Et que grincent les aiguilles rouillées

Par Eurys

La porte grinça sur ses gonds vieillis et rouillés par le temps. Le vieil homme ne broncha pas, le tic-tac de l’horloge était à son oreille bien plus puissant que le plus irritant des sons. L’escalier éclairé par la faible lueur d’une chandelle, ses pieds tâtonnaient, faisant craquer le bois d’une planche sur deux. Ses genoux perpétraient le même bruit, à quelques notes près cela dit. Il l’entendait dans son corps, cette protestation somme toute inutile : chaque pas pouvait bien réveiller ses articulations trop âgées, il serait descendu.

L’écho de son dernier pas se fit moins creux quand il toucha terre et ses yeux qui prenaient leurs marques dans l’obscurité purent distinguer les reliefs de la pièce. La bougie envoyait des reflets orangés sur les murs de pierre y dessinant des ombres chimériques au gré des aspérités. L’odeur d’humidité envahit ses narines alors que plus loin il pouvait entendre l’écho de gouttelettes d’eau qui rebondissait à travers la galerie. Il suivit le seul chemin disponible, s’enfonça sous le sol, sous le monde, en dessous de la vie qui avait cette heure-ci en partie rejoint Morphée.  

Ses pas s’arrêtèrent face à une lourde porte recouverte de métal. L’appréhension le gagna doucement, assez pour que d’un soupir il arrive à se vider temporairement la tête de ses pensées. La chandelle posée contre un mur, ses mains s’attaquèrent au matériau bruni et dans un long souffle qui frôlait le gémissement il y fit peser tout son poids, tira de ses bras trop maigres où les muscles de ses trente ans n’étaient plus que vestiges et chimères.

Il aurait pu jurer avoir entendu son dos craquer… bonté divine ce jour aurait sa peau.

Le levier parcourut la moitié de son chemin, le vieil homme s’arrêta le temps de reprendre son souffle et les mains bien accrochées pour un dernier assaut le tira complètement, l’envoyant heurter l’autre côté de la porte.

Une minute, juste de quoi retrouver son air. Il récupéra son seul éclairage et poussa l’ouverture, la flamme dansa dans le courant d’air et l’homme eut peur un instant qu’elle ne s’éteigne.  La pièce, bien qu’enfoncée dans une galerie humide et sans aération sentait moins la moisissure, la fraicheur ne se confondait pas à la moiteur ambiante du chemin qui l’y avait mené.

L’homme sentit son cœur s’emballer et ne put ignorer plus longtemps le nœud de ses intestins qui a chaque seconde se serrait et se serrait encore. Le cliquetis d’une nouvelle horloge, plus grande, plus imposante battait en lui, l’emplissant de sa cadence jusqu’ à lui donner le tournis.  

Vingt-trois heure quarante-sept.

Voilà pourquoi il se sentait aussi étrange.  Il longea le mur, alluma les chandeliers fixés è trois des quatre murs et reposa sa bougie è moitié consumée au sol.

Il osa enfin le faire, lui qui l’avait évité tout le long de sa besogne. Son regard glissa, d’abord sur le sol pour remonter le bois sombre, glisser sur les draps jaunis et finalement se poser sur l’être pale qui reposait, comme endormi.

Il sourit à cette vision et tout son corps se relâcha. L’appréhension redevint attente, longue, cruelle, où chaque jour qui passait n’était que dans l’espérance du suivant. Tout mais qu’il revive ce jour, son jour maudit, son jour béni. Les yeux brillants il se délesta de sa vieille veste, de ses bottes et s’allongea dans le lit, les cheveux gris sur le même oreiller, les yeux rivés sur la seule femme qu’il n’ait jamais aimée.

Sa main chercha sa consœur à tâtons et finalement se cala entre des doigts fins encore plus froids que la pierre qui les entourait. Un frisson remonta le long de son échine et un coup d’œil à l’aiguille argentée lui apprit qu’il ne restait que trois minutes. Trois minutes avant d’atteindre ce jour de trop, ce jour qui ne devait pas exister.

