Quand on nous a annoncé la victoire des Alliés, personne n'y a vraiment cru et puis, tout à coup, on s'est aperçu que le ciel, d'habitude si gris, a de nouveau retrouvé ses couleurs bleutées. Le ciel, tout là-haut, s'est dégagé.
On a fêté. On a célébré.
Et puis sur l'instant, le temps d'un bref instant, vraiment, on a oublié.
On a oublié ces morts tombés.
On a oublié cette partie de l'histoire que l'on ne racontera que bien des années plus tard.
On s'est dit que plus jamais on ne revivrait ça.
Au nom de tous ceux et celles ayant donné leur vie, ayant fait l'ultime sacrifice : plus jamais ça.
Mais jamais, moi, je ne pourrai oublier ce que la guerre m'a pris. Ce dont la guerre m'a privée. Ce dont la guerre m'a arrachée. Jamais je ne pourrai pardonner. Jamais je ne pourrai...
Chaque feu d'artifice a un arrière-goût de bombe, d'explosions, et certains ne s'en remettent pas.
Jamais, nous nous en remettrons. Mais ceux qui suivront pourront.
"Chère Élise,
Cette lettre est la dernière que je t'enverrai sans doute. Voilà que j'ai reçu la tienne et si tu savais comme elle me comble de joie. Moi aussi j'ai hâte de retrouver tes bras, tes baisers, tes yeux et surtout, ton sourire. C'est ce pour quoi je me bats, Élise. Pour le préserver. Pour qu'il reste sur ton visage aussi longtemps que possible.
Je me bats pour ça, pour ton amour et pour tout un tas d'autres choses qui fait que je m'accroche à toi désespérément. Tu dois me trouver fou et tu as raison ! Je suis fou. Fou de toi, fou d'amour. Je suis fou de toutes ces choses qui vous enivrent un homme et qui lui font perdre la raison.
Je vais aller en ville poster cette lettre et, demain, je serai dans tes bras. J'arriverai sans doute avant elle, mais même si ce dernier bout de papier ne t'arrive que dans une semaine ou dans un mois, qui sait ? Je veux que tu gardes en tête les mots d'un homme amoureux. Un garçon heureux. D'un soldat au cœur douloureux.
Je veux que tu te souviennes de toutes ces facettes de moi.
Le feras-tu pour moi ? Dis-moi, Élise ?
Continueras-tu à sourire ? À m'aimer avec la même passion, la même ardeur et la même patience ? Je te promets que nous serons bientôt réunis.
Mais en attendant, souviens-toi, ô, Élise, souviens-toi de l'histoire de ce garçon devenu homme bien trop tôt. Bien trop vite.
L'histoire ne se souviendra pas de moi et je ferai certainement partie de ces nombreux oubliés.
Néanmoins, tant que je vis dans ton cœur, m'en voilà alors satisfait."
Je me souviens même maintenant et pour toujours de l'homme que j'ai aimé jadis.
Je me souviens de son nom.
Il s'appelait Thomas.
Crise cardiaque, et maintenant je fais une syncope !
C'est magnifique !
Finir par une dernière lettre de Thomas est époustouflant, et surtout par ses interrogations :
"Le feras-tu pour moi ? Dis-moi, Élise ?
Continueras-tu à sourire ? À m'aimer avec la même passion, la même ardeur et la même patience ?"
On se souvient de ses "Dis-moi, Elise ?", comme jamais on ne se souviendra, une question tellement magnifique, montrant la facette enfantine de Thomas !
En tout cas, on peut te répondre, Elise ne t'oublieras jamais, et elle t'aimeras comme elle ne t'as jamais aimé, comme elle n'a jamais aimé personnes !
En vrai, ça me fait penser à Titanic, par rapport à l'histoire d'amour, Thomas meurt d'un accident comme Jack, et Elise s'en sort comme Rose. C'est la même chose et c'est d'autant plus beau !
Au début du chapitre, quand ils disent que le temps d'un instant ils oublient les morts, j'ai faillit sauter de mon siège pour hurler à Elise de ne pas l'oublier, il doit rester dans les mémoires, dans SA mémoire.
D'ailleurs, on n'oublie pas Georges et tous les autres morts, sa mère, les gens du village, les soldats bien sûr, on souhaite qu'ils reposent en paix et qu'ils se retrouvent dans l'au-delà.
Je voyais plus l'épilogue décrivant la vie d'Elise après la guerre, étant soit une femme mature avec des enfants, ou encore une vieille dame s'étant mariée avec Antoine (finalement, je les vois bien ensemble, désolée Thomas), mais cette version convient parfaitement !
Je tenais à te remercier de nous avoir partagé cette histoire fantastique, de nous avoir fait suer, pleurer, rire et sourire, on en a souffert, mais en vrai, on aime ça, et bien que je sois triste, c'est une grande victoire d'être enfin arrivée à terminer cette histoire, et comme l'a dit Elise :
"Je me souviens de son nom.
Il s'appelait Thomas."
Je vais sûrement me répéter, mais j'ai vraiment adoré cette histoire ! En plus, tu m'as fait aimer de l'historique et sur la seconde guerre mondiale, ce qui était vraiment pas gagné vu mes réticences à ce genre. ^^' Mais je ne suis clairement pas déçue d'avoir laissé sa chance à cette histoire. Malgré le contexte tragique, c'est une très belle histoire. ;-;
J'ai adoré voir les personnages évoluer et les voir dans tous leurs états, mais d'au final, en tirer le meilleur, de grandir petit à petit.
Sans compter que tu abordes beaucoup de thèmes liés à la seconde guerre mondiale avec douceur. Ça m'a rappelé mes cours par moment, mais d'une bonne manière, que ce soit en abordant la brutalisation des soldats, le deuil, la mémoire...
En plus, les personnages étaient au coeur de l'histoire et ça a rendu l'histoire très crédible, attachante...
Bref, j'ai adoré <3
Et pour tous tes compliments ^////^
Félicitations !