vue plongeante sur mon ventre et son énorme cicatrice. Il ne peut cependant pas bougé : je l'ai attaché - quand il était encore innocent - avec des lanières de cuir sur une chaise et j'ai ouvert le robinet d'eau variant du froid au chaud. S'il relève la tête il peut voir ces seins que jadis il tripotait avec délice quand moi je souffrais le martyr.
Au dessus de la baignoire, je débranche la VMC de sorte que la pourriture puisse se répandre partout. Je redescends puis saisit une grenouille. Je la caresse comme si c'était un petit être qui venait de naître. Cédric dont les yeux verts fixait attentivement ma poitrine fût prit d'une soudaine angoisse. Il y a de quoi. Je lui tourne le dos et d'un brise le miroir. 7 ans de malheur mais tant pis j'en ai déjà vécu 25 alors je ne suis plus à 7 ans près. Je saisis l'un des morceaux gisant sur le sol et l'enduit du mucus visqueux du batracien. Je la dépose avec ses congénères. Toute contente, elle gonfle et dégonfle son abdomen avant de sauter sur la tête de Cédric. Il est plus apeuré par la grenouille que par mon poignard artisanal. Il remue la tête pour essayer de la faire partir mais elle reste.
Je saisis sa tête d'une main et de l'autre je lui entaille une veine : la jugulaire. Le sang gicle partout. Oh non je vais devoir tout laver maintenant ! Le sourire d'une sadique aux lèvres, je vois le sang colorer l'eau et Cédric perdre progressivement des couleurs. Je refroidi l'eau et baisse la température de la pièce. Pauvres grenouilles. D'ici là, ils seront tous ensevelis dans un glaçon géant avec la tête de Cédric comme oreiller. Avant de partir je prends la fiole, la seringue et reprends des gants.
Monte dans les escaliers et donne des coups de pieds dans des corps démembrés à la scie circulaire.
Oups ! Pardon les voisins et anciens propriétaires ! Enfin non plutôt : Bien fait ! Vous n'aviez pas à fouillez dans mes affaires et à augmenter mon loyer tous les 3 mois !
Arrive dans un bureau. On y voit une vieille dame enchaînée avec un jeune homme de 30 ans son cadet. Dos à dos, ils semblent dormir mais l'un d'entre eux a de la bave qui coule au coin de la bouche. L'autre a de grosses plaques rouges. Je me dirige vers eux. Soupire puis dévisse le bouchon de la fiole. Je repends le contenu sur les corps et autour de leur chaise.
Ces deux là, ce sont la matrone de la pension dans laquelle j'ai perdu mon enfance et Jean, l'avant dernier salot de la bande.
Elle beaucoup d'entre nous la détestait. Cette femme cupide avait mal au doigt dès que l'argent coulait dans ses mains. Littéralement. Elle était incapable de garder son argent et en voulait toujours plus. Comme elle devait s'occuper de nous, elle donnait le strict minimum pour que l'établissement "fonctionne" mais pas suffisamment pour qu'il soit au normes. Elle laissait des cables trainer, ... Quoi de mieux que la faire souffrir en lui donnant de l'or liquide ? C'est ainsi que, pendant que le sédatif l'empêchait de bouger, je lui avait rendu la monnaie de sa pièce. En lui versant ça et là de l'or liquide, j'espérais m'amuser un peu. Dommage que ça n'est pas tenu longtemps. Juste quelques litres. J'ai dû m'occuper du reste à la batte d'argen avant de lui briser le cou.
Lui c'était un cafeteur mais comme il en existe pas sur Terre. Si il n'existait pas, personne n'aurait eu l'idée de l'inventer. Ce mec quoiqu'il arrive, il fait le fayot pour sauver sa peau. Il m'arrivait souvent d'être en retard surtout quand je me faisais tabassée par le petit trio Cédric/Stéphan/Luc. Je venais en cours avec un gros bleu et au moins un cocard. Parfois ce n'était que des plaies ensanglantées mais j'étais dans un si piteux état en entrant en cours, que je me mettais à quatre pattes pour entrer dans la classe sans que personne ne me remarque. Mais c'était perdu d'avance. À chaque fois, il attendait que je sois assise pour pouvoir me dénoncer. À cause de lui je devais faire des travaux en plus de mes devoirs et je loupais même des repas comme le dîner, le déjeuner et quelques petits-déjeuners. À l'âge adulte, Jean n'avait pas perdu sa manie. Ainsi, un soir au téléphone je réussis à le localiser puis à le faire parler. Lui seul savait où étaient cachés les autres. Ce ne fût pas difficile de lui retirer les vers du nez. D'ailleurs je lui avait rempli le nez et la bouche de vers avant de l'assommer tout en lui injectant un calmant. Par gentillesse, j'ai retiré les lombrics mais il avait eu sa torture personnelle.
Je prends une feuille et note au feutre indélébile sur sa peau : JE SUIS UN FAYOT.
Sur la feuille inscrit : J'AI TUÉ LYSANDRE.
Je chiffonne le papier et laisse apparaître une lettre voire deux avant de l'engouffrer dans la gueule de la balance.
Je regarde une dernière fois la matrone et écris sur le front : J'AI LAISSÉ MOURIR UNE ÉLÈVE DANS MA PENSION. Une fois le travail fait, je reprends la seringue et me dirige vers une autre pièce.
Plus qu'un. C'est le dernier. L'ultime personne qui va souffrir de ma main. Tous les autres n'étaient que rigolade : Martin, Élise, Stephan, Jean, la matrone, les voisins et temoins indésirables. Tous n'étaient qu'un encas. La jouissance arrive maintenant.