Rien n’est immuable dans ce monde, mais tout a un prix. Certaines fois clément, d’autres fois élevé, il ne dépendait que de l’humeur de celui qu’on dérangeait, et de la magnanimité qu’il était prêt à vous consacrer. Avait-il eu de la chance ? Il ne le savait. La vie des hommes n’était qu’un jeu entre les mains des plus puissants qu’eux.

La peau sous ses doigts se réchauffait et c’est la sienne qui se glaçait insidieusement. Son souffle devint laborieux alors qu’il cherchait du regard un quelconque signe de réveil sur le visage de porcelaine.

Combien d’hommes avait défié la mort avant lui ? Et après ? Qu’avaient-ils obtenu en échange ? La question l’occupait tous les jours de l’année et de celles qui suivaient. Il savait, se doutait qu’il n’était pas le seul. Il devait y’avoir d’autres maris désespérés en ce mode ou bien des parents, des enfants, des amants éperdus de chagrin.

Il avait cherché, avait maudit, avait prié des jours durant. Il ne savait toujours pas si c’était la montre vendue par ce colporteur ou la soit disant potion de cet apothicaire douteux, ou même ses prières vindicatives mais il s’était retrouvé face à une … Chose. Dieu ou un esprit, il avait abandonné l’idée de chercher à comprendre ce qui le dépassait depuis quelques années. Et il avait crié, supplié qu’on lui ramène sa femme d’entre les morts, de retourner le temps, de jouer avec la vie.

La Chose avait joué.

Un seul jour, lui avait-il dit. Choisir un jour, je l’ajouterais au temps. Et en ce jour ta femme retrouvera vie, jusqu’au jour suivant.

Le jour s’était ajouté, des 29 fevrier, partout dans les mémoires et dans les calendriers. Et sous sa maison, dans une cave dont il doutait de l’existence, sa bien aimée reposait.

Il avait loué bonté et générosité, avait vénéré l’être et attendu dans la cave que le nouveau jour commence.

Un rire amer s’échappa de ses lèvres à ce souvenir. Avait-il était trop naïf ? Peut-être. Mais le fruit de l’équation était là, et il attendait qu’elle se réveille, d’avoir le temps de croiser son regard et à peine celui de lui souffler à quel point il l’aime.

La main était désormais chaude et c’est le contact de ses propres doigts sur sa paume qui le fit trembler. Le son de l’horloge résonnait en lui comme si il le possédait et sa tête commença à marteler son crane du meme rythme. Il sentit son estomac se tordre et sa respiration se bloquer lorsque la poitrine s’éleva doucement, imperceptible s’il n’y prêtait pas une telle attention.

Il ramena la main fine face à son visage et la pressa contre ses lèvres glacées. Le premier bourdonnement du décompte le surprit. Minuit commençait et les yeux de son épouse s’ouvrirent pour se mettre à battre des cils frénétiquement, le temps pour eux de s’habituer à être utilisés.

Cinq.

Il serra la main qu’il retenait prisonnière et la femme blonde se tourna lentement vers lui. Son cœur se serra face aux pupilles vertes et il sentit sans arriver à s’en empêcher les larmes s’échapper, sillonnant sur son visage.

Quinze.

Elle sourit, et il le lui rendit étrangement, mélange entre rire et sanglot, incapable de faire le tri dans les sentiments qui l’assaillaient.

Trente.

La main qu’il tenait bougea pour parcourir son visage, il ferma les yeux, se laissa bercé sous la caresse, savourer ce moment qu’il ne retrouvera que dans longtemps. Son cœur ralentit, il laissa son corps se ramollir dans le lit, apaisé par la paume chaude.

Quarante.

—Je t’aimerais toujours Diana, murmura le vieille homme du bout des lèvres comme s’il n’en revenait pas lui-même.

Ses poumons pesaient une tonne dans sa poitrine, chaque inspiration devenait supplice. Il avait fini par connaitre cette sensation, désagréable au possible.

—Je t’aime François.

Cinquante.

