Absynthe décida de ne pas rester à faire la concierge ce soir. Elle n’en avait pas envie, mais ce n’était pas que pour cela qu’elle prit la porte attenante à son bureau pour se retrouver dans son appartement. Ce qui était bien pratique.
Il se trouve que quelqu’un l’attendait.
Léo se trouvait là.
Dans l’entrée. À genoux, près de la porte. Nu, avec seulement un harnais en cuir sur la peau. La tête basse. Attendant.
Ce qui l’occupait ailleurs était bien Léo. C’était un des soirs où ils prévoyaient des petites séances. C’était vachement mieux comme soirée que de fureter au le Club. Pourtant, elle aimait traîner dans son Club pour surveiller. Ça lui faisait du bien, mais ce qui lui en faisait encore plus, c’était martyrisé amoureusement son meilleur ami. Il était si mignon.
Elle posa ses affaires lentement, sans regarder vers son soumis. Puis au bout d’un moment, revint vers lui complètement changer. Une tenue en latex comme seconde peau. Elle emporta l’objet qu’était Léo jusqu’à sa cave. Le faisant se mettre à quatre pattes sur le sol froid. Puis attacha ses poignets, coudes, chevilles et genoux à des bracelets de cuir qu’elle relia à des attaches au sol. Lui permettant de garder la position de quatre pattes sans pouvoir bouger. Elle s’assit sur une chaise et posa ses jambes tendues sur le dos de l’homme, un verre de vin rouge à la main. Ce fut en sentant le contact de la peau de sa Maîtresse sur son dos qu’il gémit doucement. Ses joues prenant petit à petit une teinte rose. Absynthe buvant un peu de son vin pour ensuite en verser dans un petit récipient en plastique. Celui-ci relié à un petit tuyau descendant vers Léo. Le tuyau entrant dans un gag-ball à trous pour pouvoir faire couler le liquide dans la gorge du sujet.
Le principe était pour le faire participer, mais aussi baver abondamment.
- Il y a un problème avec Equinoxe. Elle ne répond à plus personne et ne vient plus au Club, tu as dû le remarquer.
- Huummehhhg…
C’était le seul bruit qu’arrivait à émettre le garçon. Ce qui fit sourire la jeune femme.
- On sait tous qu’elle est fragile. Surtout depuis qu’elle a quitté son ancien fiancé. Mais elle n’en a pas reparlé depuis. Même à moi. Du coup, je me demande… Si c’est en rapport avec le BDSM ou juste avec nous en tant qu’amis…
Au bout de quelques minutes, elle commençait à se lasser de cette position. Son cerveau bouillonnait de plus en plus sans qu’elle puisse y faire quoique ce soit. Il fallait qu’elle se vide la tête. Qu’elle ne pense plus à rien. Surtout à ça, surtout pendant une séance, sinon celle-ci ne serait pas concluante. Autant pour elle que pour le soumis.
Elle se leva précipitamment pour détacher son soumis, retirant par la même occasion les bracelets et le gag-ball. Léo se leva, il savait ce que cela signifiait. Il la connaissait comme s’il l’avait faite. Et c’était bien vrai et bien pratique pour certaines occasions. Restant debout au milieu de la pièce, il observait Absynthe en train de ranger ses petits jouets coûteux qu’elle venait d’utiliser pour finir par prendre des cordes épaisses en chanvre.
- À genoux…
- Oui, Déesse…
Déesse, c’était le nom qu’elle avait choisi pour que ses soumis l’appellent. Ce mot lui produisait une satisfaction toute particulière. Elle ne serait dire pourquoi. Juste, ça l’aidait à se sentir bien. Cela pouvait être en partie, car elle était patronne d’un des Club libertin les plus prisés de la ville. Elle se sentait puissante et encore plus avec cette dénomination. Elle qui était souvent angoissée, mal dans sa peau. La moindre décision lui donnait la nausée. Se sentant bien que si elle était en mode domination ou quelque chose d’approchant. Une patronne, qui était la seule à pouvoir décider. Qui plus est, une patronne d’un Club BDSM. Autant mêler l’utile à l’agréable.
La brune revint vers lui en jouant avec la corde entre ses mains pour aguicher cet être en pleine soumission. Elle lui prit les poignets pour les lier avec cette corde, qu’elle passa à travers une poulie pour enfin, l’attacher au sol. La corde était suffisamment tendue pour qu’il soit à genoux au sol, assit à la façon japonaise, mais pas totalement assit. Il avait les bras tendus en l’air et les fesses pas assit contre ses jambes.
- Si on faisait quelque chose qu’on avait pas fait depuis très… Très… longtemps…
Pour appuyer sa proposition, elle caressa le gland de son ami avec son doigt. La sensation était douce au toucher. Une sensation dont elle ne se lasserait jamais.
Bien évidemment, la réaction de Léo ne se laissa pas attendre, un gémissement honteux se fit entendre.
Elle retourna dans son dos pour aller chercher son gode ceinture, qu’elle s’harnacha pour enfin revenir en face de lui. Avançant la fausse verge près de sa bouche.
- Ça te manque, n’est-ce pas ?…
Il avala bruyamment sa salive pour prendre une teinte rouge cramoisi.
