Avertissement de contenu : s*xe cru, vulgarité...
Un nouveau Valentin dans le bureau de Samira. Il a des chaînes en or et une casquette avec un sweat-shirt à capuche, il a des chaînes en or et boucles d'oreilles en diamant. Il porte de T-shirt du groupe de rap TTC, célèbre en 2009... Il sourit agressivement, entouré d'une aura de fierté ostensible.
– Je m'en grille une, ça dérange pas, j'espère, dit le Valentin bling-bling, tout en allumant sa cigarette avec un briquet sans attendre de réponse.
– En fait... si dit Samira, en lui arrachant sa cigarette allumée et en l'éteignant directement sur le verre de son bureau avec un geste assuré.
Choqué, l'étudiant la regarde avec incrédulité en recrachant la fumée aspirée, puis il reprend sa mine insolente.
Guillaume lui tend un chewing-gum en tablette en souriant :
– Et, donc, comment tu t'organises pour passer du temps avec ta petite amie ?
– Pouah haha. Moi je suis plutôt one shot avec les go, mais j'suis un bâtard sensible, v'voyez... en faisant un geste obscène et très puéril (en gonflant une de ses joues avec sa langue, comme s'il avait mis une verge dans sa bouche), tout en rejetant le paquet de chewing-gum tendu par Guillaume.
– Pardon ? fait Samira, interloquée.
– Bin j'les baise et ciao, fait le valentin avec un geste de main qui signifie "ciao" avant d'entamer un RAP (il se lève comme un passage musical dans une comédie musicale en faisant des gestes avec ses mains):
Est-ce que je peux t'offrir un verre ?
Je t'emmène en Mercedes.
Jusqu'à mon belvédère.
C'est garanti ma petite,
On va baiser comme des lapins.
Donc engloutis ma bite,
Comme après une grève de la faim.
Elles ont des rêves de catins genre bijoux et draps de soie.
Le lendemain matin, je ne leur dis pas bonjour, mais "casse-toi".
Pas de joie pour les salopes, ça, c'est ma loi.
Marche droit,
Parle pas,
Avale,
Aboie.
***
Le dernier Valentin est un beau blond, qui présente bien.
– ... je partage mon temps libre entre mes études et ma vie affective. J'adore sortir avec mes amis, une fois par semaine, le samedi soir.
– Et les amours ? s'enquiert Samira, aux anges avec les mains croisées sous le menton.
– J'aimerais bien laisser une place privilégiée pour une relation amoureuse si je rencontre quelqu'un qui me donne envie de me battre pour nous...
Guillaume et Samira hochent la tête avec satisfaction.
– Il est parfait, n'est-ce pas Guillaume ? s'extasie Samira...
– C'était... inespéré... reconnait le professeur.
– J'aimerais vraiment rencontrer l'homme de mes rêves cette année, ajoute l'étudiant avec enthousiasme.
***
Samira regarde Guillaume, déconfite :
– Il semblerait que je me sois un peu emballée, aucun d'entre eux ne peut correspondre à la perle rare de Solène...
***
En sortant du bureau de Samira, Guillaume a une mine décrépite. Il prend l'ascenseur, jusqu'au rez-de-chaussée, et arrive dans le grand hall des "Grands-moulins". Il s'approche du distributeur de canettes. Il fouille ses poches, sort de la monnaie pour commander un soda énergisant à bulles.
Il va pour ouvrir sa canette, tourne la tête et voit Émilie recroquevillée sur un banc en grillage jaune vif. Il lui fait un signe de main et s'approche d'elle :
– Alors, Émilie, qu'est-ce que tu fais là, ça ne va pas ?
– Moyen, je devrais être en cours, mais je me sentais pas bien...
– Tu veux pas qu'on sorte prendre l'air ?
– J'attends mon meilleur ami... bah tiens il arrive...
Une large silhouette aux vêtements clairs se rapproche d'eux. D'un blond platine étincelant, Valentin pose ses yeux bleus translucides sur Guillaume.
– Oh ! Vous êtes Guillaume, le frère de Solène, l'amie d'Émilie ? questionne Valentin dont le visage s'illumine.
– Ouep ! fait Guillaume, sans vraiment prêter attention à lui.
– Présentez-lui mes hommages, Monsieur Guillaume... dit Valentin avec un air solennel.
– Hm ; et c'est la part de qui ? demande Guillaume, en levant un sourcil.
– Valentin DELALUNE... serviteur ! répond-il, en s'inclinant d'une manière ridicule.
Quelques pas plus loin, Guillaume ouvre sa canette et boit une gorgée.
***
Dans sa cage d'escalier, Guillaume monte les marches avec son casque de moto sous le bras.
De la musique s'échappe de son appartement, il reconnaît la ritournelle de la guitare de Georges Brassens, et distingue distinctement les paroles :
"Un bon petit diable à la fleur de l'âge,
La jambe légère et l'œil polisson,
Et la bouche pleine de joyeux ramages,
Allait à la chasse aux papillons...
Guillaume tourne la clef dans la serrure de son appartement. En ouvrant la porte, il voit Solène de dos en train de chanter, elle continue son couplet avant de se rendre compte de la présence de son frère.
...Comme il atteignait l'orée du village,
Filant sa quenouille, il vit Cendrillon,
Il lui dit : "Bonjour, que Dieu te ménage,
J' t'emmène à la chasse aux papillons."
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A modifier : Solène n'a pas été retenue pour le concours, elle doit justement présenter une proposition afin de participer audit concours Brassens. Elle ne sait pas encore quelle chanson choisir, et elle doit s'inspirer pour construire sa proposition de participation, d'où le marathon de comédies musicales romantiques.
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Solène lui saute au cou :
– Tu devineras jamais ce qui m'arrive ??!
Guillaume remarque que son appartement vient d'être "redécoré" avec des affiches de comédies romantiques célèbres, que les coffrets DVD trônent dans ses étagères en lieu et place de ce qu'il y avait avant.
– Je suis bien content que tu aies abandonné tes prières en latin, mais je m'attends au pire... réplique Guillaume en grimaçant.
– Devine quand même, insiste-elle, en faisant la moue
– Euh, vous apprenez Brassens à la chorale ? hasarde Guillaume, sans conviction.
– C'est la chanson de ma future comédie musicale !!! rectifie Solène, rayonnante.
Devant la figure dubitative de Guillaume, Solène continue, extatique, les yeux emplis de fierté :
– J'ai été sélectionnée pour réaliser une comédie musicale sur le thème de la chasse aux papillons !!
– C'est original, je te connaissais pas de passion naturaliste et j'aurais cru que ça te dégoûtait de tuer des insectes... raille Guillaume.
– Très drôle, réplique Solène, vexée.
Guillaume sourit, cynique.
– À l'école, on a répondu à un appel à projet pour une exposition sur Brassens à la cité de la musique en 2011. Ils feront une projection de courts-métrages d'étudiants en cinéma, j'ai proposé d'imaginer une romance bucolique du jeune George Brassens dans le monde actuel, en 2010 ! ânnonne Solène, d'une traite, sans penser à respirer.
Au bord de l'asphyxie, elle reprend enfin sa respiration et explose de joie :
– T'es super fier de ta sœurette ! Vrai ou pas vrai ?
– Félicitations, alors sœurette... fait Guillaume sans se départir de sa mine ironique.
– Oh, j'ai gardé le meilleur pour la fin, dit Solène en découvrant un écran blanc pour rétroprojecteur, on va pouvoir regarder toutes les comédies romantiques classiques qui ont marqué l'histoire du cinéma pour s'en inspirer.
– ON ?!