Sa voix était tout ce qu’il désirait. François ferma lentement les yeux, le corps déchiré, était-ce cela que ressentaient les hommes quand ils mourraient ? Etait-ce ce qu’avait ressenti Diana ?

Il laissa les dix dernières secondes passer bercer par les caresses de son épouse. Il pouvait se haïr le reste du temps mais pour aujourd’hui, maintenant, son choix avait été le bon.

Même s’il s’était enfermé dans sa propre spirale qui mêlait à son bon gré joie immense et profonde tristesse. Même s’il passait quatre années à attendre un jour où il ne vivait qu’une minute, c’était la même minute où  vit le cœur de Diana. Demain il pleurera, il se maudira lui et cette Chose de ne pas lui avoir donné la possibilité de faire son deuil, de tourner la page. Il retrouvera sa belle endormie et remontera dans leur maison où Diana aura laissé sa trace, et un peu de son odeur de jasmin.

Et il pleurera. 

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Joxan
Posté le 20/08/2020
C'est génial ! L'ambiance est nickel ! J'ai été transporté directement dans l'histoire, c'est hyper bien rythmé tout en prenant son temps. Les description sont présentes sans être étouffante, j'ai vraiment pu visualiser cette cave.

Franchement, j'adore !
Eurys
Posté le 20/08/2020
Coucou, merci beaucoup de ton passage et de tes mots, je suis heureuse que tu ai pu etre a ce point transporté dans l'histoire !♥
AislinnTLawson
Posté le 13/08/2020
Coucou ma belle, j'espère que tu vas bien, que tu te portes mieux ♥ Ca faisait quelques petits jours (si ce n'est plus) que cette histoire se trouvait dans ma PAL et il était temps que je me décide à la lire.

Eh bien, je dois avouer que je suis scotchée et soufflée par l'ambiance que tu as su poser dès le départ, tout en brouillant les pistes sur le véritable sujet du thème que tu traitais.

Et franchement, j'ai lu deux fois cette nouvelles tant c'était beau, poignant et vibrant d'émotions. Pactiser avec le diable, c'est terrible et j'aime comment tu as traité aussi à ta façon la raison d'être de ce fameux 29 février.

Bref, ça a été un régal de te lire, je ne suis pas du tout déçue ! Tu as un style d'écriture poétique, romantique et fort en émotion, très vivant. Vraiment, je suis charmée et je regrette fort de pas avoir commencé à te lire plus tôt !
Eurys
Posté le 18/08/2020
Coucou Aislinn, merci beaucoup de ton passage ici ca me fait très plaisir ! Ca va bien oui, merci beaucoup de ton attention ca me touche ♥

Wow, je ne m’attendais pas a te telles éloges, je ne sais pas quoi dire ! Je suis réellement heureuse que l’ambiance t'ai plu , que tu ai aimé lire ce texte ! Tes mots me vont droit au coeur, c'est motivant et réconfortant, merci beaucoup Aislinn ! ♥
Et puis, maintenant je sais qui a partagé le tout premier extrait d'un de mes écrit a Out Of Context 👀 ♥
AislinnTLawson
Posté le 19/08/2020
Je plaide coupable 🙈❤️ mais tu le méritais et cet extrait est magnifique 🌟
Ohana
Posté le 03/07/2020
Coucou !
Très beau texte, rempli d'émotions ! Tu décris bien ceux-ci et l'ambiance, et j'ai particulièrement apprécié l'importance accordé aux sons au début du texte !

Cette histoire autour du 29 février est très bien trouvé !

Sinon, j'ai bien aimé ce passage : « Le cliquetis d’une nouvelle horloge, plus grande, plus imposante battait en lui, l’emplissant de sa cadence jusqu’ à lui donner le tournis. »