- Oui, tu aimes ça, je sais que c’est un de tes plaisirs coupables…
Léo ne dit toujours rien, trop gêné par son attirance pour cette pratique. Même s’il ne cachait rien à sa meilleure amie, il était trop honteux devant elle, à savoir qu’il aimait les relations entre hommes et principalement la sodomie. Ce n’était pas réellement de l’homosexualité refoulé. Il ne se refusait pas à ses sentiments. Son seul problème : il avait toujours assuré à Absynthe qu’il n’aimerait qu’elle, toujours. Qu’il ne serait qu’à elle. De ce fait, la sodomie était pour lui une sorte de trahison, même s’il ne s’agissait que d’une pratique sexuelle qu’il n’allait pas exercer avec quelqu’un d’autre qu’elle. Le fait d’aimer la pratique homosexuelle, lui faisait penser qu’il voguait inconsciemment vers d’autres, l’a quittant, l’a trahissant.
Absynthe était au courant de ce qui traversait les pensées de son ami. Il lui disait tout et inversement. Elle avait beau essayer de le rassurer, lui disait qu’être attiré par des hommes et la sodomie ne voulait pas dire qu’il allait la laisser. Pour elle, sa promesse faite il y a des années de cela, était plutôt axée sur leur amitié si proche, pas tant sur leur relation de soumission. Pourtant, il n’arrivait pas à se rassurer. Ce n’était pas un problème grave, encore heureux. De ce fait, la dominatrice s’aimait à le taquiner là-dessus pour lui faire du bien pendant les séances, mais pas trop régulièrement non plus, pour ne pas le faire éclater. Car bien que ce soit peu probable, ce n’était pas impossible.
Elle se baissa, pour que le jouet frotte contre la verge du garçon. C’était un petit rituel qu’elle adorait, car cet homme qui était bien plus vieux qu’elle, semblait régresser à chaque fois. Devenant le plus vulnérable possible. Pourquoi aimait-elle ça ? Elle se sentait bien plus proche, lié à lui dans cette ambiance-ci. Ce qui est quand même, relativement improbable.
La Déesse dirigea son visage vers l’appareil génital de son meilleur ami pour lui embrasser le gland délicatement. Ce qui provoqua des soubresauts fébriles chez le garçon.
- Absyn…
Léo avait perdu tout ses moyens, tellement qu’il n’arrivait plus à l’appeler comme il le devait pendant les séances. Connaissant son soumis, elle lui pardonnait, car c’était en partie sa faute à elle, si elle lui faisait affronter cela.
Elle fit alors le tour du gland avec sa langue humide de bave. Posant ensuite sa main autour de la verge.
- Tu as envie, pas vrai ?
Relevant la tête pour observer la réaction du prisonnier qu’elle tenait dans sa main. La couleur de sa figure n’avait pas changé, il commençait à avoir chaud, des gouttes de transpirations perlant sur sa peau. Essayant de cacher ses yeux avec ses mèches de cheveux, ce qui n’aboutissait malheureusement à rien. Elle pouvait voir les débuts de larmes de gêne aux coins de ses yeux. Il était si beau dans cette situation. Sans pouvoir l’empêcher, elle se mordille la lèvre inférieure.
Sans dire mot, elle passa dans son dos en un mouvement fluide. À part la respiration bruyante de l’homme, seuls deux sons brisèrent l’ambiance pesante du silence de la pièce se réchauffant avec la température corporelle du soumis.
Un bruit de déchirure. La capote qu’Absynthe passa sur le jouet.
Un autre, de pression sur une bouteille en plastique. La bouteille de lubrifiant. L’amant d’Absynthe. C’était avec elle, cette bouteille, qu’elle trompait Léo la plupart du temps.
Une sensation glacée le fit gémir. Le doigt de la Déesse, de sa Déesse effleurant son intimité arrière, cet orifice dont seule elle avait la clé.
Cette clé s’introduisit lentement à l’intérieur de sa serrure pour finir par provoquer un afflux de sang qui s’empressa de lui faire lever le drapeau.
- Je peux y aller ?…
Sa voix était douce et mielleuse à la fois. Séductrice, mais protectrice envers lui. Il était comme une figurine de cristal qu’il fallait prendre avec des pincettes, l’amadouer petit à petit pour le faire lâcher prise.
- O...ou...o..oui…
Prenant alors son fessier entre ses mains chaudes, elle avança progressivement l’appareil qui s’inséra sans forcer.
La lente agonie prit fin une fois le jouet entièrement rentré, pour laisser place à un gémissement de soulagement. C’était le moment pour y aller, elle le savait.
Attrapant la verge de Léo avec une de ses mains pour faire deux-trois lents va et vient pour ensuite commencer à donner des coups avec la ceinture. Sortant et enfonçant le jouet de plus en plus rapidement, violemment, mais toujours progressivement.
Le pauvre captif gémissant de plus en plus, ne pouvant à peine bouger à cause des liens et de la posture, le plaisir étant plus intense. Les larmes n’avaient pas pu se retenir plus longtemps, coulant le long de ses joues rouges.
Le paroxysme du plaisir mit peu de temps à arriver. Un râle de plaisir mêlé à la honte laissa vite la place à une éjaculation profonde. Vidant le garçon de son énergie. Finissant par s’affaisser sur lui-même, augmentant la pression des cordes entourant ses poignets.
Absynthe se retira, jeta la ceinture sur le sol pour détacher la corde du sol. Ce qui eut pour effet de le faire tomber au sol. Elle le rejoint sur ce sol redevenu froide pour enlacer son meilleur ami. Lui caresser les cheveux et le rassurer.
Ce qui signa alors la fin de la séance.