Entre dans une grande chambre.
Sur un lit, une valise ouverte. Dedans des fioles de toutes sortes, de toutes les tailles, de toutes les couleurs. À côté du lit, une chaise électrique débranchée. Par terre, un sarcophage remplit de clous pointus disposés à des endroits stratégiques. Le sarcophage est fermé mais du sang coule le long de la fermeture. Au plafond une petite ampoule suspendue grâce à une douille de chantier laissant apparaître des fils bleu, rouge et jaune. À gauche une fenêtre qui donne sur le jardin avec une remise et un tas de bois. La chute est mortelle : plus de 7 mètres entre la fenêtre et le vide. Dans le jardin pousse des ronces et des plantes piquantes comme des orties etc. À droite une autre porte qui donne sur un grenier vide. Il manque plusieurs planches mais en bas ce n'est pas le vide mais un bassin remplit de piranhas qui n'ont pas mangé depuis une semaine. S'il ne tombe pas dans le bassin, la corde nouée a ses pieds lui servira d'échappatoire ou plutôt de pendu. Je me dirige vers le sarcophage et l'ouvre. Un corps tombe. Il est percé de toute part mais il respire. C'est un jeune homme blond platine dont les yeux crevés laissent s'échapper des sillons ensanglantés sur les joues.
Luc. Le parfait petit salopard. La seule personne qui dans ce monde ne mérite rien si ce n'est la mort.
Je prends le corps et le pose sur la chaise électrique. Elle n'est pas branchée. Sinon ce ne serait pas drôle. Au moindre bruit, il tourne sans cesse la tête pour essayer de savoir d'où vient le bruit.
Je racle ma gorge. J'attends ce moment avec impatience.
« Alors comme ça le plus grand des salopards est ici dans cette maison ?
- Qui est-ce ?
- Oh ? Allons Luc ! Ne le dis pas que tu as oublié le rituel du vendredi ? »
Le rituel du vendredi était instauré peut de temps après mon viol. Luc avait décidé que chaque vendredi (le soir en général mais parfois c'était le matin) chacun venait par erreur me renverser quelque chose de glacé ou de collant puis tous me bloquaient devant les toilettes des filles et l'un d'eux - en général Luc - assouvissait son "manque" en public.
« Lysandre ?
- Gagné.
Je m'approche de son oreille et lui murmure : On dirait que tu es tombé bien bas. Toi le roi des Hommes Forts. Je prends du recul et crache au sol. Pfff. Foutaise ! Vous n'avez jamais été fort. Vous le revendiquiez mais jamais vous ne l'avait été. Des couards. Voilà ce que vous êtes. Y en n'a pas un pour en rattraper un autre. Que des imbéciles oui.
- Où on est?
- En enfer. Et c'est l'heure de ton jugement. Alors... voyons voyons qu'avons nous là ? »
Je tourne autour de lui laissant ma main caressé sa peau moite. Une goutte de sueur perle sur son front. J'entends son cœur qui bat la chamade. Il a peur.
« Il y a une chaise électrique, un bassin de piranhas affamés, un saut de l'ange ou bien le baiser mortel.
- Pitié laisse moi commence Luc
- La chaise électrique tu dis ? Pas mal mais non ça ne te ressemble pas tu n'es pas du genre a tester une attraction morbide.
- Lysandre je t'en supplie laisse moi sortir d'ici !
- Le saut de l'ange ? Tu déconnes voyons tout le monde sais que tu fais du saut à l'élastique. Nan c'est trop simple pour toi.
- Please, please je veux m'en aller.
- Les piranhas ? Humm pas mal comme choix. J'avoue que j'ai longtemps hésité aussi.
- Lysandre ! Délivre-moi sur le champ ! C'est un ordre !
- Dois-je te rappeler que tu n'es pas en état de me donner des ordres cher Luc ? Il serait dommage que ta fiancée ne découvre qu'un cadavre atrophié la veille de son mariage.
- Sale chienne !
- Merci du compliment mais tu m'as déjà sortit celui ci il y a 15 ans de cela. Pas très inventif comme mec.»
Il garda le silence.
Je me dirigeais vers la valise. La seringue à la main, je prélevais un premier liquide puis l'injecta illico presto dans le corps de Luc. Il se courba de douleur. Je pris un autre flacon et fit de même. Le petit manège dura 5 minutes.
Je m'ennuyais à force. Il n'est plus aussi fier qu'avant. C'est le mariage sans doute, ça vous rend plus sérieux. Au final je pris une paire de ciseaux et lui sectionna son engin de torture. Le sang gicla et Luc poussa des hurlements de douleurs. Je lui fourra son engin dans la bouche.
Dans ma valise j'ai aussi un joujou que j'adore. De l'acide sulfurique modifié. Je verse un premier jet d'acide sur les jambes. Il crie de plus en plus fort à mesure que la chair se consume. Je réitère l'opération sur son visage et ses bras. Savourant le spectacle, j'espérait au moins prendre une petite photo. Dommage. Ce n'est plus qu'un tas de chair en décomposition
Que faire ? Les ennemis sont châtiés et d'ici peu tout va s'enflammer. Je regarde les possibilités : fuir, ne pas regarder en arrière ou bien se dénoncer à la police.
Jamais !
Je me dirige vers le bassin des piranhas. Ils tournent en rond en attendant leur repas.
Je tends mes bras en l'air et crie : à table mes mignons, le repas est servit.
J'entends la détonation.
Tout explose et moi je saute dans le bassin.
Pauvre bêtes quand même ...