Voilà, c'est tout pour moi :D
Eurys
Posté le 08/07/2020
Coucou ! Merci beaucoup d'etre passée ca fait super plaisir !
Je suis contente que tu ai aimé et que les émotions que j'ai voulu transmettre sont passé ♥
Yvaine
Posté le 09/05/2020
Un joli texte, sur une sublime tragédie. Tragédie parce que ce choix heurte le protagoniste, mais le point de vue de sa femme ne doit pas être paisible non plus... Comprend-elle ? Après le réveil tendre, ne se rend-elle pas compte que rien n'est comme avant ? Je suppose que c'est la raison du laps de temps d'une minute : elle n'a le temps de rien...
Après le "voilà pourquoi il se sentait aussi étrange", les "à" sont devenus des "è", à moins que ça ne soit fait exprès ?
"je t'aimerais toujours", c'est du conditionnel, je pense que le futur est plus juste alors c'est sans -s ^^
"bercer par les caresses" : "bercé", c'est un adjectif :)
Eurys
Posté le 23/05/2020
Coucou ! Merci pour ta réponse et les corrections ,j'applique ca !
Pour l’épouse, dans mon imaginaire elle sait. Alors elle profite aussi de la minute, puis va lasser sa trace dans la maison jusqu'aux 4 prochaines années
Yvaine
Posté le 24/05/2020
Cette vision est très romantique ! Il pourrait être sympathique, du coup, de préciser un peu plus le point de vue de l'épouse (quoique ce ne soit pas le sien qui soit traité ici, son mari doit s'être rendu compte qu'elle savait avec le temps), pour que les questions que je me posais n'aient plus lieu d'être ^^
Yvaine
Posté le 24/05/2020
Cette vision est très romantique ! Il pourrait être sympathique, du coup, de préciser un peu plus le point de vue de l'épouse (quoique ce ne soit pas le sien qui soit traité ici, son mari doit s'être rendu compte qu'elle savait avec le temps), pour que les questions que je me posais n'aient plus lieu d'être ^^
Eurys
Posté le 26/05/2020
Oui c'est vrai que ce n'est pas du tout expliqué, ce texte aurait surement besoin d'une petite correction ♥
Elga
Posté le 06/03/2020
Vivre une seule minute , c'est une belle et tragique idée. On ressent tout l'attente de ce vieil homme, qui est très bien amenée dans ton texte. Bravo
Eurys
Posté le 23/05/2020
Merci Elga !
Elka
Posté le 05/03/2020
Ce fameux jour, sa femme vit sans lui ? C'est un pacte bien cruel (mais he, on le saura que pactiser avec le Diable, ça craint du boudin !)
Très beau texte en tout cas. Les amants maudits, c'est toujours un déchirement ç_ç
Eurys
Posté le 23/05/2020
Oui, elle vit dans la maison alors que mon mari est en bas, je l'imagine semer sa trace dans la maison,peu etre laisser un mot
Oui, je voulais bien dire que pactiser avec le diable n'est jamais une bonne chose XD Merci du commentaire !
AudreyLys
Posté le 04/03/2020
Coucou ! J'aime beaucoup cette nouvelle toute douce et émouvante. Tu nous offres de bel description et tu réussis à poser une véritable ambiance, ce qui n'est pas facile.
Bravo pour ta participation !
Eurys
Posté le 04/03/2020
Coucou Audrey et merci beaucoup pour tes mots, ca me fait tres plaisir !
Vagabonde
Posté le 03/03/2020
Bonjour Eurys!
J'aime beaucoup cette nouvelle, très très émouvante sur la perte et l'accrochement à un être perdu.
Au début je ne comprenais pas trop vers quoi ça allait mener, puis au milieu on ressent un certain malaise devant la situation, le même que celui du personnage en fait, avec tout le flot d'émotions d'une situation aussi belle que triste... et la description des décors, de la lumière, donne une ambiance presque mystique! Bravo!
Eurys
Posté le 07/03/2020
Bonjour Vagabonde
Je ne sais pas quoi dire, tes mots me touches, je suis réellement heureuse que tu ai aimé cette histoire, merci a toi ♥
Unam
Posté le 03/03/2020
Très belle histoire, facile à lire, pleine d'intrigue et qui tient en haleine. En plus ça stimule l'imagination et c'est poignant. Du grand art! Bravo, et merci! :)
Eurys
Posté le 07/03/2020
Coucou Unam, merci beaucoup, pour tes mots, ca me fait vraiment plaisir ♥
Flammy
Posté le 03/03/2020
Coucou !

J'ai vraiment aimé ton écriture, toute en finesse et en délicatesse <3 Les descriptions, surtout au début, sont très jolies ! Toute la descente de l'homme, on se pose vraiment pleins de questions en se laissant porter, c'est cool !

Et pour la chute, le fait qu'au final, ils ne puissent partager qu'une minute, c'est horrible ='D Mais c'est tellement le genre de truc que j'imagine bien une divinité un peu vache faire ^^" C'était très poignant !
Eurys
Posté le 04/03/2020
Coucou Flammy, je suis vraiment contente que tu ais été imprégné de l’ambiance, j'ai essayé de faire de mon mieux xD

Oui c'est réellement horrible, au début il était sensé passer la journée avec elle, mais je me suis dit une vie contre une vie, un échange équivalant serait plus logique. Elle a ete cruelle la divinité ou quel qu'elle soit, mais j'ai trouvé que ca allait, quitte a faire quelque chose de dur, autant aller au bout ! XD
Fannie
Posté le 02/03/2020
Coucou Eurys,
Tu as une belle manière de raconter, tout en finesse. Tu as vraiment réussi à créer une atmosphère, empreinte de douceur et de tristesse, autour de l’amour de ce monsieur, qui semble être toute sa vie. Il a sacrifié son existence pour quelques instants à côté de sa bien aimée, et en dépit des moments de regret ou de colère — contre la Chose et contre lui-même —, tout son être tend vers ce seul et rare instant. Malgré le caractère tragique de cette histoire, l’ambiance n’est pas lourde. Ce récit passe un peu comme un rêve.
Coquilles et remarques :
— L’escalier éclairé par la faible lueur d’une chandelle, ses pieds tâtonnaient, [Cet enchaînement est étrange parce qu’il n’y a rien qui relie l’escalier éclairé et les pieds du protagoniste. Je propose « Dans l’escalier éclairé (...) »]
— faisant craquer le bois d’une planche sur deux. Ses genoux perpétraient le même bruit, à quelques notes près cela dit. [Le verbe « perpétrer » s’emploie pour un acte criminel ou délictueux, pas pour un bruit. Je propose « produisaient » / Virgule avant « cela dit ».]
— La bougie envoyait des reflets orangés sur les murs de pierre y dessinant des ombres chimériques [virgule avant « y ».]
— en dessous de la vie qui avait cette heure-ci [à cette heure-ci]
— ses mains s’attaquèrent au matériau bruni et dans un long souffle qui frôlait le gémissement il y fit peser tout son poids [Il faudrait mettre « dans un long souffle qui frôlait le gémissement » entre deux virgules.]
— le temps de reprendre son souffle et les mains bien accrochées pour un dernier assaut le tira complètement [Il faudrait mettre « les mains bien accrochées pour un dernier assaut » entre deux virgules / au lieu de « le tira complètement », qui est très loin du mot auquel il se réfère, je propose « tira complètement le revêtement ».]
— La pièce, bien qu’enfoncée dans une galerie humide et sans aération sentait moins la moisissure [virgule après « aération »]
— le nœud de ses intestins qui a chaque seconde [à]
— jusqu’ à lui donner le tournis [Il faut enlever l’espace après l’apostrophe.]
— Vingt-trois heure quarante-sept [heures]
— alluma les chandeliers fixés è trois des quatre murs et reposa sa bougie è moitié consumée au sol [à trois / à moitié]
— Son regard glissa, d’abord sur le sol pour remonter le bois sombre, glisser sur les draps jaunis [Il y a deux fois le verbe « glisser » ; je propose « effleurer les draps jaunis ».]
— sur la seule femme qu’il n’ait jamais aimée [qu’il ait ; ce n’est pas une négation, donc il ne faut pas mettre le « n’ ».]
— Certaines fois clément, d’autres fois élevé [On ne dit pas d’un prix qu’il est clément ; je propose « raisonnable » ou « modéré », voire « minime ».]
— et de la magnanimité qu’il était prêt à vous consacrer [Ici, « consacrer » n’est pas adéquat ; je propose « la magnanimité dont il était prêt à faire preuve ».]
— Combien d’hommes avait défié la mort avant lui ? [avaient défié]
— Il devait y’avoir d’autres maris désespérés en ce mode [y avoir ; il n’y a jamais d’apostrophe entre « y » et le verbe « avoir » / en ce monde]
— ou la soit disant potion de cet apothicaire douteux [soi-disant ; à l’origine « qui dit de soi-même »]
— ou même ses prières vindicatives mais il s’était retrouvé face à une … Chose [virgule avant « mais » / minuscule à « chose » parce que c’est la suite de la même phrase.]
— La Chose avait joué. Un seul jour, lui avait-il dit. [On parle de « la Chose », il faut donc dire « lui avait-elle dit ».]
— Choisir un jour, je l’ajouterais au temps. [Choisis / je l’ajouterai (futur simple)]
— des 29 fevrier, partout dans les mémoires [février]
— Avait-il était trop naïf ? [Avait-il été]
— et il attendait qu’elle se réveille, d’avoir le temps de croiser son regard et à peine celui de lui souffler à quel point il l’aime [pour avoir le temps / il l’aimait ; tout le passage est au passé]
— comme si il le possédait et sa tête commença à marteler son crane du meme rythme [s’il / son crâne / au même]
— Il serra la main qu’il retenait prisonnière / Son cœur se serra face aux pupilles vertes [Pour éviter la répétition, je propose « Il pressa la main ».]
— Elle sourit, et il le lui rendit étrangement, [Il n’y a pas de lien syntaxique entre « le » et « sourit ». Je propose : « Elle fit un sourire » ou « Elle lui adressa un sourire ».]
— il ferma les yeux, se laissa bercé sous la caresse, savourer ce moment qu’il ne retrouvera que dans longtemps [bercer / qu’il ne retrouverait (concordance des temps)]
—Je t’aimerais toujours Diana, murmura le vieille homme du bout des lèvres [Je t’aimerai (futur simple) / virgule avant « Diana » / le vieil homme]
— Je t’aime François. [Virgule avant « François ».]
— était-ce cela que ressentaient les hommes quand ils mourraient ? Etait-ce ce qu’avait ressenti Diana ? [mouraient (imparfait) / Était-ce]
— Même s’il passait quatre années à attendre un jour où il ne vivait qu’une minute, c’était la même minute où  vit le cœur de Diana [Concordance des temps « où vivait le cœur de Diana ».]
— Il faut passer à la ligne à partir de « Demain il pleurera ». Pour sauter du passé au futur, il faut un changement de paragraphe.
Eurys
Posté le 07/03/2020
Coucou Fanie, merci beaucoup pour ton commentaire ! Je usis heureuse que tu ai saisi les emotions que je voulais faire passer, la lueur de joie dans un flots de regrets
Merci pour avoir prit le temps de me corriger aussi, je modifie le plus rapidement possible !
Alice_Lath
Posté le 01/03/2020
C'est vraiment romantique comme tout ce texte, en délicatesse et en tristesse. En plus, avec mon niveau de fatigue, je suis toute émue de cette démonstration d'amour et de tendresse. Par hasard, tu t'es inspiré.e de Faust? Le côté pacte avec le Diable, retrouver l'amour etc. En tout cas, c'est vraiment poétique et très joli! Je suis ravie d'avoir pu lire cette histoire
Eurys
Posté le 01/03/2020
Cela me touche que ce texte t'ai émue, je suis vraiment heureuse ! Non, je ne connaissais pas Faust, j'ai été voir et alors que ca m'avait l'air vraiment dur comme histoire, la fin a l'air belle ! Mon but première était un sorcier qui jouerait avec le temps et ramenait sa femme a la vie tous les 4 ans mais je me suis dit que c’était trop facile, pour l'histoire et pour le sorcier xD
Merci encore pour tes mots ♥
Danalieth
Posté le 01/03/2020
Lorsque le texte a commencé, j'ai pensé qu'il s'agissait un horloger du temps usé par son métier. Mais l'explication que tu apportes avec ce texte est bien plus belle et bien plus triste. Un texte touchant sur le deuil, vraiment sympathique à lire.
Eurys
Posté le 01/03/2020
Cela fait vraiment plaisir qu'il t'ai plu, merci du commentaire ♥
Renarde
Posté le 29/02/2020
Coucou Eurys,

Beau et triste à la fois ! Tu as bien géré ce mélange de désir et d'espoir mêlé à la douleur et aux regrets.

On a beau savoir que certaines vœux ne doivent jamais être faits, on ne peut que compatir face à tant d'amour.

Très beau texte en tout cas.
Eurys
Posté le 01/03/2020
Merci de tes compliments Renarde, je suis contente que les sentiments que je souhaitait transmettre soient passés ♥
_HP_
Posté le 29/02/2020
C'est une belle et triste, une douce et cruelle explication du 29 février. Bravo !

***

"Il l’entendait dans son corps, cette protestation somme toute inutile : chaque pas pouvait bien réveiller ses articulations trop âgées, il serrait descendu." → serait ? 🤔

"L’odeur d’humidité envahi ses narines alors que plus loin il pouvait entendre l’écho de gouttelettes d’eau qui rebondissait à travers la galerie." → envahit ^^ (ça m'a fait rire, j'ai imaginé des gouttes d'eau qui rebondissaient xD)

"La chandelle posée contre un mur, ses mains s’attaquèrent au matériau bruni et dans un long souffle qui frôlait le gémissement il y fit peser tout son poids, tira de ses bras trop maigres ou les muscles de ses trente ans n’étaient plus que vestiges et chimères." → où, je pense ^^

"Le levier parcouru la moitié de son chemin, le vieil homme s’arrêta le temps de reprendre son souffle et les mains bien accrochées pour un dernier assaut le tira complètement, l’envoyant heurter l’autre côté de la porte." → parcourut ^^

"Il récupéra son seul éclairage et poussa l’ouverture, la flamme dansa dans le courant d’air et l’homme eu peur un instant qu’elle ne s’éteigne." → eut, il me semble ^^

"L’homme senti son cœur s’emballer et ne put ignorer plus longtemps le nœud de ses intestins qui a chaque seconde se serrait et se serrait encore." sentit (tu as un problème avec les t à la fin des verbes ? ^^ :p xD) et à chaque seconde

"Vingt-trois heure quarante-sept." → heures ^^

"Il longea le mur, alluma les chandeliers fixés a trois des quatre murs et reposa sa bougie a moitié consumée au sol." → à trois des quatre murs et à moitié consumée ^^

"L’appréhension redevint attente, longue, cruelle, ou chaque jour qui passait n’était que dans l’espérance du suivant." → où ^^

"Certaines fois clément, d’autre fois élevé, il ne dépendait que de l’humeur de celui qu’on dérangeait, et de la magnanimité qu’il était prêt à vous consacrer." → d'autres

"Combien d’homme avait défié la mort avant lui ?" → hommes

"Qu’avaient-ils obtenus en échange ?" → obtenu

"Il devait y’avoir d’autres mari désespérés en ce mode ou bien des parents, des enfants, des amants éperdues de chagrin." → maris, monde et éperdus

"Il ne savait toujours pas si c’était la montre vendu par ce colporteur ou la soit disant potion de cet apothicaire douteux, ou même ses prières vindicatives mais il s’était retrouvé face à une … Chose." → vendue

"Et il avait crié, supplié qu’on lui ramené sa femme d’entre les morts, de retourner le temps, de jouer avec la vie." → ramène

"Mais le fruit de l’équation était là, et il attendait qu’elle se réveil, d’avoir le temps de croiser son regard et à peine celui de lui souffler à quel point il l’aime." → réveille

"La main était désormais chaude et c’est le contacte de ses propres doigts sur sa paume qui le fit trembler. → contact

"Il sentit son estomac se tordre et sa respiration se bloquer lorsque la poitrine s’éleva doucement, imperceptible s’il n’y prêtait pas une tel attention." → telle

"Minuit commençait et les yeux de son épouse s’ouvrirent pour se mettre à battre des cils frénétiquement le temps pour eux de s’habituer à être utilisé." → utilisés

"Son cœur se serra face aux pupilles vertes et il senti sans arriver à s’en empêcher les larmes s’échapper, sillonnant sur son visage." → à nouveau, sentit

"Elle sourit, et il le lui rendit étrange entre rire et sanglot, incapable de faire le tri dans les sentiments qui l’assaillaient." → "et il le lui rendit étrange entre rire et sanglot" : la formulation est un peu étrange, je mettrais "et il le lui rendit étrangement, entre rire et sanglot" ^^

"Son cœur ralenti, il laissa son corps se ramollir dans le lit apaisé par la paume chaude." → ralentit / je mettrais une virgule après "lit", on dirait là que c'est le lit qui est apaisé ^^

"Je t’aimerais toujours Diana, murmura le vieille homme du bout des lèvres comme s’il n’en revenait pas lui-même." → vieil

"Il laissa les dix dernières secondes passer bercer par les caresses de son épouse." → bercé, et je mettrais une virgule avant ^^

"Même s’il passait quatre années à attendre un jour ou il ne vivait qu’une minute, c’était la même minute ou vit le cœur de Diana." → où et où ^^

"Demain il pleurera, il se maudira lui et cette Chose de ne pas lui avoir donnée la possibilité de faire son deuil, de tourner la page." → donné

"Il retrouvera sa belle endormie et remontera dans leur maison ou Diana aura laissé sa trace, et un peu de son odeur de jasmin." → où

***

"La vie des hommes n’était qu’un jeu entre les mains des plus puissants qu’eux." → cette phrase est vraiment très belle ^^
Eurys
Posté le 29/02/2020
Bon eh bien ça me rappela de toujours bien me relire, mais j'en aurais tout de même laissé passer beaucoup >.< Merci beaucoup de ton passage et d'avoir prit le temps d'indiquer les corrections HP, je vais les appliquer de ce pas !

"tu as un problème avec les t à la fin des verbes? ^^ :p xD "
Je pense pouvoir dire que oui XD C'est je crois la forme de conjugaison qui m'embrouille le plus >.<
_HP_
Posté le 29/02/2020
Si je peux aider :p je les vois, autant te les signaler ^^

Ah ah, vérifie, y a ptêtre un vaccin pour ça xD :p
Eurys
Posté le 29/02/2020
Haha oui je pense que c'est réapprendre ma conjugaison... et ce sera a faire, vraiment xD
Hinata
Posté le 29/02/2020
J'aime beaucoup beaucoup l'idée de l'échange équivalent ! Et aussi que le personnage soit vieux, ça donne une atmosphère particulière, et puis ça ajoute au suspens du début aussi, que tu as bien amené !
Bravo pour cette nouvelle ^^
Eurys
Posté le 29/02/2020
Haha j'avoue que au départ j’étais partie dans l'optique qu'ils passeront la journée ensemble, et puis je me suis dit que c’était trop gentil krkrkr xD Je trouve que c'est plus logique ainsi !
Merci beaucoup pour ton commentaire, je suis contente que tu ai aimé ♥
GaelleLuciole
Posté le 29/02/2020
Tu as eu une bonne idée, nous n’avons pas trois jours de coma, mais un jour de plus. C’est une triste histoire dans laquelle tu nous plonges. Tu écris très bien, je suis contente de t’avoir découverte au détour de ce concours.
Eurys
Posté le 29/02/2020
Merci beaucoup pour ces mots Gaelle, ca me touche vraiment ♥
Cocochoup
Posté le 29/02/2020
hey coucou
comme c'est doux et triste... et quelle cruauté cette chose. comme un mauvais genie qui s'amuse à détourner les voeux
Merci pour cette jolie balade dans la vie d'un vieil homme amoureux :)
Eurys
Posté le 29/02/2020
Merci a toi pour ton passage, ça me fait très plaisir !
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